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28 novembre 2024
Femmes
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QUAND MIMI TOURÉ REPREND SARKOZY SUR LA FÉCONDITÉ EN AFRIQUE
L'ancien président français a estimé vendredi que la fécondité élevée des femmes africaines impacterait négativement l’environnement car la planète est déjà sur-occupée. Des propos que la patronne du CESE a démonté avec humour
La présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) a recadré l'ex-Président français Nicolas Sarkozy lors de l'Université d'été du patronat marocain à Casablanca.
Tout est parti d'une remarque "impertinente" de Nicolas Sarkozy sur le dérèglement démographie qui, selon lui, serait causé par la fertilité des femmes africaines.
Un argument qui a fait sortir de ses gonds Aminata Touré qui n'a pas tardé à lui porter la réplique. "Vous êtes un intellectuel monsieur le Président. Je ne pense pas qu'il y ait une relation scientifique établie entre la fertilité des femmes africaine et l'effet de serre mondial", a martelé Aminata Touré.
Des propos repris par Le Soleil, Walf Quotidien et Vox Populi qui signalent que la présidente du Cese a poursuivi ses diatribes contre Sarkozy en ces termes : "L'Europe a du mal à atteindre sont taux de reproduction démographique alors que l'Afrique, elle, va vers sa transition démographique".
Et de faire remarquer : "Pour preuve, ma mère a eu 8 enfants. J'en ai trois et ma fille n'en veut que deux. C'est ainsi que ça va se stabiliser".
Visiblement contrarié, Sarkozy répond à Aminata Touré. "Du tempérament, vous en avez. J'en ai moi aussi. Ce n'est pas parce que vous êtes une Africaine et moi un Français que l'un en a plus que l'autre", a-t-il temporisé.
LA GRATUITE DE LA CHIMIOTHERAPIE VUE COMME UN «SOULAGEMENT»
La Lisca souhaite que la gratuité des soins soit élargie aux traitements de tous les cancers
La gratuité de la chimiothérapie pour les femmes vivant avec un cancer du col de l’utérus ou du sein est un «soulagement» pour la Ligue sénégalaise contre le cancer (Lisca), a déclaré samedi, à Dakar, sa présidente, le docteur Fatma Guenoun.
«La gratuité du traitement est un soulagement pour les femmes et pour nous de la Ligue sénégalaise contre le cancer, qui prenons en charge des malades dont 70% sont des femmes», a réagi Mme Guenoun. Elle prenait part au lancement, à Dakar, de la 10e édition d’Octobre rose, la campagne annuelle de communication sur le dépistage des cancers du sein et de l’utérus. Pour faciliter le traitement médical des femmes vivant avec un cancer du col de l’utérus ou du sein, le ministre de la Santé et de l’action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a annoncé la gratuité de la chimiothérapie à partir du 1er octobre prochain.
La Lisca souhaite que la gratuité des soins soit élargie aux traitements de tous les cancers. La chimiothérapie mise à part, il existe d’autres aspects du traitement des cancers pour lesquels les malades doivent être financièrement assistés, l’intervention chirurgicale ou la radiothérapie par exemple, souligne Fatma Guenoun.
Les mammographies (radiographies des seins) offertes par la Lisa aux femmes sont en nombre insuffisant, selon Mme Guenoun, qui appelle à renforcer la sensibilisation sur les cancers. Les campagnes de prévention et de dépistage doivent surtout être menées auprès des femmes vivant dans des zones «défavorisées», dit-elle. Pour la campagne Octobre rose, des consultations médicales seront offertes aux femmes le 5 octobre, au siège de la Ligue sénégalaise contre le cancer. Une «randonnée de sensibilisation» sera organisée ensuite à Dakar.
«La caravane d’Octobre rose sera à Podor et Dagana (nord), du 8 au 13 octobre», annonce la présidence de la Lisca. Des consultations médicales seront offertes aux populations par la Ligue contre le cancer, le 26 octobre, au stade Léopold Sédar Senghor. Cette activité sera suivie d’une campagne de dépistage du col de l’utérus le 9 novembre.
LE GOUVERNEMENT MET EN PLACE UN PORTAIL DE SIGNALEMENT DES ENFANTS
Afin de mieux accentuer la protection des enfants sur internet, le ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la protection des enfants, à travers la Cellule d’appui à la protection de l’enfance (CApE), a officiellement lancé un portail de signalement des images mettant en scène des abus sexuels commis sur des enfants (pédopornographie) partagées en ligne.
Le gouvernement du Sénégal veut mettre fin au phénomène de l’exploitation sexuelle des enfants en ligne. Après l’adoption de la loi N°2008-11 contre la Cybercriminalité, le ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants vient de lancer un portail de signalement pour la protection des enfants en ligne. Lancée hier par le ministre Ndèye Salimata Diop Dieng, cette plateforme est l’initiative de la Cellule d’appui à la Protection de l’Enfance (CAPE) en partenariat avec l’organisation britannique Internet Watch Fondation (IWF).
Selon le ministre, «la recrudescence des violences orientées vers les enfants ainsi que des dangers liés à leur utilisation excessive du numérique et d’internet préoccupe les autorités étatiques. Aujourd’hui, le taux de pénétration des sévices internet est estimé à 68,49% avec un parc de 10 449 579 abonnés internet (rapport Artp septembre 2018), plaçant ainsi la sécurité numérique au rang des priorités de l’action gouvernementale».
C’est pour faire face à ce risque d’un type nouveau que cette plateforme a été mise en place par l’Etat afin de permettre aux acteurs de la protection de l’enfance de s’impliquer dans la mise en œuvre du plan d’action national sur la protection des enfants en ligne. Ndèye Saly Diop Dieng estime que ce portail est une première dans notre pays.
«L’installation de ce portail au Sénégal va offrir à chacun d’entre nous la possibilité de participer à la protection de jeunes garçons et de jeunes filles, et au-delà, réduire les obstacles liés à leur plein épanouissement vers une vie citoyenne active et responsable. Il aura la capacité de supprimer des images et vidéos agressifs sur et pour les enfants. Le portail sera aussi un outil de signalement des images, montrant des scènes d’abus sexuels commis sur des enfants, (pédopornographie) partagées en ligne.
Le Sénégal s’engage dès lors à travailler de concert avec les autres Nations sœurs du continent pour barrer la route aux différentes formes de cybercriminalité émergentes», assure Mme Dieng. Le chef de Division du bien-être social de l’Union africaine, Dr Jane Marie Ongolo, se montre favorable au projet qui, selon elle, contribuera non seulement à faire produire des études, mais aussi à remobiliser les autorités politiques pour leur engagement et renforcer les capacités des acteurs gouvernementaux.
A ce sujet, elle a invité le Sénégal à intégrer l’alliance «Weprotect» qui est un mouvement international disposant de plusieurs ressources dédiées à la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants aux niveaux national et international, à l’image de l’Union africaine et d’autres pays du monde.
BEAUCOUP D'HOMMES NE SOUHAITENT PAS ÊTRE DÉPASSÉS PAR LEUR FEMME
Avocat inscrit au barreau de Dakar depuis 1992, Me Serigne Amadou Mbengue est également écrivain - Son troisième ouvrage, « La Rivale » est le prétexte de cet entretien
Avocat inscrit au barreau de Dakar depuis 1992, Me Serigne Amadou Mbengue est également écrivain. Il est l’auteur du roman « La Persévérante » et d’un recueil de poèmes, «Florilège de souvenirs » parus chez l’Harmattan – Sénégal. Son troisième ouvrage, « La Rivale » est le prétexte de cet entretien.
Maître, dites- nous comment l’avocat s’est retrouvé dans le champ littéraire ?
Je dois dire que c’est ma passion pour la lecture qui m’a conduit vers l’écriture m’ouvrant ainsi aux souffles de l’harmattan, maison éditrice. en effet, J’ai passé le plus clair de ma vie à lire et à ce jour, je suis abonné au centre culturel français. J’ai toujours eu une attirance marquée pour les lettres. J’ai suivi des études secondaires en série a3 au lycée abdoulaye sadji de rufisque. en classe de seconde comme en celle de rhétorique, nous nous évertuions à atteindre une nette progression en français. Je lisais tous ce qui me tombait sous la main. en fin d’année non seulement j’avais de très bonnes notes en première partie mais aussi j’avais obtenu le prix de français. Je pense donc que c’est à la fois cet engouement pour le français et ce besoin inextinguible de lecture qui m’ont permis de sillonner le champ littéraire. car pour devenir écrivain, il faut avoir beaucoup lu. en plus de cela, il faut avoir un talent, une myriade d’idées sur un thème, de la chance et surtout de la persévérance.
A quand remonte votre passion pour l’écriture ?
très jeune, j’écrivais incessamment des lettres à des parents et amis à l’extérieur. devenu grand, je faisais publier souvent des articles de presse sur des sujets d’ordre politique, des hommages à des disparus comme lors de la disparition du journaliste Mass diack, du conservateur Joseph ndiaye, du Khalife serigne Moustapha cissé, du gouverneur seyni Male et mon ancien prof de philo Matar diack... c’est certainement cela qui a secrété cette passion.
Votre premier roman « La Persévérante » reste cependant méconnu des lecteurs. Qu’est- ce qui l’explique ?
Je ne partage pas cette opinion parce que c’est ce livre qui m’a fait connaître du public. en effet, contrairement à « la rivale », ce roman a fait l’objet d’une dédicace le 26 mai 2017 à la salle amadou aly dieng de l’harmattan. elle était présidée par le professeur hamidou dia alors conseiller culturel du chef de l’etat, en présence du Président des écrivains du sénégal , alioune Badara Bèye, de l’alors Bâtonnier des avocats Me Mbaye guèye qui montra ses similitudes rufisquoises avec l’héroïne Mamy diop, de l’actuel Bâtonnier Me laity ndiaye, lui-même ayant présenté « la Persévérante » avec un inégalable brio, du Khalife de Pire serigne Moustapha cissé, d’un aréopage d’intellectuels, de parents et d’amis, de l’expert assermenté abdoulaye diouf, de Me Bocar ly dont l’intervention impressionna plus d’un auditeur et d’autres confrères, mon ami Me Mamadou samb, mon condisciple ousseynou gaye, le rigoureux néné ndiaye, l’écrivain alassane cissé, sidy Kanouté, l’une des personnes les plus intelligentes qu’il m’aie été donné de connaitre au cours de ces 15 dernières années.... Je pense plutôt que le premier roman vient toujours en appoint du second. Mais comme le disait un jour une certaine colette à guy des cars « ne te fais pas d’illusion. ta vraie carrière commencera au deuxième »
Pouvez nous dire quelques mots sur le thème abordé dans cet ouvrage ?
« la Persévérante » fait l’apologie de la persévérance, qualité indispensable à toute réussite durable. il s’est surtout agi d’aiguillonner les élèves dans la voie de la réussite scolaire. Même dans l’écriture pour mener jusqu’au bout son objectif, il faut être persévérant. de la feuille blanche à l’édition que de chemins parcourus ! donc, l’on a voulu donner à voir que dans la vie rien n’égale la persévérance, ni le génie, ni le talent, ni l’éducation. Que l’acharnement dans le travail, la persistance font la différence. Mamy diop, l’héroïne, a su faire face à de nombreuses tribulations et épreuves pour se hisser au sommet de l’échelle sociale en devenant directrice des programmes dans une prestigieuse chaine de télévision. Quelqu’un a dit que c’est un talisman.
Est- ce le poète qui a rejoint le romancier ?
depuis ma tendre enfance, j’ai toujours eu une prédilection pour déclamer des poèmes de victor hugo, Pierre corneille, Jean de la Fontaine, david diop, Birago diop ... Quand je ne récitais pas des extraits de livres. Mais suite à une certaine résilience, situation d’exaspération, j’avais conçu un poème pour donner libre cours à mes émotions prenant dans cette ode la décision qui me semblait la plus convenable. après cela, j’avais senti que je pouvais m’engouffrer dans cette voie poétique, certaines gens ayant alors trouvé le poème bien écrit. il n’empêche que « la Persévérante », c’est mon coup d’essai dans le monde littéraire. le recueil de poèmes « Florilège de souvenirs » est venu par la suite. autre fait notable au demeurant, le jour de la dédicace du roman « la Persévérante », Me Bocar ly, invité à prendre la parole, comme pour attirer l’attention de la brillante assemblée, avait déclaré après avoir relevé des allitérations dans certains passages de ce livre : « Me Mbengue n’est pas seulement un écrivain, c’est un poète ». Je ne pouvais recevoir meilleur encouragement et je peux affirmer que sa prophétie s’est réalisée.
Vous placez votre ouvrage, « la Rivale », à travers votre personnage Mamy Diop, au cœur du journalisme, rêviez vous de pratiquer ce métier ?
le prophète a dit dans un hadith que : « la diversité de ma communauté est l’œuvre d’une miséricorde divine. » c’est dieu qui trace un destin pourchacun de nous et qui fait aussi que chacun s’attache à son métier. le professeur duverger disait : « une société se composât- elle d’hannibal et de napoléon, il eût mieux valu que tous ne gouvernent pas ». Je remercie le tout Puissant d’avoir fait de moi un avocat. si je n’étais pas avocat, je serais devenu certainement journaliste.
Ce roman est également, on peut dire, le procès de la polygamie. On a cependant l’impression que vous tirez beaucoup plus sur le manque de courage de l’homme ?
il est en effet question de polygamie. « la rivale » en quelque sorte nous fait voyager sur le fleuve tumultueux de la polygamie avec ses joies, peines, jalousies et méchancetés. Modou Mbaye tarde à prendre ses responsabilités vis-à-vis de ses deux épouses. et ce n’est que sur le tard, fort désemparé qu’il va séparer ses épouses en les mettant dans les résidences différentes. a notre avis, tout n’est pas de prendre des épouses, encore faudrait il les mettre sur un pied d’égalité. autant que faire se peut.
Fanta, femme foncièrement opposée à la polygamie, se retrouve ainsi avec une coépouse. A travers elle, vous pointez du doigt les caractères contraignants et néfastes au ménage polygame...
il faut rappeler que Fanta est la première épouse et en son temps son mari Modou Mbaye lui avait fait la ferme promesse de ne jamais prendre une deuxième femme. le roman montre dans toute sa nudité les profonds tourments, les inextricables difficultés qui accompagnent au quotidien le ménage polygamique. surtout lorsque l’une des femmes décide de rendre la vie impossible à l’autre, ces épouses-là vivant sur le même toit.
Êtes-vous pour ou contre la polygamie ?
Je ne suis pas contre la polygamie. c’est dieu qui a offert cette possibilité aux musulmans à travers le verset 3 de la sourate 4 an nissa : « ... épousez alors des femmes selon vos convenances mais si vous craignez d’être partiaux limitez vous à une seule ». sous ce rapport l’article
LA COUR SUPRÊME ROUVRE LE DOSSIER DE TAHIBOU NDIAYE
Condamné depuis 2015 par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), l’ancien directeur du Cadastre, Tahibou Ndiaye sera bientôt devant le prétoire de la Cour suprême.
Condamné depuis 2015 par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), l’ancien directeur du Cadastre, Tahibou Ndiaye sera bientôt devant le prétoire de la Cour suprême. Cette juridiction, informe « Les Echos » va bientôt se pencher sur l’affaire. Et, il est fort possible que le dossier soit enrôlé au retour des vacances judiciaires des magistrats.
Pour rappel, en 2015, Tahibou Ndiaye a été condamné par la Crei à 5 ans de prison ferme et 2,6 millions de francs CFA en guise d’amende. Le juge avait aussi ordonné la confiscation de ses biens. Il était poursuivi pour enrichissement illicite.
POUR DEVELOPPER LE LEADERSHIP POLITIQUE ET ECONOMIQUE DES FEMMES
Alors que les femmes représentent 52% du fichier électoral, l’absence de candidature féminine lors des dernières élections présidentielles a été un fait marquant.
Alors que les femmes représentent 52% du fichier électoral, l’absence de candidature féminine lors des dernières élections présidentielles a été un fait marquant. A cela s’ajoute le fait que sur les 557 collectivités territoriales que comptent les Sénégal, seules 5 d’entre-elles ont été administrées par des femmes en 2014 et seulement 13 à l’heure actuelle. Et les nouvelles mesures concernant les élections des maires au suffrage universel indirect pourraient accentuer ce gap entre les deux genres. De quoi interpeller les membres de l’ONG-3D, qui a convoqué, hier jeudi à Dakar, une session de mentorat à l’intention des femmes leaders en vue de voir les voies et moyens à entreprendre pour inverser la tendance actuelle.
En vue d’aider les femmes à développer leur estime de soi, à croire en elles et mettre en pratique leurs compétences, l’ONG-3D a tenu une session de mentorat, hier jeudi à Dakar. Session dont l’objectif central est de contribuer à renforcer le leadership des femmes en leur fournissant les outils nécessaires à l’impulsion de leur leadership politique et économique. Conscient de la place ô combien importante des femmes dans la vie politico-économique, alors qu’elles sont reléguées au second plan, Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’ONG-3D rappelle: «nous avons pensé qu’aujourd’hui il serait préférable de réfléchir sur les moyens d’accompagner les femmes sur les questions de leadership économique et politique à la fois. Nous allons vers des reformes au Senegal. La loi électorale va subir de profondes réformes, de profondes mutations. Par exemple, on va aller vers l’élection des maires au suffrage universelle direct. Nous sommes en train de voir comment faire pour que les femmes soient beaucoup plus représentées dans les gouvernements locaux, des conseils locaux ».
A la fois désemparé et impuissant face à la place qu’occupent les femmes dans la carte politique du Sénégal, mais aussi apeuré que cette situation ne s’envenime grâce aux mutations politiques en perspectives, M. Cissé déclare : «tenez-vous bien, malgré la loi sur la parité avant 2014, seules 5 femmes étaient maires sur 557 collectivités territoriales. Et au moment où je vous parle, il n’y a que 13 femmes sur les 557 collectivités territoriales. Maintenant, imaginez qu’on aille vers l’élection des maires au suffrage universel direct, est-ce qu’on ne court pas le risque d’avoir zéro (00) femme maire parce que la compétition va etre encore plus rude ? Parce qu’avec le système indirect, on pouvait donner des instructions pour les conseillers pour voter pour une femme maire. Mais, avec le système universel direct, si on n’y prend garde, en anticipant le renforcement de capacités des femmes, on risque d’avoir zéro femme maire».
LA PARITE, UNE LAME A DOUBLE TRANCHANTS
Pour pallier ce gap, en marge des élections municipales à venir, le directeur exécutif de l’ONG-3D, Moundiaye Cissé appelle les femmes leaders des instances de décision à mutualiser leurs forces afin d’inverser la tendance. «La compétition sera ce qu’elle sera car les citoyens, les électeurs iront directement au vote. 13 femmes maires sur 557 collectivités territoriales, comment faire en sorte qu’on se retrouve avec 20% de femmes maires à défaut d’avoir 50% ? C’est l’occasion aussi d’interroger la loi sur la parité, est-ce qu’elle a impacté sur le vécu politique des femmes ? On pouvait s’attendre à ce que les femmes, une fois à l’Assemblée nationale, mettent de côté leur appartenance politique pour travailler ensemble et faire adopter des propositions de loi allant dans le sens du renforcement de leur leadership politique; ce qui n’ a pas été le cas». M. Cissé de conclure: «dans les Conseils municipaux, on est passé à 20% de femmes présentes à 43% du fait de la parité. Mais qu’est-ce qu’on a senti comme changement dans le vécu quotidien des femmes au niveau de ces Conseils municipaux ? Je crois que la loi sur la parité ne doit pas être une finalité, mais un moyen de promotion du leadership des femmes pour qu’elles puissent avoir les moyens. On a vu également la loi sur le parrainage, avec zéro femme candidate à l’élection présidentielle. Autant de raisons qui font qu’on s’est dit qu’il faut anticiper et voir quels sont les goulots d’étranglements ? Quels sont les obstacles à l’émergence des femmes au niveau du pouvoir ?»
L’ECONOMIE, FACTEUR CLE DE L’ECLOSION DU LEADERSHIP FEMININ
Consciente que l’indépendance politique des femmes va de pair avec leur indépendance économique, toutes deux des leviers importants dans leur autonomisation, Mme Khady Samba, directrice de l’Encadrement et de l’Economie sociale solidaire venue représenter son ministre de tutelle explique: «nous saluons cette initiative de l’ONG-3D qui a pour objectif de renforcer les femmes en leadership. Quand on parle de leadership, il faut une autonomie économique et ça nous intéresse au plus haut point. Parce que le ministère de la Micro finance et de l’Economie sociale et solidaire accompagne les femmes dans le développement et la promotion de leurs activités économiques. Nous sommes aussi chargés de faire la promotion du secteur de l’économie sociale et solidaire, domaine dans lequel les femmes sont particulièrement actives».
par Oumou Wane
NE TERGIVERSONS PAS !
Le voile est désormais interdit dans les murs de l’Institution Sainte Jeanne d’Arc de Dakar. Bien nous en fasse !
Ce n’est pas parce que le Sénégal est un pays laïque de par sa constitution, qu’on ne peut pas y parler de religion, l’enseigner et en partager les valeurs. Or, c’est bien de nos valeurs religieuses qu’il s’agit dans la polémique qui agite la société sénégalaise à propos de l’interdiction du voile à Sainte Jeanne D’Arc, une école catholique renommée de Dakar.
Je ne vous apprends rien en vous disant que l'islam est la religion prédominante au Sénégal, où les musulmans sont estimés à plus de 90 % de la population et affiliés dans leur immense majorité au soufisme, ni en vous rappelant que l’on pratique ici une religion traditionnellement tolérante et respectueuse envers les autres cultes.
Pour ceux qui voyagent au Sénégal, ils n’auront pratiquement jamais aperçu aucune burka. Au contraire, la femme sénégalaise est très coquette et ne cherche pas du tout à masquer sa beauté. Le Sénégal, Dieu merci, n’a jamais été un pays d’islam particulièrement « bruyant », à l’image de certains de ses voisins et sa pratique religieuse ne représente aucun danger pour nos institutions et nos citoyens.
Au passage, je voudrais ici saluer le courage de nos intellectuels et éditorialistes, qui contre les aboyeurs haineux des réseaux sociaux, tirent la sonnette d’alarme pour défendre ce modèle d’« islam à la sénégalaise », qui s’impose au reste du monde à l’image de sa jeune expérience démocratique.
Dans cet établissement donc, qui a refusé d'admettre en cours des élèves musulmanes portant le voile, nous sommes d’abord en droit de se demander, pourquoi ces familles musulmanes ont choisi cette école catholique pour y scolariser leurs enfants ? Pourquoi ?
Mais sur le cœur du sujet, que dire de plus et de mieux que Serigne Modou Bousso Dieng, coordonnateur de la Confédération internationale des familles religieuses, qui déclare que ceux qui protestent contre l’interdiction du voile à l’Institution Sainte Jeanne d’Arc de Dakar, « ont tort et font tort aussi à l’Islam ». Le responsable religieux de Touba ajoute sur les ondes de la RFM : « Cette affaire de voile n’est pas une affaire de religion mais une question de liberté ». Et de continuer sans aucune ambiguïté : « A part les règles qui régissent le fonctionnement de nos écoles de manière générale, il y a des établissements qui ont leurs particularités. C’est le cas de l’institut Al Azhar qui enseigne les préceptes de l’Islam (prières, le Coran, la vie et l’œuvre du Prophète PLS…). Donc, s’il se trouve qu’il y a aussi une école catholique qui a les mêmes particularités, les parents d’élèves de confession musulmane doivent quitter cet établissement et aller voir ailleurs ». « C’est aussi simple que ça », tranche-t-il.
Loin de moi l’idée de critiquer une femme pour la façon qu’elle a choisie de s’habiller ou de pratiquer sa religion, mais enfin, s’agissant de jeunes filles, quand ce n’est pas d’enfants, quelle est la part du discernement et celle de l’endoctrinement ? Il suffit d’entendre le témoignage de l’une de ces élèves : « Ils nous ont amené dans une salle avec toutes les voilées, qui étaient là depuis le matin. On ne savait pas ce qu’on avait fait. Je me sentais rejetée, rabaissée par mon école, ma seconde famille, qui m’a rejeté pour qui je suis. On ne va pas céder, on ne va pas baisser les bras. Je mène ce combat pour ma religion, l’islam. » Il suffit de comprendre ce cri à la persécution « religieuse » pour se rendre compte de la volonté d’attiser le conflit inter-religieux.
Car que voulez-vous, même dans un pays à dominante musulmane dont la pratique religieuse incite à s’ouvrir aux autres et à vivre ensemble dans la diversité culturelle, la laïcité peut être soumise à rude épreuve.
La tendance générale dans le monde est au repli identitaire et à la crispation, au communautarisme borné ou au fondamentalisme religieux, remettant en cause la liberté individuelle ou l’égalité homme femme.
Malheureusement, ce sont souvent les plus démunis et les plus fragilisés qui se réfugient dans ces fausses certitudes.
Le Sénégal qui représente la porte saharienne de la pénétration islamique en Afrique noire a un rôle déterminant à jouer quant aux dispositifs sociaux de prise en charge de la misère.
Pour le reste du monde, l’occident dont la France a déjà par le passé, envoyé aux antipodes des navires pour sauver des "boat people" ! Comment expliquer qu’il ne fait rien de déterminant face à des gens qui fuient aujourd'hui pareillement la faim, la souffrance ou la mort sur un bateau de fortune en Méditerranée ? Là aussi nait le terreau de ces nouvelles idéologies racistes, discriminantes et identitaires.
Mais je me perds dans ma dissertation, trêve de conjectures, retournons à l’école. Le voile est désormais interdit dans les murs de l’Institution Sainte Jeanne d’Arc de Dakar. Bien nous en fasse ! Quelles que soient les déclarations politiciennes pour mettre en difficulté le régime et les propres marges de manœuvre de l’Etat pour faire avancer ce débat, qu’on se le dise, la société civile est là et ne tergiversera pas !
«LES PARTIS POLITIQUES SONT ALLERGIQUES À LA PARITÉ»
La sociologue Selly Ba a passé en revue la parité mardi, à l’occasion du séminaire de formation sur la participation des femmes sur le plan politique et les violences faites aux femmes, organisé par l’institut panos Afrique de l’ouest (Ipao)
La sociologue Selly Ba a passé en revue la parité hier à l’occasion du séminaire de formation sur la participation des femmes sur le plan politique et les violences faites aux femmes, organisé par l’institut panos Afrique de l’ouest (ipao). Dr Selly Ba a relevé que sur les 552 communes, il y a que 13 femmes maires.
La participation de la femme sur le plan politique est toujours faible, malgré les nombreuses avancées qui ont été notées avec le vote de la loi sur la parité en 2010. Une loi controversée puisque beaucoup de personnes étendent ses prérogatives jusqu’à la vie de couple.
Dans sa communication, la sociologue, Dr Selly Ba est revenue largement sur la parité. Selon elle, le bilan de la parité est mitigé. «Le parlement actuel comprend 43% de femmes. Sur les 552 communes, il n’y a que 13 femmes maires. Il n‘y a que deux femmes président de conseil départemental(4,8%) à Bambey et Tivaouane. Les partis politiques sont allergiques à la parité», regrette-t-elle.
A l’en croire, la parité est juste un moyen qui permet d’atteindre l’égalité de genre. «La parité a permis de hisser le Sénégal notamment, le parlement a un bond de 20 points. Avant la loi sur la parité, on était à 20% de femmes au niveau de l’Assemblée nationale et c’est la parité qui nous a permis d’être à 43%. Elle a aussi créé une prise de conscience chez certaines femmes qui sont désormais déterminées à bousculer leurs homologues masculins dans les instances de prise de décision», dit-elle.
La sociologue souligne que malgré la loi, l’objectif est loin d’être atteint. «Nous n’avons pas encore les 50% à cause du mode de scrutin. Il y a une méconnaissance de la loi sur la parité qui concerne que les instances électives et semi électives», reconnaît Dr Selly Ba.
Selon la sociologue, la finalité du texte était de prendre en compte les besoins spécifiques des femmes mais le constat est que même les députés ne comprennent pas l’enjeu de cette loi. Une stratégie de communication, selon elle, est nécessaire et importante pour mieux faire connaître les enjeux et l’apport de cette loi dans notre quotidien. Cependant, la loi fait face à des défis. «L’existence de sièges impairs a des conséquences sur les résultats du scrutin majoritaire qui est en défaveur des femmes. On remarquera, par ailleurs, que le fort taux de femmes élues ne se reflète pas dans les bureaux des institutions. Les postes de présidents de conseil, maires et adjoints aux maires sont largement occupés par les hommes. Ce sont des défis qu’il faudra relever», prône t-elle.
LES TUNISIENNES, GRANDES ABSENTES DE LA PRÉSIDENTIELLE
Omniprésentes dans les manifestations qui ont fait tomber Ben Ali en 2011, électorat courtisé lors des précédentes élections, les femmes sont largement absentes de la campagne tunisienne de 2019, qui privilégie les thèmes sécuritaires ou économiques.
Omniprésentes dans les manifestations qui ont fait tomber Ben Ali en 2011, électorat courtisé lors des précédentes élections, les femmes sont largement absentes de la campagne tunisienne de 2019, qui privilégie les thèmes sécuritaires ou économiques.
"Les hommes promettent beaucoup aux femmes. Mais lorsque 'M. Moustache' arrive au pouvoir, il ne se passe plus rien." Feryel Charfeddine a le sourire las. La place des femmes en Tunisie ? À quelques jours du premier tour de la présidentielle du 15 septembre, beaucoup font part de leur désenchantement.
Militantes passionnées, simples femmes de terrain ou anciennes élues, elles n'attendent "pas grand-chose" du scrutin. À l'image de Feryel Charfeddine, dirigeante d'une association de lutte contre les violences.
"Je ne suis pas pessimiste, je suis réaliste", affirme cette jeune femme, alarmée par ce qu'elle dit constater tous les jours sur le terrain : augmentation des violences, recul des droits, conservatisme de la société. "Les femmes ne s'intéressent plus à la politique. Inconsciemment, elles savent que c'est le même système patriarcal qui perdure."
"On est dans l'alibi"
En bonne place dans les manifestations qui ont fait tomber le dictateur Zine el-Abidine Ben Ali en 2011, électorat courtisé lors des précédentes élections dans la Tunisie post-révolutionnaire, les femmes sont largement absentes de la campagne de 2019, qui privilégie les thèmes sécuritaires ou économiques.
Sur 26 candidats, on compte seulement deux candidates : une avocate anti-islamiste, Abir Moussi, et une ancienne ministre, Salma Elloumi. "On est dans l'alibi", soupire l'avocate Bochra Belhaj Hmida, élue au Parlement depuis 2014, qui se retire de la politique.
"J'ai vécu une expérience très très riche, mais je quitte la politique sans regrets", confie à l'AFP cette figure du combat féministe en Tunisie.
Sans s'étendre sur la violence en politique, celle qui fut au cœur d'une campagne d'insultes et de dénigrement en raison de son combat pour l'égalité successorale femme-homme, sujet hautement inflammable dans le pays, raconte : "Les hommes attendent des femmes en politique qu'elles soient le moins dérangeantes possible, qu'elles ne débattent pas et surtout qu'elles ne décident pas. J'ai perdu beaucoup d'amitiés masculines."
Elle évoque aussi le manque de solidarité féminine, "comme s'il n'y avait qu'une place à décrocher et qu'il fallait écarter les autres".
"Nous sommes mieux loties, mais entre avoir de bonnes lois et les faire appliquer..."
Ce climat parfois éprouvant dissuade l'engagement. "Les femmes ne se sentent pas soutenues et il n'y a pas de volonté des partis politiques de changer ça", affirme Zyna Mejri, une jeune militante.
Pourtant, la Tunisie est considérée, depuis son indépendance, comme une pionnière des droits des femmes dans le monde arabe et musulman, avec l'adoption en 1956 du code du statut personnel, qui a notamment aboli polygamie et répudiation.
Ces dernières années, le défunt président Beji Caïd Essebsi, qui se vantait d'avoir été porté au pouvoir par les électrices, a fait voter plusieurs textes importants, comme une loi contre les violences faites aux femmes ou l'abrogation d'une circulaire leur interdisant d'épouser un non-musulman.
"C'est vrai que nous sommes mieux loties, mais entre avoir de bonnes lois et les faire appliquer...", nuance Zyna Mejri, pour qui le combat passe par un "changement des mentalités" en Tunisie.
"Schizophrénie", dit pour sa part Feryel Charfeddine, pointant le décalage entre l'image du pays progressiste et le conservatisme de la société.
Bochra Belhaj Hmida s'est souvent heurtée à l'agressivité de jeunes hommes qui ne comprenaient pas son combat pour l'égalité. Mais elle reste convaincue de la nécessité de débattre, y compris dans la violence, et admet avoir elle-même nuancé son point de vue.
"Quand j'ai réussi à établir le dialogue avec certains de ces jeunes, ça m'a aussi ouvert les yeux. J'ai pris conscience de leur frustration, du regard qu'ils pensent que les 'bourgeois' portent sur eux."
La question de savoir si la société tunisienne est "prête" à davantage d'égalité fait rugir Yosra Frawes, présidente de l'Association tunisienne des femmes démocrates.
"La question ne se pose même pas. L'égalité est un principe universel", rétorque-t-elle. Même si elle constate "un recul énorme" des droits des femmes sur le terrain.
Elle cite, pêle-mêle, les difficultés croissantes en matière de droits sexuels et reproductifs, la dégradation de l'accès aux soins, notamment dans les zones rurales, et l'appauvrissement des femmes.
Selon une récente étude de l'ATFD, plus de 80 % de la main d'œuvre agricole en Tunisie est composée de femmes et l'association a dénoncé la précarité de cette main d'œuvre "corvéable à merci".
PLUS DE 2700 CAS RECENSÉS EN 15 MOIS DANS SIX RÉGIONS
La juriste Ndeye Madjiguène Sarr de l’Association des juristes sénégalaises (AJS) a révélé lundi que 2.711 cas de violences exercées sur des femmes ont été enregistrés par des boutiques de droits installées dans six régions du Sénégal entre janvier 2018 e
Dakar, 9 sept (APS) – La juriste Ndeye Madjiguène Sarr de l’Association des juristes sénégalaises (AJS) a révélé lundi que 2.711 cas de violences exercées sur des femmes ont été enregistrés par des boutiques de droits installées dans six régions du Sénégal entre janvier 2018 et juillet 2019.
‘’1926 cas de violences ont été enregistrés dans les boutiques de droits installées dans les régions de Dakar, Thiès, Kaolack, Kolda, Ziguinchor et Sédhiou, entre janvier 2018 et février 2019. Il s’y ajoute les 785 cas de violence enregistrés entre mars et juillet 2019 dans ces mêmes boutiques de droits’’, a expliqués Mme Sarr.
Elle intervenait lundi, à l’occasion d’un atelier de formation de quatre jours au bénéfice de 15 journalistes sénégalais dans le cadre du projet ‘’Femmes ! Occupez les médias !’’ de l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (IPAO).
Ce projet vise à renforcer les capacités des médias à produire et diffuser une information documentée sur les droits des femmes. Il a aussi, entre autres objectifs, d’accroître le nombre et les compétences des journalistes spécialisés dans le journalisme sensible au genre.
‘’Il s’agit d’un total de 2711 cas de violences entre janvier 2018 et juillet 2019, dont 1195 de violences sexuelles (viol, inceste, pédophilie, et autres abus). Les victimes de ces cas de violences recensés dans les boutiques de droits ont un âge compris entre trois et 34 ans’’, a expliqué Ndeye Madjiguène Sarr.
La juriste introduisait une thématique sur les violences faites aux femmes et celles basées sur le genre. Dans son exposé, elle est largement revenue sur les situations des droits fondamentaux des femmes, les mécanismes et instruments juridiques qui encadrent ces droits, ainsi que les insuffisances du cadre législatif, les barrières sociétales et les perspectives.
D’autres formateurs, dont le journaliste Tidiane Kassé, aborderont une thématique sur la ‘’Participation politique des femmes’’, avec des focus sur les droits fondamentaux politiques des femmes, l’évaluation de la loi sur la parité et les enjeux des prochaines élections locales.