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24 novembre 2024
Culture
TINA TURNER EST MORTE
La légende du rock s'est éteinte ce mercredi 24 mai, à 83 ans. Avec des tubes comme "Proud Mary" ou "The Best", l'artiste à la crinière blonde et au sourire ravageur a su enflammer les foules grâce à son jeu de scène explosif
"C'est avec une grande tristesse que nous annonçons la mort de Tina Turner", indique un communiqué sur son compte Instagram, ajoutant que la chanteuse américaine, naturalisée suisse, laissait "derrière elle sa plus grande oeuvre : sa musique".
Au cours de sa carrière entamée dans les années 1950 aux Etats-Unis, elle aura remporté huit Grammys, les récompenses de la musique américaine.
Avec des tubes comme "Proud Mary" ou "The Best", l'artiste à la crinière blonde et au sourire ravageur a su enflammer les foules grâce à son jeu de scène explosif.
"Avec sa musique et sa passion infinie pour la vie, elle a enchanté des millions de fans à travers le monde et inspiré les stars de demain", ajoute le communiqué sur son compte officiel.
La Maison Blanche a salué une "icône", déplorant "une perte immense".
PAR SAXEWAR DIAGNE DE SENEPLUS
LA SAGA DU PROCÈS OUSMANE SONKO-ADJI SARR, UN RÉCAPITULATIF DES ÉVÈNEMENTS
EXCLUSIF SENEPLUS - Cette affaire va laisser une marque indélébile – Il est l’heure d’instaurer un climat de transparence, de respect des droits de l'homme et de dialogue politique pour garantir la légitimité et la confiance dans le système démocratique
Saxewar Diagne de SenePlus |
Publication 24/05/2023
Le procès très médiatisé opposant Ousmane Sonko, leader de l'opposition au Sénégal, à Adji Sarr, une ancienne employée d'un salon de massage, a captivé l'attention du pays et suscité un débat passionné au cours des derniers mois. Voici un récapitulatif des principaux événements qui ont marqué cette affaire complexe et controversée :
Les accusations initiales : En février 2021, Adji Sarr déclare publiquement avoir été violée à plusieurs reprises par Ousmane Sonko. Ses allégations secouent le pays et déclenchent une série de manifestations et de tensions politiques.
L'immunité parlementaire : Ousmane Sonko, député à l'Assemblée nationale, bénéficie de l'immunité parlementaire, ce qui soulève des questions sur la poursuite de l'affaire. Le Parlement vote en faveur de la levée de son immunité afin qu'il puisse être traduit en justice.
L'arrestation de Sonko : En mars 2021, Ousmane Sonko est arrêté pour trouble à l'ordre public après des affrontements entre ses partisans et les forces de l'ordre lors de son convoi vers le tribunal. Cette arrestation provoque une vague de protestations dans le pays.
Le procès : Le procès débute en mai 2021. Adji Sarr témoigne et détaille les agressions présumées, tandis qu'Ousmane Sonko nie les accusations et affirme être victime d'une conspiration politique visant à le discréditer.
Tensions politiques : L'affaire divise profondément la société sénégalaise et entraîne des tensions politiques croissantes. Des manifestations pro et anti-Sonko se multiplient dans tout le pays, parfois marquées par des violences.
Les plaidoiries et les demandes de peine : Les avocats de la défense et de l'accusation présentent leurs arguments. Le procureur demande une peine de 10 ans de prison pour viol ou une peine de 5 ans pour "corruption de jeunesse".
Résultat en attente : Après des délibérations, le verdict est réservé et sera annoncé le 1er juin 2023. Les attentes sont élevées et l'issue du procès est susceptible d'avoir un impact significatif sur la vie politique et sociale du Sénégal.
Cette saga judiciaire a révélé des divisions profondes au sein de la société sénégalaise et a suscité des débats intenses sur des questions telles que la culture du viol, le pouvoir politique et la justice. Quel que soit le verdict final, il est clair que l'affaire Sonko-Adji Sarr a laissé une marque indélébile sur le paysage politique et social du Sénégal.
Le procès Ousmane Sonko-Adji Sarr se déroule dans un contexte politique particulièrement tendu à neuf mois de l'élection présidentielle. Le pays fait face à une crise politique croissante, marquée par des arrestations de personnalités politiques, de journalistes, d'activistes de la société civile et des conflits au sein de Yewi, la principale force de l'opposition.
Depuis quelques mois, le gouvernement sénégalais a intensifié les arrestations de leaders de l'opposition et de figures politiques ou de la société civile critiques envers le régime en place. Ces arrestations ont alimenté les tensions et accru les divisions politiques dans le pays. Nombreux sont ceux qui voient dans ces arrestations une tentative de museler l'opposition et de restreindre la liberté d'expression avant les élections.
Parmi les mouvements politiques de l'opposition, des conflits internes sont également observés. En particulier, le parti de Sonko, Pastef, fait face à des dissensions et des rivalités avec d'autres formations ou groupements politiques, notamment Taxawu Senegal dirigé par Khalifa Sall et Bartythelemy Diaz. Ces divisions affaiblissent l'opposition et rendent la situation politique encore plus complexe.
Ces tensions politiques et les conflits au sein de l'opposition ont eu un impact direct sur le procès Ousmane Sonko-Adji Sarr. Certains y voient une dimension politique, avec des accusations de manipulation et de complot visant à discréditer Sonko et à affaiblir son parti avant les élections présidentielles.
À neuf mois de la présidentielle, le Sénégal est confronté à des défis majeurs sur le plan politique. La question de la stabilité politique et de la démocratie est cruciale pour l'avenir du pays. Les résultats du procès Sonko-Adji Sarr et l'issue de l'élection présidentielle auront un impact significatif sur la stabilité politique et sociale du Sénégal dans les mois à venir. Il est essentiel que le processus électoral se déroule dans un climat de transparence, de respect des droits de l'homme et de dialogue politique pour garantir la légitimité et la confiance du peuple sénégalais dans le système démocratique.
DÉCONSTRUIRE LA FATALITÉ, UNE VIE, UNE ŒUVRE, L’EXPERIENCE DE KEN BUGUL
Les aléas de la vie l’ont éloignée de sa mère dès son enfance. Et elle n’avait pas de mari, pas d’enfant, pas de boulot. Elle a connu une agression physique et mentale. Elle était selon ses termes, un petit déchet de la société.
Les aléas de la vie l’ont éloignée de sa mère dès son enfance. Et elle n’avait pas de mari, pas d’enfant, pas de boulot, etc. Elle a connu une agression physique et mentale. Elle était, selon ses propres termes, un petit déchet de la société. Elle, c’est l’écrivaine Ken Bugul. De ses expériences de vie, à travers l’écriture de son livre, elle a commencé la destruction de la fatalité. Elle s’est efforcée à faire de chacune de ses expériences une force. Ayant un désir ardent de vivre, elle a su surmonter toutes ses difficultés et faire de sa vie ce qu’elle voulait.
‘’Déconstruire la fatalité : une vie, une œuvre’’. L’écrivaine Mariétou Mbaye Biléoma, connue sous le nom de Ken Bugul (celle dont personne ne veut, en wolof) a été invitée à développer ce thème dans le cadre du ‘’Dialogue des savoirs’’ initié par l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Une occasion pour cette femme de lettres de partager des pans de sa vie. L’ensemble de sa vie et son œuvre sont intimement liées.
‘’Mon œuvre, c’est ma vie ; ma vie c’est mon œuvre’’, dit celle qui a toujours eu la rage de vivre. Elle est née à Malem Hodar, dans la région de Kaffrine, pendant la grève des chemins de fer, en 1947. Mais elle a été déclarée en 1948 à Louga, puisqu’il n’y avait ni centre d’état civil à Malem Hodar, ni école, ni dispensaire.
Dès l’âge de 5 ans, elle connut l'abandon. Sa mère l’avait abandonnée pour vivre dans un autre village afin que ses frères puissent aller à l’école. Le départ a créé chez elle un bouleversement, une sorte de traumatisme. ‘’Je n’étais pas traumatisée ; je souffrais énormément parce que je ne comprenais pas pourquoi ma mère était partie’’, explique la romancière qui a fait allusion à ce traumatisme dans plusieurs de ses romans (‘’Cendre et braise’’ ; ‘’De l’autre côté du regard’’). Durant l'absence de sa mère, elle reste auprès de son père qui est alors âgé de 85 ans et devenu aveugle à 90 ans. D’ailleurs, elle compte écrire un livre sur le regard parce qu’elle n’a jamais vu celui de son père.
La nature est alors devenue son refuge. ‘’Je me suis sauvée dans la nature. Tous les jours, je passais la journée dans la nature. Jusqu’à présent, je suis très sensible à elle’’, dit-elle.
L’autre élément important chez Ken Bugul, c’est l’école. Elle l’a découverte en ‘’auditrice libre’’, puisqu’elle n’y était pas inscrite. On lui a laissé prendre place et suivre les cours, puisque son père fut un grand érudit respecté du village. ‘’L'école était pour moi quelque chose de déterminant. Elle m’a ouvert les portes de l’univers’’, soutient-elle. ‘’Je n’avais pas été encadrée, formatée, éduquée. Mais la connaissance, je la cherche toujours. Je n’étais pas conditionnée à devenir quelque chose, mais j’étudiais’’, explique-t-elle aux étudiants de l’Ucad.
Déchéance
Aux yeux de Ken Bugul, la fatalité n’existe pas. Elle cherche toujours le moyen de la déconstruire. Comment y est-elle arrivée ? Elle est allée à Kaolack poursuivre ses études. Puis, elle entre au lycée Malick Sy de Thiès où elle décroche le Baccalauréat. Par la suite, elle bénéficie d’une bourse d’études pour la Belgique. Elle avait déjà découvert l’Occident à travers la lecture. Elle croyait pouvoir y trouver une place pour exister. Mais lorsqu’elle arrive, c’est le choc. Elle subit encore un traumatisme. C’est la désillusion. ‘’La terre promise était devenue l’enfer. D’abord, parce que j’étais noire. Ensuite, je suis une femme. Moi, je ne savais pas que j’en étais une’’, ironise l’invitée du ‘’Dialogue des savoirs’’.
Ainsi, la situation n’était pas propice. Se sentant rejetée, elle sombre jusqu’à la déchéance totale. De cette déchéance, elle décide de rentrer chez elle. Six mois après son retour au Sénégal, elle fait partie des quatre personnes ayant réussi au concours du Fonds européen de développement pour des agents de production de l’audiovisuel. Pendant un court séjour de six mois, elle a pu régler le problème des origines.
En effet, c’est après ce séjour en Belgique qu’elle a pris conscience de son identité africaine. ‘’Ma première quête identitaire était par rapport à la couleur de ma peau’’, confie l’écrivaine. En Belgique, elle rencontre un Français qui semblait l’accepter. ‘’Il disait qu’il était amoureux et moi je voulais y croire’’, dit Ken Bugul qui était en quête d’affection, d’attache, de liens. Elle s’est laissé aller dans cette aventure. Elle finit par être ‘’victime de sa condition de femme’’, d’après elle. ‘’J’ai été victime d’objetisation. Qu’une femme qui appartient à un homme doit s’habiller comme le veut son homme, mettre son parfum préféré… Les violences physiques et morales qui s’en sont suivi m’ont encore déstabilisée à un niveau où j’ai vraiment pris conscience que j’étais une femme. Je n’allais pas bien ; il m’a fait entrer en hôpital psychiatrique à Paris, comme si j’étais folle’’, dénonce-t-elle.
Ainsi, sa deuxième quête identitaire était par rapport à la condition de femme.
Quête identitaire
‘’J’étais une femme ; j’en avais les accessoires, mais je n’étais pas conditionnée à être une femme. Une femme se tient comme ça ; une femme ceci ; une femme cela’’, explique-t-elle. C’est dû à l’absence de ses parents. Après un vécu de cinq ans avec cet homme, elle décide à nouveau de revenir au Sénégal. Ce retour a été perçu comme un échec. Elle s’est retrouvée dans la rue où elle a vécu un an et demi dans la précarité. ’’C’est pour ça que le livre ‘Aller et retour’ est comme des archives des rues de Dakar. Je connais toutes les rues, les immeubles, leur histoire, de la période coloniale aux années 1980’’, explique l’auteure.
Elle avait 33 ans. Les gens la prenaient pour une folle. Et elle était dans un moment de doute. ‘’Dans ce doute de folie, je me posais des questions. Je me dis : peut-être que je suis folle, mais je veux vivre. C’est ça qui m’a poussée à l’écriture. Dans ce chantier immense, elle a donc cherché à écrire la quête identitaire aux origines et à la condition (de la femme).
‘’J’ai écrit un papier ; j’ai dit à tata Annette (femme de lettres, journaliste) : est-ce que tu peux lire ceci pour ma mère qui ne sait pas lire ? Un papier que j’ai remis au cinéaste Ousmane William Mbaye qui l’a amené chez Annette Mbaye d’Erneville. Cette dernière a appelé Mariama Ba qui a demandé la publication du livre ‘Le baobab Fou’ (roman)’’, détaille Ken Bugul.
Entre-temps, elle quitte la ville pour aller au village, chez sa mère. Elle sera séquestrée parce que considérée comme une folle. Mais cela lui a permis de se ressourcer, de revisiter tout ce qu’elle avait appris. Un retour aux absolus. Le savoir la maintient en vie... Le troisième volet de la trilogie.
La quête identitaire a permis à Ken Bugul de détruire la fatalité. Elle a construit le puzzle de sa vie. Pas de mari, pas d’enfant, pas de travail, etc., elle était, selon ses propres termes, un petit déchet de la société. De ses expériences de vie, à travers l’écriture, elle a commencé la destruction de la fatalité. Pour chaque expérience, elle s’est arrangée pour en faire une force. Ayant un désir ardent de vivre, elle a su surmonter toutes ses difficultés et faire de sa vie ce qu’elle voulait. Elle a écrit ‘’De l’autre côté du regard’’ pour se réapproprier sa mère.
SUR LA CROISETTE, NOUVELLE VAGUE AFRICAINE
Avec deux films en compétition, une poignée d'autres disséminés dans les sélections parallèles et deux membres du jury originaires du contient, l'Afrique n'a jamais été aussi présente à Cannes
Avec deux films en compétition, une poignée d'autres disséminés dans les sélections parallèles et deux membres du jury originaires du contient, l'Afrique n'a jamais été aussi présente à Cannes.Une "émulation artistique" portée par une nouvelle génération de cinéastes.
Une deuxième Palme d'or pour ce continent habituellement sous-représenté à Cannes et dans les autres festivals de 7e art ? "La concurrence est très, très rude", dit à l'AFP la benjamine de la compétition, Ramata-Toulaye Sy, sans se risquer à davantage de commentaires.
Née en France -- où elle a grandi -- de parents Sénégalais, elle a livré à Cannes un premier long-métrage empreint de lyrisme sur l'émancipation d'une femme peule.
L'autre réalisatrice du continent en lice pour la Palme est la Tunisienne Kaouther Ben Hania, révélée au grand public grâce à son thriller sur une victime d'un viol "La belle et la meute", présenté à Cannes en 2017.
Toutes deux peuvent succéder à l'Algérien Mohammed Lakhdar-Hamina, Palme d'or en 1975 avec "Chronique des années de braise".Il est à ce jour le seul cinéaste africain a avoir reçu la distinction suprême sur la Croisette.
- "Pas mis en valeur" -
Sénégal, Tunisie, Maroc, Algérie, Cameroun, Soudan...Les films en provenance d'Afrique sont en pleine lumière.
"On est face à l'arrivée d'un nouvelle génération, mieux formée et qui a des choses à dire", souligne auprès de l'AFP Kaouther Ben Hania."Il y a une vraie émulation artistique", complète le Marocain Kamal Lazraq.
"Les meutes", son premier long-métrage qui suit la folle nuit au cours de laquelle un père et son fils tentent de se débarrasser du corps d'un homme, a été présenté en Sélection officielle, dans la catégorie Un certain regard.
L'année dernière, sa compatriote Maryam Touzani -- membre du jury cette année -- livrait un somptueux long-métrage sur le tabou de l'homosexualité dans le royaume chérifien.Un film qui avait été présenté dans la même section.
A la Quinzaine des cinéastes, une autre section parallèle du Festival, le film "Déserts" de Faouzi Bensaïdi, sorte de western contemplatif tourné dans le Rif, n'a laissé personne indifférent.
"Le Maroc fait depuis des années un vrai travail d'accompagnement de la production cinématographique", assure Kamal Lazraq.Même tonalité chez Ramata-Toulaye Sy, qui a loué l'accompagnement du gouvernement sénégalais concernant son film.
Pour d'autres, le soutien financier et logistique n'est pas toujours au rendez-vous, comme l'avait dit publiquement Kaouther Ben Hania en 2021.
Peut-on parler d'une percée du cinéma africain ? Non, rétorque à l'AFP le cinéaste malien (Carrosse d'or cette année) Souleymane Cissé."Les films africains ont toujours existé mais n'ont jamais été mis en valeur", soutient-il.
"La production africaine est riche et variée, il est temps de s'y intéresser", poursuit-il, dénonçant le "mépris" des Occidentaux."Ce sont aux distributeurs d'aller chercher les films africains", abonde Ramata-Toulaye Sy, qui enseigne le cinéma à Dakar."Ils ont toujours été là, devant nous", assure-t-elle.
Tous les cinéastes sollicités par l'AFP disent partager la même ambition: faire des films ancrés en Afrique mais à "portée universelle".
Reste que le chemin est souvent semé d'embûches: "Dans notre région, la culture dérange", affirme le Soudanais Mohamed Kordofani, pour qui le tournage de son premier long-métrage "Goodbye Julia" (présenté en Sélection officielle) a été "très compliqué".
"Tourner dans un pays instable, où il y a des manifestations et des émeutes, n'est pas évident.On est vite rattrapés par la réalité de nos pays".
PAR Ambroise D. Mendy
BREF HISTORIQUE DU PÈLERINAGE MARIAL DE POPENGUINE : MARCHE ET ENCADREMENT
La gestion du pèlerinage procède d’un effort des clercs de créer et d’entretenir une orthopraxie chez les pèlerins. Le pèlerinage est une école de la foi, une école destinée à produire une religiosité normée, voire normative
Les lignes qui suivent procèdent de la volonté de restituer succinctement quelques conclusions de notre article publié en juin 2022 dans Sifoe. Revue d’histoire, d’arts et d’archéologie de Bouaké. Il est intitulé « Marches et pèlerinages dans l’histoire de l’Église catholique au Sénégal colonial (1888-fin des années 1950) : gestion, acteurs et sens ».
Ce titre peut paraitre choquant au regard de la période couverte par l’étude[1]. Car, la mémoire collective sénégalaise, catholique ou non, associe le début de la marche pèlerine à l’œuvre initiée par le colonel Pierre Faye et perpétuée par le Comité inter-décanal de coordination de la marche-pèlerinage (CICOMAP). L’article assez pointilleux de M. T. Sagna mis en ligne par Seneweb le 11 juin 2019 est très symptomatique de la perception sénégalaise de la question. « L’histoire commence en 1981, écrit-elle. C’est avec seulement 52 marcheurs que Pierre Faye initie la marche du pèlerinage […]. Pierre a été le premier à créer la marche de Popenguine […] ».
Sans révoquer en doute les mérites de Pierre Faye qui engage une marche à une époque où les moyens de déplacement motorisés facilitaient la mobilité des pèlerins, notre étude postule que cette pratique date du début du pèlerinage. Elle soutient aussi que le pèlerinage marial de Popenguine était une école de la foi[2]. Son encadrement par les clercs est un indicateur de sa vocation formatrice. Le but de cette brève contribution est de permettre d’entrevoir la profondeur des sacrifices des pionniers de la piété pèlerine et de la mobilité dévotionnelle au Sénégal[3].
Les indices et preuves qui fondent notre position sur l’antériorité de la marche à l’année 1981 sont nombreux. Voici quelques-uns :
– Primo, la situation géographique de Popenguine : Popenguine est situé en pays saafeen. Celui-ci, comme la plupart des territoires des Seereer du Nord-Ouest (le Ndut/Mont Roland, le Leexar/Lekhar, le Cangin/Thiès, etc.) était très difficile d’accès (cf. les travaux du Pr Ismaïla Ciss). Son relief constitue l’une des raisons qui expliquent toutes les difficultés de l’administration coloniale à contrôler cette zone et à soumettre ses populations. Au reste, le sanctuaire de Popenguine est érigé dans un endroit escarpé (Nota : pour la première édition, il n’y avait pas de sanctuaire. La mission était encore à Guéréo. Une chapelle en planches était construite pour la circonstance et deux baraques de huit mètres de côté abritaient les 200 pèlerins). Par voie terrestre, Popenguine n’était accessible qu’à pied ou à l’aide d’une bête de selle. D’ailleurs, les pèlerins du Sud et ceux du Nord étaient venus en 1888 par la mer avec une caravane de dix bateaux (cf. Archives nationales du Sénégal, sous-série 2Z2, Annales religieuses des pays sérères).
– Secundo, les récits des missionnaires de Thiès : les renseignements sur les pèlerins de Thiès deviennent de plus en plus abondants à partir de 1897. Nous citerons deux récits très édifiants. Le premier est tiré des Archives nationales, 1G192, et le second est extrait de Sainte-Anne. Bulletin paroissial de Thiès, n° 5.
Sous la direction du Père Sébire, « le 1er juin [1897] : pèlerinage à Notre Dame de la délivrance de Popenguine. Le soir, les pèlerins se mettent en route à pied. Il y a seize enfants du Ndout (Mont-Rolland), un orphelin, un du pénitencier [l’auteur fait allusion à un pensionnaire de la prison agricole de Thiès], vingt-deux de Thialy et Tiona accompagnés des Pères. Le soir nous arrivons à Sanghé où nous chantons les cantiques et récitons le chapelet. Le lendemain, assistance à la messe et départ vers six heures. Arrivée à Popenguine à II [2] heures par Kissène, Thiéwo, Thiéki. Là tous prennent part aux exercices avec une grande piété […]. Le mercredi matin, départ pour le retour par Kignambour, Sindia, Tioro Ndiounta, Mbiddiam, Birbira, Sanghé » (ANS, 1G192, "Historique de la mission de Thiès").
Le 1er avril 1907, « pèlerinage à Popenguine ; départ de Thiès à 3 h ; souper et coucher à Sanghé. À minuit départ de Sanghé pour Popenguine ; arrivée 5 h du matin ; les pèlerins de Thiès sont au nombre de 45, garçons et filles ».
– Tertio et ultimo, la marche des scouts en 1951 : Alors que la route Dakar-Mbour était en réfection, Mgr Marcel Lefebvre jugea imprudent de tenir le pèlerinage à Popenguine. Il décida de son organisation dans le Ndut (Mont Roland). Pour la réussite de cette édition délocalisée, la veille du pèlerinage, le 14 mai 1951, vingt-sept routiers de Dakar transportèrent à pied la Statue de la Vierge Marie, de Popenguine à Mont-Roland. Ils parcouraient ainsi 60 km (selon le journal Horizons africains, n° 45, juin 1952) sur un terrain escarpé.
Bref, ces quelques éléments renseignent sur l’ancrage historique de la marche qui va au-delà du discours souvent véhiculé. Et, même à l’époque où les moyens de transport motorisés étaient accessibles beaucoup ont perpétué cette pratique. Jusqu’à quand ? L’état actuel de la documentation ne permet pas de répondre à cette question.
Toutefois, il faut souligner l’esprit de sacrifice et de dévotion qui faisait de la marche une école de la foi. Les itinéraires choisis et les activités qui ponctuaient le cheminement ne sont pas fortuits. Le récit des prêtres révèle une volonté de modéliser le rapport du fidèle à la Vierge Marie. Par exemple, il ne s’agit pas ici d’un pèlerinage pénitentiel, mais les missionnaires qui connaissaient bien le secteur avaient préféré un chemin très difficile à l’aller ; celui du retour ne présentait que quelques dénivellements, car l’objectif est déjà atteint. Et, les exercices de dévotion qui ponctuaient la marche (cantiques, chapelet et messe) participaient à l’esprit même du pèlerinage : prier Dieu par l’intercession de Marie nonobstant les difficultés du moment. Pour les missionnaires, il s’agissait de promouvoir chez les missionnés une piété du recours (recours à Marie).
La gestion du pèlerinage procède aussi d’un effort des clercs de créer et d’entretenir une orthopraxie (conformité de la conduite du catholique au culte) chez les pèlerins. Dès la première édition, Mgr Picarda imprimait à l’événement le sceau de la majesté épiscopale par une procession avec les fidèles. Après cela, il procédait à la bénédiction solennelle de la statue de Notre-Dame-de-la-délivrance et les fidèles soumettaient leurs intentions à la nouvelle patronne des lieux (piété du recours). Les pratiques dévotionnelles se poursuivaient toute la nuit (cf. ANS, 2Z2, annales religieuses des pays sérère). Popenguine devenait un lieu de recueillement et de rencontre intérieure avec Dieu par l’entremise de Marie. Cette assemblée permettait aussi aux chrétiens de gommer momentanément leurs différences (surtout entre Européens, Métis et Africains) et de s’unir autour d’une prière commune.
À partir de 1895, on note une nouveauté majeure dans l’organisation du pèlerinage. Mgr Barthet décide de l’encadrement du faire pèlerin. Après la messe solennelle, les groupes de pèlerins, constitués selon leur provenance, se relayaient auprès de la Vierge Marie : « ceux de différentes localités se réunissaient à une heure déterminée, et tous allaient en se relevant, passer leur heure aux pieds de Notre Dame, pour chanter et prier » (ibidem). Le but était de gérer l’affluence croissante des pèlerins : l’effectif augmentait sensiblement (200 en 1888, 400 à 500 en 1898). Cela permettait à chaque fidèle de s’imprégner de l’esprit du pèlerinage tel que promu dans le giron de l’Église. Nous pensons que c’était un cadre normatif institué pour surveiller le comportement des pèlerins et combattre la tiédeur religieuse. Les rotations des différents groupes ont assuré une fréquentation régulière de la chapelle et Mgr Barthet soutient que cette journée est l’une des plus édifiantes de sa mission africaine.
Mgr Kunemann poursuit cette politique de gestion des foules et des pratiques dévotionnelles par l’encadrement. Le changement qu’il introduit en 1901 confirme la volonté de Mgr Barthet de maitriser l’affluence. En effet, il institue un format pluriel. Le pèlerinage se faisait séparément, chaque district avait le sien, « à part ». Cela est un indicateur de l’accroissement considérable de la démographie pèlerine. Il fallait alors renforcer l’encadrement et favoriser la surveillance dans le sanctuaire et ses alentours.
Cette méthode de création et de gestion de l’orthopraxie semble porter des fruits. En effet, pendant toute la période coloniale, les prêtres s’indignaient de ce qu’ils appelaient la paganisation du comportement des baptisés (alcoolisme, primauté des festivités sur les offices religieux, habillement impudique même à la messe, etc. A. D. Mendy 2021, p. 49-51). Toutefois, pour ce qui concerne le pèlerinage, aucun des documents consultés[4] ne mentionne des pratiques déviantes. Au contraire, tout porte à croire qu’une profonde restructuration du paysage religieux pouvait s’y jouer.
Bref, les clercs s’étaient beaucoup investis dans l’encadrement du pèlerinage. Cela indique leur volonté de transmettre une certaine religiosité normée.
Ce texte ne prétend pas faire l’examen complet de l’histoire de la marche pèlerine et du pèlerinage marial de Popenguine. Il s’agit d’une contribution très modeste qui pose la question d’une nécessaire relecture de la trajectoire historique de l’Église avec des problématiques novatrices et des paradigmes innovants. Sa vocation étant de produire une « histoire hors des murs », nous avons jugé utile d’être concis.
Nous retenons en dernière analyse que le pèlerinage de Popenguine est une école de la foi, une école destinée à produire une religiosité normée, voire normative. Il contribuait à combattre la tiédeur religieuse de certains catholiques. Pour se rapprocher de Dieu par l’intercession de Marie, les pèlerins, ceux de la mission de Thiès précisément, enduraient des peines éprouvantes. Il faut préciser que même des enfants sous coresponsabilité parentale-cléricale étaient associés à ce voyage dévotionnel à pied. Il s’agit d’une initiation au recours marial dans la persévérance, d’une formation à la piété du recours. Au reste, les clercs, dans l’encadrement de la marche et du pèlerinage cherchaient plus à transmettre et à gérer chez les pèlerins une dévotion mariale et une orthopraxie.
[1] Pourtant cette chronologie omet une bonne partie de l’histoire du pèlerinage au Sénégal. En 1862 les sœurs du Saint-cœur-de-Marie avaient initié un pèlerinage à Dakar. C’est, à l’état actuel de nos recherches, le premier pèlerinage catholique en Afrique de l’Ouest francophone. Le "sanctuaire" était baptisé Notre-Dame-du-Baobab, car la statue de la Vierge logeait dans le tronc d’un Baobab. Cette pratique s’est poursuivie au moins jusqu’en 1882, année de la disparition de la statue de la Vierge Marie. Nous n’avons pas de renseignements sur ce pèlerinage au-delà de cette année et rien ne permet de déduire un prolongement avec celui de Popenguine.
[2] Nous utilisons le passé parce que l’étude ne prend pas en compte la période de la post-colonie. Au demeurant, nous sommes convaincus que le pèlerinage a toujours cette vocation. Et que la piété mariale se renouvelle et se nourrit d’année en année. La difficulté majeure actuellement, qui interpelle les responsables ecclésiaux clercs et laïcs, est la gestion des effectifs et des préoccupations plurielles des pèlerins. Certains sont plus motivés par la prière, d’autres par les rencontres, d’autres encore par les programmes récréatifs, etc.
[3] Antérieurement, il existait d’autres formes de mobilités dévotionnelles plus itératives. Nous pensons particulièrement aux processions, aux déplacements pédestres dominicaux des prêtres ou des fidèles qui parcouraient plus de dix kilomètres pour dire ou assister à la messe.
[4] Les documents consultés sont très nombreux : Bulletin paroissial de Dakar, Bulletin paroissial de Thiès, Horizons Africains, Jeunesse d’Afrique (journal des étudiants catholiques de Dakar), Bulletin du Comité catholique du Cinéma, Archives nationales du Sénégal, Archives de certaines structures de l’Église, Enquêtes auprès de certaines ressources, etc.
par Abdoul Aziz Diop
IL Y A SIX ANS, ABDOULAYE SÈNE (PAAP SEEN AUJOURD’HUI) ET NEUF AUTRES ESPOIRS
Nous encourageons le collectif et chacun de ses membres à poursuivre l’aventure littéraire et politique pour soigner la vie. C’est ce qu’a fait Paap Seen dans « Les utopies désirables…». Et avant lui Hamidou Anne, Fary Ndao et Mbougar. Et les autres ?
Le zapping aidant, un bref et exceptionnel moment de télévision attira notre attention sur un événement culturel inédit : dix jeunes (quatre filles et six garçons) firent parler d’eux en publiant un court essai collectif sur l’impérieuse nécessité de faire de la politique pour changer tout ce qui devrait l’être.
Soucieux d’entraîner tout le monde, le collectif ne trouva pas mieux qu’une fracassante invite comme titre : « Politisez-vous ! » (United Editions, 2017). Le plaisir d’entendre ce nouveau cri de ralliement ne nous empêcha pas de formuler dans notre esprit les questions grâce auxquelles nous rédigeâmes l’analyse critique sous vos yeux. Autour de quelle acception du vocable « Politique » tourne l’ouvrage ? Le tour de la question a-t-il été fait ? Sur quel levier dix jeunes auteurs gagent-ils un bel avenir en politique ? Que disent-ils de leurs aînés engagés en politique bien avant eux ? Quelle rigueur s’imposent-ils dans leur sentence ? Lieux communs ou stricte évocation des faits ? Quid du discours politique ?
Poncifs et excuse
Celles et ceux qui ont l’habitude de porter un jugement sur une œuvre littéraire avant de l’avoir lue sont priés de ne pas appliquer leur méthode paresseuse au travail, « salutairement pluriel », du collectif constitué par Ndèye Aminata Dia, Fary Ndao, Fanta Diallo, Mohamed Mbougar Sarr, Hamidou Anne, Youssou Owens Ndiaye, Racine Assane Demba, Fatima Zahra Sall, Abdoulaye Sène et Tabara Korka Ndiaye.
Planchant sur le « généreux geste d’amour » (p.35) auquel il assimile la politique, Youssou Owens Ndiaye écrit dans l’introduction à sa contribution : « Nous ferons abstraction des nuances entre les différentes acceptions du mot politique. » (p.36).
Mohamed Mbougar Sarr prit le contrepied de son ami dans ce qu’il appelle « le degré zéro du pouvoir politique », qui, à ses yeux, consiste à « ne pas s’oublier comme citoyen, se rappeler que le destin politique se façonne au quotidien, avoir pleinement conscience que le pouvoir et la responsabilité politiques commencent en chacun (…) et s’exerce par tous (…) » (p.103). En distinguant « le politique » de « la politique » (« polity » de « politics ») et, plus loin encore, les deux premières acceptions de la dernière (« policy » pour désigner une « politique publique »), M. Sarr restaure la relation de pouvoir (du mandataire au mandant), essence même du politique. C’est à partir des propriétés mathématiques de la relation unidirectionnelle de pouvoir, du porteur de pouvoir au destinataire, que le philosophe politique Constantin Salavastru expliqua les changements observés dans les discours politiques. Pour Salavastru, les poncifs ou lieux communs qui alimentent les polémiques politiques sont une conséquence du caractère antisymétrique de la relation de pouvoir. Il n’est donc pas surprenant que l’acte méritoire des dix auteurs soit truffé de lieux communs (polémiques) comme celui-ci : « La rupture de confiance entre la classe politique et les citoyens résulte d’un système essoufflé, incapable d’enrayer la montée des inégalités sociales et de répondre aux préoccupations de sa jeunesse. Les citoyens se sont détournés de la classe politique qu’ils jugent corrompue et immorale. » (p.19). Notre crainte est que le poncif de tous les moments politiques (préélectoraux, électoraux et post-électoraux) ne détourne la recherche en sciences sociales de la rigueur de l’investigation scientifique quand les espoirs d’aujourd’hui deviennent enfin les gouvernants rabougris par une sentence tout aussi universelle que fausse. S’éloignant du couperet du collectif dans l’espace qui lui est réservé, la créatrice de la marque de vêtements Modesty, Ndeye AminataDia, écrit : « Il ne s’agit pas de romancer le passé ni de décrier le présent, car le passé n’est pas sans ombres et le présent sans lumières. » (p.28). L’humilité scientifique dans le propos – même retiré de son contexte – redonne du sens à l’œuvre dont Aminata nuança avec panache les certitudes.
C’est à l’honneur du collectif d’avoir su passer d’une paresseuse excuse à la quête rigoureuse de faits probants. C’est à Fary Ndao que revient le mérite d’avoir relevé le défi lorsque son ami Hamidou Anne écrit : « La médiocrité, le pseudo-réalisme et la présence encombrante des experts et des communicants transforment la politique en espace de déclinaison de chiffres, statistiques et figures, déconnectés du vécu des gens. » (p.19). Il suffit que les hommes et les femmes politiques deviennent les véritables proposés à la déclinaison pour que l’excuse de M. Anne s’évapore. C’est ce que Fary Ndao a compris lorsqu’il écrit : « (…) Lire, étudier l’histoire, connaître le rôle de l’Etat (exemple : le code de l’environnement), consulter des publications spécialisées (exemple : celles du GIEC), s’organiser en réseau avec d’autres associations, sont toutes des actions que mène un individu politisé pour ensuite diffuser son discours ([illustré]) au sein des masses. » (p.82). La rigueur de Fary nous inspire une autre pour nuancer le propos de Mbougar lorsqu’il invoque (p.100) Rousseau et l’Américain Henry David
Thoreau (1817-1862) dont l’œuvre majeure, Walden ou la vie dans les bois (1854), prône la simplicité volontaire à l’écart de la société. Le passage de l’individu de l’état de nature (vie sauvage) à l’état social (vie civile) est irréversible du fait du transfert de son indépendance au peuple. Soumis à l’état de nature aux lois inflexibles des choses, l’individu devient à l’état social un pur citoyen soumis – en même temps que tous les autres citoyens – aux lois inflexibles de la république. L’égale soumission de tous à la loi générale est tout ce dont l’individu dénaturé se console. Par loi générale, il faut comprendre celle dont tous les citoyens sont à la fois les législateurs et les sujets. Le retour à la nature n’est donc pas le propos de Rousseau dont l’œuvre inspira des révolutions au Nord comme au Sud. Bien sûr, Rousseau déduit de la confiscation progressive de la « res publica » (chose publique) par le gouvernement d’un Etat l’impossibilité d’un exercice direct de la démocratie. Mais aucun des auteurs ne remet fondamentalement en cause la démocratie représentative. C’est que la crise de la représentation n’est pas l’horizon indépassable qui chagrine le collectif. Et tant mieux.
Nous ne savons pas de quoi est responsable l’excuse de Hamidou Anne dans la contribution (musclée) de Tabara Korka Ndiaye. On peut simplement regretter qu’elle ait pu, sans donner de chiffres précis, écrire qu’« il ne s’agit (…) nullement de construire des écoles pour que les filles soient davantage scolarisées. Il faudrait plutôt (…) faciliter l’accès à l’eau potable afin de leur éviter ainsi la corvée d’aller en chercher, ce qui, à la longue (…) finira par aboutir au décrochage scolaire des filles comme le montrent leschiffres de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD, RGPHAE 2013) (p. 49-50). A la suite de ce plaidoyer, Korka aurait mieux fait de donner elle-même les bons chiffres plutôt que de nous renvoyer à l’ANSD. Devrions-nous abuser de son intérêt pour l’eau potable en milieu rural pour la renvoyer à notre tour aux données du premier rapport d’étape du Plan d’urgence pour le développement communautaire (PUDC) ? Bien sûr que non ! Mais une chose est sûre : les « chiffres, statistiques et figures [dudit rapport ne sont pas] déconnectés du vécu des gens ». Les « chiffres, statistiques et figures [de la Couverture maladie universelle, de l’Action sociale depuis avril 2012, de la Bourse de sécurité familiale et de la Bonification retraite ne sont pas non plus] déconnectés du vécu des gens ». En donnant l’impression d’être déconnectés de la société politique qui les a vus naître et de son devenir, les jeunes ont considérablement retardé leur politisation et longtemps différé leur ascension politique avec ou sans l’assentiment de leurs aînés.
De la fonction (politique) du discours
« Des années durant, écrit Tabara Korka Ndiaye (p.51-52), les dames Awa Thiam, Fatou Sow, Fatou Sow Sarr, Aminata Diaw et tant d’autres ont grandement contribué à faire comprendre les mécanismes d’asservissement qui existent et ôtent des droits aux femmes et à proposer des solutions pour y faire face. » « Les femmes au premier chef, ajoute-t-elle, doivent s’approprier ces contributions et les transposer autant que possible dans le champ politique. » Se pose alors le problème de la transposition et de la forme qu’elle doit prendre. La philosophe Aminata Diaw (Paix à son âme) plancha sur la question de la transposition dans un texte remarquable (Femmes, éthique et politique, 1999) où on peut lire : « Parce que la femme a été au service du développement et non une des finalités du développement, le discours politique n’a pu, dans une visée programmatique, circonscrire un espace public qui en fasse un élément opératoire et agissant du processus de délibération. » S’y ajoute surtout que « (…) parce qu’il n’y a pas un discours de femme, en tant que la femme est objet et sujet de son propre discours, la femme ne peut être acteur politique et, du coup, la République se retrouve sans citoyennes ».
Voilà ce dont Fanta Diallo a bien conscience lorsqu’elle soutient que « de nombreuses disruptions impliquent que nous nous formions pour être dignes des prochains défis. Ceux-ci requièrent la capacité de construire un discours politique cohérent et basé sur de fortes convictions. » (p.74). Si, enfin, « le discours est ce par quoi et pour quoi les acteurs sociaux luttent » (Foucault 1971), le levier discursif est bien celui sur lequel devrait être gagée la compétition politique saine à laquelle les membres du « Collectif d’août » – c’est nous qui les appelons ainsi – appellent la classe politique
« Audace et Raison d’Espérer »
C’est au jeune membre – un peu moins de la trentaine – de la Convergence des jeunesses républicaines (COJER) de Pikine Ganaw Rail Sud, Pape Aïdara, que j’emprunte le slogan « Audace et Raion d’Espérer » avec lequel Pape clôture tous les messages politiques qu’il nous envoie depuis son téléphone portable et auquel nous répondons toujours pour ne jamais nous soustraire de la ferveur militante.
Audacieux, raisonnable et optimiste, Pape s’invite à notre critique de l’opuscule des dix parce que Fatima Zhara Sall percevrait en lui « le don de soi pour le bien commun » (p.87) qui confère à la politique ce qu’elle a de « noble et de salvateur ». Au contact de Pape Aïdara, Zhara enrichirait son fatwa militant sur « l’absence de jeunes dans les instances représentatives » (p.90-91) et « l’assaut de la forteresse des partis politiques » (p.92-93) d’une expérience qui, jumelée à la sienne, rajeunirait les tours de table des grandes instances politiques. Les auteurs comme Zhara qui participent à l’animation des partis pour lesquels ils militent le font dans l’optique d’un exercice du pouvoir comparable à celui dont Racine Assane Demba – « au secours de la justice » sociale (p.55-65) et Abdoulaye Sène – arrimé à la « pensée de Cheikh Anta Diop » (p. 105-115) – louent la forme et le fond. Leurs chapelles politiques auraient dû être mentionnées dans la présentation (p.7-8) de chacun d’eux. L’éloge de la politique va de pair avec la transparence dans l’action politique.
Youssou Owens Ndiaye et Racine Assane Demba ont respectivement dédié leurs textes à Mamadou Dia et Cheikh Anta Diop. Même si le choix était fortuit, il aurait l’avantage d’unifier une œuvre plurielle qui réhabilite le langage politique et la « puissance publique ». S’agissant du langage, Cheikh rappelait, dans la préface aux « fondements économiques et culturels d’un état fédéral d’Afrique noire » (Présence Africaine, 1974) que « la qualité essentielle du langage authentiquement révolutionnaire est la clarté démonstrative fondée sur l’objectivité des faits, leurs rapports dialectiques, et qui entraîne irrésistiblement la conviction du lecteur ». Préférant le lexème « service public » à celui de « puissance publique », Dia, pour sa part, répondit aux contempteurs qui l’accusaient de vouloir le pouvoir pour le pouvoir : « Je regrette de ne pouvoir leur dire que je renonce au pouvoir ; parce que simplement le Pouvoir, je le conçois comme un service public. » (Lettres d’un vieux militant, 1991).
Cheikh et Dia ne se plaindraient pas beaucoup du contenu de l’œuvre sur laquelle nous venons de jeter un coup de projecteur. Pour cette raison et pour l’inattendu, nous encourageons le collectif et chacun de ses membres à poursuivre l’aventure littéraire et politique pour soigner la vie. C’est ce qu’a fait Abdoulaye Sène (Paap Seen aujourd’hui) dans « Les utopies désirables…» (Seneplus & L’Harmattan Sénégal, 2023). Et avant lui Hamidou Anne, Fary Ndao et Mbougar, le Prix Goncourt 2021…
Que sont devenus les autres ?
Abdoul Aziz Diop est essayiste, auteur, entre autres, de « Gagner le débat.. » (L’Harmattan Sénégal, 2023).
LA DÉFERLANTE DE L'IA
Chat-GPT, Bard, Midjourney... Comment appréhender la technologie de l'intelligence artificielle ? Quelles en sont les implications ? Réponses dans l'Amérique et vous sur VOA avec René Lake, Koundougoumi et Beaugas Orain Djoyoum
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SEMBENE OUSMANE, TOUJOURS D’ACTUALITE
Pour rendre hommage au père du cinéma africain, «Sembene le Fondateur», sous la direction de Ghaël Samb Sall et Baba Diop, sera présenté à Cannes, les 21 et 25 mai, respectivement au Pavillon Cinéma de Frances et au Pavillon Afrique
Pour célébrer les 100 ans de Sembene Ousmane (1923-2023), les «Editions Vives Voix», en partenariat avec le Fonds d’archives africain pour la sauvegarde des mémoires, ont publié dans la Collection, «Les Grands Cinéastes Panafricains», sous la direction de Ghaël Samb Sall et Baba Diop, l’ouvrage sobrement intitulé : «Sembène le Fondateur». Une présentation en première mondiale aura lieu les 21 mai et 25 mai, à Cannes (France), à l’occasion de la 76e édition du Festival éponyme.
Pour rendre hommage au père du cinéma africain, l’ouvrage, «Sembene le Fondateur», paru aux Editions «Vives Voix», en partenariat avec le Fonds d’archives africain pour la sauvegarde des mémoires, dans la Collection «Les Grands Cinéastes Panafricains», placée sous la direction de Ghaël Samb Sall et Baba Diop, sera présenté à Cannes, les 21 et 25 mai, respectivement au Pavillon Cinéma de Frances et au Pavillon Afrique. Cette première mondiale s’inscrit dans le cadre de la 76e édition du Festival de Cannes.
Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique qui va également animer un panel, juste avant la présentation du livre, a salué le travail de «mémoire majeur et original, scientifique et artistique, ancré et partagé autour d’Ousmane Sembène, le fondateur du cinéma africain». Selon lui, «ce travail de transmission est avant tout un devoir que nous sommes fiers de pouvoir accomplir en nous associant à ces initiatives remarquables des acteurs culturels de notre pays, le Sénégal». L’ouvrage se donne «à travers les regards de cinéastes, de professionnels et d’intellectuels». Ceux d’entre eux qui l’ont connu, «témoignent avec une acuité certaine», là où les plus jeunes, ont choisi de se saisir «de son travail pour l’explorer avec des yeux du présent et l’enrichir avec un regard moderne», indique Ghaël Samb Sall. Dans une note de presse que nous avons reçue, elle relève que sont évoqués dans cet ouvrage préfacé par le prix Goncourt, Mohamed Mbougar Sarr, «le cinéma de Sembène, son esthétique et sa puissance symbolique». Elle souligne que « son travail visuel » est « le prolongement de son travail d’écrivain », tout en précisant qu’«il serait réducteur de s’en limiter à ce parallèle ». Pour Mme Ghaël Samb Sall, « le cinéma de Sembène a une esthétique propre, une maitrise et un discours propre que l’auteur relaye à travers la caméra et la direction d’acteur ».
Consciente que «la bibliothèque coloniale reste une source de première main pour quiconque veut interroger le passé du continent », la Collection que dirige Mme Ghaël Samb Sall et Baba Diop, « envisage de nourrir les expériences des chercheurs et des professionnels par une documentation riche et rare ». A noter que Marseille ne sera pas en reste, avec une série d’hommages organisés les 26, 27, 28 mai, autour de la production cinématographique et littéraire de Sembène Ousmane.
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LA PIÈCE MANQUANTE APRÈS LE DIPLOME ET LE SALAIRE
Le travail et le salaire c’est bon pour vivre. Mais dans un monde où « La guerre des intelligences » est déclenchée grâce à l’évolution technologique, les humains devraient se montrer plus ambitieux dans l’acquisition des savoirs. Ken Bugul le recommande
AfricaGlobe Tv |
Fred ATAYODI |
Publication 19/05/2023
Première invitée du « Dialogue des savoirs », une initiative de discussions et d’échange de l’UCAD, l’écrivaine Ken Bugul a exposé de manière magistrale son parcours invraisemblable devant des étudiants, des intellectuels et autorités universitaires dans l’auditorium de l’UCAD II, ce mercredi 17 mai 2023.
L'acquisition des connaissances, à travers la lecture, a été un bon refuge qui lui a permis de devenir une excellente romancière aujourd'hui. Refusant tout sectarisme, elle veut apprendre toute sorte de connaissances et met tous ses sens à contribution pour y arriver. C'est ce à quoi elle invite les jeunes.
« Mon peuple périt faute de connaissances », lit-on dans la bible. Cela prouve à suffisance combien est indispensable la connaissance et les savoirs. Il faut des savoirs pour que le médecin fasse mieux son travail, il faut des savoir pour que les architectes dessine mieux les plans des édifices, il faut des connaissances pour que ceux qui enseignent la parole de Dieu ne provoquent des mésinterprétation qui engendrer des extrémistes…
Qu’elles soient d’ordre fondamental ou appliqué, l’être humain a besoin de connaissances. Ce sont sans doute les connaissances, à travers la lecture des livres y compris du coran qui ont aidé Ken Bugul dans sa longue traversée du désert aussi bien en Afrique qu’en Europe. C’est pourquoi elle comprend fort bien l’enjeu de l’acquisition des connaissances.
Répondant aux questions des journalistes en marge de la conférence, elle a encouragé fortement les étudiants à se cultiver, à s’ouvrir surtout dans ce monde où l’intelligence artificielle concurrence très fortement l’intelligence humaine. Pour elle, avoir des diplômes, un boulot et son salaire, n’est pas avoir tout fait. Il faut aiguiser sa curiosité, continuer à apprendre en y mettant tous ses sens d’ailleurs dans cette quête du savoir.
Pour le diplôme n’est qu’une présomption de savoir dans un domaine donné. Elle qui n’a eu que son BAC fait des choses extraordinaires en matière de littérature. Elle est de ce point de vue un exemple qui devrait inspirer la jeunesse. Face à son exposé qui est le résumé très bref de sa vie et qu’elle romancé dans la plupart de ses livres autobiographie, la discutante, le Dr Odome Angone n’a pas hésité à parler d’une master class en développement personnel.
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L'UCAD DÉROULE LE TAPIS ROUGE À KEN BUGUL
Femme oui, mais avec un cou trop court, Africaine et Sénégalaise oui, mais trop Noire pour être acceptée en famille, grande romancière, très cultivée oui, mais trop moche. Ken Bugul, cette grande écrivaine a fait quoi pour mériter cette aversion ?
Ken Bugul a toutes les raisons du monde de faire siennes l’affirmation d’André Gide qui écrit dans Les nourritures terrestres « Familles, je vous hais ! Foyers clos, portes refermées, possessions jalouses du bonheur », si elle était rancunière, mais elle n’a certainement pas du temps pour cela. La conférencière internationale et célèbre écrivaine a connu toutes les formes de rejet et de souffrances sans jamais se désespérer ou renoncer à vivre, sans céder à la fatalité, mais elle s'est accrochée à la vie. En revanche, tous ces problèmes existentiels ont forgé la femme digne qu'elle est devenue. Elle a donné une leçon de vie ce mercredi 17 mai à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar devant parterre d'étudiants, de personnalités et d'autorités universitaires.
Grande romancière, Mariétou Mbaye, connue sous le pseudonyme populaire de Ken Bugul, n’a eu aucun diplôme universitaire. Elle a décroché son BEBPC et son BAC dans des conditions difficiles, voire laborieuses parce que sa scolarisation elle-même était le fruit de sa propre volonté, donc du hasard contrairement à ses ainé.e.s.
Benjamine née de parents âgés notament le père octogénaire et âgé, ses frères, ses sœurs, sa grand-mère presque personne ne la porte dans le coeurs alors que son, qu'elle considère comme un grand-père est aveugle. Même sa grand-mère ne lui a pas donné de l'attention. Sa vie d’enfance, de jeunesse et d’adulte est faite de souffrances et de frustrations diverses.
Ballottée, à gauche et à droite, détestée par les siens sans raison apparente, notamment par sa propre mère qui l’a abandonnée dès ses 5 ans en quittant le foyer sans être formellement divorcée. Ken Bugul pendant longtemps n'avait même pas conscience d'elle ni conscience de beaucoup de choses. Cette carence affective l’a mène à fréquenter la nature, vivant comme une vraie sauvage, parlant et embrassant les arbres se nourrissant de fruits sauvages dans la nature... Mais ce fut son grand réconfort, la nature.
Sans avoir pu étudier normalement et sérieusement dans tel environnement, elle réussit à ses examens in extremis. Adulte, rien n’a changé dans sa vie. Ken Bugul a vécu mille vies, les unes plus douloureuses que d’autres. Quand elle s’envole vers l’Europe, elle connaît la précarité, la violence physiques et psychologiques d’un homme qui prétendait et en qui elle pensait trouver réconfort, humanité et amour À cela, s'ajoute le racisme pour elle qui était déjà jugée de trop Noire par ses propres soeurs sénégalaises bon teint. Ses fortes illusions de départ sur l'Europe se transforment en désillusion profonde. Puis elle décide de rentrer au Sénégal après quelques années difficile passé en Europe.
Mais le sort semble s’acharner sur elle. Toujours personne pour l'accepter à son retour au bercail. Une Africaine SDF, en Afrique, au Sénégal pays de la teranga ? Marietou Mbaye l’a vraiment été dans ce pays. Elle se tape un an dans les rues de Dakar. La ville ne veut pas d’elle, le village ne veut pas d’elle, le quartier ne veut pas d’elle. Quid de la famille ? C’est la première à la rejeter depuis son enfance. Tout le monde l’assimile à une folle et la traite comme telle.
Malgré tout, Ken Bugul a tenu à force de détermination et de la rage d’exister. Réfugiée dans la lecture comme depuis toujours, elle réussit à amasser une grande culture générale. Et se lance accidentellement dans l’écriture sans savoir là où cela la mènerait. Sans doute son amour pour la lecture qui l'a aidé à réussir facilement ses examens du BEPEC et du BAC, elle qui n'avait pas d'encadrement, d'aucun suivi et ne se donnait pas du temps pour apprendre ses laçons, mais se cultivait sérieusement.
Résiliente, elle est finalement devenue écrivaine. Une grande. En témoigne le succès de ses œuvres traduites en d’innombrables langues et la conférencière internationale qu’elle est devenue. Ses expériences multiples et multiformes méritent d’être partagées.
L’Université Cheik Anta Diop qui est dans une dynamique d’ouverture et de promotion d’échange a fait d’elle sa première invitée dans le cadre de ses « Dialogues des avoirs », en lui déroulant le tapis rouge à l’Ucad II ce jeudi 18 mai.
L’institution permet ainsi cette romancière de renom d’ assouvir un vieux fantasme, elle qui n’avait jamais mis pied à l’université Cheikh Anta Diop, elle qui admire tant ce monde : l’université, les étudiants, leurs grade et leurs diplômes. Malgré sa densité intellectuelle, sa culture générale étendue, Ken Bugul dit se sentir quelque part complexée de n’avoir pas été étudiante et dérocher des diplômes universitaires.
Or à quoi sert le diplôme quand on sait qu’il n’est qu'une présomption de savoirs théorétique dans un domaine donnée ? Encore qu’aujourd’hui, il n’est pas rare de trouver des étudiants avec des niveaux douteux comparés à son épaisseur intellectuelle à elle qui a beaucoup lu et a toujours soif d’apprendre
Ken Bugul a tenir un pratiquement un cours magistrale sur son parcours, en condensé d’ailleurs dès ce qui figure déjà sans livres dont la plupart sont des autobiographies.
Rejetée par les siens, elle a vécu dans la précarité, la déchéance, un an dans les rues dans un pays africain, au Sénégal, pays de la teranga. Un mariage qui tourne mal subit toute sorte de violences. Elle subit tout parvient à remonter la pente Ken Bugul est le parfait exemple de la résilience et de la combativité.
Ken Bugul a un faible pour les espace universités où se discute et se partage les connaissances. La romancière dit rêver d’intégrer l’université pour décrocher elle aussi des diplômes universitaires pas seulement la licence, mais dans la mesure du possible aller au doctorat, et même passer l’agrégation.
En somme, Ken Bugul a assez à donner à la jeunesse d'Afrique et du monde aussi bien de par ses connaissances livresques que par son expérience de vie. Elle refuse toute fatalité et ne s'apoittoie pas sur son sort. La vie lui a enseigné quantité de choses en plus de ses lectures J-M Domenach sera bien en phase avec Ken Bugul, lui qui a écrit que : «Ceux qui apprennent dans les livres doivent aussi apprendre dans la vie, mais celle-ci ne les instruira que s'ils ont lu d'abord, ou en même temps, les livres qu'il fallait».
Ken Bugul invite instamment les jeunes à se cultiver, à être curieux, à s'armer de volonté et de détermination dans l'acquisition du savoir quel que soient les diplômes dont on a déjà acquis.
Dans ce projet de l'initiative d Dialogue des Savoirs, Felwine Sarr, et Mohamed Mbougar Sarr sont sur la liste d'attente. L'Ucad cherche ainsi à s'ouvrir à d'autres savoir notamment des savoirs endogènes. L'on peut bien avoir des choses à partager sans être sorti d'une école occidentale.