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2 décembre 2024
Femmes
PAR NOS REPORTERS MAMADOU LY, ALIOUNE G. SALL, ET ROUGYATOU SOW
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ENTRE LA PLUME ET LE MICRO
EXCLUSIF SENEPLUS - Sur ses recueils de poésie elle signe Marième Absa Fall - Sur scène, après une belle prestation le public scande Samira, son nom d´artiste
Mamadou Ly, Alioune G. Sall, et Rougyatou Sow |
Publication 20/02/2018
Sur ses recueils de poésie, elle signe Marième Absa Fall. Sur scène, après une belle prestation, le public scande Samira, son nom d´artiste. Depuis 2014, année où elle a découvert le slam la jeune artiste partage son temps entre la plume et le micro. Pour elle, c'est une manière, un besoin de partager ses textes avec un public.
"A un moment donné, j'ai ressenti le besoin d'exprimer, de performer et de partager mes textes avec un auditoire. L'écriture ne me définissait plus et j'avais besoin de m'ouvrir à un public", note Samira
Voir la vidéo.
PAR ANITA SANKALÉ
RÉFLEXIONS SUR LES FEMMES AFRICAINES D'AUJOURD'HUI
EXCLUSIF SENEPLUS - Les femmes d’Afrique manifestent une vitalité tenace - Lorsqu’elles bénéficient d’une éducation, elles deviennent des chevilles ouvrières actives de la classe moyenne et de la société
En décembre 2016 et janvier 2017, le MUVACAN (Musée vivant des arts et civilisations d'Afrique à Nantes) a réalisé sa troisième exposition "Naître et Etre en Afrique, de la tradition aux temps présents". La thématique qui cloturait l'exposition était consacrée aux défis des Femmes africaines d'aujourd'hui.
Dans une ode intemporelle, dans le style de l’amour courtois, Léopold Senghor célébra la femme noire par ces mots lyriques :
Femme nue,
femme noire Vêtue de ta couleur qui est vie,
de ta forme qui est beauté J'ai grandi à ton ombre ; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu'au cœur de l'Eté et de Midi,
Je te découvre….
Elle est beauté naturelle, source de vie, de cohésion sociale. Elle est actuellement devenue une cible recherchée du marché de la beauté. Au-delà, il est admis que la femme africaine soit vectrice de force morale, pilier de sa famille, qui repose sur sa force, son courage sans limite. Pourtant la tradition souvent forte sur ce continent la contraint, nous en verrons les exemples, polygamie, mutilations génitales sont encore des réalités dans certains endroits. Elle semble aussi rester un personnage de second plan derrière la suprématie masculine. Des moyens d’action originaux sont déployés, allant de la tontine à la guerre des sexes, en passant par l’exemple des réussites commerciales togolaises. Comment les femmes africaines réussiront-elles à jouer un rôle social et politique aussi important à l’extérieur de leur famille qu’au sein de leur cadre intime ? Le challenge diffère t’il de celui des femmes des autres continents ? Des signes d’espoir existent, à partir des très nombreuses femmes de la bourgeoisie, éduquées dans l’enseignement supérieur, professionnellement actives et, dans le sillage d’africaines célèbres dans le monde entier. Mais les signes les plus importants à considérer sont les chiffres concernant l’éducation des filles.
La beauté chez la femme africaine ?
Les femmes africaines sont particulièrement coquettes, et dès qu’elles le peuvent consacrent du temps et de l’argent aux parures, coiffures, cosmétiques, etc.…. « En 2007 , il était très difficile de trouver des informations sur les besoins spécifiques des peaux noires et des cheveux crépus. Depuis trois ou quatre ans, l'offre de cosmétiques spécialisés explose enfin en France ». Il suffit désormais de se rendre dans une parfumerie ou même au supermarché pour constater la présence de produits de soins du corps et du visage dédiés aux populations noires et métissées.
On notera parallèlement le mouvement nappy actuel, qui désigne les femmes noires souhaitant conserver et porter leurs cheveux au naturel, ce qui nécessite des soins attentifs.
Cet afro-marché a d'abord émergé grâce à de petites marques spécialisées, 100 % identitaires. En France, la gamme de maquillage Black Up, créée en 1999 par un maquilleur d'origine ivoirienne, a été la première à se lancer. Phyto Specific se consacre depuis quinze ans à la recherche sur les cheveux frisés et crépus. Désormais les précurseurs de ce segment de niche sont concurrencés par les poids lourds du secteur. Les acteurs du cosmétique entendent profiter d'un marché en maturation en Afrique et dans la diaspora. Ils ont comme nom Channel, Estée Lauder, Clinique, Clarins, L'Oréal ou Klorane. En effet, les fabricants estiment que les femmes noires et métisses consomment trois à cinq fois plus que celles dites de type caucasien.
Les raisons sont d'abord culturelles. "En Afrique, s'occuper de soi est une question de politesse". Il faut aussi évoquer l’usage de produits éclaircissants. Les peaux noires et métisses auraient souvent des taches, qui justifieraient le recours aux produits destinés à les faire disparaître. Est-ce la seule cause ? La recherche d’un teint plus clair jugé plus attirant serait-elle le pendant du bronzage recherché par les personnes à la peau blanche ?
Les blogs, les sites et les chaînes YouTube traitant des questions de soins de beauté des femmes noires se sont multipliés sur Internet. Les premières marques se sont d’abord montrées timides, mettant en avant des produits pour des peaux "mates" et des cheveux "bouclés" ou "méditerranéens". Elles ont fini par comprendre. L'Oréal a montré la voie en prenant un virage à 180 degrés.
Le potentiel du marché africain pris en compte. Avec l'émergence d'une classe moyenne et la forte démographie, le continent africain fait un clin d'œil aux géants du cosmétique que sont Unilever, L’Oréal et Procter and Gamble, suivis de la petite marque Black Up. Le marché reste néanmoins concentré sur les pays qui présentent une forte croissance économique et sont politiquement stables. Afrique du Sud, Nigeria, Kenya et Angola sont donc les plus prisés, tandis que le Sénégal, le Ghana et la Côte d'Ivoire commencent à voir les réseaux de distribution s'organiser. La distribution reste en effet le principal défi.
Cette exigence de beauté n’en dissimule pas moins de fortes contraintes.
La contrainte qui nous paraît la plus forte est la persistance des Mutilations génitales , ou MGF (mutilations génitales féminines). Elles consistent à sectionner partiellement ou totalement les organes génitaux externes d'une fille et font partie des pratiques traditionnelles qui ont encore cours en Afrique - essentiellement dans une zone particulière allant du Sénégal à la Somalie et de l'Égypte à la Tanzanie - et dans des communautés immigrées à travers le monde.
Elles sont sans bénéfice pour la santé et source de nombreuses complications. La pratique ne semble pas liée à la religion. Leur origine est inconnue mais elles sont profondément ancrées dans les traditions de nombreux groupes où elles constituent une norme sociale et sont associées à la pureté, à la chasteté et constituent un rite de passage à l'âge adulte. Selon l’Unicef les opérations d’excision sont réalisées par les accoucheuses traditionnelles ou par des sage- femmes diplômées, c’est un service très prisé et très bien rémunéré. C’est par ailleurs une affaire qui concerne les femmes. Cependant l’invisibilité des hommes dans ce domaine peut être perçue comme un prétexte, servant à maintenir la domination masculine.
L'UNICEF annonce 200 millions de femmes et de filles vivant avec une MGF en 2016 ; les plus touchés étant les 3 pays les plus peuplés d’Afrique : l’Egypte, l’Ethiopie et le Nigeria.
Il faut savoir que quelques gynécologues européens et américains du XIXème siècle l’ont utilisé pour traiter nymphomanie, hystérie etc…
Existe-t’il un reflux de la pratique de ces mutilations génitales ? Certains anthropologues contestent les actions internationales menées pour mettre un terme à ces pratiques, les MGF soulevant à leurs yeux les questions du relativisme moral, de la tolérance envers d'autres cultures et de l'universalité des droits humains (!).
Au niveau international, en 1979, a été créé à Genève le « Comité inter-africain sur les pratiques traditionnelles ayant un effet néfaste sur la santé de la mère et de l’enfant », le CI-AF international.
En Afrique, la charte africaine des droits de l’homme et des peuples, adoptée en 1981, par l’Organisation de l’Unité Africaine, stipule notamment : « la personne humaine est inviolable, tout être humain a droit au respect de sa vie et à l’intégrité physique et morale de sa personne ; Nul ne peut en être privé arbitrairement de ce droit ». Un comité Inter Africain à été créé à Dakar en 1984, il existe des comités nationaux dans 30 pays ainsi que des comités affiliés dans certains pays Européens. Une vingtaine de pays africains, sur 54, ont des législations interdisant et condamnant la pratique de MGF.
En France, la Fédération pour l’abolition des mutilations sexuelles (GAMS), créée en 1982 à Paris à la suite du décès de 3 petites filles, travaille sur le terrain à la prévention, la formation, la sensibilisation, notamment auprès des jeunes dans les écoles. Par ailleurs la Commission pour l'abolition des mutilations sexuelles (CAMS) intervient au plan juridique, se portant partie civile à chaque procès.
Les MGF sont en recul partout, mais l’augmentation de la population attendue en Afrique créera un accroissement de la pratique ! Selon Khady Koita « il reste encore beaucoup à faire, car il existe une résistance qui nécessite un véritable engagement politique, et un vrai travail en vue de faire évoluer les mentalités, en bousculant les habitudes pour réussir des avancées ». En effet, les lois ne modifient pas les comportements, ce sont les actions de sensibilisation, d’information et de formation des populations qui se révèlent efficaces (Ainsi au Nigeria, la reconversion des exciseuses à d’autres activités).
Une résolution a été votée par l'assemblée générale des Nations Unies, en 2012 et renforcée en 2014. Plus de 110 pays, dont une cinquantaine africains, ont soutenu conjointement ce texte qui demande aux Etats membres de "compléter les mesures punitives par des activités d'éducation et d'information".
Citons le témoignage d’une voyageuse française au Burkina Faso, des jeunes filles lui expliquèrent comment, bien que la pratique de l'excision soit interdite dans le pays, certaines avaient été emmenées - durant les vacances - dans leur famille, résidant soit en brousse soit dans un pays voisin. Selon elles, les exciseuses veulent conserver cette pratique qui leur rapporte de l'argent. Plusieurs d’entre elles précisèrent que sans l'excision elles ne pourraient avoir d'enfants et elles ouvrirent grand leurs yeux quand la voyageuse leur fit réaliser que dans le monde entier les femmes avaient des enfants sans excision !!!
Nous savons par ailleurs que dans l’Afrique traditionnelle la communauté joue un rôle fondamental, que l’individu en est intimement membre. Nous avons appris que sous l’impulsion de l’ONG Tostan , Malicounda Bambara est devenu en 1997 le premier village sénégalais à abandonner les MGF et que cet exemple a depuis été imité par plus de 7 000 communautés dans huit pays.
Sur ce sujet, il faut apporter une note d’espoir, la réparation chirurgicale s’est développée depuis une vingtaine d’année. Nantes détient une position pionnière. Un grand nombre d’hôpitaux le réalise De nombreuses femmes retrouvent un fonctionnement normal après une intervention prise en charge à 100% par l’assurance maladie, nécessitant une hospitalisation de 24h et un accompagnement post opératoire.
La femme de mon mari aborde la polygamie de l’intérieur. Les fondements de l’institution polygamique sont généralement classées en trois catégories :
. une explication politique, qui présente la polygamie comme un moyen de préserver le pouvoir des ainés sur les cadets, (insuffisance des femmes pour les hommes plus jeunes ?)
. une explication économique, selon laquelle les hommes cherchent à accroître le nombre de femmes et d’enfants susceptibles de travailler pour eux,
. une explication d’ordre sexuel et reproductif, prenant en considération l’interdiction dans laquelle les femmes se trouvent d’avoir des rapports sexuels pendant qu’elles allaitent (deux à trois ans en milieu rural). La polygamie serait alors un moyen de pallier la frustration sexuelle.
Au-delà de la théorie, ce livre apporte un témoignage sur le vécu des femmes de polygames, selon une enquête menée en pays Soninké et Toucouleur au Sénégal de 1984 à 1986, en milieu rural et urbain ainsi que dans un contexte migratoire. Le récit décrit la réalité quotidienne. Les rivalités sexuelles comme la gestion des « tours », les rivalités reproductives, les rivalités domestiques que dénoncent sans cesse les coépouses, révèlent au lecteur un autre aspect de cette institution. Il en ressort aussi une adaptation de l’institution polygamique, avec des solutions originales qui articulent des modèles africains et des valeurs occidentales. Ainsi, l’autorité des coépouses ne découle plus de l’ordre des mariages et du nombre des enfants, mais de l’ordre d’arrivée en France, et du niveau de scolarisation.
Il nous vient à l’esprit l’image des familles occidentales et sans doute universelles, après rupture d’un couple parental et constitution d’une nouvelle famille avec un nouveau conjoint. Ces familles recomposées rassemblent des enfants qui ont un seul parent en commun, elles ont des profils divers. La présence des enfants peut être ponctuelle ou continue. La comparaison de l’institution de la polygamie dans de nombreux pays africains avec la fréquence des familles recomposées en occident peut paraître hasardeuse. Il s’agit, là, d’une institution ancestrale, actuellement assortie d’un cadre légal et, ici, d’une pratique récente liée à l’évolution des mœurs et à l’augmentation du nombre des divorces. Ce serait par ailleurs oublier que les familles africaines connaissent aussi des ruptures, qui apportent aux femmes une liberté dont elles ne jouissaient pas auparavant.
L’asservissement aux réseaux criminels : Parmi les contraintes subies par les femmes africaines contemporaines, nous devons citer celle exercée par les réseaux mafieux de prostitution, parfois gérés par des femmes. Celle à laquelle nous assistons le soir tombé dans les rues des villes françaises est d’une violence qui nous interroge. Là nous savons la révolte difficile !
Des moyens d’action parfois originaux :la guerre des sexes
Stéphanie Plasse , nous relate une originale action des femmes togolaises. Elle nous rappelle d’abord une pièce d’Aristophane : au Vème siècle avant J-C une guerre entre les deux cités ennemies Sparte et Athènes fait rage en Grèce (guerre du Péloponèse). Lysistra une belle athénienne invite les femmes grecques à entamer une grève totale du sexe jusqu’à ce que les hommes cessent le combat.
Le 26 août 2012 les femmes du collectif Sauvons le Togo ont appelé « toutes les citoyennes » à observer une semaine d’abstinence sexuelle, afin de contraindre les hommes à se mobiliser pour le report des élections législatives et la démission du Président. Le corps féminin est devenu instrument de coercition « Les femmes utilisent leur corps comme une arme de lutte car les hommes ont toujours décidé à leur place et usent et abusent de leur corps. Aujourd’hui, le sexe de la femme sert à une noble cause, il est moyen d’expression » .
La journaliste poursuit en précisant que le sexe a servi, ailleurs aussi, d’arme politique pour les militantes. Ainsi au Liberia en 2003, on y eut recours pour faire avancer les négociations de paix entre l’ancien Président Charles Taylor et les différents chefs de guerre. Au Kenya en 2009, après une crise grave entre le Président en exercice et son rival, un accord de partage du pouvoir fut signé grâce à cette action. Dans ces pays, comme au Togo, ce type d’actions semble revêtir une envergure nationale et pouvoir influer sur les destinées du pays. Peut-être du fait de la forte présence de femmes entrepreneures dans ces trois pays.
Selon Catherine Cocquery-Vidrovitch « La grève du sexe représente un moyen pour les femmes de faire savoir qu’elles peuvent être autre chose, qu’elles peuvent sortir de la sphère domestique pour aller vers le politique ».
Les tontines, des formes anciennes de solidarité dans le secteur informel
Dans son blog, le 30 juillet 2015, Josette décrit la pratique traditionnelle de la tontine.
Partout en Afrique les tontines sont connues comme « la banque des femmes ». Répandue aussi bien dans les zones urbaines que rurales, la pratique s’est exportée avec l’émigration, loin des frontières africaines. Les tontines se substituent intégralement à l’épargne bancaire pour défendre les intérêts des femmes, une entraide basée sur la confiance mutuelle. Face à la pauvreté, à la conjoncture économique et aux difficultés du secteur formel à octroyer des crédits (la banque), les femmes se constituent en association rotative d’épargne (système informel). La tontine est une association d’individus unis en fonction de leurs liens amicaux, familiaux, de leur appartenance à une même profession, un même quartier, qui se réunissent (mensuellement par exemple) afin de mettre en commun leur épargne pour résoudre des problèmes personnels ou collectifs.
Les femmes décident d’un commun accord du montant fixe qu’elles verseront toutes pour la cotisation mensuelle. Un tirage au sort mensuel, sans remise, désigne la bénéficiaire de la somme totale. Lorsque toutes les participantes ont reçu leur part, le cycle recommence. La tontine est régie par des règles propres et strictes, applicables aux membres. Une trésorière est choisie parmi le groupe pour tenir la comptabilité de l’association. Afin de garantir le respect des versements, des amendes sont infligées en cas de retard de paiement.
Ces épargnes ont permis aux femmes de subvenir aux besoins de leur foyer, de financer les études de leur progéniture, d’organiser leur mariage, voire d’investir dans leur pays d’origine. Si une de ces femmes et sa famille faisaient face à quelques imprévus financiers, les membres de la tontine pourraient avancer son tour pour qu’elle puisse bénéficier de la somme due ou iraient jusqu’à se cotiser pour l’aider.
Une bénéficiaire de ces tontines raconte son histoire. La rencontre se passait chez l’une d’entre elles dans le 18e arrondissement de Paris. Elles provenaient toutes de Guinée et avaient de 25 à 40 ans. Arrivée à Paris comme étudiante, il y a huit ans, Justine en plus de ses cours à l’université, multiplie des jobs étudiants depuis six ans. Elle gagne environ 1 000 € par mois et habite chez sa tante, qui l’a invitée à devenir la 15e personne de sa tontine.
Elle ne le regrette pas. Chaque mois, il lui suffit de ponctionner 15 euros de sa petite épargne bancaire, de l’injecter dans l’association et d’attendre sagement son tour au tirage au sort mensuel afin de recevoir ses 3 000 €. Avec ce pécule et en plus de son salaire, elle est arrivée à ouvrir à Macenta (ville guinéenne) une boutique de vente de vêtements pour jeunes filles assez rentable, qu’elle a confiée à sa grande sœur. Elle a désormais comme projet l’achat d’un lopin de terre en vue d’une construction dans son pays. Comme à l’accoutumée, Justine attendra son tour, consciente qu’il lui faudra encore deux années pour réaliser son projet.
Pour Catherine Cocquery-Vidrovitch « ces associations de femmes appelées « tontines », qui mettent en commun leur épargne en vue de la solution des problèmes particuliers ou collectifs, auraient permis aux femmes d’inventer des formes politiques de lutte ». Leur limite réside dans leur incapacité à mobiliser des ressources suffisantes, ce qui contraint leurs volumes d’intervention et les cantonne aux prêts personnels et aux micro-entreprises.
Le développement de l’entreprenariat féminin et de la micro-finance sont les réponses des gouvernements, notamment celui du Sénégal, au besoin d'organisation et de financement des femmes pour passer de la micro entreprise à la petite et moyenne entreprise.
Il existe d’autres formes de solidarité, mais à double tranchant, les religions
Tanella Boni , femme de lettres ivoirienne, décrit les difficultés de mise en œuvre initiale de la démocratie en Afrique. Elle regrette l’implication des religions notamment dans l’éducation et les soins de santé. Les Etats ont tenté le multipartisme à partir de 1990, qui, selon elle, a lui aussi tourné court, tout en maintenant une proximité entre le politique et le religieux. Ainsi ce sont des hommes d’église qui président les travaux au cours des moments historiques de refondation et de réconciliation. (C’est encore le cas actuellement en République du Congo). Au Bénin par exemple, l’exercice du pouvoir politique est suspendu au bon vouloir des groupes de pression que sont les religions : des centaines de religions nouvelles, des religions révélées…
Selon la romancière, quand l’Etat fait faillite ou est en crise à tout point de vue, quand le chômage augmente, quand l’école est en crise, quand il n’y a pas de sécurité sociale et que tous les services publics sont plus ou moins privatisés, les femmes inventent de nouvelles formes d’action dans le cadre d’associations de solidarité mais aussi de communautés religieuses. Gérer des problèmes de survie dans les familles et dans les communautés, en parant aux urgences, participe à la sauvegarde du lien social. Elles organisent des fêtes populaires, des fêtes de quartiers, des tontines. Elles peuvent aussi être des femmes puissantes économiquement comme les Nana Benz du Togo et au-delà, des femmes influentes dans le domaine politique.
Ces actions regroupent des personnes qui ont les mêmes références culturelles, elles constituent un communautarisme. Or tout communautarisme et repli sur soi est susceptible de provoquer des fractures dans le tissu social et de mettre à mal la communauté politique dans son ensemble. C’est donc, selon notre auteur, un élément de fragilisation.
Les Nana Benz du Togo, des femmes puissantes ?
Les Nana Benz de Lomé sont une catégorie particulière de commerçants togolais, composantes de la classe moyenne.
Le terme Nana désigne communément au Togo les opulentes revendeuses de tissu et par extension les riches commerçantes. La possession de Mercedes Benz traduit leur « success story » économique et s’ajoute à leur forte corpulence qui rappelle les « Nanas » de l’artiste Niki de Saint-Phalle.
Au sommet de la pyramide se trouvent dix à quinze grossistes qui ont l’exclusivité, elles sont des figures historiques incontournables. Puis, les demi-grossistes qui se ravitaillent en partie auprès des firmes de négoce, en partie auprès des grossistes. Elles sont la plaque tournante sous-régionale du commerce du tissu jusqu’en Afrique centrale.
Au troisième niveau, une légion de détaillantes qui travaillent pour elles-mêmes ou pour une patronne grossiste ou demi-grossiste, diffusant le tissu sur l’ensemble du territoire. A la base de la pyramide argentée se trouve une nuée de petites revendeuses ambulantes, produit de l’exode rural féminin massif qui s’inscrit dans un mouvement d’exode plus général, que le pays connait comme l’ensemble de ses voisins. Elles sont rémunérées au lance-pierre et vivent dans des conditions de précarité « subhumaine ».
Quelle que soit leur catégorie elles ont toutes franchi le seuil de la « petite prospérité » c’est-à-dire qu’elles sont sorties de la vulnérabilité et ne sont plus exposées à la menace d’un « risque significatif de déclassement » même dans la douloureuse mondialisation.
A partir de 1990, divers évènements internationaux ont eu des effets délétères, notamment l’accord OMC sur le textile et l’habillement de 2004. Le Wax hollandais très prisé et cher, qui avait fait la fortune des Nana Benz est aujourd’hui contrefait et bradé. Vu leur niveau de vie, les togolais ne pouvaient que se rabattre sur les faux.
Cependant malgré la déprime, les Nana Benz semblent sauvegarder et même améliorer leur rang social. Elles ont initié leurs filles, assurant une reproduction biologique de la profession et aussi du capital primitif. L’instruction scolaire et surtout supérieure a introduit une rupture épistémologique, grâce aux études de marketing faites à Paris et en Europe. Les Nana Benz de la nouvelle génération, préfèrent discrétion et sobriété, ayant apprivoisé les codes culturels de leur aisance matérielle. Cependant, dans le protocole établi des inégalités sexuelles et sociales, les Nana Benz ne seraient pas vraiment prises au sérieux, elles ne constitueraient pas une masse critique, en nombre, ou en terme de conscience collective, pour remettre en cause la loi d’airain des représentations sociales.
Une domination masculine en Afrique ?
Que vivent les femmes d’Afrique ? Toutes les strates sociales seraient concernées par la domination masculine, car même dans les milieux intellectuels urbains, les femmes doivent combattre pour s’exprimer librement. « L´on peut être un intellectuel africain, discuter de la démocratie, se référer à Platon, à la cité grecque…. Bref, faire preuve d’un bon niveau de culture occidentale, sans état d’âme, sinon avec fierté. L’intellectuelle africaine est acceptée dans le cercle des initiés, tant qu’elle se conforme au discours dominant et l’approfondit. Dès la première remise en cause, les critiques pleuvent : pêché grave de féminisme, mythes de la persécution, manque de rigueur et d’objectivité scientifiques, mimétisme et occidentalisation, renforcement de la perception raciste de l’Occident, négation de la culture et perte de l’identité africaine…. En fait, si le savoir est nécessaire, il n’est pas suffisant pour assurer l’émancipation des femmes.
Malgré leur niveau d’instruction, celles-ci n’échappent pas aux croyances socioculturelles qui placent l’homme au sommet de la hiérarchie : « Leur marginalisation reste ancrée dans les représentations mentales même si les femmes peuvent exercer les mêmes métiers que les hommes et prétendre aux mêmes droits ».
Une marginalisation politique des femmes ? Dans les constitutions africaines, l’état est garant de l’égalité entre les hommes et les femmes .
Mais au moment des indépendances (1960) les pouvoirs politiques ont généralement accordé peu de place aux femmes dans la hiérarchie du pouvoir, alors que leur position avait été cruciale dans l’histoire précoloniale, dans les premiers rapports avec les colonisateurs et dans les luttes de libération.
Elles ont joué des rôles éminents dans le dénouement de quelques crises politiques graves. Les vendeuses du marché de Conakry (Guinée) ont fait trembler le pouvoir de Sékou Touré, en organisant en 1977, une marche sur le palais pour protester contre la décision présidentielle de freiner une libéralisation du commerce. Les manifestations des jeunes et des femmes dans les rues de Bamako, en 1991, ont fait basculer la dictature militaire, au pouvoir au Mali depuis 1968.
Les femmes au Sénégal n’accédèrent qu’en 1975 à des postes ministériels dits de sensibilité féminine : Action sociale, Condition de la femme, Promotion humaine, Développement social, puis Santé, Emigrés, Enseignement technique, Formation professionnelle et Alphabétisation… jamais plus de deux ou trois sur trente ! Les partis, les syndicats sont des structures de frères que soutiennent les épouses, les sœurs et les mères.
Les temps changent cependant. En 2001-2002 sous la présidence Wade, une magistrate , fut premier ministre du Sénégal. Et, en janvier 2017, le nouveau Président gambien Adama Barrow nommait au poste de Vice-Présidente une militante des droits de la femme .
Ainsi, la domination masculine, la marginalisation politique des femmes ne nous paraissent pas propres à l’Afrique. S’il existe un décalage dans l’acquisition réelle des droits, les revendications d’émancipation des femmes sont universelles. Selon les cultures, les états et selon les époques, la situation d’avancement des droits légaux et effectifs des femmes est variée. Elle s’avère de plus instable, ainsi dans les pays occidentaux, des lois et des pratiques qu’on aurait pu croire acquises, se voient remises en question, à l’occasion de programmes électoraux populistes (planification familiale, droit à l’interruption volontaire de grossesse).
Des femmes africaines à citer en exemples
"On éduque un homme on éduque un individu, on éduque une femme on éduque un peuple" proverbe sénégal ais cité par Gael Faye .
Au-delà du rôle essentiel dans l’avenir de l’Afrique, joué par toutes les femmes, entrent en jeu deux catégories de femmes dans des positions exceptionnelles.
Tout d’abord les femmes des catégories « moyenne-supérieure ». Elles sont commerçantes, journalistes, professeurs, historiennes, médecins ou pharmaciens parfois doyennes d’universités ! Pour échapper aux contraintes décrites ci-dessus, elles ont été fréquemment amenées à retrouver leur liberté après une vie maritale. Elles élèvent leurs enfants tout en menant leur carrière à l’abri de la soumission à un homme, à l’abri de la polygamie, et peut-être de la marginalisation.
Il existe aussi des femmes exemplaires, connues du monde entier. Témoins les douze personnalités suivantes, dans des domaines bien différents :
. Miriam Makéba, chanteuse sud africaine, (1932-2008) née dans le township près de Johannesburg, vedette à 20 ans, elle se servit de son métier pour dénoncer le régime de l'apartheïd. En 1956, elle écrivit son plus grand succès, la chanson Pata, Pata, avec laquelle elle fit le tour du monde. Puis elle fût contrainte à un exil de 31 ans, en raison de son apparition dans le film anti-apartheïd Come Back, Africa (elle ne put assister aux obsèques de sa mère en 1960). Miriam Makeba fut décorée par la France au titre de Commandeur des Arts et Lettres en 1985 et devint Citoyenne d'honneur 1990. Cette année là, Nelson Mandela la persuada de rentrer en Afrique du Sud.
. Ellen Johnson Sirleaf, (1938) présidente du Libéria depuis 2006, après une guerre civile de 14 ans. Diplômée d'économie de l'université de Colorado, titulaire d’un master en administration publique de Harvard en 1971, elle est secrétaire d'État puis ministre des Finances au Libéria de 1972 à 1980. Après un retour aux États-Unis, comme économiste pour la banque mondiale et la Citibank, elle s’engage à nouveau au Libéria. En 2006, elle est classée comme la 51e femme la plus puissante au monde par le magazine Forbes. Durant son premier mandat, la moitié des routes autour de Monrovia sont refaites, l'eau courante et l'électricité redeviennent monnaie courante, mais le chômage (80 %) et la pauvreté sont toujours aussi importants .
. Wangari Maathai, écologiste kenyane (1940-2011), biologiste et vétérinaire, première lauréate d'un doctorat en Afrique centrale et de l'Est, figure du combat écologiste dans son pays dès les années 1970. Elle fût la première femme noire à avoir reçu un prix Nobel de la Paix en 2004, pour son "approche holistique du développement durable, qui englobe la démocratie, les droits humains et en particulier ceux de la femme". Son mouvement Green Belt Movement a promu la biodiversité grâce à la plantation de dizaines de millions d'arbres en Afrique, tout en créant des emplois pour les femmes et en valorisant leur image sociale.
. Aminata Sow Fall, (1941) romancière sénégalaise issue d’une famille aisée, mère de sept enfants. Dans son discours inaugural au Collège de France, l'écrivain Alain Mabanckou la considère comme « la plus grande romancière africaine ». Elle obtint le Grand prix littéraire d'Afrique noire pour La Grève des bàttu en 1980 et le Prix international pour les lettres africaines pour L'Appel des arènes en 1982. Et après de nombreuses autres reconnaissances, le Grand prix de la Francophonie de l’Académie française en 2015.
. Safi Faye première cinéaste africaine (1943), née à Dakar au Sénégal, d’abord institutrice elle étudie l’ethnologie à la Sorbonne avant de se former à l’école Louis Lumière. Elle réalise 13 œuvres, dont le chef d’œuvre «Mossane» en 1996, hymne universel à la jeunesse qui dénonce les injustices envers les femmes. Chantre de la culture paysanne, elle réalise de nombreux documentaires sur le monde rural. Elle est reconnue dans les plus grands festivals, primée par le Festival International du film d'expression française, le Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou, le festival de Berlin. L’Unesco soutient en 2016 le prix Safi Faye, créé par le CREDIF tunisien au festival de Carthage, pour récompenser une femme cinéaste.
. Dambisa Moyo, économiste zambienne (1969), formée à Oxford et Harvard, devenue une star internationale après la publication de son premier essai, L’aide fatale. Classée par le magazine Time parmi les 100 personnalités les plus influentes du monde en 2013, cette ancienne consultante de la Banque mondiale (1993-95) et analyste chez Goldman Sachs (2001-08) prend le contre-pied des idées reçues. Basée à Londres, elle siège aux conseils d’administration de SAB-Miller, Barclays Bank et Barrick Gold. Le Financial Times, le Wall Street Journal et plusieurs chaînes de télévision américaines publient régulièrement ses chroniques.
. Léonora Miano, femme de lettres franco-camerounaise (1973) vivant en France. Elle publie L'Intérieur de la nuit en 2005, un premier roman dans lequel elle propose un tableau insolite et passionnant de l'Afrique, avec ses codes, ses rites, ses croyances et ses démons, qui lui vaudra 6 prix. Elle obtient le Prix Fémina en 2013 pour La saison de l’ombre.
. Juliana Rotich informaticienne et geek kenyane (1977). Après ses études à l'université du Missouri-Columbia, et 10 ans dans l'industrie informatique aux États-Unis, elle participe au Kenya à la création du premier logiciel open-source « made in Africa » . Elle travaille à faciliter l'accès à Internet sur tout le territoire africain. Elle est conférencière senior des sessions TED et a été nommée «entrepreneur social de l'année» en 2011 par le Forum économique mondial. La même année le Guardian la positionne dans le Top 100 des Femmes du monde.
. Chimamanda Ngozi Adichie (1977) romancière nigériane, vit depuis ses 19 ans aux USA, où elle acquiert à Yale en 2008 une maîtrise d’études africaines. Après plusieurs prix littéraires, elle se fait connaître du grand public en 2012 à l’occasion d’une conférence TED sur le féminisme. Plébiscitée, elle y démontre que l’apprentissage du sexisme se fait dès l’enfance. Les hommes sont les victimes collatérales d’une éducation sexiste qui, au final, les dessert énormément. L’écrivaine les invite à construire avec les femmes un monde plus équitable. Le discours « Nous sommes tous des féministes » est actuellement traduit et publié dans 16 pays. En décembre 2015, une association suédoise, le Swedish Women’s Lobby, annonçait son intention de distribuer le livre gratuitement à tous les lycéens du pays.
. Pumeza Matshikiza, soprano sud africaine (1979) l'opéra lui est tombé dessus par hasard. « En allumant la radio, je me suis retrouvée par hasard sur Classic FM. J'ignore quel air j'écoutais, qui était la chanteuse, je ne savais même pas ce qu'était l'opéra. Mais j'ai tout de suite su que c'était cela que je voulais faire ». Le compositeur sud-africain Kevin Volans, l’envoie auditionner pour les conservatoires anglais. Dès le premier essai, le Royal College of Music lui offre une bourse. Sept années à Londres et «un travail d'arrache-pied» feront le reste. Elle est une cantatrice réputée du monde de l’opéra, elle écume maintenant les scènes les plus prestigieuses.
. Lupita Nyongo réalisatrice et actrice d’origine kenyane (1983) née au Mexique dans une famille de diplomates, elle étudie le cinéma et le théâtre aux Etats-Unis, à Hamp¬shire College, puis Yale School of Drama. En 2012, elle décroche le rôle de l’esclave Patsey dans Twelve Years a Slave du réalisateur Steve McQueen. Son rôle lui apporte, notamment l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle aux Oscars du cinéma 2014, devenant ainsi la 15e actrice gagnant un Oscar dès ses débuts. Elle est choisie la même année comme le nouveau visage de la marque Lancôme et, elle est élue la plus belle femme du monde par le magazine People dans une liste de 50 personnes.
. Pretty Yende, soprano sud-africaine, (1985) grandit dans un township du Transvaal. « Après le diner, on écoutait de la musique, et j'ai commencé à chanter à l'église avec ma grand-mère à 5 ans ! » La jeune fille découvre l'opéra grâce à un spot publicitaire illustré par le Duo des fleurs de Léo Delibes. À seize ans, elle remporte un concours de chant. Depuis 2009 elle est récompensée dans les concours internationaux. Et fait ses débuts sur scène à la Scala de Milan. Elle rafle en 2011 tous les prix du concours créé par Placido Domingo.
L’existence de ces personnalités, si elle devait prouver la compétence de femmes africaines mises en situation de développer leurs talents, ne fait que rendre plus pressante la nécessité d’éduquer les filles en Afrique.
Et dans la scolarisation des filles, où en sont les pays africains ?
Il y a eu simultanéité des actions entreprises au niveau mondial pour scolariser les filles :
En 2000, au Forum mondial sur l’éducation de Dakar, au Sénégal, 164 gouvernements ont adopté le programme Éducation pour tous (EPT) et sous l’égide de l’Unesco des rapports mondiaux de suivi ont apprécié les évolutions.
Lancée elle aussi en 2000, l’initiative des Nations Unies pour l’éducation des filles (UNGEI) représente le tout premier partenariat mondial destiné à promouvoir l’éducation des filles et à sensibiliser l’opinion publique à la question de l’égalité des sexes dans l’éducation.
“Let Girls Learn” est un programme gouvernemental lancé en 2015, à l’initiative du couple présidentiel américain, pour lutter pour l’éducation des filles et des jeunes femmes. Il tend à la mise en place de programmes d’éducation dans 18 pays africains.
Pourquoi éduquer les filles ? L’éducation des filles produit un impact énorme sur toute la société. Pourcentages à la clef le rapport de l’Unesco montre, avec des différences très importante, que partout :
. Les femmes éduquées sont plus susceptibles de trouver un emploi,
. L’éducation réduit les écarts de salaire entre les hommes et les femmes,
. L’éducation de la mère est cruciale pour sa propre santé,
. L’éducation des mères améliore la nutrition des enfants,
. Scolariser les filles peut sauver des millions de vies,
. Les filles ayant accédé aux niveaux supérieurs d’éducation sont moins susceptibles de se marier précocement,
. Les filles ayant accédé aux niveaux supérieurs d’éducation sont moins susceptibles d’avoir un enfant précocement,
. Favoriser l’accès des filles à l’éducation est un facteur clé de la transition démographique vers la réduction des taux de natalité.
Mesurer la parité : L’indice de parité scolaire, ou GPI “Gender Parity Index”, calcule la proportion de filles inscrites au primaire et au secondaire par rapport aux garçons, et révèle ainsi le niveau de parité des systèmes d’éducation. L’UNESCO estime que l’accès à l’éducation est paritaire dans un pays dès lors que son GPI est situé entre 0,97 et 1,03.
Quels sont les résultats de la mobilisation mondiale : L’Afrique du Sud est en tête du classement des pays paritaires, avec un indice à 1,08, suivie du Rwanda et du Cap-Vert. En revanche, en Angola, au Tchad et en Centrafrique le niveau de parité est très bas, inférieur à 0,7 %.
. Le nombre d’enfants et d’adolescents non scolarisés a chuté de près de la moitié depuis 2000. Près de 34 millions d’enfants supplémentaires ont pu accéder à l’école grâce à l’accélération des progrès depuis Dakar.
. Une fois scolarisées, les filles ont autant ou même plus de chances que les garçons de parvenir aux dernières années du primaire ,
. Mais en Afrique subsaharienne, le nombre moyen de filles scolarisées dans le secondaire, versus le nombre de garçons, n’a que faiblement progressé depuis 1999 (GPI 0,84 en 2012).
. A tous les niveaux d’enseignement, la part des femmes dans le corps enseignant progresse et, il ressort que le taux de scolarisation et de rétention des filles progresse lui aussi, surtout dans les zones rurales.
D’immenses progrès ont donc été accomplis depuis 2000, mais l’Unesco conclut « Nous n’avons pas atteint notre but. Malgré tous les efforts entrepris par les gouvernements, la société civile et la communauté internationale, le monde n’a pas réalisé l’Éducation pour tous en 2015 ». Nous savons que les pays d’Afrique connaissent les enjeux. Il reste à un certains d’entre eux à prioriser cette problématique.
CONCLUSION
Malgré des contraintes issues de traditions anciennes, les femmes d’Afrique manifestent une vitalité tenace. Assujetties à de fortes contraintes sociétales, comme la polygamie, les mutilations génitales, la soumission, elles contournent les difficultés, trouvent des modes d’expression originaux, font parfois reculer le pouvoir.
Elles exercent à grande échelle le commerce informel, s’associent en tontines pour constituer une épargne afin de réaliser leurs projets sans l’aide des banques... Elles créent ou obtiennent des cosmétiques spécifiques à leurs carnations! S’appuyant sur les valeurs africaines de solidarité, les groupements féminins se sont avéré des interlocuteurs solides.
Telles les Nanas Benz du Togo elles ont parfois constitué des castes puissantes et gagné tôt leur autonomie financière.
Lorsqu’elles bénéficient d’une éducation elles deviennent des chevilles ouvrières actives de la classe moyenne et de la société. Les mieux formées participent avec succès au dynamisme de leurs pays dans la santé, la formation, la diffusion des informations, la défense des citoyens, l’organisation sociale...
Certaines, chanceuses mais surtout particulièrement talentueuses, contribuent à l’évolution du monde, dans l’économie, les nouvelles technologies, l’environnement, la création littéraire, l’émotion artistique.
En Afrique comme ailleurs, la femme est l’avenir de l’Homme. Il faudrait en urgence y éduquer tous les enfants et notamment les filles. Il faudrait que l’évolution des mœurs amène à abandonner les pratiques traditionnelles néfastes à la santé physique et psychique des jeunes femmes. Il ne faudrait plus que les hommes soient les victimes collatérales d’une éducation sexiste qui, au final, les dessert énormément. L’écrivaine Chimamanda Ngozi Adichie les invite à construire avec les femmes un monde plus équitable.
. Amrous Naïla, « Tanella Boni, Que vivent les femmes d’Afrique ? », Questions de communication, 14 | 2008, 330-331. mis en ligne le 20 janvier 2012, http://questionsdecommunication.revues.org/1451
. Boni Tanella, Les femmes africaines et l’invention de nouvelles formes de solidarité, Diogène 2007 (n°220), p. 101-109.
. Boni Tanella : Que vivent les femmes d’Afrique ? Paris, Éd. du Panama, coll. Cyclo, 2008, 260 p.
. Carillon Séverine, Petit Véronique, « La pratique des mutilations génitales féminines : une « affaire de femmes » entre les mains des hommes », Autrepart, 4/2009 (n°52), p.13-29.
. Fainzang Syvie, Odile Journet, La femme de mon mari. Anthropologie du mariage polygamique en Afrique et en France, Paris, l’harmattan, 1988, 173 p » Clio. Histoire, femmes et sociétés,
. Lefilleur Julien, « Comment améliorer l'accès au financement pour les PME d'Afrique subsaharienne ? », Afrique contemporaine, 3/2008 (n° 227), p. 153-174.
. Moyo Dambisa, Dead Aid : en français, « L’aide fatale : les ravages d’une aide inutile et de nouvelles solutions pour l’Afrique » Jean-Claude Lattès, Paris, 2009.
. Ngozie Adichi Chimamanda, Nous sommes tous des féministes
. Sow Fatou, « Mutilations sexuelles féminines et droits humains en Afrique », Clio, 6/1997, Femmes d’Afrique, http:// clio.revues.org/document384.html.
. Tazi Chedine , : Scolarisation : où en sont les pays africains, Jeune Afrique, 29 juin 2016 . UNESCO Rapport mondial 2000-2015 de suivi sur l’EPT (éducation pour tous)
La trame littéraire s’articule autour de conseils et astuces pour séduire.
La séduction et le couple sont deux sujets qui tiennent à cœur Nafytoo. C’est ainsi que cette créatrice de mode a décidé de sortir le 1er guide d’une série sur ce sujet. Le premier, intitulé « Les épices de la séduction sénégalaise », a été auto édité et présenté en mars 2017 au Salon du livre de Paris au « Pavillon des lettres d’Afrique. Le guide a également été présenté au Salon du livre d’Abidjan en 2017. Il est officiellement disponible au Sénégal depuis ce mois de février, mois de l’amour, avec la Saint-Valentin.
Dans le prolongement de cette première publication, la créatrice a récemment présenté « Epices de femmes » avec comme trame littéraire des conseils et astuces pour séduire. Après plusieurs années de rencontres avec des femmes de la sous-région pour des ventes privées et échanges sur la vie de couple, Nafytoo est convaincue qu’ « aucune femme ne peut apprendre à une autre d’être séduisante. C’est personnel selon la personnalité ».
A son avis, on peut conseiller sur des comportements, des accessoires, etc., mais le feeling entre deux personnes n’est jamais calculé. Dans ce guide, la créatrice de mode a voulu répondre aux questions qui revenaient le plus lors de ses voyages.
La séduction à la sénégalaise intrigue beaucoup les femmes des autres pays, pas parce que les Sénégalaises prennent plus soin de leur couple, mais parce que culturellement, c’est ancré dans les mœurs.
Evoquant l’orientation éditoriale de l’ouvrage, elle explique : « Epices, parce que pour moi chaque femme a des épices et ingrédients personnels pour préparer son plat de séduction. Les accessoires et lingeries sont comme du sel, poivre ou piment ».
Dans ce guide, l’auteure détaille l’origine des atouts et accessoires ainsi que l’élégance de la femme sénégalaise. Elle note également que prendre soin de son homme et de son couple n’est pas un comportement de soumission, d’où le chapitre « Djonguée mais pas soumise ».
Nafytoo aime préciser que la Sénégalaise n’est pas une séductrice dans la rue mais dans son couple. « La différence est grande », juge-t-elle, soulignant l’importance de la séduction dans la vie d’un couple. « Elle doit être entretenue des deux côtés. L’homme doit aussi veiller à toujours plaire à son épouse, continuer à la courtiser, lui faire des surprises, remarquer et féliciter ses efforts et prendre soin de lui-même et d’elle », remarque-t-elle.
De son point de vue, ce n’est pas un domaine uniquement réservé à la femme. « Nous vivons dans une société ou la femme fait 90 % du travail dans ce domaine et, dès qu’elle baisse les bras, on le lui fait remarquer.
C’est son époux, ses amies sa propre mère ou sa belle-famille », observe l’écrivaine. Selon Nafytoo, cela fait que rares sont les hommes qui se posent et se demandent : « Que dois-je faire pour surprendre et faire plaisir à ma femme ? » Ce que la créatrice de mode trouve dommage.
L'agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) a estimé en septembre dernier, que pour la première fois dans l’histoire du Sénégal, le taux de fécondité était passé en dessous des 5 enfants par femme.
Il est actuellement de 4,7 au niveau national, avec des disparités entre régions, entre les femmes qui sont allées à l’école et celles qui n’ont pas été scolarisées et surtout entre Dakar et le reste du pays.
Dans la capitale sénégalaise, une femme aura en moyenne 3,2 enfants à la fin de sa vie féconde.
EXCLUSIF SENEPLUS - Dans l’afroféminisme, l’identité a supplanté le genre - En Afrique, l'afroféminisme n’a aucun écho, il faut noter que les travaux des pionnières des années 60 sont très éloignés de la conception actuelle
La séquence médiatique articulée autour de l’organisation d’un festival non-mixte Nyansapo (28-30 juillet 2017) a coché toutes les cases de la force régnante du « polemos » culturel en France. Force mettant en scène les deux lames de la cisaille identitaire. Arène de choix comme presque toujours, les réseaux sociaux, où la loi de l’hygiénisme moral s’autoalimente en querelles, et nourrit le cordon politique.
Symbole d’un vrai marqueur en France, et d’un malaise profond que les élections présidentielles ont contourné, les affaires de mœurs sur l’islam, la vêture des femmes, l’antiracisme, le schisme féministe, etc., s’abreuvant de fait tous dans l’inachevé du surmoi colonial, ont vocation à encore empester le débat. Du burkini, au troquet de Sevran, en passant par les reportages de M6, et ce qu’ils sont le produit de contre-enquêtes, il y a deux France irréconciliées, peut-être irréconciliables, que ni la prophétie heureuse du multiculturalisme, ni le républicanisme rigide, ne peuvent fédérer.
La distance et le temps découvriront bientôt la fragilité de l’entre-deux Macroniste. C’est le fruit de postures à gauche mijotées dans le tremplin de la contestation en Algérie et ce qu’elle a produit de maternalisme, avant Terra Nova, envers les minorités. C’est aussi le fruit d’un paternalisme, type rive droite, affairiste, dont les relents coloniaux dans la Françafrique notamment, ont créé le plus grand stock de rancœur contre la France de la part du spectre indigène. Cette fracture originelle, entre vaincus de l’insécurité culturelle, et oubliés de l’insécurité historique, opposant en réalité, petits blancs et petits noirs, a été à tort analysée dans le seul registre du bien et du mal, entre « racistes » et « racisés ».
Cette malheureuse simplification sert de festin national pour nourrir la bonne conscience des uns, et les fantasmes des autres. Or l’enjeu, beaucoup plus complexe, se trouvait dans la fabrication d’un récit commun qui ne sacrifie rien aux valeurs profondément humanistes, universelles, inclusives et ne font pas place au relativisme. La démission dans cette entreprise, tâche ardue, explique les fuites en avant entre les radicalisations à l’œuvre, l’afroféminisme n’étant qu’un pôle de cette dynamique de sécession.
Le postulat des afroféministes
Dans la foulée du camp d’été décolonial, en 2016, qui cliva jusqu’à la rédaction de Médiapart – c’est dire – autour de la pertinence de la non-mixité, le festival Nyansapo s’inscrit dans la même perspective : celle d’un féminisme offensif, provocateur, réinventant des recettes anciennes souvent importées des USA, en aplatissant tous les contextes, pluralités, sur l’autel du seul combat radical qu’elles mènent. Pour ce faire, un détour par leur diagnostic fondateur est nécessaire, en voici le postulat : l’Etat français est raciste et islamophobe, du fait de son ascendance coloniale, des discriminations à l’embauche, et à travers son bras répressif policier, dont les crimes (ou bavures) et les contrôles au faciès en sont d’irréfutables preuves.
Dans la charge contre l’Etat, sont aussi désignées et délégitimées, les associations antiracistes classiques, requalifiées de gadgets sans âmes, reproduisant inconsciemment la domination « blanche » par l’absence, ou la faible présence des minorités dans leurs directions. Jugées aussi plus enclines à se mouvoir contre l’antisémitisme, ces associations subissent les foudres du nouvel antiracisme qui se dit politique. Les démêlés judiciaires de Dieudonné ont été autant de temps forts, exprimant le fameux « deux poids deux mesures », source à laquelle s’abreuve le contre-récit. Cela entériné dans leur manifeste, l’actualité et les affaires, ne viennent que réaliser l’oraison annoncée. La preuve est ici moins importante que la prédiction ; l’apriori annonçant toujours le postériori.
Aux deux postulats qui soulignent déjà la sévérité du diagnostic et la radicalité de la démarche, s’ajoute le lexique relevant presque du jargon : intersectionnalité, blanchité, la division du monde en camps blanc/non blanc, pour déconstruire désigné « le privilège blanc ». Et pour ce faire, seul axe : la revendication d’un différentialisme ethnique ou religieux, le seul, estiment-elles à mesure de comprendre la souffrance ressentie et capable de mener une lutte sans concession.
La non-mixité, ancienne stratégie, nouvel instrument
Dès lors les stratégies de lutte comme la non-mixité sont plus des symptômes qu’autre chose. Ce qu’elle charrie de plus profond est beaucoup plus inquiétant que le manque de mélange, que les séparations géographiques ont déjà partiellement dessiné. Le refus de la mixité, dans une acception plus large, pensée comme le lieu d’élaboration sans filtre d’un discours, sans les pudeurs et les entraves qu’elles engendrent, aurait éventuellement pu être compris. Mais ce que cette non-mixité du festival Nyansapo condamne, c’est d’abord la pluralité, la diversité du débat au sein même des populations dont elles se proclament les hérauts.
Voici, ramassés, les arguments du sectarisme admis, puisant ses forces dans le privilège inversé du statut de victime. Ainsi libellées, les marges de dialogue étaient déjà inexistantes, une telle radicalité étant irrecevable, mais grâce à l’écho dans une certaine gauche universitaire et médiatique et son primat de l’empathie envers les victimes de l’histoire, cet antiracisme forcené a trouvé un terrain de légitimation, un droit de cité, et l’inespérée caution sans laquelle il serait resté marginal. Car, malgré le renfort de publicités, ce genre de rencontre draine assez peu de monde, et n’est pas représentatif des différents courants féministes au sein même de la communauté des « noires ».
Ces rencontres sont le fait d’agitatrices habiles, surinvestissant les réseaux sociaux pour corriger leur déficit de popularité. Elles s’adressent aux canaux de légitimation dont, pour une fois, elles minorent le caractère blanc honni, pour se suffire d’affinités idéologiques. En captant cette énergie, cette gauche leur donne de l’ampleur, mais en cédant à l’essentialisation d’une poignée de personnes qu’elles désignent comme fer de lance, elles retombent dans un travers qu’elles ont historiquement combattu : l’aplatissement de toutes les différences et l’intervention aliénante dans le calendrier des anciens colonisés.
Le droit des femmes ou l’ennemi blanc ?
Il est frappant du reste, de noter que pendant ces séquences, l’on parle assez peu de féminisme au final. Dans l’afroféminisme, l’identité a en effet supplanté le genre ; le blanc cristallise la seule domination urgente à combattre. En cédant la place aux seuls enjeux identitaires, la question du genre, et de la libération des femmes, est réduite à cette seule surface de protestation contre le postulat blanc. Ça exonère ainsi des luttes contre les patriarcats divers d’obédience culturelle ou religieuse, notamment ceux des cultures d’origines, où le statut de la femme, pour user d’un euphémisme, peine à émerger. En Afrique, par exemple, cet afroféminisme n’a aucun écho, il faut noter que les travaux des pionnières des années 60 sont très éloignés de la conception actuelle. L’afroféminisme paraît ainsi plus que jamais dans une usurpation de préfixe comme de suffixe, la condition des femmes africaines et de leurs collègues de la diaspora soumises au fait traditionnel, devenant secondaire.
Cette bascule qui fait du « nous » indigène un tabou inquestionnable, vers le « eux », héritiers du schéma de domination colonial, est l’argument de l’absolution interne, même pour les viols commis par des racisés. Théorisée ainsi, notamment sous la plume incendiaire de Bouteldja, cette clémence voire cécité des logiques de dominations intra-communautaires, doit centrer la cible sur le seul ordre blanc, dont le mâle de 50 ans est devenu l’odieuse mascotte. Un tel positionnement questionne. Il acte l’emprise d’un « ennemi » dont il épouse l’agenda et conséquence annexe, il ne se définit que par rapport à lui, avouant ainsi implicitement l’incapacité d’une souveraineté. L’inconfort que cette position produit, même masqué par la surabondance de radicalité, met en lumière un sectarisme, où l’antiracisme, excluant toutes les autres composantes, devient lui-même différentialiste, et sinon raciste, à tout le moins racialiste.
L’ethnie seule constitue l’identité, sans possibilité d’intégration de facteurs comme les actes, les produits, les évolutions qui définissent les individus. Ce fixisme produit d’ailleurs cette inexpugnable chasse contre les membres de la communauté qui ont le tort de penser autrement. Ils sont vite requalifiés, par l’insulte ultime, de « nègres de maison ». Audrey Pulvar en a été une des principales victimes. L’idée en suspens, dangereuse, qu’émet ce genre de position, est celle d’une uniformisation qui au nom de la différence, exclut de manière interne toutes celles qui écornent ce récit de la radicalité. Elle reprend à rebours l’idée longtemps raciste, d’ailleurs fondatrice du différentialisme colonial : que tous les noirs sont identiques. Idée maquillée des faux atours de l’unité.
L’émancipation a toujours eu la tentation de la vengeance. Le collectif Mwasi tangue de ce côté. En reprenant tous les codes de l’exclusion au nom de l’essence d’un combat, en se refermant dans une seule optique, elle contribue à ériger des cloisons qui ont vocation à faire de la différence une barrière et non le fondement de l’altérité. Il faut être sensible au cri des « afroféministes» qui, du sanglot, a le désespoir, de la rage, l'impuissance, de la colère, la maladresse, de la militance, le slogan. Il faut l’appréhender comme un autre signe du malaise du temps. Le séparatisme d’une partie importante de la population qui ne se reconnaît pas dans le miroir national français. Voici le chantier immense du « faire peuple » qui doit disqualifier tous les extrémistes.
FESTIVAL FILMS FEMMES AFRIQUE
50 films à l’affiche de la 3ème édition qui s’ouvre vendredi
A l’initiative de l’association Trait d’Union, Dakar abrite, du 16 au 24 février, la troisième édition du Festival Films Femmes Afrique qui s’étendra du 26 février au 4 mars dans 7 villes de régions : Rufisque, Kaolack, Louga, Thiès, Sokone Saint-Louis et Ziguinchor. Placé sous le thème « Femmes et éducation », l’événement s’ouvre vendredi en soirée au Complexe cinématographique Sembène Ousmane. Au programme, « la projection de 50 films de fiction et documentaire (longs et courts métrages) dans 27 lieux différents dans Dakar et sa banlieue», a annoncé, hier, en conférence de presse Martine Ndiaye, responsable du Festival. L’ambition des organisateurs est de promouvoir le cinéma africain qui raconte des histoires de femmes. Les projections seront suivies de débats sur des sujets précis comme la citoyenneté. Le message principal de cette année est de « résister à l’oppression sociale grâce à l’éducation ». Sur ce point, l’ambassadeur des Pays-Bas au Sénégal, Theo Peters, a souligné l’importance de l’éducation des filles. Pour le diplomate, « le développement d’un pays passe par l’éducation des filles et des garçons ». Selon lui, c’est un moyen de prévenir les mariages précoces, de réduction de la pauvreté.
Côté nouveauté, la responsable du festival révèle que le prix du court métrage de fiction offert par Canal+ sera décerné à un jeune réalisateur par un jury de cinq jeunes lycéens de différents établissements de Dakar.
Un hommage sera aussi rendu au cinéaste sénégalais Djibril Diop Mambéty en cette année 2018, anniversaire des 20 années de sa disparition avec la projection de son film « Hyènes ». Dans la programmation figurent également des œuvres comme « Ouaga girls » de Thérésa Traoré Dalberg, « Maman Colonelle » de Dieudo Hamady, « Ninki Nanka » de Laurence Gavron, « Mossane » de Safi Faye, « Mooladé » d’Ousmane Sembène.
VIDEO
ABBÉ JACQUES SECK DÉCRYPTE LA SAINT VALENTIN
Il invite les jeunes à l'abstinence jusqu'au mariage