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21 avril 2025
Femmes
NDATÉ YALLA MBODJ, DERNIÈRE GRANDE REINE DU WAALO
Au XIXème siècle, alors que la citoyenneté féminine est encore utopique en Occident, ce n’est pas sans surprise que les colons français la découvrent à la tête de l’armée - Elle reste à ce jour, un symbole de la résistance coloniale
Au XIXème siècle, alors que la citoyenneté féminine est encore utopique en Occident, ce n’est pas sans surprise que les colons français découvrent à la tête de l’armée, Ndaté Yalla Mbodj, reine du Waalo. Durant cette époque les souverains des Royaumes wolofs portaient le titre de « Brack » tandis que leurs mères, filles et sœurs étaient communément désignées sous l’appellation « Linguères ». Ndaté Yalla Mbodj s’avère être la seule Linguère dont le public dispose du dessein. En effet, un portrait d’elle pris le 2 septembre 1850 par Abbé David Boila, la présente entourée de plus de cinq cent femmes en tenue traditionnelle, en face de tous les princes et guerriers de la Reine. Figure féminine et couronnée en octobre 1846 comme reine du Waalo, Ndaté Yalla Mbodj reste un symbole de la résistance coloniale.
Le Waalo : un exemple d’égalité des genres
En 1816, suite au décès du Brack Kouly Mbaba Diop, la Linguère Fatim Yamar Khouriaye Mbodj accéda au trône et décida d’élire à ses côtés son mari, Amar Fatim Bourso alors Brack du Waalo (royaume situé sur le delta du Fleuve Sénégal et issu de l’éclatement de l’empire du Djolof). Ce moment est décisif puisqu’il s’agit de la première fois qu’une Linguère est en même temps l’épouse d’un Brack. Ndaté Yalla Mbodj, née en 1810, est issue de cette union. Elle est seconde dans l’ordre de succession au trône.
Dotées d’une formation politique et militaire, les Linguères sont aussi bien formées que les Bracks. Ainsi, durant le 12ème siècle, huit femmes Linguères succédèrent au trône. Par ailleurs, guerrières aguerries, elles savaient défendre le Royaume en l’absence des hommes comme l’attestent les évènements de Nder. En effet, quand en mars 1820, des guerriers maures profitent de l’absence du Brack pour attaquer le Royaume, c’est la Linguère Fatim Yamar avec ses troupes et tous déguisées en homme, de la riposte. Elles parviennent dans un premier temps à les repousser mais en ôtant leurs turbans, dévoilant ainsi leur féminité, les maures pris d’orgueil revinrent à l’attaque et finalement eurent raison de ces guerrières. Fatim Yamar et ses campagnes décident alors de se brûler vives plutôt que d’être prises comme esclaves. Toutefois, la Linguère réussit à faire échapper ses deux filles, Ndjeumbeut Mbodj et Ndaté Yalla, avant de mourir.
Souveraine du Waalo
Ndjeumbeut, en tant qu’aîné, est la première à accéder au titre de souveraine du Waalo en 1831. Dès le début de son règne, elle tenta de sceller la paix avec le Royaume Trazar, en épousant leur souverain, Mohamed El Habib. Cette alliance stratégique inquiète alors la France qui lance ses premières offensives contre le Royaume. Pourtant réputée comme souveraine calme, le règne de Ndjeumbeut est ainsi marqué par ces tensions perpétuelles avec la France. C’est naturellement que Ndaté Yalla Mbodj lui succéda à sa mort en 1846.
En succédant à sa sœur, la Linguère hérite d’une situation géopolitique complexe. En effet, sur la rive droite du Fleuve Sénégal se présentaient les Maures qui semaient la terreur afin d’alimenter en esclaves le commerce arabo-maghrébins ; tandis que sur la rive gauche, esclavagistes et colonisateurs français sont installés depuis le 17ème siècle dans leurs comptoirs de Saint-Louis. Par ailleurs, rappelons que ces derniers souhaitaient neutraliser les royautés africaines, frein à leur expansion et pillage.
Figure de résistance contre le colonialisme
Se considérant comme unique souveraine du Royaume du Waalo, elle décide dès 1847 de défier les autorités françaises en réclamant le libre passage des troupeaux conduits par les Soninkés, vers la ville de Saint-Louis. Rapidement, la Linguère devient l’interlocutrice principale des Français au sein des royaumes wolofs. En effet, alors qu’à la norme les accords entre les français et le peuple wolof étaient exclusivement signés par les Bracks, la signature de la Linguère y fait figure dès son intronisation. Progressivement, les français vont ignorer les autres dignitaires du Royaume tant la personnalité de Ndaté Yalla Mbodj est impressionnante. Par ailleurs, des archives montrent des lettres envoyées au gouverneurs ne portant que la signature de la Linguère. Ainsi, les relations diplomatiques ne passent désormais que par elle. Toutefois, bien que muse des colons, Ndaté Yalla Mbodj reste consciente des réelles motivations des français et fait preuve de méfiance et d’intellect face aux doléances françaises.
Tenant tête aux Français sans relâche, elle pille et interdit le commerce avec les Français en 1950. En 1951 elle écrit à l’Administrateur Faidherbe afin de faire prévaloir ses droits sur les territoires du royaume du Waalo, ces mots devenus maintenant célèbres : « Le but de cette lettre est de vous faire connaître que l’île de Mboyo m’appartient depuis mon grand-père jusqu’à moi. Aujourd’hui, il n’y a personne qui puisse dire que ce pays lui appartient, il est à moi seule ». En réponse, ce dernier décide une expédition militaire en fin 1854. En février 1855, ce sont 15 000 hommes qui débarquent armés de fusils que ne possèdent pas les guerriers du Waalo. Face à cela, Ndaté Yalla Mbodj confesse aux dignitaires wolofs : « Aujourd’hui nous sommes envahis par les conquérants. Notre armée est en déroute. Les tiédos (guerriers) du Waalo, si vaillants guerriers soient-ils, sont presque tous tombés sous les balles de l’ennemi. L’envahisseur est plus fort que nous, je le sais, mais devrions-nous abandonner le Waalo aux mains des étrangers ? »
Rapidement vaincue, Ndaté Yalla Mbodj meurt en 1860 en tant que dernière souveraine du royaume de Waalo. Son fils, Sidya Ndaté Yalla Diop, lui succèdera dans la révolte contre les colons français après quelques péripéties au sein de l’administration coloniale.
Les hommages affluent après la mort ce lundi 2 avril, de Winnie Mandela. Héroïne de l'apartheid et résolument engagée, elle a lutté toute sa vie pour les droits des minorités.
Cinquante-huit ans ! Un grand pas dans la vie d’un homme. A fortiori de celle d’une Nation. Cela mérite donc d’être fêté. N’en déplaise aux pessimistes qui vont vous rétorquer avec un sourire narquois : « c’est cela votre indépendance ? Vous n’y êtes pas encore». Qu’importe, nous y sommes ! Bombons le torse. Qu’il fut long, le combat de l’indépendance mais il fallait le gagner. D’où la fête en grande pompe de demain, celle du 58ème anniversaire de notre accession à l’indépendance.
Sous le thème « Contribution des forces de défense et de sécurité à la paix et à la stabilité internationale », avec fastes, la complicité des forces vives de la Nation, notre pays va démontrer sa force, montrer ce qui fait que la renommée de son armée tant convoitée presque un peu partout dans le monde. Comme notre Nation, les femmes militaires brandiront le drapeau. Toutes fières d’avoir gommé les propos et actes sexistes mais aussi condescendants qui voulaient les confiner à jouer des rôles de faire-valoir.
Mais décidées qu’elles sont, ces femmes militaires ont réussi à s’imposer non par les biceps mais par la force des arguments et aussi par la compétence. Aujourd’hui, cette noria de femmes pleines d’envie, débordant d’ambitions, grâce à une surdose de courage, a injecté une dose de glamour dans l’armée. Mais avec toute la rigueur militaire qui sied. Et dans le domaine de la Santé militaire où, aujourd’hui, elles constituent une belle brochette, elles ont vite fait de tomber tous les clichés qui pouvaient encore exister. Iconoclastes, elles dirigent sans complexes des services de santé. Sans se faire marcher sur les pieds.
A l’occasion de ce 4 avril 2018, le Témoin met en relief le parcours si riche et exaltant du médecin colonel et chef du service Ophtalmologie, Ndèye Ndoumbé Guèye et celui du lieutenant-colonel Bineta Ndiaye,spécialiste des hôpitaux des armées en hépato-gastro entérologie et chef de service du Centre d’exploration fonctionnelle. Ces deux grandes dames et officiers valeureux servent toutes à l’hôpital Principal de Dakar. Profils !
MÉDECIN-COLONEL NDEYE NDOUMBÉ GUEYE, PROFESSEUR EN OPHTALMOLOGIE : Un combat contre la vie
On pensait retrouver une quasi-vieille grincheuse, une toubib avec des airs supérieurs, des lunettes d’une autre époque genre binocles ou lorgnettes mais les clichés n’ont finalement pas été au rendez-vous ! Et l’on se retrouve nez-nez avec une assez jeune femme qui se maintient grâce « au sport et à un régime alimentaire équilibré ». Elle devrait nous donner sa recette ! Son joli minois ferait que l’on s’attarderait plus sur son visage qu’à son uniforme mais attention, qui s’y frotte, s’y pique ! Pour cause, Mme Ndèye Ndoumbé Guèye est bien une femme militaire qui a dû d’abord monter au front contre un certain sexisme qui voulait chasser les femmes de la grande muette, et notamment de la branche médecine militaire. Ce après avoir mené victorieusement une « guerre » contre une vilaine rougeole qui a failli l’emporter à l’aube de ses cinq ans.
« Une ancienne de Mariama Ba et professeur en ophtalmologie »
« Je suis le Médecin- Colonel Ndèye Ndoumbé Guèye, professeur du Val-de-Grâce, chef du service d’ophtalmologie de l’hôpital Principal de Dakar. Après l’école pilote de Médina rénovation, j’ai fait mes études secondaires à la maison d’éducation de l’Ordre National du Lion devenu entre-temps la Maison d’éducation Mariama Ba où j’ai obtenu le baccalauréat en 1985. Cette année- là, j’ai été primée au Concours Général de Philosophie et classée deuxième au concours de l’école de Santé militaire. Nous étions trois filles, le professeur Fatou Fall, Médecin Colonel, le Médecin- Colonel Flore BRAHIME, de nationalité Gabonaise et moi -même, dans une promotion de 20 élèves officiers médecins.
Nous étions 16 Sénégalais et quatre Africains de nationalité étrangère. Après ma formation à l’école militaire de santé, j’ai été affectée pour quelques mois à l’hôpital militaire de Ouakam puis à Kaolack comme médecin du 3ème bataillon d’infanterie. J’ai ensuite dirigé le Centre Médical de Garnison du Bataillon de Soutien du Génie à Bargny pendant 4 ans. Je suis allée en France pour faire le brevet de médecine aéronautique qui permet de prendre en charge le personnel naviguant, qu’il soit pilote, mécanicien ou personnel de cabine.
À mon retour de France, j’ai été affectée au centre hospitalier de Diamniadio comme médecin chef adjoint pendant un an voire un an et demi avant de faire le concours d’Assistanat des hôpitaux des armées, option ophtalmologie. J’ai rejoint l’hôpital Principal en avril 1999 puis passé le concours de Spécialiste des Hôpitaux des Armées au bout de cinq ans d’assistanat. J’ai, durant mon cursus, suivi des stages de perfectionnement en ophtalmologie à l’étranger notamment à l’hôpital du Val-de-Grâce en glaucomatologie, puis quelques années plus tard à l’hôpital Lariboisière en pathologies de la rétine. Par la suite, à l’Hôpital du Val-de-Grâce, j’ai préparé le concours et obtenu le titre de Professeur Agrégé en 2013. Depuis 2007, je dirige le service d’ophtalmologie. Commander des hommes? Je commande les hommes et les femmes de la même manière. Je collabore avec tous en bonne intelligence.
Comment est née chez vous la vocation de devenir médecin militaire ?
«J’ai toujours voulu être médecin probablement parce que ma mère était sage-femme. Mais je pense que cette vocation est née surtout suite à une maladie que j’ai eue à l’âge de cinq ans. J’ai été soignée par un médecin remarquable, mon cousin, feu le docteur Amadou Yoro Sy, un des premiers médecins militaires du Sénégal. Son dévouement et son attention ont suscité en moi la vocation de médecin. Nous faisions partie de la deuxième promotion de filles à l’école militaire de Santé. Nous avonstoussuivi la formation initiale du combattant à Dakar Bango. Durant 7 ans, nous avons allié formation médicale et militaire. En tant que filles, nous avions été bien accueillies et intégrées dans la grande famille militaire. Nos anciens étaient bienveillants et protecteurs. À l’université et dans la rue, le port de l’uniforme suscitait beaucoup de curiosité. Il arrivait que l’on nous confonde avec des policiers. Parce que, des femmes en uniforme, c’était tout à fait nouveau
Et comment conciliez-vous vie de militaire et devoirs de femme au foyer ?
Dans la vie de tous les jours, je suis une femme ordinaire. A la maison, je m’occupe bien de mon foyer. Il m’arrive souvent de préparer à manger. Je suis très bonne cuisinière. A l’école Mariama Ba, nousfaisions des cours de cuisine et cela m’a beaucoup servi. Pendant les vacances, je préparais chez mes parents également. Mon enfance a été très heureuse. J’ai vécu entre un père enseignant, très rigoureux qui était parmi les premiers enseignants du Sénégal, et une maman sage-femme. Et je suis issue d’une famille de huit enfants dont je suis la septième. Je me suis mariée avec un civil et mère de deux enfants. Même si mon travail est très prenant, je consacre du temps à ma famille tous les jours mais plus librement pendant les weekend et les congés annuels.»
Parité et condition féminine
«Les femmes peuvent exercer tous les métiers et devraient pouvoir embrasser toutes les carrières. Elles ne devraient pas se fixer de limite. Au Sénégal, des compétences féminines existent dans tous les domaines. Il faut les reconnaître et les valoriser. En particulier, j’encourage les femmes à fréquenter les filières scientifiques où elles sont minoritaires. Il y a trois ans, j’ai été marraine du concours national « Miss mathématiques », « Miss science » et j’ai eu le plaisir de constater le potentiel très élevé des jeunes filles dans les matières scientifiques, c’est pour cela que je les exhorte à s’engager dans ces filières d’avenir. Je suis pour la parité, pour compenser les discriminations du passé mais je suis surtout pour une société du travail et du mérite. Je ne pense pas qu’il faille systématiquement mettre un homme pour une femme. En tous cas, j’encourage les femmes à aller jusqu’au sommet de leurs carrières. Ma vie en tant que femme dans l’armée ? Je la vis très bien. Et j’en suis très contente.
Que conseilleriez-vous aux femmes sénégalaises ?
Je n’ai pas la prétention de leur donner des conseils. Les femmes sénégalaises sont des battantes. Elles se lèvent aux aurores pour gagner leur vie. Je souhaite que leurs conditions de vie et leur statut s’améliorent. C’est pour moi l’occasion de rendre un hommage respectueux à ma mère, dont la sérénité, la douceur, la pudeur et la sagesse ont beaucoup contribué à mon éducation. Pour ces raisons, je lui voue un amour infini. C’est une femme exceptionnelle. Elle et mon défunt père sont mes modèles.»
MEDECIN LIEUTENANT-COLONEL BINETA NDIAYE : Une toubib lieutenant-colonel pas mâle du tout !
« Même si les trucs mondains n’ont jamais été sa tasse de thé », la toubib et spécialiste des hôpitaux des armées en hépato-gastro entérologie est du genre coquette avec une coupe petite-tête. Comme toute femme de son temps. Il n’empêche qu’elle reste très attachée aux principes sacrosaints de l’homme. Et dirige le Centre d’exploration fonctionnelle avec toute la poigne qui sied sans jamais se faire marcher sur les pieds par les hommes qu’elle a la charge de diriger. Profil.
« Au début, la médecine militaire n’était pas une vocation»
« Je suis médecin lieutenantcolonel Bineta Ndiaye, spécialiste des hôpitaux des armées en hépato-gastro entérologie. Et je sers actuellement à l’hôpital Principal de Dakar où je suis le chef de service du Centre d’exploration fonctionnelle. Après ma sortie en 1998 de l’école militaire de santé, j’ai été affectée au Bataillon des blindés à Thiès où j’étais le médecin adjoint du centre médical de la Base de Thiès. J’ai eu aussi à faire des remplacements au centre médical de garnison de la Marine et à celui du bataillon des parachutistes avant d’être nommée médecin chef de la Base de Ouakam. Donc, à un moment donné, j’étais le médecin chef de l’air et du Bataillon de l’artillerie et du Bataillon du train. En 2002, j’ai fait le concours d’assistanat des armées. Ce qui m’a permis d’intégrer l’hôpital Principal de Dakar où j’ai servi dans les différents services : assistanat, pavillon Boufflers qui était le service de médecine interne et hépato-gastro entérologie, au pavillon Jamot C qui est le pavillon M. Sané qui était également le service de pneumologie et de médecine interne.
J’ai également été au service Pelletier en cardiologie et ai servi à la clinique Breviet. Quand on est en assistanat, on fait des passages dans les différents services médicaux de l’hôpital. Et en 2010, j’ai fait le certificat de spécialité des hôpitaux des armées. Etre femme médecin militaire, ce n’était pas difficile pour moi. Nous sommes des médecins militaires et c’est un peu différent des autres médecins. Puisque l’on subit, parallèlement aux études classiques de la médecine, une formation militaire. Et j’avoue qu’au début, ce n’était pas une vocation mais je m’y sens très bien. Finalement, j’ai pris goût. Tout métier est stressant.
Quand on fait la médecine, on ne s’habitue jamais à la mort d’un patient. Surtout lorsqu’il s’agit d’une personne que l’on connait depuis longtemps. Parfois, il nous arrive d’avoir des patients avec qui on a fini de se familiariser parce qu’on les suit depuis plusieurs années. Et lorsqu’ils décèdent, cela fait un peu mal. Ma famille ? Elle a très bien accueilli le fait que je veuille être un médecin militaire. Il n y a pas eu de résistances. Vous savez, le souci pour les parents, ce sont les questions du genre : qu’est- ce que ma fille ou mon fils a envie de faire après le baccalauréat ? Et le fait d’aller à l’école militaire de santé, c’était une garantie d’emploi à la sortie de l’école.»
« Cursus scolaire »
«Je suis un produit du lycée Van Vollenhoven actuel lycée Lamine Guèye. Qui se situe à quelques jets du camp Dial Diop. C’est ce qui a influé d’ailleurs dans ma carrière de médecine militaire. Comme presque tous les élèves en classe de terminale, j’ai fait le concours d’entrée à l’école de santé militaire. Dans mon cas, c’était plutôt un entrainement pour le baccalauréat. Et dans ma promotion à l’école de santé militaire, nous étions trois filles, le médecin colonel Tabara Sylla Diallo, qui est le chef du service de la psychiatrie, Dr Penda Dieng, qui n’a malheureusement pas terminé dans l’armée mais qui est restée médecin et moi-même. Dans ma famille, il n y a pratiquement pas de médecin, puisque ma mère était professeur d’histoire-géographie au lycée Van Vollenhoven, tandis que mon père était le directeur administratif et financier d’une société de la place. Mais j’ai un oncle qui est médecin professeur en dermatologie, Assane Kane. Mon petit frère est un officier supérieur de l’armée, il est un produit du Prytanée militaire.»
Ce qu’elle pense de la parité
«Je ne suis pas aussi jeune que vous le pensez puisque j’aurai bientôt 50 ans (je suis née le 21 décembre 1968 à Dakar). En dehors de la médecine, je suis mariée et mère d’un garçon de trois ans. Je me suis mariée un peu tardivement, en avril 2013. Et j’essaie de mener à bien mon rôle de mère de famille. Ce même s’il m’arrive parfois de partir lorsque mon fils dort et de revenir tard au moment où il est endormi. Mais, j’essaie de combler ce gap avec mes heures libres. Ce qui fait que les trucs mondains du genre « xawaré » entre femmes ne m’ont jamais intéressée. Même avant d’être médecin militaire. Moi, je suis pour l’équité au lieu de la parité qui nous dessert plutôt. Si une femme est là et qu’elle remplit les critères, qu’on lui donne le poste ! Ce au lieu de faire dans la discrimination positive. Parce que si on met une femme à un poste bien donné pour la bonne et simple raison que c’est une femme, ce sera une mauvaise publicité pour elle dans le cas où elle échouerait. Les femmes dans l’armée ? Au début, je n’étais pas trop pour la généralisation de la féminisation dans l’armée. Parce qu’il faut des préalables. Il faut d’abord qu’il y ait des statuts. Que l’on sache qui est qui. Puisque, malheureusement, l’homme est très différent de la femme. Nous n’avons pas la même morphologie. Pour ce qui est de la médecine militaire, on est des officiers. C’est plus ou moins un autre niveau qui fait que certaines choses risquent de ne pas arriver. Mais quand on met des soldats, des sous-officiers ensemble, cela peut poser problème. Mais fort heureusement, ça se passe bien pour le moment.»
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, PIERRE SANÉ
DES HOMMES S’ENGAGENT POUR DÉFENDRE LES DROITS DES FEMMES
EXCLUSIF SENEPLUS - Ne sommes-nous pas le pays de la Téranga ? Alors faisons en sorte que la gente féminine se sente appréciée et sécurisée dans son propre pays
Avec la fin de l’apartheid, l’Afrique s’est enfin libérée de la domination politique européenne. Mais comme le dit Nelson Mandela, et si justement, il n’y aura pas de liberté tant que les femmes n’auront pas été émancipées de toute forme d’oppression.
Tout système de domination (capitalisme, racisme, patriarcat) produit et se nourrit en retour d’une idéologie visant à maintenir l’hégémonie du système dominant. Il en est ainsi de l’idéologie du libéralisme (pour le capitalisme) de la théorie de la hiérarchie des races, (pour le racisme) et de la supposée infériorité de la femme (pour le patriarcat)
Cette idéologie s’appuie sur deux (2) béquilles. Mais comme toute béquille, elle rend la marche hasardeuse et ne peut convaincre que ceux qui ne veulent ni entendre ni voir les pas claudiquant tout le long. Car les béquilles ne peuvent pas remplacer les jambes.
La première béquille s’appelle « Victim blaming » (blâmer la victime) ; et la deuxième postule l’existence d’une nature humaine immuable :
- Ainsi les noirs sont « paresseux » », sont dotés d’une « intelligence limitée » et proviennent d’une « civilisation inférieure », ont été des arguments utilisés pour justifier le racisme et le colonialisme ;
- Ou les pauvres sont des « incapables », « l’État ne doit pas intervenir dans le jeu du marché » et le « libre échange accroit le PIB mondial » sont imposés comme des vérités qui sous -tendent la domination capitaliste ;
- Et enfin la femme est « naturellement » inférieure à l’homme. Elle doit « rester à sa place » et assurer son rôle de productrice et de reproductrice s’insurgent les apologistes du patriarcat.
Ils affirment que la femme qui s’habille « sexy », prononce des mots ambigus ou se trouve en situation de promiscuité « invite naturellement » au viol et à l’agression sexuelle. Propos imbuvables mais ce faisant ces apologistes déshumanisent les hommes tous parqués dans un enclos de prédateurs sexuels « naturels », portant leur sexe en bandoulière et qu’il ne faut surtout pas provoquer.
Quelle insulte pour nous les hommes ! Notre cerveau est logé dans notre caleçon !
Ce sont là 2 béquilles sur lesquelles s’appuie la réalité de la domination patriarcale qui comme toute domination se maintient par la violence et la manipulation intellectuelle. Éliminer la violence et la chape de plomb intellectuelle est donc la première étape de la révolution des droits humains à venir, une révolution qui va enfin permettre de réaliser l’ambition d’égalité universelle : entre classes sociales, entre « races » et entre hommes et femmes.
La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 constitue à ce jour le meilleur manifesto de l’humanité conférant à tous égale dignité et égales libertés.
Qu’en est-il de nos femmes ?
Nous Africains noirs descendants de colonisés ou d’esclaves sommes porteurs d’un héritage de cinq siècles de persécutions et de discriminations systématiques; de déshumanisation et d’émasculation barbare (et bien sûr aussi de résistance farouche et de combats acharnés.)
Ceux d’entre nous qui franchissent les océans et déserts qui entourent notre continent bien aimé continuent à être confrontés à des formes de racisme plus ou moins subtiles et ce qu’il s’agisse du monde arabe ou européen ou de l’Asie et de l’Amérique. S’il y a une chose que les suprématistes blancs, jaunes ou arabes (et ils sont nombreux) partagent en commun c’est la croyance que nous autres noirs sommes en bas de l’échelle humaine.
Alors que nous sommes l’humanité originelle et qu’eux n’en sont que des dégénérescences (au sens étymologique et biologique). Cette humanité originelle a eu pour mère Ève l’Africaine. C’est la femme africaine qui a enfanté l’humanité. Ne devrions-nous pas la respecter et la chérir ?
Mais au contraire comme nous vivons dans un monde sexiste nous Africains avons relégués nos propres femmes (nos propres mères) sur la barre la plus basse de l’échelle humaine et comme nous vivons dans un monde violent nous Africains retournons cette violence contre nos propres femmes (nos propres mères) alors que notre émasculation passée venait de notre rencontre avec les autres régions du monde notamment le monde arabe et l’Europe. Pourquoi ne pas rediriger notre colère vers ceux qui nous ont déshumanisé plutôt que contre les plus faibles dans notre société.
Gardons à l’esprit que nombre de femmes chez nous au Sénégal continuent de souffrir de toutes formes de discriminations et de violences au quotidien.
Mais surtout que l’on peut y mettre fin. Il n’y a pas de fatalité et nous pouvons faire évoluer les mentalités en mettant fin par exemple à certaines pratiques dites traditionnelles. Et quand je dis nous je m’adresse avant tout aux hommes. A ces hommes décents qui ne lèveront jamais la main sur une femme ou une fillette. Mais cela ne suffit pas. Ils doivent s’engager, quitter leur sofa et télécommande et prendre action.
Alors de grâce engagez-vous et rejoignez White Ribbon Sénégal pour qu’ensemble nous puissions faire de notre pays un espace de sécurité pour nos femmes et fillettes. Posons-nous en exemple pour les autres pays africains et pourquoi pas pour le reste du monde.
Pour clore ce mois de la femme offrons donc à toutes les femmes une rose blanche (https://langagedesfleurs.org/rose/rose-blanche/) comme signe de reconnaissance pour nous avoir mis au monde, accompagnés et soutenus tout au long de notre vie et qui après notre départ vers une autre vie seront probablement celles qui iront fleurir nos tombes.
Du haut de ses belles années que par pudeur, je ne saurai nommer - Une mère qui pourrait être mienne interroge son destin - Son fils prodige tant adoré est livré à une sale vindicte - POÈME À LA MÈRE DE KHALIFA SALL
SenePlus publie ci-dessous, le poème dédié à la mère de Khalifa Sall par le cinéaste Moussa Sène Absa.
”Ce matin, malgré toute la rumeur qui agresse mon esprit, j'ai pensé à cette femme. Mère de Khalifa Sall.
J'ai pensé à ELLE
Quand je pense à ELLE
Du haut de ses belles années que par pudeur, je ne saurai nommer
Une mère qui pourrait être mienne interroge son destin.
Son fils prodige tant adoré est livré à une sale vindicte.
Alors, elle se tait dans un silence qui interpelle.
Alors, elle nous regarde dans le blanc de nos yeux Pour questionner nos âmes devenues si insensibles
A la douleur d’une mère si fragile.
Quand je pense à ELLE.
La voilà assise sur sa natte de grandeur
La tête couverte de toute humilité
Les bras levés au ciel
Un cantique au fond de la gorge
Une prière à Dieu de son front lavé de tout vice.
Elle entonne une longue récitation de sa vie de mère, de femme, d’épouse et de confidente.
Elle se souvient des premiers pas de son enfant
Marchant sur les instants de sa vie.
Une vie de tant de sacrifices
Aux enfants dédiée.
Quand je pense à ELLE
Les clameurs de la Cité n’ont plus d’écho pour cette mère
Elles résonnent sourdes dans les oreilles de renégats qui bombent le torse, la glaive comme salut, le verbe comme manteau de mensonges, sur leurs promesses de bonimenteurs.
Quand je pense à ELLE
Brave Royale jadis si fière,
D’une vie si bien remplie de tant de vertus
Cette femme questionne son monde
Devenu pour elle si étrange.
Alors elle traine ses années de labeur
Sa sueur et son sang
Ses rêves et ses illusions.
Quand je pense à ELLE
Je me sens mal.
Mal pour elle.
Mal pour mon pays.
Mal partout. ”
ATTENTION AU GENRE
Maïmouna Ndoye Seck, plaide pour "une augmentation considérable" des financements accordés par l’Etat aux femmes
La ministre des Transports aériens et du Développement des infrastructures aéroportuaires, Maïmouna Ndoye Seck, plaide pour "une augmentation considérable" des financements accordés par l’Etat aux femmes.
Maimouna Ndoye Seck s’exprimait dimanche à l’occasion de la conférence annuelle organisée par la cellule de Dakar du dahira Seydina Limamou Lahi, au Grand-Théâtre, à Dakar, en présence de représentantes d’organisations de femmes de la communauté layène.
S’adressant à ses collègues Papa Abdoulaye Seck (Agriculture et Equipement rural) et Birima Mangara (Budget), présents à cette rencontre, il les a appelés à "demander au chef de l’Etat, Macky Sall, d’augmenter considérablement les financements accordés" aux femmes, pour qu’un plus grand nombre puisse en bénéficier.
Le conférencier, Serigne Cheikh Mbacké Lahi, responsable moral du dahira Seydina Limamou Lahi a exhorté les fidèles à se conformer davantage aux prescriptions de l’islam.
S’adressant aux autorités politiques et administratives, il leur a demandé de faire preuve de "plus de compassion" dans leurs décisions, avant de prier pour une paix durable et la prospérité au Sénégal.
DÉCÈS DE WINNIE MANDELA
URGENT SENEPLUS - La grande figure de la lutte contre l'Apartheid est morte à l'hôpital de Johannesbourg où elle était hospitalisée depuis quelques semaines
Winnie Mandela, 81 ans, qui est considérée comme une héroïne de la lutte contre l'apartheid, avait été persécutée par les autorités du régime minoritaire blanc. Elle avait été nommée ministre après les élections de 1994.
Nelson Mandela et Winnie, qui s'étaient mariés en 1956, avaient divorcé en 1996. Nelson Mandela, leader de la lutte anti-apartheid, avait passé vingt-sept ans dans les geôles du régime raciste avant de devenir le premier président noir de son pays en 1994.
BREAKING NEWS: South Africa's Winnie Madikizela-Mandela, an anti-apartheid stalwart and wife to Nelson Mandela when he was imprisoned on Robben Island, has died her personal assistant Zodwa Zwane said. She was 81.
EXCLUSIF SENEPLUS - De braves femmes se sont battues pour que leurs 63 collègues disparues dans le naufrage du Joola, ne soit jamais oubliées - De par leur bravoure, un marché a notamment été baptisé du nom de cette catastrophique
Boubacar Badji et Mamadou LY |
Publication 02/04/2018
Pour rendre hommage à leurs 63 collègues disparues en mer lors du naufrage du Joola, de braves femmes se sont battues pour que leur lieu de travail porte le nom de ce tragique événement.
Bienvenue au marché Le Joola, dans l'enceinte du marché aux poissons de Pikine. Khady Mbengue retrace le parcours de ces combattantes de Casamance Express à nos jours.
Voir la vidéo.
EMPLOI DES JEUNES
Un programme de 30 milliards de francs CFA destiné à promouvoir l’entreprenariat et l’emploi des femmes et des jeunes, va démarrer ses activités ce mois d'avril
La Délégation à l’entreprenariat rapide (DER), un programme de 30 milliards de francs CFA destiné à promouvoir l’entreprenariat et l’emploi des femmes et des jeunes, va démarrer ses activités ce mois d’avril, a annoncé, samedi, à Pikine (banlieue dakaroise), le chef de l’Etat, Macky Sall.
"La DER va commencer les financements à compter de ce mois d’avril 2018", a-t-il déclaré, soutenant que le lancement de ces financement "va permettre aux jeunes porteurs de projets à assumer leur avenir avec plus de confiance et de sérénité".
Macky Sall s’exprimait à l’occasion de la cérémonie de lancement officielle des activités des semaines nationales de la jeunesse axées sur le thème "La citoyenneté des jeunes pour un Sénégal émergent".
Selon le chef de l’Etat, il appartient à "cette jeunesse vaillante de notre pays qui de par sa vitalité, sa créativité et son talent est la plus précieuse ressource de notre pays, de porter notre destin". "Vous en avez la force, vous en avez l’intelligence, vous en avez le savoir et vous en avez certainement l’ambition", a affirmé le président Sall.
C’est pourquoi, a-t-il souligné, "le gouvernement, conscient de vos capacités et votre potentiel, réunira toutes les conditions permettant de construire votre avenir à la hauteur de vos espérances". "Voila pourquoi, a-t-il avancé, j’ai fait du capital humain, le levier essentiel du PSE qui porte ma vision d’un Sénégal inclusif et durable à l’horizon 2035".
A en croire Macky Sall, "cette option a pour objectif de donner à la jeunesse, une éducation et une formation de qualité en vue de lui garantir une meilleure insertion socio-professionnelle". D’après le président de la République, tout ceci témoigne de son ambition de donner aux jeunes, la chance d’accéder à un emploi décent et durable.
Le Président de la République avait annoncé lors du Conseil des ministres du 13 septembre 2017, la création, au sein de la Présidence de la République, de la Délégation générale pour l’Entreprenariat rapide, DER / FJ.
Elle sera dotée d’une ligne de crédits importants, exclusivement dédiée aux femmes et aux jeunes, à travers notamment la mise en place de Bourses pour l’Entreprenariat Rapide (BER) qui seront octroyées selon des modalités assouplies, selon le communiqué du Conseil des ministres.
KHARDIATA LÔ NDIAYE EN FIN DE MISSION AU TOGO
La Sénégalaise va quitter son poste de représente-résidente du Programme des nations-unies pour le Développement (PNUD) dans le pays
La représente-résidente du Programme des nations-unies pour le Développement (PNUD) au Togo, la Sénégalaise Khardiata Lô Ndiaye, est arrivée en fin de mission, a appris APA de sources officielles.
« En ces circonstances, il est toujours difficiles de trouver les mots justes pour exprimer la gratitude du gouvernement pour toutes vos actions en faveur du développement du Togo. Nous gardons le souvenir d’un artisan du développement et de construction de la paix », a déclaré Kossi Assimaidou, le ministre de la Planification, s’adressant ce vendredi au nom du gouvernement, à Mme Ndiaye.
La veille, un hommage a été rendu à Khardiata Lô Ndiaye par le personnel du PNUD, peu après son audience par le Chef de l’Etat, Faure Essozimna Ganssingbé à qui, elle a témoigné sa « gratitude pour l’hospitalité et tout le soutien sans lequel notre mission n’aura pas été une réussite ».
« Notre devoir est d’apporter le meilleur pour le Togo et à son peuple », a-t-elle ajouté.