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2 avril 2025
Femmes
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IL Y A DES VALEURS UNIVERSELLES
POINT DE MIRE SENEPLUS - Dame Babou rejetette cette idée féodale qui consiste à vouloir tout ramener à des questions identitaires - Le terrorisme intellectuel religieux doit être contré dans ce pays
Il y a un peu plus d'un an, Dame Babou rejetais cette idée féodale qui consiste à vouloir tout ramener à des questions identitaires. Le terrorisme intellectuel religieux doit être contré dans ce pays.
Le journaliste et analyste politique mettait en lumière les dangers du sectarisme religieux qui prend de l'ampleur au Sénégal. Il metait également l'accent sur le fait que le gouvernement participe de facto à l'expensioins de ce terrorisme sectariste.
Aujourd'hui cette intervention de Dame Babou est bien d'actualité. Ecoutez le au micro d'Alassane Samba Diop
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FAIRE FACE AU TERRORISME, SELON ANTOINE DIOME
POINT DE MIRE SENEPLUS - Il encourage tous les Sénégalais à ne pas permettre que les attaques contre les marchés, les commerçants et les artisans perturbent l'activité économique du pays. Il note la résilience de la population
Suite aux émeutes qui secouent le Sénégal depuis deux jours, le ministre de l'Intérieur, Antoine Diome, est intervenu par téléphone sur la chaine de télévision TFM pour exprimer ses condoléances aux familles touchées par ces événements et partager sa vision de l'État et de la République. Diome a souligné l'importance de préserver le modèle de vie sénégalais basé sur des valeurs, notamment le respect mutuel et la cohabitation pacifique. Il a également dénoncé les attaques délibérées contre les installations névralgiques du pays et appelé à l'unité pour trouver des solutions aux défis actuels.
Antoine Diome, ministre de l'Intérieur du Sénégal, a exprimé sa profonde tristesse et ses condoléances aux familles affectées par les émeutes qui secouent le pays depuis deux jours. Il a souligné que ces manifestations ont entraîné des pertes en vies humaines et des dégâts matériels.
Diome a affirmé qu'il prenait la parole au nom du président de la République, pour exprimer ses condoléances les plus attristées. Il a également souhaité associer toutes les personnes, physiques et morales, touchées dans leurs biens à cette expression de sympathie.
Le ministre de l'Intérieur a rappelé la longue tradition démocratique du Sénégal et l'importance des valeurs de respect mutuel et de cohabitation pacifique. Il a souligné que les attaques délibérées contre les installations névralgiques du pays, telles que les coupures d'eau, visaient à créer des troubles et à terroriser la population. Diome a qualifié ces actes de terrorisme et a assuré que l'État ferait tout ce qui est nécessaire pour y faire face.
Diome a appelé tous ceux qui sont intéressés par la République et ses valeurs à s'écouter mutuellement, à s'entendre et à continuer à avancer ensemble. Il a souligné que la responsabilité de trouver des solutions pour réaliser les promesses des politiques publiques incombe à tous les citoyens et à l'État. Diome a rappelé les présidents précédents, de Léopold Sédar Senghor à Abdoulaye Wade, en passant par Abdou Diouf et a souligné la nécessité de poursuivre les engagements pris pour le développement du pays.
Le ministre de l'Intérieur a également salué les citoyens sénégalais qui continuent vaillamment leurs activités professionnelles malgré les manifestations. Il a encouragé tous les Sénégalais à ne pas permettre que les attaques contre les marchés, les commerçants et les artisans perturbent l'activité économique du pays. Diome a souligné la résilience de la population et a appelé à maintenir la vigueur du travail.
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BARTH DEMANDE À MACKY SALL D’ANNONCER SANS DÉLAI QU’IL NE SERA PAS CANDIDAT EN 2024
DERNIÈRE MINUTE SENEPLUS - La Justice est en grande partie responsable des maux dont souffre le pays – Le maire de Dakar appelle l’armée à rester républicaine et à sa place - Il invite tous les acteurs à faire preuve de retenue
Depuis deux jours, le Sénégal est secoué par des émeutes d'une grande gravité. Face à cette situation, Barthelemy Dias, maire de Dakar, s'est exprimé pour présenter ses condoléances au peuple sénégalais et partager sa profonde préoccupation en tant qu'acteur politique et citoyen. Dans sa déclaration, il dénonce ce qu'il considère comme une parodie de justice et met en garde contre les conséquences d'une volonté présumée du Président Macky Sall de briguer un troisième mandat. Dias appelle à la responsabilité et à la paix, exhortant le Président à respecter ses engagements envers le peuple sénégalais.
Barthelemy Dias, maire de Dakar, a pris la parole aujourd'hui pour exprimer sa profonde tristesse face aux émeutes en cours au Sénégal. Il a adressé ses sincères condoléances au peuple sénégalais et a souligné la gravité de la situation qui prévaut dans le pays. En tant qu'acteur politique et citoyen sénégalais, Dias est préoccupé par les événements récents et pointe du doigt ce qu'il considère comme une parodie de justice.
Selon Dias, la justice sénégalaise est en grande partie responsable des maux dont souffre actuellement le pays. Il critique vivement ce qu'il qualifie de volonté manifeste de discréditer et d'éliminer des acteurs politiques de premier plan. Il met en garde contre les conséquences de cette parodie de justice, soulignant que l'objectif recherché est de créer les conditions propices à l'organisation d'une sélection, plutôt qu'une véritable élection présidentielle en 2024, tant attendue par le peuple sénégalais.
Le maire de Dakar interpelle directement le Président Macky Sall, affirmant qu'il n'y a pas de problème juridique concernant les hommes politiques, mais plutôt la volonté du Président de s'attaquer à d'autres citoyens et leaders politiques. Dias rappelle au Président Sall son engagement lors de la campagne sur le référendum et lui demande de respecter sa promesse de ne pas briguer un troisième mandat.
Dias souligne que le Sénégal ne mérite pas de vivre dans la souffrance actuelle causée par des considérations politiques irresponsables. Il appelle le Président à prendre ses responsabilités et à s'adresser au peuple sénégalais pour le rassurer. Il exhorte Sall à respecter ses propres engagements et à éviter de plonger le pays dans une crise encore plus profonde.
Le maire de Dakar rappelle à Macky Sall son parcours politique et lui fait comprendre qu'il a déjà occupé les plus hautes fonctions de l'État sénégalais. Il insiste sur le fait que le Sénégal ne doit plus rien à son Président et que celui-ci a la responsabilité historique d'accompagner le pays sur le chemin du développement durable et viable.
Barthelemy Dias s'adresse également à l'armée sénégalaise, saluant sa présence et l'appelant à rester à sa place. Il demande à tous les acteurs politiques de faire preuve d'intelligence, de responsabilité et de citoyenneté dans la recherche de solutions pour sortir de la crise actuelle.
Barthelemy Dias, maire de Dakar, a lancé un appel à la responsabilité et à la paix au milieu des émeutes en cours au Sénégal. Il a exprimé sa tristesse et sa préoccupation face à la situation actuelle et a exhorté le Président Macky Sall à respecter ses engagements envers le peuple sénégalais. Dias rappelle l'importance de préserver la stabilité du pays et souligne que la politique ne doit pas compromettre l'avenir du Sénégal. Il appelle tous les acteurs à faire preuve de retenue et à travailler ensemble pour trouver des solutions pacifiques et durables.
SÉNÉGAL, UN JEUDI SANGLANT
POINT DE MIRE SENEPLUS - Cette journée de violence et de troubles trouve son origine dans le différend opposant Sonko à Adji Sarr ainsi que dans les tensions préexistantes et entretenues par le refus de Macky Sall d’annoncer sa non-candidature en 2024
Le Sénégal a été secoué par de violentes émeutes hier jeudi 1er juin 2023, suite à l'annonce du verdict du procès d'Ousmane Sonko, figure de l'opposition politique, condamné à deux ans de prison ferme. Les manifestations ont rapidement dégénéré en affrontements entre les forces de sécurité et les manifestants, causant des pertes en vies humaines et d'importants dégâts matériels. Voici un récapitulatif des événements qui ont marqué cette journée tumultueuse.
L'annonce du verdict a suscité une vive réaction de la part des partisans d'Ousmane Sonko, qui ont immédiatement exprimé leur colère dans les rues de plusieurs villes du pays, principalement à Dakar. Les manifestants, majoritairement des jeunes, ont érigé des barricades, brûlé des pneus, des bus et lancé des pierres sur les forces de sécurité présentes en grand nombre pour contenir les rassemblements.
Les affrontements entre les manifestants et les forces de sécurité se sont intensifiés au fil de la journée. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes, de canons à eau et de balles en caoutchouc pour disperser la foule. En retour, certains manifestants ont répliqué en lançant des projectiles et en incendiant des véhicules. Des scènes de chaos et de violence ont éclaté dans plusieurs quartiers de Dakar et d’autres villes régionales, avec des pillages de magasins et des destructions de biens publics et privés.
Malheureusement, ces émeutes ont entraîné la perte de vies humaines. De source officielle, on dénombre actuellement neuf décès, à Dakar et Ziguinchor, et de nombreux blessés ont été signalés. Les autorités ont exprimé leurs condoléances aux familles des victimes et ont assuré prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des personnes et des biens.
Selon le ministère de l’Intérieur, les réseaux sociaux ont joué un rôle important dans la propagation de messages incitant à la violence. En réponse, le gouvernement a décidé de suspendre temporairement l'usage de certaines applications digitales utilisées pour « véhiculer ces appels à la violence et à la haine » selon les termes du ministre de l’Intérieur Antoine Diome qui a fait dans la soirée de ce jeudi 1er juin une déclaration télévisée d’une platitude déconcertante selon de nombreux observateurs. A cette occasion, Diome a également été rappelés l'importance pour les médias de respecter le code de la presse, notamment en évitant toute incitation à la haine et en contribuant à maintenir le calme et la sérénité dans le pays.
Cette journée de violence et de troubles trouve son origine dans le différend opposant Ousmane Sonko à une jeune sénégalaise, ainsi que dans les tensions politiques préexistantes et entretenues par le refus du président Macky Sall d’annoncer clairement qu’il ne sera pas candidat à un troisième mandat puisque la Constitution ne l’y autorise pas.
Certains estiment que ce verdict condamnant Ousmane Sonko à une peine de prison ferme est politiquement motivé, visant à l'inéligibilité du leader de l'opposition en vue des élections présidentielles de 2024.
Selon certains observateurs, les événements tragiques d'hier soulignent la nécessité d'un dialogue apaisé et d'une résolution pacifique des différends politiques. Les autorités et les acteurs politiques sont appelés à œuvrer en faveur de la réconciliation nationale et du respect des droits fondamentaux, tout en maintenant la stabilité et la paix dans le pays.
Quelques voix, notamment dans les milieux religieux ont appelé toutes les parties concernées à faire preuve de retenue et à privilégier le dialogue constructif pour surmonter les divisions et trouver des solutions aux problèmes qui préoccupent la société sénégalaise. Le Sénégal, réputé pour sa tradition démocratique, doit continuer à avancer sur la voie du progrès et du développement, en favorisant l'inclusion et le respect des droits de tous ses citoyens.
MACKY SALL ACCUSÉ DE FORFAITURE PAR LE F24
DERNIÈRE MINUTE SENEPLUS - Un appel est lancé pour mobiliser massivement et pacifiquement afin que les candidatures de Khalifa Sall, Karim Wade et Ousmane Sonko ne soient pas entravées par des manœuvres juridico-politiques
Le Front 24 (F24) a publié une déclaration condamnant les actions du gouvernement sénégalais, notamment le déferrement injuste d'Aliou Sané, la violation des droits des membres du F24 à tenir une réunion dans les bureaux d'un parti politique, l'attaque du convoi de Bougane Gueye, et l'arrestation arbitraire du député Birame Souleye Diop. Ces événements récents, parmi d'autres, sont présentés comme des preuves de la dernière forfaiture perpétrée par le gouvernement de Macky Sall, qui chercherait à rendre Ousmane Sonko inéligible.
Le verdict prononcé contre Ousmane Sonko, qui l'acquitte du crime de viol et de menaces de mort, est dénoncé comme inique et saugrenu. Le F24 accuse le gouvernement de Macky Sall d'utiliser des alibis politiques pour parvenir à ses fins et démontre sa volonté d'ajouter une troisième victime à son tableau de chasse en la personne d'Ousmane Sonko.
Le F24 affirme que les dérives dictatoriales observées au Sénégal et les réactions de résistance qui en découlent sont directement liées à l'intention présumée de Macky Sall d'exercer un troisième mandat et de sélectionner les candidats de son choix pour l'élection présidentielle de 2024.
Les actes de violence, les saccages de biens publics et privés, ainsi que les blessés et les morts qui en résultent, sont présentés comme la responsabilité exclusive de Macky Sall et de son gouvernement. Le F24 exige ainsi la démission immédiate des ministres de l'Intérieur et de la Justice, considérant que leur inaction a contribué à cette situation.
Le F24 souligne que la coupe est pleine et que les populations se révoltent contre l'injustice et la répression. Selon eux, l'injustice et la répression ont toujours été le terreau de la résistance.
En conclusion, le F24 appelle les citoyens à se tenir prêts à faire face à l'arbitraire, à se mobiliser massivement et pacifiquement afin que les candidatures de Khalifa Sall, Karim Wade et Ousmane Sonko ne soient pas entravées par des manœuvres juridico-politiques, conformément à la charte du F24.
Cette déclaration du F24 est datée du 2 juin 2023 et a été faite à Dakar par le Comité exécutif du mouvement.
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SUSPENSION D'APPLICATIONS DIGITALES
DERNIÈRE MINUTE SENEPLUS - Déclaration du ministre de l'Intérieur Antoine Diome qui confirme les 9 morts à Dakar et Ziguinchor et dénonce la diffusion de messages incitant à la violence et à la haine sur les réseaux sociaux
Le ministre de l'Intérieur, Antoine Diome, a fait une déclaration suite aux manifestations meurtrières qui ont eu lieu au Sénégal aujourd'hui, consécutives à l'annonce du verdict du procès d'Ousmane Sonko, le condamnant à deux années de prison ferme. Il a exprimé ses excuses au nom du gouvernement pour les événements survenus et a présenté ses condoléances aux familles des victimes.
Diome a souligné que suite à un différend entre une jeune sénégalaise et le leader du parti Pastef, les juridictions du pays ont rendu leur jugement. Cependant, il a regretté que cela ait conduit à des violences et à des destructions de biens publics et privés, qui ont malheureusement entraîné la mort de neuf personnes à Dakar et à Ziguinchor.
Le ministre a noté la diffusion de messages incitant à la violence et à la haine sur les réseaux sociaux et a décidé de suspendre temporairement l'utilisation de certaines applications digitales. Il a rappelé aux médias l'importance de respecter le code de la presse, soulignant que l'autorité administrative peut intervenir pour prévenir ou mettre fin à toute atteinte à la sécurité de l'État ou à l'intégrité du territoire national, notamment en cas d'incitation à la haine.
Antoine Diome a appelé au calme et à la sérénité de tous les citoyens, assurant que l'État du Sénégal a pris toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des personnes et des biens.
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LA RUE RÉAGIT À LA CONDAMNATION DE SONKO
DERNIÈRE MINUTE SENEPLUS - Tensions et actes de violence signalés - Mise à feu de bus et de voitures - Les cibles des jeunes semblent être les magasins Auchan et les boutiques Orange - Une annexe de la fac de Droit de l'UCAD incendiée - IMAGES AÉRIENNES
Le Sénégal est actuellement secoué par des réactions de colère et de frustration à la suite du verdict de condamnation prononcé à l'encontre de l'opposant politique Ousmane Sonko. Après l'annonce du jugement, des jeunes ont immédiatement réagi en prenant d'assaut le marché central de Kaolack, entraînant une intervention rapide des forces de l'ordre pour rétablir l'ordre. Malgré ces mesures, des actes de violence ont été perpétrés, notamment avec la mise à feu de pneus sur les routes. Les cibles de ces jeunes semblent être les magasins Auchan et les boutiques Orange.
Des manifestants ont également fait irruption dans la mairie de Pikine-Est, où des actes de saccage ont été perpétrés. Des dégâts matériels ont été signalés, tels que la destruction d'une ambulance et la réduction en cendres de pièces d'état-civil.
Une annexe de la faculté de Droit de l'UCAD incendiée
La situation reste tendue, car la police a du mal à disperser les manifestants. Des jeunes surexcités ont également pris d'assaut les stations-service situées sur la route nationale menant au marché de Mbour, tentant d'incendier les pompes à essence. Les commerçants ont dû fermer leurs magasins par crainte de vandalisme.
Le verdict du procès Adji Sarr/Ousmane Sonko a été prononcé par un tribunal criminel de Dakar, condamnant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour "corruption de la jeunesse", tout en l'acquittant des accusations de viols. La co-accusée, Ndèye Khady Ndiaye, a également été condamnée à deux ans de prison ferme.
Bien que la qualification des faits en délit plutôt qu'en crime maintienne la possibilité pour Ousmane Sonko de se présenter aux élections, la menace d'inéligibilité plane toujours selon le code électoral en vigueur.
LES FEMMES CRAINGNENT UN RECUL DE LEUR CAUSE AVEC LE PROCÈS SWEET BEAUTÉ
"Peu importe le verdict, Adji Sarr a déjà pris perpétuité", estime Aminata Libain Mbengue, membre fondatrice du collectif des féministes du Sénégal. Les féministes "sont passées à côté"
Un tribunal de Dakar doit rendre jeudi un verdict très attendu dans le procès pour viols visant l'opposant Ousmane Sonko.Si l'affaire a défrayé la chronique, c'est surtout pour des raisons politiques et de nombreuses Sénégalaises déplorent une occasion manquée pour la cause des femmes.
Certaines craignent même un retour en arrière, a fortiori après le procès du 23 mai.La plaignante, Adji Sarr, s'y est livrée en audience publique à un récit très cru des actes qu'elle accuse M. Sonko d'avoir commis contre elle.
Le lendemain, sa déposition choc s'étalait à la une des journaux, non pour sa résonance judiciaire ou sociétale, mais pour sa teneur sexuelle."Salace", titrait l'un, "Comme un film porno" ou "X", titraient d'autres.
Dans ce pays majoritairement musulman où la plupart des victimes de violences sexuelles
restent silencieuses, certains Sénégalais se sont indignés de l'attitude de la jeune femme de 23 ans, employée d'un salon de beauté où M. Sonko allait se faire masser, et d'autres ont loué son courage.
Pour Aminata Libain Mbengue, membre fondatrice du collectif des féministes du Sénégal, "ce procès est un énorme recul qui laissera des traces dans l’histoire des droits des femmes"."Il n'y a eu aucun débat sur le consentement et les violences sexuelles.L'aspect politique a de suite pris le dessus", souligne-t-elle.
M. Sonko, adversaire le plus rétif du président Macky Sall, crie au complot du pouvoir pour l'écarter de la présidentielle de 2024.La mobilisation de ses supporteurs a donné lieu depuis deux ans à des heurts et des incidents souvent meurtriers.
Menacée, insultée, Adji Sarr, originaire d'un village de pêcheurs et dépourvue de formation, se terre, ne sortant plus que sous escorte policière.
"Peu importe le verdict, Adji Sarr a déjà pris perpétuité", poursuit Mme Mbengue.
Les féministes "sont passées à côté" parce que celles qui ont osé s'exprimer ont été violemment menacées par des partisans de M. Sonko, et parce que "les éléments de langage" de celui-ci, très populaire auprès des jeunes, "ont infusé dans le débat public", dit-elle.
- Culture du silence -
Un certain nombre de militantes qui disent se battre pour les femmes soutiennent l'opposant et remettent ouvertement en question la parole d'Adji Sarr.
"Être féministe ne veut pas dire défendre tout et n’importe quoi", dit Nafissa Fall, 27 ans, membre d'une organisation féministe.Elle est convaincue qu'Adji Sarr n'a pas été violée."On (les féministes) est déjà mal perçues au Sénégal, on ne peut pas se discréditer en soutenant une femme qui n'a pas été violée", affirme-t-elle.
"Depuis le début, mon problème, c’est l’attitude de la fille", estime également Amy Wane, 27 ans."Les femmes qui en sont victimes (de viol) ont honte, cachent leur visage.Adji Sarr, elle, s'exhibe sur les réseaux sociaux, vient au tribunal avec une robe rouge moulante, n'apporte aucune preuve", énumère-t-elle.
"Au-delà de la question du viol, c'est l’instrumentalisation d’une femme à des fins politiques qu'il faut regretter", déplore la sociologue Rosalie Aduayi Diop, qui a travaillé sur les violences sexuelles.
La chercheuse note de nombreuses avancées pour les femmes ces dernières années dans ce pays aux mœurs imprégnées par un islam conservateur.Elles ont de plus en plus accès à des postes à responsabilité, sont plus représentées en politique, et le Parlement a criminalisé le viol en 2020.
Mais si le viol reste tabou, les victimes ignorent pour la plupart la loi et la culture du silence perdure."On essaie toujours d’arranger les choses en famille", pour préserver les liens familiaux et éviter la stigmatisation de la victime, explique Mme Diop.
La déposition d'Adji Sarr n'a pas levé le doute.Toutes les femmes interrogées par l'AFP ont en revanche condamné les paroles proférées par M. Sonko au lendemain du procès: "Si je voulais violer, je choisirais une femme autre qu'une guenon frappée d'AVC".
"Utiliser un tel qualificatif sur une femme sénégalaise est dégradant et la pire insulte au moment où des noir.e.s un peu partout dans le monde luttent contre les préjugés et les violences racistes", a réagi le Réseau des féministes du Sénégal dans une tribune.
Ces propos normalisent "la culture du viol et sont indignes d’un homme qui aspire à la plus haute fonction".
ADJI SARR, L'ACCUSATRICE QUI SECOUE LE SÉNÉGAL, FERME DANS LA TOURMENTE
Elle est devenue coutumière des menaces et des invectives. La native des îles du Saloum (centre-ouest) dédiées à la pêche et l'agriculture et prisées des touristes vit sous la protection de la police en un lieu inconnu
Sa plainte pour viols contre l'une des principales personnalités politiques du Sénégal a fait d'Adji Sarr, jeune inconnue originaire d'un village de pêcheurs, une célébrité forcée de vivre au secret sous protection policière.
Victime parmi tant d'autres pour ceux qui la soutiennent ou manipulatrice à la solde du pouvoir pour ceux, nombreux, qui défendent l'accusé Ousmane Sonko, Adji Sarr, 23 ans, est celle par qui est arrivé le scandale, l'affaire qui a dressé à différentes reprises des jeunes, cailloux à la main, contre les forces de sécurité depuis deux ans.
Un personnage à nul autre pareil ces dernières années, qui n'est pourtant jamais devenu la figure d'un combat contre les violences faites aux femmes. Le dossier est trop politisé par la présidentielle de 2024 pour cela.
Adji Sarr, employée du salon Sweet Beauté où il venait se faire masser, a porté plainte en février 2021 contre Ousmane Sonko. M. Sonko était alors député, mais surtout une figure jeune et populaire de l'opposition, troisième de la présidentielle en 2019 en attendant celle de 2024. Une fille du peuple défiant un grand monsieur parlant beaucoup du peuple.
Elle a dit n'avoir pas imaginé l'onde de choc que provoquerait sa plainte. Malgré la haine déversée contre elle sur les réseaux sociaux, elle n'a jamais fléchi dans son exigence de justice.
Elle disait certes en 2022 dans le quotidien le Monde vouloir "devenir une féministe pour défendre les victimes" comme elle. Mais elle ne s'est jamais véritablement érigée en défenseure de la cause. Elle divise les Sénégalaises.
Lors du procès le 23 mai, vêtue d'une robe et d'une coiffe tranchant avec l'austérité des lieux, elle a raconté que M. Sonko avait abusé d'elle "cinq fois" et "sans protection" entre fin 2020 et début 2021.
"Elle paiera"
M. Sonko l'aurait menacée de la faire assassiner ou licencier. Elle a relaté en langue wolof ce qui s'est passé selon elle dans l'intimité du salon, avec des détails inouïs en public mais diffusés en temps réel à travers le pays par les journalistes présents. La crudité des propos en a choqué beaucoup. M. Sonko, absent au procès, a toujours nié les accusations et crié au complot du pouvoir pour l'écarter de la présidentielle. Elle a toujours nié le coup monté.
M. Sonko s'est longtemps gardé de l'attaquer frontalement. Mais la pression augmentant, elle est devenue une "jeune fille manipulée" à qui on a promis un passeport diplomatique et beaucoup d'argent, une "pauvre demoiselle qui n'est pas si innocente que cela puisqu'elle aurait pu se rétracter depuis longtemps". "Tôt ou tard elle paiera le prix fort de son forfait" comme les autres "comploteurs", a-t-il promis.
Elle est devenue coutumière des menaces et des invectives. La native des îles du Saloum (centre-ouest) dédiées à la pêche et l'agriculture et prisées des touristes vit sous la protection de la police en un lieu inconnu. "Elle change de domicile et de téléphone régulièrement", dit un membre de son entourage, qui vante son courage. "C'est comme si elle était dans une prison", dit-il. Mais "elle a pu résister" à ce qu'il appelle le "lynchage médiatique".
"Prison"
Issue de la commauté sérère, orpheline de mère depuis 2010, elle a quitté l'école sans diplôme, travaillé dans un restaurant puis dans la couture. C'est "grâce à une amie" qu'elle est entrée à Sweet Beauté, sans la moindre formation, a-t-elle dit au procès. Elle gagnait autour de 60.000 francs CFA (environ 92 euros) par mois, en plus des pourboires des clients, a-t-elle dit.
M. Sonko en faisait partie, a-t-elle assuré. "Si Ousmane Sonko n'a jamais couché avec moi, qu'il le jure sur le Coran", a-t-elle déclaré en 2021. Elle a aussi dit qu'elle était enceinte de lui. Elle a expliqué ensuite que c'était une ruse pour échapper à l'emprise de sa patronne. Mais elle est raillée depuis comme "la fille à la grossesse de deux ans".
Sa patronne et des témoins ont contesté sa déposition lors du procès. Peu après le procès, M. Sonko l'a traitée de "guenon frappée d'AVC", que l'idée ne lui viendrait jamais de violer.
Adji Sarr décompresse sur les réseaux sociaux. On l'y voit d'humeur joviale, chantant et dansant. C'est là qu'elle a répondu à M. Sonko: "Ousmane, je suis une guenon convoitée. C'est cette guenon qui t'a fait quitter ta maison en plein couvre-feu, à l'insu de tes épouses, de ta maman et des enfants, pour la retrouver".
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MOUNDIAYE CISSÉ AU DIALOGUE NATIONAL AU NOM DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
Il a présenté ses recommandations pour une réforme électorale et une meilleure protection des droits et des libertés d'expression au Sénégal lors du dialogue national.
Moundiaye Cissé, représentant de l'ONG 3D, a souligné l'importance de ce dialogue national pour apaiser les tensions politiques et sociales. Il a invité les politiciens à promouvoir la paix parmi leurs partisans et à suivre l'exemple de l'atmosphère de dialogue et de collaboration observée au palais présidentiel.
Selon Moundiaye Cissé, les divergences politiques ont causé des ruptures dans les relations, y compris au sein des familles.
En ce qui concerne ses attentes pour le dialogue national, Moundiaye Cissé a appelé le président Macky Sall à envisager le parrainage en option plutôt qu'obligatoire, à réformer le code électoral en abordant les problèmes posés par les articles 27, 30 et 57, et à revoir le fichier électoral. Il a également souligné la situation des personnes arrêtées pour avoir exprimé leurs opinions, suggérant qu'elles devraient être libérées, sans les qualifier spécifiquement de détenus politiques.
Moundiaye Cissé a ainsi présenté ses recommandations pour une réforme électorale et une meilleure protection des droits et des libertés d'expression au Sénégal lors du dialogue national.