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28 novembre 2024
Femmes
FATOU SOW, DÉFRICHEUSE DU FÉMINISME AFRICAIN
A 79 ans, la sociologue sénégalaise n’a rien perdu de la fougue qui l’a toujours animée et dénonce plus que jamais les conservatismes culturels et les fondamentalismes religieux qui menacent les droits des femmes
Le Monde |
Séverine Kodjograndvaux |
Publication 30/11/2019
Fatou Sow est l’une de ces femmes de tête dont l’élégance altière et la grandeur de caractère compensent une taille qu’elle dit volontiers « petite ». La voix douce et le visage serein dissimulent mal une détermination que l’on devine sans faille. Et l’on peut imaginer sans peine que cette Sénégalaise de 79 ans n’a guère manqué de courage sa vie durant : elle a dû être animée d’une volonté de fer pour parvenir à s’imposer comme une sociologue féministe dans le milieu très masculin de la recherche. Fatou Sow est une pionnière.
Née en 1940 à Dakar dans une famille de lettrés originaire de Saint-Louis, elle est l’une des 2 femmes parmi 300 étudiants à entrer à l’université lorsque son pays devient indépendant, en 1960. Elle sera, se sou vientelle, « la seule femme membre du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique [Codesria] dès sa création en 1973» – elle y créera d’ailleurs le premier institut sur le genre, en 1994. « Elle a mené un combat d’envergure, salue, admiratif, l’historien Mamadou Diouf, directeur de l’Institut d’études africaines de l’université Columbia, à New York, et ancien direc teur du Conseil. Elle a produit une architecture conceptuelle africaine dans une problématique globale, et elle a été la première à rassembler les approches anglophone et francophone pour une étude féministe africaine. »
De la ruse, il en a fallu à Fatou Sow pour s’imposer. Après des études en France et aux Etats-Unis, où elle a dé couvert les women studies, celle qui a fait sa carrière au CNRS et à l’Institut fondamental d’Afrique noire, à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, a non seulement introduit les études féministes au Sénégal, mais elle a eu aussi, précise Mamadou Diouf, « une extraordinaire influence ces vingt dernières années sur les sciences sociales en Afrique ». Fatou Sow se souvient «En 1988, j’ai proposé à l’université un cours d’“études des femmes” car je sa vais que, si je l’appelais “féministe”, il serait rejeté. Peu avant, Awa Thiam, qui avait publié son livre La Parole aux Négresses, en 1979, avait proposé un enseignement d’“anthropologie des sexes” », dont l’intitulé avait choqué. Bien évidemment, il avait été refusé.»
Comme Awa Thiam, elle a ouvert tout un champ de recherches qui ne sera reconnu qu’au milieu des an nées 2000, avec la création du Laboratoire de recherche sur le genre et la science, dirigé par son homonyme Fatou Sow Sarr. «Ce qui m’a toujours importé, explique-t-elle, c’était de mener une critique féministe des sciences sociales en Afrique. Nous, les chercheu ses africaines, avons très tôt remis en question l’universalisme prétendu des féministes françaises ou américaines, avec lesquelles nous avons rompu, car elles étaient coloniales : elles étaient le produit de leur histoire, qu’elles n’avaient pas déconstruite. Elles parlaient du patriarcat, mais elles n’ont ja mais considéré la colonisation comme un vecteur d’inégalités. Or, la colonisation a eu des répercussions terrible ment négatives sur les droits des femmes et leur statut. Vouloir décoloniser le féminisme n’est pas nouveau!»
Une idée que reprend l’historienne et politologue Françoise Vergès, auteure de l’ouvrage Un féminisme décolonial (La Fabrique, 208 pages 12 euros). « Fatou Sow est extrêmement importante pour le féminisme africain et la recherche féministe en général, car elle a questionné l’universalisme abstrait du féminisme occidental. Elle a écrit sur les femmes musulmanes en Afrique de l’Ouest d’un point de vue féministe du Sud global. Elle est absolument à redécouvrir, surtout dans cette période de rivalité universitaire, où chacun et chacune veut être la première à... Elle est repré sentative de toute une génération féministe postindépendance qui aborde les questions du développement, des femmes, du genre, des sexualités, de la religion, mais dont les approches semblent “dépassées”. Cependant, ces féministes ont tou jours à nous apprendre. »
Paradoxalement, la chercheuse sénégalaise est relativement critique visàvis du féminisme décolonial, apparu il y a peu dans le paysage français. « Ce féminisme là nous a seulement permis de nous poser comme femmes racisées – terme que je déteste ! Or, en Afrique, moi, je ne relève pas d’une minorité visible. L’afroféminisme ou le “black feminism” ne sont valables que pour l’Occident, pas pour l’Afrique. En fait, ce discours féministe décolonial actuel a du pouvoir parce qu’il vient d’Occident. On l’écoute davantage qu’on ne prête attention à ce que disent et pen sent les féministes africaines. »
Autre point de désaccord : la question du voile. Alors que la militante Rokhaya Diallo défend la possibilité d’un féminisme voilé, Fatou Sow, musulmane et coordinatrice du réseau « Femmes sous lois musulma nes pour l’Afrique de l’Ouest», ne mâche pas ses mots. «Il n’y a pas de choix à porter le voile. C’est faux ! Le voile, c’est l’enfermement des femmes. Certaines féministes décoloniales en France en font aujourd’hui un symbole de résistance et de résilience des femmes, mais, en Egypte, dans les années 19201930, les femmes qui lut taient pour leur autonomie se sont battues contre le voile. La question est de savoir si j’ai besoin d’une identité musulmane et, si tant est que je la prenne, est-ce que c’est le voile qui va faire mon identité musulmane ? »
Première personnalité d’Afrique invitée à donner la conférence annuelle de l’Institut historique allemand (Paris), Fatou Sow refuse d’évoquer la question du genre et des fondamentalismes en Afrique. Une évidence pour Mamadou Diouf, qui lui reconnaît « le courage de dire ce que beaucoup n’osent aborder ». « Fatou Sow n’a pas peur de partir à l’assaut des citadelles religieuses et des citadelles patriarcales fondées sur les traditions africaines. »
La laïcité, une condition sine qua non
La sociologue constate, en effet, que les Africaines doivent faire face à différents fondamentalismes religieux (islamique ou chrétiens, notamment catholique et protestant) mais aussi culturels, qui entendent gérer et les corps et les âmes des femmes. «La manière de pratiquer l’islam en Afrique a changé. On assiste à une réarabisation de l’islam et à une réreligionisation, si je puis m’exprimer ainsi, de la culture sous l’influence des monarchies arabes et de leurs pétrodollars », dénonce celle pour qui la laïcité est une condition sine qua non du droit des femmes. Fatou Sow s’inscrit en faux contre le féminisme islamique qui, selon elle, «va chercher dans un texte vieux de quatorze siècles des manières de libérer les femmes aujourd’hui».
«En fait, le féminisme islamique a été créé par des femmes qui vivent dans un système où l’islam est une religion d’Etat et où, si elles veulent se battre, elles ne peuvent le faire qu’à l’intérieur du Coran, comme en Iran ou en Arabie saoudite. C’est une stratégie. »
Fatou Sow se démarque également de certaines sociologues africaines qui, comme la Nigériane Oyeronke Oyewumi, récusent la différence homme/femme, qui serait occidentale et ne correspondrait pas aux catégories sociales opérantes en Afrique. Elle ne croit pas non plus, comme la juriste sénégalaise Fatou Kiné Camara ou l’écrivaine et chercheuse Catherine Acholonu, que la maternité et le matriarcat peuvent être les bases d’un pouvoir féminin africain. « Le matriarcat n’est pas le pouvoir aux femmes. Ce système dit juste qu’à travers notre fonction utérine nous transmettons le pouvoir et les biens aux hommes, insiste-t-elle. On entend souvent dire en Afrique que le féminisme est une importation occidentale et ne vient pas de nos traditions africaines. Mais je n’en veux pas, de ces valeurs traditionnelles, si elles me réduisent à ma fonction utérine ! Je veux des valeurs africaines que l’on repense pour que nous ayons un projet de société qui nous inclut afin que nous puissions participer au politique, mais en le transformant. Il ne s’agit pas d’être une femme politique comme un homme politique. »
LE SÉNÉGAL, UN NÉOPHYTE AMBITIEUX AU JAPON
Pour sa première participation aux Championnats du monde de handball féminin, l’équipe nationale entend déjouer les pronostics et titiller d’anciens vainqueurs comme la Roumanie. « On va jouer notre carte à fond », promet le sélectionneur des Lionnes
Pour sa première participation aux Championnats du monde de handball féminin, l’équipe du Sénégal entend déjouer les pronostics et titiller d’anciens vainqueurs comme la Roumanie. « On va jouer notre carte à fond », promet le sélectionneur des Lionnes, Frédéric Bougeant.
Les Championnats du monde de handball féminin se disputent au Japon du 30 novembre au 15 décembre. Trois équipes africaines sont de la partie : l’habituée, Angola (15e participation), la RD Congo (3e participation) et le Sénégal qui dispute le Mondial pour la première fois de son histoire.
Médaillées d’argent lors des Championnats d'Afrique 2018 perdus face aux Angolaises, les Lionnes débarquent au Japon avec de grandes ambitions malgré leur manque d’expérience. « D’abord, on a envie que chaque adversaire nous respecte, lâche sur RFI le sélectionneur français du Sénégal, Frédérique Bougeant. Ça veut dire faire des matches pleins. Peu importe le score, nos adversaires devront s’engager pour espérer nous dominer. Ensuite, on a envie d’être un adversaire qui prend des risques, une équipe qui est capable de s’adapter tactiquement au fur et à mesure des matches.»
«Des petits coups à jouer»
Logé dans la poule C avec notamment la Roumanie et la Hongrie, deux anciennes vainqueurs, le Sénégal, qui a remporté ses trois matches de préparation, devra réussir l’exploit pour finir parmi les trois premières (sur six) et disputer la seconde phase de poules*.
Le premier match face au Monténégro, qui n’a pas fait mieux qu’une 18e place en sept participations, s’annonce déjà décisif. « Il y a peut-être des petits coups à jouer, estime Frédéric Bougeant. On sait que la Roumanie a connu quelques soucis dans sa liste dans les derniers jours avant de décoller vers le Japon. Le Kazakhstan a plus d’expérience que nous dans les compétitions internationales, mais sur le plan du niveau de jeu, je pense qu’on est capable de rivaliser avec ce genre d’adversaire. Et puis, si jamais un de nos gros adversaires du groupe venait à manquer d’humilité, peut-être qu’il y aura possibilité de s’engouffrer », conclut le technicien, champion de France, finaliste de la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupes avec le club de Fleury, et double champion de Russie avec Rostov.
Groupe A: Pays-Bas, Norvège, Serbie, Slovénie, Angola, Cuba
Groupe B: France (tenante du titre), Danemark, Allemagne, Corée du Sud, Brésil, Australie
Groupe C: Roumanie, Hongrie, Monténégro, Espagne, Sénégal, Kazakhstan
Groupe D: Russie, Suède, Japon, Chine, Argentine, RD Congo
* Les Championnats du monde de handball féminin se jouent au premier tour avec quatre poules de six équipes. Les trois premières équipes de chaque groupe se qualifient au tour principal. Deux nouvelles poules de six équipes sont établies. Les deux premières de ces deux poules disputent les demi-finales, les troisièmes la 5e place et les quatrièmes, la 7e.
Par Olivia TCHAMBA
UNE RÉALITÉ PARTAGÉE : LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES EN AFRIQUE DE L’OUEST
«Mon père m’a donné en mariage à l’âge de 12 ans, ma mère ne voulait pas mais elle n’a pas droit à la parole. Ma première grossesse a failli me coûter la vie, j’avais à peine 13 ans (…) »
«Mon père m’a donné en mariage à l’âge de 12 ans, ma mère ne voulait pas mais elle n’a pas droit à la parole. Ma première grossesse a failli me coûter la vie, j’avais à peine 13 ans (…) ». C’est en pleurs que B.N., une jeune dame à Saraya dans la région de Kédougou au Sénégal partage ce récit de vie.
Cette grande souffrance qu’elle exprime ainsi, trouve écho dans le témoignage d’une autre victime à Banfora au Burkina Faso, qui dit: «A la suite du décès de mon mari, sa famille a voulu que je sois la femme d’un de ses frères, mais comme j’ai refusé, elle a saisi tous les biens de mon mari me laissant ainsi seule avec les enfants sans aucune ressources». Deux inconnus certes, mais des réalités de vie assez similaires. Les violences faites aux femmes et aux filles sont un fléau. A l’échelle mondiale les statistiques sont assez parlantes. Selon le rapport des Nations Unies, Les femmes dans le monde 2015 : des chiffres et des idées, 35 % des femmes, soit une sur trois, subissent des violences au cours de leur vie. En Afrique, la violence physique à l'égard des femmes est particulièrement élevée. Près de la moitié des pays ayant contribué à ce rapport ont signalé une prévalence supérieure à 40%. Dans le cadre d’un projet visant à contribuer à la prévention et l’élimination des violences basées sur le genre dans 3 pays cibles, notamment, le Sénégal, le Mali et le Burkina Faso, la Fondation TrustAfrica a commandité des études exploratoires dans lesdits pays. Ces recherches ont permis de mettre en exergue les formes de violences faites aux femmes mais également leur ampleur ainsi que les causes qui les soustendent. Elles contribueront également à orienter les investissements, les activités de plaidoyer et d’autres interventions de TrustAfrica dans cet espace.
A l’analyse, on note des similarités fortes concernant les formes de violences auxquelles les femmes font face dans ces pays. La violence physique est bien présente. Elle est suivie par les violences sexuelles, les violences morales ou psychologiques, les violences conjugales, les violences économiques et les violences sociales qui se manifestent entre autres par les mutilations génitales féminines, le mariage forcé et le mariage précoce, ainsi que la répudiation. Au Burkina Faso, on note aussi de nombreux cas d’exclusion pour allégation de sorcellerie. En cas de décès dans les familles, les causes sont souvent recherchées. Dans la plupart des cas, l’on accuse une personne d’en être responsable. Cette personne est alors qualifiée de sorcière (mangeuse d’âme). Dans la région du Nord, ces cas sont fréquents et le plus souvent ce sont les femmes qui sont accusées. La conséquence est l’exclusion sociale. Les violences physiques constituent avec les violences sexuelles les formes les plus pernicieuses du fait de leur impact sur l’intégrité des individus et des conséquences pour leur santé. Par ailleurs, l’on constate que le cadre conjugal et familial constitue le principal lieu de production de la violence. La violence est subie, entre autres, par les épouses, les sœurs, les personnes socialement défavorisées.
LES CAUSES PROFONDES DES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
Sous toutes leurs formes, les violences faites aux femmes sont symptomatiques de la marginalisation sociale, politique et économique dont elles sont victimes. Dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, ces violences traduisent des inégalités et disparités entre hommes et femmes, qui tiennent leur origine du système social basé sur le patriarcat. Ce système crée et perpétue des mauvais préjugés et stéréotypes sociaux envers les femmes. Les pesanteurs socio-culturelles encore tenace, notamment les pratiques traditionnelles et coutumières néfastes contribuent elles aussi à accroitre les violences faites aux femmes dans les communautés. Au nombre de cellesci, on peut mentionner la pratique des mutilations génitales féminines et le mariage précoce.
Dans son 16ème rapport sur la situation des jeunes filles intitulé « libérons le pouvoir des filles », publié en 2017, l’ONG Plan International Sénégal note qu’au Sénégal, une fille sur trois (1/3) est mariée avant l’âge de 18 ans. En milieu rural, la prévalence est d’une fille sur deux (1/2) tandis qu’en milieu urbain elle est d’une fille sur cinq (1/5). On observe une hiérarchisation sociale qui prend racine dans la tradition, l’interprétation qui est faite de la religion et certaines valeurs culturelles. «Selon notre tradition, la femme est comme une propriété privée de l’homme qui en fait ce qu’il veut». Cet extrait d’entretien lors d’un Focus groupe de Jeunes garçons à Houendé au Burkina Faso, illustre la perception et l’ancrage de cette réalité sociale. Le poids de ces normes sociales sur les individus constitue un obstacle pour l’émancipation de la femme. Durant tout le processus de socialisation la femme acquiert des valeurs et normes sociales et est amenée de façon tacite à intérioriser une posture dans laquelle la violence basée sur le genre trouve ses origines. D’autres facteurs viennent favorisés ou contribuer à la pratique des violences faites aux femmes. Il s’agit notamment de la pauvreté (dépendance économique des femmes) et l’analphabétisme des populations concernées, la méconnaissance des droits de la femme et le silence complice des femmes.
LA CULTURE DU SILENCE
Les femmes victimes de violence adoptent une attitude de silence et souvent d’isolement. Les raisons sont entre autres : la peur de la sanction sociale, la méconnaissance des institutions et des lois ainsi que le manque de confiance dans les institutions et la prise en charge des cas. Cette méfiance envers le système juridique et judiciaire se traduit dans les propos d’une victime de Arbollé au Burkina Faso : «Si les lois nous protégeaient, les violences seraient rares (…) Comme la femme n’est pas trop considérée, elle se résigne». Par ailleurs, certaines institutions ne sont pas accessibles à cause de l’ignorance ou de l’analphabétisme des victimes. Face à la stigmatisation sociale, de nombreuses victimes de VBG préfèrent souffrir en silence plutôt que de les dénoncer. Compte tenu des risques encourus, la médiation interne, au niveau familial voire communautaire est beaucoup sollicitée selon la nature du problème. Quand le type de violence semble toucher l’intimité des individus ou l’image familiale, le silence pour certains semble être la solution. De plus, de nombreuses victimes vivent cette violence comme une normalité et la banalise, ce qui explique les faibles taux de dénonciation constatés. En décembre 2018, Ndèye Saly Diop Dieng, la ministre de la Femme, de la Famille et du Genre du Sénégal affirmait que 68 % des Sénégalaises n’osaient pas parler des violences qu’elles subissaient.
COMMENT FAIRE BOUGER LES LIGNES ?
Les normes sociales sont établies et acceptées, enfouies dans le subconscient des victimes et des auteurs de la violence, ce qui rend la prévention et la lutte contre les violences faites aux femmes plus difficile et ardue. Toutefois, ces normes sociales peuvent être inversées. Les données existantes, à petite échelle, confirment que des interventions combinées, adoptant une approche tenant compte des normes sociales, s’attaquant aux inégalités structurelles entre les sexes et à la violence sexiste, ont le potentiel de prévenir les violences faites aux femmes et d’influencer positivement l’accès à l’autonomisation économique des femmes. En vue de contribuer à la transformation des normes sociales néfastes et renforcer la prévention et la réponse à ces violences lorsqu’elles se produisent, il importe de mettre l’accent sur l’inclusion d’une diversité d’acteurs (les gouvernements, la société civile, les autorités locales, coutumières et religieuses, les partenaires au développement, les médias, les populations concernées et les institutions inter-gouvernementales) pour accompagner les interventions ciblant certains domaines clés. TrustAfrica entends accompagner les efforts nationaux dans les trois pays couverts par son Projet sur la prévention et l’élimination des violences basées sur le genre.
En collaboration avec les partenaires de la société civile locale et internationale, TA contribuera à intensifier les efforts qui ciblent les normes de genre néfastes. L’organisation table sur une stratégie de sensibilisation et de communication ; éduquer les jeunes, les femmes et les hommes par le biais d’initiatives de changement comportemental et de programmes communautaires. Ces programmes visent non seulement à remettre en question ces normes de genre préjudiciables, mais également à développer des comportements de genre équitables, de même que des mécanismes de protection efficaces. Ils se fondent sur une approche de droits humains. Par ailleurs, des interventions seront menées en vue de contribuer à une meilleure compréhension, par les communautés, principalement les victimes, des cadres juridiques et judiciaires existants en vue d’y avoir recours le cas échéant. Un troisième volet est relatif à la recherche-action en vue de combler le manque de données, améliorer la compréhension des pratiques et faciliter le plaidoyer pour l’adoption de politique et cadre juridique fonctionnel ; la ratification et l’adoption des textes internationaux et l’harmonisation des textes nationaux avec les conventions et traités internationaux signés et ratifiés. La lutte contre ce fléau passe également par la mobilisation sociale au niveau national, sous régional et international. Nous pouvons compter sur plusieurs campagnes internationales dont « Les 16 jours d’activisme pour mettre fin à la violence faite aux femmes » qui débute le 25 novembre de chaque année et prend fin le 10 décembre, au cours de la Journée Internationale des droits de l’homme. Cette campagne représente une opportunité pour tout un chacun de prendre action en faveur de la lutte contre les violences faites aux femmes. Ces moments de sensibilisations, de partage de connaissances et d’innovations permettent de mettre en lumière la souffrance des victimes et briser le silence.
Le projet de loi modifiant la loi n° 65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal est adopté avec des sanctions pouvant aller jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du conseil des ministres du 27 novembre 2019.
"Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky SALL, a présidé le Conseil des Ministres, le mercredi 27 novembre 2019, à 10 heures, au Palais de la République.
Le Chef de l’Etat a, à l’entame de sa communication, informé le Conseil de sa présence demain jeudi 28 novembre à la levée du corps de Madame veuve Colette Hubert Senghor.
Le Président de la République a par ailleurs rappelé au Gouvernement l’importance de la session budgétaire et des séances plénières de l’Assemblée nationale pour le vote de la loi de finances 2020. Il a, à cet égard, exhorté, durant cette période majeure de la vie nationale, les membres du Gouvernement, à renforcer la communication sur la politique, les réalisations et les perspectives en termes de projets et programmes à mettre en œuvre sur toute l’étendue du territoire national.
Abordant l’exemplarité et la performance dans l’exercice de la charge publique, le Chef de l’Etat a rappelé ses instructions issues du séminaire gouvernemental qui s’est tenu les 06 et 07 septembre 2019. Il a, à cet effet, réitéré aux membres du Gouvernement la nécessité d’accélérer les procédures, les réformes et les calendriers d’exécution des projets en mode « fast track ». Dans cette dynamique, le Président de la République a demandé à chaque ministre de lui transmettre le rapport d’évaluation de l’action de ses services en cohérence avec ses orientations en matière de politique publique.
Revenant sur la campagne de commercialisation des produits agricoles, le Chef de l’Etat a invité les ministres chargés respectivement de l’Agriculture, du Commerce, des Finances, de l’Economie, de l’Intérieur et de l’Industrie à prendre les dispositions requises pour le bon déroulement de la commercialisation des produits agricoles sur l’ensemble du territoire national. Aussi a-t-il demandé au Ministre de l’Agriculture de veiller, en relation avec l’administration territoriale et tous les services compétents de l’Etat, à l’application rigoureuse des prix au producteur officiellement fixés pour l’arachide et au suivi adéquat des opérations de collecte, de financement et de paiement.
Evoquant la question de l’orientation intégrale des nouveaux bacheliers dans les universités publiques, le Président de la République a demandé au Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, avec le soutien des recteurs d’universités, d’accélérer les procédures d’orientation, dans les universités et instituts d’enseignement supérieur publics, des nouveaux bacheliers régulièrement inscrits dans la plateforme campusen.
Par ailleurs, il a demandé aux ministres concernés d’accélérer la finalisation, dans les meilleurs délais, des travaux des nouvelles universités Amadou Makhtar Mbow et El Hadji Ibrahima Niasse ainsi que toutes les autres infrastructures pédagogiques et sociales entreprises dans toutes les universités.
Au sujet de la gestion et du suivi des affaires intérieures, le Chef de l’Etat a évoqué la tenue de la sixième édition de la Journée nationale de l’élevage qu’il présidera à Kael, dans le département de Mbacké, le jeudi 28 novembre 2019. A cet effet, Il a invité les acteurs éleveurs et pasteurs à consolider les acquis pour assurer un bon approvisionnement du marché local.
Le Président de la République a, par ailleurs, appelé l’attention du Gouvernement sur l’urgence de l’amélioration soutenue de la situation des travailleurs des collectivités territoriales.
Le Chef de l’Etat a, en prélude de la célébration de la journée internationale des personnes vivant avec un handicap prévu le 03 décembre, invité toutes les parties prenantes à renforcer le soutien aux personnes vivant avec un handicap, en demandant au Gouvernement de procéder à l’évaluation prospective de la mise en œuvre de la loi d’orientation sociale.
Sur le chapitre du suivi de la coopération et des partenariats, le Président de la République est revenu sur le séminaire intergouvernemental franco-sénégalais. Il a, à ce titre, invité le Gouvernement à assurer un suivi rigoureux des feuilles de route et des échanges avec la partie française sur les questions d’intérêt commun. Le Chef de l’Etat a particulièrement souligné la nécessité de mettre en œuvre les accords signés, notamment, ceux relatifs au financement de la phase 2 du TER qui revêt une importance stratégique.
Le Président de la République a rappelé l’organisation à Dakar le 02 Décembre de la Conférence africaine sur la dette et le développement durable. A cet effet il a félicité le Ministre en Charge du Suivi PSE, pour les initiatives prises.
Le Chef de l’Etat a clos sa communication sur son agenda international, en informant le Conseil de sa participation à la 3ème conférence de Berlin sur le Compact avec l’Afrique le 19 novembre 2019.
Au titre des Communications, le Ministre de l’Agriculture et l’Equipement rural a fait une communication sur l’organisation de la campagne 2019/2020 de commercialisation de l’arachide. Il a également fait le point sur les travaux de réhabilitation du barrage d’Afignam. A la suite de son intervention, le Président de la République a fixé le démarrage de ladite campagne, le mardi 03 décembre 2019 et le prix d’achat au producteur à 210 CFA/kg d’arachide comme prix plancher.
Le Ministre du Développement communautaire, de l’Equité territoriale et de l’Equité sociale a fait le point sur la gestion des cartes d’égalité de chances.
Le Ministre des Collectivités territoriales, et de l’Aménagement du territoire a rendu compte de la tenue du Forum de Kounguel sur le Développement économique et social. A ce titre, le Président de la République a félicité le Ministre et les organisateurs et a demandé aux élus de suivre cet exemple.
Le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a fait le point sur les orientations des nouveaux bacheliers.
Le Ministre en charge des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement a fait une communication sur le dossier relatif au chemin de fer Dakar–Bamako et sur l’application du règlement 14 de l’UEMOA, notamment la charge à l’essieu.
Le Ministre de l’industrie des Petites et Moyennes Industries a rendu compte de sa participation à la 18eme Conférence générale de l’Organisation des Nations-Unies pour le Développement industriel (ONUDI) et de l’élection du Sénégal au Conseil du développement industriel de la même Organisation pour la période 2020-2024.
Le Ministre des Mines et de la Géologie a informé de sa participation aux journées minières du Mali du 10 au 13novembre 2019. Il a également rendu compte au Conseil du processus d’élaboration du code minier communautaire de l’UEMOA, initié depuis 2003, et en phase d’adoption par les Etats membres.
Le Ministre auprès du Président de la République, en charge du suivi du Plan Sénégal émergent (PSE) a fait le point sur la préparation de la Conférence africaine sur la dette et le développement durable. Il a également fait la situation de l’exécution de certains les projets prioritaires.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté :
- Le projet de loi modifiant la loi n° 65-60 du 21 juillet 1965 portant Code pénal avec des chapitres visant à durcir la répression du viol et de la pédophilie et des sanctions pouvant aller jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité.
- Le projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier le Protocole additionnel n° 01/ 2017 CCEG/UEMOA modifiant et complétant le Protocole additionnel n°1, relatif aux organes de contrôle de l’UEMOA.
- Le projet de traité portant modification du Traité de l’Union Monétaire Ouest Africaine du 20 janvier 2017, relatives à la dénomination du Conseil Régional de l’Epargne publique et des Marchés Financiers.
- Le projet de traité portant Etablissement de l’Agence Africaine des Médicaments (AMA).
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Ibra FALL BA, Administrateur civil, matricule de solde 616 313/F, précédemment Préfet du département de Ziguinchor, est nommé Préfet du Département de Dagana, en remplacement de Monsieur Fary SEYE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Papa El Hadji Madicke DRAME, Administrateur civil, matricule de solde 616 286/K, précédemment Préfet du département de Gossas, est nommé Préfet du Département de Ziguinchor, en remplacement de Ibra Fall BA, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Sahite FALL, Administrateur civil, matricule de solde 600 568/A, précédemment Adjoint au Gouverneur de la Région de Fatick chargé des affaires administratives, est nommé Préfet du Département de Gossas, en remplacement de Monsieur Papa El Hadji Madicke DRAME, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Moustapha DIAW, Administrateur civil, matricule de solde 511 569/E, précédemment Préfet du département de Kédougou, est nommé Préfet du Département de Podor, en remplacement de Monsieur Elimane Ba, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Thierno Souleymane SOW, Administrateur civil, matricule de solde 602 494/I, précédemment Adjoint au Gouverneur de la Région de Kaolack chargé des affaires administratives, est nommé Préfet du Département de Kédougou, en remplacement de Monsieur Moustapha DIAW, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Mamadou CISSOKHO, Technicien en maintenance industrielle, précédemment Président du Conseil d’Administration du Centre national de Qualification professionnelle, est nommé Président du Conseil de Surveillance de l’Agence pour la Promotion et le Développement de l’Artisanat, poste vacant ;
Monsieur Ibrahima NDOUR, Inspecteur de l’Enseignement moyen secondaire, est nommé Président du Conseil d’Administration du Centre national de Qualification professionnelle, en remplacement de Monsieur Mamadou CISSOKHO, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Moussa Hamady SARR, Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale, matricule de solde n°624 963/B, est nommé Coordonnateur adjoint de l’Université virtuelle du Sénégal (UVS), en remplacement de Monsieur Ousmane Niébé DIOP, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Fary SEYE, Administrateur civil, matricule de solde n°510 493/F, est nommé Secrétaire général du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, en remplacement de Monsieur Malick SOW, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Ibrahima WONE, Administrateur civil principal de classe exceptionnelle, matricule de solde n°509 535/G, précédemment Directeur de Cabinet du Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, est nommé Secrétaire général de l’Université Amadou Mahtar MBOW (UAM), poste vacant ;
Monsieur Leroux DRAME, Administrateur civil, matricule de solde n°518 696/I, précédemment Secrétaire général de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), est nommé Secrétaire général de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB), en remplacement de Monsieur Mady BATHILY, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Elimane BA, Administrateur civil, matricule de solde n°616 304/D, précédemment Préfet de Podor, est nommé Secrétaire général de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), en remplacement de Monsieur Leroux DRAME, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Ousmane Niébé DIOP, Administrateur civil, matricule de solde n°514 648/B, précédemment Coordonnateur adjoint de l’Université virtuelle du Sénégal, est nommé Secrétaire général de l’Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima NIASS (USSEIN), poste vacant ;
Monsieur Malick SOW, Administrateur civil, matricule de solde n°616 289/H, précédemment Secrétaire général du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, est nommé Secrétaire général de l’Université de Thiès, en remplacement de Monsieur Abdoul Wahab KA, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Moustapha GUEYE, Juriste Expert, précédemment Directeur du Centre régional des Œuvres universitaires et sociales (CROUS) de Thiès, est nommé Directeur du Centre régional des Œuvres universitaires et sociales (CROUS) de Bambey, en remplacement de Monsieur Cheikh Abdou LO, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Cheikh SALL, Juriste, précédemment Chef des Services administratifs du COUD, est nommé Directeur du Centre régional des Œuvres universitaires et sociales (CROUS) de Thiès, en remplacement de Monsieur Moustapha GUEYE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Jean Philippe DIOUF, titulaire d’un Master en analyse économique et politique de développement, matricule de solde n°618 272/P, précédemment en service à la Direction de la Promotion du Développement territorial, est nommé Inspecteur des Affaires administratives et financières (IAAF) au Ministère des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires, poste vacant."
L’INHUMATION DE COLETTE, VEUVE DE LÉOPOD SÉDAR SENGHOR, REPORTÉE À JEUDI
Colette Senghor, la veuve du premier président du Sénégal, décédée le lundi 18 novembre dernier à l’âge de 94 ans, sera finalement inhumée jeudi au cimetière catholique de Bel Air, à Dakar, et non mercredi, comme initialement prévu, a précisé, lundi, le d
Dakar, 25 nov (APS) - Colette Senghor, la veuve du premier président du Sénégal, décédée le lundi 18 novembre dernier à l’âge de 94 ans, sera finalement inhumée jeudi au cimetière catholique de Bel Air, à Dakar, et non mercredi, comme initialement prévu, a précisé, lundi, le directeur général de la Fondation Léopold-Sédar-Senghor, Professeur Raphaël Ndiaye.
"L’Archevêque de Dakar n’a pu finalement retenir cette date du 27 novembre du fait d’engagements pris antérieurement qu’il ne pouvait ni reporter ni annuler. L’enterrement de Mme Colette Senghor est prévu le jeudi 28 novembre à 15h30 à la Cathédrale et non le mercredi 27", lit-on dans un communiqué reçu à l’APS.
La veuve de Léopold Sédar Senghor, décédée à Verson, dans le sud de la France, va reposer aux côtés de son mari et de leur fils Phillipe Maguilène.
La religieuse Marie-Madeleine, une sœur de la défunte, et le maire de la ville de Verson, Michel Marie, prendront le même vol pour venir à Dakar, selon Raphaël Ndiaye.
A son arrivée à Dakar, le corps de Colette Senghor sera acheminé à la morgue de l’hôpital Principal.
Une messe de requiem sera dite jeudi à 15h 30, à la cathédrale du Souvenir africain de Dakar, en présence de Moustapha Niass, président de l’Assemblée nationale du Sénégal et du conseil d’administration de la Fondation Léopold-Sédar-Senghor.
Colette Hubert, née le 20 novembre 1925 à Mouzay, dans le nord de la France, avait épousé Léopold Sédar Senghor, le 18 octobre 1957. Elle fut ensuite Première Dame du Sénégal pendant vingt ans (1960-1980).
Le président sénégalais, Macky Sall, a rendu hommage, sur Twitter, à "une femme discrète". Son devancier Abdou Diouf a lui honoré la mémoire de l’ancienne première dame à Verson, où elle vivait.
Selon des médias français, la maison des Senghor à Verson sera ouverte au public.
YAMA NDIAYE, MANNEQUIN EN FAUTEUIL ROULANT
Elle fait partie des premières personnes vivant avec un handicap à se lancer dans le mannequinat au Sénégal
Elle fait partie des premières personnes vivant avec un handicap à se lancer dans le mannequinat au Sénégal.
Soutenue par sa fille, elle travaille jour et nuit pour réaliser ses rêves.
Selon elle, le handicap ne devrait en aucun cas être synonyme de passivité.
Joviale et pleine de vie, Yama Ndiaye a raconté son parcours et ses motivations à Alassane Dia.
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MON HISTOIRE AVEC LA DÉPIGMENTATION
EXCLUSIF SENEPLUS - L'artiste Mina la voilée, lève le voile sur son expérience à propos du blanchiment de la peau. Elle avoue ses regrets et se dit désormais déterminée à lutter contre cette pratique
''Je suis une voilée et je me blanchissais la peau''. L'artiste rappeuse Mina la voilée n'est pas fière de son histoire avec la dépigmentation. Mais elle ne se cache pas sous son voile quand il s'agit de mener le combat contre ce fléau qui est en train de prendre des proportions inquiétantes dans la société sénégalaise et bien au-delà. La première décision a été pour la rappeuse d’arrêter de se dépigmenter. Ensuite, elle a pris le micro pour une autocritique dans un de ses tubes phares. Aujourd'hui, elle sensibilise sur les conséquences désastreuses de ce phénomène et donne des conseils à des femmes qui veulent arrêter cette pratique.
Face à la caméra de www.seneplus.com, celle qui est désormais une porte-étendard de la lutte contre le "xessal", avoue ses regrets, tout en affichant sa détermination de lutter contre cette pratique.
L’AUTOMATISATION PRÉCONISÉE POUR UNE MEILLEURE GESTION DE LA MSAE
Le président du conseil d’administration de la Mutuelle de santé des agents de l’Etat (MSAE), Babacar Ngom, a insisté sur l’importance de mettre en place un système informatique permettant une meilleure gestion des dossiers des 45 000 adhérents et de leur
Saint-Louis, 25 nov (APS) - Le président du conseil d’administration de la Mutuelle de santé des agents de l’Etat (MSAE), Babacar Ngom, a insisté sur l’importance de mettre en place un système informatique permettant une meilleure gestion des dossiers des 45 000 adhérents et de leurs familles.
‘’Il y a urgence et nécessité de moderniser cette structure, avec la mise en place d’un système informatique très performant, qui permettra de mieux gérer les dossiers des 45.000 adhérents et 150.000 bénéficiaires’’, a-t-il souligné à lors d’une assemblée générale tenue le week-end à Saint-Louis.
‘’Les membres de la mutuelle de santé des agents de l’Etat doivent travailler dans la rigueur et la transparence, afin d’accélérer le rythme de travail et de déconcentrer ses activités dans les régions, a indiqué Ngom.
L’assemblée générale de la MSAE organisée dans la capitale du Nord a permis à ses membres de procéder à l’examen du statut des membres de la structure, d’avancer sur l’automatisation et le lancement prochain d’un site web dédié à cette mutuelle.
La Mutuelle de Santé des Agents de l’Etat (MSAE) a été créée par les travailleurs du secteur public en 2003, comme une mutuelle complémentaire à adhésion volontaire.
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"CE PAYS EST DÉSESPÉRÉMENT MASCULIN"
La sociologue Fatou Sow Sarr, fait un état des lieux décevant de la question des violences aux femmes, à quelques jours du 25 novembre, journée consacrée à ce fléau
Le 25 novembre, sera célébrée la journée internationale de la lutte contre la violence faite aux femmes. Si d'aucuns pensent que la condition des femmes s'est améliorée ces dernières années surtout avec l'instauration de la loi sur la parité, d'autres croient que beaucoup de chemin reste à parcourir pour l'instauration de la dignité de la femme au Sénégal.
La chercheure et sociologue, Fatou Sow Sarr, une des plus brillantes intellectuelles du pays et spécialiste des questions de genre, fait un état des lieux sur le sujet.
LE FAIT RELIGIEUX DANS L’ENTREPRENEURIAT FEMININ AU SENEGAL
Le jeu des réseaux sociaux favorise l’ouverture des entrepreneures (musulmanes comme chrétiennes) à des espaces relationnels non confessionnels
Au Sénégal, les rapports de genre sont encore souvent envisagés d’un point de vue relativement binaire : les femmes seraient largement confinées à l’espace domestique tandis que l’espace public, de même que les responsabilités économiques, seraient essentiellement réservés aux hommes. Mais depuis les années 1970, suite aux plans d’ajustement structurel, la crise et le chômage de masse ont poussé de nombreuses femmes à entreprendre – notamment dans l’économie informelle – afin de subvenir aux charges de leur famille. Une évolution qui conduit à une renégociation des rapports de pouvoir au sein du couple et à une certaine redéfinition des statuts.
À Dakar, particulièrement, les femmes jouent un rôle économique de plus en plus important. Elles se mettent à intégrer des réseaux d’affaires influents, notamment dans leurs stratégies de contournement fiscal et en entrant en union maritale avec des acteurs confrériques influents et des hommes d’affaires, et mobilisent des liens familiaux dans leurs parcours professionnels. Ces nouveaux statuts sociaux leur permettent de bénéficier d’un meilleur traitement fiscal ou d’une protection en cas de violation de la loi.
Si les entrepreneurs sénégalais sont à 68,7 % des hommes, les femmes sont aujourd’hui majoritaires dans les secteurs de la restauration (72,8 %) et très présentes dans les activités de coiffure et de commerce (38,9 %) selon le rapport 2017 sur le recensement général des entreprises
Dans la littérature existante les rares travaux socio-anthropologiques existants ont mis l’accent sur les usages de la religion par les hommes d’affaires dans l’informel et différents secteurs de l’économie sénégalaise. Face au faible intérêt accordé à l’entrepreneuriat féminin, il convient d’explorer si la religion est vécue par les femmes qui entreprennent, comme une contrainte, voire un moyen de soumission et d’asservissement.
Notre analyse s’appuie sur les entretiens biographiques réalisés dans le cadre de l’enquête Femmes, Réseaux religieux et entrepreneuriat au Sénégal (FRES) (en cours de publication dans la revue Sociologies Pratiques, 2019, n°39). Des entretiens qualitatifs ont été réalisés auprès d’une vingtaine d’informateurs clés (ministères, ONG, entreprises, associations, etc.) et des entretiens individuels avec 100 cheffes d’entreprises, toutes confessions confondues et réparties dans trois régions du Sénégal (Saint-Louis, Dakar et Ziguinchor).
LA RELIGION, UNE RESSOURCE IMPORTANTE POUR L’ENTREPRENEURIAT
Il ressort de nos travaux que l’appartenance religieuse et la proximité avec un guide religieux représentent un préalable pour un parcours d’entrepreneure. Ces éléments permettent de construire des relations de confiance, de fonder une légitimité et d’entretenir les relations de clientèle nécessaires aux échanges économiques. En effet, les ressources offertes par la clientèle religieuse sont plurielles.
Une première distinction peut être établie entre les entrepreneures musulmanes et chrétiennes (rappelons que les musulmans représentent 96 % de la population et les chrétiens un peu moins de 4 %). Pour les musulmanes, le clientélisme implique une proximité relationnelle personnalisée avec les chefs religieux. Cette relation est mise en scène lors des événements religieux et à travers des rapports financiers. Les dépenses alors consenties à titre individuel ou collectif, ainsi que les services rendus à ces figures religieuses, sont vécus comme un investissement social.
À travers ces dons, les femmes sollicitent auprès des chefs religieux des contre-dons sous forme de prières de bénédiction, censées constituer un gage de réussite économique et sociale. La médiation des marabouts facilite l’accès des entrepreneures musulmanes à des opportunités et à des réseaux d’affaires. En effet, ces marabouts peuvent user de leur position centrale au sein de la communauté religieuse pour mettre les entrepreneures en relation avec des personnalités influentes.
Pour les entrepreneures chrétiennes, le rapport avec la hiérarchie religieuse est moins direct. La construction d’une clientèle religieuse dépend principalement du niveau d’implantation sur le territoire de la paroisse ou du diocèse (prières, liturgie, chorale, organisation d’événements religieux) et des services (entretien des édifices religieux, vente, préparation des repas, nettoiement, etc.). En contrepartie, elles peuvent bénéficier des faveurs de l’autorité religieuse centrale, l’évêque. Celui-ci, par son soutien, garantit la fiabilité des entrepreneures (demande de crédit, mise en réseaux, logistique, distribution d’intrants, prêt de terrain, etc.).
Le clientélisme donne accès à des marchés grâce aux liens tissés au sein de la communauté religieuse (groupes de prière, associations, mariages, etc.). Les entrepreneures peuvent profiter des événements culturels (sorties de messe, kermesses, retraites, ordinations, pèlerinages, etc.) et des rapports interpersonnels liés aux activités religieuses pour écouler leurs produits. Tout cela en bénéficiant du soutien des figures masculines religieuses (pasteurs protestants, curés catholiques, etc.).
En définitive, ce positionnement religieux procure aux entrepreneures musulmanes des ressources symboliques – bénédictions, prières et reconnaissance par les autorités religieuses – et relationnelles alors que chez les chrétiennes, les choses se passent plutôt au niveau institutionnel et matériel.
LA RELIGION, MOYEN D’EMANCIPATION DES FEMMES
Les entrepreneures ne sont pas exclusivement tributaires des espaces religieux. Elles tendent à s’en émanciper, particulièrement lorsqu’elles se tournent vers l’économie de marché. Elles s’orientent alors vers des réseaux d’affaires sécularisés au niveau institutionnel (partenaires techniques, banques, etc.). La prise de distance avec l’espace religieux se traduit par leur insertion dans des réseaux influents sans exclusivité confessionnelle. Il peut ainsi arriver que des musulmanes déclinent les faveurs d’acteurs confrériques. Elles peuvent, par exemple, refuser des billets pour La Mecque ou renoncer à des postes électifs religieux – dans des fondations ou associations religieuses – pour privilégier une collaboration institutionnalisée. De même, des entrepreneures chrétiennes n’hésitent pas à coopter des musulmanes dans leurs entreprises associatives, en se basant sur des liens de confiance préexistants (parenté, amitié) pour accéder à des financements.
Ce clientélisme religieux est parfois traversé par des conflits. À l’image des mobilisations féminines internationales, ces conflits remettent en cause l’organisation centralisée et pyramidale et le fonctionnement genré de l’Église.
Conserver les clients religieux demeure néanmoins important pour toutes les entrepreneures. Pour elles, tout l’enjeu est de les fidéliser tout en s’ouvrant sur d’autres réseaux. À travers des concertations ponctuelles et ciblées pour des prières, les entrepreneures gardent ainsi un lien religieux bien ancré… mais en même temps détaché. L’aspect le plus important à ce stade traduit un changement dans les rapports clientélistes avec les acteurs religieux. Ces derniers passent d’une fonction d’intermédiaires à des postures partisanes plus directes, en utilisant l’image des entrepreneures, présentées comme des figures de réussite pour consolider leur pouvoir.
En clair, notre étude révèle que la religion légitime et vient en appoint au travail des femmes (dans les parcours professionnels des entrepreneures chrétiennes plus que dans ceux des musulmanes, pourtant plus clientélistes). Elle apparaît comme un engagement, mais aussi et surtout comme un levier pour entreprendre et s’émanciper. Contrairement aux hommes qui utilisent le clientélisme religieux pour consolider leur domination économique. Mais cette émancipation n’est assumée que sous couvert d’une certaine protection religieuse, censée procurer des ressources multiples.
Aussi bien relationnelles que matérielles, ces ressources permettent de soutenir et de sécuriser les investissements sociaux et économiques des entrepreneures, notamment de celles qui disposent d’un réseau familial et associatif confessionnel bien établi. Le jeu des réseaux sociaux favorise l’ouverture des entrepreneures (musulmanes comme chrétiennes) à des espaces relationnels non confessionnels. En l’occurrence, les ressources religieuses deviennent plus symboliques (prières) et permettent aux entrepreneures de tracer, sur le plan individuel, leur propre voie.