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29 novembre 2024
Femmes
par Fatimata Diallo
IL Y A 38 ANS DISPARAISSAIT MARIAMA BA
Ta plume trempée dans l'encre de la liberté a tracé les contours du jour naissant pour des générations d'enfants d'Afrique - Merci d'avoir sublimé le plomb de la violence en poussière d'or et de diamant pour l'amour des tiens
Tant de belles choses ont été dites et écrites sur Mariama Ba qu'il m'a tout d'abord paru inutile de rajouter un énième texte sur elle. Puis j'ai relu, en souvenir d'elle, quelques extraits de ses écrits, discours et extraits de romans. Les mots geysers ont jailli de mon coeur reconnaissant.
Comme un soupir, le temps d'une rose à peine éclose,
Tu es apparue, ange aux ailes de lumière.
Ta plume trempée dans l'encre de la liberté
A tracé les contours du jour naissant
Pour des générations d'enfants d'Afrique.
Mère caressante et altière, mer aux bras serpentins,
Tu enlaces et enveloppes encore tes enfants multiples
Dans le souffle de ton style unique pour aller au bout du rêve.
Les souffrances et le deuil et l'obscurité
En larmes d'étoiles tu as liquéfiés pour l'amour de la beauté.
Merci maman Mariama d'avoir sublimé le plomb de la violence
En poussière d'or et de diamant
Pour l'amour des tiens.
Nous ne cesserons de lever les yeux vers le ciel
En un Merci jailli de l'âme pour toucher ton étoile qui scintille
Là haut, si loin, si près !
Paisible repos au Paradis, Maman !
LE SÉNÉGAL EN FINALE DE L'AFROBASKET
Menées jusqu’a 17 points d’ecart par l’équipe mozambicaine dans les deux premiers quarts temps, les Lionnes sont allées puiser dans leurs dernières ressources pour s’imposer par trois petits points
Le Sénégal s’est qualifié en finale de l’Afrobasket féminin et affrontera, dimanche, le Nigéria.
L’équipe du Sénégal s’est imposée en demie finale, ce vendredi, face au Mozambique sur le score de 60-57.
Le Nigéria s’est qualifié en finale de la 24e édition l’Afrobasket féminin en s’imposant, ce vendredi, largement face au Mali sur le score de 79-58.
Les Sénégalaises avaient perdu en finale face aux Nigérianes, il y a deux ans à Bamako (Mali).
LA CHRONIQUE HEBDO D'ELGAS
PETITES COPINES
EXCLUSIF SENEPLUS - Le féminisme sénégalais, entre autres, a un ennemi premier et central, c’est la tradition et la religion, piliers du patriarcat - Quoiqu’en pensent les sectaires, le féminisme est une question d’Hommes - LE RETOUR À COUBANAO
Ça a duré à peine 20 minutes. Sur le petit banc de bois, au bord de la route, où j’avais échoué à l’ombre d’un grand manguier, elles avaient avancé vers moi. D’abord timides, elles n’avaient pas arrêté de regarder mon appareil photo dans un mélange de curiosité enfantine et d’impatience. Puis d’un coup, alors que je m’essuyais le front et échangeais avec quelques jeunes du village, elles avancèrent et se dressèrent net devant moi. A peine eûmes-nous entamé un dialogue, que je compris que je les intéressais moins que le Sony que j’avais. Je fus magnanime. Elles prirent l’appareil qui semblait les captiver plus que tout, s’éloignèrent de quelques pas, ajustèrent l’objectif sur moi, l’une donnant les consignes et l’autre cadrant talentueusement. Comme une équipe de photographes en herbes, elles mitraillèrent. Elles ajoutaient même de la coquetterie dans le geste, l’appareil imposant pour leurs petites mains semblait s’y plaire. En regardant sur l’écran ensuite, après une première salve de photos, elles s’esclaffèrent, fières d’elles et de leurs premières captures.
Elles me tendirent l’objet et se mirent 5 mètres plus loin, m’intimèrent presque l’ordre de les sublimer. Je cadrai et photographiai. Elles adoptèrent plusieurs poses : les doigts en V, une position de profil, la moue du bisou, un grand sourire. Elles vinrent après, à mes côtés, savourer le diaporama. L’une sembla littéralement en extase avec elle-même sur une des photos, l’autre plus en retrait, se tut, même si un sourire venait jeter un éclat à son visage plus dur à confesser. Je me fis ainsi des amies, de petites copines, vites complices, qui ne s’arrêtaient plus. Elles s’appelaient Effoh et Yaga, découvris-je au gré de la conversation, jumelles d’âges, de classes, et camarades de jeux.
Effoh, la plus entreprenante avaient des tresses inachevées, un petit bijou, de perles noires autour du cou. Elle avait de petits yeux noirs et fureteurs, de grandes oreilles et une bouche prompte à proférer d’innocentes bêtises. Elle adoptait tour à tour une moue vive et prudente, comme incapable de savoir sur quel mode aborder l’étranger que j’étais. Elle portait un ensemble en wax, bleu, brodé de jaune, et des tongs esquintés, recouvertes par l’argile. Yaga avait, elle, le visage timide, rempli de grâces. De larges yeux qui naissaient en bas d’un front imposant et lisse. Elle avait un tout petit nez et se tenait sagement, dans une gestuelle du corps d’une incroyable maturité. Elle était habillée d’une jupe rose et d’un t-shirt blanc, taché au niveau de la poitrine du motif d’un gros point rouge agrémenté d’un dessin bleu, comme la trace d’une trainée de peinture. Des tresses moins imposantes, en petites touffes irrégulières, donnaient à son visage, des accents de simplicité naturelle. Plus en retrait, moins expressive, elle avait elle aussi pris place à côté de moi.
Devant mon écran, dont elles avaient instinctivement compris tous les mécanismes de fonctionnement, elles firent défiler les photos, du jour, de la veille, et me posèrent des questions sur chaque cliché. Elles jouèrent sur les modes, noir et blanc, sépia, les portraits, les paysages. Effoh plus engageante, semblait pourtant devant l’objet moins douée que Yaga, qui sereinement, naviguait dans le tableau de bord. Elles formaient une redoutable équipe, dont les talents en trompe-l’œil, pouvaient en décontenancer beaucoup. La retenue de Yaga était tout sauf un suivisme, l’énergie de Effoh, encore moins une assurance. Toutes les deux semblaient se compléter, dans un portrait en ombres et lumières, deux faces d’une même médaille, que l’âge et l’avidité rendaient assurément grandiose. L’abord timide avait désormais cédé la place à plus d’entrain chez elles, de partage, et mes copines ne me lâchèrent plus, pour mon plus grand bonheur.
Elles avaient plus ou moins 10 ans, étaient en CE1, dans la même classe. Effoh n’aimait pas les calculs ; Yaga, ne détestait pas grand-chose. Tout autour, sur les bancs où avaient pris place les habitants du village, notre manège avait fait sourire. Les femmes avaient d’abord essayé de refréner l’envie des deux fillettes d’importuner l’étranger. Je les rassurai. Elles les laissèrent, même si elles ne semblaient pas tout à fait sûres que cette attitude fût la plus appropriée, pour des gamines à qui on apprend habituellement l’effacement. Cet épanchement, moi, me plaisait. En attendant la voiture pour rentrer à Ziguinchor après ce séjour dans les Kalounayes, notre petit clan à trois m’avait rappelé des souvenirs. Je ne pus en effet m’empêcher de repenser à la seule cérémonie de ñakay (Excision) à laquelle j’avais assisté 20 ans auparavant. J’avais perdu alors ma meilleure copine dans le bois sacré, pendant plusieurs jours. Elle avait peu ou prou le même âge qu’Effoh et Yaga. L’espoir de retrouver les premières amours est si envahissant, mais si irrépressible, que chaque retour est inconsciemment une manière de les revivre. Ma petite copine de jeux, que l’on me prêtait sous mes contestations gênées, mais que j’avais tant plaisir à voir au loin, à deviner, à aimer, avait été dans le lot des filles parties pour l’excision. De là même où Yaga, Effoh et moi, nous nous sommes plus à nos jeux photographiques, 20 ans avant, l’écho qui parvenait à ce seuil du village, était autre. L’initiation à la vie féminine, le rite de purification, battaient leur plein. Je me retrouve, ayant abandonné le rêve de revoir ma promise, à voir son visage chez ses deux petites complices, dont je ne savais pas si elles avaient déjà subi leur tour, et si elles y iraient incessamment sous peu…
Les 20 minutes avaient filé. Le bruit du moteur et la grande trainée de poussière annonçaient l’arrivée de la voiture pour Ziguinchor. Effoh, Yaga et moi fûmes tristes de nous séparer. On était devenus de vrais confidents. Le visage si impassible de Yaga avait même fendu sa raideur et son masque habituel, pour offrir des yeux larmoyants. Je n’avais rien d’autres à leur laisser, comme le gage de les revoir, ni même de partager les photos. Je décrochai le mail in extremis d’un jeune et leur promis de leur faire parvenir un album imprimé. La voiture disparut. Je sais, je le sais encore plus maintenant, que j’ai manqué de petites copines, de petites amies, du sexe opposé. Nous n’avons pas appris à connaître nos femmes, enfants, adolescentes, adultes. Nous n'en retenons que ce qu’en portraiture notre culture. Il y a potentiellement dans toute célébration du rôle majestueux de la mère, idéale, au foyer, une habile corruption de la domination, la vénération comme rançon de l’hégémonie. Les rôles ingrats que la société leur assigne nous aliènent inconsciemment, à les voir ainsi, subalternes. Au fil du temps, sans s’en rendre compte, nous devenons leurs bourreaux. Pas tellement que nous soyons mauvais, mais seulement héritiers d’un ordre. Je me plais à imaginer l’avenir de mes copines, je ne sais pourquoi, mais je ne suis pas optimiste. Coubanao leur offre assez peu de choses pour rêver, la première condition de l’émancipation…Effoh et Yaga, comme ces adolescentes qu’on retrouve dans les romans de Toni Morrison, embarquées dans des illusions douces et tragiques.
Le temps d’écouter les petites filles est sans doute le plus important des paris à faire, finis-je par me dire dans la voiture. Le pari d’éveiller à chaque âge la conscience. L’égalité n’est pas le clonage, ni même la ressemblance, mais la liberté de piloter sa vie, de n’être empêché par rien d’arbitraire. L’une des défaites des féminismes c’est qu’on en a fait une chasse gardée des femmes. Comme s’il fallait quand on est homme, prouver en être pour être admis dans le club. Point de certificat de féminisme par détention de vagin. Il ne peut se dissocier des combats généraux pour la liberté et l’égalité. Le féminisme sénégalais, entre autres, a un ennemi premier et central, c’est la tradition et la religion, piliers du patriarcat. Sa propension à l’esquiver pour déporter les combats ailleurs est la mesure de son imposture. Ne rien passer aux femmes, ne point les surcharger. Les considérer totalement avec la liberté de défaillir, d’être mauvaises, de choquer, d’être humaines…Quoiqu’en pensent les sectaires, le féminisme est une question d’Hommes. Ceux qui le sont n’ont besoin ni de preuves, ni de gages à donner, encore moins de proclamations. En cela est-il salutaire que les écrits restent. Derniers juges dans un monde de la parole immédiate où il y a tant de héros pour si peu de causes.
LA TANZANIE VEUT RENDRE PUBLIC LA LISTE DES HOMMES MARIÉS POUR LUTTER CONTRE L'INFIDÉLITÉ
Les informations seront disponibles sur un site web gouvernemental pour aider les femmes célibataires à identifier les "prédateurs" qui se font passer pour des célibataires eux-aussi, fait remarquer Paul Makonda, commissaire régional
Les autorités de la ville de Dar es-Salaam ont annoncé la publication prochaine de la liste des hommes mariés afin de lutter contre l'infidélité.
Cette base de données sera publique et inclura leurs photos.
Les informations seront disponibles sur un site web gouvernemental pour aider les femmes célibataires à identifier les "prédateurs" qui se font passer pour des célibataires eux-aussi, fait remarquer Paul Makonda, commissaire régional.
"Notre but principal est de soulager la douleur de ces femmes qui souffrent de ces tricheurs qui leur promettent le mariage", a expliqué Paul Makonda.
"Un commissaire régional n'est pas heureux de diriger des femmes qui sont tristes et brisées à cause de l'amour et des relations sentimentales'' a-t-il fait remarquer.
La mesure suscite divers commentaires et analyses dans le pays notamment sur les réseaux sociaux.
Certaines personnes estiment que l'infidélité ne concerne pas seulement les hommes mariés, mais aussi les femmes; celles-ci mériteraient donc tout autant que leurs noms soient publiés sur le site internet du gouvernement.
La religion est aussi un facteur qui peut réduire l'efficacité de cette mesure, selon d'autres internautes.
La Tanzanie est un pays où l'islam, qui permet à un homme d'avoir plusieurs épouses, est une religion de premier rang.
Le fait d'avoir son nom sur un site web ne va en aucun cas décourager un homme d'aller à la conquête d'une femme et celle-ci d'accepter d'être sa deuxième ou troisième épouse, selon les internautes.
LE CAP VERT INFLIGE AU KENYA SA DEUXIÈME DÉFAITE
Avec ce succès, les cap-verdiennes rejoignent les mozambicaines avec le même nombre de victoire.
Dakar, 11 août (APS) - Le Cap vert a infligé au Kenya sa deuxième défaite (64-57) de l’Afrobasket féminin dans la poule D, dimanche au palais des sports Dakar aréna de Diamniadio.
Avec ce succès, les cap-verdiennes rejoignent les mozambicaines avec le même nombre de victoire.
Mardi, les deux équipes se rencontrent pour la première place du groupe, synonyme de qualification directe en quart de finale.
Pour sa part, le Kenya avec deux défaites en autant de sorties va jouer le tour qualificatif pour les quarts de finale mercredi.
Dakar, 11 août (APS) - Le Cameroun a battu largement (95-53) la Tunisie, pour sa première sortie à l’Afrobasket féminin dans la poule B, dimanche au palais des sports Dakar aréna de Diamniadio.
Exemptées samedi, les camerounaises se signalent d’entrée en attendant d’affronter les championnes d’Afrique en titre, les Nigérianes
Le Cameroun sera opposé au Nigeria, mardi pour la première place du groupe, synonyme de qualification directe en quart de finale.
Les Tunisiennes avec deux revers en autant de sorties vont disputer le tour qualificatif pour les quarts de finale mercredi.
Plutôt dans la journée, le Cap vert a infligé au Kenya sa deuxième défaite (64-57) de l’Afrobasket féminin dans la poule D.
LA CÔTE D’IVOIRE SE REPREND DEVANT L’EGYPTE (71-67)
La Côte d’Ivoire a obtenu sa première victoire de l’Afrobasket féminin, en battant (71-67) l’Egypte
Dakar,11 août (APS) - La Côte d’Ivoire a obtenu sa première victoire de l’Afrobasket féminin, en battant (71-67) l’Egypte en match comptant pour la deuxième journée de cette compétition.
Samedi, les ivoiriennes avaient perdu devant les Lionnes. La Côte d’Ivoire va suivre de près la rencontre mardi entre l’Egypte et le Sénégal.
En cas de victoires des vice-championnes d’Afrique, les ivoiriennes vont disputer le tour qualificatif pour les quarts de finale mercredi.
Plutôt dans la journée, le Cap-Vert a infligé au Kenya sa deuxième défaite (64-57) de l’Afrobasket féminin dans la poule D.
Le Cameroun a battu largement (95-53) la Tunisie, pour sa première sortie à l’Afrobasket féminin dans la poule B.
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UNE RÉPONSE À LA QUESTION MIGRATOIRE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le Sénégal vient de mettre en place, l'Observatoire Sahélien des Migrations sous la houlette de Ndioro Ndiaye, afin de mieux appréhender ce fléau qui n'épargne plus aucune jeunesse en Afrique
C'est désormais effectif, le bureau de l'Observatoire Sahélien des Migrations a été mis en place ce 08 août 2019. Avec comme présidente, le professeur Ndioro Ndiaye, cette structure compte jouer un rôle très important dans la reflexion sur le fléau qui touche tout le continent et particulièrement la jeunesse africaine, selon Diago Ndiaye, son secrétaire générale.
par Abdou Rahmane Mbengue
TABASKIMANIA, LE CULTE DE L'APPARENCE
Etre Sénégalaise le jour de la Tabaski, c’est être impeccable, trois voire quatre fois dans la même journée, de la tête aux pieds - Toute cette fureur dispendieuse à quelle fin ? Quel rapport avec le sacrifice de Abraham ?
Que nous dit la fête de Tabaski sur la société sénégalaise d’aujourd’hui ? Circulez dans les rues de Dakar : Partout, c’est embouteillages monstres, moutons parqués le long des trottoirs, marchands à la sauvette qui vous exposent babouches, sachets d’eau, couteaux et j’en passe. Cette furie consumériste va laisser des pères de famille sur le carreau. C’est connu après la fête, la Senelec va passer couper beaucoup de compteurs dans les maisons.
La fête doit-elle être synonyme de désordre, de gâchis ? Il y a un fond de rites païens qui nous rattrape dans cette histoire. Notre vieux passé de ceddo remonte à la surface. Tabaski rime avec pagaille et ripaille. Regardez toute cette racaille qui circule à moto à Dakar et agresse impunément !
Admirez la femme sénégalaise ! Etre Sénégalaise le jour de la Tabaski, c’est être impeccable, trois voire quatre fois dans la même journée, de la tête aux pieds. Dans cette toilette, il y a le boubou en tissu haut de gamme à 12 mille francs le mètre, la perruque en cheveux naturels (pas si naturels que ça), les chaussures de luxe, le make-up au salon. Ajoutez-y les soins de beauté (faux cils, ongles, pédicure, manucure et toute curie) ! Faites le calcul, c’est dix fois le salaire de la pauvre domestique !
Toute cette fureur dispendieuse à quelle fin ? Quel rapport avec le sacrifice de Abraham ? En réalité, la femme sénégalaise est victime de l’ordre social compétitif auquel elle est soumise. Il ne faut pas seulement être belle, il faut surtout éviter d’être moins belle que la coépouse, l’épouse des beaux-frères, les belles-sœurs etc. Cet ordre social compétitif engendre nécessairement une surconsommation de ces gadgets et produits censés faire briller en société. Ces artifices trompeurs donnent l’apparence d’une aisance matérielle qui n’en est rien. C’est de la poudre aux yeux. Ce que Aminata Sow Fall dénonce dans son livre L’empire du mensonge est encore plus vrai le jour de la Tabaski. Qu’est-ce qui nous pousse à dépenser sans compter, à dilapider nos économies en un jour juste pour épater le voisin ? Notre contrat social est-il fondé sur le faux-semblant, le culte de l’apparence ? Souvent, il revient aux hommes (ce n’est pas le moment pour être polygame) de payer la facture.
Pour les hommes, la Tabaski est un marqueur social, un test de virilité. Le bélier à sacrifier doit refléter la hiérarchie sociale. Cet animal est le produit d’un croisement entre nos prétentions, notre pouvoir d’achat et de la pression sociale. Dans les attributs physiques du bélier, l’homme projette sa puissance, sa virilité. Ce n’est pas seulement un simple ruminant que nous attachons avec fierté à un piquet devant notre porte le jour de la Tabaski, c’est aussi un peu de nous-mêmes, notre capacité à émerveiller notre entourage.
Dans le geste de l’homme qui revient du foirail, tirant derrière lui son bélier, on peut voir la bravoure des anciens chasseurs qui reviennent de la brousse avec le gibier, promesse de festins pour tout le village. Qu’on le dise ou pas, il y a donc chez chaque homme l’injonction de la réussite sociale, ne jamais rentrer bredouille de la chasse. Comme tous les goorgoorlus, j’ai circulé dans Dakar pour trouver le mouton au meilleur rapport qualité prix.
Vous avez remarqué comme moi que beaucoup de jeunes Dakarois élèvent des moutons souvent de race pour les revendre le jour de la Tabaski. Cette fête a donc donné un véritable coup de fouet à la filière ovine. Tant mieux si cela permet de générer des revenus et créer des emplois. L’élevage de mouton de race est devenu un sport national, sponsorisé par des industriels. La race pure est recherchée et choyée. Cet eugénisme est absurde. Voici qu’à des pauvres bêtes innocentes, on applique des normes de hiérarchisation sociales basées sur le sang. Ici, gigantisme est synonyme de noblesse. Mais c’est oublier trop vite que tout ce tas de viande est plein de cholestérol.
La Tabaski de l’enfance. Demain, c’est la Tabaski et le plus beau jour au monde pour l’enfant. Les habits neufs, les babouches neuves, la prière collective, la grillade des morceaux de testicule (de mouton bien sûr). L’après-midi, la balade dans les rues pour les étrennes. Le lendemain, les parties de babyfoot à 25 F le match. Je suis devenu adulte et tout cela a disparu. Qui a volé ma Tabaski ?
MODE A
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LES TENDANCES VESTIMENTAIRES À L'HEURE DE LA TABASKI
EXCLUSIF SENEPLUS - Dans le premier numéro de notre émission consacrée à la mode, Faby notre animatrice vedette, vous entraîne au marché HLM de Dakar, à la découverte des pagnes et autres coquetteries en vogue à la veille de l'Aïd el-Kebir
Fatou Bintou Dione, Aminata Diallo et Youssouf Ba |
Publication 09/08/2019
Dans le premier numéro de notre émission ''Mode A'', consacrée à l'uniers de la mode, Faby notre animatrice vedette, vous fait entraîne au marché HLM de Dakar, pour la découverte des pagnes, tissus et autres coquetteries en vogue en prélude à l'Aïd el-Kebir.