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23 novembre 2024
Développement
LA GRANDE BASCULE DES RÉSEAUX SOCIAUX
L'élection présidentielle américaine de 2024 a révélé une domination écrasante de la droite sur les réseaux sociaux, notamment via Truth Social et X. Les démocrates, autrefois maîtres du jeu en ligne, se retrouvent dépassés dans la bataille numérique
(SenePlus) - L’élection présidentielle américaine de novembre 2024 a mis en lumière un déséquilibre croissant sur les réseaux sociaux : les plateformes de droite, comme Truth Social ou X (anciennement Twitter), dominent désormais largement les débats politiques en ligne, laissant les démocrates en position de faiblesse.
Alors que les partisans de Donald Trump célébraient sa victoire sur des sites comme Truth Social, Gab et Parler, les démocrates peinaient à trouver des espaces comparables pour promouvoir leurs idées. Même les plateformes traditionnelles comme Facebook, Instagram et Threads de Meta, qui avaient autrefois joué un rôle central dans les discussions politiques, ont réduit leur visibilité des contenus politiques ces dernières années.
Un changement après le 6 janvier 2021
Cette situation découle de décisions prises par les géants technologiques après l’attaque du Capitole en janvier 2021. Facebook et Twitter avaient à l’époque suspendu les comptes de Donald Trump et d’autres figures d’extrême droite, ce qui avait poussé ces derniers à créer ou rejoindre des plateformes conservatrices. Ces nouveaux espaces, comme Truth Social lancé en 2022 par l’ancien président, ont permis à la droite de renforcer son audience et son influence en ligne.
Pendant ce temps, Meta s’est éloigné de la politique, en supprimant des outils de suivi de la désinformation et en dissolvant son équipe dédiée à l’intégrité des élections. Elon Musk, après avoir racheté Twitter et l’avoir rebaptisé X, a transformé la plateforme en un puissant outil de communication pour Donald Trump, notamment grâce à son propre compte très suivi.
Un impact visible sur l’élection
Le jour du vote, les publications de Donald Trump sur X et Facebook ont généré beaucoup plus d’engagement que celles de la vice-présidente Kamala Harris. Sur Facebook, le message le plus populaire de Trump a recueilli 160 000 “likes” contre seulement 18 000 pour celui de Harris. Sur Instagram, les écarts étaient encore plus marqués, avec 2,1 millions de “likes” pour Trump contre 569 000 pour Harris.
Ce décalage illustre l’ascendance des plateformes de droite et l’incapacité des démocrates à construire une infrastructure numérique équivalente. “Personne ne crée d’espace pour les partisans démocrates qui pourrait rivaliser avec ce que les plateformes actuelles font pour les causes républicaines”, a déclaré Phillip Walzak, consultant politique à New York.
Des alternatives émergent, mais trop tard
Certaines alternatives, comme Bluesky et Mastodon, ont tenté d’attirer les utilisateurs de gauche. Bluesky, lancé en février 2023, a vu son nombre d’utilisateurs atteindre 15 millions depuis l’élection. Cependant, ces plateformes n’ont pas encore la portée nécessaire pour compenser le désavantage démocrate sur les grandes plateformes.
Pour Joan Donovan, professeure à l’Université de Boston, la domination des réseaux sociaux par la droite est le résultat d’une stratégie délibérée et efficace visant à fusionner les idées conservatrices avec des espaces médiatiques spécifiques.
Alors que la droite consolide son emprise sur le débat numérique, les démocrates doivent repenser leur stratégie en ligne s’ils veulent réduire cet écart et mobiliser efficacement leurs partisans.
Pour en savoir plus, lisez l’article original de Sheera Frenkel dans le New York Times (17 novembre 2024).
L’ASSOCIATED PRESS ANNONCE UNE RÉDUCTION DE PERSONNEL DE 8 %
La baisse des revenus serait à l’origine de ces coupes, qui concerneraient potentiellement 121 salariés éligibles à un plan de départ volontaire. L’objectif affiché est d’éviter des licenciements secs
(SenePlus) - L’Associated Press (AP), l’une des principales agences de presse mondiale, a annoncé lundi une réduction de son personnel de 8 %. Ces coupes, qui passeront par des départs volontaires, s’inscrivent dans une stratégie visant à répondre aux mutations rapides de l’industrie des médias. Cette décision intervient seulement deux semaines après les élections de mi-mandat aux États-Unis, où l’agence a joué un rôle clé en annonçant les résultats électoraux dans tout le pays.
Dans un communiqué, AP a justifié ces mesures par la nécessité de répondre aux « besoins évolutifs de [ses] clients » tout en maintenant son statut d’agence de presse indépendante à grande échelle dans un contexte de transformation du secteur. Ces réductions affecteront aussi bien les équipes éditoriales que les services administratifs.
Selon une note adressée aux employés par le syndicat AP News Guild, la baisse des revenus serait à l’origine de ces coupes, qui concerneraient potentiellement 121 salariés éligibles à un plan de départ volontaire. L’objectif affiché est d’éviter des licenciements secs.
L’agence, une coopérative qui vend ses contenus à des organisations membres, fait face à une pression financière croissante. Plusieurs clients majeurs, comme Gannett (éditeur de USA Today) et McClatchy (The Sacramento Bee), ont abandonné les services d’AP cette année, ce qui a exacerbé ses difficultés économiques.
Malgré ces défis, l’Associated Press reste l’un des rares médias à maintenir une couverture véritablement mondiale, bien que des compressions successives aient réduit ses effectifs de correspondants internationaux. Ce contexte est d’autant plus complexe que les libertés de la presse sont de plus en plus menacées dans certaines régions du globe.
Ces ajustements interviennent après une augmentation temporaire des effectifs de l’agence pour couvrir les élections américaines, grâce à l’embauche de milliers de contractuels dédiés à l’analyse des résultats.
LES RESCAPÉS
Dans le tsunami Pastef qui a balayé le Sénégal, quelques îlots de résistance subsistent. Farba Ngom dans les Agnams et Adama Diallo à Gossas font figure de derniers mohicans de l'ancien régime
Face au tsunami Pastef, ils sont rares les responsables de l'ancienne majorité à avoir conservé leur bastion. Parmi les rescapés, les maires de Gossas Adama Diallo et des Agnams Farba Ngom sortent du lot.
Malgré le raz-de-marée du Pastef sur toute l'étendue du territoire, lui est resté roi incontesté dans son terroir, au niveau des Agnams (département de Matam). Lui, c'est Farba Ngom, l'un des rares dignitaires de l'ancien régime qui s'est battu sur le terrain durant toute la durée de la campagne, qui a sillonné les coins et recoins de son terroir pour aller convaincre les électeurs. À l'arrivée, il a su non seulement mobiliser sa base, mais aussi assurer une victoire sans bavure à son camp qui évite ainsi une humiliation dans ce qui était jusque-là considéré comme étant un ‘’titre foncier’’ de l'ancien président Macky Sall.
Député dans la législature sortante, Farba Ngom a ainsi beaucoup contribué dans la victoire de la coalition Takku Wallu Sénégal. Pourtant, il aurait bien pu croiser les bras comme la plupart des grands responsables de l'ancien parti présidentiel, parce qu'investi sur la liste nationale à une position a priori assez confortable (7e). Cette victoire permet à cette coalition de gagner deux députés de plus et de faire élire le maire de Matam Mamadou Mory Diaw et sa colistière.
Les trois montrent ainsi toute leur suprématie dans cette partie nord du pays où ils menaient une rude bataille face à leurs anciens frères, les transhumants qui avaient décidé de rejoindre le nouveau régime, après avoir passé parfois 12 ans aux côtés de l'ex-président.
Il ressort des tendances que la liste de l'ancien chef de l’État a également réussi à s'imposer au niveau de Ourossogui où le maire Moussa Bocar Thiam, proche de Farba, est lui aussi parvenu à résister à la razzia du Pastef, en contribuant à la victoire de sa coalition dans ce département très important de la région de Matam. Idem pour les frères Dia (Harouna et Daouda) dans le département de Kanel, mais aussi de la bande à xxxxxxxx au niveau du département de Ranerou.
À noter que certains milieux proches de Pastef revendiquaient jusqu'à hier la victoire à Podor et à Ourossogui où les résultats restent encore à confirmer.
Tahirou Sarr, principale révélation
Loin des terres du Fouta, l'autre grand rescapé de ces élections est le maire de Gossas Adama Diallo. Sans tambour ni trompette, l'homme s'est bâti une véritable carapace dans son terroir au niveau du centre du pays. Et si les gens du Fouta peuvent compter sur la caution personnelle de Sall, lui a toujours su compter sur lui-même. Pour les présentes élections, il n'était même pas parti sous la bannière de Takku Wallu. Alors que tous s'attendaient à un duel Pastef (victorieux de la présidentielle) contre Macky Sall, l'ancien DG de Petrosen Holding investi par Andu Nawle a démontré une fois de plus que c'est lui le roi de Gossas. À noter que depuis le régime Wade, M. Diallo s'impose comme le véritable homme fort dans ce département, où militait également l'ancien Premier ministre feu Mahammed Boun Abdallah Dionne. Qu'il soit dans l'opposition ou dans le pouvoir, il a toujours su résister aux nombreuses remises en cause de sa légitimité. À quelques exceptions près.
Grâce au score qu'il a réalisé dans son fief, sa tête de liste nationale Maguette Sène, un autre responsable de l'ancien régime, pourrait avoir des chances de devenir député grâce au plus fort reste. À signaler que lui aussi a su faire bonne figure dans son fief à Malicounda.
Les révélations
Ces élections législatives auront aussi permis de découvrir une nouvelle génération d'hommes politiques, dont le plus en vue restera sans nul doute Tahirou Sarr, leader de la coalition Les nationalistes Jël Linu Moom. Xénophobe pour certains, patriotes pour d'autres, Sarr a su imposer la thématique de la présence des étrangers, en particulier des Guinéens au cœur de la campagne. Et selon certaines tendances, il serait parmi les mieux placés pour convoiter un siège grâce au plus fort reste.
Dans tous les cas, député ou pas, l'homme aura réussi non seulement à promouvoir ses idées sur la gestion de la migration, mais aussi à se faire connaitre presque partout au Sénégal et au-delà de nos frontières. Cerise sur le gâteau, il aura même le privilège de pousser le Premier ministre à faire une sortie pour non seulement donner son avis sur cette thématique, mais aussi pour recadrer ses militants, principales cibles du leader nationaliste.
Outre Tahirou Sarr, il y a le maire de Mabo, Aliou Cissé alias ''Euliou'', qui aura également marqué les esprits et qui gagne à n'en pas douter une plus grande envergure au plan national. Connu sans doute dans son terroir où il a le privilège d'être maire, ce dernier, investi sur la liste Farlu de Moustapha Diop (ancien ministre) était un illustre inconnu sur le reste du territoire avant ces élections. À l'arrivée, on parlait plus de lui que bien des candidats considérés comme des ténors de l'arène politique. Même s'il n'a pu résister à la tempête Pastef, il est parvenu à se classer deuxième dans sa commune devant les grandes coalitions. Grâce à ses performances, sa liste est citée parmi les prétendants au plus fort reste.
MATAM LA FORTERESSE
Malgré l'effondrement de Benno et les ralliements spectaculaires de poids lourds locaux, le parti d'Ousmane Sonko n'a pas réussi à percer significativement. Les chiffres parlent d'eux-mêmes avec un écart de plus de 56 000 voix en faveur de Takku Wallu
82 654 voix pour Takku Wallu et 26 243 pour Pastef : le duel tant attendu n'a pas eu lieu dans la région de Matam. Les chiffres expriment clairement que le ‘’titre foncier’’ n'a pas changé de propriétaire. Malgré le renfort de grosses pointures comme Abdoulaye Sally Sall, maire de Nabadji Civol, de Me Malick Sall, ex-garde des Sceaux, entre autres, et l’éclatement du Benno, Pastef n'a pas réussi à dompter Matam la rebelle.
Ces élections anticipées confirment ce que tout le monde sait déjà. Ousmane Sonko est un empereur qui trône partout au Sénégal sauf dans la région de Matam. La 11e région continue de se refuser au leader du Pastef, même si elle commence timidement à se laisser séduire. À la dernière Présidentielle, Matam n'avait donné que 1 020 voix à la coalition DiomayePrésident et pour ces Législatives anticipées, elle a plus donné, sans tout donner : 26 243 voix sur les 315 863 inscrits. C’est Macky Sall qui continue de dicter sa loi dans cette partie du pays, depuis 2012.
Pourtant, pour beaucoup d’observateurs, ces élections législatives anticipées allaient être la bonne pour le Pastef, pour plusieurs raisons : Macky Sall a perdu le pouvoir, Benno Bokk Yaakaar n'existe plus, l’APR est au bord de l'implosion et le phénomène Sonko qui continue de faire tache d’huile. Mieux, au début de la campagne électorale, des responsables politiques de haut rang étaient venus grossir les rangs de Pastef. Il s'agit de Me Malick Sall, ancien ministre de la Justice, d’Abdoulaye Sally Sall, membre fondateur de l’Alliance pour la République, ancien ministre conseiller et actuel maire de Nabadji Civol, de l'inspecteur des impôts Djiby Sy de Oréfondé, du directeur des Routes Mamadou Camara, d’Aliou Sall, directeur de l'État civil… Mais au finish, Pastef a encore essuyé une défaite !
Des têtes de liste sans grande aura
Le choix des candidats de Pastef, dans le département de Matam notamment, était loin d’être une évidence. Faute de consensus local, Ousmane Sonko a tranché. Des choix qui ‘’ont fait grincer des dents’’, mais finalement acceptés. Cheikh Oumar Basse et Fatimata Diallo ont été retenus pour porter l’étendard des patriotes du département de Matam. Tous les deux sont originaires de Ourossogui. Cheikh Oumar Basse, fils du richissime diamantaire Yéro Basse, est un militant du Pastef de la première heure. Loin d’être une bête politique, il avait brigué la mairie de Ourossogui, sans succès. Son nom résonne plus ou moins hors de sa commune, parce qu’il est le fils de son père que par ses prouesses politiques. Fatimata Diallo est une inconnue dans le département, mais elle a le mérite d’être l'une des femmes les plus engagées de toute la région de Matam. Ces joutes électorales constituaient une première expérience pour elle.
L'apport ‘’insuffisant’’ des nouveaux venus
Quand Abdoulaye Sally Sall et Me Malick Sall avaient officialisé leur soutien au Pastef, beaucoup avaient pensé qu'au minimum, les communes de Nabadji Civol et de Ogo allaient tomber dans l’escarcelle du parti au pouvoir. Le premier a toujours remporté les locales dans sa commune et s'adjugeait des scores ‘’à la Soviétique’’. Le deuxième avait une dimension départementale. Il y a à peine quelques mois, il était même en duel avec Farba Ngom pour le contrôle du département de Matam. C’est dire le potentiel électoral qu’il avait. Mais il semble qu’ils soient partis sans leur base politique.
À Ogo-commune de l'ex-garde des Sceaux, le Pastef n'a pu récolter que 217 voix au moment où Takku Wallu a obtenu presque le quadruple. À Nabadji Civol, le maire n'a pas aussi réussi à faire gagner la liste de Sonko. À Orefondé, le leader Djiby Dieng, parti rejoindre le Pastef, a même été battu dans son bureau de vote. Aliou Sall de Doumnga Ouro Alpha n'a pas pesé lourd dans les résultats.
Abdoulaye Sally : ‘’C’est l'argent qui fait gagner à Matam.’’
Mais selon Abdoulaye Sally Sall, si le Pastef n'a pas gagné, c’est parce que les moyens étaient du camp de Takku Wallu. ‘’Pastef n'a pas gagné dans la région de Matam, parce que tout simplement, c’est l'argent qui a joué. Matam reste la seule région où pour gagner, il faut de l’argent. Pour ces élections, l'argent sale a circulé à merveille. Il y a eu un blanchiment d’argent que tout le monde a constaté. D’ailleurs, Ousmane Sonko l'a évoqué lors de son meeting à Matam et à Agnam. La politique est monétisée dans la région de Matam et le combat à présent est de démonétiser la politique ici’’, explique l'ancien conseiller spécial du président Macky Sall.
PAR ISMAILA MADIOR FALL
CES RÉSULTATS M'INSPIRENT TROIS RÉFLEXIONS
De quelque manière que le peuple veuille, l'essentiel est qu'il veuille. Le peuple sénégalais a, en cohérence et en continuité de mars 24, choisi la confluence des majorités parlementaire et présidentielle
Je remercie les populations des 11 communes du département de Rufisque pour leur accueil chaleureux pendant la campagne électorale.
J'adresse mes félicitations à la liste du Pastef. Si elle a triomphé, c'est le peuple sénégalais qui a gagné.
Ces résultats m'inspirent trois réflexions :
1. De quelque manière que le peuple veuille, l'essentiel est qu'il veuille. Le peuple sénégalais a, en cohérence et en continuité de mars 24, choisi la confluence des majorités parlementaire et présidentielle. Ce réflexe conservateur de la stabilité politique devrait, à la faveur de l'harmonisation (à 5 ans) de la durée des mandats du Président et des députés, être institutionnalisé par le réaménagement du calendrier républicain pour l'organisation de la présidentielle et des législatives concomitamment (comme c'était le cas de 1963 à 1988) ou à quelques jours de décalage. On aurait fait l'économie de 7 mois d'incertitudes politiques et de tension électorale.
2. La dimension personnelle du Premier ùinistre sur les résultats induit un changement dans le fonctionnement du régime politique. Inédit : celui qui a la faveur des électeurs n'est pas à la tête de la magistrature suprême. Dans un régime présidentiel, c'est une incongruité à corriger d'urgence par une conjugaison des recettes de l'ingénierie constitutionnelle et de l'art de gouverner. Il y va de l'harmonie au sein de l'exécutif et de la stabilité politique du pays. On rappelle que le Sénégal a un régime bi-représentatif où le scrutin présidentiel et le scrutin législatif sont d'égale dignité légitimante pour le pouvoir.
3. La disqualification judiciaire d’un des candidats favoris à l’élection présidentielle de mars 2024, et ses conséquences sur le fonctionnement du régime politique, ne doit-elle pas nous amener, pour l'avenir de notre démocratie, à nous inspirer de la jurisprudence d'il y' a quelques semaines de la Cour suprême des Etats-Unis ordonnant la suspension des poursuites judiciaires contre les candidats jusqu'après la présidentielle? Cette question ouvre, comme y invite la société civile, une perspective de toilettage consensuel des conditions d'éligibilité à la Présidence.
Un pays doit être instruit par sa propre histoire et parfois celle d'autres pays.
Que Dieu veille sur le Sénégal.
COP29, L'AFRIQUE EXIGE UN FINANCEMENT CLIMATIQUE ÉQUITABLE ET CONCRET
Pour les ministres africains chargés du financement de la lutte contre le changement climatique, la COP doit marquer un tournant, avec des résultats tangibles pour les pays vulnérables.
À l’occasion de la COP29, les ministres africains chargés du financement de la lutte contre le changement climatique ont exprimé leur inquiétude quant à l’inefficacité des engagements financiers passés et ont réclamé des actions concrètes pour répondre aux défis climatiques qui affectent le continent.
Les ministres de la Sierra Leone, de la Gambie, de la Zambie, du Nigeria et de l’Angola ont insisté sur la nécessité de réviser les mécanismes de financement pour que les pays développés honorent leurs promesses.
Jiwoh Abdulai, ministre de l’Environnement et du Changement Climatique de la Sierra Leone, a souligné que les pertes économiques dues aux événements climatiques extrêmes représentent entre 2 et 5 % du PIB des pays africains. Il a rappelé que les financements pour l’adaptation en Afrique subsaharienne, estimés entre 30 et 50 milliards de dollars par an, doivent être fournis de manière juste. « Il ne s’agit pas de dons, mais d’une dette climatique qui doit être payée », a-t-il déclaré.
Rohey John, ministre gambienne, a affirmé que les pays vulnérables, responsables de peu des émissions mondiales, ne peuvent continuer à souffrir des conséquences du changement climatique sans compensation adéquate. Elle a aussi exprimé son scepticisme face aux 100 milliards de dollars promis dans les années précédentes, soulignant qu’ils n’ont pas produit les résultats attendus.
Le ministre zambien, Mike Elton Mposha, a appuyé cette demande, soulignant que les pays africains, épuisés par leurs ressources limitées, ne peuvent continuer à financer eux-mêmes la lutte contre un problème dont ils sont les moins responsables.
Enfin, Balarabe Abbas Lawal, du Nigeria, a rappelé que les pays développés, qui ont historiquement contribué à la pollution, doivent désormais financer l’adaptation et la transition énergétique des pays vulnérables.
Les ministres ont conclu en insistant sur le fait que la COP29 doit produire des résultats concrets et ne pas se contenter de promesses vides. Ils ont appelé à un financement climatique transparent, efficace et adapté aux réalités africaines, afin de permettre à l’Afrique de faire face à ses défis climatiques de manière durable.
par Oumou Wane
SONKO : LA VICTOIRE ABSOLUE !
Qui a peur de Sonko à la primature ? L’éloigner de l’action gouvernementale ressemblerait plus à vouloir précipiter sa retraite politique. Le pays a besoin aux manettes d’un président ambitieux et clairvoyant et d’un Premier ministre entreprenant
Qui a dit que le pays était désuni ? Au vu du raz-de-marée de la victoire annoncée d’Ousmane Sonko, tête de liste charismatique du Pastef aux législatives, il semble même que le Sénégal n’est pas plus divisé que n’importe quelle démocratie du monde. Tout compte fait, en dehors de quelques attitudes minoritaires qui focalisent l’attention des médias et éreintent le public, notre République fait même exception grâce à la bonne organisation du processus électoral et à la maturité du peuple sénégalais et de ses dirigeants.
Dès dimanche soir, les principales figures de l'opposition ont reconnu leur défaite face à une victoire aussi nette qu’incontestable qui fait de Pastef la première force politique du pays.
D’ailleurs, près de sept mois après l’investiture de Bassirou Diomaye Faye à la tête du Sénégal, et la nomination d’Ousmane Sonko au poste de Premier ministre, c’est de la clarification politique dont il est question aujourd’hui. Ce « carton plein » et cette large victoire aux élections législatives, vont permettre une recomposition en profondeur du paysage politique du pays, car les partis traditionnels de gauche et de droite sont lourdement défaits. Pour l’analyste politique Babacar Ndiaye, « Ces élections marquent l’effacement d’une classe politique qui a fait son temps ».
Cette situation laisse carte blanche au duo Diomaye-Sonko, pour imposer ses politiques et lui ouvre un boulevard pour faire appliquer son Projet. Cela facilitera indiscutablement sa tâche, mais cela accroît aussi les attentes de « rupture » que le Premier ministre et le président sénégalais promettent depuis leur arrivée au pouvoir.
En faisant déferler sur l’Assemblée nationale, une vague Pastef et en lui offrant une majorité absolue, le peuple attend désormais de son exécutif des solutions pour une économie en croissance, une amélioration des conditions de vie dans la justice sociale et la sécurité.
Plus que jamais, le pays a besoin aux manettes d’un président ambitieux et clairvoyant et d’un Premier ministre, en la personne de Ousmane Sonko, audacieux et entreprenant.
Pourtant, dès le lendemain des élections, un certain microcosme qui se croit « autorisé », comme un seul homme, s’empresse de suggérer à Sonko d’aller présider l’Assemblée nationale pour éviter une dualité au sommet de l’État. Que nenni ! Le sacre de Sonko aux législatives lui ouvre toutes les latitudes. Qui a peur de Sonko à la primature ? Vouloir l’éloigner de l’action gouvernementale, ressemblerait plus à vouloir précipiter sa retraite politique.
À travers cette élection, le peuple sénégalais a confirmé la confiance placée dans le projet du Pastef pour un programme de "rupture", basé sur la "souveraineté économique" du pays.
Les chantiers de réformes, en particulier sur l’emploi, les institutions, la souveraineté alimentaire ou bien encore la lutte anti-corruption vont pouvoir s’engager et souhaitons-le, donner au plus vite des résultats.
En priorité, le Parti des patriotes peut se targuer d’être le champion de la jeunesse qui croit en son programme de changement.
C'est ainsi, je l’espère, forts de leur engagement pour un Sénégal juste, libre et prospère que les jeunes Sénégalais, cesseront de perdre leur vie sur des bateaux de fortune pour s’exiler à l’étranger
Oumou Wane est présidente Citizen Media Group-africa7.
COP 29, DAKAR APPELLE À UN RENFORCEMENT DU FONDS SPÉCIAL SUR LES PERTES ET PRÉJUDICES
Le but recherché, selon Daouda Ngom, est d’’’aller vers une transition juste, équitable et résiliente, tout en donnant une rémunération adéquate aux transactions carbone venant des pays en développement par la fixation d’un prix plancher.
Bakou, 19 nov (APS) – Le Sénégal appelle à un renforcement du Fonds spécial sur les pertes et préjudices et invite toutes les parties à la mobilisation pour des décisions fortes sur le financement climatique, a déclaré, mardi, le ministre sénégalais de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom.
M. Ngom intervenait ainsi à l’occasion du haut segment ministériel de la 29 e session de la Conférence des parties (COP29) de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Cette conférence, qui se déroule (11-22 nov) à Bakou, en Azerbaïdjan, est dédiée cette année à la finance climatique, un des piliers de l’action climatique mondiale.
‘’Nous comptons sur son renforcement durant cette session dédiée à la finance climatique’’, a souligné Daouda Ngom, lors de cette rencontre à laquelle ont pris part plusieurs délégations ministérielles de pays membres.
Il a indiqué que ‘’le Sénégal invite toutes les parties à la mobilisation pour des décisions fortes sur un financement climatique adéquat et accessible, basé sur la subvention conséquente pour l’adaptation, les pertes et dommages (…)’’.
Le but recherché est d’’’aller vers une transition juste, équitable et résiliente, tout en donnant une rémunération adéquate aux transactions carbone venant des pays en développement par la fixation d’un prix plancher’’, a-t-il précisé.
Il estime que ‘’cet accompagnement pour permettre aux pays à faibles capacités d’adaptation de rester dans le concert des nations donnera plus d’impulsion collective pour l’engagement global de la neutralité carbone d’ici 2050’’.
Adopté lors de la COP 28 à Dubaï, le Fonds pertes et dommages est conçu pour répondre aux pertes et dommages irréversibles subis par les pays dits en développement en raison des impacts du changement climatique. Il est évalué à environ 812 milliards de dollars.
Daouda Ngom a souligné que l’adoption du Fonds spécial sur les pertes et préjudices a germé comme une lueur d’espoir pour de nombreux pays impactés par les effets extrêmes du changement climatique.
En guise d’exemple, il a relevé que le Sénégal a mobilisé, ces derniers mois, via son budget, plus de 30 milliards de francs CFA, pour minimiser les pertes liées aux inondations et accompagner les sinistrés, tout en faisant face à des pertes d’habitats et d’infrastructures le long de ses 718 km de côte.
Il a rappelé que ‘’les pays en développement sont désormais soumis à l’obligation de planifier un développement socioéconomique inclusif et durable avec des investissements pouvant être annihilés par un événement climatique extrême’’.
‘’Nos pays sont obligés de s’endetter pour faire face à des pertes et des préjudices, qui adviennent régulièrement. Cette situation n’est pas juste et doit être corrigée dans la nouvelle décision sur la finance’’, a-t-il encore souligné. Il estime que ‘’l’heure est à l’action’’ avec des financements accessibles et simples.
‘’Les financements et leur accessibilité doivent être simples et rapides pour la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau National (CDN), des Plans nationaux d’Adaptation (PNA) et des autres initiatives visant à renforcer la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la lutte contre les pertes et dommages climatiques’’, a-t-il suggéré.
Le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique a relevé que le chemin parcouru de Rio 92 à Bakou est long, parsemé de défis. Mais il se réjouit de voir que ces trente-trois années d’endurance ‘’nous persuadent que la crise climatique devra être gérée dans l’épreuve de conjonctures’’.
Il a appelé l’Humanité ”à agir vite et bien”, pour ne laisser en rade aucun pays. ‘’L’avenir radieux que nous voulons et la survie de l’espèce en dépendent’’, a-t-il soutenu.
LES VÉRITÉS D'ALMAMY WANE
Le mérite de Pastef, c’est d’avoir réussi à convaincre les Sénégalais sur la possibilité d'un autre Sénégal. Le fait d’avoir réduit l’ancien, « Tout-Puissant » Macky Sall à une tête de liste en campagne sur son téléphone relève de l’exploit - ENTRETIEN
Alors que Donald Trump vient de retourner à la Maison Blanche et que les BRICSs’affirment de plus en plus comme une force alternative du sud global face à l’hégémonie occidentale, le Sénégal vote ce week-end pour les élections législatives déclenchées par le président de la République BassirouDiomaye Faye. Occasion de questionner un écrivain qui s’exprime peu. Il a arpenté les méandres de la Françafrique en compagnie de l’ancien Président de Survie François Xavier Verschave, plongé sa plumedans les convulsions politiques du Sénégal, Almamy Mamadou Wane s’est retiré un peu du monde médiatique après la parution de sa dernière poésie sociale : le secret des nuages paru en 2018. Roundup à tire d’aile d’une actualité dans un monde où comme l’effet papillon, tout est lié.
Kirinapost :Vous vous faites discret depuis un certain temps. Parfois les poètes gardent le silence ?
Almamy Mamadou Wane : J’ai observé avec joie, l’évolution de notre pays où l’humain, revient de plus en plus au centre du jeu politique malgré les soubresauts et les complots de toutes sortes. La poésie, est une « arme » contre les certitudes établies et elle permet de ramener le goût pour l’Homme c’est-à-dire un peu de lucidité dans un monde de la terreur. Nous avons connu la terreur au Sénégal sous Macky Sall.
Les cris de la jeunesse ont enfin été entendus. Une jeunesse, dont le courage et la détermination, ont permis le triomphe sur l’imposture et la servilité du dernier françafricain. Ce n’était pas un exploit intellectuel, mais un combat historique, avec ses martyrs, porté par une jeunesse décidée à changer son destin bridé, depuis les indépendances.
Kirinapost : Comment voyez-vous l’arrivée de Pastef au pouvoir justement ?
Almamy Mamadou Wane: C’est une chance pour le pays tant les hommes politiques qui se sont succédés au sommet de l’État, ont montré leurs limites dans la gestion des affaires du pays. En réalité, depuis l’alternance en 2000, des politiciens professionnels se sont illustrés par leur capacité à organiser la captation des ressources de l’État. On entre en politique pour s’enrichir et de façon plus pernicieuse pour rationaliser la pauvreté, sans oublier au passage d’enrichir toutes sortes d’investisseurs étrangers au mépris de nos lois et règlements, en toute impunité. Le duo Sonko-Diomaye, porte cette aspiration populaire pour plus de justice et surtout pour une autre façon de faire de la politique. Le mérite de Pastef et de ses dirigeants, c’est d’avoir réussi à convaincre les Sénégalais sur la possibilité de construire un autre Sénégal souverain et prospère où la bonne gestion des affaires publiques, ne serait pas une sorte de mirage électoraliste.
Kirinapost : Le parcours d’Ousmane Sonko mérite bien une cuisine non ?
Almamy Mamadou Wane : C’est un parcours hors-norme qui mérite une analyse profonde, car son ascension politique, coïncide avec l’éveil du peuple sénégalais et les fulgurantes mutations d’un monde devenu dangereux, à tout point de vue. De par sa posture politique, il rompt avec l’entre soi politique sénégalais, avec ses usages et ses fausses ambitions pour un Sénégal pour tous. On perçoit chez lui, un amour pour le pays et pour le peuple sénégalais.
Le fait d’avoir réduit l’ancien, « Tout-Puissant », président Macky Sall à une tête de liste qui fait campagne sur son téléphone, relève de l’exploit. La reddition des comptes a fait son effet. Sa stratégie pour permettre la victoire de Bassirou Diomaye Faye à l’élection présidentielle dont il était exclu, est un fait politique inédit. Le Premier ministre Ousmane Sonko, est aussi l’un des rares hommes politiques sénégalais à dénoncer ouvertement les relations asymétriques qui nous lient à l’Europe. Ce pan important, de notre longue errance économique et politique, était laissé jusqu’ici à des spécialistes et à quelques rares journalistes.
Kirinapost : Nous allons vers une recomposition politique. Comment la voyez-vous ?
Almamy Mamadou Wane : C’est une recomposition inexorable à ce stade. Elle tétanise les partisans de l’ancien régime et ses alliés. La violence qui en découle, constitue l’argument de certains politiciens professionnels qui occupent l’espace politique depuis longtemps sans changer le quotidien des Sénégalais. Les partis dans leur version classique, sont devenus au fil du temps les réservoirs d’un immobilisme qui se réfugie souvent dans la péroraison politicienne et qui accorde peu d’intérêt à l’électeur. Les élections législatives du 17 novembre, consacreront la fin de la recomposition politique qui a commencé en 2019. Deux camps distincts s’affrontent désormais, celui de la rupture systémique prônée par le duo Faye-Sonko et celui de l’immobilisme concussionnaire le plus rétrograde. L’avenir de la relation Sonko-Diomaye est intrinsèquement lié à la gestion bonne ou mauvaise des « victimes » de la recomposition politique. À mon sens, l’unité nationale dépendra aussi de la viabilité de la relation Sonko-Diomaye, car nous sommes dans une période difficile pour le pays. Les défaits de la recomposition politique ne manqueront pas de jouer la carte du « double guichet ». La rupture avec l’ancien système de prédation doit être totale. Il faut espérer, que la révolution citoyenne du 24 mars, avec l’élection du President Faye, soit complétée au soir du 17 novembre par une large victoire du camp des Patriotes.
Kirinapost :Avec feu François Xavier Verschave, vous avez écrit il y a près de 30 ans sur la gouvernance, la souveraineté et la Françafrique. Qu’est-ce qui fait que tout ça n’est audible que maintenant ?
AlmamyMamadouWane: Je pense qu’il fallait un temps de maturation, aussi, il n’y avait pas assez d’hommes politiques et d’intellectuels pour porter le combat. Certains ont considéré qu’il y avait plus de coups à prendre que de promotions.
Il est vrai que nous avions débattu longtemps de ces choses-là devant les tribunaux, car cela perturbait le « confort » de certains hommes politiques en France et en Afrique. C’était un discours révolutionnaire longtemps criminalisé. Nous avions semé des graines et le résultat est pour le moins intéressant et ce n’est qu’un début…
Kirinapost : L’avenir du Sénégal est dans la CEDEAO ou dans l’AES ?
Almamy Mamadou Wane : C’est une question à laquelle il est difficile de répondre. L’avenir du Sénégal est dans une Afrique unie et solidaire. Une Afrique qui regarde le monde avec lucidité, sans angélisme, sans complexe aucun et en toute connaissance de cause. Le Sénégal ne peut échapper à ses obligations historiques et géographiques. Il ne peut survivre artificiellement en feignant d’ignorer, les mutations en cours dans son environnement immédiat. Aujourd’hui, les relations internationales, se fondent sur des rapports de force de plus en plus aiguisés, avec une lourde tendance pour la guerre qui est redevenue, l’argument le plus usité. La diplomatie, semble figée au moment où les institutions internationales semblent disqualifiées. C’est un moment inquiétant et détonnant. Il faut souhaiter la réhabilitation du courage en politique au détriment du pessimisme largement partagé et entretenu par la terreur.
Kirinapost :Assiste-t-on à la fin de la francafrique ?
Almamy Mamadou Wane : Au fil du temps, elle a accumulé les défaites et cela va continuer.
Tout ce qui sera mis en oeuvre pour conduire les pays africains vers la bonne gouvernance, qui implique une gestion rationnelle des ressources naturelles et l’État de droit, contribuera de facto à l’empêcher de nuire. La françafrique, émanation du néocolonialisme, préfère toujours avoir à faire à une « élite » servile, souvent médiocre et non patriote qui montre sa capacité à organiser la mise en coupe réglée du continent. Le destin de la françafrique est, paradoxalement, entre les mains des Africains. Il appartient aux Africains, d’y mettre un terme. Ma conviction est que nous allons dans le bon sens et qu’il n’y aura pas plus de mise à jour du système d’exploitation …
Kirinpost : La victoire et le retour de Trump au pouvoir ? Cela vous inspire quoi ?
Almamy Mamadou Wane : Étrange monde dans lequel nous vivons. L’homme « décrié » a fini par l’emporter contre toute attente. À vrai dire, ce sont les citoyens américains qui ont choisi de le porter à la maison blanche par rapport à un programme bien déterminé. Il aura beaucoup de mal à recoller les morceaux dans un pays divisé et peut-être que cette mission difficile l’empêchera de faire la guerre ici ou là. Plus sérieusement, les fractures au sein de la société américaine, sont préoccupantes et les charmes d’un souverainisme étriqué, pourront, à moyen terme, avoir des conséquences économiques désastreuses dans le monde.
Kirinapost : Quid des BRICS qui s’affirment de plus en plus ?
Almamy Mamadou Wane : L’arrivée des BRICS, avec ses conséquences géopolitiques et géostratégiques, marque la fin d’un monde unipolaire. Cette période que nous vivons est aussi importante et décisive que celle qui a précédée la chute du mur de Berlin. C’est un moment aussi qui correspond à une volonté partagée d’émancipation sur le continent africain. Malgré tout cela, l’avenir semble incertain alors que nous vivons les conséquences désastreuses du passé.
Kirinapost : Nous sommes en pleine biennale. La culture est essentielle pour le renouveau africain
Almamy Mamadou Wane : La culture doit revenir au centre de nos politiques publiques. Le Sénégal a la particularité et la chance d’être à un niveau international qui ne correspond pas à sa capacité de production et d’échange. C’est par la culture, cette autre richesse naturelle, que l’Afrique pourra retrouver son chemin afin de contribuer à ré-humaniser le monde. C’est à sa portée car malgré les multiples agressions anciennes et contemporaines, l’Afrique a su faire preuve de résilience et de courage en arborant une arrogante jeunesse…
PAR Cheikh Guèye
LE GRAND SAUT
Le pays entre dans une ère nouvelle où la jeunesse devra incarner le changement par son travail et son éthique. Les trois années à venir, libérées du cycle électoral, s'annoncent comme une période cruciale
Le silence du peuple qui choisit, les premiers résultats, les tendances lourdes, les félicitations et les célébrations marquées par l'humilité et la gravité devant le défi qui se présente devant le régime de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko.
Ils ne suffiront pas pour engager et réussir tous les changements attendus par le pays et sa jeunesse. Celle-ci doit constituer le moteur par sa mobilisation, sa détermination, son éducation, sa formation, son culte du travail, son sens de l'éthique.
On ne sera pas un pays développé du jour au lendemain. Cela prendra des dizaines d'années, mais des grands progrès peuvent être réalisés à moyen terme. Des conditions sine qua non : une cohésion sociale retrouvée, une pacification de l'espace politique, des réformes hardies dans le domaine de la gouvernance politique, un combat sans répit contre la gangrène de la corruption.
Trois ans de repos électoral ! Quel pied ! Tous, fermons là et travaillons nak !