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24 novembre 2024
Culture
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ÉTRANGES DESTINS DES AFRICAINES EN ESPAGNE
Ce 10 mars 2023, a été projeté le film documentaire long métrage de la réalisatrice espagnole Inès PARIS, à l’Institut Cervantes de Dakar, sur la situation des femmes africaines en Espagne, dans le cadre de la première édition du Women’s arts festival.
Ce 10 mars 2023, a été projeté le film documentaire long métrage de la réalisatrice espagnole Inès PARIS, à l’Institut Cervantes de Dakar, sur la situation des femmes africaines en Espagne, dans le cadre de la première édition du Women’s arts festival. À cette occasion, la Fondation espagnole Mujeres por Africa a fait déplacer spécialement la réalisatrice en personne accompagnée de l’une des principales protagonistes qui est la Congolaise Nicole Ndongala.
Le film documentaire est intitulé « Pommes, poulets et chimères », les protagonistes (femmes africaines) témoignent de leurs joies et de leurs peines au pays de Cervantes. Il dresse les portraits des femmes africaines en Espagne, faisant montrer une grande diversité. Le documentaire montre qu’à côté de celles qui sont plus ou moins défavorisés comme ces paysannes, il y a celles qui sont diplômées des universités ou qui pratique des métiers valorisants comme la musique.
Forcée à quitter la République démocratique du Congo, pour cause de guerre, Nicole Ndongala atterrit en Espagne contre toute attente. Toute jeunes. Peu à peu réussit à construire son avenir avec beaucoup de difficultés. Si le film est tourné, il y a une décennie, Nicole, elle, a atterri au pays de Cervantes, il y a presque 20 ans.
Nicole Ndongala, fait partie de celles qui ont pu faire des études. Presque 20 ans en Espagne, elle est depuis 2018, la directrice de l’une des plus puissantes associations africaines qui s’occupent des migrants en Espagne.
Militante acharnée, de ce point de vue, des droits de l’homme et plus précisément des droits des migrants, Nicole n’hésite pas monter au créneau pour dénoncer, interpeller les autorités sur des situations inacceptables concernant les migrants avec l'association Karibu, qu'elle dirige depuis 2018.
En marge de la projection, AfricaGlobe l'a interrogée sur sa participation à ce documentaire ainsi que les conditions dans lesquelles, elle a dû quitter son pays pour une destination avec laquelle, elle n'avait nulle connexion
Venue à Dakar dans le cade de la projection de son film «Pommes, poulets et chimères», consacré aux Africaines d’Espagne, la réalisatrice Inés Paris explique comment le racisme a désormais le vent en poupe dans son pays comme jamais auparavant .
Une dizaine d'années plus tôt, le racisme était une honte dans la société espagnole. des racistes avaient du scrupule, éprouvaient un certain scrupule Mais ça, c'était avant. Dans un contexte de la montée des partis extrémistes, le racisme n’est plus un tabou. Aujourd’hui, dès lors que des extrémistes de droite s’affichent au bel honneur du jour, le racisme semble être ouvertement assumé. La réalisatrice espagnole Inés Paris nous en parle dans cette entrevue avec AfricaGlobe Tv, en marge de la projection de son film "Pommes, poulets et chimères" à Dakar.
Dans son film documentaire réalisé en collaboration avec la Fondation Mujeres por Africa, la réalisatrice espagnole Inés Paris dresse le portrait d’une dizaine de femmes africaines vivant en Espagne. Le film a été projeté le 10 mars dernier au Centre culturel espagnol, Instituto Cervantes de Dakar en présence de la réalisatrice et de l’une des principaux protagonistes, l’hispano-congolaise Nicole Ndongala.
Le film fait tomber les préjugés dont la société espagnole accable ces femmes et montrent aussi le racisme dont ces femmes africaines sont victimes dans leur pays d’adoption. On peut voir qu’à côté de celles qui s’en sortent fort bien et qui la plupart sont des diplômées, il y en a d’autres pas éduquées, des paysannes qui ont beaucoup plus de difficultés.
Mais qui tout de même en Espagne ont acquis des compétences : alphabétisation, conduite, etc. Les femmes africaines ont aussi expérimenté le racisme de la part d’Espagnol(es).
HONTEUX HIER, DÉCOMPLEXÉS ET DÉBRIDÉS AUJOURD’HUI D’ÊTRE RACISTES
BORIS DIOP EVOQUE LA SOLITUDE DE L'ECRIVAIN ET L'INCERTITUDE DE SON ENTREPRISE
L’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop a souligné la solitude de l'écrivain et le caractère incertain de son entreprise, vendredi, à l'ouverture de la sixième édition du Salon international du livre de Thiės (SILT) dont il est le parrain.
L’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop a souligné la solitude de l'écrivain et le caractère incertain de son entreprise, vendredi, à l'ouverture de la sixième édition du Salon international du livre de Thiės (SILT) dont il est le parrain.
"Lorsqu’on se livre à cet exercice difficile qu'est l’écriture, cela se passe dans la solitude, dans l’incertitude. Parce qu’au fond, on écrit sans avoir été mandaté par personne", a-t-il dit à l’ouverture de cet événement littéraire qui se tient à Saly-Portudal, du 16 au 19 mars. Selon l'auteur de "Doomi golo" (2003), il y a "beaucoup d'appelés et peu d'élus" dans le domaine de l'écriture "On prend sa plume, on raconte une histoire et on dit au monde entier : écoutez-moi, j'ai quelque chose à vous dire. Et nous sommes très nombreux de le faire", a-t-il dit en parlant de la motivation de l'écrivain.
Boris Diop considère que "le Sénégal se porte bien" dans le domaine de la littérature, au regard du nombre d’événements littéraires qui se déroulent dans le pays. Le SILT se passe pour la première fois à Saly Portudal (Mbour), un choix motivée par l'ouverture sur le monde de cette cité balnéaire de la région de Thiès, selon Moustapha Ndéné Ndiaye, président de la manifestation. "Saly offre cette plateforme internationale où le SILT trouve une terre de prédilection", a-t-il dit. "L'Afrique face à elle-même, enjeux d'écriture", le thème de cette manifestation, n’a pas été choisi par hasard selon lui, puisque "la littérature est forcément au cœur des grandes réflexions, surtout celle de l'Afrique"
par l'éditorialiste de seneplus, alymana bathily
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SAINT OMER ET CES FILMS FRANÇAIS SI PROCHES DE NOUS
EXCLUSIF SENEPLUS - Des salles de cinéma rouvertes ces dernières années en Afrique par des promoteurs français se refusent encore à montrer ces quelques films français de metteurs en scène d’origine africaine concernent les publics africains
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 17/03/2023
Saint-Omer est un film français mais c’est aussi un peu un film sénégalais.
D’abord parce qu’il a été réalisé par Alice Diop, une française de parents sénégalais. Même si elle se dit séné gauloise. Le scénario é été écrit par Alice Diop et Marie Ndiaye, autrice française de renom, prix Goncourt 2009, de père sénégalais.
Ensuite parce que c’est l’histoire vraie de Fabienne Kabou, une Sénégalaise émigrée récente en France qui a été accusée en 2013 d’avoir tuée sa fille de 15 mois en l’abandonnant à la marée montante sur une plage du Nord de la France.
Le film met en scène Rama une jeune enseignante de lettres et aspirante romancière d’origine sénégalaise, venue de Paris assister au procès de Laurence Coly à la cour d'assises de Saint-Omer avec l’intention d’en faire un roman.
Rama, qui tout comme l’accusée, vit avec un Français, est enceinte de quatre mois et entretient des relations complexes avec sa mère émigrée, tout comme Fabienne Kabou avec la sienne, se sent au fur et à mesure du déroulement du procès de plus en plus proche de l’accusée.
Mais il n’a toujours pas été montré au Sénégal ni dans aucun autre pays en Afrique à notre connaissance.
Cela a été le cas du film « Migonnes » de Maimouna Doucouré, fiction sensible sur les difficultés d’une petite fille de 11 ans, grandissant dans une banlieue parisienne, dans une famille traditionnelle sénégalaise qui est tiraillée entre les contraintes familiales et ses copines françaises avec lesquelles elle se livre à des compétitions de danses sexy relayées par médias sociaux. Sorti en France en 2020 et diffusé sur Netflix, le film a connu un certain succès à l’international mais n’a toujours pas été diffusé en Afrique.
Le film de notre compatriote Dieydi Djigo, « Omar Blondin Diop, un révolté » a connu un sort à peine meilleur, puisqu’il a bénéficié d’une projection de présentation à Dakar en 2022 mais n’a jamais été présenté par la suite au grand public.
Il n’est pas acceptable que les salles de cinéma que des promoteurs français ont eu le mérite de rouvrir ces dernières années dans quelques capitales africaines se refusent encore à montrer ces quelques films français réalisés par des metteurs en scène d’origine africaine et qui concernent tant les publics africains.
PRIX ORANGE DU LIVRE EN AFRIQUE, UN AUTEUR SENEGALAIS EN LICE
L’écrivain sénégalais Ibrahima Hane, auteur du livre ‘’Les dieux de la brousse ne sont pas invulnérables’’ (Harmattan-Sénégal), a été retenu parmi les cinq finalistes de l’édition 2023 du ‘’Prix Orange du livre en Afrique’’
Dakar, 16 mars (APS) – L’écrivain sénégalais Ibrahima Hane, auteur du livre ‘’Les dieux de la brousse ne sont pas invulnérables’’ (Harmattan-Sénégal), a été retenu parmi les cinq finalistes de l’édition 2023 du ‘’Prix Orange du livre en Afrique’’, a appris l'APS des initiateurs, jeudi.
Ce roman, dont le récit se déroule de 1914-1918, raconte la conquête des colonies en Afrique noire, explique son auteur. Il fait la description d’une période, d’une ambiance, en parlant de certaines personnalités connues, comme l’administrateur colonial William Ponty, considéré comme ‘’le meilleur administrateur'' de la France d’Outre-Mer, ou encore les administrés des colonies.
‘’Les dieux de la brousse ne sont pas invulnérables’’ est le troisième ouvrage de l’auteur, et le premier d’une trilogie, selon Ibrahima Hane, un banquier à la retraite.
Hane sera en concurrence avec quatre autres auteurs africains. Il s’agit de Amine Benallou (Algérie), auteur du livre ‘’Les vies (multiples) d'Adam’’, publié en ’’ 2022 aux éditions Frantz Fanon et de Bechir Garbouj (Tunisie) avec son livre ‘’La nuit du doute’’, publié en 2022 (éditions Demeter).
Il y a aussi Anzata Ouattara (Côte d’Ivoire) avec son ouvrage ‘’Safora, une vie de tribulations’’, 2022, éditions Mouna et Michèle Rakotoson (Madagascar) pour son livre ‘’Ambatomanga, le silence et la douleur’’ 2022, éditions ‘’L'atelier des nomades’’.
Initiatrice du prix en 2019, la Fondation Orange indique que 38 livres ont été présentés par 29 maisons d’édition issues de douze pays africains pour cette cinquième édition. Elle informe que cinq comités de lecture, composés d’une soixantaine de lecteurs issues de 15 pays d’Afrique francophone, se sont concertés pour le choix des cinq finalistes.
Le lauréat du Prix sera connu en mai prochain. Il recevra à cette occasion une dotation de plus de 5 millions cinq cent mille (10.000 €) et bénéficiera d’une campagne de promotion de son ouvrage.
‘’Le Prix Orange du Livre en Afrique s'inscrit dans le cadre des engagements de la Fondation Orange en Afrique visant à accompagner les pays dans leur développement, notamment sur le plan culturel’’, explique la fondation.
«LE SENEGAL EST UN PAYS SI RICHE EN TRADITIONS ET AVEC UNE VIE ARTISTIQUE CONTEMPORAINE TRES INTERESSANTE...»
Le Sénégal, invité d’honneur de la 28ème édition du festival international de la poésie ; Claudio Pozzani
Demba Thiary NDIAYE (Correspondant particulier en Italie) |
Publication 15/03/2023
Poète, romancier et musicien, né à Gênes en 1961, Claudio Pozzani est un amoureux de l’événement poétique. Il a créé le Festival international de la poésie en 1995. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Reconnu au niveau international pour sa passion et son immense talent, Pozzani vit son rêve. Son activité poétique se déroule surtout à l’étranger, avec la participation aux événements internationaux les plus importants et des lectures représentant l’Italie. Ses poèmes ont été traduits et publiés dans plus de 10 pays et sont apparus dans d’importantes anthologies et revues de poésie internationale contemporaine. Lauréat du prix «Genovino d’oro», l’une des distinctions les plus importantes de la municipalité de Gênes, pour ses mérites culturels et du World Academy of Poetry Award, pour ses activités culturelles, celui que le grand poète et dramaturge Fernando Arrabal a défini comme “maître de l’invisible, instigateur de rêves et voleur de feu” est au sommet de son art. Pour l’édition 2023 du Festival international de la poésie, le poète italien a choisi le Sénégal comme invité d’honneur. Pour l’occasion, des artistes sénégalais feront le déplacement à Gênes. Pozzani, ayant une relation particulière avec le Sénégal, compte mettre les petits plats dans les grands pour faire de cette édition un pari réussi.
Voulez-vous vous présenter aux Sénégalais ?
Bonjour à tous les lecteurs du Témoin. Je m’appelle Claudio Pozzani et je dirais que je suis un homme heureux car je vis le rêve que j’avais quand j’étais enfant, celui de parcourir le monde avec mon art, en particulier la poésie, en me produisant dans de nombreux lieux prestigieux et très fascinants. J’ai fait mienne la phrase de Ferlinghetti « la meilleure vengeance est de vivre bien » : je ne connais ni envie ni haine. Je sais que je ne suis pas à ma place dans ce monde et que les moteurs de mon existence que sont l’art, la culture, la passion, la beauté, la curiosité intellectuelle sont considérés comme superflus par la grande majorité des habitants de la Terre. Pire, pour moi qui dois vivre ici mais bien pire pour eux qui ne savent pas ce qu’ils ratent. Depuis mon adolescence, je ressens l’urgence et le besoin de m’exprimer et de partager mes créations avec un public. Les premières expériences live ont été en tant que chanteur de rock, ensuite, peu à peu, mon attention et mon intérêt se sont concentrés sur l’écriture de poésie et de prose. En tant que poète, j’ai été publié dans plus de dix pays et je me suis produit dans les plus grands festivals : la dimension «live» est celle qui me satisfait le plus, le rapport physique avec le public est une composante de mon être d’artiste. J’adore faire des lectures en public car je peux donner corps à l’âme de mes poèmes, utiliser ma voix et mes gestes pour façonner les mots.
Pouvez-vous nous parler du Festival international de poésie ?
J’ai créé le Festival International de Poésie de Gênes «Parole spalancate» (Mots grand ouverts) en 1995, à une époque où il n’y avait pas de grands événements consacrés à la poésie. Peu à peu, cet événement est devenu le festival de poésie le plus important en Italie et l’un des plus prestigieux au monde, avec la participation de plus de 1900 artistes et auteurs de 91 pays, sur les 28 éditions organisées jusqu’à présent. Parmi les invités, il y a cinq lauréats du prix Nobel (Walcott, Soyinka, Gao, Coetzee et Milosz) et d’autres tels que Ferlinghetti, Darwish, Ben Jelloun, Gelman, Jodorowsky, Houellebecq, pour n’en citer que ceux-là. Le festival présente la poésie sous toutes ses formes et en relation avec les autres arts, notamment le cinéma et la musique, et c’est ainsi que des stars telles que Lou Reed, Ray Manzarek des Doors, Peter Greenaway sont également arrivées. Je pense que le secret, pour tenir toutes ces années, à haut niveau, a été de continuer à se mettre à jour et à se renouveler sans courir après les modes du moment et sans non plus banaliser la poésie pour essayer de la «rendre accessible». Se concentrer sur la qualité est toujours payant, à long terme. Quel est votre rapport avec le Sénégal ? Je suis lié au Sénégal depuis des années grâce à la connaissance et à la collaboration d’opérateurs culturels et de passionnés (comme vous et Abdou), qui m’ont fait connaître de plus près l’art et la poésie de ce pays. Encore plus tôt, j’étais très attiré par la figure et les œuvres de Senghor. Et puis, quel plaisir d’avoir eu un grand poète comme président de la République! Au fil des ans, j’ai invité quelques auteurs sénégalais, et surtout le grand Samba Diabaré Samb qui a donné une représentation extraordinaire au festival il y a une dizaine d’années. Juste après sa participation à Gênes, j’avais été invité par Abdou au Sénégal et j’avais joué à la Foire de Dakar avec mon pianiste Fabio Vernizzi.
Comment préparez-vous cette édition de 2023 ?
Comme chaque année, la préparation du festival est très longue, surtout parce que nous invitons des poètes du monde entier et que nous recevons des centaines de propositions et suggestions d’auteurs. C’est maintenant la phase la plus délicate car il s’agit de faire des choix et ce n’est pas facile. Un des problèmes est qu’en Italie, la culture n’est pas considérée comme une priorité et donc il y a de moins en moins de ressources économiques disponibles. Ainsi, il est difficile de bien travailler dans ces conditions. Cependant, depuis 28 ans, le qualité du festival est toujours restée à des niveaux excellents.
Pourquoi avez-vous choisi le Sénégal ?
J’ai choisi le Sénégal comme invité d’honneur précisément à cause du lien qui s’est établi avec ce pays et grâce à la grande communauté qui vit à Gênes. Je veux aussi contribuer à faire mieux connaître la poésie et la culture de votre pays en Italie, si riche en traditions et avec une vie artistique contemporaine très intéressante.
Parlez-nous du programme de ce Festival international de poésie…
Le festival se déroule sur trois jours. La première journée sera consacrée à un cadre de réflexion avec l’association “médecins en Afrique”, en partenariat avec la commune de Gênes. Il y aura aussi une exposition d’artistes peintres sénégalais ainsi que la prestation de poètes sénégalais, sans compter un concert gratuit animé par le musicien sénégalais Cheikh Diagne. Les deux autres journées seront dédiées à des séances de déclamation de poèmes par des auteurs sénégalais, de dégustation de plats sénégalais. Il y aura aussi une lecture des « Khassaïdes » de Serigne Touba lors de la deuxième journée ainsi qu’un autre concert du même artiste.
Quelles sont vos références en poésie ?
En tant que poète, j’ai beaucoup de repères aussi parce que j’ai toujours essayé de lire le plus possible et de connaître des auteurs même peu connus. En tout cas, si je dois résumer quelques noms, je peux citer Baudelaire, Whitman, Ungaretti, Marinetti, Leopardi, Dylan Thomas en tant que poètes et Dostoöevski, Balzac, Huysmans, Svevo parmi les romanciers. Et puis mon écriture s’inspire aussi du cinéma, de la musique, des arts visuels. Connaissez-vous des poètes africains et plus particulièrement sénégalais ? Parmi les auteurs africains, je connais Soyinka, Achebe, Osundare. Pour le Sénégal, il y a Senghor, Samb, pour ne citer que les premiers qui me viennent à l’esprit. J’ai eu le plaisir de connaître, personnellement, certains d’entre eux.
Comment se porte la poésie en Italie ?
La poésie en Italie est très individuelle à présent, il n’y a plus de mouvements ou de groupes poétiques importants. Les meilleurs auteurs ne sont pas forcément les plus connus mais bien souvent il faut aller les découvrir. Malheureusement, comme je l’ai dit, l’État italien ne subventionne pas la poésie comme cela se fait, par exemple, en France, en Allemagne ou en Espagne et c’est pourquoi les petites maisons d’édition, les événements et les magazines ont toujours beaucoup de mal à poursuivre leurs activités. Même l’enseignement de la poésie à l’école est souvent marginal et le fait est paradoxal étant donné que, dans l’histoire de la littérature italienne, la poésie est beaucoup plus importante et prestigieuse que la fiction. Si un auteur italien est connu à l’étranger, c’est bien souvent un poète : Dante, Petrarca, Leopardi, Ungaretti, Pasolini, etc. Mais je continue mon activité de poète et d’organisateur de festivals, je ne me laisse certainement pas décourager. La poésie a son propre public, large et spécial, qui n’est pas affecté par les modes.
Votre dernier mot ?
Je suis très heureux de faire du Sénégal l’invité d’honneur de cette édition et que ma collaboration avec le pays de la légendaire Téranga ait pu mener à un événement du genre. Aussi, je souhaite que l’organisation de cette année soit des mieux réussies ; qu’il n’y ait, bien entendu, aucune entrave aux objectifs de réussite que nous nous sommes fixés. Ce serait vraiment notre plus grande récompense.
Propos recueillis par : Demba Thiary NDIAYE (Correspondant particulier en Italie)
J’AI VAINCU LA MALADIE… C’EST MOI QUI AI GAGNÉ !
La chanteuse sénégalaise, Goumba Gawlo, estime avoir vaincu la maladie qui l’avait contrainte à suspendre sa carrière deux ans durant, promettant notamment de revenir encore plus forte prochainement.
La chanteuse sénégalaise, Goumba Gawlo, estime avoir vaincu la maladie qui l’avait contrainte à suspendre sa carrière deux ans durant, promettant notamment de revenir encore plus forte prochainement.
« Je suis la grande gagnante dans cette épreuve, pas la maladie. Je pense que c’est moi-même qui ai gagné parce que je suis là devant vous. Peut-être que vous êtes pressés de me revoir chanter, mais sachez que je suis plus pressée que vous », a-t-elle déclaré dans les locaux de l’Aps où elle était l’invitée de la rédaction. Elle a tenu la promesse qu’elle avait faite à ses fans de revenir en ce mois de mars. Le 4 février 2021, la star sénégalaise annonçait sur les réseaux sociaux la suspension de sa carrière pour des raisons médicales.
« Il faut savoir laisser le temps au temps. Il y a un processus qu’il faut suivre et bientôt vous m’entendrez chanter à nouveau », a-t-elle souligné. Elle a ajouté : « J’ai eu un frein pendant trois ans, mais il faut dire également qu’un artiste peut être en retrait pendant sept ans et revenir plus fort avec le talent, l’expertise, l’expérience et la volonté divine. « C’est vrai que ces trois ans ont freiné mes projets parce que j’avais déjà signés dans une maison de disque. On avait planifié une tournée dans plusieurs pays d’Afrique, mais je me remets et je compte reprendre des activités internationales à la hauteur de mon image et de ma notoriété », a martelé la « Diva ».
L'HARMATTAN, PÉPINIÈRE DE TALENTS
Avec « Histoire de L’Harmattan », Denis Rolland brosse le portrait d’une maison d’édition pas comme les autres, et celui de ses fondateurs, qui n’a cessé de révéler les talents… Sans forcément en récolter le fruit
Jeune Afrique |
Mabrouck Rachedi |
Publication 12/03/2023
Quel est le point commun entre Wole Soyinka, Véronique Tadjo, Maryse Condé, Alain Mabanckou et même Laurent Gbagbo et Hocine Aït-Ahmed ? Ils ont tous – comme bien d’autres – été publiés chez L’Harmattan. Si la maison d’édition, qui a porté tellement de voix d’auteurs, d’intellectuels et de politiques africains, est bien connue des deux côtés de la Méditerranée, le parcours de ses fondateurs, Denis Pryen et Robert Ageneau, l’est beaucoup moins.
Les deux hommes à l’origine de ce qui deviendra une institution littéraire sont au cœur de l’ouvrage Histoire de L’Harmattan, de Denis Rolland, entre autres professeur des universités et directeur adjoint scientifique au CNRS. Comme son sous-titre, Genèse d’un éditeur au carrefour des cultures (1939-1980), ce livre passionnant se tient au carrefour des genres. La trajectoire singulière des deux anciens prêtres qui vont rompre leurs vœux et contester l’institution religieuse est romanesque à souhait. Les deux rebelles croisent l’Histoire d’un monde en mouvement, à Rome lors du concile Vatican II, en Algérie à la fin de la guerre d’indépendance, au Sénégal lors du Festival mondial des arts nègres de Dakar en 1966 et lors des manifestations étudiantes de 1967, en France lors de Mai 68, etc.
C’est dans ce maelström que naît en 1975 L’Harmattan, porté par le vent de la contestation des mouvements tiers-mondistes contre les colonisations, par la remise en cause des systèmes religieux, économique et politique, et par l’affirmation des populations jusque-là en périphérie de l’édition universitaire et littéraire.
Denis Rolland affiche son ambition : « Je ne veux pas que mon travail de presque trois ans soit considéré comme un ouvrage de mémoire, je suis historien, et j’ai œuvré pour que ce soit un livre d’Histoire. » Un ouvrage pour tous : « Il est accessible aux non-initiés. Quelqu’un qui n’aurait pas de culture historique particulière peut comprendre ces itinéraires qui donnent naissance à cette maison d’édition. Moi-même, je n’étais pas spécialiste de cette période. J’ai appris en écrivant ce livre et c’est ce regard de découverte que je souhaite transmettre. » Apprendre sur des hommes, sur une maison d’édition, sur les époques qu’ils traversent tout en captivant, c’est le triple pari réussi par Denis Rolland.
Jeune Afrique : C’est lors de la visite d’un père blanc qui projette des diapositives d’Afrique de l’Ouest que Denis Pryen, vers l’âge de 7 ans, dit qu’un jour il ira « s’occuper des petits africains ». Son regard est-il teinté de colonialisme ?
Complètement. Ça se passe en 1945-1946, en pleine colonisation, et ce premier contact est empreint sans ambiguïté du regard colonial des missionnaires.
NÉGROPHOBIE : KAÏS SAÏED DOIT S'EXCUSER ET PRENDRE LA PORTE
En marge du concert, qu’elle a donné samedi dernier à l’Agence TRAMES de Dakar, la chanteuse Corinna Fiora d’origine italienne et viscéralement africaine, s’est indignée sur la dérive oratoire du président tunisien Kaïs Saïed, à propos des émigrés
En marge du concert, qu’elle a donné samedi dernier à l’Agence TRAMES de Dakar, la chanteuse Corinna Fiora d’origine italienne et viscéralement africaine, s’est indignée sur la dérive oratoire du président tunisien Kaïs Saïed, à propos des émigrés d'Afrique subsaharienne présents sur le sol tunisien.
Que fait donc encore Kaïs Saïed à la tête de la Tunisie après ses propos racistes et profondément négrophobes qui ont heurté les habitants d’Afrique subsaharienne ?
En tout cas pour l’artiste Italo-africaine Corinna Fiora qui a profondément le continent à cœur, non seulement le président tunisien doit présenter des excuses pour cette offense, mais il doit rendre le tablier.
En d’autres termes, Kaïsd Saïed n’est plus qualifié pour présider aux destinées du pays de Habib Bourguiba. Démission pure et simple. L’intérêt d’AfricaGlobe tv on ne peut pas pour des intérêts politiciens immédiats se permettre diviser un continent. Le séparatisme ce n’est pas pour l’Afrique.
Le président tunisien se doit de comprendre que les présidents (politiciens) passent mais le peuple reste. Attention donc à ce genre de dérives. Pour Corinna, cette sortie malvenue n’est qu’une diversion puisque Kaïs Saïed fait face à une grogne interne dans le pays. Face à son incapacité à apporter de réponses adéquates et à apaiser son peuple, il se trouve un bouc émissaire en la personne de migrants subsahariens. Monsieur le président Saïed, le séparatisme, ce n’est pas pour l’Afrique !
Pour mémoire, le 21 février, M. Saied a affirmé que la présence de « hordes » d’immigrés clandestins provenant d’Afrique subsaharienne était source de « violence et de crimes » et relevait d’une « entreprise criminelle » visant à « changer la composition démographique » du pays. Des propos racistes qui ont indigné beaucoup de citoyens africains.
Corinna Fiora est née en Egypte, mariée à un Gambien, elle vit au Sénégal depuis 17 ans où elle développe ses projets artistiques.
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CORINNA FIORA, EXPLORATRICE DE MUSIQUES MULTIPLES
Italienne d’origine, égyptienne de naissance et sénégambienne d’adoption, Corinna Fiora est profondément africaine. Elle vit et respire l’Afrique plus que bien d'Africains d'origine. Mariée à un Gambien, Corinna vit au Sénégal depuis 17 ans
Dans cette interview, la chanteuse Corinna Fiora nous parle fièrement de ses expressions artistiques très mixées. Italienne d’origine, égyptienne de naissance et sénégambienne d’adoption, Corinna Fiora est profondément africaine. Elle vit et respire l’Afrique plus que bien d'Africains.
Mariée à un Gambien, elle vit au Sénégal depuis 17 ans où elle développe des projets artistiques avec son groupe I-Science. Éclectique, elle se refuse un certain enfermement dans son art. Elle a choisi d’explorer tout ce qui lui parle et l’inspire : jazz, pop, Saul, hip-hop, musique d'Afrique...
Cela étant, il est presque impossible de dire qu’elle fait ou telle musique. Ce samedi, elle faisait partie des artistes qui ont presté à l’agence TRAMES de Dakar devant un public charmant et très cosmopolite.
En marge de sa prestation, la jeune artiste afro-italienne a répondu aux questions d’AfricaGlobe Tv, non sans fait incursion inattendue dans la politique en évoquant notamment la dérive du président tunisien Kaïs Saed qui semble faire siennes les thèses de l’extrême droite européenne ( Voir la 2è partie de l’entretien).