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28 novembre 2024
Femmes
LA CRIMINALISATION DES ACTES DE VIOL ENTRAINERA UN DURCISSEMENT DES CONDAMNATIONS
Le projet de loi criminalisant les actes de viol et de pédophilie devant être soumis aux députés lundi prévoit un durcissement des condamnations, lesquelles pourront aller jusqu’à l’emprisonnement à perpétuité à l’encontre d’éventuels coupables, a expliqu
Dakar, 27 déc (APS) – Le projet de loi criminalisant les actes de viol et de pédophilie devant être soumis aux députés lundi prévoit un durcissement des condamnations, lesquelles pourront aller jusqu’à l’emprisonnement à perpétuité à l’encontre d’éventuels coupables, a expliqué, vendredi à Dakar, le ministre de la Justice, Malick Sall.
’’Ce projet de loi a prévu de renforcer les sanctions. Il a décidé de criminaliser les viols et la pédophilie. Cela signifie que certains auteurs de ces actes horribles pourront être condamnés à perpétuité’’, a dit le Garde des Sceaux à un atelier consacré audit projet de loi.
’’Cela signifie que vous resterez enfermer dans une prison toute votre vie. Nous pensons qu’une perspective pareille serait de nature à faire réfléchir les gens dotés d’un esprit de discernement avant de commettre de tels actes’’, a ajouté Sall à cette rencontre organisée par le Collectif des femmes parlementaires.
Il a affirmé que cette loi, sera appliquée dans toute sa rigueur au cas où, les gens ne seraient pas sensibles à la dissuasion, pour passer à l’acte.
Le viol et la pédophilie, autrefois, considéré comme des délits avec des peines de 3 ans d’emprisonnement, seront, après l’adoption de la loi prévue considérés comme un crime avec des lourdes peines.
’’Les femmes sont les mieux indiquées pour porter cette loi et la vulgariser non seulement au niveau national, mais également sur le plan international, afin de servir d’exemple’’, a-t-il estimé.
Pour lui, cette loi constitue un changement de paradigme dans la gestion de viol et de pédophilie, soulignant que cet atelier, offre aux acteurs l’occasion de se familiariser avec ce projet avant sa promulgation.
’’Nous en appelons à l’implication de tout un chacun dans cette lutte contre les agressions sexuelles, par la dénonciation des actes dont on a eu connaissance, mais en concourant autant que possible à la collecte et à l’administration d’éléments de preuves’’, a-t-il plaidé.
ENQUÊTE SUR LES VIOLENCES BASÉES SUR LE GENRE
La violence physique plus élevée en milieu rural et celle sexuelle plus présente en milieu urbain
Les données publiées par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie sur les violences basées sur le genre montrent que celle physique est légèrement plus élevée en milieu rural. Les auteurs de cette étude menée en 2017 renseignent aussi que «la proportion des femmes ayant subi des violences sexuelles à n’importe quel moment de leur vie est plus importante en milieu urbain».
L’Agence nationale de la statistique et de la démographie vient de publier un rapport sur les Violences basées sur le genre (Vbg). L’étude réalisée en 2017 montre que sur la question de la violence physique, le pourcentage de femmes de 15-49 ans ayant subi ce type de violence «depuis l’âge de 15 ans est légèrement plus élevé en milieu rural (27,8%) qu’en milieu urbain (25,1%)». Selon le document, il en est de même «au cours des 12 derniers mois avant l’interview». Ainsi, il est noté «10% en milieu rural et 8,2% en milieu urbain».
S’agissant des résultats selon la région, l’enquête fait état d’un pourcentage plus élevé de femmes de 15-49 ans victimes d’actes de violence physique depuis l’âge de 15 ans à Sédhiou (43,5%), Fatick (42,0%), et Kédougou (41,8%). Ce sont également, d’après les auteurs de ce rapport, «les mêmes régions qui caracolent en tête sur la violence physique au cours des 12 derniers mois avec respectivement 18,6% 16,8% et 16,0%».
Le document renseigne que le «pourcentage de femmes de 15-49 ayant subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans et au cours des 12 derniers mois est plus élevé chez les femmes célibataires (37,4%) que chez celles en rupture d’union (23,2%) ou en union (27,1%)». Les auteurs dudit document soulignent que les femmes en rupture d’union occupent la première place concernant les violences physiques subies au cours «des 12 derniers mois avant l’enquête avec un pourcentage de 17,1», ensuite viennent «les femmes en union avec un pourcentage de 9,4».
L’Ansd, qui s’est aussi penchée sur les violences sexuelles, informe que «la proportion des femmes qui ont subi des violences sexuelles à n’importe quel moment de leur vie est plus importante en milieu urbain». Elle ajoute qu’il en est de même pour les femmes ayant subi «des violences sexuelles au cours des 12 derniers mois avant l’interview avec 5,3% pour le milieu urbain contre 3,5% pour le milieu rural».
Selon l’Ansd, c’est «dans les régions de Fatick (13,4%), de Thiès (11,4%),de Dakar (9,8%) et de Kaolack (8,8%) que les pourcentages de femmes de 15-49 ans ayant déclaré avoir subi des violences sexuelles à un moment de leur vie sont les plus élevés». «Les régions de Sédhiou, Kaffrine, Kédougou et Matam enregistrent les pourcentages les plus faibles, légèrement supérieurs à 3%», souligne le rapport.
Pour ce qui est de la catégorie de femmes ayant subi des actes de violence sexuelle, le rapport montre qu’il est nettement plus important chez celles «de 15-49 ans en rupture d’union (17,5%) que chez les femmes en union (9,4%) et les célibataires (5,4%)». D’ailleurs, selon les enquêteurs, «parmi les femmes qui déclarent avoir subi une violence sexuelle au cours des 12 derniers mois avant l’interview, 12,9% sont en rupture d’union, 5,4% sont en union et 0,7% célibataires».
La violence sexuelle plus présente en milieu urbain S’agissant des auteurs de ces actes, le rapport souligne que «dans la plupart des cas (61,9%), c’est le conjoint/partenaire actuel qui est cité comme responsable de ces actes de violences sexuelles».
Ensuite, il est mentionné «l’ancien mari/partenaire et le petit ami actuel/le plus récent pour respectivement 20,8% et 10,1%». Concernant le groupe d’âges de femmes ayant le plus subi de violences sexuelles, il y a respectivement les femmes âgées de 25-29 ans (34,2%), de 18 ou 19 ans (31,4%) et celles de 30-39 ans (30,8%). Selon le rapport, «les femmes de 15-17 ans ou encore les adolescentes constituent la proportion la moins élevée (26,1%)».
L’enquête montre également que «la proportion de ces femmes en union ou en rupture d’union qui déclarent avoir subi une forme de violence physique ou des actes de violence émotionnelle à tout moment de leur vie est respectivement de 17,4% et 13,3%». «Cette proportion est de l’ordre de 7,4% pour n’importe quelle forme de violence sexuelle», précise le document.
Concernant le type de violence physique, la gifle serait l’acte le plus fréquemment subi par les femmes. «L’acte de violence physique le plus fréquemment déclaré par les femmes est d’avoir été giflée (13% à n’importe quel moment et 7% au cours des 12 derniers mois)», renseigne l’Ansd dans son document. S’agissant de la violence conjugale sexuelle, les femmes ont déclaré, «dans 7% des cas, avoir été forcées physiquement à avoir des rapports sexuels avec leur mari/partenaire quand elles ne le voulaient pas, contre 6% au cours des 12 derniers mois».
Concernant la violence émotionnelle, «l’acte le plus fréquemment déclaré est l’insulte (10% à n’importe quel moment et 7% au cours des 12 derniers mois)».
«MON COMBAT POUR LA CRIMINALISATION DU VIOL …»
Députée à l’Assemblée nationale, membre du groupe parlementaire Benno Bokk Yakar, agricultrice de renom à Kolda, Coumba Baldé, rencontrée dans son terroir, le Fouladou, s’est prêtée aux questions du Témoin.
Députée à l’Assemblée nationale, membre du groupe parlementaire Benno Bokk Yakar, agricultrice de renom à Kolda, Coumba Baldé, rencontrée dans son terroir, le Fouladou, s’est prêtée aux questions du Témoin. Les violences faites aux femmes, la question des enfants de la rue, la construction de l’université de Kolda, le lycée technique et la réhabilitation de la boucle du Fouladou ont constitué les points essentiels de sa plaidoirie dans cet entretien.
Témoin : Mme la députée. Le marathon budgétaire 2020 vient de s’achever avec son lot de cacophonie et de guéguerre notée surtout entre les députés de la mouvance présidentielle. Cela ne confirme-t-il pas la thèse avancée par plus d’un et selon laquelle, cette 13eme législature est la plus médiocre de l’histoire politique du Sénégal ?
Coumba Baldé - Attendez ! Il ne faut pas juger le travail de toute une Assemblée par rapport aux querelles que se livrent deux ou trois parlementaires au sein de l’hémicycle. Bien que ces querelles soient déplorables, il faut quand même reconnaitre que des esclandres entre députés ne sont pas nouveaux dans l’histoire politique du Sénégal. Et puis, quelques fois même cela peut se comprendre par ce que nous sommes en démocratie. Le groupe parlementaire Benno Bok Yakkar auquel j’appartiens a fait un excellent travail. D’ailleurs, j’en profite pour féliciter son président, Aymérou Gningue, qui n’a ménagé aucun effort pour nous faciliter notre rôle de législateurs et de contrôleurs de l’exécutif. C’est pourquoi, les Sénégalais qui ont suivi tout le marathon budgétaire savent qu’il y a eu beaucoup de députés qui ont joué pleinement leur rôle avec des interventions qui cadrent avec les préoccupations des populations qu’ils représentent.
Justement, par rapport à ces préoccupations, actuellement la situation économique du pays est décriée partout avec des marches de protestation contre la hausse du prix de l’électricité. Ici, dans le monde rural, vous êtes témoins des affres de la précarité, non ?
Pas comme vous le prétendez quand même. Depuis l’arrivée du président Macky Sall au pouvoir, le gouvernement a consenti beaucoup d’efforts pour sortir le monde rural de la pauvreté. Plusieurs projets et programmes ont été lancés en ce sens. Les bourses de sécurité familiales et le PUMA constituent des exemples illustratifs de ces politiques qui visent essentiellement l’amélioration des conditions de vie dans les zones reculées du pays. Actuellement, il y a la seconde phase du Plan Sénégal émergent qui a été lancée par le chef de l’Etat. Et au niveau de Kolda, dans le cadre du PUDC, beaucoup de projets d’électrification et d’aménagement de pistes de production sont prévus. D’ailleurs, les études ont déjà démarré. Il ne reste que la finalisation pour débuter les travaux. Donc, il faut admettre que les populations de ce terroir ne sont pas oubliées par le Président Macky Sall.
Pourtant l’exode rural, l’émigration clandestine et le manque d’infrastructures de qualité continuent de plomber le Fouladou qui est réputé être une région riche en ressources naturelles. S’agit-il d’un échec des politiques publiques ou celui des représentants de cette zone au niveau des instances de prise de décisions ?
C’est vrai qu’il reste des choses à faire. En tant que porte-parole des populations de cette région, j’ai fait état de cette situation à l’hémicycle. L’année passée, j’avais constaté qu’un budget avait été alloué pour la construction du lycée technique de Kolda. Or, jusqu’à présent, cet établissement tarde à être effectif. Des élèves y sont orientés alors que les filières ne sont pas exhaustives. En ce qui concerne également l’extension de l’université Assane Seck de Ziguinchor à Kolda, les infrastructures n’ont toujours pas vu le jour alors qu’une telle réalisation va constituer un grand soulagement pour les nouveaux bacheliers de la région. Par ailleurs, des lenteurs sont aussi notées dans la construction, depuis 2016, du pont de Ilel situé dans la zone de Sikilo. Il y’a également la réhabilitation de ce qu’on appelle la boucle du Fouladou. A savoir la route qui relie Kolda et des commune comme Pata, Medina Yoro foula, Dabo et Fafacourou. En outre, la route de Salikegné qui traverse trois communes jusqu’à la frontière avec la Guinée Bissau doit être construite pour faciliter la mobilité dans cette zone. Toutes ces doléances de ma communauté, je les ai soumises à l’Assemblée nationale afin que des mesures idoines soient prises par l’Etat en ce sens.
Toujours à l’Assemblée, face au ministre de la Famille, du Genre et de la Protection de l’enfance, vous avez plaidé pour le retrait immédiat des enfants de la rue. Des enfants qui, selon vous, proviennent en majorité de la région de Kolda dont vous êtes issue. N’est-ce pas là un cri de cœur chronique ?
Effectivement ! La situation des enfants de la rue est devenue très inquiétante au Sénégal. Mais nous, de la région de Kolda, je pense que nous sommes plus concernés par ce fléau. Lors du dernier jour de vote des projets de budget, j’ai interpellé le ministre en charge de la protection de l’enfance sur la question. Car, l’un des constats que j’ai faits sur ce phénomène est le fait qu’à Dakar tous les enfants qui circulent dans les rues pour la mendicité, sont originaires de ma région. D’ailleurs, il suffit juste de s’adresser à eux pour se rendre compte qu’ils parlent le pulaar de Kolda et ses environs. La plupart de ces enfants proviennent aussi de la Guinée Bissau, dans la zone frontalière de Kolda. Cependant, le ministre m’a rassuré sur le projet de retrait des enfants de la rue qui bientôt sera relancé. L’autre problématique qui est une préoccupation majeure de la gent féminine et particulièrement du réseau des femmes parlementaires, ce sont les violences faites aux femmes. Aujourd’hui, Al hamdoulillah ! Le projet de loi portant criminalisation du viol est annoncé à l’Assemblée nationale. Moi, en ce qui me concerne, née dans une région où cette barbarie est banalisée, mon combat pour la criminalisation du viol est date de longtemps. C’est de nos jours que les gens jugent la situation intolérable car les cas de viol sont devenus monnaie courante et défraient la chronique mais en réalité la pratique est ancienne
Selon vous, pourquoi dès l’annonce de ce projet de loi, une controverse s’est-elle installée à propos du texte et de son fond ?
Vous savez, très tôt, moi j’ai compris que pour mettre fin à ces actes qui portent atteinte à la dignité de la femme, il fallait que je travaille avec les associations féminines de ma localité pour une large sensibilisation. Ceci permet aux populations une meilleure compréhension des problèmes et conséquences qui résultent du viol. Donc, j’estime que c’est juste une question de compréhension des enjeux. C’est pourquoi, en tant que parlementaire, je suis disposée à accompagner les autorités en charge de la question pour mieux sensibiliser les acteurs concernés. Mais au delà de ca, il y a d’autres fléaux comme l’excision et les mariages précoces qui sévissent dans le monde rural. Les femmes en souffrent également dans cette région.
En tant qu’agricultrice, quelle note accordez-vous à la politique du président Macky Sall dans ce secteur ?
L’agriculture est au cœur de la politique du chef de l’Etat Macky Sall. Sa volonté est de moderniser ce secteur considéré depuis longtemps comme étant l’apanage des pauvres. Sur ce, beaucoup d’investissements ont été faits dans ce secteur à travers le PSE. Une des mesures phares prises par le chef de l’Etat a été la subvention du prix des tracteurs au profit des agriculteurs. Le prix de la machine s’élevait à 30 millions de FCFA. Actuellement, l’Etat subventionne les 2/3 de cette somme, en plus des intrants agricoles. Et puis, en ce qui concerne le volet financement, les prêts sont accordés pour une durée de quatre ans. Donc il faut saluer les avancées notées dans le domaine de l’agriculture depuis l’arrivée du président Macky Sall au pouvoir.
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FEMME AFRICAINE, HÉROÏNE DE L'OMBRE
EXCLUSIF SENEPLUS - Notre continent est porté par les femmes - Rien ne justifie que la femme soit considérée comme quelque chose d’annexe – La femme africaine a toujours participé aux combats de sa société - SANS DÉTOUR AVEC SYLVIA SERBIN ET MARIÈME DIA
La femme africaine est l’objet du numéro de Sans Détour. Il s’agit notamment toutes ces figures héroïques passées sous silence ou moins valorisées que leurs homologues masculines. À en croire l’invitée de l’émission Sylvia Serbin, les femmes ont longtemps souffert d’une certaine marginalisation à travers les cahiers de l’histoire. Pour l’autrice de "Reines d'Afrique et héroïnes de la diaspora noire", livre qui dresse le portrait de 22 figures féminines héroïques et conquérantes du continent, la femme africaine a beaucoup contribué à l’émancipation de l’Afrique. Il n’est donc pas question qu’elle ne soit guère reconnue au même titre que les hommes. Sylvia Serbin espère que son ouvrage suscitera beaucoup d'autres initiatives de mise en lumière de la femme africaine.
Marième Dia, coordonnatrice du projet "Gno Yam", estime qu’il est important d’éduquer les enfants sur l’approche genre et la relation qu’ils devraient avoir avec les femmes dans la société. « Respecter les femmes, c’est respecter le monde. C’est cela notre combat », a ajouté la directrice de l’école bilingue.
Retrouvez l'intégralité de l'émission coproduite avec l'école d'imagerie Sup'Imax.
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MACKY EXERCE SON DERNIER MANDAT
La présidentielle, ses relations avec Wade - AIDA MBODJIE dit tout
Lors de la dernière présidentielle du 24 février 2019, Aida Mbodji avait, publiquement, déclaré qu’elle ne soutiendrait aucun des 5 candidats en lice. Mais, certains la soupçonnaient d’avoir soutenu, en cachette, le président de la République, Macky Sall lors de ces joutes. Elle dégage en touche ces accusations portées contre elle. Face à Mamoudou Ibra Kane, la parlementaire répond sans sourciller. « Je suis dérangée par le mot cachette. Si je devais soutenir le président Macky Sall, je pense que je suis à une telle envergure que je ne peux pas le soutenir sans qu’on le sache », a précisé la présidente de l’Alliance nationale pour la démocratie. Selon elle, sa neutralité lors de cette élection présidentielle est dictée par une ligne dessinée par leur parti qui avait porté son choix sur elle.
« Macky Sall exerce son dernier mandat »
La question sur un éventuel 3e mandat du président de la république a été également au menu des débats. « Il exerce son dernier mandat. Macky Sall est beaucoup plus intelligent qu’on ne le croit. Le problème se trouve au sein de l’Alliance pour la république où les responsables se bousculent pour la succession de Macky Sall », pense Aïda Mbodj.
« La page Pds est tournée »
Par ailleurs, « la lionne du Baol » n’envisage pas retourner au Parti démocratique Sénégal, quoi qu’elle reconnait que Abdoulaye Wade demeure et reste son mentor. « La Page Pds est tournée. Est-ce que je pourrais même être dans un parti politique après mon parcours. Je crois que je suis l’une des rares responsables politiques à avoir quitté le PDS et à se frayer un chemin jusqu’à arriver à l’Assemblée nationale », s’enorgueillit-elle.
Avant d’ajouter : « Je crois au leadership féminin et, cela ne déplairait pas à Abdoulaye Wade parce qu’il est lui-même féministe ». A en croire Aida Mbodji, de tous les quatre présidents de la République qui se sont succédés à la tête de la magistrature suprême, Me Abdoulaye Wade est le plus féministe. « Il a le féminisme dans le cœur. Il tient cela de sa grand-mère », renseigne-t-elle.
De même, elle estime que des retrouvailles entre les libéraux pourraient se faire mais, cela dépend du contexte et des termes à adopter. Mais, elle pense que le PDS gagnerait à se retrouver s’il veut reconquérir le pouvoir. Se prononçant sur le dialogue politique, Aïda Mbodji salue l’installation de Famara Ibrahima Sagna. Ce dernier, dit-elle, a obtenu l’onction de l’opposition et tout le monde lui fait confiance. Son installation, explique-t-elle, va mettre fin à beaucoup d’hésitation et va permettre de démarrer le travail. S’agissant de l’affaire des 94 milliards, elle reste convaincue que la justice fera son travail.
« Moustapha Cissé sait ce qu’il dit »
Actualité oblige : le journaliste Mamoudou Ibra Kane a interpellé Aïda Mbodji sur les intrants agricoles qui font l’objet de débat surtout avec le démarrage de la campagne arachidière. Elle regrette, d’emblée, que beaucoup d’argent soit injecté à perte dans ce secteur qui, selon elle, pourrait participer au développement de l’économie sénégalaise. A l’en croire, l’Etat a créé des gros producteurs qui n’en sont pas. « Les gros producteurs sont fabriqués et façonnés par le régime actuel. Ils ne connaissent même pas où se trouvent les intrants. Moustapha Cissé est une voix autorisée qui dit ce qu’il sait ».
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LA FEMME SÉNÉGALAISE DISCUTÉE À SANS DÉTOUR
EXCLUSIF SENEPLUS - Notre prochaine grande émission ouvre une discussion sur la gent féminine, son rôle dans l'histoire et ses défis dans la société avec comme invités : l'écrivaine Sylvia Serbin et la directrice de l'EBOA, Marième Dia - BANDE ANNONCE
Invitée de Sans Détour, Sylvia Serbin a été surprise de la liberté de ton caractérisée par l'émission. En compagnie de l'autre invitée, Marième Dia, directrice de l'école bilingue de l'Afrique de l'ouest '"EBOA", elles ont abordé les questions liées au genre, le rôle des femmes dans la résistance en Afrique.
En attendant la diffusion de l'émission co-produite par l'école d'imagerie Sup'Imax, nous vous en proposons la bande annonce.
Voir la vidéo.
"LES FEMMES SONT DE MEILLEURES LEADERS QUE LES HOMMES"
Si les femmes dirigeaient tous les pays du monde, il y aurait une amélioration générale du niveau de vie, a déclaré l'ancien président américain Barack Obama
Si les femmes dirigeaient tous les pays du monde, il y aurait une amélioration générale du niveau de vie, a déclaré l'ancien président américain Barack Obama.
S'exprimant à Singapour, il a déclaré que les femmes ne sont pas parfaites, mais elles sont "incontestablement meilleures" que les hommes.
Il a soutenu que la plupart des problèmes dans le monde provenaient d'hommes âgés qui occupent des postes de pouvoir.
Il a également abordé la question de la polarisation politique et de l'utilisation des réseaux sociaux pour répandre des fausses nouvelles.
Barack Obama et son épouse Michelle étaient à Kuala Lumpur la semaine dernière pour un événement de la Fondation Obama sur le leadership,
M. Obama a déclaré qu'au cours de son mandat, il avait réfléchi à ce à quoi pourrait ressembler un monde dirigé par des femmes.
"Maintenant, les femmes, je veux juste que vous sachiez que vous n'êtes pas parfaites, mais ce que je peux dire sans conteste, c'est que vous êtes meilleures que nous[les hommes].
"Pendant deux ans, si chaque nation sur terre était dirigée par des femmes, vous verriez une amélioration significative du niveau de vie et des résultats dans tous les domaines."
"Il est important que les dirigeants politiques essaient de se rappeler qu'ils sont là pour faire un travail, mais qu'ils ne sont pas là pour la vie", ajoute-t-il.
M. Obama a été président des États-Unis de 2009 à 2017.
Depuis qu'il a quitté la Maison-Blanche, lui et l'ancienne première dame Michelle Obama ont mis sur pied une fondation qui sert de mentor à de jeunes leaders dans le monde entier.
LE PROCÈS DU PRÉSUMÉ MEURTRIER DE FATOUMATA MACTAR NDIAYE S’OUVRE EN JANVIER
Trois ans après le meurtre de la vice-présidente du Conseil économique social et environnemental, Fatoumata Matar Ndiaye, le dossier va finalement être évoqué devant la chambre criminelle du palais de Justice de Dakar le 7 janvier prochain.
Trois ans après le meurtre de la vice-présidente du Conseil économique social et environnemental, Fatoumata Matar Ndiaye, le dossier va finalement être évoqué devant la chambre criminelle du palais de Justice de Dakar le 7 janvier prochain.
Selon l’Obs, cette nouvelle est accueillie avec un grand soulagement par les proches de la défunte dont certains auront l’occasion d’être confrontés pour la première fois en audience publique avec le présumé meurtrier.
Pour rappel, le 19 novembre 2016, à la veille de la célébration du grand magal de Touba, le pays tout entier est tétanisé par la nouvelle de la mort atroce de Fatoumata Matar Ndiaye, vice-présidente du CESE. Elle a été égorgée dans sa chambre. Son chauffeur, Samba Sow, arrêté, est accusé du crime odieux.
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HARO SUR LA RANCE NÉOCOLONIALE !
EXCLUSIF SENEPLUS - On ne veut plus que la France nous dicte quoi que ce soit - C'est d'une violence esclavagiste d'expulser ses propres fils en dehors du continent - Guy Marius Sagna dérange - ENTRETIEN AVEC HULO GUILLABERT
Le combat mené par le Front anti CFA pour mettre fin à la mainmise de la France en Afrique est déjà gagné, selon Hulo Guillabert car aujourd'hui soutient-elle ''tout le monde sait maintenant que le Franc CFA, est une monnaie coloniale''.
La militante panafricaine rejette l'Eco et milite pour une monnaie africaine pensée par les africains. Elle déplore l'expulsion de Kémi Séba du Sénégal, condamne l'arrestation de Guy Marius Sagna et exige le départ du système néocolonial français de l'Afrique.
"LES NÔTRES SONT NÉCROSÉS DANS LEURS TIROIRS IDENTITAIRES"
L’Afrique ne peut se contenter de répéter que ce sont les autres qui font d’elle ce qu’elle est - Ma vie est un entrelacs de cultures - Il faut rendre à la jeunesse africaine sa dignité - ENTRETIEN AVEC FATOU DIOME
Jeune Afrique |
Clarisse Juompan-Yakam |
Publication 15/12/2019
Plaidoyer pour le respect mutuel entre les peuples, le nouveau roman de l’écrivaine franco-sénégalaise est aussi un appel au volontarisme et une dénonciation de la mentalité victimaire.
En septembre 2002, le Joola sombrait au large du Sénégal, emportant avec lui quelque 2 000 vies. Parce que l’on a trop vite oublié cette catastrophe, bien plus meurtrière que celle du mythique Titanic, la romancière franco-sénégalaise Fatou Diome a voulu redonner voix aux disparus.
Dans Les Veilleurs de Sangomar, elle imagine les naufragés reçus et entourés de chaleur humaine par les ancêtres, dans un ancien lieu de culte animiste considéré comme un sanctuaire. Avec ce roman sur le deuil, Diome s’interroge surtout sur la manière dont les proches des disparus tentent de combler le vide. Poétique et politique, l’ouvrage explore l’intimité de vies disséminées à travers le monde pour ressaisir l’événement dans toute sa densité.
Jeune Afrique : Comment est née Coumba, le personnage au cœur de votre roman ?
Fatou Diome : Après le naufrage, j’avais rencontré des veuves, des orphelins, des parents ayant perdu un enfant, des fiancées esseulées… Je me suis demandé comment ils vivaient, comment ils luttaient pour ne pas sombrer à leur tour. Au début, Coumba est tétanisée par la disparition de son mari. Elle a moins de 30 ans, une petite fille de 5 mois, elle n’aurait jamais imaginé se retrouver dans cette situation. En tant que veuve, elle subit une très forte pression familiale, sociale, religieuse. Elle invoque les ancêtres pour retrouver son bien-aimé et, toutes les nuits, le convoque à travers sa plume. Se noue alors un long et intense dialogue entre les époux.
Dans ses propos, on devine votre propre amertume. Par exemple lorsqu’elle déclare qu’aucune ville occidentale n’a réservé de minute de silence aux morts du Joola…
Qu’est-ce qui détermine le degré d’émotion quand se produit une catastrophe ? La couleur de la peau ? Le PIB ? Faut-il appartenir à un pays riche pour compter ? Quand de tels malheurs surviennent en Occident, toute l’Afrique s’afflige, les chefs d’État défilent. La réciproque doit être vraie. Mon livre est un plaidoyer pour le respect mutuel et une égale considération des uns pour les autres.
Pour Coumba comme pour vous, écrire est un acte transgressif ?
L’écriture est pour Coumba un jardin secret qu’elle entretient pour redonner un sens à sa vie. Quant à moi, c’est par l’écriture que j’essaie de m’extraire de mes chaos intérieurs depuis l’âge de 13 ans. Mes cahiers accueillent mes confidences avec une infinie patience, sans jamais me juger. Il m’arrive d’écrire juste pour hurler mon impuissance. En m’exprimant, je dis ma présence au monde ; c’est fondamental.
À travers Coumba, vous vous révoltez aussi contre les travers d’un monde qui prive les femmes de leurs libertés…
Je remets en question les traditions qui exigent qu’une veuve reste cloîtrée chez elle plusieurs mois, les religieux obscurantistes qui imposent une pratique intensive de la religion alors qu’eux-mêmes ne connaissent rien ni à la Bible ni au Coran. Je démontre aussi que l’on peut s’extraire de traditions auxquelles on n’adhère pas.
Pourquoi avoir fait intervenir la spiritualité ?
C’est une manière de rappeler que l’Afrique ne commence pas avec l’esclavage et la colonisation, deux tragédies dont on nous rebat les oreilles comme si notre histoire se résumait à cela. Des royaumes ont préexisté. Très structurés, ils se fondaient sur un animisme monothéiste.
Dans tous vos ouvrages, la mer reste présente. Quelle en est la symbolique ?
Il m’a fallu cinq livres pour me rendre compte que la mer était chez moi une obsession. Peut-être parce que c’est une parfaite métaphore de la vie, notamment quand il faut braver les courants, affronter les vagues, trouver la côte paisible où se réfugier. La mer nourrit, emprisonne et tue. Et puis, parfois, c’est par la mer que l’on s’exile, que l’on s’ouvre au monde.
Quelle exilée êtes-vous ?
Je n’en suis pas une. J’ai débarqué en France non pas pour chercher du travail, mais parce que j’étais amoureuse d’un Alsacien. Je fais partie de ces Africains qui ont le privilège d’aller d’un continent à l’autre de leur plein gré. Mon pays s’étend des rives du sud Saloum jusqu’aux bordures du Rhin, et ma vie est un entrelacs de cultures.
Vous créez souvent des néologismes. Comprenez-vous que cela puisse dérouter ?
Un écrivain est un artiste. De la même manière qu’un peintre sélectionne ses couleurs, l’auteur choisit ses métaphores et ses visions mentales pour créer son univers. J’ai un rapport direct, personnel et émotionnel à la langue française, que je remodèle à ma sauce, de simples onomatopées devenant parfois des verbes.
Certains des mots ou des expressions que vous utilisez proviennent-ils de proverbes africains ?
Quand un auteur français blanc crée une belle métaphore, personne ne lui demande s’il réactualise Fénelon ou Anatole France. Si c’est un Africain – pour peu que sa métaphore soit poétique –, elle tient forcément du proverbe et de l’arbre à palabres. Lorsqu’il m’arrive d’emprunter aux proverbes africains, je le signale, de la même manière que je mentionne les références s’agissant de Voltaire. C’est une question de respect, une manière aussi de rendre hommage à ma culture d’origine et à l’éducation que mes grands-parents m’ont donnée.
Sur les réseaux sociaux, certains vous accusent de jouer les toubabs, en raison aussi de votre récent cri d’amour pour la France…
Je vis dans ce pays depuis vingt-cinq ans. Si demain je m’installais en Australie, je penserais à la France et des gens me manqueraient. Je suis triste de voir les nôtres si nécrosés dans leur famille, leur couleur, leur territoire, dans leurs tiroirs identitaires. Ils oublient que plus on maîtrise la culture du lieu où on vit, plus on est respecté.
L’un de vos personnages se demande où va l’Afrique. Le savez-vous ?
C’est à elle de le décider et de s’en donner les moyens. L’Afrique ne peut se contenter de répéter que ce sont les autres qui font d’elle ce qu’elle est. Ce que nous sommes dépend de la façon dont nous nous considérons. Dans mon livre, la génération de Fadikiine, la fille de Coumba, est celle d’une Afrique qui se prépare à changer. Je voudrais en finir avec cette image d’une Afrique supposée impuissante.
Comment faire ?
Il faut rendre à la jeunesse africaine sa dignité. Elle lui a été confisquée par des politiques et des intellectuels qui l’encouragent à se poser en victime en lui répétant que son avenir est à jamais oblitéré par l’esclavage et la colonisation. C’est un sujet très douloureux pour moi, qui me vaut une volée de bois vert chaque fois que je l’aborde. Ressasser les causes supposées de nos malheurs ne change rien à notre destin. Les Chinois ne multiplient pas des tables rondes à longueur d’années pour se plaindre de l’occupation japonaise : ils rivalisent avec les États-Unis. Tout ce temps perdu à fureter dans nos plaies pour trouver le bon endroit à gratter afin d’avoir encore un peu plus mal, nous pourrions l’utiliser à élaborer des projets de développement.
Il faudrait être amnésique ?
Bien sûr que non, mais jouer les victimes n’a jamais forcé le respect. Croyez-vous qu’un ingénieur camerounais évoluant à l’international a envie de sans cesse s’entendre dire qu’il est une victime de la colonisation ? Il y a parmi mes détracteurs des intellectuels en costume-cravate qui exigent une « décolonisation de la pensée ». Ils vomissent sur la France, mais s’inclinent dès qu’elle leur propose un poste. Ils écrivent des livres, mais n’osent pas en parler, préférant répondre avec un « sourire Banania » aux questions des journalistes… Et ce serait moi, la traîtresse à la cause africaine ? Osons nous affranchir de ces concepts pour aller de l’avant. S’arrêter au milieu du gué en ressassant des discours clivants, c’est s’interdire de créer et de progresser.
Vous ne pouvez nier que des injustices découlent de l’esclavage et de la colonisation…
Pourquoi tous les débats sur l’Afrique doivent-ils être rattachés aux concepts de colonialisme et de néocolonialisme ? La vraie question est celle des déséquilibres mondiaux. L’exploitation, aujourd’hui, c’est du dumping économique. Le non-paiement des impôts qu’organisent les multinationales dans les pays africains est favorisé par la corruption et non par la colonisation. Quand des présidents distribuent des billets de banque pour se faire réélire, ce qui est en cause, c’est l’absence d’éducation et de culture démocratique. Utilisons les mots appropriés pour désigner les injustices.
Et comment les faire disparaître ?
Sur le continent, une jeunesse debout essaie de s’en sortir. J’ai envie de partager avec elle ce qui m’a fait avancer : les études, la formation, le travail sans répit, la rigueur, le fait de compter en priorité sur soi-même. J’ai été marchande à 12 ans à Dakar, puis femme de ménage et baby-sitter en France. Des solutions existent, il faut être pugnace. Et les plus riches, plutôt que de se faire construire d’énormes villas, d’aligner les épouses et de dépenser des millions en mariages et baptêmes fastueux, devraient participer à la formation de ces jeunes.
L’immigration n’est donc pas une fatalité ?
Il faut apprendre aux jeunes à lutter, où qu’ils soient. Mais boucler le continent comme un zoo qu’on irait visiter à sa guise sans que les Africains aient eux aussi le droit de bouger n’est pas envisageable. Ils doivent pouvoir bénéficier de l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. À ce jour, seuls les ressortissants des pays riches en profitent : ils débarquent partout en terrain conquis, le plus souvent sans visa. C’est injuste.
Le rapport des forces ne penche pas en faveur du continent…
Et alors ? Il existe des lois internationales que l’Afrique peut faire appliquer pour servir ses intérêts. Si elle ne peut se permettre de couper les ponts, son estime de soi l’autorise à dire à l’autre, par exemple : « Tu ne profiteras plus de mes ressources sans payer le juste prix. » Ou : « Non, la majorité des immigrés n’est pas originaire d’Afrique subsaharienne. » Le problème, c’est aussi que l’Union africaine se tait, laissant ses États se faire écraser séparément.
Vous désespérez de voir l’Afrique s’unir ?
Comment peut-on prétendre au panafricanisme quand le Sénégalais s’estime supérieur au Camerounais, le Camerounais, au Béninois… Et tous refusent de crever l’abcès. Ils sont d’accord pour hurler leur haine commune de l’Occident, mais quand il faut parler d’une seule voix ils préfèrent aller négocier en catimini. Il faudra un jour tirer les leçons de ces errements.