Dans le cadre de la journée mondiale de la population organisée à Kolda, une visite de terrain a été faite dans la commune de Saré Yoba Djéga qui accueille le plus grand marché de la zone. Des femmes traumatisées dans leur ménage et dans la vie s’ouvrent au Témoin.
Jeudi 12 juillet. Saré Yoba Djéga accueille du monde. en ce jour de Louma ou marché hebdomadaire, le village est pris d’assaut par une population venue un peu partout de la sous – région et principalement des villages environnants de la guinée Bissau. Le marché hebdomadaire de cette commune qui se trouve à 30 kms de Kolda, polarise plusieurs villages et ceux de la guinée Bissau. Saré Yoba a le deuxième plus grand marché hebdomadaire de la Casamance après Diaobé. La vie est bien animée en cette matinée. Le ciel fait grise mine avec les nuages qui l’enveloppent. La pluie menace. Il n’empêche, les habitants et autres commerçants s’activent dans leurs business. avec ce marché hebdomadaire dit «louma», la prostitution clandestine se développe à un rythme exponentiel. Une zone où les mariages précoces et les grossesses non désirées sont également courants avec des unions qui se dénouent souvent dans la souffrance. Tranche de vies de femmes sur qui le destin n’a pas été tendre...
Khalimatou Diamanka : « Mon mari m’a abandonné parce que je travaille »
Khalimatou Diamanka, le sourire aux lèvres, fait des va-et-vient entre la cour du district sanitaire et les bureaux des employés de ce centre qui accueille chaque jour son lot de malades. La dame, teint clair, dentition immaculée, revient sur son mariage. « Je me suis mariée alors que j’étais presque une gamine. Je faisais en ce moment le CM2. C’est un jour, au retour de l’école, que j’ai trouvé à la maison une ambiance peu habituelle. Mon père s’y trouvait avec quelques –un de de ses amis dont des vieux et des visages que je découvrais pour la première fois. Ma mère était assise en retrait, loin des hommes. Elle m’a fixé et m’a demandé de ne pas me rebeller. Car, disait-elle, toutes messœurs sont passées par là. J’ai compris que quelque chose se tramait». Ce jour-là, Khalimatou a automatiquement compris. Comme si elle revivait encore cette soirée funeste, son visage se renferme. Quand elle a compris ce qui se tramait, elle est entrée dans la chambre de sa maman en versant de chaudes larmes. « Y a rien de mal à ça. Il faut obéir à ton père », furent les mots de consolation de sa mère. elle-même s’évitant des ennuis en cas du refus de Khalimatou. Dans la chambre, son père l’y trouva et lui tint ce discours qui ne pouvait souffrir d’aucune contestation. « Je t’ai donnée en mariage à un tel ». Quelques jours après, la gamine qu’elle était rejoint le domicile conjugal dans le village Demba Sounkarou. «Quand j’ai rejoint mon mari, il n’a pu me toucher à cause de mon jeune âge. Durant plus de deux mois, il n’est pas parvenu à ses fins. Je refusais complètement de coucher avec lui. J’ai enduré par la suite pendant 8 ans. Je n’ai pas eu la chance d’avoir des enfants » raconte-t-elle, des moments de sa vie conjugale. Dans la maison, elles étaient toutes des femmes au foyer et ne s’occupaient que des travaux domestiques. « J’ai commencé à prendre conscience de ma situation. J’ai trouvé un travail comme matrone dans le district sanitaire. Mon mari m’avait déconseillé de ne pas travailler. J’ai refusé. Il m’a alors intimé l’ordre de quitter sa maison. Depuis lors, je suis rentrée chez moi. A ma grande surprise, mon père n’a rien dit et a pris ma défense. Après un mois, mon mari s’est remarié. Mais, nous sommes toujours unis par le mariage », dit- elle sur ce différend qui a conduit presque à son divorce non consommé. Khalimatou confie qu’elle ne compte plus retourner chez son mari.
Ramatoulaye Thiam : « Je me suis mariée à l’âge de 13 ans. Mes cinq enfants n’ont pas un espacement de plus d’un an »
Ramatoulaye Thiam a presque vécu le même calvaire, même si elle s’est mariée à l’âge de 13 ans avec un fainéant de mari. Un homme qui attendait tout d’elle. Rama était celle qui gérait la dépense quotidienne et autres. « J’ai eu 5 enfants qui n’ont pas un espacement de plus d’un an. Mon mari était un fainéant qui ne faisait rien dans la vie à part manger et dormir. Son jeu favori, c’était de me faire l’amour en toutes circonstances. Lorsqu’il me mariait, je n’avais même pas les seins développés. A chaque fois que j’accouchais, il ne me donnait pas de répit pour me reposer. J’ai compris qu’avec cet homme, je risquais de me pourrir la vie », conte Ramatoulaye qui a divorcé et dont l’ainée a obtenu son baccalauréat depuis deux ans. « Ma fille ainée est née en 1989. Elle a réussi son bac. J’ai juré que mes enfants ne vivront plus ces moments difficiles que j’ai vécus avec leur papa. Ils le savent et se battent pour ne pas tomber dans ces travers de la vie », fait-elle savoir. Rama est surnommée dans la zone «l’amie des enfants». elle est devenue une volontaire qui s’active à la sensibilisation des enfants pour que ces mariages précoces et grossesses non désirées cessent. « Nous sommes dans la sensibilisation des populations. C’est notre combat. On y arrive parce qu’on constate que dans la zone, les mariages précoces et les grossesses non désirées deviennent de plus en plus rares », explique-t-elle.
Kadiatou : « gamine, un vieux m’emmenait en brousse…. »
Kadiatou confie, quant à elle, avoir subi très tôt les sévices des hommes. « Les garçons m’ont trompé très tôt. J’ai eu mes premières expériences sexuelles à l’âge de 12 ans. Aujourd’hui, j’ai 20 ans. Mais heureusement que j’ai fait une planification familiale. A vrai dire, on détruit tôt les jeunes filles dans ces villages. Surtout ceux qui viennent d’autres zones au moment du louma. Un vieux m’emmenait en brousse. Pour me faire taire et ne pas ébruiter ses sales œuvres, il me donnait des pièces de monnaie. Mais, aujourd’hui, c’est fini avec ces abus sexuels. Car, je suis devenue mâture et j’ai compris leurs mauvaises intentions », dit-elle, regrettant cette partie de sa vie. Le maire de la commune Kéba Diop, conscient de la situation difficile des femmes avec ces mortalités maternelles, estime qu’avec leur plaidoyer, la contrée va bénéficier d’un centre de santé.
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MADIOP ACCUSE LE PRÉFET DE DAKAR
EXCLUSIF SENEPLUS - Le maire de Grand-Yoff est remonté contre le préfet de Dakar - Il l'accuse de non-respect des règles constitutionnelles
Le maire de Grand Yoff, Madiop Diop est remonté contre le préfet de Dakar. Il l'accuse de non-respect des règles constitutionnelles. Les deux hommes ont un différend sur la nomination de deux personnes pour le poste de sage-femme au niveau d'un poste de santé à Grand-Yoff.
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LES FILLES RAFLENT LE CONCOURS GÉNÉRAL
Les résultats du Concours général sénégalais de 2018 ont été communiqués, mardi à Dakar, par le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam qui a fait état de 114 distinctions décernées, dont 61 pour les filles
« Malgré la suppression des 3e, 4e, 5e, 6e et 7e accessits et l’introduction d’un 3ème prix, 114 distinctions (ont été relevées) contre 148 en 2017, dont 27 accessits du 3e au 7e. (…) Ces 114 distinctions sont décernées à 101 lauréats dont 55 filles et 46 garçons », a déclaré Serigne Mbaye Thiam, en point de presse cet après-midi pour communiquer les résultats de l’édition 2018 de ce concours et sur la préparation de la cérémonie de remise des prix prévue le jeudi 02 août prochain à Dakar.
A la suite de l’annonce de ces résultats, le ministre a indiqué que le meilleur élève du concours général 2018 est Mlle Diary Sow, une élève en classe de Première S1 au nouveau Lycée scientifique d’Excellence de Diourbel (centre).
Avec un nombre total de 59,75 points, la lycéenne a remporté les 1er prix en Citoyenneté et Droits de l’Homme (16/20) et 2e en Sciences de la Vie et de la Terre (15/20), et les 2es Accessit en Sciences physiques (16/20) et en Mathématiques (12,75/20).
Cette année, 2179 candidats ont composé sur les épreuves du concours général (17 disciplines en classe de Première et 15 en Terminale), dont 1284 en Première avec 780 filles et 504 garçons et 895 en Terminale avec 465 filles et 430 garçons. Le nombre de candidats était de 3023, en 2017, dans ce concours pour lequel l’élève, pour être présenté, doit avoir une moyenne générale semestrielle au moins égale à 12/20 et une moyenne de 14/20 au moins dans la discipline choisie.
Pour la première fois également, les élèves ont composé en sciences physiques et en sciences de la vie et de la terre pour les classes de Première, a poursuivi le ministre, avant d’ajouter qu’en classe de terminale, le français et l’analyse de fabrication ont été introduits.
« On peut aussi noter que des élèves des séries scientifiques et particulièrement ceux de la série S1, ont encore, cette année, remporté la plupart des distinctions, y compris dans les disciplines généralement dédiées aux séries littéraires comme la philosophie, le français, l’allemand, l’anglais, l’histoire, la géographie, aussi bien en première qu’en terminale », a dit M. Thiam.
Par ailleurs, il a souligné que le classement entre établissements « a été supprimé » suivant l’arrêté du 20 février 2018, expliquant qu’il « risquait de reléguer en arrière-plan les performances de nos meilleurs élèves pour qui le Concours général a été institué » par le décret 61-213 du 30 mai 1961, modifié par le décret 61-454 du 04 décembre 1961.
Malgré tout, Serigne Mbaye Thiam s’est appesanti sur « la percée fulgurante des élèves du Lycée scientifique d’Excellence de Diourbel qui participent pour la première fois au Concours général ». En effet, sur les 114 distinctions, les 34 sont allés aux établissements publics d’excellence recrutant sur concours national et 80 pour les autres.
Les statistiques du ministre montrent aussi que 75 distinctions ont été raflées par les établissements publics et 39 par les établissements privés.
Axée sur le thème « Ressources numériques éducatives : opportunités et perspectives », l’édition 2018 du concours général sénégalais a pour parrain l’historien sénégalais, Pr Iba Der Thiam.
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NOUS SOMMES FATIGUÉES
Elles sont aussi sorties pour marcher à coté des politiciens afin de crier leur ras-le-bol
Elles sont aussi sorties de leurs maisons pour marcher à coté des politiciens afin que les autorités les écoutent. Des sénégalaises lamdas qui souffrent de la pénurie de l’eau, de la cherté de la vie, de l'insécurité galopante et autres.
Certaines d’entre elles se sont arrêtées devant la caméra de www.seneplus.com pour crier leur ras-le-bol. Voir la vidéo.
FATMA SAMOURA, REINE DU FOOT
Cinq choses à savoir sur la secrétaire générale de la FIFA, femme la plus puissante dans le milieu du ballon rond
C'est la femme la plus puissante dans le milieu du football : la Sénégalaise Fatma Samoura est la secrétaire générale de la FIFA.
LA NON-SCOLARISATION DES FILLES PLOMBE L'ÉCONOMIE
Les pays enregistrent entre 15 000 et 30 000 milliards de dollars de perte de productivité et de revenus tout au long de la vie, du fait de ‘’l’accès limité des filles à l’éducation’’ et des ‘’obstacles à l’achèvement d’une scolarité de 12 ans’’
Les pays enregistrent entre 15 000 et 30 000 milliards de dollars de perte de productivité et de revenus tout au long de la vie, du fait de ‘’l’accès limité des filles à l’éducation’’ et des ‘’obstacles à l’achèvement d’une scolarité de 12 ans’’.
Ce constat est dressé par un nouveau rapport de la Banque mondiale (BM) lancé mercredi, à la veille du Jour de Malala (Malala Yousafzai, cofondatrice du Fonds Malala et lauréate du prix Nobel), célébré par les Nations Unies le 12 juillet.
Selon un communiqué de presse de la BM parvenu à l’APS, ce rapport intitulé ‘’Missed Opportunities : The High Cost of Not Educating Girls’’ relève un faible taux d’achèvement des filles à l’enseignement primaire dans les pays pauvres.
’’Moins des deux tiers des filles vivant dans les pays à faible revenu vont au terme de l’enseignement primaire’’ et ‘’seule une fille sur trois achève le premier cycle du secondaire’’, précise le communiqué.
’’En moyenne, note la BM, les femmes ayant terminé leurs études secondaires ont davantage de probabilités de travailler et gagnent pratiquement deux fois plus que celles privées d’école.’’
L’institution financière évoque ‘’d’autres avantages économiques et sociaux’’ découlant de la scolarisation des filles dans le secondaire, pour elles-mêmes, pour leurs futurs enfants et pour leurs communautés.
Il s’agit de la quasi-disparition des mariages précoces, de la diminution d’un tiers du taux de fécondité dans les pays à fort accroissement démographique et de la baisse de la mortalité et de la malnutrition infantiles.
Près de 132 millions de filles âgées de six à 17 ans sont encore non scolarisées dans le monde, dont 75 % sont des adolescentes. Pour récolter tous les fruits de l’instruction, les pays doivent améliorer à la fois l’accès à l’éducation et la qualité de l’enseignement et donner ainsi aux filles les moyens d’apprendre. Ces investissements sont particulièrement cruciaux dans certaines régions du monde.
En Afrique subsaharienne, notamment, 40 % seulement des filles en moyenne achèvent le premier cycle de l’enseignement secondaire.
TÉMOIGNAGES POIGNANTS DES VICTIMES DE VIOLENCES SEXUELLES
La maison rose de Guédiawaye accueille des jeunes filles en situation difficiles - Grâce à des éducateurs spécialisés pour un accompagnement psychosocial, elles parviennent à sortir de cette mauvaise passe et de retrouver les siens
La maison rose de Guédiawaye accueille des jeunes filles en situation difficiles dont la plupart ont été victimes d’abus sexuels avant d’être chassées par leurs parents. ces dernières séjournent dans ce centre mis en place par l’ONG Enivers-elle, le temps de traverser cette mauvaise pente et de retrouver les siens. La section féminine nationale de la Cojer leur a rendu visite.
Dans le cadre de ses activités sociales, la section féminine nationale de la Convergence des jeunesses républicaines (Cojer) s’est donnée rendez-vous, ce samedi, à la maison Rose de Guédiawaye pour apporter sa contribution aux filles pensionnaires dudit centre. Ce centre a été mis en place depuis sept ans par l’Ong «Uni-vers-elle» pour accueillir exclusivement des personnes de sexe féminin victimes de violences faites aux femmes et qui sont en situation de rupture partielle ou totale avec leurs familles.
Ainsi, grâce à des éducateurs spécialisés pour un accompagnement psychosocial, elles parviennent à sortir de cette mauvaise passe et de retrouver les siens. A l’image de l’Etat qui fait des pas essentiels pour que les enfants soient pris en charge à travers des dispositifs mis en place, l’Ong «Univers-elle» s’inscrit également dans cette lancée. En tout cas, le travail du centre se fait sentir par la capacité de résilience de ses pensionnaires. En effet, ces dernières, désemparées à leur arrivée, parce que victimes d’abus sexuels, de violences ou d’exclusion, ont fini par se forger une autre personnalité, à conter leurs mésaventures en public et devant leurs camarades. Ce, grâce à l’encadrement des travailleurs spécialisés.
Désormais, très sûres d’elles, alors qu’elles sont mères, pour la plupart avant l’âge adulte, le partage d’expériences douloureuses fait désormais partie de leur quotidien. Que de récits poignants qui font parfois froid dans le dos. Les femmes de la Cojer auditrices, le temps d’une matinée de ces histoires, ont craqué devant le sort pas envieux de leurs sœurs.
Première à se lancer dans cette épreuve, la jeune fille A. D, âgée de 18 ans et déjà mère d’un bébé de sept mois. Une grossesse qui a été le fruit de son comportement de «mauvaise fille indisciplinée et violente». Une mauvaise réputation qui l’a fait quitter son père vivant à Kaolack pour rejoindre sa grand-mère à Kolda, avant d’atterrir à Dakar chez sa mère. Et, c’est celle-ci qui l’a mise à la porte lorsque la grossesse a été découvert. Toute seule, elle a trainé dans les rues de Dakar avant d’atterrir à la maison Rose. Aujourd’hui, elle s’est débarrassée de ses habits de «mauvaise fille» pour devenir une jeune fille respectueuse. Un changement radical qui a surpris sa mère. Interpellée sur les raisons d’un tel comportement, elle révèle avoir grandi «dans la violence». Ce qui fait dire au responsable de la maison Rose que la jeune A. D. est victime de «la reproduction des stéréotypes».
A sa suite, F. D. mère de deux enfants s’est adressée aux visiteurs pour partager son expérience. Si la première fille a été victime de ses errements sexuels, F. D. pour son premier enfant a été victime de viol. Un viol aux allures d’inceste dont l’auteur n’est personne d’autre que son père adoptif. Cependant, en plus d’avoir subi les assauts sexuels du maître de maison, elle fera l’objet de maltraitance de toutes sortes de la part de son bourreau sexuel. C’est dans ce climat invivable qu’elle donna naissance à son premier enfant.
Loin de connaître un répit, elle sera tout simplement mise à la porte par son père adoptif, le papa de son nouveau-né, sous prétexte qu’elle était devenue majeure et pouvait voler de ses propres ailes. Seule sa grand-mère compatissait à son sort. D’ailleurs, elle a été accueillie par la vieille dame qu’elle aidait à écouler les cacahuètes. Devenue stable, elle s’est engagée, cette fois-ci, dans une relation amoureuse avec un «garçon de son âge» qui a juré de la respecter, de l’aimer et de l’assister dans cette épreuve difficile très pesante sur ses frêles épaules. Au bout du compte, c’est une seconde grossesse qui se pointe. L’auteur assume la paternité et son père promet de marier les deux tourtereaux à la naissance de l’enfant. Cependant, après le baptême, le pater du petit ami de F. D. change de fusil d’épaule et refuse de sceller le mariage arguant que son fils est encore… un «gamin». C’est à la suite de cette seconde épreuve qu’elle sera orientée à la maison Rose. Aujourd’hui, cette jeune mère se bat contre les vicissitudes de la vie.
Néanmoins, elle n’a pas manqué d’assumer ses erreurs lors de sa seconde grossesse devant ses camarades pensionnaires et devant les femmes de la section féminine de la Cojer. «La seconde grossesse, c’est ma faute, je l’assume», lance-t-elle, persuadée que cette aventure ne risque pas de se répéter dans l’avenir. D’autres tableaux, aux contenus aussi poignants que douloureux ont été également exposés par les pensionnaires.
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LA FAMILLE, UN SOUTIEN ÉTERNEL POUR LES VEUVES AU SÉNÉGAL
Particulièrement vulnérables après la perte de leur mari, beaucoup de femmes comptent sur le cercle familial pour s'en sortir financièrement
Quelle est la condition des femmes veuves au Sénégal ? Comment sont-elles considérées ? Peuvent-elles se remarier ou non ? Sont-elles aidées financièrement ?
Eléments de réponse à travers le reportage vidéo.
ARAME THIOYE, LA BIMBO SÉNÉGALAISE EST DE RETOUR
La médiatisation de son mariage, son enfant naturel, le mal qui hante sa vie et sa généreuse taille qui, selon elle, ne fait pas deux mètres, tout y passe - ENTRETIEN
Vous vous souvenez certainement du fameux «ndeweundeul» (étrenne). Qui a usé les semelles de nos babouches et autres ballerines juste pour quelques billes à se mettre dans la poche. Eh bien, le Témoin ouvre les vannes après un mois d’intense dévotion. Mais n’allez pas surtout penser que c’est de l’argent que l’on vous distribue à tout va. Ce «ndeweundeul» (étrenne) est un peu spécial. Et a pour nom Arame Thioye. Oui, oui, vous ne rêvez pas, il s’agit bien de la bimbo de la musique sénégalaise. Après cinq ans d’absence au Sénégal, elle nous revient plus fraîche que jamais avec cette plastique qui a fait se pâmer plus d’un, rendant certains mecs débiles. Mais bon, oubliez vos fantasmes, Arame est devenue une femme mariée. Même si elle entretient le flou à propos de son mariage. Pour une avant-première pour vos lecteurs du Témoin, elle nous offre ‘’un opus spécial’’ en attendant son album-retour prévu en septembre prochain. La médiatisation de son mariage, son enfant naturel, le mal qui hante sa vie et sa généreuse taille qui, selon elle, ne fait pas deux mètres, tout y passe. Savourez !
Après cinq ans d’absence au Sénégal, avez-vous retrouvé vos repères ?
(Rires). Je me retrouve petit à petit. Cela fait un petit bout de temps que je suis rentrée au Sénégal même si je n’étais pas sous le halo des projecteurs. C’était juste un choix. En fait, je voulais travailler dans l’ombre le plus sereinement possible pour mettre en orbite mon album. Dont un des morceaux ‘’My lover’’ passe sur les différentes chaines de la place. Mais la sortie de l’album est prévue pour plus tard. Je suis en train de concocter un grand événement pour marquer mon retour. Et comme je suis quelqu’un de clinquant, il ne faut pas que les choses se fassent dans le détail.
N’est-ce pas trop osé de votre part de vous lancer après cinq ans d’absence dans la scène musicale qui a beaucoup évolué entre temps ?
Tout est une question de stratégie. Comme je l’ai dit, je ne vais pas me lancer à l’aveuglette. Je me suis tracée un chemin que je tacherai de respecter à la lettre. Et d’ici septembre, tout sera dévoilé au grand public avec un grand événement à la clé. On va faire une pierre, deux coups avec la sortie l’album et l’organisation d’un grand spectacle digne de ce nom. Mais pour le moment, je préfère garder le suspense. Vous serez avisé en temps opportun. La musique reste la musique. Comme je suis un artiste de variété, je n’aurai pas de problèmes à m’adapter.
Vous vous êtes mariée en 2012 et depuis lors, on ne vous entend plus. Pourquoi avez-vous réellement observé ce break ?
J’ai sorti mon deuxième album en 2007. Et là, je bougeais beaucoup avec les tournées et les contrats à honorer en Europe. Il m’arrivait de m’absenter pendant trois mois pour les besoins de ces prestations. Je n’ai même pas senti le temps défiler. Et en 2012, j’avais décidé de faire un troisième album. Malheureusement, cela n’a pas abouti du fait de mon mariage. J’étais dansl’obligation de m’expatrier puisque mon mari vit aux USA et a son business là-bas dans ce pays. Et je ne pouvais pas le laisser tout seul. Je me devais de jouer mon rôle de femme mariée. Surtout que j’ai longtemps sensibilisé mes paires femmes dans ce sens-là. Et donc, je me devais d’observer les règles que je leur édictais. C’est un choix qu’il fallait faire. Et j’ai fait ce sacrifice en laissant tout derrière moi pour rejoindre mon mari aux USA. Je voulais gérer mon ménage. Parce que les débuts d’un mariage ne sont jamais faciles. Surtout que mon mari et moi venions à peine de nous connaître et de nous marier.
Ah bon ! Racontez-nous comment vous-vous êtes connus et combien a duré le flirt avant le grand saut…
(Rires) C’est une relation amoureuse qui n’a pas trop durée. Et on a décidé d’unir nos vies. (Elle se répète). Ça n’a pas duré un an. Bon, passons. On s’est connu pendant mes vacances de 2012 aux USA. Il m’a aussitôt parlé de mariage. Ce que j’ai accepté. Et je suis rentrée au Sénégal pour les besoins de la cérémonie.
Un mariage qui s’était fêté en grandes pompes. Et la cérémonie a même été retransmise dans une chaîne de la place. Ce qui n’est pas dansles habitudes sénégalaises.
Je n’ai rien fait d’illégal. D’ailleurs, c’est en droite ligne des prescriptions de la religion musulmane qui souhaite que le mariage soit fêté dans l’allégresse, en grandes pompes afin que nul n’en doute. Et c’est ce que j’ai fait. Ensuite, c’était l’occasion pour moi de faire taire les rumeurs qui m’avaient donné plusieurs fois en mariage sans que je ne le sois vraiment. Il y en avait qui disaient que je m’étais mariée à deux reprises, d’autres m’attribuaient trois mariages. La rumeur s’était trop enflée. Et pour la faire taire, j’ai médiatisé sans trop le vouloir mon mariage. Le geste n’était pas intentionnel. L’animatrice de la chaîne dont il s’agit m’a appelé pour m’inviter à une émission. Et je lui ai expliqué que cela va coïncider avec mon mariage. Grâce à son entregent, elle a réussi à me faire plier en filmant la cérémonie. Ce n’était pas un publi-reportage, je n’ai rien payé. Ce sont juste quelques séquences de la cérémonie qui ont été passées à la télé.
Vous avez fini par accepter sans broncher dans un pays ou les langues sont parfois trop pendues…
Ce n’est rien de bien méchant. Et puis cela ne m’a pas porté préjudice pour le moins du monde. Il y en a même qui prédisaient l’échec de mon mariage. D’autres me donnaient juste un mois. Alors qu’au bout du compte, je rends grâce à Dieu. Il n’en est rien. Ce sont juste des croyances auxquelles il ne faut pas trop accorder de l’importance. C’était un grand moment de bonheur qu’il fallait partager. Donc, j’ai eu cette chance. Ce n’était pas évident de médiatiser un mariage en le montrant à la télévision. Et depuis, je gère mon ménage comme toutes autres femmes.
Vous dites qu’au début de votre mariage, vous étiez dans l’obligation de rejoindre votre mari qui vit aux USA depuis 30 ans et qui y a son business. A notre arrivée chez vous, on ne le voit, ni ne le sent. Etes-vous rentrés ensemble ou vous êtes en froid avec votre mari ?
Je préfère ne pas y répondre. Je le mets entre - parenthèses.
Pourquoi ? Il n y a pas de fumée sans feu donc vous donnez raison à ceux qui soutiennent que rien ne va plus dans votre ménage…
Les gens racontent du n’importe quoi. (Rires). Et je ne vais pas confirmer, ni infirmer leurs propos. Ils finiront par se taire. Pourquoi vouloir focaliser l’entretien sur mon ménage ?
A notre arrivée, nous avons été accueillis par une mignonne petite fille. Est-ce la vôtre ?
Je ne veux pas en parler. C’est ma vie privée. Et ça n’a rien à voir avec la musique. Ce pourquoi certains sénégalais m’apprécient. (Rires). Laissez mon champ d’intimité tranquille. (Elle se répète). Moi, je n’ai pas de complexe à parler lorsque je veux vraiment le faire. Donc, respectez mon choix. (rires). Vous êtes pugnace ! Oui, c’est ma fille. Et c’est le fruit de mon union avec mon mari. Vos questions sont en train de m’assommer. Je vous le dis et le confirme, ce n’est pas mon premier enfant.
Pourtant, vous soutenez n’avoir connu qu’un seul mariage. Expliquez-nous ce premier enfant ?
Il n’est pas de mon mari, ni d’un précédent mariage. Comme vous le dites, je l’ai eu hors mariage. J’aurai aimé que cela ne soit pas le cas. Mais c’est ainsi. Mon enfant est là. Je ne le cache pas, c’est juste que je ne voulais pas en parler. C’était un peu personnel. Et comme à l’époque, c’était encore un gamin, je voulais l’épargner. Je ne suis pas la première, ni la dernière à avoir un enfant hors mariage. Mais le destin reste le destin. Je n’y peux rien. Ce sont des questions que les gens se posaient. Et je ne voulais pas entretenir ce débat. Lorsque je sens les choses, je parle ouvertement. Sinon, c’est difficile de me faire parler.
Arame Thioye, c’est aussi une superbe plastique qui fait rêver, fantasmer les hommes. Et j’imagine que vous commandez vos pantalons qui ne se trouvent pas aussi facilement dans le marché…
Non, je ne les commande pas. Pourquoi le ferai-je ? Je n’ai pas une taille aussi extraordinaire que ça. J’ai oublié mon tour de hanches. Il fut un temps où je le retenais. Mais plus maintenant. Non mais, deux mètres de tour de hanches, c’est excessif. Où est ce que vous êtes allés chercher tout cela ?
Dans quelle boutique, passez-vous vos commandes ?
Même avant d’aller aux USA, je faisais mon shopping là où les gens le font. Pourquoi vous insistez, ce n’est pas une commande spéciale. Ce n’est pas trop difficile de trouver des pantalons de ma taille. Au Sénégal, il y en a qui ont une taille plus grande que la mienne. C’est juste que je suis ‘’cette femme publique’’ que l’on pointe du doigt. Parfois, c’est la qualité du pantalon qui pose problème. Comme j’ai une taille de guêpe, je préfère les pantalons qui moulent. Et ça peut poser problème parfois.
Avec vos généreuses formes, vous attirez peut-être et encore des hommes qui oublient votre statut de femme mariée…
Je n’y peux rien si j’ai cette plastique qui fait fantasmer les hommes.On ne peut pas interdire les gens de parler ou de vous miroiter. C’est la rançon de ma taille qui n’a rien de superficielle. Je suis née comme telle. Etant de nature casanière, je sors peu en dehors de mes soirées. Donc, où est ce que ces gens vont me trouver jusqu’à m’aborder et faire leurs avances ?
Vous et les hanches, c’est dans les gênes. Il y a une de vos sœurs qui j’ai vu dans un site de la place et une autre membre de la famille qui ont également des formes qui font rêver…
Ah bon ! Machallah, dans notre famille, on ne se plaint pas trop. (Rires). Vous chahutez quoi…
Et le mariage n’a pas trop altéré votre forme. C’est quoi votre secret ?
Il n y a aucun secret. Peut-être que je m’épanouis dans mon foyer. Comment avez-vous deviné que je suis Mme Diop ? Vous êtes curieuse, pugnace. Ah bon ! Je comprends maintenant c’est parce que vous avez jeté votre regard sur ce meuble posé dans le salon. C’est un cadeau que l’on m’a offert, il n y a guère longtemps en l’honneur de mon mari et pour moi (C’est un théière et son ensemble où l’on a fait des graffiti en forme de cœur avec en relief le nom d’Arame Thioye et celui de son mari).
Il y a aussi le piercing par-dessus la commissure de vos lèvres et la dépigmentation…
Pour le piercing, cela fait un bout bon temps. Et pour la dépigmentation, donc vous l’avez bien remarqué ? Pourtant, je n’ai pas le teint tout a fait noir. Même s’il est vrai que je m’éclaircis la peau de temps à autre. Aux USA, je ne me dépigmentais pas. Pourtant, il m’arrive aussi d’avoir le teint marron. Peut-être que vous ne l’avez jamais remarqué mais c’est ainsi.
Vous dites avoir ‘’votre place’’ dans la musique. Mais ne pensez – vous pas que la musique vous a dépassé ?
Non du tout. Et puis musicalement, les USA sont beaucoup en avance sur nous. Dans ce pays, je carburais aussi. Sinon, je ne pourrai faire cet album de neuf titres que je m’apprête à sortir au mois de septembre prochain. Dans cet opus, il y a plusieurs variétés. Aux USA, j’ai approché des Américains, des Espagnols, des jamaïcains pour enrichir davantage ma musique. J’y ai également appris des techniques vocales pour perfectionner ma voix. C’est vous qui le dites mais je ne pense pas avoir une voix fluette. Il y en a qui disent même que j’ai la voix rauque. Donc, avec ces techniques vocales, je me suis enrichie. Et j’ai même eu le temps de l’expérimenter. Les gens pensent que pour faire de la musique, il faut crier. On peut chanter sans pour autant crier. Et ça n’enlèvera rien à la saveur de ta musique. Mais bon, chacun a sa gamme. Et fait sa musique comme il le sent. Ma musique, je la veux douce et sensuelle. Même si je peux faire dans ce registre qui consiste à crier comme tout un chacun.
Quelle appréciation faites-vous de la musique sénégalaise ?
La musique est ce qu’elle est. Certains musiciens ont déposé le micro, tandis que d’autres évoluent dans d’autres registres. C’est juste une question de choix qui relève de la personne. Comme je l’ai déjà dit, lamusique reste la musique. Et les places sont toujours là. Tout un chacun peut y trouver son compte. L’on a tendance à dire que les musiciens sont nombreux. Mais à mon humble avis, nous sommes très minoritaires par rapport à d’autres pays africains qui sont beaucoup en avance que nous. Le Sénégal n’est pas un pays de musique. Si vous avez la chance de voyager, vous vous rendrez compte qu’on est loin du compte. Parce que dans ces pays, les musiciens vivent pour et par la musique.Alors qu’au Sénégal, il n y a que deux pelés et trois tondus qui y évoluent. Et l’on nous dit que la musique est trop saturée. Je voudrais bien que l’on m’explique en quoi elle est saturée. En tout cas,moi je ne le vois pas et ne le sent non plus. Au moment où nous venions de commencer, il y avait nos prédécesseurs. Et depuis mon retour des USA, je me rends compte que la majorité des musiciens de ma génération ont lâché prise, d’autres ont prisle relais. C’est comme tel, la musique est une continuation et chacun y a sa place. Chaque musicien a un style qui lui est propre. La musique n’est pas de la concurrence, c’est juste une passion que l’on vit à fond. En tout cas, c’est mon avis.
Avec tout le temps passé aux USA, votre problème avec Fatou Laobé doit être de l’histoire ancienne…
Il n y a jamais eu de problèmes entre nous. Fatou Laobé, on l’avait juste poussé à parler. Ce qu’il ne va pas refaire. D’ailleurs, on ne s’est jamais rencontré. Peut-être que c’était dû à ‘’une petite guerre’’ des médias. En tout cas, de mon côté, il n y a eu aucune animosité.
Quel est le plus grand cadeau qu’un fan vous ait offert ?
(Hésitation). Que le Bon Dieu nous préserve de mauvaises langues. On m’a offert des sommes importantes, des bijoux d’une très grande valeur. Pour ce qui est du véhicule, je l’ai acheté avec mon propre argent. Mais on m’a offert plus que la valeur d’une automobile. Pour autant, je n’ai pas l’habitude de faire dans les chansons élogieuses.
Qu’est – ce qui vous fait et continue de vous faire mal dans votre vie ?
C’est le décès de mon père alors que je n’avais que 5 ans. Ce qui fait que je n’ai que de vagues souvenirs de lui. C’est une situation que j’aurais aimé ne pas avoir à vivre. Mais c’est ainsi. Et je n’y peux rien. Il est vrai que je suis une croyante, une musulmane qui accepte son sort quoi qu’il en soit. Même si je ressens ce vide, ‘’ce manque’’. J’aurais aimé qu’il soit là. Parce que l’on m’a rapporté qu’il avait l’habitude de dire qu’un de ses enfants évoluerait dans la chanson. D’ailleurs, ma grand-mère maternelle avait une voix mélodieuse.
Un mot sur l’équipe nationale qui vient d’être éliminé sans avoir passé le premier tour de la coupe du monde ?
J’ai regardé les matchs. Même si je ne suis plus cette grande supportrice que j’étais en 2002. Je m’identifiais plus à cette équipe-là, cette génération à laquelle je croyais beaucoup. Ces joueurs avaient la rage de vaincre. L’équipe 2002 qui a connu une finale de coupe d’Afrique et les quarts de finale de la coupe du monde, je prie qu’on retrouve des joueurs qui ont cette hargne. Depuis cette génération, on n’a plus eu cette équipe qui nous fait rêver. L’actuelle génération n’a pas démérité mais il leur manque cette rage de vaincre qui a fait l’équipe de 2002.
Dans un entretien, vous disiez que votre mariage serait peut-être le jourle plus heureux de votre vie. Est-ce le cas ?
Alhamdoulilah, je suistrès heureuse et comblée machallah.
N'GONÉ FALL PROPULSÉE SUR LA SCÈNE CULTURELLE INTERNATIONALE
La sénégalaise est nommée commissaire générale de la Saison Afrique 2020, une initiative lancée par le président français Emmanuel Macron
Elle vient d’être nommée mardi 3 juillet commissaire générale dans le cadre de la Saison des cultures africaines, la Saison Afrique 2020, une initiative lancée par le président français Emmanuel Macron. La Sénégalaise N’Goné Fall, 51 ans, architecte, commissaire d’expositions, intellectuelle et cofondatrice d’une plateforme dans les nouveaux médias et les arts visuels, devient ainsi une figure incontournable de la scène culturelle internationale. Portrait.
C’est elle qui aura la tâche aussi réjouissante que difficile de « permettre de faire découvrir en France, l’image d’une Afrique en mouvement et en pleine mutation », selon le communiqué publié par la ministre de la Culture française, Françoise Nyssen, la tutelle avec le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères de l'initiative Saison Afrique 2020 qui sera mise en oeuvre par l'Institut Français courant 2020.
Les initiés connaissent et apprécient N’Goné Fall depuis longtemps. Déjà en 2001, elle était commissaire invitée aux Rencontres de la photographie africaine de Bamako. En 2016, elle présidait le jury de la Biennale de Dakar, et dans la même année, elle a concocté une exposition au Danemark à majorité féminine sur les voix critiques d’artistes activistes, When Things Fall Aparat. Critical Voices on the Radars.
La défense des artistes en Afrique
Née en 1967 à Dakar, diplômée à l’âge de 26 ans en architecture par l’École spéciale d’architecture à Paris, N’Goné Fall s’engage rapidement auprès de la Revue noire avant de devenir à son tour entre 1994 et 2001 directrice de cette rédaction pionnière et très engagée dans la reconnaissance des artistes africains dans le milieu de l’art international. Sa nomination en tant que commissaire générale de la Saison Afrique permettra à N’Goné Fall de devenir une figure centrale pour la défense des artistes en Afrique, un rôle incarné depuis longtemps par Simon Njami, écrivain et essayiste né à Lausanne de parents camerounais, cofondateur de la Revue noire et commissaire d’expositions mythiques comme Africa remix.
Quant à N’Goné Fall, elle a codirigé plusieurs anthologies ayant fait date : l’Anthologie de la photographie africaine et de l’océan Indien en 1998 et puis, en 2001, l’Anthologie de l’art africain du XXe siècle, publiée par les prestigieuses éditions Revue noire. C’était le fruit de longues années de recherche et un coup d’épée dans la scène internationale de l’art qui longtemps ignorait cette autre histoire de l’art.
Les artistes femmes du continent africaine
Dans le cadre de ses recherches scientifiques, elle n’a pas cessé de faire découvrir des artistes femmes du continent africain. Lors de l’exposition sur l’art féministe dans le monde, Global Feminisme, en 2007, au Brooklyn Museum, à New York, elle a notamment rédigé dans le catalogue la partie sur la contribution de l’art africain. Du jour au lendemain, elle s’est retrouvée dans le rôle d’une pionnière concernant la recherche sur la production des femmes artistes en Afrique.
Enfin, et ce n’est peut-être pas le fait le moins important dans sa nomination, N’Goné Fall est aussi cofondatrice du collectif Gaw-Lab de Dakar, une plateforme dédiée à la recherche et la production dans le domaine de l'art numérique pour interroger « l'interdépendance entre la réalité numérique et l'espace public et social ». Relier les cultures et les continents à l’ère numérique, tout un programme pour sa nouvelle fonction au sein de la Saison Afrique 2020.