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2 décembre 2024
Développement
par Ibrahima Deme
ON NE SOIGNE PAS LE MAL PAR LE PIRE
Aucune nomination régulière de magistrat ne peut être faite ni retirée sans réunion préalable du Conseil supérieur de la magistrature. Le respect de la loi et de la séparation des pouvoirs est le principal pilier de la démocratie et l'État de droit
Le 4 avril dernier, quelques organes de la presse en ligne avaient rendu compte de l'abrogation par le président de la République nouvellement élu, Bassirou D. Faye de décrets portant nomination de magistrats. Les actes en question avaient été pris à l'issue d'un Conseil Supérieur de la Magistrature présidé par son prédécesseur avant la fin de son mandat.
Dans une émission faite le même jour, j'exprimais ma prudence par rapport à la véracité de cette information. J'affirmais notamment qu'il serait étonnant qu'un président qui a été fraîchement élu pour rétablir principalement l'État de droit et l'indépendance de la justice puisse lui-même porter atteinte à ces principes fondamentaux dès ses premiers actes.
Car il était constant qu'il n'y avait ni réunion du Conseil Supérieur ni même une consultation à domicile.
Depuis lors, j'ai essayé de vérifier sans succès si cette information était avérée.
Grande a été ma surprise de constater l'existence de ces décrets qui violent manifestement les principes constitutionnels de l'indépendance de la justice et de la séparation des pouvoirs. En effet, au regard de l'article 90 de la Constitution, « Les magistrats autres que les membres du Conseil Constitutionnel et de la Cour des Comptes sont nommés par le président de la République après avis du Conseil Supérieur de la Magistrature. »
L'article 4 de la loi organique portant statut des magistrats confirme que « Les magistrats du corps judiciaire sont nommés par décret sur proposition du ministre de la justice, après avis du Conseil Supérieur de la Magistrature.»
Il apparaît donc clairement qu'aucune nomination régulière et légale de magistrat ne peut être faite ni retirée sans réunion préalable du CSM.
Je tiens cependant à préciser que je désapprouve totalement la tenue d'un
CSM la veille de l'expiration du mandat du président Sall. C'est non seulement d'une inélégance républicaine sans précédent, mais c'est très suspect. Il était néanmoins possible de revenir sur ces mesures en respectant le parallélisme des formes, c'est à dire en convoquant une autre réunion du CSM.
C'est pourquoi, j'invite M. le président de la République, à procéder au retrait de ces décrets qui ont été probablement pris dans la précipitation.
Le respect de la loi et de la séparation des pouvoirs est en effet le principal pilier sur lequel repose la démocratie et l'État de droit.
Ibrahima H. Deme est ancien magistrat, avocat, président du parti ETIC.
DIOMAYE VEUT UNE REFONTE DU CODE DU TRAVAIL
Cette réforme devra prendre en compte, selon le président, le renforcement du pouvoir juridique de l’administration du travail en vue d’améliorer sensiblement l’efficacité de ses interventions dans le cadre de la régulation des relations professionnelles
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye, a demandé, mercredi, au Premier ministre, en relation avec les partenaires sociaux, d’engager la réforme du code du travail afin de mieux répondre à l’ambition de l’Etat du Sénégal de promouvoir des emplois et de protections des travailleurs.
“J’ai demandé au Premier ministre en relation avec les partenaires sociaux d’engager la réforme du code du travail pour mieux répondre à notre ambition de promouvoir des emplois, l’investissement et la protections des travailleurs’’ a-t-il-déclaré en présidant, mercredi, la cérémonie de remise des cahiers de doléances au Palais de la République.
Cette réforme envisagée sur le code du travail devra prendre en compte “le renforcement du pouvoir juridique de l’administration du travail en vue d’améliorer sensiblement l’efficacité de ses interventions dans le cadre de la régulation des relations professionnelles”, a souligné le chef de l’Etat.
Selon le président Faye, l’amélioration du cadre juridique est une “préoccupation sociale, juste et légitime partagée par les employeurs, les travailleurs et au-delà les investisseurs”.
‘’Il convient donc de reconnaitre que la législation du travail et de la sécurité sociale doit s’adapter aux mutations intervenues dans le marché du travail et prendre en charge les défis du travail décent’’ a-t-il-insisté.
Bassirou Diomaye Faye a aussi évoqué sur la nécessité de renforcer les moyens juridiques d’intervention de l’admiration du travail.
“J’ai aussi conscience malgré les quelques améliorations qu’une attente particulière doit être accordée au renforcement des moyens juridiques d’intervention de l’admiration du travail et leur permettre ainsi de veiller au respect de la règlementation conformément à la convention 81 de l’OIT sur l’inspection du travail’’, a-t-il-souligné.
Il a indiqué que les chantiers de l’Etat allant dans le sens d’une digitalisation vont permettre de ‘’juguler définitivement’’ les lenteurs administratives dont se plaignent les usagers.
Lors de cette cérémonie où les représentants des centrales syndicales ont exposé diverses doléances, le chef de l’Etat a réaffirmé son engagement à mesurer la représentativité syndicale.
”Chers partenaires sociaux dans le but de moderniser et de rationaliser la négociation collective, le gouvernement s’est engagé à mesurer la représentativité syndicale aussi bien des centrales que des syndicats d’enseignants à travers des élections’’ a-t-il-martelé.
Il a aussi invité les travailleurs et les employeurs à accélérer le processus d’évolution du “droit négocié” ainsi que son adaptation aux mutations du marché du travail.
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DIOMAYE FAYE À MBOUR 4, SUR LE FRONT DES LITIGES FONCIERS
Le chef de l'État veut comprendre les problèmes complexes liés aux différends avant d'engager des réformes. Il réaffirmé sa ferme volonté de mettre fin à toutes ces "forfaitures“ relatives au foncier
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a effectué mercredi, une visite surprise sur le site de lotissement Mbour 4, à la périphérie de la ville de Thiès pour, dit-on, comprendre de visu la situation et d’envisager des solutions adaptées pour résoudre les problèmes complexes liés aux litiges fonciers.
Cette visite inopinée du chef de l’Etat fait suite à sa récente décision de faire arrêter les travaux de construction dans certaines zones litigieuses allant de Dakar sur la petite côte à Saint Louis, en passant par la région de Thiès.
“Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a effectué ce mercredi 1er mai 2024, une visite surprise à Mbour 4 (Département de Thiès)“, peut-on lire sur le site de la présidence de la République.
Le chef de l’Etat était accompagné du maire de la ville de Thiès, Babacar Diop, des maires des communes de Thiès Est et Thiès Ouest, de quatre ministres, de plusieurs directeurs centraux, du gouverneur et de membres de l’administration de la région et du département de Thiès.
La même source précise que “ce déplacement inattendu a été l’occasion pour le chef de l’État de s’enquérir de la situation suite à sa récente décision de faire arrêter les travaux de construction dans certaines zones“.
Elle explique que “cette visite témoigne de l’intérêt que les nouvelles autorités du Sénégal porte désormais à la gestion foncière du pays“.
Cette initiative, indique-t-on, ‘’a permis au président Faye de mieux comprendre la situation et d’envisager des solutions adaptées pour résoudre les problèmes complexes liés aux litiges fonciers“.
Lors de cette visite, le chef de l’Etat a notamment échangé avec les directeurs centraux, les directeurs régionaux et départementaux sur la répartition des parcelles et leurs affectations.
Sur place, “le président de la République a également réaffirmé sa ferme volonté de mettre fin à toutes ces forfaitures“, poursuit le document.
D’où sa décision de “suspendre toutes les opérations sur les terrains de Mbour 4 et sur tous les terrains présentant des situations similaires“.
“La première partie du site de Mbour 4 se trouve dans la commune de Thiès Ouest, dans la ville de Thiès, (et) la deuxième partie, plus récente et couvrant plus de 2000 hectares, est située dans la commune de Keur Mousseu“, relève encore le texte.
La question foncière de Mbour 4 a eu un retentissement médiatique surtout en 2021, suite à la démolition de dizaines de maisons par la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (DSCOS).
Une partie de ces maisons étaient, disait-on, bâties dans la forêt classée.
L’ancien président de la République Macky Sall avait, par la suite, accédé à la demande des premiers habitants en leur offrant les parcelles sur lesquelles ils avaient construit leur maison.
Il avait ensuite déclassé une bonne partie de la forêt classée qui devait abriter une nouvelle ville.
Plusieurs voix s’étaient par la suite élevées pour dénoncer le mode d’attribution des parcelles.
Dans les derniers jours de la campagne pour la présidentielle du 24 mars dernier, le candidat Bassirou Diomaye Faye, de passage à Thiès, s’était engagé, s’il est élu président de la République, à faire la lumière sur l’attribution des parcelles de ce site.
DÉCÈS DE GASTON MBENGUE
L’homme d’affaires et célèbre promoteur de lutte est mort ce mercredi, en France, des suites d’une longue maladie. Il aura produit les combats les plus mémorables sous le regard bienveillant des amoureux de ce sport populaire
L’homme d’affaires et célèbre promoteur de lutte, Khaly Mbengue plus connu sur le sobriquet Gaston est décédé ce mercredi, en France, des suites d’une longue maladie, a appris l’APS d’une source proche de sa famille.
Le défunt s’ était éloigné ces dernières années de l’arène à cause de ses ennuis de santé.
Son fils Makane Mbengue avait repris les activités de Gaston productions dans l’organisation de combats de lutte.
Originaire de Louga, Gaston Mbengue a organisé les plus grandes affiches de l’arène sénégalaise dans ces trente dernières années (1990-2020).
A travers son Championnat de lutte avec frappe (CLAF), plusieurs lutteurs comme Balla Gaye 2, Modou Lo , Lac de Guiers , entre autres se sont révélés au grand public.
Surnommé le ” Don king de l’arène ”, Gaston Mbengue a aussi dirigé le club de football de Louga, Ndiambour (L2 sénégalaise) et a été membre du Comité exécutif de la Fédération sénégalaise de football.
PRODAC, LE GRAND GÂCHIS
Embauches inadaptées, dépenses injustifiées, retards interminables... Le Programme des domaines agricoles communautaires censé insuffler un vent nouveau dans l'agriculture sénégalaise se révèle n'être qu'un gouffre financier, selon la Cour des comptes
(SenePlus) - Le très attendu rapport de la Cour des comptes sur le Prodac vient de tomber, révélant des irrégularités massives dans la gestion de ce programme censé créer 300 000 emplois pour les jeunes. Comme un coup de massue, les conclusions de ce document de 79 pages mettent à nu les dysfonctionnements qui ont entravé sa mise en œuvre.
Les chiffres sont éloquents : le mot "défaut" est cité pas moins de 47 fois, "manquement" 10 fois, et les "recommandations" s'élèvent à 46. Un constat amer pour un projet dont l'ambition affichée était de redorer l'économie agricole et d'insérer les jeunes.
"Les agents de la Cour ont souligné en rouge les fautes, beaucoup de fautes de gestion dans l'exécution du Prodac", déplore Papa Alioune Sarr, journaliste à Emedia. L'une des principales pierres d'achoppement relevées est la nomination d'agents à des postes inadaptés à leurs profils. Comme le souligne ce passage incisif : "Les deux chefs des domaines agricoles communautaires (DAC) ont été occupés par un philosophe et un sociologue sans connaissance de la matière agronomique."
Mais ce n'est pas tout. Le rapport pointe également du doigt des "dépenses non justifiées". En effet, dans le cadre du projet PDEAS, 48 millions de francs CFA ont été alloués en indemnités à des agents déjà rémunérés sur le budget du Prodac. Un exemple criant, cité par les enquêteurs : Mamina Dafi et Pape Malick Dour, deux anciens coordonnateurs, percevaient mensuellement la rondelette somme de 5 millions, pendant respectivement 17 mois et demi et 30 mois et demi.
"Le tableau est noir", tranche Papa Alioune Sarr. Sept ans après son lancement, la première phase du Prodac n'est toujours pas achevée, les travaux accusant des "délais anormalement longs". Quant à la deuxième phase, aucun des DAC prévus n'a vu le jour, six ans après la signature des accords de financement.
Un bilan calamiteux pour un programme qui devait, comme un puissant vent de renouveau, insuffler la prospérité dans les campagnes sénégalaises.
En laissant la mer à demi esquissée, comme suspendue dans son inachèvement, l'artiste symbolise avec justesse le ralentissement des grands courants océaniques et les bouleversements en cours dans les écosystèmes marins
1 - L'artiste capture de manière saisissante un bain familial au bord de mer, sans doute pour signifier l'importance du rapport à l'écosystème naturel dans l’équilibre des rapports sociaux en général et familiaux en particulier. L’inextricable du rapport entre nature et culture semble aussi y être abordé.
2 - La démesure du soleil nous alerte sûrement sur l'effet thermique du changement climatique et l'urgente nécessité d'agir. Pour renforcer cela, elle nous montre un ciel vide, sans papillons, sans oiseaux, tout comme la plage et la mer dépourvues de toute faune, comme pour rappeler l’effondrement actuel de notre biodiversité.
3 - Toujours dans cet ordre d'idée, l'artiste choisit de représenter la mer de manière très inachevée, à demi gribouillée, pour signaler à coup sûr le ralentissement des grands courants marins, le blanchiment accéléré des coraux, et la disparition de la vie marine.
4 - Les personnages avancent dans l'eau ensemble, de manière un peu solennelle, forme allégorique de la solidarité humaine face aux effondrements inéluctables, mais les sourires sur les visages semblent vouloir ouvrir une espérance, et nous inciter à une prise de conscience affirmée dans l’action.
5 - A noter que les jambes des personnages sont très fines, manière pour l'artiste de dénoncer le manque d'exercice physique dont souffrent les populations du monde contemporain.
6 - A noter aussi que les personnages évoqués comme noirs semblent ne pas avoir de visage, ce qui suppose que l'artiste (d'inspiration décoloniale) dénonce la condition-nègre dans le monde, et proclame son soutien total à toutes les minorités opprimées.
7 - Le cocotier n'arbhore que deux cocos, ce qui nous exhorte à réfléchir aux équilibres écosystémiques du litttoral, et à renforcer son couvert végétal.
8 - A noter que les personnages sinscrivent sur un ciel vide, mais rempli d'amour. Sans doute pour signifier que tout est encore possible, que le pire n'est pas certain, et que l'on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise.
9 - Je dirais, sans conclure, que nous sommes en présence d'une œuvre majeure de l'art contemporain de la Caraïbe, qui indique que la question climatique ne s'oppose pas aux urgences sociales et politiques, et que tout cela constitue desormais un seul et vaste défi.
PAR Patrick Chamoiseau
POUR SALUER MARYSE CONDÉ
Le "Segou" de Maryse Condé est une pièce délicieuse de l'époque où je "faisais" ma négritude, effectuant -- comme tout créole américain, jusqu'aux vieux troubles de l'impossible --, mon retour symbolique vers l'Afrique
Le "Segou" de Maryse Condé est une pièce délicieuse de l'époque où je "faisais" ma négritude, effectuant -- comme tout créole américain, jusqu'aux vieux troubles de l'impossible --, mon retour symbolique vers l'Afrique.
Le continent perdu nous était restitué dans une merveilleuse épique et un art narratif qui me ravit encore.
Don essentiel.
Présence solide dans l'en-commun du grand désenchantement et le retour (créatif, créateur) vers nous-mêmes.
Merci madame.
par la CRJS
LE JEUNE REPORTER SÉNÉGALAIS, CET ESCLAVE DES TEMPS MODERNES
Sur 216 journalistes-reporters, seulement 21,1% ont CDI et 11,1% un CDD. 70% des contractuels ne disposent pas d’une copie de leur contrat. 17,1% sont en position de stage, ces éternels stages sans aucune indemnité
La crise économique qui secoue le monde entier n’épargne aucun secteur ; elle frappe singulièrement celui des médias. Rappeler cet état de fait relève de l’évidence et ça ne date pas d’avril 2024. Malheureusement, depuis quelques jours, à la suite de la troisième alternance consacrant l’accession au pouvoir du Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, on assiste à une hypermédiatisation que l’on a du mal à comprendre de la part de certains patrons. Les plus fatalistes vont jusqu’à décréter que les médias sont en quasi faillite depuis cinq ans. Ces sorties aux allures d’investisseurs qui pleurnichent sans cesse sur leur sort ne nous émeuvent plus.
Nous, journalistes, reporters, techniciens et professionnels des médias, refusons d’être une nouvelle fois les dindons de la farce. Nous ne nous laisserons plus embarqués dans des combats qui ne servent qu’à renflouer les poches et les comptes de l’employeur, laissant les travailleurs en rade et dans une situation de misère extrême continue. Nous sommes pour des solutions efficaces et efficientes qui bénéficient à l’entreprise en la rendant plus viable, plus prospère au bénéfice de toute la chaîne de production de l’information, en particulier des reporters qui font le gros du travail en allant sur le terrain et en rapportant la matière première. Malheureusement, ces derniers vivotent dans des conditions lamentables. Leur vie est loin d’être reluisante. En attestent les résultats de l’étude menée dans différentes rédactions par la Convention des Jeunes Reporters du Sénégal (CJRS). Les statistiques révèlent que sur un échantillon représentatif de 216 journalistes-reporters, seulement 21,1% ont un contrat à durée indéterminée (CDI) et 11,1% un contrat à durée déterminée (CDD). Ce tableau peu reluisant indique que 22,2% des reporters interrogés disposent d’un statut de prestataires, 17,1% sont en position de stage, ces éternels stages sans aucune indemnité dans les entreprises sénégalaises. Plus grave, 26,4% des journalistes reporters ne bénéficient d’aucun des différents types de contrats énumérés ci-dessus. « Maanam daniouy xeuy di daan sen doole, te ken douléne fay dara ». WAAY LII NIAAW NEU !!!
L’étude montre également que 70% des contractuels ne disposent pas d’une copie de leur contrat. Pis, moins de 20% sont enregistrés à l’Inspection du Travail ; tandis que 77,7% d’entre eux n’ont pas de bulletins de salaire ; enfin 14% seulement ont une couverture maladie et un numéro à l’IPRES. A cela s’ajoutent des conditions de travail difficiles, des cas de harcèlement et de violences basées sur le genre dont sont particulièrement victimes les femmes dans certaines rédactions et quelquefois sur le terrain. Que dire de l’exploitation honteuse des correspondants à qui on paie des miettes. 1000 FCFA pour un reportage en français, 1000 FCFA pour la version wolof. Voilà les tristes réalités que vivent les reporters de la presse sénégalaise à l’aune du 21e siècle.
Face à cette situation déroutante qui perdure, aucune des mesures jusque-là prises par les différents gouvernements ne profitent aux travailleurs. Toutes sont en faveur du patronat. Il est temps de changer de paradigme. Certains patrons qui foulent aux pieds les droits des travailleurs ne méritent aucune considération, aucune compassion, aucun soutien. Et le plus triste dans cette histoire, c’est que la presse, qui attire l’attention sur les abus et se positionne en sentinelle de la démocratie et de l’État de droit, est dirigée par des bonhommes et bonnes dames qui continuent de piétiner la législation en matière de droit du travail au vu et au su de tous. Tous inclus le pouvoir, l’opposition, les syndicats, la société civile, les inspecteurs du travail pour ne citer que ces acteurs passifs face à un drame de grande envergure. La définition du mot « paradoxe » n’est plus à chercher dans le dictionnaire, elle est matérialisée par ces patrons qui passent leur temps à demander un meilleur accompagnement pour les entreprises, mais qui font fi des doléances des reporters. Aussi, pour nous jeunes reporters, le seul combat qui vaille actuellement demeure l’application effective de la convention collective. Sans oublier les points en rapport avec les revendications des professionnels des médias. A l’image des organes de presse, les acteurs devraient réfléchir sur la mise en place d’un fonds d’appui destiné exclusivement aux reporters pour un renforcement de leurs capacités, la formation initiale et continue, la prise en charge des accidents de travail. Oui, les journalistes subissent des accidents de travail souvent causés par la force publique. L’État n’a qu’à prendre ses responsabilités. Si des entreprises sont en faillite ou ne sont pas viables, les dispositions de l’acte uniforme de l’OHADA sur les procédures collectives sont claires. Quand une entreprise est en faillite ou n’arrive plus à régler ses obligations envers ses créanciers, elle doit déposer son bilan auprès des juridictions compétentes pour subir soit une procédure de redressement soit une procédure de liquidation des biens. Si elle ne le fait pas, l’autorité compétente doit s’autosaisir pour veiller à l’application des textes en vigueur. La CJRS dispose d’une bonne recette pour que l’entreprise ne meure.
Pour conclure, nous lançons un appel à l’aide au Président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui a suscité beaucoup d’espoir chez les jeunes reporters pour avoir compris et exprimé la principale problématique des entreprises de presse. « Les problèmes des patrons de presse sont différents des problèmes des journalistes reporters. Et si on règle les difficultés d’une partie sans prendre en compte l’autre, le problème reste entier. Je pense qu’il faut le prendre en charge cette problématique dans sa globalité », avait dit le candidat Bassirou Diomaye Faye face aux journalistes lors de sa campagne. Aujourd’hui, nous faisons un poli rappel au Président de la République pour qu’il applique l’approche holistique qu’il avait annoncée afin que les préoccupations des journalistes, reporters et techniciens de médias soient prises en compte. Sans cette politique, le reporter demeurera dans une « jungle où le fort dévore toujours le faible ».
PS : « Le fort xawma kane leuh mais takk na niarel, tabakh ay keur, dieunde ay autos mais di dounde lou extraordinaire pendant que le reporter biy nekk ci naathie bi amoul agn té bouy xeuy daniukoy may pass mba mou dokh »
L'UNION AFRICAINE DÉJOUE UNE TENTATIVE DE FRAUDE
Plus de 6 millions de dollars, tel était le butin visé par les escrocs. Grâce à la rapidité de sa réaction et au soutien de sa banque partenaire, l'organisation panafricaine a démasqué les manœuvres frauduleuses
(SenePlus) - L'Union africaine (UA) a déjoué mardi dernier une tentative de fraude d'un montant spectaculaire de plus de 6 millions de dollars américains, grâce à la vigilance de son personnel et de la Commercial Bank of Ethiopia (CBE), sa banque principale, selon un communiqué de l'organisation panafricaine.
D'après les détails fournis par l'UA et repris par l'Agence France-Presse, un individu non identifié a tenté le 15 avril dernier de retirer frauduleusement cet important montant des comptes de l'organisation détenus dans la succursale de la CBE située au sein de son siège à Addis-Abeba, en Éthiopie. Les fonds auraient dû être virés via de faux ordres de paiement émis au nom de l'UA pour des travaux fictifs de construction et de forage.
"Nous saluons la vigilance et l'action rapide du personnel de la CBE et de notre département financier qui ont réussi à déjouer la tentative frauduleuse, ce qui a permis de ne pas retirer de fonds, d’éviter une perte potentielle et de garantir que l’intégrité de nos contrôles financiers et de notre gestion reste intacte", a déclaré l'UA dans son communiqué, cité par Jeune Afrique.
Les autorités éthiopiennes chargées de la sécurité ont également été informées afin d'identifier et d'arrêter les éventuels impliqués, selon les procédures en vigueur. L'incident a été qualifié de "déconcertant" par l'organisation panafricaine, révélant des vulnérabilités dans ses systèmes de sécurité financière.
Pour Talal Al-Cawashi, expert financier nigérian interrogé par l'AFP, "cette tentative de fraude d'une ampleur exceptionnelle met en lumière les risques financiers auxquels sont exposées les institutions africaines, souvent insuffisamment protégées". L'UA a assuré travailler en étroite collaboration avec sa banque partenaire pour renforcer les mesures de protection et les protocoles afin d'éviter de futurs détournements.
Cet épisode survient quelques semaines après que la CBE a déclaré avoir elle-même été victime d'un problème technique ayant permis le retrait frauduleux par des milliers de clients d'un montant que la banque évalue à 19,5 millions de dollars, selon certains médias jusqu'à 100 millions de dollars.
UNE AGRICULTURE EN QUÊTE D'ÉMANCIPATION
Le Sénégal importe entre 70 et 80% de ses besoins alimentaires, selon le ministre de l'Agriculture. Une dépendance excessive qui pèse lourdement sur la balance commerciale, avec plus de 1000 milliards dépensés chaque année
Les importations sénégalaises de denrées alimentaires représentent 70 à 80 % des besoins de consommation du pays et s’élèvent en moyenne à 1.070 milliards de francs CFA par an, a déclaré, mardi, à Dakar, le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Mabouba Diagne.
‘’En raison de la hausse des prix des denrées alimentaires sur le marché international, les importations alimentaires ont un effet très négatif sur la balance commerciale. Le Sénégal importe plus de 1.070 milliards de francs CFA en denrées alimentaires’’, a signalé M. Diagne.
Il intervenait à un atelier d’évaluation provisoire du Programme conjoint Sahel en réponse aux défis Covid-19, conflits et changements climatiques (SD3C). Le SD3C est mis en œuvre au Sénégal et dans d’autres pays de la région, avec la collaboration du Fonds international de développement agricole, une institution spécialisée des Nations unies.
‘’Le Sénégal importe 70 %, voire 80 % de sa nourriture, avec un taux d’autosuffisance alimentaire de 57 % pour les céréales’’, a déclaré Mabouba Diagne.
Il reconnaît que ‘’le SD3C contribue à l’amélioration de la production et de la productivité agropastorales de la région (le Sahel), grâce à l’introduction de pratiques agricoles résilientes [et] garantissent en même temps une gestion durable de l’eau et de la terre’’.
Au Sénégal, 3.000 ménages ont bénéficié de ce programme, qui a permis de restaurer 40 hectares de terres dégradées et de réhabiliter un ‘’marché transfrontalier’’, selon M. Diagne.
Un marché dédié au bétail, deux parcs de vaccination du bétail et deux ‘’boutiques pastorales’’ font partie des fruits de cette initiative agricole du FIDA et de plusieurs gouvernements de la région, a-t-il signalé.