SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
28 novembre 2024
Femmes
DES ÉLÈVES ET DES FEMMES MARIÉES AU CŒUR D'UN RÉSEAU DE PROSTITUTION À FATICK
Dans la ville, ce métier s’exerce de plus en plus dans l’illégalité totale. A côté des professionnelles de sexe reconnues, des filles très audacieuses ont récupéré ce commerce peu particulier et l’exercent selon leur convenance
Considérée comme le plus vieux métier au monde, la prostitution est un raccourci pour vivre dans l’opulence. A Fatick, ce métier s’exerce de plus en plus dans l’illégalité totale. A côté des professionnelles de sexe reconnues, des filles très audacieuses ont récupéré ce commerce peu particulier et l’exercent selon leur convenance. réunies dans un groupe WhatsApp et composées majoritairement d’élèves, ces prostituées d’un genre nouveau se connectent grâce à des numéros verts et un langage codé. Avec une méthode rodée, elles réussissent à se faire beaucoup d’argent. Une situation inquiétante, en raison des risques sanitaires qu’elles encourent puisqu’elles refusent les rapports protégés. Une ruse qui, selon elles, paie dix fois plus.
A Fatick, la clandestinité a fini de s’ériger en règle dans le milieu de la prostitution. Ici, le commerce n’est plus florissant pour les détentrices de carnet de santé. En atteste le témoignage de cette professionnelle reconnue et dûment enregistrée sur le fichier sanitaire. «Il arrive que je reste une semaine sans être contactée. La semaine suivante, je reçois au maximum deux clients. Et souvent, c’est moi qui les fais réagir», renseigne Ayline (nom d’emprunt).
Cependant, elle n’est pas la seule à vivre cette crise. Nombreuses sont ses collègues qui se trouvent dans la même situation. «Avec ce que nous gagnons auprès de nos clients, nous vivons au jour le jour. Mais pour ma part, je ne compte pas me retirer facilement. Je suis en règle et je n’accepterai pas que l’on gâche mon travail», martèle une autre travailleuse du sexe. Celle-ci d’ajouter : «pourtant, nous sommes toujours aussi fraîches qu’à nos débuts».
Une sorte de réponse à ceux qui trouvent qu’elles ont perdu du terrain à cause de leur âge avancé. Si la clientèle est devenue rare, renseigne Binouch, c’est parce que Fatick grouille de prostituées clandestines qui se suffisent de peu. Faisant le procès des clandestines, la jeune dame estime que ces filles n’hésitent pas à se donner pour un sandwich ou une robe bon marché. Un conducteur de moto Jakarta, qui n’a rien perdu des complaintes de Binouch, objecte et présente cette dernière comme une femme jalouse qui ne se fait pas à l’idée de tout perdre au profit de filles plus jeunes et plus adulées.
«Ces filles sont loin d’être des crève-la-faim. La plupart d’entre elles sont des élèves qui croquent la vie à pleines dents ; je les connais. D’ailleurs, tous les conducteurs de moto les connaissent. Elles font appel à nos services pour aller à leur rendez-vous», raconte-t-il.
Quid des lieux de rencontres? Réponse du jeune homme : «Les lieux différent d’un client à un autre. En réalité, elles ne se considèrent pas comme des prostituées».
De sources sures, ces filles se montrent souvent sans pitié avec les hommes d’âge mûr . D’après nos informations, si le «mbarane» (comme elles appellent leur partenaire) est présentable et beau gosse, les filles le gardent et en font un partenaire régulier .
Cependant, si le gars est friqué et d’un certain âge, elles lui tendent un piège et lui soutirent le maximum d’argent.
Elles feignent une grossesse et menacent de dévoiler la relation au grand public
Pour mieux ferrer les gros poissons, elles font, dans un premier temps, preuve de désintéressement. Elles charment leur cible, font connaissance, installent la confiance avant de proposer un rancard, ensuite un autre. Au troisième rendez vous, elles se font désirer et se laissent prendre. «Lorsque tu leur proposes des rapports protégés, elles disent niet, prétextant vouloir mieux te sentir. Mais c’est juste une ruse pour te coller une grossesse et te soutirer beaucoup d’argent», témoigne un père de famille, victime des intrigues d’une de ces filles audacieuses.
Selon nos sources, elles inventent des grossesses pour se faire entretenir. Afin d’avoir totalement leurs proies à leur merci, elles s’arrangent pour être vues en leur compagnie. «Elles sont prudentes, souvent elles viennent accompagnées aux rendezvous et mettent tout en œuvre pour que leurs partenaires soit vues et identifiables».
Risquse élevés de contamination de MST
Dans leurs calculs, les clandestines «oublient» les risques de contamination de Maladies Sexuellement Transmissibles (Mst). Pourtant le VIH est bien présent dans la région de Fatick. Sa prévalence inquiète d’ailleurs les autorités en charge de la santé.
D’après les les statistiques récemment fournies par le médecin-chef de la région de Fatick lors de la dernière revue annuelle conjointe de la santé et de l’action sociale, 189 nouveaux cas de VIH ont été détectés dans la région. A Fatick, la prostitution clandestine prend de l’ampleur . Elle est exercée par des élèves et des femmes mariées. Une situation devenue presque banale chez les riverains qui en discutent sans tabou.
LES FEMMES DU PDS CONSTATENT L'AUTO-EXCLUSION D'OUMAR SARR ET COMPAGNIE
Réunies en assemblée générale sous la présidence de leur secrétaire générale adjointe Woré Sarr, les femmes du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) demandent aux instances habilitées de constater l’auto-exclusion d’Oumar Sarr et Cie du parti.
Réunies en assemblée générale sous la présidence de leur secrétaire générale adjointe Woré Sarr, les femmes du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) demandent aux instances habilitées de constater l’auto-exclusion d’Oumar Sarr et Cie du parti. Il faudra également, selon elles, procéder au remplacement des frondeurs dans toutes les structures où ils siégeaient.
Suite à la décision d’Oumar Sarr et compagnie de contester les dernières décisions de Me Abdoulaye Wade et de lancer un courant au sein du parti, les femmes du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) se sont réu
nies hier, dimanche 8 septembre 2019, pour réitérer leur soutien au Secrétaire général national, Me Abdoulaye Wade. Dans une note parvenue à «L’As», Woré Sarr et ses camarades estiment que les fron
deurs, Oumar Sarr et Cie, se sont auto exclus de la formation libérale.
«Nous femmes du Parti Démocratique Sénégalais et des mouvements de soutien, nous demandons aux instances habilitées de constater, dès lors, l’auto exclusion du parti des frondeurs avec à leur tête Oumar Sarr et de procéder à leur remplacement dans toutes les structures où ils siégeaient, dans les coalitions où ils représentaient le parti ainsi qu’à l’Assemblée Nationale», décrète la secrétaire générale adjointe des femmes Woré Sarr.
Et cette dernière d’ajouter : «Nous demandons à la direction du parti de constater que malgré les mises en garde, Oumar Sarr et compagnie continuent d’initier et d’animer des actions fractionnistes punies par les statuts et le règlement intérieur du parti. Ce qui entraine la perte de leur statut de militants au sein de notre formation politique».
A l’image des différentes fédérations du pays et de la diaspora, les femmes libérales expriment au pape du Sopi leur entière satisfaction suite au réaménagement du Secrétariat National. «Nous lui demandons de donner davantage de responsabilités au frère candidat Karim Meissa Wade qui a fait preuve de persévérance et qui saura perpétuer, sans trahir, les idéaux et les valeurs qui ont toujours guidé le brillant parcours de Me Wade pour l’instauration de la démocratie, le décollage économique et social au Sénégal et en Afrique ainsi que pour la libération des peuples. Nous les femmes, nous désignons le frère Karim Meissa Wade comme notre candidat à la candidature pour la prochaine présidentielle et le prions également de postuler comme Secrétaire Général National au moment opportun pour honorer notre choix libre, volontaire et militant, lorsque Me Abdoulaye Wade aura décidé, à l’occasion d’un congrès, de mettre en compétition ce poste», souligne Woré Sarr.
L’ancien maire de Gounass n’a pas lésiné sur le dithyrambe pour saluer «la clairvoyance et la capacité d’anticipation et d’adaptation de Me Abdoulaye Wade. «Regrettant l’attitude d’Oumar Sarr et compagnie de vouloir à tout prix passer par pertes et profits cette offense politicienne de Macky Sall à l’encontre du parti, du frère Secrétaire Général National et du candidat Karim Wade, nous femmes du Pds et des mouvements de soutien réaffirmons notre engagement auprès du frère Secrétaire général, Me Abdoulaye Wade, et notre détermination à poursuivre le combat pour la réhabilitation sans condition de notre valeureux frère Karim Wade pour qui le comité des droits de l’homme des Nations Unies a exigé du gouvernement la réouverture de son procès pour le respect de ses droits», déclarent Woré Sarr et ses camarades.
PAR Fatoumata Abdoul Sall
PARTIR QUAND LE LINGE SALE SALIT
Étant une femme sénégalaise au Sénégal, me suis retrouvée avec la mission impossible de Coumba amul ndey (Coumba l’orpheline), devant ainsi laver un des linges sales de la société dans le sinistre Ndayaan du mariage
Au Sénégal, la phrase la plus populairement adressée à toute nouvelle mariée c’est « sey neexul » pour souligner que le mariage n’est pas facile. Certes, vous me direz tous que c’est vrai. Vivre avec quiconque, que ce soit la famille ou même avec des amis, c’est difficile car l’humain est un être complexe, qui a des facettes qui sortent et se cachent en fonction des situations dans lesquelles il se trouve, qui a un passé rempli d’émotions, de vécus, des hauts, des bas, des valeurs et des habitudes.
Et même si chacune de ses caractéristiques est fort probablement palpable chez tout être, l’humain restera toujours complexe. Les façons de penser, les visions et les aspirations diffèrent aussi, de même que sur le plans spirituel, professionnel et même du côté sportif et des loisirs.
Une multitude de choses vécues différemment et l’absence même d’expériences communément vécues, font qu’il soit très complexe de vivre avec quelqu’un et, naturellement, un défi de trouver l’équilibre entres les similitudes et les différences. Mais au Sénégal, quand la nouvelle mariée reçoit ce commentaire tout au long de son jour de mariage qui est supposé être spécial, ce n’est pas de cette complexité humaine qu’on fait allusion. C’est plutôt une introduction à une soumission qui doit être et paraitre à tout moment en elle, au profit de son bien-aimé chef de famille et dont les fruits seront inévitablement dégustés par la belle-famille aussi.
Pour l’homme, ce sont plutôt des commentaires à titre tacitement sexuel, sexiste et glorieux (comme le fait de ne pas porter de culotte le jour où la femme rejoint la demeure de son mari, des chahuts au sujet de la lune de miel, des félicitations à n’en finir d’avoir rejoint la cour des Grands) qui lui sont copieusement servis. Alors que la femme sénégalaise, en ce même jour, doit comprendre sa destinée, la complexité de la vie de couple et être prête à accepter toute calamité. Également, une autre phrase qu’on lui dit : « sey, da ngay nango muñ », dans le ménage, il faut endurer et accepter d’endurer. Il faut tout simplement être soumise. Ceci est un dit dont les suites se capturent dans le fameux dicton wolof « ku muñ, muuñ » qui proclame que tout endurance sera gratifiée. Ainsi, quand les deux égaux s’adonnent à entamer leur aventure de couple légitime, là où l’un est couronné de compliments et de tapages cocasses, l’autre reçoit des rappels de devoirs de soumission et à se préparer à être heureuse, même dans la misère. C’est cela le mariage.
Tout ceci, j’en ai bien discuté avec mon mari, lui demandant s’il avait bien remarqué, même si, à la fréquence de cette dichotomie et impartialité de la nature des commentaires faits, il était impossible de ne pas remarquer que le Bon était à venir pour lui alors que misère me guettait, inévitablement, et que je devais me préparer et supporter tout sur terre, pour une grande récompense au-delà. Il me sourit, soit envouté par la vénusté du maquillage ou n’en faisant pas un problème du tout, et me dis : oui j’ai bien remarqué, mais il faut comprendre qu’ils ne vivent pas dans le même nouveau monde que nous. Par ‘nouveau’, j’ai compris modernité, évolution, justice et égalité des sexes dans tout, en particulier dans la vie de couple. Un autre aspect sur lequel je me suis basée fortement pour choisir un partenaire égal, moderne et éveillé. Tout me disait, en ces moments, que j’avais choisi le bon. N’est ce pas cela le mariage ?
Je m’étais mal préparée au fait que tout ce qui allait être bon en moi, ou perçu comme tel, allait être fortement relié au fait que j’avais un mari. De la même façon qu’une femme, voulant se débarrasser d’attentions non-voulues venant des quelques hommes, peut leur dire qu’elle est mariée et automatiquement imposer ainsi et obtenir, avec succès, le respect qui fera disparaitre aussitôt cette convoitise masculine. Les hommes se respectent-ils beaucoup plus entre eux ? « Tu es toute belle ma chère, cela se voit que monsieur te traite bien. Tu es si bien habillée. Monsieur te traite bien. Tu es si radieuse. Monsieur te va bien. » Et j’avoue que c’était un peu le même de son côté, du moins tout au début du mariage. Je m’occupais bien de lui, il avait même commencé à grossir, signe que son épanouissement était dans mes mains sûres, d’après les commentaires. Le mariage c’est le bonheur visible.
Des amis de très longues dates, qui n’ont pas eu la chance de connaitre mon mari, soit parce qu’ils sont à l’étrangers ou par le simple fait que le mariage fut célébré si rapidement et discrètement sans aviser au-delà de la famille proche, se sont eux-aussi joints au discours. Après les salutations coutumières, « et monsieur ? Il va bien ? Tu t’occupes très bien de lui j’espère ? » Une soudaine grande importance accordée à l’existence d’un homme dans ma vie, à mon propre détriment, au prix de mon inexistence soudaine… Il faut reconnaitre que là, mon bonheur n’inquiétait personne apparemment et que la seule chose qui importe est de savoir si je m’occupais bien de mon mari. A quelques reprises, je n’ai pas hésiter à souligner cette inquiétude si déséquilibrée, cette tendance à me rendre absente et irréelle. La société autour de moi me sembla si différente, transformée, et détachée de mon bien-être. Avec le temps, j’ai quand même compris que mon mariage à lui-seul ne pouvait pas transformer une société tout entière. La société sénégalaise a toujours été comme telle.
C’est mon changement de statut matrimonial qui faisait que j’étais maintenant, plus que jamais, en contact directe avec ces enjeux. C’est le mariage.
En gros, à part ces analyses, tout allait bien jusqu’à ce que les problèmes commencent à faire surface. Des problèmes à n’en finir, des incompréhensions comme je me disais à l’époque, après tout, il ne faut surtout pas divulguer les vraies raisons des disputes, jamais. Il faut savoir les termes synonymement employés : des disputes de couples pour dire des violences conjugales, il est trop tendu pour dire il me bat, je suis toujours critiquée pour dire que mon travail le dérange, il n’est jamais là pour dire il a une maitresse. Néanmoins, comprenons qu’au Sénégal, un mari ça se protège, même si tout au début, on fait comprendre à la femme, clairement, qui est le sexe fort, d’où la fameuse phrase, le linge sale se lave en famille. Et si la famille n’a pas le détergent qu’il faut ? Et si le linge venait de ladite famille ? Donc, le linge sale ne se lave jamais en public ? Même s’il y a une toute petite chance que ledit linge s’y sèche très rapidement, comme le démontrent les bonnes dames qui sèchent leur linge dans les rues ?
Le linge sale se lave en famille.
Si les commentaires sexistes et les déséquilibres d’approche et de traitement à l’encontre des 2 sexes commençaient à devenir la norme dès le début, ils attendaient ce moment précis pour me rendre furieuse. C’était la fameuse phrase de soumission et d’endurance qu’on me servait au menu quotidien, me rappelant toujours que le mariage n’était pas que bonheur. Avec toute cette base socioreligieuse fortement protectrice de l’homme marié sénégalais, je n’avais donc aucune chance de divulguer toute la vérité sur la saleté qui m’envahissais. J’utilisais des synonymes pour ne pas être une mauvaise épouse. Les lois de jure, de discrétion et du silence faisait que l’autre était bien protégé et il s’en jouissait pleinement aux yeux de tous. Ses actes offensifs étaient légitimisés par le discours de la famille et les attentes de la société sénégalaise. Et tout ce qu’il me fallait faire, c’était de masquer, de « muñ. » Le mariage, c’est la misère cachée.
Des mois passèrent, aucun changement. Le linge resta sale. Cette saleté empestait mes nuits, me volait le sourire, me rendit si malheureuse que je compris immédiatement qu’effectivement le mariage n’est pas que bonheur.
Le mariage était devenu que misère pour moi, si rapidement. Une misère que j’étais appelée à déguiser continuellement aux regards de la société. Une misère que je ne pouvais dénoncer aux risques d’être amèrement jugée, critiquée, perçue comme une mauvaise épouse, et ainsi marginalisée. Par peur d’arriver à ce stade, je trouvais refuge dans le silence et le retrait. J’avais du mal à répondre aux cérémonies festives, le sourire se faisait rare sur mon visage. Tout ceci commençait à se faire sentir au bureau où j’avais du mal à me concentrer. Les questions telles que « tu t’occupes bien de monsieur » m’enrageaient. Je voulais crier haut et forts et devant tous, faire tomber les masques, étaler les abus, démystifier les mensonges, et libérer mon âme.
La saleté chez moi me tuait à petit feu. La fumée se voyait par la belle famille. Et tout le monde fit semblant. Silence ou commentaires infructueux. Quels jeux ! Finalement, je devais jouer cette même comédie quand des amis et des parents nous rendez visite. Avec le sourire forcé, je leur servais à boire et à manger. Avec le sourire forcé, j’animais les discussions. Avec le sourire forcé, je riais aux tapages. Le sourire forcé. Finalement, quand la fatigue de sourire derrière mes blessures s’en prit à moi, quand le mensonge devint trop douloureux, j’avais commencé à limiter au maximum les visites de mes proches car j’essayais toujours de laver le linge sale loin des yeux moralisateurs et des décrets oraux. Le linge sale se lave seule.
À tout moment, je voulais que tout aille bien mais tout me brulait de l’intérieur. Je me souvenais des moments doux passés avec mon mari, des merveilleux plans de vie de couple qu’on avait, de la famille qu’on voulait fonder, de tant de promesses et de vision positives. Je me suis munie de ce passé qui était devenu, pendant longtemps, mon rêve de chaque nuit, me dorlotant dans l’insomnie, la peur, les abus, les pleurs, et me donnant la force d’affronter le jour où le seul soleil fut ma mère qui me soutenait et me faisait rire parfois et mon bureau où je me sentais à l’abris, physiquement. Chaque jour qui passe me confirmait que ma vie, mon corps, ma liberté étaient emprisonnés dans ce spectacle insensé, misogyne et injuste dont la mise en scène était parfaitement assurée par des lurettes de corruption, d’internalisation et de normalisation de l’infériorité de la femme, un héritage perpétué par de vieilles femmes dociles et de vieux ogres qui jouissaient toujours de leur supériorité. Des femmes qui perdurent dans des entraves masculines toute leur vie... C’est cela le mariage.
Des jours passèrent, et des nuits durant lesquelles les quelques étoiles qui illuminaient le ciel commencèrent elles aussi à disparaitre pour faire place aux orages du sexe fort, à la puanteur du linge sale et au devoir de soumission. Je me sentais constamment dans une situation de vulnérabilité décrite par la psychologue Aminata MBENGUE comme une condition dans laquelle « le corps de la femme est fétichisé, soumis aux regards critiques des hommes qui jugent et donnent des notes. » Mais j’ai appris que ce ne sont pas que les hommes qui donnent les notes. Les femmes elles aussi perpétuent et normalisent ce déséquilibre des deux sexes, les agressions, les violences physiques, les viols, la corruption du rôle de la femme et du mariage. Quand le linge est devenu trop sale et plein de souillure toxique, une prise-en-main des choses, une force de refus naquit en moi. Plus d’abnégation. Plus de rêve. Plus d’amour. Le linge sale se jette parfois.
La haine m’envahit par tous mes sens. Si mon corps fut le canvas assailli par cette saleté, mon esprit fit l’espoir guéri qui me repositionna devant cette scène sociétale, où je ne m’y aperçois pas comme la belle qui vit avec la bête, mais un spectacle où la bête transformait la belle par son venin. Un spectacle où je criais de toutes mes forces mais où les assourdis ne virent qu’un ours qui danse. Ainsi, la haine qui n’a jamais séjourné dans mon cœur y trouva place. Et si j’ai commencé à la transporter au plus profond de mes chambres, c’est parce que les couloirs de mon existence dans les structures du mariage étaient pleins de couvertures de patience, de soumission, de camouflage, de dialogues échoués et de prières sans écho, qui n’ont pas pu changer l’odeur répugnante du linge sale qui l’empoisonnait. Le linge sale détruit le mariage.
Étant une femme sénégalaise au Sénégal, me suis retrouvée avec la mission impossible de Coumba amul ndey (Coumba l’orpheline), devant ainsi laver un des linges sales de la société dans le sinistre Ndayaan du mariage, essayant de faire disparaitre la Bête pour faire paraitre sa Beauté, au prix de faire naitre en moi un animal sans cœur ni tête, au détriment de me propres droits humains.
Le linge sale salit.
POUR LA PREMIÈRE FOIS EN FRANCE, L'IMAM EST UNE FEMME
Ce samedi après-midi, dans le plus grand secret, deux femmes ont dirigé un temps de prière musulman, mixte et progressiste, où le port du voile n’est pas obligatoire
Le temps est comme suspendu à cet instant précis. Dès les premiers échos de l'appel à la prière, les 70 fidèles sont saisis par cette voix éblouissante qui répète en arabe : « Dieu est le plus grand. » Une voix qui, pour la première fois en France, est féminine. Une voix qui pose définitivement ce moment historique que représente cette première prière mixte dirigée par deux femmes imames, Anne-Sophie Monsinay et Eva Janadin, à la fois « stressées et heureuses ».
C'était ce samedi, à 13h30, dans une salle louée à Paris dont l'adresse est tenue secrète pour des questions de sécurité. Preuve que cet islam progressiste n'est pas toléré auprès de mouvements fondamentalistes. L'imame, Anne-Sophie Monsinay, a d'ailleurs fait part d'attaques, « heureusement moins nombreuses que les encouragements ». « Exceptionnellement, ce temps de prières a lieu un samedi car nous n'avons pas pu l'organiser un vendredi pour des raisons logistiques. Tous les autres rendez-vous, qui se tiendront une fois par mois dans d'autres lieux, se dérouleront le vendredi soir selon le format traditionnel du culte », précise Eva Janadin.
Des cérémonies mensuelles chargées de mesurer, dans un premier temps, l'affluence des fidèles séduits par cet islam progressiste qui « réconcilie la foi avec la raison et l'esprit critique, ajoute-t-elle. Nous apportons notre pierre à la construction d'un islam de France adapté aux acquis de la modernité ».
Totale mixité
Dans un second temps, les deux imames envisagent de trouver un lieu fixe qui deviendrait le premier lieu de culte musulman dirigé par des femmes. S'il n'existe pas encore, il a déjà un nom : la mosquée Simorgh, du nom d'un oiseau mythologique que l'on retrouve chez le poète soufi iranien, Attar. Dans ses écrits, la quête de cet oiseau permettrait de trouver son « moi » profond.
Cet islam progressiste est fondé sur quatre grands principes : l'égalité entre les femmes et les hommes d'abord. Toute femme qui le désire peut ainsi devenir imame, prêcher et prier avec les hommes dans la même salle sans hiérarchie spatiale et dans une totale mixité. Ce samedi, c'est bien le cas. Femmes et hommes prient les uns à côté des autres, dans une quasi-parité. Second principe : la liberté de porter ou non le voile « qui relève du choix personnel », insiste Eva Janadin. De fait, pour la première, moins d'une dizaine de femmes ont choisi de se couvrir les cheveux.
L'inclusivité ensuite : aucune discrimination en raison de l'orientation sexuelle, du genre, de l'origine ou de la religion d'un individu n'est tolérée. Enfin, la francophonie. Tous les sermons sont ainsi prononcés en français et toute formule arabe est systématiquement traduite pour garantir la compréhension du discours.
Deux enseignantes converties à l'islam
La voix de l'adhan (appel à la prière), c'est celle d'Anne-Sophie, 29 ans, professeure de musique. Avant elle, Eva, 30 ans, professeure d'histoire, a fait les salutations : « que la paix, la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient avec vous ». Converties depuis une dizaine d'années, elles sont les fondatrices de l'association cultuelle, née en 2018 : Voix d'un islam éclairé (VIE), qui compte actuellement 200 adhérents. C'est via ce réseau que les fidèles se sont déplacés en nombre pour cette première rencontre. Faute de places, certains sont restés à la porte.
Ce n'est pas le cas de Mina, venue de Lyon pour l'occasion. « J'attendais cela avec impatience. Nous sommes nombreux à avoir cette conception-là de l'islam, témoigne cette femme de 43 ans. Pendant longtemps, je ne percevais plus le sens du rite. C'était devenu des automatismes. Je rentrais le soir, il fallait rattraper les cinq prières. J'ai toujours été musulmane mais en découvrant Anne-Sophie et Eva, j'ai entamé une démarche d'ouverture. Aujourd'hui, je suis bien avec mon islam qui laisse sa place à ma propre réflexion. »
Parmi les invités, on compte également Seyran Ateş, imame de la mosquée Ibn Rushd-Goethe de Berlin, actuellement sous protection policière, ou Dominique Reynié, du think tank Fondapol (Fondation pour l'innovation politique) qui a publié leur premier manifeste. Philippe, 58 ans de Paris, fait aussi partie des chanceux. « Je me suis converti il y a cinq ans. J'ai toujours été croyant mais, avant, j'étais catholique. Ce qui se passe ici, c'est le renouveau de l'islam. On ne vit plus au VIIe siècle, cette évolution est nécessaire. »
Opération crowdfunding pour la mosquée Fatima
Un autre projet en France met les femmes au centre du lieu de culte. L'imame franco-algérienne Kahina Bahloul, 40 ans, doctorante en islamologie à l'École pratique des hautes études à Paris, veut ouvrir dans la capitale une mosquée dite libérale baptisée Fatima, du nom de la fille du Prophète. Les prêches y seront alternativement assurés par une femme et un homme.
Lors de la prière dans une salle commune, fidèles féminins et masculins ne seront pas mélangés mais chacun d'un côté. « Car il peut y avoir des gens un peu gênés au moment de la prosternation. En revanche, tout le monde sera sur la même ligne », explique-t-elle. Le port du voile ne sera pas obligatoire. Avec une communauté de fidèles réunis dans une association cultuelle loi 1905 fraîchement créée, elle souhaite, « idéalement », acquérir un espace de 300 m2 dans lequel il sera aussi possible de « transmettre un enseignement ».
Une campagne de financement participatif sur la Toile a été lancée il y a quelques jours. « On cherche également des mécènes », précise-t-elle. Le business plan prévoit un investissement de « 2 à 3 millions d'euros ». En attendant, elle envisage de louer « un lieu fixe pour tous les prêches et les prières du vendredi ». Pour l'heure, les rencontres se déroulent au domicile des uns et des autres.
Depuis la présentation officielle de ce projet en janvier, la théologienne a été la cible de menaces sur les réseaux sociaux. Elle est devenue imame au printemps.
Aucun verset ne l’interdit
Rien, dans le Coran, n’interdit à une femme de diriger la prière. En fait, le texte sacré de l’islam n’évoque pas la fonction d’imam telle qu’on la connaît aujourd’hui. En revanche, dans la tradition prophétique, une parole du Prophète montre qu’une femme, Oum Waraqa, a été désignée par Mahomet pour conduire la prière. Il n’est pas précisé si l’auditoire était alors féminin ou mixte, ce qui donne lieu, aujourd’hui encore, à différentes interprétations. Au XIIIe siècle, le théologien et juriste Ibn Arabi, estimant que rien ne prouvait qu’Oum Waraqa prêchait uniquement devant des femmes, autorisait, par exemple, l’imamat de la gent féminine dans des assemblées mixtes.
LA FEMME-OBJET, UNE RÉALITÉ BIEN SÉNÉGALAISE
Aminata Mbengue est une jeune bien décidée à refuser la soumission imposée aux femmes - Les femmes sont prises comme des objets de consommation périssables
francetvinfo |
Martin Mateso |
Publication 05/09/2019
Aminata Mbengue est psychologue clinicienne à Dakar. Militante féministe assumée, elle fait partie de la génération sénégalaise de cyber-activistes. Parmi ses thèmes favoris sur les réseaux sociaux, elle plaide pour l'égalité hommes-femmes et contre les violences faites aux femmes dans son pays. Elle a décidé de prendre les devants pour dénoncer "le calvaire d’être une jeune fille au Sénégal". Tout est fait pour déposséder les femmes de leurs corps, de leurs droits, explique-t-elle à franceinfo Afrique.
Le corps de la femme est fétichisé, soumis aux regards critiques des hommes qui jugent et donnent des notes. Les femmes sont prises comme des objets de consommation périssables" - Aminata Mbengue, féministe sénégalaise à franceinfo Afrique.
Aminata Mbengue constate avec amertume que les violences sexuelles et sexistes sont endémiques au Sénégal. On les retrouve dans tous les milieux socio-culturels, dans l’espace familial, dans les écoles et dans les entreprises. Des violences qui ont fini par être banalisées, regrette-elle.
"Beaucoup de jeunes femmes portent le voile pour être tranquilles dans l’espace public. Pour se soustraire aux regards. Pour ne pas être embêtées", confie-t-elle à franceinfo Afrique.
"La culture du viol est bien ancrée dans la société"
La liste des victimes ne cesse de s’allonger. En mai 2019, le meurtre odieux d’une jeune femme, précédé d’une tentative de viol à son domicile de Tabacounda, dans l’est du pays, a conduit dans la rue de nombreuses femmes en colère. Aminata Mbengue dénonce le manque d'empathie de la part de certains de ses compatriotes et la banalisation des violences subies par les femmes. Des viols qui restent souvent couverts par la loi du silence. Les statistiques disponibles remontent à 2014. Quelque 3660 cas de viol ont été signalés en dix mois par l’association des juristes sénégalaises.
"Il y a un déni collectif qui participe à l’invisibilité des violences sexuelles. Il y a aussi la culture du viol qui est bien ancrée. On cherche à responsabiliser la victime. Elle était où ? Elle était habillée comment ?, entend-on dire. "C’est la double peine pour les victimes", se désole-t-elle.
"Non, les femmes ne sont pas des êtres vulnérables"
Aminata Mbengue rejette les stéréotypes de genre qui veulent que la femme soit émotive par nature et que les hommes soient plutôt virils. Des idées fausses qui causent des torts aux deux parties, déplore-t-elle. Elle estime qu’il est urgent de changer le discours sur la femme, présentée dans la société comme un être vulnérable. Un discours qui arrange les hommes et leur permet de perpétuer leurs privilèges, affirme-t-elle.
"Non, les femmes ne sont pas des êtres vulnérables qui ont besoin de protection. Ce sont les situations dans lesquelles elles se trouvent qui les affaiblissent. Ce sont les rapports inégaux, la discrimination qu’elles subissent qui les fragilisent", plaide-t-elle.
Et pour elle, il est impérieux de changer les rapports inégaux que la culture installe parfois de façon insidieuse entre filles et garçons dès leur jeune âge. "Quand on dit aux petits garçons qu’un vrai homme ne pleure pas, on lui apprend à réprimer ses émotions alors qu’on pousse très tôt les jeunes filles à se soucier et à prendre soin des autres. Cela impacte leurs choix ultérieurs et leur vie de couple", explique Aminata Mbengue.
A Dakar, la psychologue sénégalaise fait partie de celles qui militent en faveur de la criminalisation du viol. Il faut durcir les peines, martèle-t-elle. Elle réclame la reconnaissance par la justice de son pays du statut de victimes pour les femmes qui subissent ces violences. Une étape obligée pour leur réparation et leur guérison.
OÙ SONT LES FEMMES DANS LES FORCES ARMÉES OUEST-AFRICAINES ?
Peu nombreuses, peu visibles, elles font face à des barrières persistantes. À Dakar, une conférence régionale réunit, depuis le mardi 3 et jusqu’au vendredi 6 septembre, des femmes des polices et gendarmeries d’Afrique de l’ouest
Peu nombreuses, peu visibles, elles font face à des barrières persistantes. À Dakar, au Sénégal, une conférence régionale réunit, depuis le mardi 3 et jusqu’au vendredi 6 septembre, des femmes des polices et gendarmeries d’Afrique de l’ouest : Sénégal, Burkina Faso, Niger et Mali, avec le soutien du département d’État américain. Objectif : féminiser les forces de défense et de sécurité
Elle en impose Mame Rokhaya Lo, du haut de son 1,87 m, 36 ans, capitaine au sein de la gendarmerie sénégalaise, première femme pilote de son pays. « Le problème qu'on a est peut-être culturel. Les gens n'ont pas l'habitude de voir les femmes en tenue, donc cela crée peut-être des barrières avec la famille pour que les femmes intégrent en nombre les forces de défense et de sécurité. On lutte vraiment pour atteindre au minimum 10% de femmes jusqu'à atteindre 20%. »
On en est loin selon Adjaratou Wakha Aïdara Ndiaye, directrice de l’ONG Partners West Africa Sénégal. « Les États africains sont à maximum 5%, surtout dans la zone Sahel, où actuellement il y a beaucoup de conflits. Plus il y aura de femmes au sein des forces de l'ordre, plus les gens, la population se sent en sécurité. »
Et, pour féminiser les forces de l’ordre, c’est aussi le regard des collègues masculins qui doit changer, selon Adiza Adamou, commissaire de police au Niger : « Surtout au niveau des unités opérationnelles, le maintien de l'ordre. Ils nous disent "les femmes, vous ne pouvez pas aller sur le terrain, vous ne pouvez pas aller au front" parce que, parce que, parce que... Ils nous regardent comme leurs filles, leurs femmes. » Mais là, c’est entre « sœurs », selon elle que se retrouvent les participantes, et surtout entre professionnelles.
«LES FEMMES SONT FAIBLEMENT REPRÉSENTÉES AU SEIN DES FORCES DE L’ORDRE»
Le personnel féminin représente 3,19% de l’effectif total des soldats déployés par le Sénégal en 2019 dans le cadre des missions de maintien de la paix
Une conférence régionale des femmes dans les Forces de l’ordre s’est ouverte hier à Dakar. Axée sur le thème «parer la route pour la femme», la rencontre a été l’occasion saisie par le ministre des Forces armées Sidiki Kaba pour affirmer que le personnel féminin a constitué en 2019 plus de 3% des soldats déployés.
L’évolution des femmes du Sénégal dans le maintien de la paix dans le monde a connu une augmentation fulgurante entre 2018 et 2019, si l’on en croit les propos du ministre Sidiki Kaba. Venu présider l’ouverture d’une conférence régionale des femmes dans les forces de l’ordre, le ministre des Forces Armées a soutenu que le personnel féminin représente 3,19% de l’effectif total des soldats déployés par le Sénégal en 2019 dans le cadre des missions de maintien de la paix.
Comparant ce taux avec celui de l’année dernière, il a indiqué devant plusieurs délégations de la sous région qu’en 2018 le Sénégal avait atteint la barre de 1,8% de la contribution en personnel féminin aux missions de maintien de la paix dans le monde. Et cette année, se réjouit t-il, nous en sommes à 3,19%. Devant une assistance constituée de plusieurs femmes, il a souligné aussi que le gouvernement du Sénégal s’est doté depuis 2011 d’une stratégie nationale sectorielle genre.
A l’en croire, il s’agit ici de soutenir le processus d’intégration genre dans les armées et la gendarmerie. Cela permet d’avoir des forces armées comprenant à la fois des hommes et des femmes œuvrant de manière collégiale dans l’exécution des missions à l’intérieur et à l’extérieur du pays. L’ouverture de cette rencontre de 4 jours a permis aussi à l’ancien Garde des Sceaux, devant les délégations du Niger, du Mali et du Burkina Fasso, d’imputer cette forte participation des femmes dans les contingents militaires aux prouesses de la diplomatie sénégalaise.
A son avis, le rayonnement de la diplomatie sénégalaise engrange beaucoup de dividendes positifs avec une plus-value considérable captant la participation des femmes dans les missions de maintien de la paix dans le monde. Toutefois, l’ancien président de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme(FIDH) a plaidé pour davantage de participation des femmes. «Les femmes qui constituent près de la moitié de nos populations sont faiblement représentées au sein des forces de l’ordre. Il urge d’apporter des correctifs nécessaires à ce niveau », pense-t-il. Le ministre a aussi fait une plaidoirie pour que les femmes accèdent à plus de responsabilités dans les forces de l’ordre.
Pour sa part, Aissata Tall, chef du service des enquêtes judiciaires de la division spéciale de cyber sécurité de la Direction de la police judiciaire, a souligné que l’objectif de la rencontre sera de créer un vaste et dynamique réseau des femmes servant dans les différentes unités des forces de défense et de sécurité des quatre pays participants.
3, 19% DE FEMMES DANS LES CONTINGENTS DE 2019
Le personnel féminin représente 3,19% de l’effectif total des soldats déployés par le Sénégal en 2019, dans le cadre des missions de maintien de la paix, a révélé, mardi, le ministre des Forces armées, Sidiki Kaba.
Dakar, 3 sept (APS) - Le personnel féminin représente 3,19% de l’effectif total des soldats déployés par le Sénégal en 2019, dans le cadre des missions de maintien de la paix, a révélé, mardi, le ministre des Forces armées, Sidiki Kaba.
"En 2018, nous avions atteint la barre de 1,8% de notre contribution en personnel féminin aux missions de maintien de la paix dans le monde. Et cette année, nous en sommes à 3,19%", a-t-il déclaré.
M. Kaba intervenait à l’ouverture d’une conférence régionale des femmes dans les forces de l’ordre, axée sur le thème "Parer la route pour la femme".
Cette rencontre de quatre jours a enregistré la participation de 30 femmes venant du Mali, du Niger, du Burkina Faso et du Sénégal.
Selon le ministre des Forces armées, "le rayonnement de la diplomatie sénégalaise engrange beaucoup de dividendes positifs avec une plus-value considérable captant la participation des femmes dans les missions de maintien de la paix dans le monde".
"Le gouvernement du Sénégal s’est doté depuis 2011, d’une stratégie nationale sectorielle genre. Il s’agit ici de soutenir le processus d’intégration genre dans les armées et la gendarmerie", a-t-il rappelé.
Il a ajouté que cela permet d’avoir des forces armées comprenant à la fois des hommes et des femmes œuvrant de manière collégiale dans l’exécution des missions à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
"ÉCRIRE, C'EST UNE MANIÈRE D'ASSUMER SON EXISTENCE"
L’écrivaine franco-sénégalaise Fatou Diome présente son nouveau roman intitulé "Les Veilleurs de Sangomar". Elle nous parle aussi de sa vision du féminisme et de l'Afrique
L’écrivaine franco-sénégalaise Fatou Diome présente son nouveau roman intitulé "Les Veilleurs de Sangomar". Elle nous parle aussi de sa vision du féminisme et de l'Afrique.
AMINATA TOURÉ, PREMIÈRE AFRO-ALLEMANDE VICE-PRÉSIDENTE D'UN PARLEMENT EN ALLEMAGNE
La jeune Allemande de 26 ans a été élue vice-présidente du Parlement régional de l'Etat de Schleswig-Holstein mercredi (28 août). Une élection sous les yeux de ses parents, originaires du Mali
DW Afrique |
Hugo Flotat-Talon |
Publication 29/08/2019
Elle a recueilli 46 voix sur 69. Aminata Touré est officiellement, depuis ce mercredi 28 août, vice-présidente du Parlement du Land de Schleswig-Holstein, dans le nord de l'Allemagne. Elle est la première Afro-Allemande à ce poste.
Un poste important où la jeune femme de 26 ans arrive avec de nombreuses ambitions et beaucoup de joie.
"Pour une société ouverte et égalitaire"
Avec ce poste, Aminata Touré, endosse donc un sacré costume ! En Allemagne, les parlements régionaux prennent des décisions importantes pour la police, les crèches, les universités, les transports...
Née en Allemagne de parents maliens, la jeune femme veut se battre pour une société ouverte et égalitaire. "Quand on regarde les chiffres, ce sont plus de 20% des personnes en Allemagne qui sont issues de l'immigration", insiste-t-elle. "Je pense que quelque chose comme ça doit aussi se retrouver dans la politique parce que sinon certaines réalités de la vie ne seront pas reflétées."
Allemande ? Malienne ? Les deux !
La vie d'Aminata Touré, son parcours, est un mélange de culture allemande, le pays où elle a grandi, et du Mali, le pays de ses parents et ses racines. "J'ai toujours eu les deux mondes en moi : l'origine de mes parents - le Mali ; et le pays où je vis - l'Allemagne", confie-t-elle. "À un moment donné, je ne voulais plus avoir à me décider pour un des deux pays. Alors j'utilise un terme inventé par un mouvement féministe de femmes noires, ici en Allemagne : Afro-Allemand."
Sûre d'elle, combative, comme on la décrit souvent dans la presse ou dans le milieu politique, Aminata Touré a étudié la politique et la philosophie. Un stage auprès d'un commissaire aux réfugiés de sa région fini de la convaincre de se lancer en politique. Aujourd'hui elle veut se battre pour que les réfugiés soient mieux et plus vite intégrés. "Je ne pense pas qu'une forme de politique répressive dans le domaine de l'asile amène les gens à se dire : Ok, je ne vais pas fuir en Allemagne, ou dans un autre pays maintenant, parce que la législation est ainsi. La loi ne change rien, la misère est encore là."
Egalité hommes-femmes
Aminata Touré veut aussi faire avancer l'égalité hommes-femmes en Allemagne et en politique. Elle s'affiche aussi clairement contre l'extrémisme : qu'il s'agisse de l'islamisme ou de l'extrême droite. Le début d'un combat pour la démocratie comme elle le répète souvent. Un combat que ses parents, qui ont longtemps eu peur de se faire expulser d'Allemagne, ont suivi, mercredi, depuis les tribunes du parlement régional, lors de l'élection.
Aminata Touré restera à ce poste pour deux ans et demi environ, jusqu'en 2022, lors des prochaines élections régionales dans sa région.