Pour Fatoumata Ba, tout commence par une histoire de famille. L’apnée du sommeil, la chercheuse n’en avait jamais entendu parler avant que ce diagnostic ne soit posé sur la pathologie dont souffrait sa sœur. Quelques années plus tard, la voilà récompensée par la Fondation L’Oréal et l’Unesco, jeudi 21 novembre à Dakar, pour ses travaux sur ce trouble méconnu auquel elle consacre sa thèse de doctorat.
La Sénégalaise est reconnue comme une des spécialistes du sujet. Une des rares chercheuses africaines en pointe sur ce syndrôme, dans un pays où « les études sur le sommeil sont très récentes et peu approfondies, faute d’équipements adéquats », explique la jeune quadragénaire : « Bien que cette pathologie soit fréquente et entraîne des complications telles que l’obésité, l’hypertension et le diabète, elle est sous-diagnostiquée car les professionnels de la santé ne la connaissent souvent pas. » Et c’est ce qu’elle voudrait contribuer à changer.
En s’intéressant à ce sujet, la chercheuse n’a pas choisi un chemin facile. Elle se rend vite compte que mener des études sur le sommeil est un défi au Sénégal, même si elle est rapidement remarquée par le professeur Lamine Gueye, directeur de la chaire de science de la santé à l’université Gaston-Berger (UGB) de Saint-Louis, qu’elle rejoint.
Il lui faudra pourtant apprendre la patience. Alors qu’elle a commencé ses recherches en2011, le laboratoire de l’UGB ne dispose d’un appareil de polysomnographie, primordial pour ses expériences, que depuis trois ans. Et neuf ans lui seront nécessaires pour venir à bout de sa problématique et écrire sa thèse, qu’elle espère soutenir en 2020. « C’est long », concède celle à qui ses pairs ont si souvent conseillé – en vain – de laisser tomber et de passer à autre chose.
« Sérieuse et acharnée, mais prudente »
Cette ténacité, c’est ce qui fait d’elle, aujourd’hui, une scientifique admirée. « Fatoumata travaille avec engagement et abnégation, témoigne le professeur Gueye. C’est une bonne chercheuse car elle est sérieuse, acharnée, mais prudente dans les résultats. Elle ne presse rien et n’est pas facile à décourager. » Son sérieux et sa discipline lui valent d’ailleurs d’être surnommée « la dame de fer » dans les couloirs de l’université. Une image qu’on peine à imaginer sous son sourire.
Reste que l’acharnement dans le travail lui semble presque naturel, comme une marque de fabrique pour cette native de la banlieue de Dakar. Très tôt, la jeune fille excelle à l’école ; elle obtient même son baccalauréat à 17 ans, en 1995. Une prouesse à l’époque, surtout pour une fille. « Mais j’ai eu la chance d’entrer tôt à l’école », justifie-t-elle, comme pour s’excuser de cette précocité qui, sans surprise, la tourne vers les mathématiques et la physique.
Chez elle, l’amour de la recherche et la passion de la science sont une affaire de famille. Elle grandit au sein d’une grande fratrie dont les chemins seront tous scientifiques : plusieurs ingénieurs, un médecin, un enseignant-chercheur à la faculté de médecine de Dakar. « A la maison, enfant, j’ai toujours beaucoup parlé et entendu parler de science », se rappelle-t-elle.
Pourtant, dans sa tête d’adolescente, elle nourrit un projet bien différent : devenir pilote d’avion dans l’armée de l’air… jusqu’à ce que la pression sociale la rattrape par un bon mot de son frère aîné : « Tu es intelligente, va à la faculté de médecine. » C’est rapidement chose faite et Fatoumata Ba est major de promotion dès la première année à l’université Cheikh-Anta-Diop (UCAD) de Dakar.
Là, elle avale les connaissances sans difficulté et choisit de se spécialiser en psychiatrie. Cheffe de la division de psychiatrie du centre hospitalier voisin de l’UCAD pendant sept ans, cette boulimique de savoir s’inscrit en parallèle en master de science biologique et médicale, option physiologie. « Beaucoup n’est jamais trop » pour cette acharnée de travail qui exerce désormais à la fois comme psychiatre, enseignante et chercheuse en physiologie à l’UGB.
« La réussite demande des sacrifices »
Les étudiants qu’elle observe au laboratoire lui donnent de l’espoir. « Certains ont le goût de la recherche, ils ont envie de savoir et sont très déterminés », note-t-elle. En voir partir se perfectionner à l’étranger est pour elle une vraie satisfaction. D’ailleurs, elle-même a suivi des cours de perfectionnement en épileptologie, sa seconde spécialité, au Maroc puis en France, en Ouganda et en Tunisie. Mais jamais elle n’a été tentée de quitter son pays natal. « Le Sénégal a investi sur moi, il m’a beaucoup donné, je dois le lui rendre », résume-t-elle avec solennité.
« Il faut pousser les recherches ici, car les grandes recherches font les grandes universités », insiste-t-elle, convaincue et désireuse de convaincre. Dans ses rêves d’ailleurs, le laboratoire de physiologique de l’UGB devient un centre de référence dans l’étude du sommeil. Mais ce qui n’effleure pas encore ses pensées, c’est qu’elle pourrait en être la directrice… Même si en Afrique de l’Ouest, seuls 8 % des laboratoires de recherche sont dirigés par des femmes.
Cette inégalité, Fatoumata Ba n’en a pas souffert. En revanche, les conventions ont davantage pesé sur elle dans son rôle de mère. Elle se souvient encore être partie pendant près de trois mois alors qu’une de ses filles n’avait que 17 mois. A son retour, on lui a reproché de « ne pas être une bonne mère », affirme-t-elle les yeux baissés, avant d’ajouter : « La réussite dans le travail demande des sacrifices, de lourds sacrifices. Mais quand on a eu la chance d’être maintenue à l’école toutes ces années, il faut continuer le plus possible. »
D’ailleurs, la voilà déjà tournée vers l’avenir, avec un projet d’études postdoctorales lié au microbiote. Une flore intestinale qu’elle aimerait bien aller voir d’un peu plus près.
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LA DÉPIGMENTATION, L'AUTRE ADDICTION
EXCLUSIF SENEPLUS - Comment comprendre le phénomène du xessal ? Quel(le)s en sont les motivations, les dangers ? Pourquoi l'État laisse faire ? Quels enjeux financiers autour des produits dégimentants ? SANS DÉTOUR AVEC FATIMATA LY ET MINA LA VOILÉE
Sur 300 femmes qui viennent pour une dermatose du visage, presque 90 pour cent, concerne des cas de complications dues à la dépigmentation. Le constat de la docteure Fatimata Ly sur le phénomène d'éclaircissement de la peau au Sénégal est alarmant. À en croire la dermatologue, la dépigmentation cosmétique volonatire (DCV) atteint des proportions inquiétantes, malgré le travail de sensiblisation et d'alerte des spécialistes de la peau. Une situation qui, dit-elle, est due entre autres, au laisser-aller des autorités. "Les produits dépigmentants sont taxés plus chèrement que les autres cosmétiques. Cela veut dire que l'État y gagne beaucoup", indique l'invitée de Sans Détour, qui relève que lesdist produits sont d'ailleurs interdits dans la plupart des pays d'où ils proviennent.
À propos des motivations de ceux qui s'adonnent à cette pratique, Fatimata Ly fait savoir qu'elles autant d'ordre esthétique que thérapeutique. Elle relève également un certain déni chez la grande majorité de ceux qui s'éclaircissent la peau. Le journaliste Charles Faye, s'est quant à lui interrogé sur les effets addictifs des utilisés et l'acculturation que le phéomène induit, de son point de vue.
L'émission a été agrémentée par le témoignage de Mina La voilée, une artiste qui a longtemps pratiqué la dépigmentation de la peau, avant d'y renoncer.
Sans Détour est une émission co-produite avec l'école d'imagerie numérique Sup'Imax.
COLETTE, LA VEUVE DE LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR, SERA INHUMÉE À DAKAR, LE 27 NOVEMBRE
Colette Senghor, la veuve du premier président du Sénégal, décédée lundi à l’âge de 94 ans, sera inhumée mercredi 27 novembre, au cimetière de Bel Air, à Dakar, a annoncé à l’APS le professeur Raphaël Ndiaye, directeur général de la Fondation Léopold-Séd
Dakar, 20 nov (APS) – Colette Senghor, la veuve du premier président du Sénégal, décédée lundi à l’âge de 94 ans, sera inhumée mercredi 27 novembre, au cimetière de Bel Air, à Dakar, a annoncé à l’APS le professeur Raphaël Ndiaye, directeur général de la Fondation Léopold-Sédar-Senghor.
La veuve de Léopold Sédar Senghor, décédée à Verson, dans le sud de la France, va reposer aux côtés de son mari et de leur fils Phillipe Maguilène.
Le corps de la toute Première Dame du Sénégal arrivera à Dakar mardi soir, à bord d’un vol d’Air France.
La religieuse Marie-Madeleine, une sœur de la défunte, et le maire de la ville de Verson, Michel Marie, viendront également à Dakar dans le même vol, selon Raphaël Ndiaye.
A son arrivée à Dakar, le corps de Colette Senghor sera acheminé à la morgue de l’hôpital Principal.
Une messe de requiem sera dite mercredi à 15 h 30, dans la cathédrale du Souvenir africain de Dakar, en présence de Moustapha Niass, président de l’Assemblée nationale du Sénégal et du conseil d’administration de la Fondation Léopold-Sédar-Senghor.
Colette Hubert, née le 20 novembre 1925 à Mouzay, dans le nord de la France, avait épousé Léopold Sédar Senghor, le 18 octobre 1957. Elle fut ensuite Première Dame du Sénégal pendant vingt ans (1960-1980).
Le président sénégalais, Macky Sall, a rendu hommage, sur Twitter, à "une femme discrète".
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HARO SUR LA DÉPIGMENTATION !
EXCLUSIF SENEPLUS - La dermatologue Fatoumata Ly et l'artiste Mina la voilée, ont évoqué le blanchiment de la peau, devenu un problème de santé public au Sénégal et ailleurs, dans la prochaine édition de Sans Détour - BANDE ANNONCE
Invitées de la prochaine édition de Sans Détour, Fatoumata Ly et Mina la voilée ne se sont pas cachées derrière leurs voiles pour s'élever contre la dépigmentation. En compagnie d'Abdoulaye Cissé et Charles Faye, elles sont revenues sur les raisons de leur combat contre ce phénomène qui s'étend dans le pays.
Nous vous proposons la bande annonce de l'émission en ligne dès ce jeudi.
par Sidy Diop
TRAQUEURS D'INNOCENCE
Comment devenir ingénieur, médecin, directrice d’école et tutti quanti quand on doit s’occuper de ces grands garçons libidineux qui choisissent leurs femmes au berceau ?
C’est une émission de la 2Stv qui nous l’apprend : Kolda, capitale du Fouladou, 40 % des jeunes filles qui fréquentent l’école sont mariées. Jeunes pousses innocentes qui sautent les barricades et forcent les portes de l’âge adulte. Pauvres immatures qui apprennent les ficelles du monde à l’école sans négliger leurs obligations conjugales. Comment devenir ingénieur, médecin, directrice d’école et tutti quanti quand on doit s’occuper de ces grands garçons libidineux qui choisissent leurs femmes au berceau ?
Si elles parviennent à échapper au diktat de parents pressés de se débarrasser de la marmaille, elles doivent se faufiler entre les griffes d’enseignants très attirés par le premier âge. Difficile d’être une petite fille dans un monde où règne le Démon de midi. Freud appelait «instinct de régression involontaire» cet attachement excessif des grandes personnes aux enfants. Il faudrait, sans doute, commettre des psychanalystes et installer des divans pour expurger, chez ces traqueurs d’innocence, cette pulsion qui encourage l’échec scolaire.
LE SENEGAL N’EST PAS QU’UN PARTENAIRE, C’EST UN PAYS AMI
Les Armées sénégalaises sont professionnelles et engagées à la poursuite d’ambitieux objectifs voulus par le Président Macky Sall.
Le Sénégal est un grand pays. C’est un pays fort de sa jeunesse, à l’économie dynamique, et qui très tôt a investi et s’est investi dans sa défense.
Les Armées sénégalaises sont professionnelles et engagées à la poursuite d’ambitieux objectifs voulus par le Président Macky Sall. D’ici2025, ce sera une Armée forte de 30 mille hommes, dotée d’équipements modernisés qui pourra poursuivre son engagement au profit de la stabilisation de la région. Le Sénégal confirme son rôle d’acteur majeur de la sécurité en Afrique de l’Ouest : premier contributeur francophone aux opérations de maintien de la paix de l’Onu et l’un des Etats de la région les plus investis en matière de sécurité maritime.
La France et le Sénégal sont alliés, amis et partenaires. Nous sommes unis par la volonté, toujours intacte, de maintenir des liens forts.
Un geste vient d’illustrer cette relation unique : le Premier ministre Edouard Philippe a remis au Président Macky Sall le sabre de El Hadj Omar, fondateur de l’empire toucouleur, saisi par les troupes françaises en avril 1893, lors d’un combat les opposants au fils de El Hadj Omar. Ce processus de restitution n’est pas qu’un symbole : c’est la traduction concrète d’un nouvel élan dans notre coopération patrimoniale.
Parmi toutes les facettes de cette amitié, la défense brille particulièrement. Et quelques jours après les commémorations du 11 novembre, je souhaite rendre hommage à nos «Frères d’âmes», comme l’écrit si justement David Diop.
au sujet des jeunes tirailleurs sénégalais qui ont combattu à nos côtés durant la première Guerre mondiale. Je veux aussi rendre hommage à leurs enfants, à ceux qui, lors de la deuxième Guerre mondiale étaient à nouveau à nos côtés sur les plages du débarquement de Provence aux abords de Toulon. Les destins de ces héros sont trop méconnus en France. C’est pourquoi le président de la République Emmanuel Macrona souhaité - en lançant un appel aux maires de France - que nos rues, nos places, nos monuments portent les noms de ces héros d’Afrique qui se sont battus pour la liberté de la France. Nous leur devons tant, leur place est dans notre histoire, mais aussi dans notre vie quotidienne.
Aujourd’hui encore, nous sommes ensemble. Les «éléments français au Sénégal» en sont l’une des concrétisations les plus abouties.
Grâce au Sénégal et à la volonté de ses autorités politiques, des militaires français sont en mesure de former, d’entraîner, de préparer des soldats sénégalais, mais aussi issus de toute la région. Ensemble sur le terrain, nos militaires se connaissent, se côtoient, se respectent.
outre relation de défense est exceptionnelle ; elle est aussi moderne et s’étend au cyber.
Comme en Europe, le développement du numérique sur le continent africain est à la fois source d’opportunités et de menaces. Pour s’armer et se préparer à faire face à ces nouvelles menaces, la France a soutenu le Sénégal pour l’ouverture d’une école nationale de cyber sécurité à vocation régionale en 2018. Cette école doit former les Forces de l’ordre, les Pme et les personnels judiciaires pour mieux lutter contre les cyber-attaques, la cyber-délinquance et les messages de propagande extrémiste et les groupes terroristes.
Dans le cyberespace comme sur le terrain, les groupes terroristes ne faiblissent pas. Ils frappent le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Et nous savons qu’ils pourront frapper au-delà, si la communauté internationale ne se mobilise pas davantage.
Au Nigeria, au Tchad, au Niger et au Cameroun, la lutte contre Boko-haram continue. Les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest sont directement concernés par cette menace, comme ils l’ont très justement dit lors du sommet de Ouagadougou en septembre dernier. Le Sénégal l’a compris très tôt et s’est engagé au Mali dans le cadre de l’Onu (la Minusma), en déployant 1 250 soldats et 340 policiers. C’est aussi au Mali que la France concentre ses efforts et déploie la majorité des 4 500 militaires de l’opération Barkhane, la plus grande opération extérieure française.
Nous sommes aujourd’hui à un carrefour de volontés en Afrique de l’Ouest face à la menace terroriste.
Nous devons travailler ensemble, collectivement, et l’exemple de la coopération entre Dakar et Paris est une source d’inspiration pour la France. Nous comptons sur le Sénégal. Le Sénégal peut compter sur la France. Nous serons à la hauteur de cette confiance mutuelle que nous avons bâtie pour répondre aux enjeux d’aujourd’hui et aux défis de demain.
LES JEUNES INVITÉS À S’ORIENTER VERS L’AUTO-EMPLOI
L’adjointe du gouverneur de Saint-Louis a souligné que les jeunes au-delà de la formation, doivent chercher à s’autonomiser, pour "se départir de cette logique d’attendre l’Etat par rapport à l’accès à l’emploi"
Saint-Louis, 18 nov (APS) - Fatou Makhtar Fall Faye, adjointe du gouverneur Saint-Louis chargée du développement, a invité lundi les jeunes à s’orienter vers l’auto-emploi et à entrepreneuriat.
Mme Faye s’exprimait au lancement de la caravane sur les opportunités d’emploi, initiée par l’ANPEJ en collaboration avec l’Agence allemande de coopération internationale pour le développement (GIZ) dans le cadre du programme dénommé migration pour le développement.
L’adjointe du gouverneur de Saint-Louis a souligné que les jeunes au-delà de la formation, doivent chercher à s’autonomiser, pour "se départir de cette logique d’attendre l’Etat par rapport à l’accès à l’emploi".
’’Aujourd’hui, le problème du chômage ne peut être résolu qu’avec l’implication de tout le monde notamment les jeunes", a-t-elle insisté.
La caravane vise à sensibiliser, former et accompagner les potentiels migrants et les jeunes de la région de Saint-Louis qui constitue une zone transfrontalière avec la Mauritanie et un "point de passage de l’immigration irrégulière", a-t-elle fait remarquer.
Fatou Makhtar Fall Faye a également évoqué l’impact de ce phénomène sur le développement économique de la région, estimant que si les jeunes sont tous candidats à l’immigration irrégulière, il n’y aurait personne pour porter à bras le corps l’émergence".
L’objectif de cette caravane dans la zone nord, vise à sensibiliser les populations sur les questions migratoires et proposer des opportunités aux candidats à la migration, aux migrants de retour et à ceux qui souhaitent exploiter les perspectives locales, a de son côté déclaré Tamsir Faye, le directeur général de l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes (ANPEJ).
Il s’agira, a ajouté M. Faye, de sensibiliser une cible de 150 jeunes de manière interactive et participative sur le thème des migrations, mais aussi de renforcer leurs capacités tant techniques, managériales que de leadership, afin de les "amener à saisir des opportunités d’affaires".
Les activités de la caravane dans la région de Saint-Louis et Matam, seront axés sur : une session de formation en éducation financière –gestion des microprojets, des sessions de formation en transformation de produits céréaliers et des fruits et légumes, renseigne un document remis à la presse.
Le texte précise que les jeunes auront des sessions de formation en aviculture, en Infographie et sérigraphie, en production de Javel et savon, en installation – réparation et maintenance des panneaux solaires, en transformation des produits laitiers, des sessions de sensibilisation sur les risques de la migration irrégulière.
La caravane sillonnera la zone Nord à savoir les communes de Saint Louis, Dagana, Richard au Toll, Bokhol, Podor, Ndioum, Matam et Ourossogui, du 18 au 29 novembre.
par Nafissa Dramé Dia
ÉMERGENCE DITES-VOUS ? QUID DE CES FEMMES ET ENFANTS DONT LE DESTIN SE BRISE SOUS LES VIOLENCES ?
La société sénégalaise, avec la bénédiction de ses gouvernants, a réussi la prouesse de convaincre les femmes que leur nature constitue un handicap à leur évolution professionnelle
Depuis 1999, par sa résolution 54/134, l'Assemblée générale des Nations Unies a décidé de proclamer le 25 novembre « Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes », engageant ainsi chaque gouvernement à marquer ce jour symboliquement.
Symboliquement, puisqu’il va de soi qu’au-delà des manifestations entourant cette journée, il revient à chaque État de faire appliquer en son sein au minimum les 6 articles de la « Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes » de février 1994.
Pendant ce temps, au Sénégal, livrées à elles-mêmes, les populations les plus vulnérables (femmes et enfants) tentent de survivre en prenant en charge plusieurs problématiques sociales. Et c’est sans surprise qu’elles n’y arrivent jamais.
En effet, même si l’État providence est une utopie au Sénégal, tout État est tenu de faire entièrement face à ses responsabilités en matière de gestion des risques directement liés à la vie en société et particulièrement vis-à-vis du socle de la famille, la femme et de l’avenir de la société l’enfant. Il est des secteurs clefs pour lesquels seul l’État doit et a le pouvoir et l’obligation d’agir.
Dans ce sens, la responsabilité de la protection de ces couches dites vulnérables incombe entièrement et totalement à l’État, que ce dernier l’assume entièrement ou pas, qu’il se contente de la théoriser dans des décrets d’attribution de Ministères ou plans d’action aux noms pompeux, ou encore qu’il se limite à la crier à tue-tête à travers des manifestations ou cérémonies de distribution de tissus et autres pacotilles. En tout état de cause, lutter contre les violences faites aux femmes et aux enfants est un chantier qui ne doit pas être laissé au domaine du folklore politico-populaire et être ainsi instrumentalisé à des fins partisanes comme c’est le cas au Sénégal. Ce chantier nécessite une politique préventive, curative et répressive efficace, d’où l’urgence de tenir des assises.
On ne compte plus le nombre de femmes tombées sous le coup d’agresseurs masculins ces dernières années, de sorte que l’émoi suscité le plus souvent par des organisations non publiques ou des personnes indépendantes, retombe rapidement… Tout comme le déchirement suscité par la vue d’un garçonnet ou d’une fillette errant à des heures indues, soit pour le compte d’un bourreau ou pour fuir ce dernier, et se mettant ainsi à la merci du premier prédateur venu.
Ces deux groupes vulnérables subissent la plupart du temps les mêmes formes de violences, même si les manifestations sont différentes.
Quelles que soient les études menées ou les résolutions prises, la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants demeurera un nœud gordien tant qu’elle se limitera aux formes physiques de leurs manifestions. En effet, les associations et les structures étatiques ne réagissent que lorsqu’il y a un cas de décès, et dans une moindre mesure d’agression sexuelle. Et pourtant les autres formes de violence dont l’État est souvent acteur et/ou spectateur en constituent le ciment cynique.
Sur le plan judiciaire, les sanctions infligées aux auteurs de violence physique et sexuelle envers les femmes et enfants ne sont nullement suffisamment dissuasives ; tandis que les coupables de négligence/isolement envers les femmes et les enfants ne sont que rarement sanctionnés. Pire, la société sénégalaise, avec la bénédiction de ses gouvernants, a réussi la prouesse de convaincre les femmes que leur nature constitue un handicap à leur évolution professionnelle. Tant de filles ont vu de belles perspectives académiques ou professionnelles s’assombrir faute d’accommodements. Pour exemple, lorsque la proposition d’une extension du congé de maternité de quatre mois supplémentaires a été émise durant la campagne électorale 2019, les femmes ont été les premières à être effarouchées par cette proposition. Non pas parce qu’elles ne souhaitent pas se consacrer exclusivement à leur bébé pendant ses 6 premiers mois de vie, mais par crainte de subir une énième discrimination à l’embauche et à l’emploi, qui ne trouvera que miraculeusement gain de cause devant les tribunaux.
Il est en outre décevant et révélateur de voir qu’aucun plan d’action gouvernemental de lutte contre les violences à l’encontre des femmes et des enfants n’analyse les violences administratives qui représentent l’une des plus grandes formes d’injustice orchestrée contre ces personnes vulnérables au Sénégal.
Cette forme de violence s’observe souvent en cas de séparation. Le Sénégal étant un pays reconnaissant la polygamie, un époux indélicat pourra retarder à souhait et en toute légalité la délivrance du certificat de divorce à son ex-femme tandis que lui-même pourra ou aura déjà convolé en secondes noces.
Le régime d’autorité parentale au Sénégal est une autre source d’injustice notoire. En effet, aucun enfant ne peut se faire délivrer un passeport sans l’autorisation de son père, alors que celle de la mère n’est nullement requise. L’enfant peut également sortir du territoire sénégalais aux bras de son père, sans l’autorisation de sa mère, mais le contraire est impossible. À aucun moment il n’est venu à l’esprit du législateur de demander l’autorisation aux deux parents ! Quelle est la logique misogyne qui veut qu’au sortir du ventre de sa mère l’enfant soit désormais plus en sécurité seul avec son père que seul avec sa mère ?
La vérité est qu’il n’y aura pas une émergence sans une justice sociale forte.
Cette lutte contre toutes les formes de violences envers les femmes ne saurait prospérer sans une refonte de toutes les dispositions légales et réglementaires accordant aux hommes des prérogatives supérieures aux femmes ou privant ces dernières d’opportunités du fait de leur nature intrinsèque.
Cette lutte contre les violences exercées contre les enfants est hypocrite tant que chacun de nous dépasse quotidiennement des enfants non déclarés à l’état civil, non scolarisés, non vaccinés et exploités économiquement.
Le mal est profond, le chemin ô combien long, tant la société sénégalaise est foncièrement misogyne et hypocrite !
Il est grand temps de lever la tête et d’agir !
LE RECIT POIGNANT DE L’ÉPOUSE D'HABRÉ
L’ex-président tchadien, Hissène Habré, aurait fait un chute dans sa cellule du Cap Manuel et s’est retrouvé avec une fracture.
L’ex-président tchadien, Hissène Habré, aurait fait un chute dans sa cellule du Cap Manuel et s’est retrouvé avec une fracture. Son épouse explique les circonstances de l’accident dans ce récit poignant.
« Ce jour à 2h45 du matin, le Président m’a appelé car pris de vertiges, il a glissé dans la douche et est tombé. Son bras lui faisait mal et s’est mis à gonfler. Pendant 1 heure de temps, la porte de la cellule étant fermée, il a tambouriné pour appeler les gardes qui dormaient plus loin enfermés dans leurs chambres.
Le téléphone de secours mis récemment à sa disposition la nuit, après mes multiples demandes, depuis la crise cardiaque, lui a permis de m’appeler. Alertée, j’ai téléphoné à plusieurs gardes, en vain. Aussi, j’ai quitté les Almadies à 3 h du matin pour le Cap Manuel et nous avons réveillé tout le monde sur place.
La prison n’avait pas de chauffeur, nous avons alors pris le Président dans ma voiture avec les gardes pour le conduire à la clinique de la Madeleine. Là bas, une radio a permis de savoir que c’est une fracture. Les gardes pénitenciers qui m’accompagnent, informent leur hiérarchie qui parlent avec le médecin et décident de nous renvoyer à la prison après la pause d’une simple attèle, que le Président devrait garder 6 semaines, en venant chaque semaine pour un contrôle.
Je sollicite une mise sous observation de 48h à la clinique. Refus obstiné du médecin, il nous demande de revenir le lundi. Il faut repartir à la prison, nous répète- t-il sans arrêt. Aussi, ce comportement très particulier m’étonne, c’est ainsi que j’apprends que le refus d’hospitaliser le Président s’explique « par le buzz que ferait l’info de son hospitalisation !!».
Il est 5h45 quand on revient à la prison. Je donne un Doliprane au Président et je rentre chez moi vers 8h30. Je demande un autre avis médical en envoyant la radio du bras fracturé et en parlant du traitement préconisé consistant au port d’une attèle pendant 6 semaines. On me demande d’amener le Président à 15h à la clinique pour une petite intervention pour lui poser des petites broches. C’est impératif !
Je retourne au Cap manuel, il est 11h. La directrice du Cap refuse d’autoriser que le Président aille se faire opérer sous le prétexte que le système des attèles pour 6 semaines a sa préférence !! Pendant plus de 2 h de discussions stériles où la radiographie faite à la clinique de la Madeleine est aussi remise en cause.
A bout, et épuisée, j’ai dû appeler le deuxième médecin pour annuler les RV de l’anesthésiste, de la salle à la clinique pour l’intervention. J’ai compris que cette attitude très négative est due à la réponse faite à l’administration pénitentiaire qui avait démenti les problèmes de santé du Président, mais aussi, aux circonstances de cet accident, qui a mis à nu l’inexistence d’une capacité de réponse à une demande d’assistance et de secours du Président.
Cette triste situation a fait que j’ai dû quitter les Almadies, en pleine nuit, pour venir porter assistance au Président. C’est devenu un problème pour l’administration de la prison.
La volonté de prendre des sanctions a continué et la directrice a repris le téléphone d’urgence qui a permis au Président de m’informer de sa blessure à presque 3h du matin.
Une situation invraisemblable, qui a aujourd’hui, consisté en une obstruction aux soins d’urgence qui doivent être prodigués au Président, mais aussi, est assimilable à un refus de soins caractérisé, une maltraitance et une mise en danger aggravée d’une personne déjà malade dont le cas vient de devenir plus préoccupant et bien sûr, une violation grave des Règles de Mandela.
Fait à Dakar, le 16 novembre 2019
Mme Fatimé Raymonne Habré
par Charles Faye
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ÊTRE CLAIR À TOUT PRIX !
Pauvre déesse mélanine, vendangée au marché du cosmétique et de l’esthétique, au nom du libre choix dermique, dicté par la pathologie du moi en désamour avec la beauté naturelle
Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir ! Dieu ne doit pas nous aimer pour nous avoir fait noir ! Et puis quoi encore !
Si nous sommes contents de nous, pourquoi faisons-nous tout pour ressembler aux autres, jusqu’à leur teint. Alors que nous crions à longueur de journée, qu’ils nous bassinent les oreilles. Avec leur prétendue et soutenue suprématie, affirmée et réaffirmée à vague d’invitations à tout va, au prétendu sommet pays/Afrique !
La traite négrière et la colonisation ont laissé des traces. La perte de confiance en soi. La fuite de responsabilité. Une chaîne de formatage bien encré en nous, au point de sublimer, par les contraires cutanés, la douloureuse mémoire de jours anciens, sauvegardée dans notre disque dur incompressible.
Des générations entières y passent, percevant la supériorité blanche, consommant, par conséquent le complexe d’infériorité vis-à-vis du clair.
Et c’est dit chez nous. La femme claire est belle. Moralité de nos goûts et couleurs : le beau est dans le clair. Le teint pour lequel, nos femmes et pas seulement elles, se donnent du mal, à coûts d’espèces ou en nature.
Pourvu seulement qu’elles soient Xess ! A tout prix ! Pour notre grand plaisir phallocrate, la dépigmentation vaut bien qu’on brade la mélanine. Ce trésor qu’ignorent nos tendresses, pour lesquelles la peau noire est la tâche existentielle d’une vie rêvant en clair.
Si ce n’est l’expression d’un mal-être profond. Enfoui dans la tourmente d’une peau désavouée, dont l’affranchissement se mue à la dépigmentation, pour répondre à dame nature, déjà peu généreuse en nous localisant dans le continent de la pauvreté.
Normal alors, que la résultante du superficiel bien-être se traduise par un cocktail d’artifices : à l’hydroquinone, au méquinol, ou au corticoïde, si ce ne sont les dérivés mercuriels ou la rétinoïde.
Pauvre déesse mélanine, vendangée au marché du cosmétique et de l’esthétique, au nom du libre choix dermique, dicté par la pathologie du moi en désamour avec la beauté naturelle.
On me dira que les blancs se bronzent ! Et alors !
Cela ne fera pas d’eux des noirs et nous des blancs. Quelle que soit l’illusion.
N’est-ce pas Dakar ? Ma belle dénaturée par tes immondices jonchant tes artères et rues sablonneuses. Sevrée de ta mairie plus fictive que jamais, xassalisée à pics de panneaux publicitaires, vantant les mérites du cancer de la peau. Il est beau l’enfer éclaircissant.