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5 avril 2025
Femmes
L’INHUMATION DE COLETTE, VEUVE DE LÉOPOD SÉDAR SENGHOR, REPORTÉE À JEUDI
Colette Senghor, la veuve du premier président du Sénégal, décédée le lundi 18 novembre dernier à l’âge de 94 ans, sera finalement inhumée jeudi au cimetière catholique de Bel Air, à Dakar, et non mercredi, comme initialement prévu, a précisé, lundi, le d
Dakar, 25 nov (APS) - Colette Senghor, la veuve du premier président du Sénégal, décédée le lundi 18 novembre dernier à l’âge de 94 ans, sera finalement inhumée jeudi au cimetière catholique de Bel Air, à Dakar, et non mercredi, comme initialement prévu, a précisé, lundi, le directeur général de la Fondation Léopold-Sédar-Senghor, Professeur Raphaël Ndiaye.
"L’Archevêque de Dakar n’a pu finalement retenir cette date du 27 novembre du fait d’engagements pris antérieurement qu’il ne pouvait ni reporter ni annuler. L’enterrement de Mme Colette Senghor est prévu le jeudi 28 novembre à 15h30 à la Cathédrale et non le mercredi 27", lit-on dans un communiqué reçu à l’APS.
La veuve de Léopold Sédar Senghor, décédée à Verson, dans le sud de la France, va reposer aux côtés de son mari et de leur fils Phillipe Maguilène.
La religieuse Marie-Madeleine, une sœur de la défunte, et le maire de la ville de Verson, Michel Marie, prendront le même vol pour venir à Dakar, selon Raphaël Ndiaye.
A son arrivée à Dakar, le corps de Colette Senghor sera acheminé à la morgue de l’hôpital Principal.
Une messe de requiem sera dite jeudi à 15h 30, à la cathédrale du Souvenir africain de Dakar, en présence de Moustapha Niass, président de l’Assemblée nationale du Sénégal et du conseil d’administration de la Fondation Léopold-Sédar-Senghor.
Colette Hubert, née le 20 novembre 1925 à Mouzay, dans le nord de la France, avait épousé Léopold Sédar Senghor, le 18 octobre 1957. Elle fut ensuite Première Dame du Sénégal pendant vingt ans (1960-1980).
Le président sénégalais, Macky Sall, a rendu hommage, sur Twitter, à "une femme discrète". Son devancier Abdou Diouf a lui honoré la mémoire de l’ancienne première dame à Verson, où elle vivait.
Selon des médias français, la maison des Senghor à Verson sera ouverte au public.
YAMA NDIAYE, MANNEQUIN EN FAUTEUIL ROULANT
Elle fait partie des premières personnes vivant avec un handicap à se lancer dans le mannequinat au Sénégal
Elle fait partie des premières personnes vivant avec un handicap à se lancer dans le mannequinat au Sénégal.
Soutenue par sa fille, elle travaille jour et nuit pour réaliser ses rêves.
Selon elle, le handicap ne devrait en aucun cas être synonyme de passivité.
Joviale et pleine de vie, Yama Ndiaye a raconté son parcours et ses motivations à Alassane Dia.
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MON HISTOIRE AVEC LA DÉPIGMENTATION
EXCLUSIF SENEPLUS - L'artiste Mina la voilée, lève le voile sur son expérience à propos du blanchiment de la peau. Elle avoue ses regrets et se dit désormais déterminée à lutter contre cette pratique
''Je suis une voilée et je me blanchissais la peau''. L'artiste rappeuse Mina la voilée n'est pas fière de son histoire avec la dépigmentation. Mais elle ne se cache pas sous son voile quand il s'agit de mener le combat contre ce fléau qui est en train de prendre des proportions inquiétantes dans la société sénégalaise et bien au-delà. La première décision a été pour la rappeuse d’arrêter de se dépigmenter. Ensuite, elle a pris le micro pour une autocritique dans un de ses tubes phares. Aujourd'hui, elle sensibilise sur les conséquences désastreuses de ce phénomène et donne des conseils à des femmes qui veulent arrêter cette pratique.
Face à la caméra de www.seneplus.com, celle qui est désormais une porte-étendard de la lutte contre le "xessal", avoue ses regrets, tout en affichant sa détermination de lutter contre cette pratique.
L’AUTOMATISATION PRÉCONISÉE POUR UNE MEILLEURE GESTION DE LA MSAE
Le président du conseil d’administration de la Mutuelle de santé des agents de l’Etat (MSAE), Babacar Ngom, a insisté sur l’importance de mettre en place un système informatique permettant une meilleure gestion des dossiers des 45 000 adhérents et de leur
Saint-Louis, 25 nov (APS) - Le président du conseil d’administration de la Mutuelle de santé des agents de l’Etat (MSAE), Babacar Ngom, a insisté sur l’importance de mettre en place un système informatique permettant une meilleure gestion des dossiers des 45 000 adhérents et de leurs familles.
‘’Il y a urgence et nécessité de moderniser cette structure, avec la mise en place d’un système informatique très performant, qui permettra de mieux gérer les dossiers des 45.000 adhérents et 150.000 bénéficiaires’’, a-t-il souligné à lors d’une assemblée générale tenue le week-end à Saint-Louis.
‘’Les membres de la mutuelle de santé des agents de l’Etat doivent travailler dans la rigueur et la transparence, afin d’accélérer le rythme de travail et de déconcentrer ses activités dans les régions, a indiqué Ngom.
L’assemblée générale de la MSAE organisée dans la capitale du Nord a permis à ses membres de procéder à l’examen du statut des membres de la structure, d’avancer sur l’automatisation et le lancement prochain d’un site web dédié à cette mutuelle.
La Mutuelle de Santé des Agents de l’Etat (MSAE) a été créée par les travailleurs du secteur public en 2003, comme une mutuelle complémentaire à adhésion volontaire.
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"CE PAYS EST DÉSESPÉRÉMENT MASCULIN"
La sociologue Fatou Sow Sarr, fait un état des lieux décevant de la question des violences aux femmes, à quelques jours du 25 novembre, journée consacrée à ce fléau
Le 25 novembre, sera célébrée la journée internationale de la lutte contre la violence faite aux femmes. Si d'aucuns pensent que la condition des femmes s'est améliorée ces dernières années surtout avec l'instauration de la loi sur la parité, d'autres croient que beaucoup de chemin reste à parcourir pour l'instauration de la dignité de la femme au Sénégal.
La chercheure et sociologue, Fatou Sow Sarr, une des plus brillantes intellectuelles du pays et spécialiste des questions de genre, fait un état des lieux sur le sujet.
LE FAIT RELIGIEUX DANS L’ENTREPRENEURIAT FEMININ AU SENEGAL
Le jeu des réseaux sociaux favorise l’ouverture des entrepreneures (musulmanes comme chrétiennes) à des espaces relationnels non confessionnels
Au Sénégal, les rapports de genre sont encore souvent envisagés d’un point de vue relativement binaire : les femmes seraient largement confinées à l’espace domestique tandis que l’espace public, de même que les responsabilités économiques, seraient essentiellement réservés aux hommes. Mais depuis les années 1970, suite aux plans d’ajustement structurel, la crise et le chômage de masse ont poussé de nombreuses femmes à entreprendre – notamment dans l’économie informelle – afin de subvenir aux charges de leur famille. Une évolution qui conduit à une renégociation des rapports de pouvoir au sein du couple et à une certaine redéfinition des statuts.
À Dakar, particulièrement, les femmes jouent un rôle économique de plus en plus important. Elles se mettent à intégrer des réseaux d’affaires influents, notamment dans leurs stratégies de contournement fiscal et en entrant en union maritale avec des acteurs confrériques influents et des hommes d’affaires, et mobilisent des liens familiaux dans leurs parcours professionnels. Ces nouveaux statuts sociaux leur permettent de bénéficier d’un meilleur traitement fiscal ou d’une protection en cas de violation de la loi.
Si les entrepreneurs sénégalais sont à 68,7 % des hommes, les femmes sont aujourd’hui majoritaires dans les secteurs de la restauration (72,8 %) et très présentes dans les activités de coiffure et de commerce (38,9 %) selon le rapport 2017 sur le recensement général des entreprises
Dans la littérature existante les rares travaux socio-anthropologiques existants ont mis l’accent sur les usages de la religion par les hommes d’affaires dans l’informel et différents secteurs de l’économie sénégalaise. Face au faible intérêt accordé à l’entrepreneuriat féminin, il convient d’explorer si la religion est vécue par les femmes qui entreprennent, comme une contrainte, voire un moyen de soumission et d’asservissement.
Notre analyse s’appuie sur les entretiens biographiques réalisés dans le cadre de l’enquête Femmes, Réseaux religieux et entrepreneuriat au Sénégal (FRES) (en cours de publication dans la revue Sociologies Pratiques, 2019, n°39). Des entretiens qualitatifs ont été réalisés auprès d’une vingtaine d’informateurs clés (ministères, ONG, entreprises, associations, etc.) et des entretiens individuels avec 100 cheffes d’entreprises, toutes confessions confondues et réparties dans trois régions du Sénégal (Saint-Louis, Dakar et Ziguinchor).
LA RELIGION, UNE RESSOURCE IMPORTANTE POUR L’ENTREPRENEURIAT
Il ressort de nos travaux que l’appartenance religieuse et la proximité avec un guide religieux représentent un préalable pour un parcours d’entrepreneure. Ces éléments permettent de construire des relations de confiance, de fonder une légitimité et d’entretenir les relations de clientèle nécessaires aux échanges économiques. En effet, les ressources offertes par la clientèle religieuse sont plurielles.
Une première distinction peut être établie entre les entrepreneures musulmanes et chrétiennes (rappelons que les musulmans représentent 96 % de la population et les chrétiens un peu moins de 4 %). Pour les musulmanes, le clientélisme implique une proximité relationnelle personnalisée avec les chefs religieux. Cette relation est mise en scène lors des événements religieux et à travers des rapports financiers. Les dépenses alors consenties à titre individuel ou collectif, ainsi que les services rendus à ces figures religieuses, sont vécus comme un investissement social.
À travers ces dons, les femmes sollicitent auprès des chefs religieux des contre-dons sous forme de prières de bénédiction, censées constituer un gage de réussite économique et sociale. La médiation des marabouts facilite l’accès des entrepreneures musulmanes à des opportunités et à des réseaux d’affaires. En effet, ces marabouts peuvent user de leur position centrale au sein de la communauté religieuse pour mettre les entrepreneures en relation avec des personnalités influentes.
Pour les entrepreneures chrétiennes, le rapport avec la hiérarchie religieuse est moins direct. La construction d’une clientèle religieuse dépend principalement du niveau d’implantation sur le territoire de la paroisse ou du diocèse (prières, liturgie, chorale, organisation d’événements religieux) et des services (entretien des édifices religieux, vente, préparation des repas, nettoiement, etc.). En contrepartie, elles peuvent bénéficier des faveurs de l’autorité religieuse centrale, l’évêque. Celui-ci, par son soutien, garantit la fiabilité des entrepreneures (demande de crédit, mise en réseaux, logistique, distribution d’intrants, prêt de terrain, etc.).
Le clientélisme donne accès à des marchés grâce aux liens tissés au sein de la communauté religieuse (groupes de prière, associations, mariages, etc.). Les entrepreneures peuvent profiter des événements culturels (sorties de messe, kermesses, retraites, ordinations, pèlerinages, etc.) et des rapports interpersonnels liés aux activités religieuses pour écouler leurs produits. Tout cela en bénéficiant du soutien des figures masculines religieuses (pasteurs protestants, curés catholiques, etc.).
En définitive, ce positionnement religieux procure aux entrepreneures musulmanes des ressources symboliques – bénédictions, prières et reconnaissance par les autorités religieuses – et relationnelles alors que chez les chrétiennes, les choses se passent plutôt au niveau institutionnel et matériel.
LA RELIGION, MOYEN D’EMANCIPATION DES FEMMES
Les entrepreneures ne sont pas exclusivement tributaires des espaces religieux. Elles tendent à s’en émanciper, particulièrement lorsqu’elles se tournent vers l’économie de marché. Elles s’orientent alors vers des réseaux d’affaires sécularisés au niveau institutionnel (partenaires techniques, banques, etc.). La prise de distance avec l’espace religieux se traduit par leur insertion dans des réseaux influents sans exclusivité confessionnelle. Il peut ainsi arriver que des musulmanes déclinent les faveurs d’acteurs confrériques. Elles peuvent, par exemple, refuser des billets pour La Mecque ou renoncer à des postes électifs religieux – dans des fondations ou associations religieuses – pour privilégier une collaboration institutionnalisée. De même, des entrepreneures chrétiennes n’hésitent pas à coopter des musulmanes dans leurs entreprises associatives, en se basant sur des liens de confiance préexistants (parenté, amitié) pour accéder à des financements.
Ce clientélisme religieux est parfois traversé par des conflits. À l’image des mobilisations féminines internationales, ces conflits remettent en cause l’organisation centralisée et pyramidale et le fonctionnement genré de l’Église.
Conserver les clients religieux demeure néanmoins important pour toutes les entrepreneures. Pour elles, tout l’enjeu est de les fidéliser tout en s’ouvrant sur d’autres réseaux. À travers des concertations ponctuelles et ciblées pour des prières, les entrepreneures gardent ainsi un lien religieux bien ancré… mais en même temps détaché. L’aspect le plus important à ce stade traduit un changement dans les rapports clientélistes avec les acteurs religieux. Ces derniers passent d’une fonction d’intermédiaires à des postures partisanes plus directes, en utilisant l’image des entrepreneures, présentées comme des figures de réussite pour consolider leur pouvoir.
En clair, notre étude révèle que la religion légitime et vient en appoint au travail des femmes (dans les parcours professionnels des entrepreneures chrétiennes plus que dans ceux des musulmanes, pourtant plus clientélistes). Elle apparaît comme un engagement, mais aussi et surtout comme un levier pour entreprendre et s’émanciper. Contrairement aux hommes qui utilisent le clientélisme religieux pour consolider leur domination économique. Mais cette émancipation n’est assumée que sous couvert d’une certaine protection religieuse, censée procurer des ressources multiples.
Aussi bien relationnelles que matérielles, ces ressources permettent de soutenir et de sécuriser les investissements sociaux et économiques des entrepreneures, notamment de celles qui disposent d’un réseau familial et associatif confessionnel bien établi. Le jeu des réseaux sociaux favorise l’ouverture des entrepreneures (musulmanes comme chrétiennes) à des espaces relationnels non confessionnels. En l’occurrence, les ressources religieuses deviennent plus symboliques (prières) et permettent aux entrepreneures de tracer, sur le plan individuel, leur propre voie.
(theconversation.com)
FATOUMATA BA, LA SÉNÉGALAISE QUI PERCE LES SECRETS DU SOMMEIL
La chercheuse en physiologie a reçu jeudi le prix L’Oréal-Unesco pour ses travaux sur l’apnée du sommeil
Le Monde Afrique |
Victoire Achard |
Publication 21/11/2019
Pour Fatoumata Ba, tout commence par une histoire de famille. L’apnée du sommeil, la chercheuse n’en avait jamais entendu parler avant que ce diagnostic ne soit posé sur la pathologie dont souffrait sa sœur. Quelques années plus tard, la voilà récompensée par la Fondation L’Oréal et l’Unesco, jeudi 21 novembre à Dakar, pour ses travaux sur ce trouble méconnu auquel elle consacre sa thèse de doctorat.
La Sénégalaise est reconnue comme une des spécialistes du sujet. Une des rares chercheuses africaines en pointe sur ce syndrôme, dans un pays où « les études sur le sommeil sont très récentes et peu approfondies, faute d’équipements adéquats », explique la jeune quadragénaire : « Bien que cette pathologie soit fréquente et entraîne des complications telles que l’obésité, l’hypertension et le diabète, elle est sous-diagnostiquée car les professionnels de la santé ne la connaissent souvent pas. » Et c’est ce qu’elle voudrait contribuer à changer.
En s’intéressant à ce sujet, la chercheuse n’a pas choisi un chemin facile. Elle se rend vite compte que mener des études sur le sommeil est un défi au Sénégal, même si elle est rapidement remarquée par le professeur Lamine Gueye, directeur de la chaire de science de la santé à l’université Gaston-Berger (UGB) de Saint-Louis, qu’elle rejoint.
Il lui faudra pourtant apprendre la patience. Alors qu’elle a commencé ses recherches en2011, le laboratoire de l’UGB ne dispose d’un appareil de polysomnographie, primordial pour ses expériences, que depuis trois ans. Et neuf ans lui seront nécessaires pour venir à bout de sa problématique et écrire sa thèse, qu’elle espère soutenir en 2020. « C’est long », concède celle à qui ses pairs ont si souvent conseillé – en vain – de laisser tomber et de passer à autre chose.
« Sérieuse et acharnée, mais prudente »
Cette ténacité, c’est ce qui fait d’elle, aujourd’hui, une scientifique admirée. « Fatoumata travaille avec engagement et abnégation, témoigne le professeur Gueye. C’est une bonne chercheuse car elle est sérieuse, acharnée, mais prudente dans les résultats. Elle ne presse rien et n’est pas facile à décourager. » Son sérieux et sa discipline lui valent d’ailleurs d’être surnommée « la dame de fer » dans les couloirs de l’université. Une image qu’on peine à imaginer sous son sourire.
Reste que l’acharnement dans le travail lui semble presque naturel, comme une marque de fabrique pour cette native de la banlieue de Dakar. Très tôt, la jeune fille excelle à l’école ; elle obtient même son baccalauréat à 17 ans, en 1995. Une prouesse à l’époque, surtout pour une fille. « Mais j’ai eu la chance d’entrer tôt à l’école », justifie-t-elle, comme pour s’excuser de cette précocité qui, sans surprise, la tourne vers les mathématiques et la physique.
Chez elle, l’amour de la recherche et la passion de la science sont une affaire de famille. Elle grandit au sein d’une grande fratrie dont les chemins seront tous scientifiques : plusieurs ingénieurs, un médecin, un enseignant-chercheur à la faculté de médecine de Dakar. « A la maison, enfant, j’ai toujours beaucoup parlé et entendu parler de science », se rappelle-t-elle.
Pourtant, dans sa tête d’adolescente, elle nourrit un projet bien différent : devenir pilote d’avion dans l’armée de l’air… jusqu’à ce que la pression sociale la rattrape par un bon mot de son frère aîné : « Tu es intelligente, va à la faculté de médecine. » C’est rapidement chose faite et Fatoumata Ba est major de promotion dès la première année à l’université Cheikh-Anta-Diop (UCAD) de Dakar.
Là, elle avale les connaissances sans difficulté et choisit de se spécialiser en psychiatrie. Cheffe de la division de psychiatrie du centre hospitalier voisin de l’UCAD pendant sept ans, cette boulimique de savoir s’inscrit en parallèle en master de science biologique et médicale, option physiologie. « Beaucoup n’est jamais trop » pour cette acharnée de travail qui exerce désormais à la fois comme psychiatre, enseignante et chercheuse en physiologie à l’UGB.
« La réussite demande des sacrifices »
Les étudiants qu’elle observe au laboratoire lui donnent de l’espoir. « Certains ont le goût de la recherche, ils ont envie de savoir et sont très déterminés », note-t-elle. En voir partir se perfectionner à l’étranger est pour elle une vraie satisfaction. D’ailleurs, elle-même a suivi des cours de perfectionnement en épileptologie, sa seconde spécialité, au Maroc puis en France, en Ouganda et en Tunisie. Mais jamais elle n’a été tentée de quitter son pays natal. « Le Sénégal a investi sur moi, il m’a beaucoup donné, je dois le lui rendre », résume-t-elle avec solennité.
« Il faut pousser les recherches ici, car les grandes recherches font les grandes universités », insiste-t-elle, convaincue et désireuse de convaincre. Dans ses rêves d’ailleurs, le laboratoire de physiologique de l’UGB devient un centre de référence dans l’étude du sommeil. Mais ce qui n’effleure pas encore ses pensées, c’est qu’elle pourrait en être la directrice… Même si en Afrique de l’Ouest, seuls 8 % des laboratoires de recherche sont dirigés par des femmes.
Cette inégalité, Fatoumata Ba n’en a pas souffert. En revanche, les conventions ont davantage pesé sur elle dans son rôle de mère. Elle se souvient encore être partie pendant près de trois mois alors qu’une de ses filles n’avait que 17 mois. A son retour, on lui a reproché de « ne pas être une bonne mère », affirme-t-elle les yeux baissés, avant d’ajouter : « La réussite dans le travail demande des sacrifices, de lourds sacrifices. Mais quand on a eu la chance d’être maintenue à l’école toutes ces années, il faut continuer le plus possible. »
D’ailleurs, la voilà déjà tournée vers l’avenir, avec un projet d’études postdoctorales lié au microbiote. Une flore intestinale qu’elle aimerait bien aller voir d’un peu plus près.
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LA DÉPIGMENTATION, L'AUTRE ADDICTION
EXCLUSIF SENEPLUS - Comment comprendre le phénomène du xessal ? Quel(le)s en sont les motivations, les dangers ? Pourquoi l'État laisse faire ? Quels enjeux financiers autour des produits dégimentants ? SANS DÉTOUR AVEC FATIMATA LY ET MINA LA VOILÉE
Sur 300 femmes qui viennent pour une dermatose du visage, presque 90 pour cent, concerne des cas de complications dues à la dépigmentation. Le constat de la docteure Fatimata Ly sur le phénomène d'éclaircissement de la peau au Sénégal est alarmant. À en croire la dermatologue, la dépigmentation cosmétique volonatire (DCV) atteint des proportions inquiétantes, malgré le travail de sensiblisation et d'alerte des spécialistes de la peau. Une situation qui, dit-elle, est due entre autres, au laisser-aller des autorités. "Les produits dépigmentants sont taxés plus chèrement que les autres cosmétiques. Cela veut dire que l'État y gagne beaucoup", indique l'invitée de Sans Détour, qui relève que lesdist produits sont d'ailleurs interdits dans la plupart des pays d'où ils proviennent.
À propos des motivations de ceux qui s'adonnent à cette pratique, Fatimata Ly fait savoir qu'elles autant d'ordre esthétique que thérapeutique. Elle relève également un certain déni chez la grande majorité de ceux qui s'éclaircissent la peau. Le journaliste Charles Faye, s'est quant à lui interrogé sur les effets addictifs des utilisés et l'acculturation que le phéomène induit, de son point de vue.
L'émission a été agrémentée par le témoignage de Mina La voilée, une artiste qui a longtemps pratiqué la dépigmentation de la peau, avant d'y renoncer.
Sans Détour est une émission co-produite avec l'école d'imagerie numérique Sup'Imax.
COLETTE, LA VEUVE DE LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR, SERA INHUMÉE À DAKAR, LE 27 NOVEMBRE
Colette Senghor, la veuve du premier président du Sénégal, décédée lundi à l’âge de 94 ans, sera inhumée mercredi 27 novembre, au cimetière de Bel Air, à Dakar, a annoncé à l’APS le professeur Raphaël Ndiaye, directeur général de la Fondation Léopold-Séd
Dakar, 20 nov (APS) – Colette Senghor, la veuve du premier président du Sénégal, décédée lundi à l’âge de 94 ans, sera inhumée mercredi 27 novembre, au cimetière de Bel Air, à Dakar, a annoncé à l’APS le professeur Raphaël Ndiaye, directeur général de la Fondation Léopold-Sédar-Senghor.
La veuve de Léopold Sédar Senghor, décédée à Verson, dans le sud de la France, va reposer aux côtés de son mari et de leur fils Phillipe Maguilène.
Le corps de la toute Première Dame du Sénégal arrivera à Dakar mardi soir, à bord d’un vol d’Air France.
La religieuse Marie-Madeleine, une sœur de la défunte, et le maire de la ville de Verson, Michel Marie, viendront également à Dakar dans le même vol, selon Raphaël Ndiaye.
A son arrivée à Dakar, le corps de Colette Senghor sera acheminé à la morgue de l’hôpital Principal.
Une messe de requiem sera dite mercredi à 15 h 30, dans la cathédrale du Souvenir africain de Dakar, en présence de Moustapha Niass, président de l’Assemblée nationale du Sénégal et du conseil d’administration de la Fondation Léopold-Sédar-Senghor.
Colette Hubert, née le 20 novembre 1925 à Mouzay, dans le nord de la France, avait épousé Léopold Sédar Senghor, le 18 octobre 1957. Elle fut ensuite Première Dame du Sénégal pendant vingt ans (1960-1980).
Le président sénégalais, Macky Sall, a rendu hommage, sur Twitter, à "une femme discrète".
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HARO SUR LA DÉPIGMENTATION !
EXCLUSIF SENEPLUS - La dermatologue Fatoumata Ly et l'artiste Mina la voilée, ont évoqué le blanchiment de la peau, devenu un problème de santé public au Sénégal et ailleurs, dans la prochaine édition de Sans Détour - BANDE ANNONCE
Invitées de la prochaine édition de Sans Détour, Fatoumata Ly et Mina la voilée ne se sont pas cachées derrière leurs voiles pour s'élever contre la dépigmentation. En compagnie d'Abdoulaye Cissé et Charles Faye, elles sont revenues sur les raisons de leur combat contre ce phénomène qui s'étend dans le pays.
Nous vous proposons la bande annonce de l'émission en ligne dès ce jeudi.