Il y a deux ans et demi, j'avais essayé de lire Un Dieu et des moeurs. Je n'avais pu aller au-delà du Sexe des femmes. Deux tentatives, toujours le même résultat. Je me résolvais à poser le livre. Résignée. Il a fallu que je tombe sur Les hommes pleurent aussi pour me rendre compte que je vous avais certainement mal compris, ou mal lu.
Pourquoi Les hommes pleurent aussi m'a t-il émue ? Par sa démarche qui vise à redonner, non réaffirmer, le pouvoir d'une femme que lui confère ce qu'elle a entre les cuisses de par l’usage qu’elle choisit d’en faire ? L’histoire et son personnage seraient bien simplets s’il ne s’agissait que de cela. Non, le pouvoir de Ndèye Kane D., prostituée des hautes sphères, réside en ses qualités de psychologue, acquise au gré des confessions post-coitum, lorsque ses hommes sont enfin nus, au propre comme au figuré.
Ce serait cette expérience et ses qualités d’écoute qui font de Ndèye, une fine psychologue. Elle connaît donc mieux que quiconque les hommes. Tous les hommes ? Ndèye est une femme qui est sortie de toute logique de victimisation et de réification vu qu'elle se narre et narre les hommes en réclamant l'intégralité de ses choix. Qu'elle devient puissante alors ! Une force qui va ! Comme vous l'avez voulu, Elgas. Qu'elle est efficace aussi, si précise dans l'analyse qu'elle fait de l'origine de ce mal des hommes. Une analyse juste ? Nous y reviendrons. Mais oui votre texte m'a touchée. Et m'a sommée de retourner urgemment à un Dieu et des mœurs que j'avais soit mal compris. Ou pour lequel je n'étais pas encore prête. Je penche pour la deuxième option.
Je vous ai suivi alors, dans les dédales de votre livre : surprenant votre effroi en pénétrant avec vous à la lisière de vos souvenirs d’enfants, dans les aubes de Coubanao d’où vous revenaient vos amies transformées, mais si stoïques dans leur infortune, vous regardant embrasser les vôtres en vous demandant comment étreindre, écoutant Laye se faire le héraut du temps perdu, vous relatant les départs de ceux que la vie exila, les regretter, se tenir face au grand Halgas et le contraindre à s’asseoir à table pour lui dire ce que vous n’avez pu qu’imaginer des quatre dernières années de sa vie, puis lui tenir la main afin de l’accompagner à sa dernière demeure, surprendre la blessure de la mère qui ne souhaitait que le salut de son fils perdu, ne pas me retenir de rire face à la douloureuse concession de la prière du jour de fête (qui est si bien relatée dans de Purs hommes), me faire vent pour vous suivre raccompagner les talibés, ou dans la chambre de Ndèye, et celles des Sénégalaises, les trottoirs de Dakar, le lit d’hôpital de Jean, etc.
C’est que tout est passé au peigne fin, nulle place où la raison ne passe et repasse car vous l’avouez : « De tous les sentiments, un seul ne m’a jamais habité: l’indifférence » p.43 ou « la magie de la rencontre tombe un peu et s’écrase, vaincue par l’évidence d’une urgence sociale. C’est celle que j’ai toujours voulu raconter ».
Et vous la racontez non à la manière de Balzac, avec l’ambition d'un historien des mœurs, mais d’un sociologue des mœurs qui se met en devoir de peindre les scènes de la vie privée. En commençant par la vôtre. En ne vous excluant pas de ces fresques car c’est vous qui nous prenez la main et nous forcez à regarder le miroir pour nous voir tels que nous sommes, et vous aussi Elgas, vous n’avez fait que cela, vous regarder en nous narrant. Mais partagez-vous tout avec nous ? J’y reviendrai. Que je vous ai trouvé courageux. De ne pas chercher à être vraisemblable, mais n’avoir pour unique ambition que de « faire vrai », comme lui même quand cela pouvait parfois passer pour « n’être pas vraisemblable » comme disait Boileau aux yeux de ce qui refusent de concéder autant d’emprise à la religion et à la tradition sur notre quotidien. Ce qui encore une fois n’est pas sans me rappeler l’auteur du Père Goriot s’écriant : « J’écris à la lueur de deux Vérités éternelles : la Religion, la Monarchie, deux nécessités que les événements contemporains proclament, et vers lesquelles tout écrivain de bon sens doit essayer de ramener notre pays. »
Je pense que vous avez produit un ouvrage efficace. Mais c’est un plaisir de déguster vos mots, et l’on s’y donne à cœur joie, pour soudainement manquer de s’étouffer, réaliser qu’il est difficile de les digérer, ces mots (je réprime à peine l’exclamation Mon Dieu ! pour ne pas vous exaspérer). Qu’il faut du temps pour vous lire. Et vous entendre. Qu’il est difficile de ne pas se voir à chaque page, de ne pas se projeter, se repenser dans notre résignation face aux choses qui sont parce qu’il devrait en être ainsi. Vos fresques sont sans complaisance, et forcent à l’introspection. C’est un peu le ndëp collectif qu’il nous fallait, si tant est qu’on est honnête avec soi-même. Vous l’avez compris Elgas, à la manière de l’auteur de La comédie humaine : « l’auteur qui ne sait pas se résoudre à essuyer le feu de la critique ne doit pas plus se mettre à écrire qu’un voyageur ne doit se mettre en route en comptant sur un ciel toujours serein. »
Pour ma part, je pense qu’il y a deux ans, je n’étais pas prête à vous lire. Après sa relecture, je pense qu’un Dieu et des mœurs était trop proche de moi, de mon retour et de la cohabitation d’avec les miens, de mes conversations d’avec ma mère qui me trouvait « changée » par l’Europe, mon rapport à la religion moi qui gardais la maison chaque année lors des festivités religieuses, mes compromis sans compromission, l’AVC de mon père, les destins des ami-e-s du quartier, ah Laye, on a chacun son Laye, et ces amis qui écoutent du rap et du reggae mais qui pensent que le changement sera évolutionnaire et pas révolutionnaire.
Ah la mauvaise foi alors, elle nous enterrera tous !
Je vous en suis reconnaissante d’avoir écrit sans doute mieux que quiconque n’aurait pu le faire cet ouvrage. Vous m’avez répondu ainsi lorsque je vous ai fait part de quelques réactions au Journal de Ndèye Kane D. :
« L'idée d'une chronique de 5000 signes, c'est de contourner le propos aride et académique et choisir une perspective. J'ai fait un livre de 300 pages pour parler de la domination masculine et du droit des femmes principalement. Je parle aussi essentiellement de la société et de sa culpabilité historique. J'essaie d'en comprendre les fondements. Donc, je ne décharge pas les mâles. Ici, je donne sciemment la parole à Ndèye Kane D. pour débusquer ce qu'un regard masculin ne pourrait dire ou avouer. Et en utilisant cette phrase, sur l'éducation par les mamans, je pointe la relation charnelle, privilégiée, que les garçons entretiennent avec leurs mères à qui ils vouent sinon un culte, un amour fort. Voir ces mêmes mâles, potentiels violeurs ou bourreaux, posent la délicatesse de la question. C'étaient le sens de cette phrase qui dit que les bourreaux d'un instant, peuvent être les amants de celui d'après. Mais écrire et tu dois sans doute le savoir, s'arrête quand on veut satisfaire un lectorat. Il faut aimer le débat, les nuances, les sensibilités, les avis divergents sans renier sans conviction. Merci d'une certaine manière de le permettre. »
Mais encore :
« Oui on ne peut opposer les deux. Mais l'éducation (yarr) même assurée par les parents, laisse une belle place et prérogative à la mère dans les représentations. Mon idée c'est surtout l'amour des mères pour les fils, surtout ça ! Y a pas de cloisons définitives. »
Cependant, j’ai trouvé votre démarche qui avait pour ambition de « contourner le propos aride et académique » porte encore le sceau d’une démarche toujours académique, parfois déductive, parfois englobante même. Même si vous reconnaissez, « Y a t-il de l’excès sur cette peinture ? Probablement. Les exceptions, réelles et nombreuses. Le grossissement du trait n’est qu’une métaphore du drame réel. » p.116
L’histoire de Ziguinchor, vous la racontez admirablement avec cette approche qui place à son centre le temps long de l’histoire, Mauvaise foi qui vous consacre tour à tour en journaliste, historien autant que sociologue des mœurs, Benoît ? vous le peignez tel qu’il est sans le juger – déformation de sociologue aux penchants positivistes ? La conversation avec votre mère, le rapport avec le père, la lettre d’amour entre les parents, tout cela montre la préoccupation de la fidélité, jusqu’à puiser dans les archives pour mieux rendre ce travail de mémoire. Ousmane Sembène avec sa caméra. Ce n’est pas sans rappeler l’intransigeance du scientifique, et l’unité de l’homme à ses choix (Wolton sur Delors). De même face aux choix thématiques : le femme et l’enfant au centre de l’œuvre. Choix assumé. Tout comme celui de Sembène qui prédisait que « l’Afrique ne se développerait pas sans la participation concrète de la femme. La conception que nos pères avaient de la femme doit être enterrée une fois pour toutes. La femme, c'est l’élément le plus solide s’une communauté, d’une société » . Mais alors quelle place pour la réflexivité (même non-scientifique ) : j’en ai perçu quelques balbutiements, surtout à la fin des tableaux de votre séjour (256-259) : « mon réflexe est de peindre, simplement, les causes de ces drames. Le médium doit être le canal de la critique. Il se suffit à lui-même ».
Non monsieur, en peignant les causes de ces drames, et parce que vous tenez le pinceau tout en étant aussi dans cette peinture que vous faites, vous devenez tour à tour sujet et objet : vous ne pouvez peindre simplement. Vous avez l’obligation de vous dire aussi, dire votre part de subjectivité et comme cela vous a poussé à choisir une posture ou une perspective plutôt qu‘une autre, donc à en exclure d’autres – assumer ces im-postures. Cela est implicite dans le texte même si vous le reconnaissez dans votre mot : « Mais écrire et tu dois sans doute le savoir, s'arrête quand on veut satisfaire un lectorat. Il faut aimer le débat, les nuances, les sensibilités, les avis divergents sans renier ses conviction. »
A certains endroits ou sur certains sujets, il aurait fallu plus de strates, de nuances, moins de simplifications pour rendre la complexité des réalités et des situations : à propos du lévirat, du sexe des femmes, des hommes qui ne savent pas…j’ai trouvé souvent que vous donnez plus de poids aux structures (quelque peu déterministes) qu’à l’agence qui se trouvait parfois sous votre nez, Jean ? Laye ? Ndèye Kane ? Des exceptions statistiques, des anomalies sociologiques ? J’aurai aimé plus d’agence avec « la sexualité des sénégalaises peut se résumer à une peur de faire l’amour (…)» ou encore « ces hommes qui pleurent, mais qui ne savent pas » infantilisés qu’ils sont. Blanchis, ces pauvres innocents face aux mères coupables.
Puisqu’il faut choisir une perspective, soit !
Nous continuons le débat alors que vous posez votre plume. Vous avez fait votre part. Conclure donc en se demandant non seulement par provocation si quelque part se demander si toute œuvre non-romanesque est condamnée à l’imperfection ?
Merci d’avoir écrit ce livre utile avec les questions difficiles qu’il soulève sans jamais vous soustraire de votre responsabilité initiale et qui nous pousse à nous regarder tels que nous sommes.
Elle demande au président de la République, garant de la paix et de la sécurité, de surseoir pour le moment au vote du projet de loi sur le parrainage, objet de discorde et de mésentente, pour un véritable consensus - LE COMMUNIQUÉ DE LA PLATEFORME
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de La Plateforme de Veille des Femmes pour la Paix et la Sécurité – ËTU JAMM ce 18 avril, relatif à la tension ambiante dans au sein de la classe politique, à cause du projet de loi sur le parrainage.
"La Plateforme de veille des Femmes pour la Paix et la Sécurité condamne vivement la
recrudescence des violences et appelle à la sérénité !
La Plateforme de Veille des Femmes pour la Paix et la Sécurité, notamment pour des
élections apaisées au Sénégal est très préoccupée par la situation actuelle que traverse notre
pays.
Elle déplore ce climat délétère soutenu par des déclarations incendiaires allant dans le sens
d’encourager une violence inéluctable installant la peur et l’insécurité un peu partout
particulièrement chez les femmes et les enfants. C’est une menace à la paix qui laisse présager
une période électorale extrêmement difficile.
La plateforme lance un appel au dialogue et à la concertation à l’ensemble des acteurs
politiques en particulier aux populations en général.
La Plateforme demande à Mr le Président de la République, garant de la paix et de la sécurité,
de surseoir pour le moment au vote du projet de loi sur le parrainage, objet de discorde et de
mésentente à l’heure actuelle, en attendant l’établissement d’un dialogue fécond pour un
véritable consensus autour de cette loi..
La plateforme en appelle au sens de la responsabilité et à la citoyenneté de tous les acteurs
pour la sauvegarde de notre démocratie et la préservation de notre pays contre toute forme
d’instabilité."
KINÉ LAM À FOND DERRIÈRE MACKY
La chanteuse va lancer un mouvement pour la réélection du chef de l'Etat
La chanteuse Kiné Lam a décidé de lancer son propre mouvement pour soutenir la candidature de Macky Sall.
Son mouvement “Liguey Sénégal am ndam” pour la réélection de Macky sera ainsi lancé le samedi 21 avril sur l’esplanade du Stade Léopold Sédar Senghor de Dakar.
La chanteuse explique qu’elle ne s’est pas réveillée un bon jour pour lancer son mouvement. “Ce mouvement se prépare depuis deux ans. Nous avons sillonné tous les coins avant de nous lancer. Nous allons réélire le Président Macky Sall au premier tour inchallah”, dit-elle.
UN POIL À GRATTER POUR LES TABOUS
Féministe sénégalaise, passionnée de littérature, Ndèye Fatou Kane est allée à bonne école, en tant que petite-fille de Cheikh Hamidou Kane - Elle vient de lancer son second ouvrage chez l’Harmattan : "Vous avez dit féministe ?"
Ndèye Fatou Kane est une féministe sénégalaise, passionnée de littérature depuis son plus jeune âge. Il faut dire qu’en tant que petite-fille de l’écrivain Cheikh Hamidou Kane, elle est allée à bonne école. Elle a ainsi commencé par se faire connaître après ses études en France en rédigeant des chroniques dans son blog et divers webzines. En parallèle, elle a décidé de s’engager pour la cause des femmes et dans le sillage de « Balance ton porc », elle a lancé la campagne « balance ton saï-saï » (« pervers » ou « coureur de jupons » en wolof) qui fera d’elle une personnalité contestée dans son pays. Elle vient de lancer son second ouvrage chez l’Harmattan : Vous avez dit féministe ?
Sa vision du féminisme
Derrière ce terme souvent utilisé en réaction à un traitement condamnable de la condition de la femme, se cachent des luttes sociales, des questionnements des sociétés entières. Si les définitions et les approches sont diverses, une chose est certaine pour Ndèye Fatou Kane : la femme et son rapport au monde sont l’épicentre de la réflexion que chacun doit mener dans le cadre du féminisme. Elle s’y attèle dans ce nouvel ouvrage.
Jugeant que le terme féminisme est parfois entouré d’une forte connotation péjorative de nos jours, l’auteure se questionne : « Comment en est-on arrivés là ? ». En remontant le cours de l’histoire, elle constate que des femmes se sont battues de par le monde pour que les droits de leurs congénères soient reconnus. C’est aujourd’hui son tour !
Dans la lignée de grandes féministes
Dans ce livre, elle observe que lesdits combats ont été quelque peu dénaturés et qu’être féministe aujourd’hui, équivaut à être une femme acariâtre. Ce qui s’éloigne de l’essence même du féminisme à ses yeux. Elle s’appuie sur quatre grands noms du féminisme pour appuyer ses propos : Simone de Beauvoir, Chimamanda Ngozi Adichie, Awa Thiam, Mariama Bâ.
Vous avez dit féministe ? puise donc son inspiration dans les écrits de ces quatre femmes de lettres, en analysant les tenants et les aboutissants de leurs combats. De la France, en passant par le Nigeria pour arriver au Sénégal, la cause féministe a évolué. Tout en reconnaissant ne pas avoir fait le tour de la question féministe à travers ses chapitres, Ndèye Fatou Kane veut humblement être une contributrice à cette cause et montrer que le féminisme doit se redéployer.
GUERETI BADJI, ARTISTE MILITANTE DE LA PAIX EN CASAMANCE
Elle a décidé de consacrer sa vie pour que sa patrie retrouve le bonheur - Avec sa voix comme bâton de pèlerin, elle parcourt le Sud pour sensibiliser les populations sur la possibilité d’une vie meilleure - ENTRETIEN
Elle a décidé de consacrer sa vie pour que sa patrie (la Casamance) retrouve le bonheur. Avec sa voix comme bâton de pèlerin, elle parcourt le Sud pour sensibiliser les populations sur la possibilité d’une vie meilleure. Dans cet entretien, elle nous parle de la richesse culturelle de chez elle, de la « nuit du bougarabou » qui se prépare, etc.
Vous êtes une militante de la paix. Qu’est-ce que cela implique pour l’artiste que vous êtes ?
Beaucoup de choses, car le processus est souvent long et demande beaucoup d’actions. J’utilise mon art pour sensibiliser les gens sur la paix en Casamance. Je parcoure tous les coins de la Casamance pour parler aux gens y compris les membres du MFDC dans leurs bases. Je rencontre de jeunes filles et des femmes pour les motiver à s’investir dans le travail pour réussir. Je fais des plateaux pour dire au monde que ma Casamance peut connaître mieux et avoir mieux, car nous avons une richesse culturelle et économique énorme à valoriser.
Vous êtes une sorte d’Aline Sitoé Diatta moderne ?
Je suis déjà une grande fan de cette reine mythique. Pour moi c’est juste continuer son combat pour que ce qu’elle voulait pour la Casamance se réalise. D’ailleurs j’ai eu l’honneur de passer quelques jours avec les membres de la famille royale d’Aline Sitoé et j’ai beaucoup appris au contact de ce gens. J’ai même découvert que la reine était aussi une mélomane et que beaucoup de chansons de Kabrousse viennent d’elle. Nous avons donc des choses en commun elle et moi.
Aujourd’hui, vous préparez la « nuit du bougarabou », une continuité de votre combat ?
Oui, cette nuit est dédié à la promotion de la culture casamançaise, à la reconnaissance des îcones culturelles de la Casamance (l’illustre maître dans l’art du « Bougarabou » Feu Bakary « olé » Diédhiou), à la promotion des jeunes talents de chez nous. C’est aussi l’occasion pour tous les ressortissants du sud de se retrouver pour communier et présenter leur patrimoine à tous ceux qui sont sensibles à la culture casamançaise.
Qu’attendez-vous d’un tel évènement ?
Il y a tellement de choses à faire en Casamance que je ne pourrai pas citer tout ce que nous espérons réaliser au sortir de cette manifestation. Mais retenez que notre souhait est de réunir assez de fond pour accompagner la dynamique de réinstallation des populations des villages impactés par la crise, notamment les villages frontaliers, par un soutien dans l’acquisition de toitures pour couvrir les maisons qu’ils parviennent à construire avec de la terre.
Nous espérons aussi pouvoir organiser une tournée de sensibilisation sur les mutilations génitales. Initier les populations de la Casamance à des activités de développement durable par la capacitation entrepreneuriale de groupements féminins communautaires ciblés. Voilà entre autres les grands projets que nous avons pour nos frères et sœurs de la Casamance.
Vous avez parlé tantôt de la richesse culturelle de la Casamance.
Oui nous sommes immensément riche de ce côté-là. Si on s’arrête à la musique par exemple, je vous apprendrai que la Casamance n’a pas une musique, mais des musiques. Plus d’une vingtaine car chaque cérémonie à une musique propre, chaque ethnie compte plusieurs musiques identitaires. Nous sommes donc riches d’une vingtaine de styles musicaux, et notre rôle est de les faire connaître au monde.
Qu’est qui empêche les rythmes de Casamance de sortir du sud ?
Le manque de plateformes adéquates pour faire de la musique surtout. Nous avons beaucoup de talents, mais pas d’infrastructures pour faire de la musique ou pour la faire connaitre à l’extérieur. Il nous faudrait des studios, des maisons de productions, des promoteurs culturels, de la visibilité médiatique, etc.
Quels sont vos projets musicaux ?
Je suis en train de préparer mon prochain album dans lequel il sera beaucoup question de fléaux comme l’excision, la déforestation, les problèmes fonciers, entre autres. En attendant, je continue mes tournées pour aller au contact des populations.
ÉGALITÉ HOMME-FEMME
Vers un task force oun patronnat des femmes du monde rural - COMMUNIQUÉ
Le Gouvernement du Sénégal, l’Organisation internationale pour la Francophonie (OIF), le Réseau Francophonie pour l’égalité Femme – Homme (RF-EFH), l’Institut Francophone pour l’Education et la Formation (IFEF), le Bureau du Québec au Sénégal ont organisé un panel sur le droit à l'état civil des enfants, et les droits des femmes et des jeunes filles, en milieu rural.
Profitant de la visite de Madame Julie MIVILLE-DECHENE, Emissaire aux Droits et libertés de la personne, le RF-EFH, le Bureau du Québec, l’IFEF les membres du gouvernement intéressés, ainsi que la Société Civile, ont échangé sur les questions de nationalité, d’Etat Civil des enfants dans l’espace francophone, et des Droits des Femmes en milieu rural.
Cette rencontre entrait dans le cadre des conclusions issues de la 62e Session de la CSW, de l’Appel de Bucarest de l’OIF les enjeux relatifs aux Droits des Femmes rurales (accès à la terre et aux moyens de production), à leur autonomisation à l’atteinte d’une égalité effective entre les Femmes et les hommes, dans les pays africains, et surtout dans les pays francophones, ont été abordés, suivi d’un partage d’expériences avec des femmes actrices de développement, entrepreneures, chefs de projets et parties prenantes dans la lutte pour l’égalité femme-homme.
A l’issue du panel, les participants ont, entre autres, recommandé aux Etats membres de l’OIF en particulier le Sénégal, à la Société civile d’installer une Task Force ou un Patronnat des femmes du monde rural, de renforcer les partenariats entre le Sénégal et le Québec et l’OIF pour la résolution des problèmes spécifiques, identifiés lors des derniers évènements mondiaux .
PAR LA CHRONIQUEUSE DE SENEPLUS, AMINATA DIA
PRENDRE LE LARGE
EXCLUSIF SENEPLUS - LA LETTRE D'AMINATA - Pourquoi toujours chercher un coupable? Pourquoi simplifier à outrance des réalités et dynamiques bien plus complexes? Pourquoi?
Voyager élève l'âme, grandit l'esprit et éveille le cœur à l'amour, au beau, à la vie tout simplement dans ce qu'elle a de plus divers et de plus unique. Les choses ne sont jamais noires ou blanches et en voyageant, on le ressent, on le vit et on le comprend avec force et intensité.
Partout, il y a des gens bons et des gens moins bons suivant les situations que nous vivons et suivant les standards d'où nous pensons le bien et le mal. Partout, il y a de beaux endroits et de moins beaux, il y a des gens riches et des moins nantis, des gens qui s'aiment et d'autres qui se font la guerre.
Partout, la nature est belle. Partout le ciel, l'air, la terre et la mer sont les mêmes. Partout, les couleurs abondent dans les rues et les hommes se croisent et se recroisent à des détours et ruelles de rues.
Nous sommes les mêmes. Nous avons tous en nous le meilleur et le pire. Et le meilleur et le pire en nous se révèlent suivant les personnes ou les situations. Si nous avons le pouvoir de réveiller le pire en quelqu'un, cela veut dire que nous avons également le pouvoir de révéler le meilleur en chaque homme.
Et partout où j'ai été, j'ai vu des hommes qui dédient leur vie à révéler ce meilleur en chaque homme et d'autres qui ne manquent pas une occasion d'écraser et de réduire au stade de bassesse le plus absolu ceux qui les entourent.
Alors, à votre avis, qu'est ce qui nous différencie tant les uns des autres ? Comment deux personnes, qui lisent le même livre ou vivent la même expérience ou rencontre la même personne ou grandisse à l'ombre du même arbre ou au soleil du même ciel, peuvent se retrouver à deux extrêmes différents et à l'exact opposé l'un de l'autre ?
Chaque endroit que nous avons visité où serons amené à visiter est le reflet des hommes que nous sommes ou que nous cherchons à être. Alors, pourquoi toujours chercher un coupable ? Pourquoi simplifier à outrance des réalités et dynamiques bien plus complexes ? Pourquoi ?
DES FEMMES LEADERS PLAIDENT LA LEVEE DES «BARRIERES»
L’accès aux financements demeure une problématique pour les femmes entrepreneures africaines - Le sommet de Dakar, tenu hier à Toubab Dialaw à l’initiative de Women in africa, a été une tribune d’échanges
Les femmes africaines leaders venues de 15 pays ont pris part, hier à Toubab Dialaw, au sommet de l’organisation Women in africa sur l’entrepreneuriat féminin. Elles ont pu partager entre elles les succès des unes et les échecs des autres. La question qui revient tout le temps est la problématique de l’accès des femmes aux financements.
L’accès aux financements demeure une problématique pour les femmes entrepreneures africaines. Le sommet de Dakar, tenu hier à Toubab Dialaw à l’initiative de Women in africa, a été une tribune d’échanges entre les leaders féminins. Venues de 15 pays, ces femmes ont pu bénéficier de conseils tels que les opportunités liées à l’entrepreneuriat digital. Ce qu’on appelle encore le e-commerce qui permet d’écouler les produits à travers le net. Et pour une meilleure connaissance des produits, de leur gestion, du management et de l’environnement, les panélistes dont Fatou Sow Sarr ont exhorté leurs sœurs à miser sur l’éducation, la formation. Mais aussi, une orientation des politiques publiques a été suggérée. Un plaidoyer sur la transformation des produits et l’agrobusiness a été également porté à l’intention des participantes.
Par ailleurs, des intervenants ont évoqué les obstacles qui freinent le développement de l’entrepreneuriat féminin. La présidente de l’Union des femmes chefs d’entreprise du Sénégal déclare : «Nous estimons que l’entrepreneuriat féminin est très mal compris surtout au niveau institutionnel. Parce que jusqu’à présent, le simple fait d’ailleurs de nous loger dans le ministère de la Famille montre l’incompréhension de ce secteur d’activité. Nous ne faisons pas de la lutte contre la pauvreté. Nous sommes des créatrices de richesse.» Mme Nicole Gackou a également soulevé d’autres contraintes. «Nous n’avons pas de banque de développement.
Nous n’avons pas de fonds publics d’investissement», déplore-t-elle. L’entrepreneure a ainsi soumis quelques propositions pour faciliter l’accès des femmes aux financements. «Il faut coupler deux choses : les services non financiers et les services financiers (…) Donc il y a aujourd’hui, nécessité de mettre un link entre les deux qui va permettre à l’activité de la femme chef d’entreprise d’être organisée et d’accéder aux financements, parce qu’ayant une claire vision de ce qu’elle veut», propose-t-elle. Et d’ajouter : «Les dernières statistiques ont montré que sur plus de 450 mille entreprises au Sénégal, il n’y a que 12 mille qui sont dans le secteur formel. Pour l’économie dite informelle, 70% des actifs appartiennent aux femmes. Donc c’est dire l’importance des femmes au cœur de cette économie informelle.»
Le tatouage artificiel s'est généralisé au fil des années, au point de devenir un véritable atour esthétique pour les femmes sénégalaises.
Voir vidéo.
Par Sokhna Kiné Diouf
MACKY, LA GRANDE DIVERSION !
Macky Sall s’en fout du parrainage, il vous occupe Messieurs de l’opposition! Pendant ce temps, il a mobilisé toutes ses équipes sur le terrain pour inscrire ses militants
Les Sénégalais sont vraiment naïfs et nos partis politiques pas à la hauteur !
Depuis quelques semaines, tout le monde, et même cette opposition naïve ne fait qu’occuper son temps sur ce parrainage, mode de diversion trouvé par Macky Sall pour les empêcher de mobiliser leurs troupes avant la fin des inscriptions sur les listes électorales !
Par ailleurs, le véritable objectif de cette stratégie de Macky ce sera de donner l'impression sous peu de faire des concessions en retirant la partie sur le parrainage mais en maintenant la modification de l'artcle L57 du code électoral pour rendre Khalifa Sall et Karim Wade inéligible. C'est cela l'objectif de la manoeuvre. Le parrainage c'est tout simplement de l'enfumage et tout le monde semble tomber dans le panneau.
Macky Sall s’en fout du parrainage, il vous occupe Messieurs de l’opposition! Pendant ce temps, il a mobilisé toutes ses équipes sur le terrain pour inscrire ses militants ! Il retirera le projet de loi sur les parrainages une fois que les listes seront closes et qu’il aura fait le plein ! Une élection se gagne en amont et il vous aura diverti, il aura encore une fois battu amont cette opposition nulle !