Le film ''Banel et Adama" de la réalisatrice franco-sénégalaise Ramata Toulaye Sy a été retenu dans la sélection officielle de la 76e édition du festival de Cannes en France, prévue du 16 au 27 mai prochain.
La liste des 16 films en compétition officielle a été dévoilée jeudi lors d'une conférence de presse animée par le délégué général du festival de Cannes, Thierry Frémaux, en présence de la nouvelle présidente du festival, Iris Knobloch. "Banel et Adama'' est le premier film da la cinéaste sénégalaise. Il "est à la lisière de l'expérimentation" et "offre un cinéma tout à fait fort et singulier [...]'', a annoncé le délégué général du festival de Cannes, Thierry Frémaux.
Il ajoute que Ramata Toulaye Sy est la deuxième jeune cinéaste sénégalaise qui vient en compétition officielle au festival de Cannes, après la cinéaste Mati Diop en 2019. "Atlantique", le film que cette dernière avait présenté sur la problématique de l'émigration, avait remporté le Grand prix du jury du festival de Cannes.
Selon Thierry Frémaux, pour l'édition 2023, au total deux-mille films ont été visionnés par les différents comités de sélection du festival, ce qui selon lui "prouve la vitalité du cinéma mondial" et signifie que "de partout on veut faire des films". Il note en particulier "l'éclosion" de jeunes cinéastes tout en se félicitant de "la forte présence du continent africain surtout de réalisatrices" à cette 76e édition du festival de Cannes.
Le film "Banel et Adama" est le premier long métrage de Ramata Toulaye Sy, qui a aussi réalisé "Astel", un court métrage multiprimé à travers le monde et qui a remporté le Tanit de bronze lors des dernières Journées cinématographiques de Carthage en Tunisie. "Banel et Adama" raconte une histoire d'amour impossible dont l'action se déroule au Fouta, terroir traditionnel du nord du Sénégal. "Le film raconte une histoire d'amour presque impossible dans le Fouta où les traditions et les valeurs traditionnelles mettent une pression à un jeune couple qui veut vivre son amour. C'est une histoire entre modernité et tradition chez les Peuls au Fouta", explique Souleymane Kébé, l'un des producteurs de ce film.
Se disant "très fier" de voir ce film sélectionné à Cannes, il relève que la particularité de cette œuvre réside dans l'usage de la langue pulaar et la participation d'acteurs non professionnels. Le film a été entièrement tourné à Podor et dans les villages environnants, avec essentiellement des techniciens sénégalais. "Tous les postes ont été occupés par des Sénégalais sauf trois personnes, à savoir le chef opérateur, la scripte et le gestionnaire. Cela nous rend encore plus fiers de porter ce film pour le Sénégal", a-t-il commenté.
"C'est un film sénégalais qui va représenter le Sénégal mais il y a aussi [que] des coproducteurs français et maliens'' ont contribué à sa réalisation, souligne Souleymane Kébé. L'Afrique sera par ailleurs représenté dans cette sélection officielle de Cannes 2023 par le film "Les filles d'Olfa" de Kaouther Ben Hania de la Tunisie. Les Etats-Unis et l'Italie sont les pays les plus présents dans cette sélection.
ABDOULAYE BOUSSO DETECTE UN DERNIER VARIANT
Ouvrage « Sur les vagues de la covid-19 », via sa mal gouvernance, Décidément, on n’a pas encore fini avec les incohérences liées à la gestion de la covid-19 au Sénégal.
Décidément, on n’a pas encore fini avec les incohérences liées à la gestion de la covid-19 au Sénégal. Après le rapport de la Cour des comptes qui a fait état de «surfacturations, absence de justificatifs, conflits d’intérêt » mais aussi des dépenses sans rapport avec la covid, voilà que Dr Abdoulaye Bousso qui a été en première ligne dans la lutte contre l’épidémie, nous parle d’achat inexpliqué de pyjamas. Dans son ouvrage intitulé « Sur les vagues de la covid-19 », l’ancien directeur du Centre d’opérations d’urgence sanitaire du Sénégal partage son vécu de la gestion de la covid et évoque les faiblesses de systèmes de santé en Afrique. Il livre également les clés pour un système de santé performant.
Entre anecdotes, rappels, constats, Dr Abdoulaye Bousso se livre sur la gestion de la covid-19. L’ancien directeur du Centre d’opérations d’urgence sanitaire du Sénégal (Cous) qui a été au cœur de la riposte contre l’épidémie, vient de sortir un livre composé de 193 pages et de 10 chapitres intitulé « Sur les vagues de la covid-19 » édité par L’Harmattan. Dans ledit ouvrage préfacé par le Dr Awa Marie Coll Seck, Dr Bousso révèle un achat de pyjamas et exprime son « dégoût » au chapitre V. « Un jour, mon responsable logistique m’annonça qu’il avait reçu une dotation de pyjamas, commandés par le ministère de la Santé. J’ai pensé que c’étaient les tenues que nous portions dans les blocs opératoires qui avaient été achetées et que le personnel des CTE pourrait porter. Dans notre jargon, le pyjama est la tenue qui est portée sous la blouse stérile. Il me dit que non et que c’était de vrais pyjamas qui avaient été achetés, en réalité des pyjamas pour dormir. C’étaient des pyjamas rayés, ressemblant à des tenues de bagnard. J’étais abasourdi, car des milliers avaient été acquis ! Mon dégoût était tel que je n’ai pas à ce jour jamais essayé de savoir qui avait exprimé cette commande et qu’en était le but. Je pense qu’à nos jours, ces pyjamas sont encore en souffrance dans des magasins », raconte Dr Bousso dans son livre. Selon lui, il s’agit à travers cette anecdote de « mettre en évidence certaines incohérences qui se sont passées dans la gestion de la covid ».
«ON AVAIT L’IMPRESSION QUE C’ETAIT UN PARTAGE DU GATEAU ET QU’IL FALLAIT SERVIR TOUT LE MONDE»
A en croire Dr Bousso, la rationalisation des ressources n’était pas de mise. « L’esprit de vouloir servir chaque Direction était à mon avis inapproprié. On avait l’impression que c’était un partage du gâteau et qu’il fallait servir tout le monde, faire plaisir à tout le monde. Chacun y allait avec son programme d’activités à financer ne tenant aucun compte de la cohérence des interventions et des activités des structures de coordination mises en place », souligne l’auteur.
En effet, le manque d’équipement dans les hôpitaux a rendu difficile la prise en charge des malades. C’est pourquoi, Dr Abdoulaye Bousso est d’avis qu’une partie des fonds destinés à lutter contre l’épidémie devrait servir à combler le gap. «Pendant la covid, le gros problème que nous avions, c’était la prise en charge des cas graves dans les régions avec peu de capacités en réanimation hors de Dakar. Aujourd’hui, après avoir dépensé près de 1000 milliards de FCFA, avons-nous comblé le gap ? Je ne le pense pas. Toutes les 13 régions devraient avoir des unités de réanimation équipées et fonctionnelles. J’avoue que je n’ai aucune idée du nombre de respirateurs acquis (plus d’une centaine, il paraît), ni de leur répartition, mais je suis certain que grande sera la surprise si on fait le point sur les unités de réanimation fonctionnelles dans les régions », déclare Dr Bousso.
«JE N’AITOUJOURS PAS COMPRIS LA CREATION ET LE ROLE DU COMITE A LA PRESIDENCE»
Dans son ouvrage « Sur les vagues de la covid-19 », l’auteur revient aussi sur la réponse globale organisée à trois niveaux (stratégique, opérationnel et tactique). « Au niveau stratégique, si l’engagement du président de la République est à saluer, de même que son option de consulter directement les techniciens, toutefois, je n’ai toujours pas compris la création et le rôle du Comité à la Présidence. Indirectement, nous avons pu comprendre le rôle de ce Comité à travers des décisions que nous apprenions à travers les médias : interdiction d’entrée des corps covid dans le pays, réquisition des hôtels pour isoler les contacts, etc. », dit-il. Dr Abdoulaye Bousso n’a pas manqué de révéler une cacophonie autour de la coordination. « J’avoue que l’incompréhension a continué et j’avais surtout le sentiment que chacun voulait juste être visible et audible. Souvent, dans mes réunions de coordination quotidiennes, je soulignais la cacophonie qui gagnait nos rangs. Beaucoup me disaient de ne pas utiliser ce terme et je répétais souvent, même devant le ministre, mais c’était juste la vérité, et par moments, cela gênait la réponse. Il arrivait de se retrouver avec des informations contradictoires ou la mise en œuvre des stratégies non concertées, ce qui créait des tensions dans l’équipe », raconte l’auteur. Selon lui, « les principales structures qui faisaient cavalier seul et amenaient la cacophonie étaient le Service national de l’éducation et de l’information pour la santé, la Direction générale des établissements de santé et la Direction de la prévention ». Comme conséquences, dit-il, « une communication mal maîtrisée auprès des populations, des dysfonctionnements dans la gestion des centres de traitement, un suivi des contacts et une gestion des données très insuffisants ».
«LE PRINCIPAL PROBLEME (…), C’EST L’ABSENCE D’UNE BONNE POLITIQUE DES RESSOURCES HUMAINES»
Dr Bousso a fait le diagnostic des systèmes de santé en Afrique dans son ouvrage. « Nos systèmes de santé souffrent d’une politisation à outrance, avec un réel manque de vision prospective. Tout est dans la réalisation visible : les constructions et les ambulances, presque rien dans les systèmes. Tant que nos dirigeants continueront à penser que l’histoire de leur pays est superposable à la période de leur mandat, l’Afrique aura du mal à décoller », déclare Dr Bousso. Allant plus loin, il dira : « Le principal problème que nous avons dans la plupart des pays africains, c’est l’absence d’une bonne politique des ressources humaines. Former un nfirmier prend trois ans, pour un médecin généraliste, il faut huit années, et pour un médecin spécialiste, douze années. C’est dire que pour un bon plan des ressources humaines, il faut au moins des plans tri-quinquennaux bien cohérents qui tiennent compte de l’évolution de la population, des constructions futures, des départs (retraite, disponibilité, démission, décès…). Combien de pays ont cette vision ? Pas beaucoup, le Sénégal y compris. Nos directeurs de ressources humaines se résument essentiellement à la gestion du personnel, ne s’occupant que d’affectations et de mutation ».
«L’EXEMPLE LE PLUS PARLANT EST CELUI DU DEFICIT EN GYNECOLOGUES AU SENEGAL»
Sur l’insuffisance en ressources humaines au Sénégal, il indique « l’exemple le plus parlant est celui du déficit en gynécologues au Sénégal ». A en croire Dr Bousso, « la mortalité maternelle et infantile demeure encore un lourd fardeau pour nos pays, un vrai drame, qu’on ne fait malheureusement que constater ». Il fustige ainsi le comportement de certains médecins qui refusent d’aller travailler à l’intérieur du pays. « Il est vrai que le Sénégal a fait beaucoup d’efforts sur les bourses de formation, spécialement pour les médecins mais en contrepartie, il n’impose aucune contrainte. Combien de médecins ont refusé de rejoindre l’Administration pour se voir octroyer par ce même état une autorisation d’exercice dans le privé ? Si vous y comprenez quelque chose, car mes neurones n’arrivent pas à capter cette hérésie. D’autres refusent les affectations dans des zones supposées difficiles pour après se faire recruter par des établissements publics de santé de capitales régionales, donc apparemment à l’Etat sans qu’aucune conséquence ne s’ensuive », révèle l’auteur.
Dans le dernier chapitre intitulé « Mettre fin à l’éternel recommencement », Dr Bousso invite les Etats à tirer des leçons de la covid. Il recommande ainsi de « digitaliser et sécuriser les informations sanitaires », « disposer de stock d’urgence », de « construire autrement nos hôpitaux », « d’anticiper la formation des ressources humaines », de « financer la préparation face aux urgences sanitaires et disposer de fonds d’urgence », de « développer la recherche » mais aussi « d’intégrer les menaces sanitaire dans les politiques de sécurité nationale ». A en croire Dr Bousso, « les pays africains doivent développer leur leadership et prendre en charge eux-mêmes leur destinée ».
LA LITTÉRATURE AFRICAINE EST NÉE DANS LE CHAMP COLONIAL
Les Bons ressentiments. Essai sur le malaise post-colonial est le titre du nouvel ouvrage de l'écrivain et sociologue sénégalais Elgas, paru aux éditions Riveneuve. L'auteur explore la complexité des relations entre les écrivains africains et l'Occident
Les Bons ressentiments. Essai sur le malaise post-colonial est le titre du nouvel ouvrage de l'écrivain et sociologue sénégalais Elgas, paru aux éditions Riveneuve. L'auteur explore la complexité des relations entre les écrivains africains et l'Occident. Il passe en revue plus d'un demi-siècle d'histoire intellectuelle et littéraire de l'Afrique - de Cheikh Anta Diop à Mohamed Mbougar Sarr, en passant par Léopold Sédar Senghor ou encore Yambo Ouologuem.
Face au malaise persistant, à la radicalisation des discours et à la tentation de la surenchère identitaire, Elgas invite ses pairs à s'ouvrir davantage au pluralisme des idées, condition sine qua non à l'éclosion d'idées et initiatives nouvelles, porteuses d'avenir et de réussite pour le continent.
EXCLUSIF SENEPLUS - "Le plus grand intellectuel vivant", le célèbre philosophe américain vient de joindre sa signature à celle de Makhily Gassama, Kader Boye, Pierre Sané et Didier Awadi pour dénoncer l’instrumentalisation de la Justice au Sénégal
Alors que la tribune "Revenir à la raison" a une résonance dans les quatre coins de la planète, une nouvelle signature de taille vient s’ajouter à la liste de ceux qui dénoncent "une violation flagrante, répétée et disproportionnée des droits des citoyens mais aussi la perpétuation d’un effort constant d’instrumentalisation politique du système judiciaire par l’administration du président Macky Sall".
Ce 5 avril 2023, le grand penseur Noam Chomsky vient d’exprimer son désir de signer cette tribune publiée sur SenePlus le 21 mars 2023. Ce geste met clairement en lumière l’universalité de l’appel à la raison pour le respect des droits et de la dignité humaine, y compris celle de toutes les Sénégalaises et de tous les Sénégalais, au moment où le pays bat des records historiques d’emprisonnement politique.
Noam Chomsky est un philosophe considéré comme l’un des plus grands penseurs américains XXè siècle. Il est professeur émérite à M.I.T. (Massachusetts Institute of Technology), fondateur de la linguistique générative considérée comme la théorie la plus importante de ces derniers siècles dans le domaine de la linguistique théorique. Père de la "Révolution chomskienne", ses travaux influencent de manière significative toutes les recherches mondiales dans le domaine de la psychologie. Il a travaillé en particulier sur l’apprentissage du langage par les enfants ainsi que les outils d’apprentissage du langage.
De la cinquantaine d’ouvrages qu’il a écrits, rappelons que c’est en 1967 durant la guerre du Vietnam qu’il publie "Responsabilités des intellectuels" pour s’en prendre à la classe intellectuelle qui en majorité reste attachée à la cause de l’État américain dans une guerre injuste et de terreur contre des civils. Il considère que les intellectuels, en raison de leur accès privilégié à la connaissance, ne peuvent que s’engager dans tous les combats et cela dans tous les pays du monde. Noam Chomsky prône la résistance face aux formes d'autorité illégitimes.
Plusieurs fois poursuivi en justice pour son engagement militant, Chomsky est considéré comme le "plus grand intellectuel vivant" selon un sondage organisé et publié en 2005 par le magazine britannique Prospect et la revue américaine Foreign Policy. Membre de l'Académie américaine des arts et des sciences, il est aussi membre de l'Académie nationale américaine des sciences et de la Société américaine de philosophie.
L’appel des 104 ne cesse de prendre de l’ampleur. Plus d’une centaine de nouvelles signatures sont venues s’ajouter à celles particulièrement remarquée de Wole Soyinka, Cornel West, Ngũgĩ wa Thiong'o, Anthony Appiah sans compter les nouvelles signatures de grande importance du critique littéraire Makhily Gassama, de l’ancien recteur de l’UCAD Kader Boye, de l'ancien sécrétaire général d'Amnesty International Pierre Sané ou encore du musicien et artiste Didier Awadi.
DE L’AVÈNEMENT D’UNE TROISIÈME RÉPUBLIQUE AU SÉNÉGAL
EXCLUSIF SENEPLUS – Pour une réponse de gauche à la turbulence due à la confiscation de l'arène politique par la rivalité politicienne et le désordre organisé – Comment ne pas se laisser capturer par les populismes ? INTERVIEW D’AZIZ SALMONE FALL
Propos recueillis par Saxewar Diagne de SenePlus |
Publication 03/04/2023
Au moment où se multiplient les initiatives de regroupement des forces dites de gauche au Sénégal, SenePlus a interpellé Aziz Salmone Fall qui est l’un des initiateurs d’un projet dénommé Seen Egalité qui devrait être lancé dans les toutes prochaines semaines à Dakar. Aziz Salmone Fall est un politologue, membre du GRILA (Groupe de recherche et d'initiative pour la libération de l'Afrique), dont il est le coordonnateur pour la Campagne Internationale Justice pour Sankara. Universitaire, il est également membre du secrétariat exécutif ad hoc de l’internationale des travailleurs et des peuples. Dans l’espace politique sénégalais, il s’est distingué comme l’un des cofondateurs du MAG, le Mouvement des assises de la Gauche au Sénégal.
SenePlus : Depuis plusieurs années, la Gauche semble se chercher une voie de résurgence. A l’approche des échéances électorales, cette quête s’emballe dans une sorte d’urgence pour éviter l’aphonie. A moins d’un an de la présidentielle de février 2024, vous créez le groupement Seen Égalité. Est-ce une initiative politique de plus, sinon dites-nous en quoi elle est différente des projets passés dont les résultats n’ont pas toujours été des plus heureux ?
Aziz Salmone Fall : Le groupement Seen Égalité – Seen Égal est issu de la consultation de progressistes du Sénégal, en vue de la convergence de ses forces démocratiques panafricaines et populaires de gauche. C’est une dynamique de construction de convergences d’idées dans la diversité. La construction de cette mouvance politique, et le rassemblement des acteurs qui la composent, œuvrent résolument en faveur du peuple, à partir des revendications sociales et des exigences de rénovation d’une gauche authentique.
Quel est l’objectif ultime ?
Cette convergence escompte l’avènement d’une troisième république et un développement autocentré progressiste panafricain, écologiste et féministe. Elle espère la réviviscence de l’espoir révolutionnaire, encore fort ou diffus dans plusieurs tranches de notre population. Cette convergence fait aussi écho aux espérances de nos masses défavorisées, de voir résolues leurs aspirations essentielles et fondamentales.
Pourquoi annoncer l'avènement de votre secrétariat politique, précisément ce 4 avril 2023 ?
Nous tenions, comme promis, aux membres du groupement de respecter l'engagement d'avoir un secrétariat à cette date. Le groupement est doté d’un secrétariat ad hoc pour expédier les affaires courantes. Le Secrétariat ad hoc est constitué de membres volontaires ayant participé au processus d’élaboration du groupement Seen Égal Seen Égalité . En tant que comité directeur, il aide le groupement à réaliser sa vision, ses objectifs et ses décisions avec rapidité et efficacité. L’esquisse de projet de société Seen Égal-Seen Égalité sera peaufinée par le Secrétariat. Ce dernier assure, par consensus, l’efficacité́ et l’efficience du groupement en ce qui concerne les décisions majeures et questions de nature urgente, l’ordre du jour des réunions, et les propositions d’action. S’il n’y a pas de consensus, un vote avec la majorité des deux tiers est requis à toute décision. La structure demeure provisoire jusqu’à l’officialisation, au besoin, de Seen Égal- Seen Égalité et la précision de son objectif et mandat et ses élections. La forme et le fonctionnement de l’organisation seront démocratiquement déterminés au fur et à mesure de la progression. Entretemps le Secrétariat ad hoc assure le mandat exécutif. Une conférence de presse et le lancement officiel du groupement et le dévoilement de l'esquisse de projet de société suivront sous peu.
Par quel processus cette convergence au sein de votre groupement s’est-elle construite ?
L’esquisse de projet de société Seen Égal-Seen Égalité découle de la trajectoire historique impulsée par moi, alors un des initiateurs du mouvement des assises de la gauche au Sénégal. Ce mouvement a bifurqué vers les rencontres de la Gauche historique, ensuite vers les assises nationales, et finalement vers Benno, mais toujours sans atteindre l’objectif initial d’unir la gauche et proposer un projet de société cohérent. Plusieurs partis de gauche essayent périodiquement de se regrouper et lancent des appels à l’union, ce qu’il faut saluer et toujours encourager. La gauche au Sénégal a joué un rôle historique majeur dans la construction de l’État-nation et l’évolution progressiste des consciences politiques. Certaines de ses franges ont fait des compromis, d’autres des compromissions, d’autres n’ont pas dérogé à leur principe, et sont marginalisées et se sentent incomprises.
Vous pensez vraiment que la Gauche a encore un rôle spécifique à jouer au Sénégal ? Ne s’est-elle de facto désintégrée dans ses dynamiques d’alliance avec les Libéraux ?
La gauche sénégalaise, au fil des ans, a centré principalement la bataille du regroupement et l’effort d’unification -le contenant- autour de la démocratie représentative et des joutes électorales. Des coalitions électorales sont advenues, ont perduré ou pas. Généralement, il y a eu un recul face aux forces du marché, désormais à un stade de centralisation et de concentration du capital inusitées grâce à l’ouverture libérale mondialisée. Son mythe, vendre, et vivre pour consommer, et si possible le plus individuellement possible ! Ainsi à gauche, il y a eu progressivement un renoncement aux enjeux fondamentaux de projet de société. D’ailleurs, même s’ils sont rarement énoncés, ils passent inaperçus, tellement d’immenses franges sociales dans la société, pourtant concernées, sont pour les unes dans la dépolitisation, le court terme, voire la survie, les autres dans une conscience politique éveillée mais engluée dans le brouhaha politique, médiatique et culturel. L’arène politique souvent inutilement bavarde et superficielle a peu de prise sur le réel, qu’elle biaise et élude. On note une religiosité croissante de l’espace public et politique, qui y revendique sa participation. Trop de médias, de médias sociaux et de faiseurs d’opinions en polluent l’espace, supputant sur les nombreux scandales judiciaires et financiers, y distillant des discours moralistes et autres sermons manichéens, substitués à l’analyse de la réalité scientifique de notre formation sociale.
Ce que vous dites-là ne participe pas à crédibiliser l’action politique aux yeux des citoyens…
Oui, tout cela se traduit par une désinformation et une défection de la politique réelle, et un manque de discernement de bien des citoyens sur ce qui est désormais de gauche ou de droite, ou au nom d’une prétendue realpolitik qu’anime la dépolitisation du néo-libéralisme. Malgré une certaine érosion, les valeurs de gauche, comme les valeurs éthiques d’ailleurs, persistent néanmoins au sein du peuple. Abandonnées par l’absence de projet de société cohérent de l’État, des masses importantes de notre peuple se débrouillent.
Mais alors dans un tel contexte quelle est votre analyse de l’état du pays aujourd’hui ?
Au niveau urbain, il y a une grande turbulence du fait de la confiscation de l'arène politique par la rivalité politicienne et un désordre organisé. Dans nos campagnes, la dépossession des paysanneries est la forme la paupérisation la plus grande, et l'espace périurbain le gruge. Au Sénégal, la société de négoce a pris des proportions énormes, faisant basculer dans le mercantilisme des strates entières de producteurs, ruraux ou non, diplômés comme membres du lumpen prolétariat. Ils œuvrent dans le pays et en diasporiques à l’extérieur, en réseaux sophistiqués. L’économie informelle y domine. Elle est principalement tournée vers les produits de la modernité, la satisfaction d’une consommation par le recyclage ou le bas de gamme importés, mais fournissant, à défaut de mieux, les demandes de l’essentiel de la population. La forme précapitaliste se caractérise par la transformation domestique familiale ou individuelle, la petite production, la transformation et transaction marchande communautaire, périurbaine et religieuse, la petite distribution ou le stockage de l’économie du container.
Le secteur de l’informel a atomisé le potentiel économique national qui ne survit que dans la rente ou dans ses rapports incestueux avec le pouvoir étatique…
En effet, l’État laisse faire avec grand laxisme cette économie de la débrouille, signe de son propre échec, taxant là où il le peut et laissant croitre une corruption endémique, dont il est aussi l’épicentre, à en déduire des scandales qui défrayent la chronique. Les différents régimes politiques qui se sont succédés vivent des perfusions de l’aide internationale et du bradage des pans utiles de l’économie, des immobilisations foncières et du bâtiment et de diverses captations élaborées de rentes. Le boom immobilier dans la capitale illustre combien les terrains sont 15 fois plus chers qu’en 1990, alors que les logements locatifs sont de moins accessibles et doivent abriter plus de 42% des habitants de la capitale.
Après tous ces constats, en quoi y a-t-il la moindre pertinence dans de possibles réponses apportées par un projet dit de gauche ? La Gauche peut-elle répondre aux attentes d’une jeunesse qui aspire à des changements radicaux qui l’éloigne des tourments des politiciens responsables d’une gouvernance qu’elle considère comme scabreuse depuis tant d’années ?
Toutes ces réalités, parmi tant d’autres, sont des terreaux infertiles pour des forces de gauche, mais des contradictions et paradoxes qui peuvent l'éveiller. Il y a aujourd’hui un certain esseulement, une confusion et une dispersion des forces progressistes. Une frange de notre jeunesse, exaspérée et sans horizon, gronde et se décline en variantes politisées ou non. Peu sont organisés au sein de forces politiques progressistes. On peut questionner son discernement politique à ne pas se laisser capturer par les populismes et culturalismes. On note de l’autre côté, un regroupement de certaines forces de gauche, en blocs coalisés, au niveau du pouvoir, comme de l’opposition. Il y a aussi sporadiquement de multiples efforts de certains partis et individus de cristalliser une convergence de ces forces. La tentation populiste et patrimoniale demeure dominante. Dans l’ensemble, on pourrait encore mieux faire, pas seulement pour le contenant, mais surtout pour le contenu.
Mais comment reconstruire une politique citoyenne, à partir d’une offre susceptible de faire converger les revendications de mouvements fragmentés et parfois divergents ?
Il revient aux militants, aux citoyennes et citoyens engagé-es, face à l’action défaillante des dirigeant-es, de mettre la pression sur les orientations afin de façonner le message progressiste. La gauche, dans notre entendement, s’inscrit dans le combat donnant à la démocratie son sens émancipateur et affirmant les droits humains et du citoyen, les droits sociaux individuels et collectifs, les droits à la maîtrise sociale du système économique. Hélas, dans le contexte du Sénégal actuel, construire la gauche alternative exige, pragmatiquement, que l’on développe des stratégies principalement autour du centre gauche avec le maximum de forces politiques et populaires se réclamant du progrès social. Avec minimalement toutes les forces et mouvements sociaux engagés contre le néo-libéralisme, contre l’impérialisme, et dans une perspective panafricaine en faveur d’avancées démocratiques et populaires, du progrès dans la libération des femmes et dans le respect des exigences d’une gestion écologique viable de la terre. Seen Égalité s’inscrit dans cette dynamique d’organiser les aspirations des classes populaires, pour circonscrire et renverser les pouvoirs dominants qui empêchent leur concrétisation. Ceci est un outil à opérationnaliser par nos travailleuses, nos travailleurs, nos sans -emplois, notre jeunesse. Cette jeunesse consciente qui perpétue les espérances de générations qui n’ont pas pu définitivement abattre l’injustice sociale et l’ordre impérialiste et néo-colonial. Nous escomptons ensemble faire reculer les bornes de l’idéalisme, de l’ignorance et de l’adhésion à des illusions passéistes obscurantistes et ethnicistes. L’exigence est d’assurer la démocratisation de la société et la socialisation de la gestion économique. Le renforcement progressif de la convergence, dans la diversité, exige la tolérance et la conciliation. Il faut, avec l'esprit de discernement, armés de science de culture et d'altruisme empathique, dégager l'horizon pour esquisser les fondements d’un projet de société progressiste viable et enviable pour la multitude. Revisiter et vivifier les valeurs qui fondent la gauche, au-delà du discours ou du label, en se fondant sur la praxis. Entre autres la pratique de l’altruisme, la solidarité avec les plus opprimés, l’égalité à tous les niveaux, le refus de l’exploitation, de l’oppression et de l’injustice; l’élan pour le progrès social, la laïcité, la liberté, la conscience révolutionnaire...Ainsi parviendrons-nous à assainir le projet politique et esquisser et mettre en œuvre ensemble un projet de société.
Dans tout cela, on vous connaît plus à l'extérieur du Sénégal que dans votre pays. Pourquoi ? Où étiez-vous toutes ces dernières années ? Que faisiez-vous ?
La plupart de nos membres sont d'une intégrité irréprochable, connu-es du pays, fières filles et fiers fils africain-es du Sénégal comme moi. Je suis plutôt connu du milieu académique, politique et militant. Comme le dit l'adage, nul n'est prophète chez soi. Par exemple, je suis plus connu au Burkina Faso, parce que j'ai coordonné nos courageux avocats qui ont défendu pendant 25 ans les droits des sankaristes et de Thomas Sankara. Je suis plus connu en Afrique du Sud en raison de ma lutte contre l'apartheid, ou internationalement en raison de mon internationalisme avec les Samir Amin et les camarades de la tricontinentale, ou pour mon opposition aux bases étrangères sur le continent Africain et le plaidoyer pour notre souveraineté panafricaine. Mais ici ce n'est pas de moi qu'il s'agit, ce qui importe c'est que le peuple découvre un projet et que les forces de gauche puissent s'entendre minimalement sur un contenu rassembleur et porteur.
En quelques mots, pourriez-vous nous dévoiler les grandes lignes du projet Seen Égalité que vous projetez de lancer officiellement dans les prochaines semaines ?
Je vous demande votre patience, il sera publiquement dévoilé très prochainement aux forces dites de gauche et ensuite à toutes nos citoyennes et citoyens. Je puis seulement vous dire que c'est relativement innovant et la bonne riposte contre l'ordre du monde qui enserre le Sénégal. Nous continuons à résister et à s’organiser consensuellement pour construire ensemble l’histoire. L’histoire d’aujourd’hui est celle d’une terre en danger. Elle est affectée par l’impact de la crise multidimensionnelle issue de la crise du capitalisme impérialiste des oligopoles. Le basculement du monde se manifeste par une crise multiforme, sanitaire, économique, climatique, militaire et de sens... Sortir de l’impasse, dominée par le capitalisme des oligopoles généralisé, (et de son régime mondial de la peur et de l’insécurité, incapable d’imaginer la paix que comme l’ordre entre deux guerres), impose des réponses originales et audacieuses. Elles doivent allier simultanément, démocratisation de la société et progrès social.
Vous professez un éloignement de l’ordre néo-colonial qui perdure depuis plus de 60 ans ? Comment y arriver ?
Pour ce faire, il faut contenir les intérêts socio-économiques que défend et représente le régime en place. Ce dernier est issu du mode néocolonial de croissance et qui a agi pendant longtemps dans le sillage de l’administrateur colonial, du tirailleur et même du fossoyeur des initiatives panafricaines. Les mœurs dans le pays ont été érodées par les comportements ostentatoires, les excès de ceux qui possèdent et leurs imitateurs et qu’amplifie l’internet voyeur. Le social-narcissisme, l’apparence et l’invective ont chassé la pudeur et le suturë. L’impunité persiste là où d’évidence il fallait sévir. Le Sénégal n'a pas de problème de carence de textes, il souffre d'un manque notoire de volonté politique de les appliquer. C’est le visage du mirage démocratique sénégalais. Une culture politique, ancienne et rétive, permet néanmoins une relative organisation démocratique des forces et une libre expression difficile à bâillonner. Nous utiliserons donc ces espaces pour laisser aux citoyens et citoyennes d'apprécier les voies possibles d'une indépendance véritable et harmonieuse. Bonne fête aux sénégalaises et sénégalaises et à nos hôtes.
par Ousseynou Nar Gueye
LE MONTANT FARAMINEUX DU MANQUE-À-GAGNER DE LA COMMUNAUTÉ ARTISTIQUE DU SÉNÉGAL PAR DÉFAUT DE COPIE PRIVÉE
C'est un serpent de mer depuis le vote de la loi sur le droit d’auteur et les droits voisins en janvier 2008, dans laquelle les acteurs perdent au moins 16 milliards de FCA depuis 2008, selon les calculs les plus modestes d’une étude que j’ai commanditée
« Le ministre de le Culture et du patrimoine historique classé a fait une communication sur la mise en œuvre de la Rémunération pour Copie privée », indique le communiqué du Conseil des ministres sénégalais du mercredi 29 mars 2023.
Vivement que les décrets d’application soient enfin pris dans cette affaire de rémunération de copie privée, serpent de mer depuis le vote de la loi sur le droit d’auteur et les droits voisins en janvier 2008, dans laquelle la communauté des créateurs, éditeurs, interprètes et producteurs d’une part, et le financement des festivals et de l’éducation aux pratiques culturelles et artistiques d’autre part, perdent au moins 16 milliards de FCA depuis 2008, soit depuis 15 ans, selon les calculs les plus modestes d’une étude que j’ai commanditée et supervisée, basé sur une redevance d’un pourcentage de 1% du prix hors taxes des appareils d’enregistrement concernés, notamment les smartphones qui sont plus nombreux que la population du Sénégal de 17 millions d’habitants, avec un taux de couverture du smartphond de 103% en 2022.
En bref, dans la Rémunération pour Copie Privée, chères Sénégalaises et chers Sénégalais, hôtes étrangers vivant au Sénégal, on imposera au moment de l’entrée en douane sur notre territoire, une redevance sur tous vos appareils d’enregistrements (et de streaming), y compris vos chers smartphones et vos clés USB, pour la rétrocéder aux auteurs, interprètes et producteurs, avec une part de l’argent (25% à 50%) qui sera réservée à la promotion des activités culturelles et artistiques.
Ce qui n’est que justice, pour ne pas précariser le présent des créateurs et pour ne pas les clochardiser dans leurs vieux jours.
Le ministre Aliou Sow, animal politique dans l’âme qui n’a jamais vécu que de cela, est d’évidence désireux d’apporter des réalisations palpables dans la balance, pour étayer le bilan culturel du président Sall à la fin prévue de son quinquennat en février 2024.
Je l’encourage à y persévérer : surtout pour ce qui est de la rémunération pour Copie Privée, qui est un droit de la communauté artistique et non une aumône à lui faire.
Sur cette question, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire qui ont adopté la rémunération pour Copie Privée (en octobre 2022 pour le cas de la Côte d’Ivoire) sont bien en avance sur le Sénégal. « Ceci n’est pas normal ! », comme le rapperait Didier Awadi.
L’attente n’a été que trop longue, depuis 15 ans.
Ousseynou Nar Gueye est Écrivain & éditeur, membre de la SODAV, candidat au poste électif de président du Conseil d’Administration de la SODAV en 2023 (SODAV, Société Sénégalaise du Droit D’auteur et des Droits Voisins), fondateur du site d’information Tract.sn.
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ABIBA, LA CHANTEUSE CHOUCHOU DES RÉSEAUX SOCIAUX
Les études c'est important et tout parents souhaitent que son enfant son concentre et se consacre à ses études. Mais à côté des papiers, certains enfants ont un talent naturel qui à un moment donné, a besoin d'être valorisé. C'est le cas d'Abiba
Les études c'est important et tout parents souhaitent que son enfant son concentre et se consacre à ses études. Mais à côté des papiers, certains enfants ont un talent naturel qui à un moment donné, a besoin d'être valorisé. C'est le cas d'Abiba qui est devenue aujourd'hui une artiste qui prend de plus en plus sa place.
Ce qui avait commencé comme un jeu en 2015, a vite pris une sérieuse allure en un laps de temps : la carrière musicale d’Abiba. Étudiante en marketing et communication, c’est à l’âge de 14 ans qu’elle a commencé à chanter, épaulée en cela par sa grande sœur qui avait-elle, 17 ans en tant que manager. Le temps passant, les deux jeunes lycéennes continuent à travailler ensemble et ont gagné chacune en maturité et en expériences. Elles sont donc capables de mener un projet artistique en toute sérénité.
Aujourd’hui Abiba, c’est un nom qui est bien connu dans la scène musicale sénégalaise. Abiba se présente surtout comme la chanteuse sénégalaise la plus suivie sur les réseaux sociaux au Sénégal.
Abiba continue de tracer son chemin et n’a vraisemblablement aucune envie d’arrêter en si bon chemin même après ses études qu'elle suit encore.
Malgré les défis qui existent dans l'industrie musicale, Abiba, nous assure qu'elle arrive à tirer son épingle du jeu. Elle conduit beaucoup de projets musicaux dans le cadre de sa carrière et fait des investissements. In fine, elle vit de son art, de sa musique. Nous l’avons interrogée au centre culturel espagnol lors du Festival Women art show. Suivez son entretien avec AfricaGlobe Tv.
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CE QUE VEND L'ALLEMAGNE À TRAVERS SA LANGUE
Dans un contexte de mondialisation, la connaissance d'autres langues, notamment des langues étrangères, est toujours un plus, un atout pour accéder à des opportunités, interagir avec d'autres cultures et même marquer des points lors des recrutements.
Menacée de suppression au collège, il y quelques années, les professeurs d'allemand du Sénégal s’étaient levés pour défendre leur discipline : l’allemand. Plus que jamais, l’allemand figurera en bonne place dans le système éducatif du Sénégal, dans les collèges en l’occurrence. D’ailleurs, les enseignants de la discipline sont en train d’implémenter de nouvelles méthodes d’enseignement qui, selon toute vraisemblance, sont bien plus efficaces et stimulantes comme nous explique El Hadj Ibrahima Wone Bousso, le président de l’association des professeurs d’allemand du Sénégal (APAS). Il a été interrogé récemment, lors d’une réception en prélude aux journées pédagogiques des professeurs d’allemand.
Pour lui, l’intérêt d’apprendre l’allemand va au-delà du simple apprentissage d’une langue. Connaitre l’Allemand, c’est accéder à l’idéologie allemande : la rigueur allemande, le mode de pensée allemand la science aussi.
Il faut noter en effet que si le français est la langue de la diplomatie, l’italien, la langue de l’opéra, l’anglais, la langue des affaires et des relations internationales en plus d’être une Lingua Franca et si la philosophie parle grec, sans doute, l'allemand est la langue de la science.
D'ailleurs, l’on peut faire facilement une revue de nombre de savants, et même de grands philosophes et scientifiques produits par l’Allemagne.
Dans un contexte de mondialisation, la connaissance d'autres langues, notamment des langues étrangères, est toujours un plus, un atout pour accéder à des opportunités, interagir avec d'autres cultures et même marquer des points lors des recrutements.
Toutes les anciennes puissances colonisatrices nous ont légué l’enseignement de leur langue, enseignées dans nos écoles et universités, en Afrique.
Bien que le français soit notre première langue d'éducation et que l’anglais en raison de sa position de linga Franca est une bonne assise partout dans le monde y compris en Afrique l’apprentissage des autres langues est toujours utile. C’est le cas de l’allemand.
Même si cette langue n’est pas parmi les 5 ni 10 les premières langues du monde, il y a un grand intérêt à apprendre la langue de Goethe parce qu' elle est la voie royale pour accéder aux ONG aux Fondations allemandes et autres projets de la république fédérale d'Allemagne en Afrique.
Première économie de l’Union européenne et troisième puissance du monde l’Allemagne est un des grands partenaires de l’Afrique. Pour cette raison, des étudiants ont intérêt à s’intéresser à cette langue. Menace de suppression au collège, germanisants et germanophone se sont mobiliser pour ramener à la raison l’État du Sénégal a renoncer à ce projet.
L’allemand ne risque donc pas. Au contraire, les germanisants ont adopté des nouvelles méthodes de transmission calquées sur ce qui se fait dans les pays germanophones d’Europe, favorisées en cela par la pandémie de Covid-19.
Récemment, les professeurs d’allemand ont à cet effet tenu la 3e édition de leurs journées pédagogique pour remettre au goût du jour ces nouvelles pratiques. Une réception avait été offerte à la résidence de l'ambassadeur de la République fédérale d'Allemagne.
C’est en marge de cette réception que nous avons interrogée le président de l’association des professeurs d'allemand du Sénégal, Monsieur El Hadj Ibrahima Bousso Wone.
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DANS LA TÊTE D'UNE PRODUCTRICE DE MUSIQUE
Comment travaille un/e producteur/trice de musique, D'où viennent les fonds ? A quelle hauteur est-il/ est-elle rémunéré(e) ? Suivez les explications de Daba Sarr dans cette entrevue avec AfricaGlobe Tv
Rokhaya Daba Sarr fait partie des rares femmes productrices de musique au Sénégal. Membre du conseil d'administration de la Société Sénégalaise du droit d'auteur et des droits voisins (SODAV) et directrice d'un festival, dans cet entretien, elle explique comment fonctionne un producteur/trice de musique et l'importance que revêt cette position dans l'industrie musicale. Suivez son entretien sur AfricaGlobe Tv.
Quand un artiste crée sa musique, il faut un producteur pour la diffusion du produit. C’est à cela que se dédie un producteur de musique qui, du fait, occupe une position stratégique dans l’industrie musicale. C’est le métier de Rokhaya Daba Sarr. Au Sénégal, il y a très peu de femmes dans le domaine.
Pourtant, certaines artistes pensent que s'il y avait plus de femmes productrice dans l'industrie musicales, cela leur éviterait certaines épreuves dont elles sont exposées dans le cadre de leur carrière.
Roohaya Daba Sarr a été interrogé à Dakar, en marge du premier festival Arts Show au centre culturel espagnol de Dakar
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TACHES NOIRES DE L'INDUSTRIE MUSICALE
Avoir le talent et percer dans la musique n'est pas toujours facile pour les jeunes. Et quand on est femmes c'est la double peine. Il ne faudra pas s’étonner à faire face à du chantage, harcèlement sexuel de certains producteurs ou autres acteurs
La Germano-sénégalaise Naya de Nayama explore plusieurs expressions artistiques. Passionnée de musique depuis son jeune âge, Naya s'essaie à maintes expressions s’essaie musicale : hip-hop, afro, reggae, jazz, blues, etc. Mais percer dans le domaine, reste un grand challenge. C'est beaucoup d'obstacle à affronter.
Interrogée lors du Festival Women Arts Show à l’Instituto Cervantes de Dakar, elle explique les défis auxquels font face les jeunes artistes et plaide l'entraide des anciens envers les plus jeunes.
Au Sénégal, c'est particulièrement plus difficile pour les femmes dans l'industrie musicale.
En tant effet, en tant que femmes chanteuses, il faudra s'attendre à affronter parfois le chantage, le harcèlement sexuel de certains producteurs ou autres acteurs de de cette industrie. Toutes ces choses freinent inexorablement l'ardeur des femmes au travail.
Aussi, Naya, n'a-t-elle pas l'impression qu'il y ait une volonté d' aider les jeunes pousses à aller de l'avant de la part des devanciers. Il faut bien le savoir à côté des géants comme Youssou Ndour ou Baaba Maal, il y a des jeunes qui aspirent à monter en puissance et briser le plafond de verre. Au vu de ce contexte, jonché d'obstacles, la jeune chanteuse tente tant bien que mal de s’autoproduire. Naya annonce un EP après le ramadan.
Passionnée également de peinture, Naya essaie parallèlement de conduire les deux expressions artistiques. C’est d’ailleurs la peinture qui lui permet de vivre, confie-t-elle. Pour la musique, le chemin est encore long pour espérer des lendemains chantants.