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24 novembre 2024
Culture
LE ROLE DE PRESSE DANS LA PROMOTION DU CONSOMMER LOCAL
Le journaliste et formateur Mamadou Kassé estime que la presse en tant qu’acteur de la vie publique peut jouer un rôle primordial dans la promotion du consommer local au Sénégal.
Dakar, 31 jan (APS) – Le journaliste et formateur Mamadou Kassé estime que la presse en tant qu’acteur de la vie publique peut jouer un rôle primordial dans la promotion du consommer local au Sénégal.
‘’La presse en tant qu’acteur de la vie publique, régulateur de la vie sociale, vitrine du Sénégal et instrument de promotion et de valorisation du made in Sénégal, a un rôle primordial à jouer dans le consommer local’’, soutient Kassé dans une contribution à l'occasion d’un webinaire organisé récemment par l’Université La Sorbonne (France) sur la problématique du consommer local.
Dans cette contribution intitulée ‘’L’agriculture urbaine et périurbaine au Sénégal, un levier pour le consommer local, passer du slogan à la réalité’’, dont l’APS a pris connaissance, l’auteur aborde le sujet à travers le jeu des acteurs et notamment la communication et les médias.
Pour le journaliste-formateur, les médias peuvent ‘’accompagner le processus d’information, d’éducation et de communication au consommer local ; assurer une bonne promotion des produits locaux dont la qualité est avérée, en insistant non seulement sur la valeur des produits mais aussi sur la qualité des emballages’’.
Selon lui, les journalistes peuvent aussi jouer un rôle primordial dans la promotion du consommer local à travers des rubriques et des programmes, des reportages sur le terrain, en faisant intervenir les acteurs locaux et en mettant en exergue les meilleures pratiques.
Dans son intervention, Mamadou Kassé appelle à la création d’une ‘’Journée phare’’ pour décerner ‘’des récompenses et distinctions’’ aux leaders des différents corps de métiers et aux organes de presse et journalistes ‘’ayant consacré les meilleurs articles ou émissions au consommer local (…)’’.
Il plaide aussi pour la création d’un réseau des journalistes sur le consommer local.
Kassé ajoute que les écoles de formation en journalisme pourraient mettre à profit leur mission pour ‘’assurer des modules sur le consommer local en interaction avec tous les autres secteurs du développement durable’’.
Selon lui, ‘’une bonne compréhension du contexte socio-économique et des acteurs de même qu’une bonne connaissance des textes de lois permettraient de réussir le pari de la formation au consommer local’’.
Mamadou Kassé a également évoqué ‘’le profit que les médias, tous secteurs confondus (écrits, audio, audiovisuels, électroniques) peuvent tirer d’une telle initiative qui permet un important retour sur investissement à travers la publicité de ces produits’’.
‘’C’est dire que la presse a tout à gagner dans la promotion du consommer local qui peut booster le marché publicitaire et permettre aux organes de presse si souvent déficitaires du fait de l’absence de produits publicitaires d’obtenir enfin des parts de marché dans l’économie sénégalaise’’, soutient le journaliste.
Il souligne la nécessité d’un partenariat entre l’Etat, les acteurs du consommer local, la recherche et la presse.
Selon lui, ‘’promouvoir le consommer local suppose nécessairement la mise en place d’un partenariat dynamique entre l’Etat, les acteurs du consommer local, la presse et la recherche qui doit assurément être réhabilitée et replacée au centre du dispositif’’.
UN ABECEDAIRE DE LA 11-EME EDITION DU FESNAC
La 11e édition du Festival national des arts et de cultures a fermé ses portes samedi 28 dernier. Entre les différentes rencontres intellectuelles et politiques, colloque et différents plateaux de danse et de théâtre, voici un récap de ses moments.
Kaffrine, 30 jan (APS) – Au quartier Escale, celui du calme des ‘’bureaux’’ et des affaires, le long boulevard qui débouche sur le siège de la gouvernance en construction porte à Kaffrine (centre, 262 Km à l’est de Dakar), le souffle d’une ville qui essaie, depuis quelques années, de se mettre au niveau de son statut de capitale régionale. En cette fin du mois de janvier, la ville offre un temps ensoleillé certes, mais doux.
Le bâtiment de la future gouvernance s’élève au cœur d’une ‘’sphère administrative’’ qui va abriter d’autres représentations d’institutions étatiques. Parce que Kaffrine, érigé en région en 2008, doit quitter le statut de commune simple pour porter les habits de capitale régionale, au cœur d’une zone qui sert de carrefour entre l’ouest (Kaolack, Dakar), l’est (Tambacounda), le nord (Diourbel, Louga), tout en donnant une ouverture sur la Gambie au sud.
De cette position de carrefour, Kaffrine a hérité aujourd’hui d’une population cosmopolite, représentative de la diversité que créent les mouvements de populations. Au grand marché de la ville, comme on en trouve au cœur de toutes les communes du Sénégal, on trouve une friperie qui a du mal à faire de l’ombre à la panoplie de produits agricoles allant du mil au maïs en passant par la patate douce, les courges, le bissab blanc et rouge, de l’arachide, du haricot…
C’est dans cette atmosphère que les populations ont accueilli du 21 au 28 janvier la 11-ème édition du Festival national des arts et cultures, manifestation-clé de l’agenda culturel sénégalais depuis que, au mois de juin 1994, universitaires, acteurs culturels, représentants des pouvoirs publics et artistes ont recommandé la tenue d’un ensemble d’activités pour illustrer et célébrer l’unité dans la diversité culturelle du pays.
Entre les différentes rencontres intellectuelles et politiques, le traditionnel colloque de la manifestation, les plateaux consacrés aux concours dans les domaines de la musique, du théâtre et de la danse, voici un abécédaire de la 11-ème édition du Festival national des arts et cultures qui s’est achevée samedi soir à Kaffrine (centre).
--ACCUEIL – Il fallait être au stade et aux alentours, le jour de l’ouverture du festival, pour constater la joie des Kaffrinois à accueillir leurs compatriotes des autres régions, venus faire de leur ville – pendant une semaine – le lieu de vie et d’expression pour des troupes et leurs propositions artistiques. A l’arrivée du Premier ministre Amadou Bâ, en début de soirée, les tribunes étaient bien garnies d’invités faisant face à une pelouse où se sont déroulés le défilé des artistes et la chorégraphie d’ouverture mise en scène par Jean Tamba et Marianne Niox.
--COLLOQUE – Moment fort de la manifestation depuis sa première édition, le colloque a tenu son rang sous la direction du professeur Ibrahima Wane, enseignant à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Axée sur le thème ‘’Patrimoine, créativité et entreprenariat’’, la rencontre a enregistré douze communications. Les participants ont, dans leurs recommandations, insisté sur la nécessité de préserver et promouvoir le patrimoine culturel du pays, pour aider à comprendre le présent et éclairer le futur.
--DAKAR – Après la prestation fort réussie de ses représentants aux concours de musique et de danse, la région de Dakar s’était positionnée comme favorite au grand prix Douta-Seck qu’elle a fini par remporter le 28 janvier, jour de clôture de l’édition de janvier 2023. En plus de ce prix, les Dakarois sont repartis avec le deuxième prix en musique, théâtre et danse.
--FEMMES – Le thème, ‘’Femmes, éducation culturelle et développement socioéconomique’’, donnait une idée de la place que le ministère et le comité d’organisation ont voulu accorder aux femmes, à leur rôle dans la création artistique et dans les activités culturelles ayant un impact sur le développement économique et social des terroirs. Le samedi 21 janvier, à l’ouverture, la directrice du festival ‘’Kaay Fecc’’, a porté dans un discours la voix des femmes. La compétition dans les trois sections (musique, danse, théâtre) a été axée sur la thématique des droits des femmes, de l’illustration de leur rôle dans le développement socioéconomique du pays.
--HEBERGEMENT – L’une des équations que devait résoudre le comité d’organisation du Fesnac concernait l’hébergement des différentes délégations et des invités. Une bonne organisation, dans une ville qui n’a pas encore les réceptifs en nombre suffisant, a permis de s’en sortir. Pour montrer l’hospitalité des populations de Kaffrine, les associations sportives et culturelles et les familles ont été mises à contribution pour faciliter le séjour des différentes délégations. C’est la référence à la province historique du Ndoucoumane et à sa tradition d’accueil qui a sous-tendu de bout en bout cette démarche.
--INTERNATIONAL – La présence de délégations ministérielles de la sous-région à l’ouverture et lors d’activités du programme du Fesnac a donné à celui-ci une dimension internationale qu’il n’a jamais connu auparavant. Le ministre de la Culture et du Patrimoine a invité ses homologues de Guinée, de Gambie, de Guinée-Bissau (venu au milieu du festival). Ils ont rehaussé de leur présence la cérémonie d’ouverture et participé le lendemain au Centre culturel régional de Kaffrine à une rencontre pour discuter de problèmes communs. Des ténors des ‘’cultures urbaines’’ ont assisté à cette cérémonie : Didier Awadi, Safouane Pindra, Fou Malade, Matador, Docta.
--KEUR PATHE – Cette édition du Fesnac avait, parmi ses innovations, une décentralisation d’une partie de son programme dans d’autres localités que la capitale régionale. C’est ainsi que Keur Pathé a enregistré vendredi, à la veille de la clôture du festival, le retour sur scène d’Abou Thiam, artiste engagé sur des questions environnementales et sociales. S’y ajoute que le Théâtre national Daniel-Sorano a présenté une pièce sur la bataille de Pathé Badiane de 1865, mise en scène par Mamadou Seyba Traoré. Le Ballet national de Guinée Bissau, composé d’une vingtaine d’artistes, s’est produit en présence d’Augusto Gomez, ministre bissau-guinéen de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, invité d’honneur de son homologue sénégalais Aliou Sow.
--WANAR – Dans le programme de la 11-ème édition du Fesnac, il y avait l’inauguration le 26 janvier du centre d'interprétation de Wanar, un site mégalithique de la région de Kaffrine inscrit depuis 2006 au patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO. Le centre, situé dans la commune de Mabo dans le département de Birkilane, est appelé à ‘’servir de médiation de la mémoire constituée autour des sites mégalithiques’’. L’Etat du Sénégal s’est inscrit dans une démarche de préservation, de valorisation et de promotion des sites du patrimoine à travers ce centre d’interprétation.
LES JALONS D'UN PROGRAMME TRIENNAL D’ACCORD CULTUREL
Le ministre de la Culture et du Patrimoine Historique Aliou Sow a eu une séance de travail avec son homologue de Guinée Bissau Augusto Gomes dans une perspective d’intensifier la coopération culturelle entre les deux pays
Kaffrine, 27 jan (APS) – Le programme triennal d’accord culturel qui sera signé prochainement entre le Sénégal et la Guinée-Bissau était, au menu, vendredi, des échanges entre les ministres de la Culture des deux pays à Kaffrine en marge du Festival national des arts et de la culture (FESNAC) organisé dans cette localité située au centre du pays, à quelque 250 kilomètres de Dakar, a constaté une envoyée spéciale de l'APS.
Le ministre de la Culture et du Patrimoine Historique Aliou Sow a eu une séance de travail avec son homologue de Guinée Bissau Augusto Gomes dans une perspective d’intensifier la coopération culturelle entre les deux pays, a constaté l’APS.
‘’Le Sénégal se réjouit de développer ses relations avec Bissau et la culture nous offre cette belle opportunité d’offrir à l’Afrique un modèle de partenariat, de coopération dynamique par des actions concrètes'', a salué Aliou Sow.
Les deux délégations ont passé en revue les grandes lignes du programme exécutif triennal d’accord culturel qui sera signé à Bissau au mois de février prochain.
Selon Aliou Sow, le programme vise à intensifier les échanges culturels entre les deux pays et va être articulé autour de l’économie de la culture des arts, l’éducation et de la formation le cinéma, la promotion du livre et de la lecture et de la publication.
Il sera aussi axé sur le domaine de la coopération cinématographique et audiovisuelle, la promotion du patrimoine culturel, des musées et mémoires et sur toutes autres formes de partenariat permettant aux deux pays de mutualiser leurs efforts.
‘’Ces problématiques ont été abordées de façon pratique, précises et détaillées, et les documents présentés par nos deux collaborateurs sont conformes à nos orientations qui ne sont rien d’autres qu’une déclinaison des visions en matière de politiques culturelles de nos deux chefs d’Etat’’, a souligné le ministre sénégalais de la Culture.
De son côté, le ministre bissau-guinéen de la Culture, de la Jeunesse et des Sports a estimé que le renforcement de cette relation entre les deux pays était une volonté affichée au plus haut niveau par les ‘’frères’’ Macky Sall et Umaro Sissoco Embalo.
‘’Nous partageons la même culture qui nous unit de façon profonde, nous partageons les mêmes bases culturelles étant le même peuple’’, a-t-il fait valoir.
La Guinée Bissau a demandé au Sénégal d’appuyer ses candidatures pour l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco.
Augusto Gomes invité le Sénégal au prochain carnaval de Bissau prévu en février pour renforcer cet échange culturel.
LE GROUPE MUSICAL MANANTALI ANNONCE SON COME-BACK
Le groupe musical '‘Manantali'' devenu ‘’Super Manantali'' sera en concert en février à Matam, soit 29 ans après sa dernière prestation, a-t-on appris jeudi du chanteur-guitariste Abdoul Diallo, un de ses membres.
Matam, 26 jan (APS) – Le groupe musical '‘Manantali'' devenu ‘’Super Manantali'' sera en concert en février à Matam, soit 29 ans après sa dernière prestation, a-t-on appris jeudi du chanteur-guitariste Abdoul Diallo, un de ses membres.
‘’A travers ce concert prévu au mois de février à Matam, nous voulons relancer le groupe de musique Manantali, dont la dernière prestation remonte à l’année 1994’’, a dit dans un entretien, M. Diallo, un des membres du groupe Manantali originel.
Le groupe sera en concert les 10 et 11 février à Gourel Défa, un quartier de la commune de Matam, a-t-il précisé.
Le musicien a annoncé que des jeunes chanteurs et instrumentalistes de la région seront invités ‘’en vue d’assurer la relève et de relancer le groupe''. Parmi ces jeunes talents, il a cité Amadou Mbaye de Sinthiou Bamambé et les membres du groupe Funébé (Les jumeaux).
Abdoul Diallo a dénoncé ‘’le manque de soutien'' des autorités locales au secteur de la Culture.
‘’La culture, selon lui, est le parent pauvre dans cette région où aucun festival n’est inscrit dans l’agenda culturel’’.
Le groupe ‘’Manantali'', créé en 1992, a rencontré des difficultés deux années après, ce qui a mis fin à l'aventure.
‘’Aujourd’hui, a-t-il souligné, parmi les dix musiciens fondateurs du groupe originel, il n’en reste que deux, Seydou Guèye et moi, et notre manager, Mamoudou Mbow dit Gnilel dans cette nouvelle version appelée Super Manantali’’.
Après l’éclatement du groupe musical ‘’Manantali'', Abdoul Diallo dit avoir débuté ‘’une carrière solo avec une dizaine de musiciens et un staff’’.
En 1994, il part en tournée avec le guitariste Jeannot Oliveira dans le département de Podor.
Dans sa carrière solo, le chanteur-guitariste Abdoul Diallo a sorti trois albums. Le premier sorti en 2002 est intitulé ‘’Thierno Samassa'' du nom du chef religieux de Matam. Il y a eu ensuite les album ‘’Maayo'' (fleuve) ‘’Dialtaabé'' (maître pêcheur).
Agé de plus de 60 ans, le chanteur-guitariste Abdoul Diallo habite Soubalo, un quartier populaire de la commune de Matam.
En dehors de la musique, il s’adonne à la peinture, métier, qu'il dit avoir a appris aux côtés du guitariste Jeannot Oliveira.
MARIETOU TAMBA, L'ETENDARD DU ''CEEBU JËN'' AU FESNAC
Mariétou Tamba, âgée d'une vingtaine d'années dit être ‘’fière'' de porter le titre d'ambassadrice du ‘'Ceebu Jën Penda Mbaye'’, au 11e Festival national des arts et cultures (Fesnac) de Kaffrine (centre).
Kaffrine, 23 jan (APS) - Mariétou Tamba, âgée d'une vingtaine d'années dit être ‘’fière'' de porter le titre d'ambassadrice du ‘'Ceebu Jën Penda Mbaye'’, au 11e Festival national des arts et cultures (Fesnac) de Kaffrine (centre).
Le Ceebu Jën est un plat national à base principalement de riz, de poisson et de légumes inscrit en 2021 sur la liste du Patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO.
"J'incarne le rôle d'ambassadrice du Ceebu Jën, notre plat national pour vendre la destination Sénégal", a expliqué Mariétou lors d’un entretien avec l’APS.
Au Fesnac de Kaffrine, l’ambassadrice du Ceebu Jën ne laisse personne indifférent dans les rues parmi les invités d’honneur du festival.
Elle incarne avec prestance son rôle et suscite la curiosité du public par sa noirceur d'ébène, une taille moyenne et son attitude joviale avec les populations qui l’abordent à chaque apparition, tous voulant se prendre en photo avec elle.
Sa coiffure représente la carte du Sénégal. Son accoutrement valorise le pagne tissé traditionnel, communément appelé ‘’rabal’’ assorti d’une camisole aux couleurs du drapeau national.
Mariétou Tamba a pour tâche de véhiculer les valeurs de ce patrimoine immatériel, ‘’un outil de sociabilité réunissant les familles’’, explique-t-elle.
‘’Le Ceebu Jën, c'est la sociabilité, la cohésion sociale, quelque chose qui facilite le brassage culturel entre les peuples", ajoute-elle.
L’ambassadrice estime que le Ceebu Jën est aussi ‘’un facteur de développement économique, car à l'étranger sa préparation et sa vente permettent à des compatriotes de gagner leurs vies convenablement''.
Maquilleuse de son état, Mariétou Tamba compte faire le tour du monde, pour vendre la destination Sénégal à travers le plat national, le ‘’Ceebu Jën’’.
Elle a invité ses sœurs à plus d'engagement pour assurer leur autonomisation.
Cette initiative de nommer une ambassadrice du ‘’Ceebu Jën’’ vient de Papis Niang, le directeur général de la structure ‘’Art du management’’.
Selon lui, le concept vise à rendre hommage à Penda Mbaye, la Saint-Louisienne fondatrice du Ceebu jën.
L’ambassadrice ou Miss ‘’Ceebu Jën’’ incarne aussi la beauté traditionnelle sénégalaise et l'échange sociale, souligne-t-il.
LA REPUBLIQUE DANSE SUR LES TOMBES DES VICTIMES DES ACCIDENTS
Le 11ème Festival national des arts et cultures (FESNAC) en cours à…Kaffrine est mal perçu. Les populations déplorent le timing de cet événement organisé dans la ville même où s’est produite la tragédie de Sikilo
On a comme l’impression que l’Etat se montre insouciant et insensible à la douleur des personnes disparues dans les accidents tragiques de Kaffrine et de Sakal. Deux accidents qui ont fait plus de 60 morts et des dizaines de blessés graves. Moins de 15 jours après le premier accident et à peine une semaine après le second, l’Etat, à travers son démembrement en charge de la Culture, a organisé en très grande pompe un Festival national des arts et cultures (Fesnac) à… Kaffrine, lieu du plus grave accident de la circulation jamais survenu au Sénégal avec 42 morts au total. Un accident qui, en quelque sorte, venait inaugurer la série puisque, huit jours plus tard, il était suivi par celui de Sakal où l’on a dénombré 20 morts! Et pourtant à l’annonce de la mort du premier président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, le 20 décembre 2001, l’Etat avait jugé utile d’interrompre le même festival qui se déroulait alors à Ziguinchor. Aujourd’hui, le même Etat est en train de danser joyeusement sur les corps de plus de 60 cadavres.
La République danse sur « les tombes » des victimes de Sikilo et Sakal ! Le 11ème Festival national des arts et cultures (FESNAC) qui se déroule présentement, c’est-à-dire du 21 au 28 janvier 2023, à…Kaffrine est mal perçu. Les populations déplorent la tenue de cet évènement bien avant la célébration du 40ème jour de deuil. Et dans la ville même où s’est produite la tragédie. Comme s’il s’agissait de la fêter! Selon ces populations, il est indécent d’organiser un tel évènement dans une région où 42 personnes ont perdu la vie dans un accident tragique. Ce, sans compter le drame de Sakal avec ses 22 morts et de multiples blessés graves. Alors que la tristesse et l’angoisse n’ont pas encore totalement quitté les populations sénégalaises choquées par cette série macabre, le ministre de la Culture choisit d’organiser en grande pompe un festival et dans même lieu où le drame s’est produit. On y danse, on y chante, on y déclame des poèmes, on y bat le tam-tam, on y joue de la guitare, du « riti », du balafon et du khalam, on y distribue aussi des billets de banque. Que la fête soit belle ! Surtout qu’elle est financée avec les deniers de l’Etat !
En effet, le ministère de la Culture et du Patrimoine historique a fêté au rythme des chants et danses de tous nos terroirs le FESNAC avec la participation de son homologue ministre de l’Urbanisme et… maire de la commune de Kaffrine, terre de « l’hécatombe nationale ». Abdoulaye Seydou Sow, désigné comme parrain de la 11ème édition, est pourtant celui-là même qui jouait les éplorés après le drame, lorsque le président de la République est venu dans sa bonne ville se rendre compte de lui-même de la situation, organiser les secours, présenter ses condoléances aux familles des personnes décédées, réconforter les blessés internés à l’hôpital Thierno BIrahim Ndao de Kaffrine et proclamer « plus jamais ça ! ». Moins de deux semaines après, Abdoulaye Seydou Sow a oublié tout cela et danse joyeusement ! Aujourd’hui, cette ville, tristement célèbre en tant que symbole des carnages sur nos routes, est le lieu de convergence des artistes, venus des 14 régions du Sénégal en plus des pays invités
L’insouciance du gouvernement est à ce point révoltante qu’en décembre 2001 pourtant, alors que le même festival battait son plein à Ziguinchor, les autorités de l’époque avaient interrompu l’événement qu’ils avaient reporté à une autre année pour cause de décès du président Senghor. Là, on est dans une ville où 42 personnes ont perdu la vie. Et c’est sur leurs tombes que des centaines d’artistes dansent, chantent et rigolent joyeusement. Dérangent ainsi avec insouciance le sommeil des morts et la douleur des familles qui n’ont pas encore séché leurs larmes pendant que d’autres sont dans les couloirs des hôpitaux priant pour que leurs parents blessés dans ces accidents recouvrent la santé. Beaucoup de nos interlocuteurs pensent que l’acte posé par l’Etat leur parait gauche, maladroit et provocateur. A les en croire, l’Etat devrait beaucoup plus penser à chercher la vérité scientifique ou anthropologique des accidents. Présentement, souligne-t-on, les populations attendaient plus des séances de prières pour le repos de l’âme des morts des accidents et un prompt rétablissement des blessés graves. Et même si cet événement était déjà programmé dans le calendrier des activités culturelles à dérouler, certaines personnes indiquent qu’il devrait être reporté à un moment beaucoup plus propice le temps de panser les blessures et laisser les morts reposer en paix plutôt que d’interrompre leur sommeil.
Pris dans les embouteillages de Dakar et histoire de tuer le temps, ce taximan du nom de Atoumane Ndiaye exprime sa désolation et son regret. Sa peine est d’autant plus grande qu’il habite le village où s’est produit la tragédie. « J’habite à Sikilo où ma femme vient d’accoucher de notre premier enfant. C’est un garçon, mais je ne ferai pas une cérémonie festive pour le baptême. Je vais juste faire un récital du Saint Coran et donner le nom du bébé à un enfant de mes voisins, décédé lors de cet accident qui nous a mis tous dans une tristesse sans précédent », indique ce taximan. Quant à Abdoulaye Diallo, un artiste plasticien, il estime que les populations devraient arrêter de continuer à croire que tout procède de la politique. C’est -à -dire l’art de créer des faits, de dominer en se jouant des événements et des hommes.
« Aujourd’hui, nous sommes en deuil. Nos routes sont rouges de sang », se désole-t-il. L’artiste égratigne la gestion des transports motorisés, des infrastructures, des structures de délivrance et de contrôle de permis de conduire et celles délivrant les attestations d’aptitudes à circuler (visites techniques) pour les véhicules. Il brocarde aussi les policiers et les gendarmes sur nos routes. Il estime qu’il y a des responsables à toutes ces tragédies et que les responsables devraient être sanctionnés. Aussi, déplore-t-il la tenue de ce festival à Kaffrine. Lequel, selon lui, devrait être annulé ou à tout le moins reporté, ne serait-ce que, dit-il, pour le respect des morts et des blessés de Sikilo et de Sakal. Mais allez expliqué cette décence élémentaire à nos autorités tout occupées à fêter c’est-à-dire à chanter, à danser, à faire dans les louanges. Et à se trémousser au rythme des tamtams et des « tamas ». Reusguine et Sambaye Mbayane !
LES BELLES COULEURS DU FESNAC
La 11e édition du Festival national des arts et de la culture (Fesnac), ouverte samedi, à Kaffrine (centre), a été marquée par quelques moments forts, dont le défilé en tenues d'apparat des délégations des 14 régions du Sénégal.
Kafrine, 23 jan (APS) - La 11e édition du Festival national des arts et de la culture (Fesnac), ouverte samedi, à Kaffrine (centre), a été marquée par quelques moments forts, dont le défilé en tenues d'apparat des délégations des 14 régions du Sénégal. Cette procession compte aussi parmi les échos les plus importants de la manifestation, avec le vœu du Zimbabwe de créer une réplique du Fesnac et l'engagement pris par le chanteur Oussou Ndiol de travailler davantage à la promotion de la culture sérère.
Défilé : le ballet des régions a été l’épisode phare du Fesnac, dont l'ouverture a donné aux terroirs l'opportunité de mettre en exergue leur culture et leurs arts. Les délégations ont défilé dans des accoutrements rivalisant d'originalité, des tenues d'apparat censées refléter l’identité artistique et culturelle des régions du pays. Les processions organisées à cette occasion ont également permis de faire apprécier les rythmes et autres sonorités des régions du Sénégal.
Doléances des artistes : les artistes ont profité de l'ouverture du Festival national des arts et de la culture pour présenter leurs doléances aux plus hautes autorités, dont le Premier ministre, Amadou Ba. Leur porte-parole, la chorégraphe Gacirah Diagne, a évoqué à cette occasion certaines questions qui tiennent les plus à cœur les artistes. Ils ont par exemple réclamé l’application de la loi sur le statut de l'artiste, qui a été votée par les députés en 2020. Les artistes veulent aussi des ‘’plans stratégiques de développement’’ pour les arts (danse, théâtre, arts visuels, musique et cinéma). Ils souhaitent en même temps que les autorités se penchent sur la meilleure manière d'affecter aux arts et à la culture une partie des futurs revenus pétroliers du Sénégal. L’application de la loi sur la copie privée, dans le cadre des droits d'auteurs, ainsi que la couverture maladie universelle pour tous les acteurs culturels, font partie de leurs revendications.
Zimbabwe : l'ambassadeur du Zimbabwe au Sénégal, James Maridadi, s’est réjoui de l'organisation du Festival national des arts et de la culture, ‘’un grand rendez-vous culturel riche et varié’’. M. Maridadi voit cet événement artistique et culturel d'un si bon œil qu'il compte demander à son pays d'en faire une réplique. En attendant, il mise sur les discussions que son pays va engager avec le Sénégal pour identifier des domaines de coopération sur lesquels les deux pays pourront s'appuyer pour promouvoir davantage la culture.
Engagement : en marge de la 11e édition du Fesnac, le chanteur sérère Oussou Ndiol a réitéré son engagement à travailler pour la visibilité de la culture sérère. ‘’On est toujours dans la promotion de la musique et de la langue sérères. On veut que la musique sérère occupe une plus grande place dans le monde’’, a dit le représentant la région de Fatick pour la section musique du Fesnac, dimanche, à la fin de sa prestation.
II Y A EU DES MOMENTS OÙ JE SUIS ALLÉE DANS DES BARS POUR..
Elle est belle et a une tête bien faite. Aicha Ba Diallo surnommée Salma, l’actrice vedette de la série éponyme est adulée par les Sénégalais. A l'occasion de la projection du long métrage à la salle de cinéma Sea-Plazza, l'actrice s'ouvre
Elle est belle et a une tête bien faite. Aïcha Ba Diallo à l’état civil, est une jeune actrice de cinéma qui captive les téléspectateurs par sa prestance, sa beauté, son teint noir anthracite qui marque son identité africaine. Surnommée Salma, l’actrice vedette de la série éponyme est adulée par les Sénégalais, notamment les jeunes. Car dans cette série, elle porte le combat de toutes les femmes. A l’occasion de la fin de la saison 1 qui a été projetée en long métrage à la salle de cinéma Sea-Plazza, l’ex-Miss Sénégal en Espagne a partagé ses sentiments et ses émotions.
Qui se cache derrière la personne de Aïcha Ba ?
Tout le monde m’appelle Aïcha, mais mon vrai prénom c’est Aïssatou Ba. Je suis née au Sénégal, j’ai grandi entre Dakar et Kaffrine. Ma mère est originaire de cette localité. Je suis issue d’une fratrie de 6 frères et sœurs dont je suis la cadette. J’ai perdu mon père à l’âge de 12-13 ans, jusqu’à présent il m’est encore difficile de faire mon deuil. Car il est parti de manière brusque. Ma mère était donc à la fois le père et la mère. Mes références, ce sont mes frères et sœurs. J’ai obtenu mon bac au Lycée Blaise Diagne, mais je ne suis pas allée à l’Université. Mon rêve, c’était d’être hôtesse de l’air. Après, je suis partie en France où j’ai obtenu un Bts en Gestion financière, avant de me rendre en Espagne où j’ai remporté le trophée Miss Sénégal. Je suis actrice et j’incarne le rôle de Salma dans la série du même nom. J’ai intégré la série grâce à Rachid qui m’a mise en rapport avec le réalisateur Diydi Djigo. Après avoir passé le casting, j’ai été retenue. J’ai débuté par le théâtre en scène avant d’intégrer le cinéma. Et j’ai suivi deux formations en théâtre et cinéma. Pour mieux avoir toutes les bases solides, il faut avoir des connaissances requises. Je suis mariée, je suis Mme Diallo et mon fils, c’est ma pure belle réalisation.
Est-ce que jouer le rôle de Salma est une chose aisée, vu les préjugés des Sénégalais qui confondent personnage et personne ?
Salma est un personnage assez complexe, c’était un vrai challenge pour moi. Je rends grâce à Dieu, car j’y travaille tous les jours. II y a eu des moments où je suis allée dans des bars pour m’imprégner du comportement des buveurs d’alcool, analyser leurs réactions, afin de jouer juste. J’ai regardé aussi beaucoup de films qui parlent de problèmes d’addiction à la drogue et à l’alcool. Et j’ai eu aussi l’aide de mes professeurs à Barcelone avec des séances vidéo régulières. Pour moi, c’est un challenge, un grand plaisir, une fierté sans limites de pouvoir interpréter le rôle de Salma. La trame du film est un peu atypique, puisque c’est vrai, avoir un papa Imam, avoir une maman exemplaire vivant dans un quartier où le monde lui voue un énorme respect, alors que leur fille est toutes les nuits dans les hôtels et bars, consomme de l’alcool, de la drogue, tout cela provoque une honte dans ma famille. Mais en réalité, Salma n’est pas une mauvaise personne, elle était juste perdue et avait besoin d’aide. Elle crie au secours. Pour elle, c’était une échappatoire pour s’évader un peu. Malgré qu’elle consomme de la drogue, de l’alcool, elle reste pieuse et a gardé sa virginité jusqu’au mariage.
Vous vous êtes mise dans la peau de Salma. Là on est à la fin de la saison 1, comment vous vous sentez ?
Je me sens un peu triste, car Investus c’est ma famille et ça va trop me manquer. Tous ces mois que nous avons partagés ensemble, qu’on a tournés ensemble, qu’on a pleurés ensemble... Mais voilà, je suis fière de tout cela. J’ai pleuré toute la saison, là je vais me reposer, reprendre des forces pour la saison 2 (elle pouf de rires...).
Justement, comment faites-vous pour donner autant d’émotion, vous pleurez jusqu’à être submergée de larmes, c’est quoi votre secret ?
Mes pleurs, mes émotions, c’est 100% vrai. Et je peux dire aujourd’hui, c’est un tout petit peu facile, parce que je me suis formée en tant qu’actrice pendant des années pour pouvoir aujourd’hui sentir toutes ces émotions et pouvoir rentrer dans les maisons, trouver tout un chacun et lui faire vivre cela. Certes, on peut avoir un don, il y a des gens qui ne se sont pas formés et qui arrivent à transmettre des émotions, mais dans mon cas, je me suis bien formée. Car, c’est ma passion. Comment on peut jouer des sujets sensibles et ne pas pleurer ? Je vis, je ne joue pas. Je me mets à la place de cette personne qui vit cela, tu oublies tout et tu te concentres. C’est juste un coup magique.
Mais dites-nous réellement c’est quoi la technique que vous utilisez ?
J’ai plusieurs techniques, mais la principale c’est la respiration. Parce que quand j’arrive à canaliser ça, j’arrive à sentir ces émotions et à pleurer, j’ai besoin de temps. Quand j’arrive sur un plateau de tournage et je sais que je dois tourner une séquence difficile, je m’éloigne un peu et je commence à travailler cette respiration. J’ai besoin de temps, j’ai besoin d’être seul, j’ai besoin de me connecter avec Salma et là on oublie la Aïcha. C’est ma formation qui m’a aidée à pouvoir faire tout cela.
Qu’est-ce que vous aimez le plus dans le personnage de Salma ?
Ce que j’aime le plus, c’est de pouvoir défendre ce personnage de Salma et pouvoir vraiment être à 100%. Et montrer qu’il y a des Salma dans les maisons, que ça existe malheureusement. Et pour montrer cela, il faut vraiment vivre ce que Salma est en train de vivre. Salma, c’est le combat de toutes les femmes. Il y a beaucoup de Salma dans les maisons, il faut que les hommes libèrent ces Salma. C’est la partie où mon père, dans le film, m’a chassée de la maison. Car ça m’a rappelé un peu mon père. Père Moustapha ressemblait trop à mon défunt père, il portait aussi le même prénom. Lorsqu’on est arrivés en tournage pour la première fois, j’avais des frissons. Il m’a dit : « Ma fille, tu as ta place ici ». (Aïcha le raconte les yeux imbibés de larmes).
FATOU DIOME ELUE A L’ACADEMIE ROYALE DE LANGUE FRANÇAISE DE BELGIQUE
L’écrivaine sénégalaise Fatou Diome, a été élue, samedi 14 janvier, à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, en remplacement de Marie-Claire Blais, écrivaine québécoise, décédée le 30 novembre 2021
L’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique a procédé à l’élection d’un nouveau membre, en la personne de l’écrivaine Fatou Diome. Yves Namur, Secrétaire perpétuel, a présenté l’auteure sénégalaise comme étant dans la lignée des Senghor et Césaire.
L’écrivaine sénégalaise Fatou Diome, a été élue, samedi 14 janvier, à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, en remplacement de Marie-Claire Blais, écrivaine québécoise, décédée le 30 novembre 2021. Dans une note à la presse, Yves Namur, Secrétaire perpétuel de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, il est écrit que « c’est, avec une très large majorité de voix de préférence, que l’écrivaine Fatou Diome a été élue et rejoint désormais, outre les membres belges, Philippe Claudel, Sylvie Germain, Éric-Emmanuel Schmitt, Gérard de Cortanze ou Michel del Castillo ».
La source ajoute qu’en cours d’année, Fatou Diome sera officiellement reçue, au Palais des Académies, par Yves Namur, Secrétaire perpétuel. « Par le passé, l’Académie de Belgique avait ainsi élu, au titre de membres étrangers (section littéraire), des écrivaines telles qu’Anna de Noailles, Colette, Edmée de La Rochefoucauld, Marguerite Yourcenar, Dominique Rolin ou Assia Djebar », lit-on dans le document.
Née au Sénégal en 1968, sur la petite île de Niodior, dans la région de Fatick, Fatou Diome, est depuis 2001, l’auteure d’une quinzaine de romans, nouvelles et essais. Parmi ceux-ci, « Le Ventre de l’Atlantique », publié aux éditions Anne Carrière en 2003, réédité en poche et traduit dans une vingtaine de langues. En 2006, elle entre chez Flammarion avec un roman intitulé « Kétala » ; suivront, chez le même éditeur, Inassouvies, nos vies, Celles qui attendent, Mauve, Impossible de grandir ou Marianne porte plainte ! L’année 2019 signe son passage chez Albin Michel avec des titres tels Les Veilleurs de Sangomar, « De quoi aimer vivre » (2021) ou « Marianne face aux faussaires » (2022). « Son œuvre romanesque est souvent nourrie de faits autobiographiques où se mêlent le grave, la spiritualité et un humour irrésistible. Une écriture riche en images et réflexions, tel ceci : « Chercher le bonheur, c’est oser le vertige. » Une œuvre très largement accueillie par la critique », a écrit Yves Namur dans la note. Yves Namur a aussi présenté Fatou Diome comme une auteure, dans la lignée des Senghor et Césaire, qui dit ouvertement : « Ma paix intérieure réside dans le dialogue des cultures ». « Quant à son œuvre, outre le fait qu’elle est un trait d’union entre deux mondes, on peut également ajouter qu’elle s’avère aussi un véritable hymne à la résilience », a-t-il insisté.
LE FESNAC POUR L'UNITE
Le Festival national des arts et cultures (FESNAC) dont la onzième édition démarre, ce samedi ( 21-28 janvier) à Kaffrine (centre) constitue un ‘’outil de convergence et de consolidation de l’unité nationale’’
Dakar, 20 jan (APS) – Le Festival national des arts et cultures (FESNAC) dont la onzième édition démarre, ce samedi ( 21-28 janvier) à Kaffrine (centre) constitue un ‘’outil de convergence et de consolidation de l’unité nationale’’, a dit à l’APS, Alioune Badiane, ancien fonctionnaire au ministère de la Culture (1979-2008).
Alioune Badiane, inspecteur de l'éducation artistique au moment de la création de cette manifestation culturelle , estime que l’essence du Festival national des arts et cultures (Fesnac) est ‘’de montrer nos ressources à partir de l’intérieur, de nous-mêmes’’.
L’ancien directeur des arts rappelle que le Fesnac a été une ‘’recommandation forte’’, au sortir du colloque sur ‘’Les convergences culturelles au sein de la nation sénégalaise’’ organisé, à Kaolack, en 1994, à l’initiative du président de la République d’alors, Abdou Diouf (1981-2000).
Le Fesnac, qui met en exergue les arts scéniques, la danse, le théâtre et la musique, est un évènement très important pour notre pays’’, martèle l’homme de culture.
Alioune Badiane a notamment parlé d’une reprise en main d’une tradition ancrée dans la politique culturelle du Sénégal.
Il fallait cerner au sortir du festival mondial des arts nègres de 1966, le mouvement double (enracinement et ouverture), à travers l’organisation du colloque sur +Les convergences culturelles au sein de la nation sénégalaise+, s’est-il souvenu.
Dans cette perspective, il a relevé la place de la jeunesse dans l’esprit du Fesnac, laquelle jeunesse doit être au cœur du mouvement de convergence à partir de l’enracinement culturel’’, note-t-il.
Le festival national des arts et cultures permet d’occuper la jeunesse à la créativité individuelle qui débouchera sur celle collective, a-t-il poursuivi.
Alioune Badiane est d’avis que le logo du Festival national des arts et cultures a bien pris en compte cette dimension de créativité et de complémentarité,
‘’Il fallait faire en sorte que les territoires revisitent leur passé, leur histoire, leur culture de manière générale et permettre aux jeunes, pas forcément de se mettre en compétition, mais de montrer leur complémentarité, leur possibilité de performance’’, souligne-t-il, en parlant du contenu du festival.
‘’Ce qu’on remarque chez les uns, peut se retrouver chez les autres avec ce que chacun peut tirer de cette rencontre. C’est cela le Fesnac. Il faut que la cohésion nationale permette à l’image du pays de se déployer au niveau de la sous-région et puis Africain et enfin mondial’’, a fait valoir M. Badiane.
Le commissaire d'expositions plaide également pour le maintien du Fesnac en biennale année impaire. Ce qui est, selon lui, en parfaite adéquation avec la biennale de l’art africain contemporain de Dakar (Dak’art) qui est organisée en année paire.
‘’Le Dak’art, c’est le Sénégal qui invite le monde à se confronter avec toutes ses richesses, ses artistes et la créativité de ses artistes. Alors qu’avec le Fesnac, il s’agit de montrer nos ressources à partir de nous-mêmes’’, soutient-il.
‘’C’est deux biennales qui se relaient. C’est pourquoi tenter d’annualiser l’une serait une erreur et ce serait pas comprendre l’essence du Fesnac’’, note Alioune Badiane.
Le premier festival national des arts et cultures a été organisé pour la première fois à Thiès en 1997. Il s’en suivira les régions de Dakar (1999), Ziguinchor (2001 et 2003), Tambacounda (2005), Saint-Louis (2007 et 2012), Louga (2017) et Kolda (2018).
Le Fesnac met en exergue les cultures locales, les vécus ethnoculturels des différentes parties de la nation sénégalaise.
Les cultures urbaines feront leur entrée dans la compétition durant cette édition prévue à Kaffrine.