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28 novembre 2024
Femmes
L’ACCUSE NIE ET EXIGE UN TEST ADN
Samba Aly Séne risque gros. Accusé d’avoir violé à plusieurs reprises puis engrossé sa fille adoptive, il a catégoriquement nié les faits qui lui sont reprochés
Samba Aly Séne risque gros. Accusé d’avoir violé à plusieurs reprises puis engrossé sa fille adoptive, il a catégoriquement nié les faits qui lui sont reprochés. Mieux, il a même exigé un test ADN pour se tirer d’affaires. Il a ainsi bénéficié d’une liberté provisoire et son dossier est renvoyé au 15 novembre prochain.
C’est en l’absence de la mère de la victime que le prévenu aurait violé sa fille adoptive. Durant les grandes vacances, D.D s’était rendue à Touba, chez sa grande sœur, Kadidiatou Kandé. Cette dernière a constaté la grossesse de sa petite sœur, avant de chercher à savoir qui en est le pére.
Sans hésiter, DD indexa son père adoptif comme l’auteur de sa grossesse. Acculé par sa femme, Samba Aly Sène réfute les accusations, soutenant qu’il est prêt à faire un test Adn. Face au juge des flagrants délits de Dakar, la victime a comparu avec son fils qui est une copie conforme du prévenu. Devant l’assistance, D.D a expliqué dans les moindres détails sa mésaventure.
Selon elle, les faits se sont produits en avril 2017, lorsque sa mère était partie à Mbirkilane. A l’époque, elle avait 13 ans. « J’étais dans ma chambre lorsque mon père est venu me proposer d’aller me coucher sous la moustiquaire. Sans arrière-pensée, je l’ai suivi. Couchée, il m’a forcé à entretenir des rapports sexuels avec lui, avant de me menacer de mort, au cas où je le dirai à ma mère.
Le lendemain, il m’a réveillé pour que je refasse la chambre. Ensuite, il m’a demandé de ne pas aller à l’école. La nuit quand je me suis préparée à aller me coucher dans ma chambre, il m’a ordonné à le rejoindre encore dans la moustiquaire. Il a abusé de moi une deuxième fois. La troisième fois qu’il a réitéré son acte, j’ai informé ma maman à son retour, mais elle n’a pas réagi», raconte t elle.
Selon toujours la victime, son père l’a traumatisée. « Il me privait de sortir pour jouer avec mes amies. J’ai eu peur de lui », détaille-t-elle.
Le prévenu a fait dans la dénégation. Agé de 63 ans, polygame et père de 4 enfants, Samba Aly Sène soutient qu’à chaque fois que sa femme était absente, c’est lui qui faisait la cuisine pour D. Diop qui ne savait pas le faire. « Je n’ai jamais entretenu de rapports sexuels avec elle. Je suis prêt à faire un test ADN. Ce jour-là, je lui ai dit d’aller se coucher dans la cour, sous la moustiquaire car la chambre était chaude et il y avait des moustiques. Je n’ai pas abusé d’elle. Je l’avais menacée parce qu’elle fréquentait trop les garçons. J’avais même avisé sa mère afin qu’elle veille à ses fréquentations», a-t-il expliqué.
L’avocat de la défense a estimé que seul le test ADN pourrait élucider cette affaire. « Le tribunal va prendre ses responsabilités de le mettre en liberté provisoire pour qu’on puisse faire le test Adn au bébé de la partie civile», souligne-t-il. Estimant que l’enfant a des traits avec le prévenu, la robe noire indique que seul l’ADN pourrait faire jaillir la vérité. Au finish, le Tribunal a accordé une liberté provisoire au prévenu. Ainsi, le dossier est renvoyé au 13 novembre prochain.
LE CONGAD ARME LES FEMMES
Le Conseil des organisations non gouvernementales d’appui au développement œuvre pour une meilleure implication des femmes dans la mise en œuvre de l’agenda 2030.
Le Conseil des organisations non gouvernementales d’appui au développement œuvre pour une meilleure implication des femmes dans la mise en œuvre de l’agenda 2030. A travers son Réseau genre et développement, le Congad a réuni une cinquantaine de plénipotentiaires d’organisation de promotion féminine du Sénégal, afin de renforcer leurs capacités sur le suivi de l’agenda 2030. Ce consortium d’Ong entend accroitre le niveau d’information et de participation de ces dernières dans le cadre de la mise en œuvre et du suivi des Objectifs de développement durable (Odd).
A ce propos, précise Amacodou Diouf, président du Conseil d’administration du Congad, «il fallait que le Sénégal, à travers sa Société civile et en rapport avec son gouvernement, puisse travailler à renforcer les capacités des femmes à pouvoir développer des engagements dans le cadre du suivi des Odd qui portent le destin du monde. C’est pour cela que nous avons tenu à organiser cet atelier à la suite d’autres ateliers qu’on a tenus dans le processus de suivi des Odd.
Nous voulons faire de telle sorte que nous disposions d’information capitale dans le cadre de la préparation de la revue annuelle que nous faisons sur le suivi des Odd, afin d’avoir au moins un document de contribution par rapport au document national ; mais également disposer partout au Sénégal d’une voix des Odd et qu’il y ait un dispositif décentralisé qui prenne en charge la problématique du suivi des Odd. En effet, il s’agit de lutter contre la pauvreté, de lutter contre les inégalités».
Les Odd ont été adoptés en septembre 2015 par 193 pays membres des Nations unies dont le Sénégal, à la suite des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd). Ils constituent, selon les experts, «un plan d’action pour la paix, l’humanité, la planète et la prospérité, nécessitant la mise en œuvre de partenariats multiacteurs. Ils ambitionnent de transformer nos sociétés en éradiquant la pauvreté et en assurant une transition juste vers un développement durable d’ici 2030. Le principe des Odd est de ne laisser personne en rade dans sa mise en œuvre et son suivi, notamment les populations les plus vulnérables». C’est pourquoi, estime Ciré Lô, «le renforcement de l’engagement des femmes dans ce processus est important».
Car pour le directeur de Cabinet du ministère de la Femme,de la famille,dugenre et de la protection des enfants, «si l’objectif est d’arriver en 2030 à des sociétés ouvertes, pacifiques et inclusives, les femmes ont un rôle importantày jouer à côté des hommes.
Donc, il est important de les outiller dans le portage des objectifs et des enjeux, mais également dans la bonne lecture des indicateurs et de l’ensemble des obstacles qui peuvent gêner cette évolution». Les communications au cours de cet atelier de deux jours, porteront sur, entre autres, la présentation des Odd et du cadre harmonisé de suivi des indicateurs...
"ILS NE CONNAISSENT PAS NOTRE SOUFFRANCE"
Elles sont une petite trentaine en grève et habitent hors ou aux portes de Paris. Elles viennent du Sénégal, du Mali ou du Congo et sont chargées de faire le ménage dans les 700 chambres de l’hôtel depuis 2, 5 ou 10 ans
Bondy Blog |
Latifa Oulkhouir |
Publication 27/08/2019
En grève depuis mi-juillet pour l'amélioration de leurs conditions de travail, les femmes de chambre de l'hôtel Ibis Batignolles ne comptent rien lâcher. On vous raconte l'histoire de Mama N'Diaye, femme de chambre gréviste et avec elle celui de leur combat et de leur quotidien.
Cela fait plus de cinq semaines qu’elles occupent le devant de l’hôtel Ibis imposant et gris des Batignolles. Elles sont là chaque jour entre 9h et 17h environ. Elles ont installé une petite table sur laquelle trônent une caisse de solidarité, des tracts en français et en anglais à en-tête de la CGT, quelques poêles dont elles se servent comme cymbales et une sono qui crache, entre autres, un tube du chanteur ivoirien DJ Kerozen. « Tous ceux qui ont gagné sont des gens qui ont bataillé », clame-t-il. La bande son est choisie.
Une grande partie des femmes de chambre de l’hôtel sont en grève et il est difficile de ne pas les entendre. Demandez aux agents de sécurité à l’entrée ou aux touristes qui entrent et sortent de l’hôtel toute la journée. Parmi leurs seize revendications : une diminution de la cadence, un arrêt des mutations et l’embauche des salariés de la sous-traitance STN par l’hôtel Ibis Batignolles.
Métier : femme de chambre
Elles sont une petite trentaine en grève et habitent hors ou aux portes de Paris. Elles viennent du Sénégal, du Mali ou du Congo et sont chargées de faire le ménage dans les 700 chambres de l’hôtel depuis 2, 5 ou 10 ans. Parmi elles, il y a Mama N’Diaye. Elle fait partie de ceux que l’on appelle pudiquement « travailleurs pauvres » dans les rapports économiques ou les médias. Mais elle fait surtout partie des ces femmes que l’on croise tous les jours même sans les voir. Elles nettoient les bureaux, refont les lits, aseptisent les toilettes. Et ont une histoire.
Mama N’Diaye a 40 ans, elle habite Montreuil et est arrivée en France en décembre 1995. Elle a commencé à travailler en 1996. Elle faisait des tresses. Puis est devenue gouvernante à Saint-Mandé, chez des particuliers. Elle le dit avec fierté. Elle a aussi fait de la garde d’enfants, de personnes âgées. Elle a été animatrice dans des écoles. Elle rappelle qu’elle, son métier, c’est aide-soignante mais « il n’y avait pas beaucoup de places au concours ». Elle est devenue femme de chambre car c’est plutôt facile de trouver une place. « C’est un métier où l’on ne chôme pas ». Avant l’Ibis Batignolles, où elle est arrivée grâce à une amie, elle avait travaillé dans deux autres hôtels.
Je ne suis pas une machine
Cela fait maintenant dix ans qu’elle officie là, dans ce gigantesque hôtel qui est un des plus grands de la chaîne. Et l’année qui vient de s’écouler n’a pas été simple. Mama N’Diaye a eu une tendinite qui l’a obligée à rester chez elle durant plusieurs semaines avant de reprendre à mi-temps. Un mi-temps thérapeutique, sa tendinite ayant été reconnue comme maladie professionnelle. « Les draps que l’on change, les vitres que l’on nettoie, les poussières, tout ça jusqu’à ce que nos muscles, ça n’aille plus ». Au lieu des 21, Mama N’Diaye ne fait donc plus que 9 à 10 chambres en trois heures. Mais elle se bat pour les autres et leur cadence à réduire. Aujourd’hui, elle est à 3 chambres et demi à l’heure, les femmes de chambres réclament un passage à 2 chambres et demi à l’heure. Faire une chambre en 17 à 20 minutes, c’est impossible selon elle. « Enlever les serviettes et les draps sales, mettre les produits, aérer, passer l’aspirateur, la serpillière. Tout ça, ça prend du temps, rappelle-t-elle.Je ne suis pas une machine. »« Le problème aussi, c’est qu’il y a des filles ici, qui font jusque 50 chambres par jour et on ne leur paie jamais les chambres supplémentaires ou on leur propose de poser des jours. Ils profitent trop de nous. »
Elle raconte également comment le travail l’a épuisée à l’époque où avant de venir travailler à l’hôtel, aux alentours de 9h, elle se levait à 4h, prenait le premier métro pour se rendre à la Défense et faire le ménage dans les bureaux entre 7h et 8h. « J’ai arrêté car j’ai eu des problèmes de tension, je ne dormais pas assez ». Ce rythme-là, certaines autres femmes de chambre le tiennent encore pour des raisons financières. En moyenne, une femme de chambre perçoit une rémunération comprise entre 800 et 1100 euros.
Mama N’Diaye fait partie des femmes de chambre que le sous-traitant STN veut muter dans un autre hôtel, à Marne-la-Vallée. « Ils me disent que je leur fais perdre de l’argent car je ne fais plus que 9 chambres mais c’est le médecin du travail qui m’a dit ça ». C’est la troisième des revendications des femmes de chambre : « arrêt des mutations des salariées partiellement inaptes et des mutations non justifiées de manière générale ».
6 semaines de grève et une détermination intacte
La femme de chambre remarque que la situation s’est détériorée depuis l’arrivée du sous-traitant STN il y a trois ans et analyse la situation de manière simple et lucide : « eux, ils ne connaissent pas notre souffrance, et ils se disent qu’on est des Africains et qu’on ne connaît rien à part l’argent, mais ici on est dans un pays de droits et de loi ».
Ce jour-là, leurs délégués étaient en réunion de négociation. Lorsque des membres de la STN apparaissent, les femmes de chambre les accueillent à coups de « STN voleurs » ou « STN dégage ». Aucun accord n’a pour l’instant été trouvé. « Et toi, qui va payer ton loyer ? » s’interrogent les femmes entre elles et en riant.
Leur inquiétude n’a aucune prise sur leur détermination. « On va jusqu’au bout, même si on doit rester là jusqu’en 2022, on va jusqu’au bout, on est déterminés quoi ». Le rire dans lequel Mama N’Diaye a dit cette phrase ne laisse aucune place au doute. « Si je travaille, si je me bats, c’est pour mes enfants de 12 et 19 ans et ils me soutiennent ».
Les finances et la santé de Mama N’Diaye sont un peu trop fragiles pour se permettre des vacances. Ça fait 6 ans qu’elle n’est pas allée au Sénégal. Elle et son mari travaillent pourtant et lui aussi la soutient, « il fait à manger quand je rentre et que je suis trop fatiguée. Ce travail, ça rend KO ».
Les femmes de chambre de l’Ibis Batignolles entrent dans leur sixième semaine de grève, sans que rien ne semble les déstabiliser, pas même la devanture grise du Pôle Emploi situé juste en face de l’entrée de l’hôtel. « Il y a des gens qui sont en haut, qui ne nous aiment pas et qui disent qu’on ne va pas gagner mais rien ne peut nous arrêter ».
Sur le sol, devant l’hôtel, des milliers de petits confettis rectangulaires « faits maison ». Les grévistes ont patiemment découpé des dizaines de magazines aux ciseaux. Une autre idée, s’il en fallait une, de leur détermination.
CHEZ LES LAYÈNES, ON SE MARIE À 5000 FRANCS
Une des principales confréries islamiques soufies du pays, les Layènes se distinguent de leurs coreligionnaires par certaines pratiques dont les mariages collectifs entre adeptes
Une des principales confréries islamiques soufies du Sénégal, les Layènes se distinguent de leurs coreligionnaires par certaines pratiques dont les mariages collectifs entre adeptes. Célébrées annuellement lors de la ‘’ziarra’’ (renouvellement d’allégeance) au Khalife général (guide de la confrérie), ces unions sont contractées par plus d’une centaine en un après-midi et sur la base d’une dot symbolique de 5000 FCFA.
En ce samedi, jour de la ‘’ziarra’’ à l’actuel Khalife général des Layènes, Abdoulaye Thiaw Laye, l’union de 132 couples est un des temps forts de l’évènement. Les mariages sont prévus comme d’habitude sur la Grand-Place de sable fin de Yoff- Diamalaye, quartier jouxtant la mer et un des fiefs des Layènes.
Peu après 17 heures, le muezzin lance l’appel à la prière et un homme annonce à la foule recueillie que les nouvelles mariées recevront leurs dots, peu après la prière de ‘’takussaan’’. Pourtant, cette année, une petite entorse a été faite à la cérémonie : compte tenu du grand nombre d’unions à célébrer, des mariages ont été scellés un peu plus tôt dans la journée.
Abdoulaye Mbengue qui est venu demander la main d’une fille pour son frère absent, a pu en profiter et il est tout heureux. « Moi aussi, c’est là où j’ai trouvé ma première épouse. Je me prépare pour une deuxième», lance-t-il fièrement avant d’exhiber l’attestation de mariage de son frangin délivrée par l’imam de la grande mosquée de Yoff Layène.
Mamadou Laye Sène, membre du dahira (groupe d’adeptes) layène de Thiaroye-sur-mer, voit, lui, dans cette tradition instaurée par Seydina Limamou Laye, (1843-1909, le fondateur de la confrérie) un moyen de lutter contre la dépravation des mœurs. Pour Sène, il s’agit là également d’une preuve de « sagesse » de la part de son guide qui permet aux jeunes de s’éviter des maladies incurables comme le sida.
Tout en acquiesçant, Abdourahmane Thiaw Laye, secrétaire général des Fédérations des dahiras layènes du Sénégal, rappelle que leur guide n’a fait que revaloriser « une sunna du prophète Muhammad (PSL) ». « Nous la (sunna) revivifions à l’occasion de cette ziarra à travers des séances foraines où l’on marie les célibataires, les divorcés, les veufs et les veuves », ajoute-t-il.
Le responsable précise en outre que les mariages sont contractés selon les quatre conditions fixées par l’islam : le consentement des personnes à marier, l’approbation du tuteur de la femme, la présence de deux témoins et le versement de la dot à la femme.
En plus des 5000 FCFA versés à la mosquée, une somme pareille est prévue pour la dot. Elle est calculée sur la base de la valeur du quart du dinar retenu « entre 4500 et 5000 FCFA ».
Après cette dot symbolique, le nouvel époux peut, s’il le désire et en a les moyens, donner une substantielle enveloppe à son épouse. Certes « la femme mérite même un milliard. Mais il y a un hadith qui dit que le mariage qui reçoit la dot la plus petite a plus de baraka », souligne Abdourahmane Thiaw Laye, rappelant que l’année dernière 132 couples avaient également été unis.
Autre pratique enseignée par « Baye Laye » (surnom de Seydina Limamou Laye) : dès sa naissance, une fille peut être donnée en mariage, suivant les préceptes islamiques. Toutefois à sa majorité, on la consultera pour savoir si elle veut ou non l’époux qu’on lui a choisi. En cas de réponse négative, le mariage est annulé et la dot remboursée à l’époux ou à sa famille.
Dans ces genres de mariage, les parents du marié font tout pour que ça marche en assurant un « suivi » régulier des rapports entre les conjoints. « On essaie de responsabiliser le garçon en lui faisant savoir que celle-ci est son épouse. On lui donne des cadeaux pour qu’il aille les lui remettre », explique sous le couvert de l’anonymat un homme bien au fait des mariages collectifs.
Rappelant que le prophète Mohammad (PSL) avait épousé Aicha lorsqu’elle avait 6 ans, il informe que beaucoup personnes voyant que les Layènes perpétuent cette pratique ont tendance aujourd’hui à marier très tôt leurs enfants ou leurs petits-enfants.
Tout en combattant les dangers du célibat et la pression sociale, ces mariages brisent certains préjugés de la société sénégalaise où les ‘’castés’’ (griots ou autres forgerons) ne peuvent s’unir qu’avec les femmes de leur rang.
Dans l’optique de bannir cela, les Layènes cultivent l’humilité chez leurs adeptes en les obligeant durant les cérémonies religieuses à se vêtir de blanc (percale, en particulier), à se faire appeler du même nom de Laye et à s’accroupir à même le sol.
"LA RENGAINE SUR LA COLONISATION ET L'ESCLAVAGE EST DEVENUE UN FONDS DE COMMERCE"
L’écrivaine franco-sénégalaise, Fatou Diome, s’exprime sans filtre sur son enfance, l’immigration, le féminisme, ou la pensée « décoloniale » qui a le don de l’irriter…
Le Monde Afrique |
Coumba Kane |
Publication 25/08/2019
Fatou Diome écrit comme elle parle, avec fougue et sensibilité. Que ce soit dans ses romans ou dans ses prises de paroles publiques, l’auteure franco-sénégalaise use avec habileté de cette langue piquante qui frôle parfois la satire. Dans son premier roman à succès, Le Ventre de l’Atlantique (éd. Anne Carrière, 2003), elle donnait la parole à cette jeunesse sénégalaise piégée dans le désir d’Europe et ses mirages tragiques. Les œuvres de Fatou Diome offrent aussi une voix aux femmes, héroïnes du quotidien quand les maris migrent (Celles qui attendent, éd. Flammarion, 2010) ou disparaissent tragiquement, comme dans son nouveau roman, Les Veilleurs de Sangomar (éd. Albin Michel), en librairie le 22 août.
Installée à Strasbourg depuis vingt-cinq ans, Fatou Diome observe et critique sa société d’origine et son pays d’accueil. En vingt ans de carrière, elle a publié une dizaine de romans, de nouvelles et un essai remarqué en 2017, Marianne porte plainte ! (éd. Flammarion), véritable pamphlet contre les discours identitaires, racistes, sexistes et islamophobes. Dans cet entretien, Fatou Diome s’exprime sans filtre sur son enfance aux marges, l’immigration, le féminisme, ou la pensée « décoloniale » qui a le don de l’irriter…
D’où vient votre nom, Diome ?
Fatou Diome Au Saloum, région située sur la côte sud du Sénégal, les Diome sont des Sérères-Niominkas, des Guelwaar. Il est dit que ce peuple était viscéralement attaché à sa liberté.
Pourtant, écrivez-vous dans Le Ventre de l’Atlantique, votre nom suscitait la gêne à Niodior, votre village natal…
Oui, car je suis née hors mariage d’un amour d’adolescents. A cette époque, j’étais la seule de l’île à porter ce nom car mon père est d’un autre village. Enfant, je ne comprenais pas pourquoi la simple prononciation de mon nom suscitait le mépris. J’ai compris plus tard que ce sentiment de gêne diffuse que je ressentais autour de moi venait du fait que j’étais supposée être « l’enfant du péché ».
Cette ostracisation était d’autant plus injuste que l’idée « d’enfant illégitime » n’existait pas chez les Sérères animistes jusqu’au milieu du XIXe siècle et la domination des religions monothéistes. Jusque-là, au contraire, avoir un enfant des fiancés avant le mariage était le meilleur moyen de s’assurer que le prétendant était fertile. C’était même une tradition dans l’aristocratie sérère notamment, où la lignée était matrilinéaire. « Domou Djitlé », qui signifie « enfant illégitime », est une expression wolof, qui n’existe pas en sérère.
Comment enfant affrontiez-vous cette marginalisation ?
En renonçant à ceux qui me calomniaient. Cette indépendance m’est venue des conseils de mon grand-père maternel, un marin qui, dans l’Atlantique, devait sans cesse trouver des solutions. Je l’accompagnais souvent en mer. Quand le vent soufflait trop fort et que je pleurais, il me lançait : « Tu crois que tes pleurs vont nous ramener plus vite au village ? Allez, rame ! » C’est une leçon que j’ai retenue : les jérémiades ne sauvent de rien.
A quel moment vous êtes-vous réappropriée votre nom ?
A l’école. L’instituteur, qui était lui-même marginalisé car étranger, m’a expliqué le sens du diome : la dignité. C’était énorme ! La « bâtarde du village » était donc la seule à s’appeler dignité ! (Rires)
Et puis un jour, j’ai rencontré mon père. C’était un homme adorable, un sculptural champion de lutte ! Ma mère avait eu de la chance d’aimer cet athlète magnifique ! Porter son nom est une fierté. Je suis le fruit d’un amour absolu, un amour souverain qui n’a demandé nulle permission aux faux dévots.
Etre une enfant illégitime, c’était aussi risquer de ne pas survivre à la naissance…
Oui et je dois la vie sauve à ma grand-mère maternelle, qui m’a accueillie au monde, dans tous les sens du terme. C’est elle qui a fait la sage-femme. Elle aurait pu m’étouffer à la naissance comme le voulait la tradition, mais elle a décidé de me laisser vivre et de m’élever. Elle me disait souvent que je n’étais pas illégitime mais légitimement vivante, comme tout enfant.
Cette jeune grand-mère vous a allaitée. Quelle fut votre relation avec elle ?
Très forte. Elle était et restera ma mamie-maman. Jusqu’à sa mort, je l’appelais Maman. Enfant, je dormais avec elle. Plus tard, j’insistais pour faire la sieste avec elle lors de mes visites. Comme un bébé, je gardais une main sur sa poitrine. Ma grand-mère, j’en suis convaincue, était la meilleure mère possible pour moi. Pardon pour l’autre dame…
Votre mère…
Oui. Avec elle, j’avais étrangement une relation de grande sœur. Et plus tard, je l’ai prise sous mon aile car j’étais plus combative et plus indépendante qu’elle. J’ai choisi ma vie, elle non. Et c’est pour cette raison que j’ai dit dans Le Ventre de l’Atlantique que « j’écris, pour dire et faire tout ce que ma mère n’a pas osé dire et faire ». Elle a par exemple subi la polygamie, une maladie que je n’attraperai jamais.
Qu’aviez-vous à dire quand vous avez commencé à écrire à 13 ans ?
Ecrire était une nécessité. Il me fallait comprendre pourquoi, par exemple, telle tante me câline devant mes grands-parents puis me traite de « bâtarde » en leur absence. L’écriture s’est imposée à l’âge de 13 ans, lorsque j’ai quitté le village pour poursuivre mes études en ville. Pour combler ma solitude, je noircissais des cahiers. Une fois, j’ai même réécrit Une si longue lettre de Mariama Bâ. Dans ma version vitaminée, les femmes n’étaient plus victimes de leur sort, mais bien plus combatives. J’aime celles qui dansent avec leur destin, sans renoncer à lui imposer leur tempo.
Vous épousez ensuite un Alsacien et vous vous installez à Strasbourg. En France, vous découvrez une autre forme de violence, le racisme. Comment y avez-vous survécu ?
En m’appropriant ce que je suis. J’ai appris à aimer ma peau telle qu’elle est : la couleur de l’épiderme n’est ni une tare ni une compétence. Je sais qui je suis. Donc les attaques des idiots racistes ne me blessent plus.
Etre une auteure reconnue, cela protège-t-il du racisme ?
Reconnue ? Non, car la réussite aussi peut déchaîner la haine. On tente parfois de m’humilier. C’est par exemple ce policier des frontières suspicieux qui me fait rater mon vol car il trouve douteux les nombreux tampons sur mon passeport, pourtant parfaitement en règle. Ou ce journaliste parisien qui me demande si j’écris seule mes livres vus leur structure qu’il trouve trop complexe pour une personne qui n’a pas le français comme langue maternelle. Ou encore cette femme qui, dans un hôtel, me demande de lui apporter une plus grande serviette et un Perrier… Le délit de faciès reste la croix des personnes non caucasiennes.
La France que vous découvrez à votre arrivée est alors bien éloignée de celle de vos auteurs préférés, Yourcenar, Montesquieu, Voltaire…
Cette France brillante, je l’ai bien trouvée mais on n’arrête pas de la trahir ! Il faut toujours s’y référer, la rappeler aux mémoires courtes. Cette France, elle est bien là. Seulement, les sectaires font plus de bruit. Il est temps que les beaux esprits reprennent la main !
Qui la trahit, cette France ?
Ceux qui lui font raconter le contraire de ce qu’elle a voulu défendre. Pour bien aimer la France, il faut se rappeler qu’elle a fait l’esclavage et la colonisation, mais qu’elle a aussi été capable de faire la révolution française, de mettre les droits de l’homme à l’honneur et de les disperser à travers le monde. Aimer la France, c’est lui rappeler son idéal humaniste. Quand elle n’agit pas pour les migrants et les exploite éhontément, je le dis. Quand des Africains se dédouanent sur elle et que des dirigeants pillent leur propre peuple, je le dis aussi. Mon cœur restera toujours attaché à la France, et ce même si cela m’est reproché par certains Africains revanchards.
Vous vivez en France depuis 1994. Les statistiques officielles démontrent la persistance de discriminations en matière de logement ou de travail contre notamment des Français d’origine africaine dans les quartiers populaires. Que dites-vous à ces jeunes Noirs ?
Qu’ils prennent leur place ! Vous savez, au Sénégal, un jeune né en province aura moins de chance de réussir que celui issu d’une famille aisée de la capitale. La différence, c’est qu’en France, cette inégalité se trouve aggravée par la couleur. Ici, être noir est une épreuve et cela vous condamne à l’excellence. Alors, courage et persévérance, même en réclamant plus de justice.
Cette course à l’excellence peut être épuisante quand il faut en faire toujours plus…
Si c’est la seule solution pour s’en sortir, il faut le faire. Partout, la dignité a son prix. On se reposera plus tard, des millénaires de sommeil nous attendent.
Vous avez suivi une formation en lettres et philosophie à l’université de Strasbourg avec un intérêt particulier pour le XVIIIe siècle. Que pensez-vous des critiques portées par le courant de pensée « décoloniale » à l’égard de certains philosophes des Lumières ?
Peut-on éradiquer l’apport des philosophes des Lumières dans l’histoire humaine ? Qui veut renoncer aujourd’hui à L’Esprit des lois de Montesquieu ? Personne. Les Lumières ont puisé dans la Renaissance, qui s’est elle-même nourrie des textes d’Averroès, un Arabe, un Africain. C’est donc un faux débat ! Au XVIIIe siècle, la norme était plutôt raciste. Or Kant, Montesquieu ou Voltaire étaient ouverts sur le monde. Ils poussaient déjà l’utopie des droits de l’homme. On me cite souvent Le Nègre du Surinam pour démontrer un supposé racisme de Voltaire. Quel contresens ! Ce texte est une ironie caustique. Voltaire dit à ses concitoyens : « C’est au prix de l’exploitation du nègre que vous mangez du sucre ! »
Par ailleurs, chez tous les grands penseurs, il y a souvent des choses à jeter. Prenez l’exemple de Senghor. Sa plus grande erreur d’emphase et de poésie fut cette phrase : « L’émotion est nègre, la raison hellène. » Cheikh Anta Diop, bien qu’Africain, était un grand scientifique quand Einstein était doté d’une grande sensibilité. Cette citation est donc bête à mourir, mais devons-nous jeter Senghor aux orties ?
On constate tout de même une domination des penseurs occidentaux dans le champ de la philosophie par exemple…
Certaines choses sont universelles. Avec Le Vieil Homme et la mer, Hemingway m’a fait découvrir la condition humaine de mon grand-père pêcheur. Nous Africains, ne perdons pas de temps à définir quel savoir vient de chez nous ou non. Pendant ce temps, les autres n’hésitent pas à prendre chez nous ce qui les intéresse pour le transformer. Regardez les toiles de Picasso, vous y remarquerez l’influence des masques africains…
Vous estimez donc que le mouvement de la décolonisation de la pensée et des savoirs, porté par un certain nombre d’intellectuels africains et de la diaspora, n’est pas une urgence ?
C’est une urgence pour ceux qui ne savent pas encore qu’ils sont libres. Je ne me considère pas colonisée, donc ce baratin ne m’intéresse pas. La rengaine sur la colonisation et l’esclavage est devenue un fonds de commerce. Par ailleurs, la décolonisation de la pensée a déjà été faite par des penseurs tels que Cheikh Anta Diop, Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor ou encore Frantz Fanon. Avançons, en traitant les urgences problématiques de notre époque.
A l’échelle de la longue histoire entre l’Afrique et l’Occident, ce travail de décolonisation de la pensée, débuté il y a quelques décennies, n’est peut-être pas achevé ?
Je pense, comme Senghor, que nous sommes à l’ère de la troisième voie. Nous, Africains, ne marchons pas seulement vers les Européens ; eux ne marchent pas que vers nous. Nous convergeons vers la même voie, la possible conciliation de nos mondes. La peur de vaciller au contact des autres ne peut vous atteindre quand vous êtes sûr de votre identité. Me concernant, ce troisième millénaire favorise la rencontre. Je sais qui je suis, je ne peux pas me perdre en Europe car, non seulement je récite mon arbre généalogique, mais je séjourne régulièrement dans mon village.
Après tous les efforts de Senghor, Césaire, Fanon, en sommes-nous encore à nous demander comment nous libérer de l’esclavage et de la colonisation ? Pendant ce temps, où nous stagnons, les Européens envoient Philae dans l’espace… L’esclavage et la colonisation sont indéniablement des crimes contre l’humanité. Aujourd’hui, il faut pacifier les mémoires, faire la paix avec nous-mêmes et les autres, en finir avec la littérature de la réactivité comme le dit si bien l’historienne Sophie Bessis.
Cette histoire dramatique, loin d’être un chapitre clos, continue pourtant de marquer le présent des Africains et les relations avec d’anciennes puissances coloniales…
Pour moi, il y a plus urgent. La priorité, c’est l’économie. Faisons en sorte que la libre circulation s’applique dans les deux sens. Aujourd’hui, depuis l’Europe, on peut aller dîner à Dakar, sans visa. Le contraire est impossible ou alors le visa vous coûtera le salaire local d’un ouvrier. Pourquoi attendre une forme de réparation de l’Europe, comme un câlin de sa mère ? Pourquoi se positionner toujours en fonction de l’Occident ? Il nous faut valoriser, consommer et, surtout, transformer nos produits sur place. C’est cela l’anticolonisation qui changera la vie des Africains et non pas la complainte rance autour de propos tenus par un de Gaulle ou un Sarkozy.
On sent que ce mouvement vous irrite…
Je trouve qu’il y a une forme d’arrogance dans cette injonction et cette façon de s’autoproclamer décolonisateur de la pensée des autres. C’est se proclamer gourou du « nègre » qui ne saurait pas où il va. Je choisis mes combats, l’époque de la thématique unique de la négritude est bien révolue.
Votre roman Le Ventre de l’Atlantique (2003) a été l’un des premiers à aborder le thème de la migration vers l’Europe. Que dites-vous à cette jeunesse qui continue de risquer sa vie pour rejoindre d’autres continents ?
Je leur dirai de rester et d’étudier car, en Europe aussi, des jeunes de leur âge vivotent avec des petits boulots. Quand je suis arrivée en France, j’ai fait des ménages pour m’en sortir, après mon divorce. J’ai persévéré malgré les humiliations quotidiennes et les moqueries au pays.
Si je suis écrivain, c’est parce que j’ai usé mes yeux et mes fesses à la bibliothèque. J’ai toujours écrit avec la même rigueur que je nettoyais les vitres. Aux jeunes, je dirai que l’école a changé ma vie, elle m’a rendue libre.
La tentation est grande de partir vu le manque d’infrastructures dans de nombreux pays africains. Comment rester quand le système éducatif est si défaillant ?
La responsabilité revient aux dirigeants. Ils doivent miser sur l’éducation et la formation pour garder les jeunes, leur donner un avenir. Il faudrait que les chefs d’Etat respectent plus leur peuple. Il n’y a qu’à voir le silence de l’Union africaine face au drame des migrants. Quand les dirigeants baissent la tête, le peuple rampe.
Quel regard portez-vous sur le durcissement de la politique migratoire européenne ? Dernier acte en date, le décret antimigrants adopté par l’Italie qui criminalise les sauvetages en mer…
L’Europe renforce sa forteresse. Mais qui ne surveillerait pas sa maison ? Les pays africains doivent sortir de leur inaction. Pourquoi n’y a-t-il pas, par exemple, de ministères de l’immigration dans nos pays ? C’est pourtant un problème majeur qui touche à l’économie, la diplomatie, la santé, la culture. Si l’Afrique ne gère pas la situation, d’autres la géreront contre elle. Elle ne peut plus se contenter de déplorer ce que l’Europe fait à ses enfants migrants.
Vous avez écrit sur la condition féminine, le rapport au corps de la femme au Sénégal et la fétichisation dont vous avez été victime en France en tant que femme noire. Vous sentez-vous concernée par le mouvement #metoo ?
Je comprends ce combat, mais je considère qu’Internet n’est pas un tribunal. Les femmes doivent habiter leur corps et leur vie de manière plus souveraine dans l’espace social et public. Il faut apprendre aux jeunes filles à s’armer psychologiquement face aux violences, par exemple le harcèlement de rue. Il faut cesser de se penser fragiles et porter plainte immédiatement en cas d’agression.
La lutte contre les violences faites aux femmes revient aussi aux hommes…
En apprenant aux femmes à habiter leur corps, à mettre des limites, on leur apprend aussi à éduquer des fils et des hommes au respect. Le féminisme, c’est aussi apprendre aux garçons qu’ils peuvent être fragiles, l’agressivité n’étant pas une preuve de virilité, bien au contraire. Me concernant, malgré la marginalisation à laquelle j’ai été confrontée, je ne me suis jamais vécue comme une femme fragile, ni otage de mon sexe, mes grands-parents m’ayant toujours traitée à égalité avec les garçons.
Vous sentez-vous plus proche du féminisme dit universaliste ou intersectionnel ?
Je me bats pour un humanisme intégral dont fait partie le féminisme. Mon féminisme défend les femmes où qu’elles soient. Ce qui me révolte, c’est le relativisme culturel. Il est dangereux d’accepter l’intolérable quand cela se passe ailleurs. Le cas d’une Japonaise victime de violences conjugales n’est pas différent de celui d’une habitante de Niodior ou des beaux quartiers parisiens brutalisée. Lutter pour les droits humains est plus sensé que d’essayer de trouver la nuance qui dissocie. Mais gare à la tentation d’imposer sa propre vision à toutes les femmes. L’essentiel, c’est de défendre la liberté de chacune.
MANSOUR FAYE DÉTERMINÉ À RÉUSSIR L’OPÉRATION ’’VILLE PROPRE’’
Le maire de la ville de Saint-Louis, Mansour Faye, a exprimé la détermination de la commune à rendre la ville propre, conformément à l’opération ‘’Sénégal propre’’
Saint-Louis, 24 aout (APS) - Le maire de la ville de Saint-Louis, Mansour Faye, a exprimé la détermination de la commune à rendre la ville propre, conformément à l’opération ‘’Sénégal propre’’ lancée par le président Macky Sall, malgré ‘’les quelques résistances notées dans la gestion des ordures ménagères depuis la collecte jusqu’au déchargement au centre d’enfouissement’’.
‘’Malgré tout, la commune reste plus que déterminée à faire face et vaincre les résistances et en appelle aux populations pour une appropriation de ces initiatives ville propre, afin que la ville tricentenaire soit parmi les villes les plus propres du Sénégal’’, a-t-il insisté.
Le maire de la ville s’exprimait lors du lancement de l’opération ‘’Clean Day’’ au niveau de la Langue de Barbarie. Selon le maire, la ville fait face à ‘’un défaut en termes de disponibilité de logistiques lourdes’’ mais, précise-t-il, ‘’les ressources humaines sont là et, par rapport au moyens financiers, la commune fait de son mieux’’.
Il a aussi insisté sur la conscientisation des populations, parce que, selon lui, ‘’c’est seul avec l’implication des populations, à travers les conseils de quartier, les associations communautaires de base, les jeunes et les femmes que la commune peut réussir cet objectif de rendre la ville propre, pour un ‘’cadre de vie sain et adéquat’’.
L’édile de la ville a relevé que ‘’sans l’implication des populations, tout effort sera vain car, c’est avec leur engagement et leur détermination, que l’on peut atteindre l’opération ‘’Clean Day’’ et rendre la ville propre’’.
‘’L’occupation anarchique est érigée sur la berge de Goxu Mbathie et Guet Ndar et (…) il faut nécessairement mettre fin à cela, car des arrêtés seront pris et des mesures de sanctions suivront par rapport aux récidivistes, à la suite de vastes campagnes de sensibilisation’’, avertit le maire.
MODE A
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COMMENT S'HABILLER APRÈS LA PLUIE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Notre animatrice, Fatou Bintou Dionne a rencontré quelques dakarois afin de comprendre les motivations vestimentaires de chacun en cette période d'hivernage où toute la capitale ou presque patauge dans les eaux
Fatou Bintou Dionne et Youssouf Ba |
Publication 22/08/2019
Après la pluie, le beau temps. Mais à Dakar, les populations pateaugent souvent dans les eaux pluviales. C'est le cas aujourd'hui pour les citoyens qui ont été obligé d'adopter un nouveau accoutrement pour aller au travail. Comment s'habiller à Dakar après la pluie ? Notre animatrice vedette, Fatou Bintou Dionne, est allée à la rencontre des dakarois pour comprendre leur choix vestimentaire en cette période d'hivernage.
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LA MORT DU BOULANGER ET LE NOUVEAU PLAN D’ACTIONS DE "AAR LI NU BOKK" EN UNE
Dakar, 21 août (APS) – Les quotidiens reçus mercredi à l’APS se font largement écho des conclusions de l’autopsie du corps du boulanger Amar Mbaye et du nouveau plan d’actions de la plateforme "Aar li nu bokk".
’’Meurtre du boulanger Amar Mbaye, ce que révèle l’autopsie’’, affiche en Une Walfadjri. Ces résultats de l’autopsie réalisée ce mardi à l’hôpital Aristide Le Dantec de Dakar, font état ‘’d’un traumatisme cervico-facial avec fractures multiples, hémorragie interne et externe de grande abondance’’.
La famille du jeune boulanger mort dans la nuit de vendredi à samedi à Thiès portera plainte contre X, a annoncé son père. ‘’Cette plainte n’a rien à voir avec l’auto-saisine du procureur’’, a-t-il précisé. Mafatim Mbaye s’adressait à la presse devant la maison mortuaire au quartier Niéti Kadd, après l’inhumation de son fils Amar Mbaye dans l’après-midi au cimetière Madocki de la cité du rail.
‘’Nous allons porter plainte contre X’’, a dit Mafatim Mbaye, relevant que cette plainte ne dénote pas un manque de confiance à l’égard de la justice. ‘’En remettant les résultats de l’autopsie au procureur, tout à l’heure, il nous avait dit qu’il s’était déjà autosaisi. Notre plainte sera déposée auprès du procureur et de la gendarmerie’’, a précisé le sexagénaire.
Pour le quotidien Source A, ‘’la thèse de l’accident se confirme’’ d’après l’autopsie et les témoignages de conducteurs de moto-jakarta interrogés par la Police.
Evoquant la mort tragique du motocycliste, Le Quotidien affiche en Une : ‘’Tension sur les rails’’. Amar Mbaye a été inhumé mardi au cimetière Madocki de la cité du rail, souligne le journal, faisant état d’affrontements avec les forces de l’ordre malgré l’appel au calme.
Le Quotidien ajoute aussi que le policier Makha Diop alias ‘’El Capo’’, mis en cause dans cette affaire, a confié dans un groupe WhatsApp n’avoir rien à voir avec le meurtre du jeune Amar.
Selon Vox Populi, ‘’+El Capo+ brise le silence’’. ‘’Personne ne vous montrera ma présence sur les lieux parce que je n’étais pas là-bas’’, a-t-il dit sur la messagerie WhatsApp.
Le nouveau plan d’actions de la plateforme "Aar li nu bokk" pour ‘’une gestion transparente des ressources naturelles du pays’’ est au cœur de la livraison des quotidiens.
Ladite plateforme a annoncé mardi un nouveau plan d’action "La Plateforme citoyenne Aar Li Nu Bokk informe les Sénégalaises et Sénégalais qu’elle lancera, à compter de cette semaine, son nouveau plan d’action pour intensifier le combat pour le traitement diligent du scandale du pétrole et du gaz et la mise en place de mécanismes pour garantir la transparence dans la gestion de ces ressources’’, a-t-elle indiqué, dans un communiqué.
Selon L’As, ‘’Aar li nu bokk déterre la hache de guerre pour la transparence dans la gestion du pétrole et du gaz’’.
"Aar li nu bokk" a été mise sur pied à la suite des allégations de corruption présumée contenues dans un reportage de la BBC et visant Aliou Sall, frère du chef de l’Etat Macky Sall, dans le cadre des contrats pour l’exploitation du pétrole et du gaz découverts ces dernières années au Sénégal.
‘’La guerre total’’, selon Enquête, soulignant que la plateforme ‘’va intensifier la lutte pour la protection des ressources naturelles du Sénégal’’. Elle prévoit des conférences publiques, des forums, des rassemblements périodiques, des concerts et des marches partout dans le pays.
Le Témoin s’intéresse à la ‘’crise’’ au Parti démocratique sénégalais (PDS) et se demande si Oumar Sarr a ‘’’l’étoffe pour diriger la fronde’’. La presse a relayé ces derniers jours que des réunions se tiennent régulièrement chez Oumar Sarr depuis qu’Abdoulaye Wade a remanié le Secrétariat national de sa formation politique.
Le dernier réaménagement opéré au PDS par son Secrétaire général national Abdoulaye Wade suscite des grincements de dents. De nombreux responsables ont dénoncé cette nouvelle configuration qui fait la part belle à des figures proches de Karim Wade, qui occupe le poste de Secrétaire général-adjoint chargé de l’Organisation, de la modernisation et de l’élaboration des stratégies politiques.
Dans sa livraison du jour, Le Soleil annonce que l’Etat va accompagner les producteurs face au déficit pluviométrique.
LE SÉNÉGAL VICE-CHAMPIONNE D'AFRIQUE DE BASKET
Comme en 2017 au Mali, les Lionnes ont courbé l’échine devant le Nigeria (55-60), dimanche soir à Dakar Arena de Diamniadio, en finale de l’Afrobasket
Dans une salle comble, le Sénégal met le bleu de chauffe dès le premier quart temps. La première possession des Lionnes est transformée en panier par la meneuse Binetou Diémé sur une pénétration dont elle a le secret. Le Nigeria élabore avec succès un jeu favorisant des décalages sur les côtés. Et sur la ligne des lancers francs, les D’Tigress se montrent aussi adroites. Malgré des points de Ndèye Sène et d’Oumou Khaïry Sarr, le Nigeria remporte ce quart temps (10-14).
Léna Niang lance parfaitement le Sénégal dans le deuxième quart en réussissant deux tirs primés. Mais les Lionnes ont des carences dans le repli défensif. Le Nigeria en profite pour prendre le large sur des actions supersoniques rondement menées. Et la plupart du temps, Kalu, la meneuse des D’Tigress se charge de servir ses coéquipières dans d’excellentes conditions. A la mi-temps, le score est de 24-32 en faveur du Nigeria.
Le Sénégal entre poussivement dans le troisième quart temps. Les Lionnes ne contestent pas avec hargne les shoots de leurs adversaires. Au fil du match, le Nigeria affiche une efficacité clinique sur les tirs à trois points pour garder son avance. Peu inspirées, certaines joueuses de la team Sénégal à l’instar de Ndèye Sène perdent une kyrielle de ballons d’attaque.
Au moment de démarrer le quatrième et dernier quart temps, le Sénégal est toujours mené par le Nigeria (37-48). Crispées, les Lionnes peinent à effacer l’ardoise. Un panier à deux points plus une faute subie par Mame Marie Sy redonne de l’espoir au public. Astou Traoré l’imite aussitôt en bon capitaine. La fin de la partie est marquée par un chassé croisé. Dans le money time, aucune des deux sélections ne lâche rien.
Finalement, ce sont les D’Tigress qui ont les nerfs plus solides pour gagner au forceps cette rencontre palpitante de bout en bout (55-60). En lever de rideau, le Mali a décroché la médaille de bronze grâce à sa victoire contre le Mozambique (54-66).
par Yaye Fatou Sarr
MARIAMA BA, ELLE S'APPELAIT!
La lecture du roman, Une si longue lettre, nous suffit tant comme héritage car nous retrace le parcours d'une dame respectueuse et respectable qui sait s'imposer et cela dignement malgré les péripéties de la vie
Célébrons cette dame pleine de grâce, pleine de culture, écrivaine, femme africaine, femme noire.
Célébrons cette dame en ce jour d'anniversaire de son décès et pour toujours. Elle a su porter très haut le flambeau de femme engagée, sénégalaise et africaine en général.
Mariama Ba, féministe assumée nous a encouragé à porter les combats des femmes que nous sommes. Elle a su traduire en écrits et en paroles le vécu de tant de femmes africaines entre rejets, inégalités, souffrances, peines, combats, etc.
Elle a su donner du courage, assez de courage pour permettre à des générations après de poursuivre son combat.
Oh oui! Je n'étais pas encore née ce 17 Août 1981 quand elle nous laissait orphelines mais ma fierté n'en est que plus grande et ma conviction encore plus forte.
La lecture du roman, Une si longue lettre, nous suffit tant comme héritage car nous retrace le parcours d'une dame respectueuse et respectable qui sait s'imposer et cela dignement malgré les péripéties de la vie.
Peut être que de là ou elle est, elle nous observe fière que le combat soit porté par des générations qui ne l'ont connue que par ses écrits mais certainement elle se demande pourquoi depuis les choses n'ont pas changé.