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2 décembre 2024
Développement
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LE CRÉPUSCULE DU FRANC CFA
« Battre sa monnaie » pour recouvrer la pleine souveraineté : quel chemin emprunter ? Dialo Diop, Demba Moussa Dembélé et Abdoulaye Seck ont confronté leurs visions pour le nécessaire divorce d'avec le franc CFA
Invités de marque pour cet épisode consacré à la question brûlante de la souveraineté monétaire du Sénégal et de l'Afrique de l'Ouest : Dialo Diop, Demba Moussa Dembélé et Abdoulaye Seck ont livré une analyse percutante sur les voies de sortie possibles du franc CFA .
Emblème du néocolonialisme français, le franc CFA continue 60 ans après les indépendances à entraver le développement économique et politique de la région. "Une faillite multidimensionnelle" pour Dialo Diop, vice-président du Pastef, tandis que l'économiste Dembélé pointe "un goulot d'étranglement" profitant à l'ancien colonisateur.
Face à ce constat, plusieurs alternatives ont été explorées. L'ECO, future monnaie unique de la CEDEAO, peine à émerger tant les défis de convergence sont importants. Réformer l'UEMOA en revoyant les règles de sa banque centrale ? Une piste difficile selon les intervenants. Une sortie nationale non concertée du franc CFA pour le Sénégal est envisageable mais avec d'importantes préalables économiques et institutionnelles.
L'hypothèse d'un rattachement à l'alliance monétaire naissante des pays du Sahel a également été avancée. Mais l'option idéale, de l'avis de tous, reste le fédéralisme politique et monétaire panafricain, même si l'objectif semble lointain.
par l'éditorialiste de seneplus, Oumou Wane
CÉLÉBRER LA RICHESSE CULTURELLE ET LES ARTISTES
EXCLUSIF SENEPLUS - Par leurs œuvres singulières, ils partagent les multiples facettes de notre identité, défiant les stéréotypes et célébrant l'unicité du génie créatif sénégalais. Je veux parler d’Iba Ndiaye, d’Amadou Sow, d'Issa Sow, d'Alioune Diagne..
Comme l'exprimait avec justesse le philosophe et critique d'art Yacouba Konaté, "l'artiste a vocation à donner forme et volumes aux rêves de l'homme. Il sait rendre visibles les cauchemars qui empêchent les hommes de dormir en paix. Dans l'enchevêtrement de l'utopie et du cauchemar, au carrefour de la séduction et du désenchantement, il tisse sa toile. Freud tenait le rêve pour le gardien du sommeil.
En effet, quand le cauchemar est trop lourd à porter, le rêve réveille le dormeur. Les artistes ne sont pas seulement des gardiens de sommeil, ils sont des passeurs de rêves. Nous leur prêtons nos rêves et ils nous les restituent... Parfois avec une couche de fable et d'allégorie, à d'autres moments avec le tranchant du rasoir de la sobriété et la sonnerie stridente d'un réveil."
La richesse artistique du Sénégal transcende les vicissitudes politiques pour incarner l'essence même de notre nation. Nos artistes, qu'ils soient musiciens, peintres, danseurs ou écrivains, sont les gardiens de notre identité, les porte-étendards d'une culture vibrante et vivante.
S'inspirant d'un héritage millénaire façonné par les multiples influences ethniques qui ont convergé sur notre terre, nos artistes contemporains tissent une toile où se mêlent tradition et modernité. De la poésie envoûtante des griots mandingues aux sculptures évocatrices des Sérères, chaque expression artistique est un hommage à notre diversité, un pont entre hier et demain.
Mais l'art ne se limite pas à une simple esthétique : il est le ciment qui unit les fils de notre nation. À travers leurs créations, nos artistes transcendent les clivages, rappelant à tous que nous sommes d'abord des êtres humains, unis par une même terre et une même destinée. Leurs œuvres, qu'elles soient des chants de louanges ou des tableaux éclatants, nous invitent à célébrer notre diversité dans une harmonie joyeuse.
Pourtant, malgré leur contribution inestimable à notre identité collective, nos artistes sont souvent négligés et leurs besoins ignorés. Il est donc crucial que nous reconnaissions pleinement leur valeur et que nous leur offrions le soutien nécessaire pour qu'ils puissent continuer à enrichir notre patrimoine culturel.
En investissant dans nos artistes, nous investissons dans notre avenir, préservant ainsi l'âme même de notre nation pour les générations futures. Célébrons ces artisans de l'âme sénégalaise, honorons leur talent et nourrissons leur créativité.
Ensemble, embrassons notre diversité culturelle et faisons du Sénégal un phare rayonnant d'art, de beauté et d'unité.
Nos artistes sont les ambassadeurs de notre riche culture auprès du monde entier.
Par leurs œuvres singulières, ils partagent les multiples facettes de notre identité, défiant les stéréotypes et célébrant l'unicité du génie créatif sénégalais. Qu'ils soient acclamés sur les scènes internationales ou qu'ils œuvrent dans l'ombre, leur dévouement à leur art force le respect et l'admiration.
Leur passion incandescente est un phare guidant notre nation vers de nouveaux sommets d'expression artistique.
Je veux parler de Culture, je veux parler d'art, je veux parler de ces hommes et femmes qui ont choisi l'art ou que l'art a choisis. Je veux parler de ces êtres si différents et pourtant si proches de nous... Je veux parler d’Iba Ndiaye, considéré comme le père fondateur de la peinture sénégalaise avec l'école de Dakar, d’Amadou Sow, gagnant du concours de l'affiche de la Biennale de Dakar, d’Alioune Diagne, présent à la Biennale de Venise cette année, notre Gaughin ou Michel-Ange, d’Omar Ba, de Fodé Camara, de Cheikhou Ba, d’Elsy et d’Issa Sow, l'un des plus talentueux de sa génération, dont on ne se lasse de regarder les œuvres aux Etats-Unis ou au Sénégal !....Je ne peux citer tous les artistes qui me touchent, les découvrant au fur et à mesure mais patiemment on va aller à leur rencontre.
Dans nos sociétés si trépidantes, rongées par l'appât du gain et la quête du quotidien, il y a des oasis humaines... De celles qui rafraîchissent, désaltèrent et émeuvent. Ces artistes, d'ici et de la diaspora, je vais leur rendre hommage à travers mes papiers.
Cela me semble plus intéressant que de tracasser les boys, comme on les appelle si affectueusement. Diomaye et Sonko, laissons-les remettre la machine Sénégal en route d'abord.
Selon l'actualité brûlante, je pourrai aborder d'autres sujets, mais aujourd'hui, célébrons nos artistes, ces âmes sensibles qui insufflent de la beauté dans nos vies.
Oumou Wane est présidente Citizen Media Group-Africa7.
LES PROCÉDURES FONCIÈRES SUSPENDUES DANS PLUSIEURS ZONES
Le ministère des Finances vient de donner l'instruction de bloquer tous les dossiers fonciers dans 18 zones à risque du pays. Boa, Hangar des pèlerins, le littoral dakarois... Plus aucune nouvelle attribution de parcelle ni demande de bail ne sera accepté
(SenePlus) - Le ministère des Finances et du Budget du Sénégal vient de donner l'instruction de suspendre provisoirement l'instruction des dossiers domaniaux et fonciers dans certaines zones géographiques sensibles. Cette décision fait suite à une recrudescence préoccupante des litiges fonciers ces dernières années, menaçant la paix sociale.
Dans une note de service confidentielle, le Directeur général des Impôts et des Domaines détaille les 18 zones concernées par ces mesures restrictives. Il s'agit notamment des célèbres lotissements comme Boa, Hangar des pèlerins ou encore Eogen à Dakar, mais aussi de vastes territoires comme le littoral dakarois, le Lac Rose ou le site de Pointe Sarène à Mbour.
"Les hautes autorités estiment nécessaire d'établir une situation exhaustive du foncier dans ces zones à risque, où la paix sociale est menacée par des conflits en cours ou à venir", peut-on lire dans le document officiel.
Concrètement, les services des domaines et du cadastre n'effectueront plus aucune nouvelle attribution de parcelle, instruction de demande de bail ou encore de morcellement dans ces périmètres. "Au niveau des bureaux de recouvrement, toute demande d'enregistrement de baux ou d'actes de vente dans ces zones" est également suspendue, précise la note.
Cette offensive des autorités vise à "préserver les droits légitimes des particuliers". Toutefois, un comité ad hoc étudiera au cas par cas les dossiers susceptibles de bénéficier d'une dérogation, sur la base d'"éléments objectifs".
Jusqu'à la réalisation d'un vaste état des lieux, le Sénégal montre donc sa détermination à remettre de l'ordre dans un secteur foncier gangrené par les dérives spéculatives et les occupations illicites. L'architecte Pierre Goudiaby Atépa, révélait dimanche 28 avril 2024 ce moratoire sur les constructions côtières.
"Les gens vont acheter un terrain qui vous appartient à 2450 francs le mètre carré. On se fait octroyer un bail. On s'organise pour le faire déclasser. Ils prennent ce titre foncier, ils l'amènent à la banque qui leur donne 1 million le mètre carré. Ils revendent à 1,5 million. C'est scandaleux !", avait-il décrié sur la RTS, réitérant son engagement à lutter contre l'accaparement systématique du littoral au profit d'intérêts privés.
par l'éditorialiste de seneplus, ada pouye
L'ÉQUITÉ EN TOUTE PRIORITÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - Comment adresser et satisfaire la demande sociale éminemment souverainiste en exécutant un budget et des programmes de financement qui ne sont pas les vôtres ?
Comment adresser et satisfaire la demande sociale éminemment souverainiste en exécutant un budget et des programmes de financement qui ne sont pas les vôtres ?
Autrement dit, comment se débarrasser de l’habitus (Bourdieu, P.)[1] mackyéen ? Le nouveau pouvoir fait face à une impatience sociale légitime dont le baromètre est donné par le début de levée de boucliers qui enfle avec une surenchère de doléances qui pleuvent de partout. Aucun segment de la vie sociale de la sphère publique et des relations internationale n’est en reste. C’est la guerre de positionnement (FMI, SFI, UE, BAD et les diplomaties du pétrole et du gaz).
Le défi d’une souveraineté intégrale, de la mise en place des manières de faire gravées dans l’éthique et de la conciliation des intérêts collectifs et individuels, est programmatique et séquentiel.
L’ideal démocratique qui est une aspiration profonde des masses repose sur le référentiel de la Constitution qui est un construit de surplomb dont le peuple ne peut s’approprier. Le peuple a toujours été l’otage des élites porteuses de valeurs d’égalité et de liberté non internalisées par les populations comme une valeur universelle.
Le dernier communiqué du Conseil des ministres est présidentialiste. La dynamique de conquête et de conservation structure encore la toute puissance publique.
Aujourd’hui tous les médias publics comme privés jouent leur partition présidentialiste dans le reportage des activités des nouvelles autorités et de leur CV. Les décrets présidentiels de nomination aux postes civil et militaire réinventent les mêmes modalités de partage et de récompense des compagnons. C’est la poursuite de l’entre soi en politique.
Est-il pertinent de tenir un Conseil des ministres, une tradition bien française (!), toutes les semaines et non une fois par mois, et partager sur les sites du gouvernement avec une adjonction d’une version audiovisuelle en langues nationales ? Le format du communiqué même pose un problème dans sa longueur et son contenu directif.
Ces artifices du pouvoir alimentent le sentiment d’un pouvoir de « buur ». Qui ne se rappelle pas les affiches géantes (Dazibao) de Macky placardées partout pour cristalliser dans les masses le culte du timonier.
Quoi de plus normal me diriez-vous, l’autoritarisme est une donnée sociologique permanente avec des cycles récurrents.
La déferlante contre le « système » et ses acteurs présomptueux et arrivistes a administré la preuve que nul ne peut pérenniser un système de concussion s’appuyant sur une majorité électorale artificielle et non sur une réalité sociologique.
Toutefois, ce dividende pour une rupture systémique a pour contrepartie la satisfaction des attentes des masses. Qu’on ne s’y trompe pas. La demande exprimée n’est pas matérialiste. Elle formule le respect des élus vis-à-vis de leurs électeurs. Elle exige la décence dans la prise de parole. Elle réclame l’humilité des gouvernants en tout temps et en tout lieu. Répondre à la demande sociale, c’est donner à chacun ce qui lui revient de droit. C’est l’équité.
[1] L'habitus est pour lui le fait de se socialiser dans un peuple traditionnel, définition qu'il résume comme un « système de dispositions réglées ».
Par Madiambal DIAGNE
DIOMAYE-TV5, UN FAUX SCANDALE
Alors que la polémique enfle autour de l'ouverture du capital de TV5 aux pays africains, le Sénégal hésite encore à saisir cette opportunité stratégique. Pourtant, nul pays n'est plus légitime pour représenter le continent au sein de la chaîne francophone
L’annonce de l’ouverture du capital de la chaîne de télévision TV5, à des pays africains, a beaucoup fait débat ces derniers jours en Afrique et en France. L’information a été présentée telle que des pays africains vont mettre la main à la poche pour financer la chaîne internationale qui serait vectrice de «la propagande de la Françafrique». Au Sénégal, les réseaux sociaux se sont enflammés pour mettre le nouveau Président, Bassirou Diomaye Faye, dans le lot des chefs d’Etat africains qui vont signer les chèques. Il convient de préciser que le tour de table des actionnaires actuels de cette chaîne, créée en 1984, montre la présence de la France, du Canada (Québec), de la Suisse, de la Belgique et de Monaco. Ces pays sont représentés dans la chaîne par le truchement de leurs télévisons publiques et autres structures dans le secteur de l’audiovisuel. Le budget annuel de la chaîne tourne autour de 145 millions d’euros. La contribution attendue des sept pays africains démarchés pour faire partie du capital sera, au total, 4, 2 millions d’euros. Le modus operandi sera une forme de tontine, à raison de 600 mille euros par pays. On peut dès lors considérer que les Africains seront bien loin de pourvoir aux besoins de la chaîne ! Les pays ciblés sont le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Congo, le Bénin, la République démocratique du Congo, le Cameroun et le Gabon. Les responsables de TV5 ont fini de rencontrer les chefs d’Etat de ces pays, à l’exception de Bassirou Diomaye Faye, qui leur ont donné leur accord au projet. TV5, qui en a fait la demande, attend encore une audience que le chef de l’Etat sénégalais voudra lui accorder.
Un projet déjà proposé à Macky Sall
C’est en décembre 2023 que l’idée, portée depuis 2022 par Yves Bigot, patron français de TV5, d’ouvrir le capital aux pays africains a été validée. La directrice de TV5 Afrique, Denise Epoté, avait eu à s’en ouvrir au Président Macky Sall. Le Sénégal était le premier pays ciblé, mais le contexte électoral faisait sans doute que les autorités de l’Etat et de la Radio-Télévision sénégalaise (Rts) avaient la tête à autre chose. TV5 fera le tour des autres pays. C’est ainsi que le Président Denis Sassou Nguesso proposera, par exemple, de souscrire la totalité des parts destinées aux pays africains et donc de payer la somme annuelle de 4, 2 millions d’euros. Cela permettrait au Congo de disposer d’un siège permanent au sein du Conseil d’administration, au lieu que ce siège ne soit annuellement tournant entre les sept pays africains actionnaires. C’est en quelque sorte le modèle de l’actionnariat commun de nombreux pays africains dans des institutions multilatérales comme le Fonds monétaire international (Fmi). Le Président Patrice Talon a aussi eu à faire, pour le compte du Bénin, une contre-proposition, toujours déclinée par TV5 qui tient à la diversité de cette représentation qu’elle voudrait symbolique. Le Bénin a d’ailleurs négocié un partenariat avec TV5 dans le domaine de la production cinématographique, comme aussi la République démocratique du Congo pour un accompagnement technique au profit de sa télévision nationale. Pour sa part, le Sénégal n’a pas encore donné son accord de prendre une quotité dans le capital de TV5, mais Racine Talla, ci-devant Directeur général de la Rts, a déjà noué un partenariat avec TV5 pour la formation de plusieurs cohortes de stagiaires. Présentement, un troisième groupe d’une dizaine de stagiaires sont présents dans les locaux parisiens de TV5. En outre, le partenariat proposé par TV5 comprendra la diffusion de programmes des télévisions nationales partenaires et un volet de co-production. En quelque sorte, les sommes données par ces pays retourneront dans ces programmes. Le schéma semble quelque peu fonctionner sur une symbiose de ceux de l’Union des radios et télévisions nationales d’Afrique (Urtna) et de Canal France international (Cfi).
Le Sénégal plus légitime que tous les autres pays pour siéger à TV5
Assurément, le Sénégal avait été la cible préférée de TV5 pour l’ouverture de son capital en direction de pays africains. Les tractations pour convaincre le Président Macky Sall avaient été engagées, mais l’initiative butait sur une certaine frilosité ou un réel manque d’intérêt de la part du Sénégal. L’offre prioritaire avait été faite au Sénégal et, je peux dire que moi-même, j’ai eu à en toucher un mot au Président Sall pour le persuader d’un tel intérêt. En effet, le Rwanda était très intéressé, mais le fait que la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophone (Oif), Louise Mushikiwabo, qui assure en quelque sorte la tutelle de TV5, soit originaire du Rwanda, n’enthousiasmait pas trop TV5 à donner un siège à ce pays. L’intérêt du Président Kagamé n’avait pas été satisfait et même, dans la nouvelle offre en direction de plusieurs pays africains, le Rwanda et le Togo, pourtant retenus à l’origine pour être démarchés, ont fini par être rejetés. Il faut dire que le contexte géopolitique dans la zone des Grands Lacs rendait aussi difficile un partenariat commun entre le Rwanda et la République démocratique du Congo. Pour ce qui le concerne, le Togo est en conflit ouvert avec TV5 sur des contentieux liés à de mauvais traitements subis à Lomé par certains journalistes de la chaîne. Le Sénégal, avec son modèle démocratique et l’état des droits et libertés des médias, dispose de gros avantages par rapport à de nombreux pays. Il s’y ajoute l’histoire ! Le pays de Léopold Sédar Senghor et de Abdou Diouf symbolise, plus que tout autre pays, l’idéal de la Francophonie dans le monde. Mieux, le Président Abdou Diouf est à l’origine de la création de TV5 Afrique, au Sommet de la Francophonie en 1989 à Dakar. C’est ainsi que Mactar Sylla avait été le premier directeur de TV5 Afrique (1992-1998). Au moment de son départ de la chaîne, il avait été question de le faire remplacer par un autre citoyen sénégalais, mais le Président Diouf avait voulu éviter que la direction de TV5 Afrique ne soit une chasse gardée du Sénégal. Ainsi avait-il encouragé la nomination de la journaliste camerounaise Denise Epoté, adjointe de Mactar Sylla.
Le coup gagnant que pourrait jouer Diomaye Faye
On voit bien que c’est faire un mauvais procès au Président Faye que de le prendre pour un «suppôt du néocolonialisme» ou d’être un «supplétif de la France», en faisant entrer son pays dans le capital de TV5. L’entrée dans le capital de la chaîne de certains pays dont les dirigeants apparaissent comme des autocrates, provoque l’ire de nombreux journalistes et d’organisations de médias. Par contre, l’arrivée éventuelle du Sénégal est vue d’un bon œil par la rédaction de TV5. Cet apriori favorable renforcerait la position de négociation du Président Bassirou Diomaye Faye. Ainsi, il peut sembler opportun qu’il fasse une contre-proposition pour demander plus de présence du Sénégal au sein du Conseil d’administration de la chaîne. On sait que quelques autorités françaises avaient été réceptives à l’idée de laisser des parts au Sénégal, après l’arrivée de la Principauté de Monaco en 2021, via Monte Carlo Riviera. La Principauté détient 5, 25% du capital. La France, par le truchement de certaines entités publiques, détient 63, 16% des parts de TV5, réparties ainsi qu’il suit : France Télévisions (46, 42%), France-Médias Monde (11, 97%), Arte France (3, 12%) et 1, 65% à l’Institut national français de l’audiovisuel (Ina). Il reste que le régime de Macky Sall ne semblait pas percevoir les enjeux d’une entrée dans le capital de TV5. Un siège au Conseil d’administration donne aussi le droit de participer à la Conférence des ministres qui regroupe les ministres responsables de TV5 issus des gouvernements actionnaires de la chaîne, et au Conseil de coopération de TV5 MondeAfrique. Le Sénégal gagnerait bien en visibilité sur une chaîne internationale disponible et assez suivie dans 421 millions de foyers et dans 200 pays et territoires. Le nouveau Directeur général de la Rts, Pape Alé Niang, serait assez avisé de s’investir pour conclure cette opportrunité. Assurément, payer 4, 2 millions d’euros par an à l’échelle d’un pays coûterait bien moins cher que tous les frais de publicité institutionnelle sur la scène internationale. C’est dans cet esprit de chercher à rendre un pays attractif que le Rwanda, par exemple, paie 34 millions d’euros pour voir pendant 3 ans, sur le maillot du club de football londonien Arsenal, l’inscription «Visit Rwanda». Seulement, le «France bashing», en cours sur certains réseaux sociaux, peut dissuader ou rendre frileux bien des dirigeants africains à se rapprocher de tout ce qui pourrait les lier à la France. En criant au scandale et en lançant l’halali contre les dirigeants africains, certains influenceurs, qui officient au profit d’autres puissances étrangères, arrivent à faire dans la dissuasion. Pour autant, les médias russes, chinois, qataris, turcs, indiens, américains ouvrent-ils leurs capitaux à des élites politiques, culturelles ou économiques africaines ? Aussi remarque-t-on que comme par hasard, les activistes africians n’interrogent pas la présence de chaînes d’information arabes qui ont un agenda particulier sans équivoque pour l’Afrique, notamment pour le Sénégal, ainsi que la couverture par les médias russes de l’actualité africaine avec une démarche propagandiste et un agenda de sape on ne peu plus évident. La présence de capitaux d’influence provenant de l’Afrique est une nécessité absolue pour marquer la présence du continent sur la scène médiatique mondiale. Le Président Oumar Bongo du Gabon l’avait compris avec la chaîne de radio Africa numéro 1, qui avait eu beaucoup de succès mais dont le modèle économique n’était pas viable. Les mêmes tares ont eu raison de l’agence panafricaine d’informations Pana et révèlent les difficultés d’Africa 24. En Europe, le dirigeant hongrois Viktor Orban a eu le flair de mettre la main sur Euronews pour s’assurer une réelle influence médiatique.
LES OBSTACLES D’UN REMARIAGE
L'unité retrouvée masque des rivalités internes et l'impasse de la domination de Benno sur le parti. Le PS doit choisir son camp au risque de renvoyer aux calendes grecques son renouveau
Depuis plus d’un an, de bonnes volontés travaillent pour des retrouvailles socialistes afin de préserver l’héritage de Senghor. Aujourd’hui, le déroulement des évènements montre qu’un tel projet avance à grands pas. Jeudi dernier, lors de la 96e réunion du Secrétariat exécutif national (SEN), il a été question entre autres sujets de l’audience qu’Aminata Mbengue Ndiaye a accordée à une délégation conduite par leur «ancien et futur camarade» Khalifa Sall, accompagné de Barthélemy Dias et de Jean Baptiste Diouf. Les sages socialistes et autres médiateurs qui ont toujours joué la médiation ont marqué un grand coup en réunissant autour d’une table des frères socialistes que «le pouvoir Macky Sall» avait éloigné.
D’aucuns soutiennent que c’est le premier acte de la réconciliation et un nouveau départ pour les héritiers de Senghor. Mais il faut se rendre à l’évidence que ces retrouvailles risquent d’accoucher d’une souris si effectivement certains préalables ne sont pas réglés. Il en est ainsi du leadership au sein du PS qui aujourd’hui regroupe beaucoup de fortes têtes. On se demande si des leaders comme Aminata Mbengue Ndiaye, Serigne Mbaye Thiam, Abdoulaye Wilane, Cheikh Seck accepteront de se ranger derrière Khalifa Sall qui aujourd’hui présente plus de charisme et plus de leadership. Il a été maire de Dakar, candidat à la présidentielle. Son mouvement Taxawu Sénégal, avec 14 élus, détient plus de sièges à l’Assemblée nationale que le Parti Socialistes (PS) qui a été rétribué à hauteur de six députés au sein de la majorité parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY).
Il est évident qu’Aminata Mbengue Ndiaye, avec l’âge et la maladie, ne devrait pas avoir beaucoup d’appétit pour se disputer le leadership de la formation verte avec Khalifa Sall qui est aujourd’hui plus représentatif et qui a plus d’énergie pour mener le bateau à bon port. Mais, force est de constater qu’il y a d’autres leaders au sein de la formation qui ont des ambitions au sein de cette formation à m’image de Serigne Mbaye Thiam, Alioune Ndoye, Abdoulaye Wilane, etc. Même si sa prestation a été piètre lors de la dernière présidentielle, le poste de Secrétaire Général devrait revenir naturellement à Khalifa Sall qui est le mieux préparé pour tenir aujourd’hui les rênes du parti.
Quoi qu’il en soit, les retrouvailles socialistes font partie des dernières volontés du Secrétaire général Ousmane Tanor Dieng (OTD), un testament politique qu’il a légué pour la postérité.
Le Ps, a-t-il intérêt à quitter Benno ?
Cependant, on se demande comment ce remariage pourrait s’opérer si le PS continue de siéger au premier rang au sein de Benno Bokk Yaakaar (BBY) dont il fait partie des membres fondateurs avec l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) et l’Alliance pour la République (APR).Il serait difficilement concevable que Khalifa siège au niveau de la conférence des leaders de cette coalition au nom du PS. En effet, si Khalifa a quitté ce parti c’est parce que l’APR, le parti fort de Benno, lui a opposé une farouche opposition pour récupérer la ville de Dakar entre ses mains en 2014.
Refusant de se laisser faire, l’ancien maire de Dakar s’est rebellé en faisant face à Benno via son mouvement Taxawu Dakar. Il remporte de façon éclatante les élections locales de 2014 et rempile à la tête de la ville de Dakar. Sa ténacité à s’opposer au régime de Macky Sall en avait fait un élément gênant pour Ousmane Tanor Dieng et Cie qui seront obligés finalement de les exclure du Parti socialiste (PS) en 2015.
Neuf ans après, on se demande comment Khalifa Sall pourrait partager la même table avec ses ennemis d’hier qui, en plus d’essayer en vain de récupérer son pré carré, lui ont mis en prison dans l’affaire de la caisse d’avance de la ville de Dakar.
Par ailleurs, si l’état-major socialiste veut vraiment se réconcilier avec les Khalifistes, il ne devrait pas éprouver de gêne à quitter Benno qui lui a fait perdre durant leur compagnonnage des dizaines
de collectivités territoriales, des sièges de députés, sans compter le débauchage de ses responsales. Les chiffres sont assez édifiants. A l’issue des élections législatives du 31 juillet 2022, le PS n’a récolté que six (6) sièges à l’hémicycle.
Jusque-là, à chaque fois que le PS a participé à un scrutin pareil, il a eu au moins plus d’une quinzaine d’élus. En effet, de 20 députés en 2012, le PS est passé à 16 en 2017 puis 6 élus en 2022. Pour ce qui est des élections territoriales, avant l’arrivée au pouvoir de Macky Sall, le PS détenait plus d’une centaine collectivités territoriales entre ses mains (Communes, communautés rurales et conseils départementaux). Après les élections locales de 2014, il s’est retrouvé avec une cinquantaine de mairies et départements. Et à l’issue des élections locales du 23 janvier 2022, le PS a enregistré moins de 20 mairies et conseils départementaux sur l’ensemble du territoire.
En vérité, le PS ne s’est jamais remis de la scission vécue en 2015 avec le départ de certains hauts responsables comme Aissata Tall Sall, Khalifa Sall, Barthélémy Dias, Bamba Fall, … Pis, il n’a jamais été considéré à sa juste valeur par ses alliés de l’APR. Ainsi, si Khalifa et Cie reviennent à la maison verte, le PS n’aura plus besoin de Benno pour se faire une nouvelle virginité dans l’espace politique. Il aura de ce fait la possibilité de s’opposer comme il l’a fait entre 2000 et 2012 sous Abdoulaye Wade. Juste que cette fois-ci, ce sera face à un nouveau régime qui a une conception du pouvoir différente de celle des libéraux. Les Pastéfiens sont des révolutionnaires et ils abhorrent le système !
GRÈVE GÉNÉRALE À DAKAR DEM DIKK
Les transports publics paralysés pour dénoncer les nominations clientélistes au sommet de l'entreprise. Syndicats et personnel exigent l'annulation immédiate des dernières décisions jugées préjudiciables prises par la direction
Les syndicats de Dakar Dem Dikk (DDD) ont lancé un mouvement de grève à partir de ce lundi pour protester contre les récentes nominations au sein de l’entreprise. Cette décision fait suite à une série de nominations et promotions perçues comme clientélistes et préjudiciables à l’entreprise, selon les syndicalistes.
Les trois syndicats de la société ont décidé de paralyser tous les réseaux de DDD, tant urbains qu’internationaux, en signe de protestation. Les travailleurs dénoncent ces nominations, affirmant qu’elles mettent en péril la stabilité de l’entreprise et suscitent des frustrations parmi les employés.
Selon Diatta Fall, délégué du personnel et secrétaire général du Syndicat démocratique des travailleurs de DDD, les actions du Directeur Général créent un climat de désarroi voire de sabotage, ajoutant que sa gestion est également critiquée.
Les travailleurs demandent l’annulation de toutes les notes de service publiées récemment, ainsi qu’un examen du sort de tous les employés de Dakar Dem Dikk.
LE MINISTÈRE DE LA FONCTION PUBLIQUE DÉMARRE LE POINTAGE BIOMÉTRIQUE
Finie l'auto-déclaration des heures de travail par les agents de l'État. Dès la semaine prochaine, chaque agent devra valider physiquement sa présence par empreinte digitale
(SenePlus) - Le ministère de la Fonction publique a officiellement annoncé le démarrage du système de pointage biométrique dans un communiqué en date du 26 avril 2024. Cette mesure marque un tournant majeur dans le contrôle de la présence des agents de l'Etat.
D'après la circulaire, ce nouveau dispositif couplé à la vidéo-surveillance permettra "d'effectuer un contrôle d'accès au bâtiment et de monitorer le temps de présence, les retards et les absences des agents". Il s'agit là d'une volonté affichée des autorités de renforcer le suivi de l'assiduité au travail.
Comme le rappelle le texte, "les horaires de travail sont fixés du lundi au vendredi, de 8 heures à 17 heures avec une pause d'une heure entre 13h 30mn à 14h 30 mm", conformément au décret n° 96-677 du 07 août 1996. Désormais, tous les agents devront se signaler à leur arrivée comme à leur départ par empreinte digitale sur le terminal situé à l'entrée du bâtiment.
Cette mesure marque une rupture avec le passé car "le personnel d'encadrement et les agents dument autorisés ne sont pas concernés" par le pointage. Il s'agit là d'un changement majeur dans la gestion des ressources humaines de l'État qui suscite déjà des inquiétudes sur l'atteinte à la liberté des agents.
MORATOIRE SUR LE BÉTONNAGE DE LA CÔTE
Pierre Goudiaby Atépa révèle l'arrêt immédiat de toutes les constructions sur le littoral décrété par le gouvernement. Cette mesure choc pourrait marquer un tournant dans la bataille menée pour la préservation du domaine public maritime
Dans une déclaration lors de l'émission "Point de vue" sur la RTS ce dimanche 28 avril 2024, l'architecte Pierre Goudiaby Atépa a révélé que les nouvelles autorités ont ordonné l'arrêt de toutes les constructions sur le littoral, et plus particulièrement sur la corniche.
"Nous attendons, nous les défenseurs du littoral, le premier ministre Sonko sur ce qu'il a dit, qu'il allait tout raser. Vous savez qu'ils ont fait arrêter toutes les constructions sur le littoral, sur la corniche, depuis avant-hier. Et je m'en réjouis personnellement. Tout est arrêté, tout est stoppé. Pour faire les états", a affirmé Atépa.
Cette décision met un frein à plusieurs décennies d'empiètement illégal sur le domaine public maritime, dénoncé par Atépa depuis des années. Selon lui, des pratiques mafieuses permettaient à des promoteurs véreux d'acquérir des terrains du littoral à bas prix avant de les faire déclasser en terrains privés et de les revendre à prix d'or.
"Les gens vont acheter un terrain qui vous appartient à 2450 francs le mètre carré. On se fait octroyer un bail. On s'organise pour le faire déclasser. Ils prennent ce titre foncier, ils l'amènent à la banque qui leur donne 1 million le mètre carré. Ils revendent à 1,5 million. C'est scandaleux !"
L'accaparement systématique du littoral au profit d'intérêts privés a également privé les citoyens de l'accès gratuit aux plages, jadis ouvertes à tous. "Quand on était jeunes, on allait nager au Téroubi. Aujourd'hui, vos enfants doivent payer 15 000 FCFA pour aller se baigner", a déploré Atépa.
Bien que partisan d'aménagements hôteliers encadrés sur la côte, le célèbre architecte prône un développement raisonné et concerté du littoral, citant l'exemple du Maroc qui a fait détruire 400 immeubles côtiers.
Ce moratoire sur les constructions marque un tournant dans la bataille menée par Atépa et d'autres défenseurs du littoral. Ils espèrent désormais un assainissement complet et durable pour restituer ce "patrimoine national" aux citoyens.
Pierre Goudiaby ATEPA, architecte : "Je suis contre les aménagements privés sur la corniche et je me réjouis du fait que le nouveau régime a arrêté toutes les constructions depuis avant-hier."
Extrait POINT DE VUE du dimanche 28 avril 2024
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Pour président du Club des Investisseurs du Sénégal, priorité doit être donnée à l'agriculture, créatrice d'emplois. Il propose des "autoroutes agricoles" avec l'Armée pour relancer ce secteur vital. Objectif : un million d'emplois agricoles
Dans l'émission dominicale "Point de Vue" du 28 avril 2024 sur la RTS, Pierre Goudiaby Atepa, entrepreneur chevronné et président du Club des Investisseurs du Sénégal, a lancé un vibrant plaidoyer pour un nouvel élan économique porté par le secteur privé national.
Pour M. Atepa, la priorité est de créer de la richesse en transformant les matières premières locales plutôt que de les exporter brutes. Des projets d'envergure sont sur les rails : route de l'acier et de l'aluminium, complexe pétrochimique, raffinerie d'or, aquaculture marine, etc. L'objectif ? Faire émerger enfin une économie forte et souveraine.
L'agriculture, gement d'emplois à ne pas négliger, est également au cœur de la vision de ce bâtisseur. Atepa prône une approche novatrice avec la mise en place d'"autoroutes agricoles" sur les entreprises routières, en partenariat avec l'Armée. Un million d'emplois dans ce secteur vital serait à la clé.
Deux autres chantiers prioritaires : la bonne gouvernance, via une lutte résolue contre la corruption, et la préservation du littoral, menacé par la marchandisation effrénée du domaine public maritime.
Message fort à l'endroit des nouvelles autorités : "Nous voulons être la locomotive du développement". Un appel qui semble avoir été entendu, puisque le président et son Premier ministre montrent leur ferme volonté de s'appuyer sur le dynamisme des investisseurs privés nationaux.