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KARELLE VIGNON-VULLIERME, PASSION CUISINE
L’âme du célèbre blog culinaire « les gourmandises de Karelle » c’est elle - Née et grandie en France, elle vit au Sénégal depuis six ans où l'amour de sa vie et celle de la cuisine l'a conduite - ENTRETIEN
Le Petit Journal |
Irène Idrisse |
Publication 03/06/2018
L’âme du célèbre blog culinaire « les gourmandises de Karelle » c’est elle : Karelle Vignon-Vullierme, espiègle épicurienne née et grandie en France, pays gastronomique par excellence. Pourtant, loin du déterminisme de la naissance, c’est l’amour qui lui a fait embrasser la cuisine. L’amour qui l’a amenée au Sénégal. Dans ce monde de froids calculs et d’isolationnisme, son cœur, candeur, spontanéité et générosité font d’elle une personne rare. Entretien avec une jeune femme irradiée par l’amour de la vie, une jeune femme qui affirme avec assurance que « Bien manger rend heureux ! ». Nous la croyons.
Karelle Vignon-Vullierme : Je suis Mme Karelle Vignon-Vullierme, 31 ans, journaliste de formation, blogueuse et créatrice de contenu culinaire.
Depuis combien de temps vivez-vous au Sénégal ?
Depuis le mois d’août 2012, le Sénégal m’a ouvert ses bras ! Nous vivons à Dakar, la capitale, avec mon mari.
Vous êtes connue pour votre blog qui traite de cuisine. Comment en êtes-vous venue à cette activité ?
La création de ce blog de cuisine est une vraie surprise et s’est faite sur un coup de tête. Lorsque je préparais mes plats, je les prenais en photos et les postais sur les réseaux sociaux. Beaucoup de mes amis me demandaient les recettes donc je leur envoyais par mail. Plus le temps passait, plus je recevais des demandes. Je me suis dis que le plus simple serait de créer une plateforme sur Internet accessible partout et par tous. Internet n’a pas de limite et mes contacts au Bénin ou en France, pouvaient avoir accès au même contenu que mes contacts au Canada ou ailleurs. En décembre 2013 j’ai acheté le nom de domaine lesgourmandisesdekarelle et c’est en janvier 2014 que l’aventure LGDK a commencé. Depuis lors, Les Gourmandises de Karelle c’est au moins une nouvelle recette publiée chaque semaine sur le blog et les réseaux sociaux.
Êtes-vous, vous-même, une gourmande ?
Je suis la plus grande gourmande que vous pouvez rencontrer ! Pour être honnête, je n’ai jamais appris à faire à manger mais j’ai toujours aimé manger. C’est avec le temps que j’ai appris à cuisiner pour les autres et pour moi-même.
Petite, avec des dinettes etc, aimiez vous faire semblant de cuisiner ?
Pas du tout. J’ai toujours été hyperactive et tout ce que je voulais à l’époque, c’était sortir pour jouer avec mes amies !
C’est donc l’amour qui vous a poussée vers la cuisine ?
Lorsque j’ai rencontré mon mari, je ne savais préparer que quelques plats (et on peut les compter sur les doigts d’une main !) Mon mari étant un grand gourmand et fils d’une excellente cuisinière, j’avais un défi à relever. Jour après jour, grâce à Internet, j’ai appris à réaliser des recettes pour lui et me faisait plaisir. En y réfléchissant, c’est l’amour de mon mari qui a révélé ma passion pour la cuisine.
Considérez-vous le fait de faire la cuisine pour soi-même et autrui comme un don de soi en somme ? Cela nécessite donc un état d’esprit, une certaine générosité ? En un mot, avoir du cœur ?
Cuisiner c’est partager. C’est s’ouvrir. Cuisiner c’est surtout aimer. Paul Gauguin disait : « Cuisiner suppose une tête légère, un esprit généreux et un cœur large. » Je partage totalement ces dires !
Faire la cuisine découle donc d’un désir de partage ?
Faire la cuisine découle effectivement d’un désir de partage. De même qu’immortaliser les recettes en photos et en vidéos en les publiant sur un blog afin qu’elles soient utilisées par des internautes eux-mêmes gourmands.
On associe souvent gourmandise avec appétence pour la vie, êtes vous de cet avis ?
Parfaitement. J’essaie de vivre chaque moment de ma vie avec le plus d’intensité et de pensées positives possible. Mon entourage pourra vous le confirmer, je mords la vie à pleines dents !
La cuisine peut-elle être considérée comme une thérapie à même de raviver le goût de vivre chez les personnes dépressives par exemple ?
La cuisine à deux faces. Je pense que la personnalité joue un rôle très important dans ce domaine. Etre minutieux, rigoureux et attentif sont, d’après moi, des qualités à avoir. Je ne suis pas experte dans ce domaine mais je pense effectivement qu’atteindre un but, réaliser une recette du début à la fin avec minutie, peut être considéré comme une thérapie et raviver le goût de vivre chez les personnes dépressives. Bien manger rend heureux !
Comment se passe l’une de vos journées types ?
Mes journées se ressemblent rarement pour ne pas dire jamais. Elles sont rythmées par la création de contenu culinaire en photos ou en vidéos, la rédaction d’articles de blog, la découverte de nouveaux restaurants, produits, services ou marques, la réalisation de recettes et d’astuces de cuisine par sms. Je réponds également aux mails envoyés et je vais à mes différents rendez-vous. En tant qu’entrepreneure, j’aimerais parfois que mes journées durent plus que 24h !
À ce rythme là, la cuisine demeure-t-elle encore un plaisir ou s’est elle muée en corvée ?
Il est vrai que je dois répondre aux commandes de mes clients mais à ce jour, c’est toujours un plaisir de réaliser et réussir une recette.
Justement, pour vos recettes, avez-vous des produits fétiches introuvables au Sénégal ? Si oui, quels sont-ils ? Les rapportez vous de l’étranger ?
Je fais mon maximum pour que mes recettes soient réalisables par un grand nombre de personnes. En ce sens, j’évite d’utiliser des ingrédients qui sont inaccessibles ou trop chers. A l’exception de certains ingrédients, j’utilise des produits locaux et issus d’une agriculture locale.
Comme je vous l’ai dit, je suis une grande fan de pâtisserie et j’ADORE les desserts de type cheesecake, tiramisu. Pour éviter de me ruiner à Dakar, lorsque je voyage, je fais mes stocks de Cream Cheese et de mascarpone !
Ouvrir un restaurant ?
J’y pense tous les jours mais ce n’est pas mon objectif à court et moyen terme. Lorsque nous aurons atteint notre objectif, nous pourrons y songer plus sérieusement.
Un service traiteur ?
Nous avons cette demande au quotidien, tout comme la réalisation d’ateliers culinaires, mais la logistique demandée est très importante. Aujourd’hui, nous voulons nous imposer dans le domaine du digital avant de passer à un autre secteur.
En tant que gastronome, que pensez vous du fameux thiebou diene : le riz au poisson à la sénégalaise ?
Le thiebou diene est le plat national sénégalais. C’est le repas par excellence et il est plus que complet. Des protéines, des légumes, des féculents etc. Préparé comme dans les années 80, il est excellent mais malheureusement aujourd’hui, cette recette est de plus en plus noyée dans l’huile et dans les bouillons culinaires.
Quels changements y apporteriez-vous ?
Je n’ai pas la prétention de modifier ce plat car il est déjà pensé pour apporter toutes les valeurs nutritives à son consommateur. Je demanderais simplement à quelques cuisinières de lever la main sur l’huile, le sel et le cube d’assaisonnement.
Comment envisagez vous le futur de votre blog ?
Le blog occupe déjà une place à laquelle je n’avais même pas pensé ! J’ai été élue blog de l’année au Sénégal, blogueuse de l’année au Sénégal et Influenceur food d’Afrique francophone alors qu’il y a encore 5 ans, je ne savais pas préparer un repas. Seul le travail et la motivation payent et je souhaite que demain, le blog « Les Gourmandises de Karelle » soit le blog de référence en Afrique francophone.
Enfin, pour vous, quelle serait la meilleure définition de l’acte de faire la cuisine ?
Le plus important dans la cuisine, c’est le partage. Partager des moments avec des personnes que l’on apprécie. Pour moi, les discussions autour d’un plat ont plus d’impact que les réunions dans un bureau !
LA PREMIÈRE DAME DU BALLON ROND
Nommée secrétaire générale de la FIFA en 2016, Fatma Samoura a fait de la promotion du football féminin l'un de ses fers de lance - Elle partage avec nous son expérience et ses ambitions
Elle est devenue la femme la plus puissante du monde du sport.
Nommée secrétaire générale de la FIFA en 2016, Fatma Samoura a fait de la promotion du football féminin l'un de ses fers de lance.
L'ancien agent humanitaire a trascendé de nombreuses barrières et difficultés, notamment des allégations de corruption.
Elle partage avec nous son expérience et ses ambitions.
Regardez l'entretien vidéo.
UN ROMAN SUR L’HISTOIRE DU PEUPLE SÉRÈRE
Intitulé le "Le silence du totem", ce roman de Fatoumata Ngom est " une réflexion sur l’art et le patrimoine" et trouve plus que jamais "un écho retentissant dans l’actualité"
Fatoumata Ngom, une étudiante sénégalaise à Sciences Po (France), a publié récemment son premier roman dans lequel l’héroïne Sitoé Iman Diouf entame une "longue et éprouvante" quête sur les traces d’un "mystérieux" explorateur-missionnaire français qui vécut à Khalambass, un village sérère de la région de Kaolack (centre).
Intitulé le "Le silence du totem", ce roman de 234 pages publié aux Editions L’Harmattan en avril dernier est "une plongée dans l’histoire du peuple sérère, une réflexion sur l’art et le patrimoine" et trouve plus que jamais "un écho retentissant dans l’actualité et pose des questions anthropologiques et culturelles fondamentales", note l’éditeur dans un communiqué parvenu à l’APS.
"Le silence du totem" raconte l’histoire de Sitoé Iman Diouf, une jeune anthropologue sénégalaise qui travaille au Musée du Quai Branly et à qui, le directeur des collections du musée avait demandé d’organiser une exposition un peu particulière, lit-on dans le texte.
"En préparant cette exposition, Sitoé va alors faire une découverte, dans les réserves du musée, qui va perturber son travail de commissaire, mais aussi la vie qu’elle menait avec Raphael, son mari et Assane-Maurice, son petit garçon", renseigne le communiqué.
Il fait remarquer que c’est ainsi que "commence alors une longue et éprouvante quête historique qui la mène sur les traces d’un mystérieux explorateur-missionnaire français qui vécut à Khalambass, un village sérère où il fut envoyé durant la période coloniale pour une mission d’évangélisation des habitants".
"Le silence du totem" est un roman qui "bouscule les codes par l’originalité de son intrigue, la richesse des lieux qu’on y traverse, et l’ouverture au monde’’, souligne l’éditeur.
Il ajoute que l’auteur, une étudiante en master en Politiques Publiques à Sciences Po Paris (France) depuis 2005 ‘’nous transporte dans des milieux et des époques insoupçonnés, du Quartier Latin à Paris et sa prestigieuse montagne Sainte-Geneviève aux réserves obscures du Musée du Quai Branly, en passant par les couloirs de l’UNESCO et Khalambass, un authentique village sérère du Sénégal d’où est originaire’’ sa famille paternelle.
L’auteur "nous transporte même en contrée égyptienne et fait rayonner la thèse de l’éminent savant Cheikh Anta Diop selon laquelle l’Egypte ancienne était noire".
Ce premier roman de Fatoumata Ngom "soulève des questions anthropologiques sur l’héritage culturel, et qui nourrit le débat autour de la restitution des œuvres d’art. En effet, les musées occidentaux sont remplis d’œuvres d’art africain et asiatique qui ont été spoliées durant la période coloniale et l’esclavage", fait-elle remarquer.
Fatoumata Ngom qui a obtenu en 2010 un diplôme d’ingénieure en informatique et mathématiques financières à Pari souligne dans son ouvrage l’urgence de rendre à l’Afrique les vestiges de son passé, mais surtout de remplir les musées africains et de rapatrier les œuvres qui aujourd’hui remplissent les musées occidentaux.
Fatoumata Ngom, mariée et mère de deux garçons, a eu l’idée de l’intrigue de son roman lors d’une visite au musée du Quai Branly, lit-on dans le communiqué qui ajoute que l’auteure "rêve d’avoir la plume et l’imagination surréalistes" de Gabriel Garcia Marquez qu’elle considère comme son ’’père spirituel’’.
PAR HAMIDOU ANNE
CONTRE L'HOMOPHOBIE AU SÉNÉGAL
Ici, on peut détourner les deniers publics, violer une femme et garder toute sa place dans l’espace public - Mais il suffit qu’un politique, journaliste ou intellectuel soit accusé d’homosexualité pour que soit signé son arrêt de mort sociale
Le Monde Afrique |
Hamidou Anne |
Publication 17/05/2018
Lauréat du Prix littérature-monde qui lui sera remis dimanche 20 mai au festival Etonnants Voyageurs, à Saint-Malo, l’écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, 28 ans, vient de publier son troisième roman, De purs hommes, aux éditions Philippe Rey et Jimsaan. Un livre particulièrement courageux puisqu’il traite de l’homosexualité au Sénégal et interpelle sur l’homophobie qui gangrène notre société.
De fait, au « pays de la teranga » (l’hospitalité, en wolof), il n’y a pas d’un côté des conservateurs homophobes et de l’autre des progressistes qui défendent la libre orientation sexuelle de tout homme. Même chez les intellectuels, artistes et militants de la démocratie existe une homophobie assumée. Certains n’hésitent pas à prôner le meurtre des gays, le prétexte pouvant être la religion ou une illusoire pureté nationale à conserver face aux assauts culturels de l’Occident qui voudrait « nous imposer ses règles ».
Ici, on peut détourner les deniers publics, violer une femme et garder toute sa place dans l’espace public. Mais il suffit qu’un politique, journaliste ou intellectuel soit accusé d’homosexualité pour que soit signé son arrêt de mort sociale. Dire de quelqu’un qu’il est homosexuel est pire qu’une insulte, c’est un appel au meurtre social. Feu le journaliste Tamsir Jupiter Ndiaye, dont l’homosexualité avait été révélée, n’avait jamais pu se relever du lynchage médiatique dont il fut victime. Sa mort sociale avait précédé de peu sa disparition physique.
Une chape de plomb
Mohamed Mbougar Sarr, en s’attaquant avec audace à un sujet difficile, met en exergue nos lâchetés. Car même l’intelligentsia qui a une vision progressiste sur la question refuse de l’aborder publiquement par crainte de représailles. Il y a une chape de plomb sur le sujet qui pousse les associations de défense des droits humains à le traiter timidement. On relègue même l’homosexualité au rang de maladie, car souvent elle est traitée sous l’angle de la lutte contre le sida…
Il nous faut être lucides et accepter d’ouvrir ce débat qui, comme d’autres, sera au cœur de nouvelles préoccupations dans l’espace public. Un pays démocratique, signataire des grands textes internationaux relatifs aux droits humains, siège de grandes organisations internationales et qui dispose d’une forte diaspora ne peut être imperméable aux débats qui agitent le monde. La démocratie et la stabilité que nous exhibons fièrement nous engagent et exigent de nous une lutte pour la dignité humaine.
Sur le traitement de la question LGBTQ (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et queers), il est urgent d’agir pour que des individus ne soient plus traqués, tabassés voire mis en prison, en raison de leur orientation sexuelle. Il est lâche de se cacher derrière l’islam pour refuser un travail sur nos mentalités. Nous sommes un pays laïque, certes peuplé de 99 % de croyants, qui a aboli la peine de mort, pratique qui existe pourtant dans la charia. Nous pouvons faire le même travail concernant notre position vis-à-vis de l’homosexualité.
Tolérance et respect
Je ne demande pas l’abrogation de la loi pénalisant ce que le Code pénal qualifie d’« acte contre-nature ». Car dans un contexte où les esprits assimilent l’homosexualité à une souillure et où le moindre soupçon (à tort ou à raison) d’une orientation sexuelle gay peut conduire à la mort, le recours à la loi serait inefficace. Ce serait même dangereux, car la loi se heurterait à des résistances sociales et confessionnelles qui pourraient provoquer une série de violences dans le pays.
Un travail en profondeur sur les consciences est nécessaire, surtout auprès de la jeune génération, pour inculquer la tolérance et le respect de la dignité humaine. Un gay ou une lesbienne n’est ni malade ni atteint mystiquement. Il ou elle n’est qu’un homme ou une femme qu’on pourrait aimer ou haïr, mais non au regard de son orientation sexuelle. Il ou elle pourrait être notre frère, notre sœur, notre voisin, notre ami avec qui on aime parler de football ou de tout autre chose. Lyncherait-on son frère ou son ami pour son orientation sexuelle ?
En continuant de nous taire par prudence, lâcheté ou, pire, indifférence, nous entérinons l’idée que toutes les vies ne se valent pas. Le livre de Mohamed Mbougar Sarr me donne l’occasion de m’exprimer sur un sujet que j’ai toujours publiquement évité, car socialement risqué pour moi et ma famille. Mais si l’auteur, du haut de ses 28 ans, a eu le courage de le porter, nous autres n’avons plus le choix, quel qu’en soit le prix à payer.
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LE MONDE AUJOURD'HUI DE CE JEUDI 17 MAI
Un regard nouveau sur l’actualité - Tour d'horizon d’une demi-heure qui vous met au rythme du monde panafricain
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À la Une de cette édition du 17 mai, le soulèvement étudiant au Sénégal, le référendum au Burundi et les menaces d'annulation du prochain sommet Corée du Nord-Etats-Unis.
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RENCONTRE AVEC LAEILA ADJOVI, LAURÉATE DU DAK'ART
Journaliste à l'origine, la Franco-béninoise s'est découverte une passion pour la photographie, au fil de ses pérégrinations sur le continent africain
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À la une de cette édition du 15 mai, le conflit israélo-palestinien, l'arrivée imminente du vaccin anti-Ebola en RDC, les manifestations politiques du FPI en Côte d'Ivoire.
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AÏSSA MAÏGA, L'ITINÉRAIRE D'UNE ACTRICE MILITANTE
Née à Dakar, d'un père malien et d'une mère sénégalo-gambienne, elle est une voix qui porte dans l'univers cinématographique français - Aujourd'hui, elle pousse un coup de gueule contre le racisme à travers, "Noir n'est pas mon métier"
Un Sénégal nouveau, c'est ce que souhaite l'avocate et politicienne Aïssata Tall Sall, qui sera candidate à l'élection présidentielle, en février 2019. Rencontre.
Il y a des gens qui rêvent et des gens qui tentent de réunir les conditions pour que leur rêve se réalise. Notre invitée cette semaine fait partie de la seconde catégorie. Avocate, députée, maire, ex-ministre et future candidate aux présidentielles sénégalaises, Aïssata Tall Sall veut un Sénégal nouveau.
Madame Tall Sall est née à Podor, la ville la plus septentrionale du pays, sur le fleuve Sénégal à un jet de pierre de la Mauritanie.
Très tôt son talent et son caractère sont remarqués. Elle veut devenir avocate… et le devient.
Elle crée un important bureau à Dakar. Toutes les causes peuvent l’intéresser. Du droit commercial à la défense de chefs d’État, de généraux ou de putschistes, elle évolue dans des prétoires sur tout le continent africain et jusqu’en Europe.
Son style et sa manière lui valent en Côte d’Ivoire où elle défend deux généraux accusés d’atteinte à la sécurité de l’État le surnom de « go de fer » ce qui veut dire femme de fer en français.
Me Tall Sall partage aujourd’hui ses journées entre son bureau du centre-ville de Dakar et la gestion à distance de la mairie de Podor. Elle consacre trois ou quatre heures chaque matin à régler ces « petites choses » si importantes pour la vie de ses concitoyens.
« Gérer une ville, c’est gérer une République sans argent », dit-elle. Aïssata Tall Sall me dit en faisant un clin d’œil qu’il devrait être obligatoire pour devenir président d’avoir d’abord été maire.
Rêver à la présidence
En 1998, le président, Abdou Diouf, l’avait désignée ministre de la Communication. Socialiste comme lui, elle a toujours eu une grande admiration pour l’ancien chef d’État. Elle reconnaît cependant que le Parti socialiste, s’il a assuré la stabilité des institutions du pays et introduit l’alternance politique, n’a pas réussi à donner un véritable élan économique au Sénégal.
C’est ce constat qui l’a amenée à prendre ses distances et à créer il y a tout juste un an le mouvement Osez l’avenir. Et comme elle croit que les femmes doivent prendre leur place sur l’échiquier politique national, elle sera candidate de cette toute jeune formation aux élections présidentielles de février 2019.
C’est dans son bureau de Dakar que j’ai rencontré Aïssata Tall Sall en mars dernier. L’avocate était souriante et détendue alors que je savais bien que notre entretien avait été coincé dans un horaire extrêmement chargé, entre affaires municipales et séance à l’Assemblée nationale toute proche (elle est toujours députée d'Osez l’avenir).
Très élégante – « j’aime bien faire des mélanges de vêtements occidentaux et sénégalais » –, Me Tall Sall s’est installée à mes côtés, prête à répondre à toutes mes questions.