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30 novembre 2024
Femmes
AUTONOMISATION DES FEMMES
Le gouvernement sénégalais veut faire de l’aquaculture, un secteur où on note une forte présence féminine, un grand contributeur à la croissance économique du pays
Le gouvernement sénégalais veut faire de l’aquaculture, un secteur où on note une forte présence féminine, un grand contributeur à la croissance économique du pays.
Le ministère sénégalais de la pêche et de l’économie maritime a déclaré que l’aquaculture jouera un rôle clé dans l’autonomisation de la femme sénégalaise, ajoutant qu’il comptait sur l’apport des femmes pour atteindre ses objectifs.
A cet effet, ce département ministériel a entrepris d’accompagner, sur les plans financier et technique, des femmes dans les zones de pêche continentale. Ainsi, le ministère accorde des appuis aux femmes aquacultrices puisque l’aquaculture est considérée comme un secteur essentiel dans la création de richesses en vue de l’autonomisation des femmes. Selon Oumar Guèye, le ministre de la pêche et de l’économie maritime, le pays envisage de porter à 50.000 tonnes sa production aquacole en 2023.
Il s’exprimait ainsi à Gaya, village situé à environs 270 km à vol d’oiseau de Dakar, lors d’une cérémonie de remise de deux pirogues motorisées pour le démarrage de la ferme piscicole des femmes du Groupements d’intérêt économique (GIE) «Dann Sa Dolé» de ce village du département de Dagana.
Cette ferme dotée de 14 cages et renforcée par 20 gilets de sauvetage, vont permettre aux femmes d’en faire une exploitation optimale.
Cet appui en matériel s’ajoute à un financement de 6 millions de francs CFA reçu par les bénéficiaires. Le ministre a saisi l’occasion pour saluer l’apport des femmes dans les activités connexes de la pêche, notamment la commercialisation, la transformation et la distribution des produits halieutiques, pour le développement économique et social du Sénégal.
M. Guèye a présenté la Lettre de politique sectorielle de développement de la pêche et de l’aquaculture (LPSDPA), qui vise le développement de l’aquaculture et l’amélioration de l’offre de poisson et du niveau d’emplois et de revenus en milieu rural.
ROMPRE LE SILENCE POUR CHANGER LES CHOSES
L’affaire de la femme du nom de Coumba Diop violentée par son mari doit nous pousser à réfléchir sur les violences que subissent les femmes dans leurs foyers
L’affaire de la femme du nom de Coumba Diop violentée par son mari doit nous pousser à réfléchir sur les violences que subissent les femmes dans leurs foyers. Combien sont-elles qui, comme Coumba Diop, vivent dans cette souffrance sans soutien ? Cette dame-non, plutôt adolescente, parce qu’étant juste âgée de 16 ans, a peut-être eu la chance que son histoire soit partagée sur les réseaux sociaux, et qu’elle ait pu bénéficier de l’appui d’associations de femmes qui ont porté son combat. Au-delà de cette émotion justifiée parce que les images sont choquantes, il faudrait se battre aussi pour que toutes les femmes qui, dans le silence, souffrent de se voir torturer par un homme, qui croit avoir un droit de vie et de mort sur elles.
Dans notre société, la femme est considérée comme un être sans défense, vulnérable, corvéable à merci, à qui on ne demande que d’obéir parce que sa parole et son opinion ne comptent pas. Pourtant, il y a un moment où on avait espoir que les choses allaient changer avec toutes les campagnes menées par les organisations de défense des droits humains, la sensibilisation faite pour lutter contre les violences basées sur le genre. Avec l’affaire Coumba Diop, on se rend compte que le chemin à parcourir pour mettre fin à ces violences est encore long. Etant dans une société où, quelle que soit la barbarie subie par la femme, on essayera toujours de trouver une circonstance atténuante à son bourreau, il ne faut pas s’étonner de voir cette violence perdurer. Sinon, comment expliquer qu’une partie de la famille de la victime ait décidé d’étouffer l’affaire en ne voulant pas porter plainte.
Pire, la famille du mari veuille parler de légitime défense. Ou même que certains, pour essayer de dédouaner le mari, disent qu’elle l’a bien cherché parce que la femme aurait la langue pendue. Hélas, c’est comme ça la plupart du temps, dans ce genre de situation.
Dans une société où ces idées persistent, il faudra plus que des campagnes de sensibilisation menées par des associations féminines pour changer les choses. Il faudra que les femmes victimes rompent le silence, que les familles qui protègent ces bourreaux arrêtent de trouver une excuse à ces violences. C’est seulement en ce moment qu’on arrivera à mettre fin à cette barbarie.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS NDIORO NDIAYE
VIDEO
PLUS JAMAIS ÇA !
EXCLUSIF SENEPLUS - Outrée par la violence conjugale subie par Ndèye Coumba, Ndioro Ndiaye refuse qu’on se cache derrière la culture pour ne pas respecter les droits de la femme ou ne pas appliquer le droit
‘’Je ne pensais pas qu’il était possible au 21ème siècle de vivre autant de violence dans un ménage’’, a déclaré Ndioro Ndiaye pour condamner l’acte de Doudou Sow qui a battu sa femme Ndèye Coumba avec un fil électrique.
Outrée, l'ancienne ministre refuse qu’on se cache derrière la culture pour ne pas respecter les droit de la femme ou ne pas appliquer le droit.
Voir la vidéo.
ARRESTATION DU MARI QUI A VIOLENTÉ SA FEMME À TOUBA
L'intéressé accusé d’avoir frappé jusqu’au sang son épouse de 17 ans à l’aide d’un fil électrique, a été mis aux arrêts au moment où il s’enfuyait vers la Gambie
Ndèye Coumba Diop qui vivait au domicile de son mari à Touba (centre), est actuellement mise en sécurité par la gendarmerie à cause des « pressions » qu’exercerait sur elle sa propre famille, d’après son avocat, Me Abdoulaye Babou, cité par la Radio futurs médias (privée).
«Aujourd’hui il y a des hommes de la gendarmerie en civil qui protègent discrètement ma cliente qui, rappelons-le, a été obligée de quitter son domicile conjugal. Et c'est vraiment regrettable, après avoir vécu toutes ces atrocités, sa famille débarque pour la contraindre physiquement à retirer sa plainte », a dit Me Babou, sur un ton amer.
D’après les témoignages, c’est pour une « banale histoire de moustiquaire » que Ndèye Coumba Diop a été sévèrement battue par son mari à l’aide d’un fil électrique. Depuis quelques jours, une vidéo montrant le dos de la femme lacéré de coups sanglants fait le buzz dans les réseaux sociaux, suscitant une grosse vague d’indignations.
«Lorsque son mari l’a battu à 3 heures du matin, elle était expulsée de la maison en sang et presque démunie et, mieux, le mari a confisqué le numéro de son téléphone portable. Et c'est hier (lundi) que des bonnes volontés ont cherché un nouveau numéro pour Ndèye Comba Diop », a souligné l’avocat.
L’ONFP FORME L’ANFD
L’Office national de formation professionnelle (Onfp) a remis des diplômes à 40 femmes qui ont pris part à une formation en savonnerie
L’Office national de formation professionnelle (Onfp) a remis des diplômes à 40 femmes qui ont pris part à une formation en savonnerie. L’Association nationale des femmes pour le développent (Anfd), active dans divers domaines professionnels et implantée à travers le pays, a souhaité «professionnaliser» ses compétences avec la mise en œuvre d’activités professionnelles, générant de revenues substantielles pour ses membres.
L’Onfp qui a pour mission de doter le travailleur ou le demandeur d’emploi d’une qualification ou d’un titre professionnel qui lui permet à la fois d’occuper un emploi ou d’exercer une activité professionnelle, selon les normes requises, a été approché par l’Anfd afin de bénéficier de cette formation. «L’Onfp a reçu une requête de l’Association nationale des femmes pour le développement portant sur la formation dans les techniques de fabrication de savon. Conscient du fait que l’accroissement du revenu au travail dépend de la maîtrise des méthodes et des procédés et considérant l’engagement de l’association, sa perspicacité, sa clairvoyance et le leadership de sa présidente Mme Aminata Fall, l’Onfp a donc décidé de mettre en œuvre cette formation au profit de 40 membres», déclare M. Sanoussi Diakité.
Le directeur de l’Onfp ajoute que ces femmes ont été formées «parce que la requête était recevable et aussi le savon est actuellement une denrée consommable. Son écoulement est facile sur le marché et les techniques ne sont pas complexes pour être maîtrisées». L’Onfp garde toujours la porte ouverte à l’Anfd et est prête à les accompagner dans de nouveaux projets : «Nous allons toujours continuer à être attentifs à vos besoins, je vous encourage à montrer des résultats probants par rapport à la formation que vous avez eue. Vous aurez d’autres formations dans d’autres domaines, afin que vous puissiez vous développer», conclut M. Diakité.
IRA OU N'IRA PAS ?
Alors que bon nombre d’observateurs de la scène politique envoient Aïda Mbodj vers le Macky, le suspense restier quant à l'avenir politique de l’ancienne ministre de la Femme sous Wade
Comme un film de Alfred Hitchcock, le suspense est encore entier. Aïda Mbodj ne fera pas de déclaration demain lundi. Il était prévu qu’à l’issue de l’Assemblée générale de son mouvement « And Saxal Liguey » à Bambey, qu’elle se décide par rapport à la Présidentielle à venir. «L’AG a été annulée suite au décès d’une de nos militantes Bambey. Elle a été reportée à une date ultérieure», annonce Aïda Mbodj sans désemparer. Un report qui entretient le suspense, puisque bon nombre d’observateurs de la scène politique envoient l’ancien ministre de la Femme sous Wade vers le Macky.
Aïda Mbodj qui a décidé de geler ses activités au sein du Parti démocratique sénégalais (PDS) n’assiste plus aux réunions des libéraux. A la veille des dernières élections législatives, de sérieux soupçons de rapprochement avec le Macky pesaient sur elle. Certains l’avaient accusé d’avoir reçu de fortes sommes d’argent du Président Sall pour se présenter à l’élection des députés de l’actuelle magistrature. Sans jamais établir les preuves. Des accusations battues en brèche par l’ancienne maire de Bambey. Après Diagne Fada, Farba Senghor, Pape Samba Mboup qui ont choisi de renier Me Wade pour l’actuel régime, Aïda Mbodj sera-t-elle la prochaine sur la liste ?
LE LADIES CLUB, CE COCON DES SÉNÉGALAISES
Le réseau social, qui compte plus de 60 000 membres, est devenu en deux ans une plateforme d’entraide et de soutien incontournable
Le Monde Afrique |
Julie Bourdin |
Publication 29/07/2018
Des commerçantes, des policières, des étudiantes, des grands-mères, des avocates, des femmes au foyer, des entrepreneuses, des adolescentes… Avec plus de 60 000 membres venant de toutes les sphères sociales et professionnelles de Dakar et de sa région, le Ladies Club est désormais connu de toutes et de tous dans la capitale sénégalaise.
Cette communauté réservée exclusivement aux femmes a une particularité : c’est sur Facebook que ses adhérentes se retrouvent pour débattrepolitique, société, commerce ou tout sujet qui touche à la condition féminine. Le groupe, sur le réseau social, est classé « secret » : l’on n’y accède que sur recommandation de l’une des « ladies », et après une vérification poussée de son profil par l’une des administratrices. Il faut éviter que la plateforme ne soit infiltrée par un homme : cet espace de parole sécurisé en serait affecté.
« Beaucoup de femmes ont des choses à dire, mais n’osent pas le fairepubliquement, et encore moins en présence d’hommes », explique Oumy Ndour, ex-présentatrice à la RTS, la télévision publique sénégalaise, et cofondatrice du Ladies Club avec la réalisatrice Mame Codou Dieng Cissé : « Une dame qui se brûle vous savez où avec de la crème dépilatoire et qui a besoin urgemment d’un remède de grand-mère, une autre qui a perdu sa perruque en public et cherche des trucs pour que ça ne lui arriveplus, une femme paniquée par une grosseur dans son sein qui a besoin d’aide pour financer une mammographie, une épouse victime de violences conjugales… Ces sujets ne peuvent pas être abordés dans des groupes mixtes ! »
Succès immédiat
C’est en avril 2016 que, exaspérées de voir les réseaux sociaux et les médias féminins inondés de questions « futiles », Oumy Ndour et Mame Codou Dieng se lancent dans ce projet. L’objectif : « Créer une plateforme de discussion et de réseautage pour permettre aux femmes de parler des problématiques qui les touchent, et d’y trouver des solutions. »
Le succès est immédiat. Après trois jours et déjà plus de 10 000 membres, les fondatrices se voient obligées de bloquer les demandes d’admission pendant plusieurs semaines. Deux ans plus tard, le nombre d’adhérentes a été multiplié par six. Petites annonces, partage de conseils, propositions d’emplois mais aussi mobilisation citoyenne : la solidarité entre femmes est au cœur de cette communauté en ligne.
La plus grande fierté du Ladies Club, à ce jour, remonte à la mobilisation pour leur campagne « Billet vert » en 2016. Alertées par une adhérente de la panne du seul appareil de radiothérapie du pays,essentiel dans le traitement des cancers du sein et du col de l’utérus,les Ladies sollicitent leur groupe pour une levée de fonds au profit de la Ligue sénégalaise contre le cancer (Lisca). Plus de 11 millions de francs CFA (16 770 euros) seront finalement collectés afin de financer l’évacuation des malades vers des centres de soin au Maroc.
Depuis, le Ladies Club s’est imposé comme un lieu de mobilisation et de soutien entre femmes. « On joue un rôle de veille, d’orientation, on envoie des demandes de financement ou de levées de fonds, explique Oumy Ndour. On organise des rencontres mensuelles, des ateliers de formation à l’entrepreneuriat, on aide beaucoup de femmes à trouver un travail, un logement, des médicaments. »
En mars, après les propos scandaleux du professeur Songué Diouf, accusé d’apologie du viol lors d’une émission télévisée, les administratrices de Ladies Club sont assaillies de témoignages spontanés d’agressions sexuelles ou de violences conjugales. Cette affaire, pour laquelle une plainte a été déposée, a fait sauter un verrou. « Les langues se délient », se réjouit Oumy Ndour. Pour « aider à faire bouger les choses », les deux administratrices décident de publier ces témoignages, tous vérifiés, sur la page Facebook du Ladies Club. Et redirigent les victimes vers des centres de prise en charge médiacel ou de soutien pour les aider à porter plainte, tels que l’Association des juristes sénégalaises.
Critiques virulentes
La direction d’un groupe d’une telle envergure n’est pas de tout repos, d’autant plus que ce travail est totalement bénévole. Les deux fondatrices ont dû quitter temporairement leurs emplois respectifs à la télévision pour se dédier exclusivement à ce projet. Contrecoup du succès, les détracteurs se multiplient : certains hommes se sentent exclus de cet espace de discussion. « Un groupe avec des milliers de femmes ne peut pas créerl’unanimité, ça fait un peu peur, concède Oumy Ndour, mais nous ne sommes pas dans la logique de taper sur qui que ce soit. »
Paradoxalement, les critiques les plus virulentes viennent d’autres femmes, notamment d’adhérentes dépitées par l’interdiction de publications commerciales sur leur groupe Facebook. Mais, comme l’explique la journaliste, « notreessence première n’est pas la vente, et les publicités finissaient par noyer les problématiques majeures que les femmes partagent ». A cela s’ajoutait le nombre insurmontable d’annonces qui devaient être approuvées par les administratrices avant publication : « Cela nous a valu des disputes épiques dans nos ménages ! », admet Oumy Ndour dans un éclat de rire.
Au Sénégal, les bonnes actions réalisées depuis deux ans au travers du Club ne se comptent plus. Oumy Ndour se remémore l’appel à l’aide, une nuit de mars, d’une femme dont l’enfant hospitalisé nécessitait d’urgence une transfusion d’un groupe sanguin rare. « Moins de dix minutes plus tard, une Lady est allée à l’hôpital au milieu de la nuit pour donner son sang. Elle a vu la publication, a pris un taxi et s’est rendue d’elle-même à la clinique. Et l’enfant a pu être sauvé. »
La communauté, peu à peu, se trouve une structure, et les projets se multiplient. Un magazine féminin gratuit, destiné aux femmes comme aux hommes, est sur le point d’être lancé début août, et le Club s’exporte désormais dans les pays voisins, en France et sur les cinq continents au travers de la diaspora sénégalaise. Jusqu’à inspirer d’autres femmes, puisqu’uneplateforme similaire a vu le jour récemment au Bénin. Pour les fondatrices, la concurrence n’est pas une source d’inquiétude, au contraire : « L’essentiel, c’est qu’on occupe cet espace, et que les femmes prennent la parole. »
PAR IBRAHIMA DIAO
PREMIÈRE DAME, LE SÉNÉGAL EST FIER DE VOUS
Elle et son équipe, constamment à l’écoute des populations, mènent des actions reconnues de haute portée sociale par les citoyens de bonne foi - Devant la méchanceté et la rancœur, Mme Sall préfère l’infaillible justice divine
Par engagement patriotique, Mme Marième Faye Sall à travers sa Fondation, concourt à l’atténuation de nos précarités socio-économiques. De l’assistance aux inondés, aux malades et aux personnes démunies, à l’élargissement de l’accès à une éducation de qualité, la pertinence des œuvres conçues et déroulées avec discrétion, révèle un style managérial éloigné de l’amateurisme et entièrement orienté vers l’atteinte d’objectifs hautement stratégiques.
Elle et son équipe, constamment à l’écoute des populations, mènent des actions reconnues de haute portée sociale par les citoyens de bonne foi. Devant la méchanceté et la rancœur , Mme Sall préfère l’infaillible justice divine et la fermeture de la porte du repentir en refusant simplement de leur parler.
La clameur créée et maladroitement entretenue s’est très vite estompée à l’épreuve têtue d’un temps qui ne leur a pas laissé le temps de convaincre un peuple dégouté par toutes ces querelles politiciennes, aux antipodes de ses légitimes préoccupations à la satisfaction desquelles s’évertue la vertueuse dame.
Elle s’est toujours engagée aux côtés de son mari dans la lutte contre l’injustice, alors que celui-ci militait dans l'opposition Sa posture actuelle, loin d’être usurpée, apparait comme la résultante légitime d’un sacrifice aux fruits entièrement destinés à ses compatriotes. Feignant d’ignorer ce glorieux passé militant, l’on tente de la confiner dans un rôle d’arrière - garde incompatible avec son envergure. Nous devrions plutôt nous glorifier d’avoir au palais de la République une incarnation des valeurs foncièrement africaines.
Ibrahima Diao est Coordonnateur APR, commune de Fass Ngom
PAR COUMBA NDOFFÈNE DIOUF
LE SÉNÉGAL DES DISPARITÉS
C’est comme si il y avait deux Sénégal : le Sénégal des gens qui vivent aisément, ayant accès à presque tout ce dont ils ont besoin ; et celui des gens «marginalisés» qui ont besoin de presque tout !
Des voyages effectués dans l’intérieur du pays notamment dans le Sine, le Baol, le Saloum et tout récemment dans le Ndiambour, m’ont permis de percevoir les inégalités sociales frappantes qui existent entre la capitale Dakar et ces localités du fin fond du Sénégal. C’est comme si il y avait deux Sénégal : le Sénégal des gens qui vivent aisément, ayant accès à presque tout ce dont ils ont besoin ; et celui des gens «marginalisés» qui ont besoin de presque tout !
Là-bas, les populations font de l’auto-stop ou attendent les rares voitures de transport qui passent avec un intervalle de plusieurs minutes. Parfois, ils sont obligés de marcher sur plusieurs kilomètres pour vaquer à leurs occupations. Ici, c’est la préférence pour être transporté : on a un large choix entre bus Dakar Dem Dikk, TATA, «Car rapide», «Ndiaga Ndiaye», taxis… et véhicules particuliers. Là-bas, les femmes puisent de l’eau au puits, pilent le mil. Ici, il y a les robinets et il y a les moulins et toutes sortes de machines qui rendent la vie plus simple à la ménagère. Ici, tout le monde dispose de l’électricité, là-bas, certains en ont, d’autres, très nombreux, ne l’ont pas. Là-bas, les femmes accouchent avec toutes les difficultés, transportées parfois en charrette vers la structure sanitaire la plus proche (qui est parfois très loin). Ici, le taxi ou la voiture du mari est disponible à n’importe quelle heure de la nuit, et on peut aussi préférer d’hôpitaux. Ici, on prépare le repas dans la cuisine, là-bas, j’ai vu certaines familles cuisiner aux dehors sous une tente avec du bois. Et pourtant, ce sont les gens d’ici qui rouspètent le plus, qui occupent les médias au quotidien pour réclamer ceci ou cela.
Malgré toutes ces difficultés vécues au quotidien, les populations discutent, sourient, vaquent à leurs occupations comme si de rien n’était. C’est difficile, même s’ils ne le disent pas. Seulement, ils ont de l’endurance. Ils restent positifs et ils ont espoir que demain sera meilleur. Ce sont de braves dames et hommes qui méritent toute l’assistance et la considération de la part de ceux qui nous dirigent. Avec la découverte des gisements de pétrole et de gaz dont l’exploitation générera des recettes en milliers de milliards (on parle de 16 000 milliards de F CFA sur 30 ans), la situation doit vraiment changer. Il ne doit plus y avoir de femmes qui meurent en accouchant, par faute de moyen ; plus d’élèves qui étudient dans des abris provisoires ; plus d’étudiants tués parce réclamant leurs bourses ; plus de grèves d’enseignants qui paralysent le système éducatif parce que réclamant des indemnités ; plus de villages en manque d’eau, d’électricité ou de structures sanitaires ; plus de gens qui meurent de maladies parce que ne pouvant pas assurer les frais médicaux.
Il est temps que le slogan «Sénégal de tous et pour tous» et la gouvernance sobre et vertueuse tant chantés par les régimes qui se sont succédé se réalisent. Doit prendre fait cette ère où une minorité du peule (le président de la République, sa famille et ses proches ; les ministres et leurs familles, les députés, les directeurs généraux…) se partagent les plus grosses parts de nos richesses, laissant les populations vivre dans la difficulté et nous faisant croire que nous sommes très pauvres. Non ! Nous ne sommes pas pauvres comme ils le prétendent. Ce sont nos dirigeants en manque de patriotisme, qui nous appauvrissent et appauvrissent notre cher Sénégal.
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DIFFICILE PRÉPARATION DES LIONNES DU BASKET POUR LE MONDIAL
Les vice-championnes d'Afrique ne sont pas franchement sereines à deux mois de la compétition à laquelle elles participent