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19 avril 2025
Femmes
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LES ROUAGES DU TATOUAGE
EXCLUSIF SENEPLUS - Découverte d'un métier qui bien que financièrement gratifiant, est caractérisé par les sautes d'humeur et autres caprices de la part des jeunes filles
Boubacar Badji et Sadikh Ndiaye |
Publication 21/08/2018
‘’Pour exercer ce métier il faut d’abord apprendre à supporter les humeurs et les différents caprices des jeunes filles. Il faut pouvoir leur résister’’, déclare Mansour Dieng, la vingtaine et spécialisé dans la pose de faux-cils et tout autre travail de mise en valeur de la beauté féminine. Selon lui, le travail fait vivre son homme, mais le quotidien n'est pas de tout repos avec le comportement parfois limite des filles. D'ailleurs, Mansour se verrait bien dans un autre métier, si l'opportunité se présente.
LE SÉNÉGAL BAT DES RECORDS DE VIOLENCE FAITES AUX FEMMES
Les photos de la jeune Ndeye Coumba Diop ensanglantée postées sur la toile sont venues rappeler le calvaire que vivent des milliers de Sénégalaises, dans le silence et l’anonymat - Point avec Pierre Sané, éditorialiste de SenePlus, et Mamadou Wane
Geopolitis |
Martin Mateso |
Publication 20/08/2018
Elle a à peine 18 ans et subit déjà les foudres de son mari violent. «L’affaire Ndeye Coumba Diop» a suscité une vague d’indignation au Sénégal fin juillet 2018. Les photos de la jeune femme ensanglantée postées sur les réseaux sociaux sont venues rappeler le calvaire que vivent des milliers de Sénégalaises, dans le silence et l’anonymat. Géopolis fait le point avec deux sociologues sénégalais.
C’est un déferlement d’atrocités au quotidien que décrit le sénégalais Pierre Sané, président d'Imagine Africa Institute et éditorialiste de Seneplus. Il dénonce le calvaire des femmes sénégalaises «battues, niées, tuées, violées, mutilées, harcelées…» par les hommes.
«Etouffées dans le carcan familial ou villageois»
Dans un appel adressé aux hommes de ce pays de l’Afrique de l’Ouest en janvier 2018, Pierre Sané, ancien secrétaire général d’Amnesty International, pointe de nombreuses agressions et brutalités subies par les femmes. Des violences qui, malheureusement, sont passées sous silence : «étouffées dans le carcan familial ou villageois».
C’est ce qui a failli arriver, fin juillet 2018, à Ndeye Coumba Diop. Une jeune Sénégalaise de 18 ans, violentée par son mari et chassée de la maison en pleine nuit, le corps en sang. La vidéo de son calvaire postée sur les réseaux sociaux a suscité une vive émotion au Sénégal.
Sous la pression de sa famille, la victime a été obligée de retirer la plainte déposée contre son mari pour coups et blessures. Une pratique courante qui n’a pas surpris le sociologue sénégalais Mamadou Wane.
«Il y a une tendance très lourde dans la société sénégalaise à faire des médiations et à privilégier des mécanismes de réconciliation et de gestion des conflits au sein des ménages. Il ne s’agit pas d’une volonté délibérée d’étouffer ces violences contre les femmes», explique-t-il à Géopolis.
«Une prison discrète faite d’inquiétude»
L’ancien activiste des droits de l’homme Pierre Sané tire la sonnette d’alarme. Beaucoup de Sénégalaises vivent dans «une prison discrète, voire invisible, faite de harcèlements, d’étouffements et d’inquiétude». C’est comme si cette violence quotidienne était sournoisement admise par notre culture, observe-t-il.
Un constat inquiétant dans une société globalement patriarcale dans laquelle l’homme dispose souvent de plusieurs épouses. La polygamie contribue-t-elle à banaliser les violences faites aux femmes au Sénégal ?
Le sociologue sénégalais Mamadou Moustapha Wone explique à Géopolis que la violence polygamique est beaucoup plus une violence entre femmes jalouses qui se battent entre-elles, qui se maraboutent pour avoir les faveurs de l’homme. Mais il reconnaît que cette pratique, parfaitement légale dans le pays, donne lieu parfois à des abus.
«Certains en abusent croyant qu’il s’agit d’un droit que la société et la religion leur a donné. Et ils pensent que les hommes peuvent épouser autant (de femmes) qu’ils veulent et qu’ils peuvent les répudier et les violenter à leur guise.»
«Le linge sale se lave en famille»
Mamadou Mustapha Wone observe qu’au Sénégal comme dans la plupart des sociétés africaines, les couples ne se forment pas sur des histoires d’amour. Il s’agit le plus souvent de mariages arrangés.
«Il faut se mettre à l’évidence que tout ce qui se passera ensuite, ça va être arrangé également. Et ça va être arrangé par les autres. C’est-à-dire par la famille et par la communauté. Comme on le dit souvent ici, le linge sale se lave en famille. Il ne faut pas que ça sorte. Que ça s’ébruite. C’est à nous de régler le problème. Pas devant les tribunaux», analyse-t-il.
Les femmes sénégalaises sont-elles condamnées à souffrir dans le silence et dans l’anonymat ? Le sociologue sénégalais Mamadou Wane compte sur l’activisme des organisations de la société civile, sur les leaders politiques et tous les intellectuels sénégalais pour changer la donne.
«Quand vous voyez l’émotion collective que cette affaire de la femme violentée a suscité dans le pays. Et que vous constatez qu'elle a donné lieu à un procès et à une condamnation malgré la pression de la famille. On peut en déduire que c’est le début de quelque chose. Un signal fort contre le règne de l’impunité», espère-t-il.
Un optimisme que ne partage pas totalement son collègue Moustapha Wone. Il fait remarquer que les quelques ONG engagées dans la lutte contre les violences faites aux femmes ne mobilisent pas au-delà de ceux qui en ont fait leur gagne-pain.
«Ces ONG sont tournées vers le modernisme et l’Occident alors que la population fonctionne sur la base de ses propres mentalités. Je pense qu’il faut éviter de la brutaliser», estime-t-il.
Mamadou Mustapha Wone conseille d’y aller doucement pour faire évoluer cette mentalité de l’intérieur. Sinon vous risquez de braquer la population, prévient-il.
LES MÉDIAS APPELÉS À S’APPROPRIER L’ACTE ADDITIONNEL
C’est le but de l’atelier organisé hier par le Centre de développement du genre de la Cedeao, en partenariat avec le Réseau sécurité et paix des femmes de l’espace Cedeao (Respfeco)
Amener les médias à s’approprier et à vulgariser l’Acte additionnel de la Cedeao relatif à l’égalité de droits entre les femmes et les hommes pour le développement durable : C’est le but de l’atelier organisé hier par le Centre de développement du genre de la Cedeao, en partenariat avec le Réseau sécurité et paix des femmes de l’espace Cedeao (Respfeco).
Dans le cadre du processus de mise en œuvre de l’Acte additionnel de la Cedeao relatif à l’égalité de droits entre les femmes et les hommes pour le développement durable, un atelier a été tenu hier à l’intention des médias. L’objectif de cette rencontre organisée par le Centre pour le développement du genre de la Cedeao en collaboration avec le Réseau sécurité et paix des femmes de l’espace Cedeao (Respfeco) est d’amener les médias à s’approprier et à vulgariser cet instrument communautaire.
En organisant cet atelier, cet organe de la Cedeao veut que cet acte soit mieux compris par les journalistes. Au-delà de la compréhension du texte, il y a aussi, selon les organisateurs, l’importance de «s’accorder sur les initiatives à prendre pour mobiliser les journalistes pour une meilleure prise en compte des problématiques soulevées par cet outil». Soutenant que les médias sont des «acteurs principaux dans le dispositif de veille, de plaidoyer et d’alerte sur les questions d’égalité de genres», la directrice du Centre pour le développement du genre a fait savoir qu’ils ont un rôle spécifique à jouer dans sa mise en œuvre.
Revenant sur cet instrument, Mme Sandra Oulate Fattoh souligne que «l’Acte additionnel, en tant qu’instrument juridique de référence pour les 15 Etats membres de la Cedeao, vient compléter et renforcer les avancées significatives enregistrées au niveau international, continental et régional sur l’égalité de genres et traduire en programmes opérationnels les engagements pris par nos chefs d’Etat et de gouvernement». Selon Mme Oulate Fattoh, «il permet aux Etats membres de disposer d’un document juridique pour l’harmonisation des législations nationales aux instruments régionaux et internationaux de protection et de promotion des droits des femmes, d’harmoniser les textes et politiques déjà mis en place dans plusieurs pays dans un seul document». Invitant les médias à s’approprier cet instrument juridique, elle souligne qu’il «peut efficacement accélérer l’élimination des inégalités de droits entre les femmes et les hommes, de par la nature des problématiques évoquées».
Abondant dans le même sens, le directeur de Cabinet du ministre de la Famille, de la femme et du genre a insisté sur l’implication des médias dans le processus d’appropriation et de vulgarisation de cet instrument de promotion de l’égalité homme-femme dans l’espace Cedeao. Selon Ciré Lô, les médias peuvent contribuer à la sensibilisation pour accompagner les Etats dans les politiques pour l’autonomisation des femmes.
Abordant la question de l’approche communicationnelle, la présidente du Réseau paix et sécurité des femmes de l’espace Cedeao (Repsfeco/Sénégal), Ndèye Dome Diouf, a fait savoir qu’il y a un travail à faire pour éviter la diffusion d’images dévalorisantes de la femme, mais aussi pour la production d’articles et reportages sur des thématiques liées au genre et développées dans l’Acte additionnel au Sénégal.
PARFUM DE SEXISME À L'UA
Elles sont 37 fonctionnaires de l’organisation continentale à avoir saisi le président de la Commission de l’UA, pour se plaindre d’être victimes de traitements routiniers, d’humiliations, de discriminations à cause de leur statut de femme
Smaïl Chergui, le puissant commissaire de l’Union africaine pour la paix et la sécurité, est visé par une enquête pour sexisme. On lui reproche, entre autres manquements, des discriminations envers les femmes. L’enquête est confiée à une cellule dirigée par Bineta Diop, infatigable militante sénégalaise des droits de la femme. Elle est fondatrice de l’ONG Femmes Africa solidarité.
C’est en mai dernier que le journal sud-africain Mail&Guardian a ébruité « l’apartheid professionnel» dont sont victimes des dizaines de femmes.
Au total, elles sont 37 fonctionnaires de l’organisation continentale à avoir saisi le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, pour se plaindre d’être victimes de traitements routiniers, d’humiliations, de discriminations à cause de leur statut de femme. Cette première lettre qui datait du 25 janvier dernier n’avait pas en- core parlé de Smaïl Chergui dans les détails.
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QUAND ARETHA FAISAIT PLEURER OBAMA
"Respect" d'Aretha Franklin: au-delà du tube, un manifeste féministe et politique
"R - E - S - P - E - C - T!" Plus qu'une simple reprise d'Otis Redding, la version de "Respect" enregistrée en 1967 par Aretha Franklin a transfomé la chanson en hymne féministe et politique et consacré son interprète comme nouvelle reine de la soul.
Le magazine Rolling Stone a fait de ce tube international la cinquième chanson de "tous les temps" dans un palmarès paru en 2004. Un classement où Aretha Franklin, qui vient de mourir à l'âge de 76 ans, apparaissait comme la première femme derrière Bob Dylan, les Rolling Stones, John Lennon et Marvin Gaye.
"Respect" fut écrite et enregistrée par Otis Redding en 1965, mais c'est bien la version revue et corrigée par Aretha Franklin, 25 ans à l'époque, avec son refrain et ses arrangements imparables, qui fait entrer la chanson dans la postérité.
Chez Otis Redding, un homme clame son besoin de respect de la part de sa femme, respect qui lui est dû puisqu'il apporte l'argent au foyer... Mais Aretha, dans sa version enregistrée le jour de la Saint-Valentin 1967 à New York, bouscule ce schéma traditionnel en mettant ces mots dans la bouche d'une femme forte et énergique.
- "Une nouvelle âme" -
La chanteuse originaire de Detroit conserve les couplets mais inclut un refrain dynamisé par les choeurs, assurés par ses soeurs Erma et Carolyn, et quelques nouvelles expressions, comme ce "Sock it to me" joueur et un brin provocant, expression pouvant se traduire par "Montre moi de quoi tu es capable"... Et pouvant à l'occasion revêtir une connotation sexuelle, même si Aretha Franklin s'en défendra.
Et d'épeler ce "R-E-S-P-E-C-T", qu'elle semble non plus seulement demander mais bien exiger.
"Pour Otis, le respect avait une connotation traditionnelle, dans le sens de l'estime", assurait le producteur d'Aretha Franklin, Jerry Wexler, dans son autobiographie, citée par le magazine Rolling Stone. "La ferveur dans la voix d'Aretha exigeait ce respect, et cela impliquait aussi une attention du point de vue sexuel..."
"Elle n'a pas seulement modifié quelques paroles ou changé le point de vue, elle lui a aussi apporté une nouvelle âme", indique à l'AFP la musicologue américaine Victoria Malawey, professeure au Macalester College de Minneapolis-Saint Paul.
Aretha Franklin a modifié la chanson "de façon si radicale, que j'irais jusqu'à dire qu'elle l'a réécrite", ajoute cette spécialiste de musique pop.
La chanson paraît dans l'album "I Never Loved A Man The Way I Loved You", son premier chez Atlantic Records, et devient un hymne féministe mais donne aussi une voix -- et quelle voix! -- à la cause des Noirs en lutte pour leurs droits dans l'Amérique des années 60.
- "Au bon moment" -
"Respect" a ensuite traversé les années et été reprise par de nombreux mouvements de revendication, souligne Victoria Malawey: "C'est quelque chose au-delà du texte et de la mélodie qui nous transporte vraiment, qui a rendu cette chanson si puissante et l'a fait durer si longtemps."
"C'était la bonne chanson au bon moment", résumait pour sa part Aretha Franklin en 2016, citée dans le magazine Elle, au sujet d'une chanson qui figura deux semaines en tête des meilleures ventes à sa sortie.
Avec ce "hit", elle remporte les deux premiers de ses 18 Grammy Awards. Et même si elle chante déjà depuis des années, "Respect" l'installe comme la nouvelle reine de la soul et du R'n'B et marque le début de sa carrière internationale.
Ce classique de la musique américaine apparait dans une trentaine de films, comme "Platoon", "Blues Brothers" ou "Forrest Gump". Il a été maintes fois repris, aux Etats-Unis par Stevie Wonder mais aussi en France, et en français, par Johnny Hallyday ("Du respect").
Otis Redding, lui, fera contre bonne fortune bon coeur au sujet de cette chanson qu'une "bonne amie" a "emmenée loin" de lui, comme il l'avait dit en souriant sur la scène du Festival de Monterey, quelques mois avant de périr dans un accident d'avion en décembre 1967.
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ARETHA FRANKLIN, REINE INCONTESTEE DE LA SOUL
Elle restera comme l'interprète inoubliable de "Respect", devenu l'un des hymnes des mouvements pour l'égalité des Noirs et des femmes dans les années 1960
Reine incontestée de la soul, Aretha Franklin était l'une des plus grandes voix américaines et une figure emblématique de la communauté noire, qui a marqué des générations entières d'artistes.
Elle restera comme l'interprète inoubliable de "Respect", devenu l'un des hymnes des mouvements pour l'égalité des Noirs et des femmes dans les années 1960. Le tube composé par Otis Redding lui offrira en 1967 ses deux premiers Grammy Awards (sur 18) de sa carrière.
Reconnaissable entre mille, sa voix sensuelle et puissante couvrant quatre octaves a influencé de nombreuses divas américaines: de Whitney Houston à Beyoncé, en passant par Mariah Carey et Alicia Keys.
- A l'origine, le gospel -
Née le 25 mars 1942 à Memphis (Tennessee), Aretha Louise Franklin est la fille d'un prêcheur baptiste et d'une chanteuse de gospel.
La maison de Detroit (Michigan), où la famille emménage bientôt, accueille des musiciens renommés comme Mahalia Jackson mais aussi le pasteur Martin Luther King, emblème du mouvement des droits civiques. Enfant, elle apprend seule le piano et chante à l'église.
A 14 ans, elle enregistre son premier titre et sa voix, riche et puissante, est déjà celle d'une adulte. Sa carrière est lancée.
Elle signe en 1960 avec le label Columbia mais ne connaît véritablement la gloire qu'avec son premier album pour Atlantic en 1967, "I Never Loved a Man (The Way I Love You)".
Les tubes s'enchaînent: "Baby I Love You", "(You Make Me Feel) Like a Natural Woman", "Chain of Fools" et surtout "Respect", adoubée cinquième meilleure chanson de tous les temps par le magazine Rolling Stone.
"Si une chanson parle de quelque chose que j'ai vécu ou qui aurait pu m'arriver, c'est bien. Mais si elle m'est étrangère, je ne pourrais rien lui prêter. Parce que c'est ça la soul, juste vivre et réussir à se débrouiller", racontait-elle au magazine Time en 1968.
La même année, elle chante à l'enterrement de Martin Luther King, ami personnel de son père dont la mort a bouleversé l'Amérique, et à la convention du parti démocrate.
En 1972 sort "Amazing Grace", un album gospel, et les succès continuent de s'accumuler au fil des années, même si les critiques jugent sa carrière moins flamboyante.
- De George Michael à Lauryn Hill -
Aretha Franklin enchaîne les collaborations, avec George Michael, Elton John, Ray Charles, Whitney Houston ou encore avec la nouvelle génération de stars noires de la musique: P. Diddy, Lauryn Hill et Mary J. Blige.... On la voit à l'affiche du film "The Blues Brothers" en 1979.
Tandis que la star engrange les succès, la femme est marquée par les épreuves. "J'ai appris beaucoup de choses à la dure", avouera-t-elle.
Elle perd sa mère Barbara Franklin à 10 ans, accouche de son premier fils à 13 ans, du deuxième à 15, et les élève seule, aidée de sa grand-mère.
Ses deux mariages sont des échecs et elle connaît des problèmes d'alcoolisme. Son père, victime des balles d'un cambrioleur en 1979, tombe dans le coma et meurt plusieurs années plus tard.
La voix résiste, et Aretha continue à faire de la musique, entourée de ses quatre fils.
En 2005, elle reçoit du président George W. Bush la médaille de la Liberté, la plus haute distinction américaine pour un civil. En janvier 2009, elle chante pour l'investiture de Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis, impériale sous un chapeau gris, lors d'une cérémonie chargée d'émotions.
En février 2017, malgré de graves problèmes de santé, elle annonce l'enregistrement d'un dernier album avant de mettre un terme à sa carrière en studio.
"Je me sens très très satisfaite quand je vois où ma carrière a commencé et où j'en suis à présent", déclarait-elle alors. "Mais je ne vais pas m'en aller et juste m'asseoir sans rien faire. Ce ne serait pas souhaitable non plus".
En novembre 2017, elle chantait encore au gala d'anniversaire de la fondation Elton John de lutte contre le sida à New York, mais était apparue très amaigrie.
Elle avait annulé au printemps une série de concerts, dont l'un prévu le jour de son anniversaire, pour des raisons de santé.
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ARETHA FRANKLIN EST DÉCÉDÉE
DERNIÈRE MINUTE SENEPLUS - La reine de la soul s’est éteinte à Détroit à l’âge de 76 ans - La fin d’un long combat - Elle se battait depuis 2010 contre un cancer
La reine de la soul s’est éteinte à Détroit à l’âge de 76 ans
La chanteuse noire américaine Aretha Franklin, interprète de grands succès comme "Respect" et "I Say a Little Prayer", est décédée jeudi à son domicile de Détroit à l'âge de 76 ans, a confirmé la famille de l'artiste dans un communiqué.
"Nous avons perdu la matriarche et le roc de notre famille. L'amour qu'elle avait pour ses enfants, ses petits-enfants, ses nièces, ses neveux et ses cousins était illimité", poursuit le texte.
La chanteuse noire américaine Aretha Franklin, interprète de grands succès comme "Respect" et "I Say a Little Prayer", est décédée jeudi à son domicile de Détroit à l'âge de 76 ans, a confirmé la famille de l'artiste dans un communiqué.
"Dans l'un des moments les plus sombres de nos vies, nous ne sommes pas en mesure de trouver les mots appropriés pour exprimer la peine qui déchire nos coeurs", témoignent les proches de la légende de la chanson américaine dans un texte transmis par son agente de longue date, Gwendolyn Quinn.
"Nous avons perdu la matriarche et le roc de notre famille. L'amour qu'elle avait pour ses enfants, ses petits-enfants, ses nièces, ses neveux et ses cousins était illimité", poursuit le texte.
La famille se dit "très touchée par l'incroyable effusion d'amour et de soutien" qui a suivi lundi l'annonce de la dégradation de son état de santé.
La Reine de la Soul, à qui un cancer avait été diagnostiqué en 2010, recevait depuis plus d'une semaine des soins palliatifs à son domicile de Détroit.
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DES TENDANCES BIEN GARNIES
EXCLUSIF SENEPLUS - En cette période de Tabaski, les garnitures se vendent comme des petits pains - "Autoroute à péage", "Thiaw sa xiir" ou encore "217", Mohamed Faye révèle les secrets des femmes sénégalaises
Boubacar Badji et Sadikh Ndiaye |
Publication 16/08/2018
En cette période de Tabaski, les garnitures se vendent comme des petits pains. À Pikine la boutique ‘’Faye et frères’’, spécialisée dans la vente de garnitures est prise d’assaut par les clientes dès les premières heures de la journée. Face à la caméra de www.seneplus.com Mohamed décline les nouvelles tendances.
Voir la vidéo.
PAR BABACAR MBAYE NDAAK
ANTA MAJIGÉEN NJAAY, LA LINGEER DE CUBA ET FLORIDA
Ce qui m’intéresse chez elle, c’est sa sénégalité et son rang qu’elle a défendus hors du pays, dans un contexte difficile d’affirmation de soi - Son intelligence et sa bravoure ont fait d’elle, la figure d’histoire la plus marquante de Jacksonville
Depuis les temps premiers, des hommes ont réduit d’autres à la servitude ou à la mort, sur tous les Continents, par la force ou par des moyens plus complexes, plus subtils, plus insidieux. Et l’esclave, c’est toujours l’autre, le slave que chassait le gréco-latin, l’ilote de la Rome Antique, le hébreu et le Hittite que chassait le pharaon, le Nègre entre les violences des blancs (européen et arabe), l’indien, le chinois, l’Amérindien… En Afrique, puisqu’il faut rappeler, Le ROI et le COMMUN, chacun avait son esclave. Et chacun, a vendu à l’acheteur qui a créé le désir de vendre, contre l’appétit de ce qu’ils désiraient (Tabac, alcool…).
Et, c’est ainsi que sur l’Amérique ont atterri d’abord comme esclaves, des captifs vendus par leurs maîtres et puis, quand il n’y en avait plus, les rois, les communs, les transitaires, les intermédiaires, les mercenaires se sont mis, les uns à la chasse de l’autre, le voisin de l’autre tribu et, la plupart (les mercenaires) sans distinction de classe, de clan, prenait des communs, des princes, des savants, des artisans de talent et des artistes au grand âge de leur créativité. Et beaucoup sont partis parmi lesquels, des rois, des princes, de grandes dames. Ainsi, avant le 08 Mars 1857 à Chicago, date prétexte pour célébrer la femme, une femme, une africaine du Grand Jolof, ce pays qui n’était pas encore intégré à ce qui sera le Sénégal, une jeune fille au destin immense, entre dans l’histoire de l’Amérique et du Monde : ANTA MAJIGÉEN NJAAY, la princesse devenue esclave, puis Grande Dame et Héroïne d’un combat pour la dignité, contre un système qui a fait aux africains, des torts beaucoup plus forts et plus barbares parce que peu médiatisés, que le NAZISME n’a fait aux juifs. Ses origines plongent dans les racines du Jolof, pays mis en valeur, réveillé et révélé par son glorieux ancêtre Ahmadu Njaajaan Njaay le premier BUURBA (roi des rois), le rassembleur qui nous marque aujourd’hui comme SUNJATA le fut pour l’Afrique occidentale. Ses origines aristocratiques nous rappellent ses frères et sœurs d’autres contrées du continent, Gaspard Yanga (1570 – 1609) appartenant à la famille royale du Gabon et qui, déporté, dirigea la résistance africaine au Mexique où il a fondé en 1630 la première cité libre d’Amérique, YANGA – VERA –CRUZ. Elles nous rappellent KING AMADOR de KILOMBO (SAO Tome et Principe) en 1595 et qui a tenu débout et Victorieux à l’esclavage atlantique, tout comme QUEEN NANNY (1680-1750) héroïne de la Jamaïque. La jeune Jolof Jolof s’inscrit dans cette longue chaine d’honneur.
Certains auteurs affirment qu’elle appartient à la famille de Bakar Koor Njaay et qu’elle est la sœur de Lat Koddu Majigéen et Biraayim Majigéen Njaay qui se sont battus pour devenir Buurba et avoir, les moyens de la retrouver, hélas. Capturée à 13 ans en 1806 au cours d’un grand raid négrier de la période de l’accélération de la traite consécutive à une forte demande de main d’œuvre dans les plantations, elle est arrachée à son Jolof natal, un soir, pendant certainement sa promenade vespérale, avec sa courette dans laquelle il y’avait certainement une servante de son âge et, une jeune gawlo complice d’enfance qui pourrait s’appeler Bambi Gise !
Ce qui m’intéresse dans son histoire, c’est sa « sénégalite » et son rang qu’elle a défendus hors du pays, dans un contexte difficile d’affirmation de soi. Pour dire que, si éloigné et si difficile de conditions, ceux et celles moulés dans nos valeurs authentiquent n’abdiquent pas et, ne s’oublient pas. En effet, sur un marché du nouveau monde des européens, à Cuba alors lieu fort d’un empire colonial espagnol avide de richesses, elle est repérée et achetée par un planteur du nom de Zephania Kinsley ou kingsley qui, séduit par l’allure princière, le port altier de la jeune Noble, la beauté de son corps moulé par des traditions de préparations aristocratiques au mariage, Zephania l’épouse contre l’ordre de cette époque et s’inclina à son désir de célébrer l’événement à la manière de son jolof et de son rang.
Et des griots (d’occasion certainement) chantèrent le Furiye (d’occasion certainement) qui réveillait ses ancêtres tous les matins là-bas entre les kàdd et les Baobab qu’elle ne verrait plus. Et elle devint, à la mode de ce pays, SEÑORA ANNA, Anna Kinsley, la Lingeer de Cuba dont j’aime raconter le courage dans mes sorties. Et, cet épisode de sa vie me rappelle une autre dame africaine, une certaine SALLY HEMINGS, la Favorite secrète du 4éme président américain, Thomas Jefferson (1800-1809) et dont l’histoire nous est merveilleusement racontée par Barbara Chase Riboud dans son magnifique et volumineux ouvrage « La VIRGINIENNE ». Anta vécut à Cuba avec Zephania jusqu’à leur installation en Floride alors possession Espagnole, à Jacksonville où leur plantation est devenue un grand musée.
A la mort du mari, Anta se battit avec courage contre la sœur de ce dernier qui voulait la déposséder et, son courage et sa pugnacité supplantèrent vite son manque d’instruction et elle gagna le procès. Elle reprit et dirigea la plantation jusqu’à la guerre hispano-américaine qui l’oblige à retourner à CUBA. Mais, consciente de ses responsabilités avec les esclaves, ses frères, qu’elle traitait en employés, elle revient à Jacksonville les affranchir, bravant la mort, supportant les énormes souffrances de cette longue guerre de survie entre l’Espagne installé par la conquista et les larmes des Amérindiens, et les USA naissants. En cela elle a fait honneur à ses 04 enfants nés de son union avec Zephania, de sa petite fille Bessie Coleman, première femme afro-américaine pilote en Amérique et son arrière-petite-fille Johnetta Cole, première afro- américaine aussi présidente du spelman Collège à Atlanta.
Anta Majiguéen a été rappelée à Dieu en 1870 – Elle avait 77 ans. Son intelligence et sa bravoure ont fait d’elle, la figure d’histoire la plus marquante de Jacksonville. Et pour terminer, je rappelle que le journaliste Malick Rokhy BA a été le premier à en parler dans les années 90 à la Suite de la parution de l’ouvrage du Dr DANIEL SCHAEFER qui révélait au monde cette star du 19e siècle Hispano-Américain. Les frères Guissé lui ont dédié une chanson. Aujourd’hui, après l’ouvrage publié par Univesity Press de l’université de la Floride du Nord – Jacksonville et intitulé « ANNA MADGIGINE JAI KINSLEY » African Princess /Florida Slave / plantation slaveowner, un film est en train de lui être consacré avec la proposition de partenariat de la ville de Rufisque d’où elle partit (et certainement avec CÉNGG son terroir natal !).
A l’heure actuelle, SERIGNE MOR THIOUNE, un de mes élèves du lycée Banque Islamique est le récitant du texte sur la vie de Anta Njaay, écrit par JENNIFER CHASE, là-bas à Jacksonville. Et, le jour où la voix de nos ténors, soutenue par le xalam des gawlo, chantera au cœur de Floride le « Furiye » et déclinera la liste de ses ancêtres héroïques, l’Amérique saura qu’on ne tue pas l’histoire.
Babacar Mbaye Ndaak est professeur – Chercheur en histoire et littérature traditionnelles
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LA TUNISIE SE PRÉPARE À UNE RÉVOLUTION EN MATIÈRE D'HÉRITAGE
Le président tunisien Béji Caïd Essebsi, en pleine tourmente politique, a annoncé le dépôt d'un projet de loi faisant de l'égalité entre homme et femme le principe par défaut lors de la répartition de l'héritage
"Je propose de faire de l'égalité dans l'héritage une loi", a-t-il déclaré dans un discours télévisé à l'occasion de la journée de la femme tunisienne.
Ce texte devrait être présenté aux députés dès la fin des vacances parlementaires.
L'annonce survient alors que le parti au pouvoir, Nidaa Tounès, fondé par M. Caïd Essebsi en 2012, est profondément secoué par un bras de fer au sein de sa direction à l'approche des scrutins législatif et présidentiel prévus en 2019.
Cette mesure touchant un principe inspiré du Coran et appliqué dans de nombreux pays arabes, est l'une des plus débattues parmi une série de réformes sociétales proposées par une commission qu'il avait crée il y a un an, dans le but de traduire dans la loi l'égalité consacrée par la Constitution de 2014.
Cette Commission pour les libertés individuelles et l'égalité (Colibe) a suggéré que le patrimoine familial soit partagé par défaut de façon égale entre héritiers hommes et femmes.
La loi actuelle, qui s'appuie sur le droit islamique, prévoit qu'en règle générale, un homme hérite le double d'une femme du même degré de parenté.
"On va inverser la situation", a précisé M. Caïd Essebsi, en faisant de l'égalité la règle, et de l'inégalité une dérogation.
"C'est mon devoir en tant que président de tous les Tunisiens, de rassembler et non de diviser", a-t-il indiqué pour justifier que la loi laisserait la possibilité au testateur "soit d'appliquer la Constitution soit de choisir la liberté" en répartissant son héritage selon la règle des deux tiers.
La Colibe, après plusieurs mois de consultation avec la société civile et les partis politiques, a également proposé de dépénaliser l'homosexualité, abolir la peine de mort et nombre d'autres réformes sociétales saluées par les défenseurs des droits de l'Homme.
Samedi, une manifestation contre les réformes proposées par la Colibe a rassemblé des milliers de personnes devant le Parlement tunisien, certains brandissant le Coran, aux cris de "avec notre sang, nous défendrons l'islam".
Une autre manifestation, en faveur de l'égalité et des libertés individuelles, est prévue lundi soir dans le centre de Tunis à l'appel de nombreuses associations.