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23 novembre 2024
Femmes
LA PARITÉ S'ÉLOIGNE
Avec 13% de femmes nommées, le gouvernement Sonko affiche la plus faible représentation féminine depuis 24 ans. Un coup dur pour le Caucus des femmes leaders qui avait pourtant œuvré pour que les candidats s'engagent à atteindre un minimum de 30%
Face à un gouvernement aux allures masculines, le Caucus pointe du doigt une régression contraire aux attentes et demandes des Sénégalaises. Il réclame des à travers le communique ci-après, des mesures correctrices :
"COMMUNIQUÉ DU CAUCUS DES FEMMES LEADERS DU SÉNÉGAL
Le Caucus des femmes leaders félicite Son Excellence M. le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, suite à son accession à la magistrature suprême de notre pays. Le Caucus salue la nomination de Monsieur Ousmane Sonko au poste de Premier ministre, et félicite l'ensemble des membres du gouvernement particulièrement les femmes.
Le Caucus a suivi avec beaucoup d'intérêt la formation du nouveau gouvernement et exprime sa déception par rapport à la faible représentation des femmes.
De 2012 à 2024, le Caucus a contribué à toutes les élections (présidentielles, législatives et locales), soit à travers des actions de renforcement de capacité ou la production de documents pour une meilleure représentation des femmes dans les sphères de décision.
En 2019, le Caucus a fait un document « Quel président pour la famille sénégalaise » qui avait été accepté et validé par tous les candidats.
Pour l'élection présidentielle de 2024, le Caucus est allé à la rencontre des candidats pour qu'ils s'engagent à intégrer les points suivants dans leurs programmes :
- Le ticket présidentiel, avec une femme vice-présidente.
- La nomination au moins de 30% de femmes dans le futur gouvernement et dans les postes de Direction, de PCA, etc.
Une étude menée par le CAUCUS en 2022 sur la participation politique des femmes a montré que de 1978 à 2021 la présence des femmes dans le gouvernement a eu une évolution en dents de scie, mais après l'an 2000, a même atteint des pics de 30 à 33%.
Depuis plus de 24 ans, c'est pour la première fois que le taux de représentation est descendu à un niveau aussi bas avec seulement 13%. Cette rupture est aux antipodes des espérances des femmes qui représentent la moitié de la population, c'est pourquoi pour le CAUCUS, il est inconcevable d'accepter une telle régression.
Le Caucus fait appel aux autorités et à toutes les personnes favorables à élever la voix pour redresser cette situation."
GOUVERNANCE MASCULINE, DÉMOCRATIE BAFOUÉE
Le remplacement du ministère de la Femme par celui de la Famille est une régression. Aucun secteur n'échappe à la compétence, l'expérience et le dévouement des femmes - COLLECTIF DES CITOYEN.NE.S POUR LE RESPECT ET LA PRÉSERVATION DES DROITS DES FEMMES
Alors que le Sénégal s'est positionné comme pionnier de l'égalité de genre en Afrique, la nomination des membres du gouvernement laisse les organisations féminines circonspectes. Seulement 4 femmes sur 34 postes, une disproportion qui appelle des mesures correctrices selon un collectif des citoyen.ne.s pour le respect et la préservation des droits des femmes dont nous publions la déclaration ci-dessous :
"De la nécessité d’inclure les femmes dans les instances de prise de décision pour une gouvernance véritablement démocratique !
Nous avons accueilli avec une grande satisfaction l’élection du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. L'espoir fondé en ce président est à la hauteur de la rupture prônée.
Nous tenons aussi à rappeler le combat des femmes pour la tenue d’une élection présidentielle apaisée dans le respect du calendrier républicain. C’est au nom de ce même combat, en tant qu'organisations, personnalités indépendantes, et collectif de citoyen.ne.s soucieux du respect et de la préservation des droits des femmes, que nous alertons sur la nécessité d'une gouvernance démocratique inclusive avec une représentativité substantielle des femmes aux sphères de décisions publiques. La liste des membres du premier gouvernement, parue ce 5 avril 2024, laisse très peu de place aux femmes. Sur 25 ministres, 5 secrétaires d’État, et 4 membres du cabinet du chef d’État, soit 34 postes, seules quatre femmes sont présentes. Cette inqualifiable sous-représentation induit une perte intolérable d’intelligences et de visions que seuls le pluralisme et l’inclusion permettent de garantir. Il n’y a aucun secteur dans lequel on ne trouve des femmes qui allient compétence, expérience et dévouement de premier ordre.
Cette disproportion est d'autant plus regrettable que c’est le Sénégal qui, dès 2004, a proposé à la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union Africaine, l’adoption d’une Déclaration solennelle pour l’égalité de genre en Afrique, posant ainsi les jalons vers une Commission de l’Union africaine (CUA) paritaire pour ne citer que cet exemple. De plus, l'article 7 de notre Constitution dispose : “les hommes et les femmes sont égaux en droit. La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats et fonctions”.
Doit-on encore rappeler qu’à chaque étape de la construction de notre Nation, nous avons été présentes et avons été actrices incontournables dans toutes les luttes pour l’indépendance, l’émancipation, la justice sociale, le bien-être de tous ? Il est important de rappeler qu’aucun pays ne s’est développé en laissant en marge les femmes.
C’est pourquoi, outre la faible représentativité des femmes, nous sommes circonspectes sur le remplacement du ministère de la Femme, de la famille et de la protection des enfants par le ministère de la Famille et des solidarités. Cette appellation est une véritable régression. L'emphase portée sur les femmes et les enfants soulignait précisément l'urgence d'élaborer des politiques publiques destinées à mettre fin aux inégalités de genre (économiques, éducatives, sanitaires, politiques, foncières, etc.) et à améliorer les conditions de vie de celles qui demeurent encore les plus vulnérables à la pauvreté et à la violence, et sur qui, reposent toujours la charge du soin des plus petits et des plus âgés. Soulignons aussi de manière définitive ceci : bien que les femmes jouent un rôle central dans la cellule familiale, elles sont des êtres à part entière qui existent en dehors de la sphère familiale. Les assimiler à cette dernière, c’est nier leur droit à exister dans leur multidimensionnalité.
Pour toutes ces raisons, nous demandons que cette erreur de départ soit rectifiée par la nomination de femmes dans les directions nationales et les instances administratives. De surcroît, nous demandons le renforcement des cellules genre déjà présentes au niveau des différents ministères pour une mise en œuvre transversale de la Stratégie Nationale d’Équité et d’Égalité de Genre (SNEEG) en collaboration avec la Direction de l’équité et l’égalité de genre (Deeg) et le Programme d’appui à la stratégie d’équité et d’égalité de genre (pasneeg).
“Poursuivre, intensifier et accélérer les efforts pour promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes à tous les niveaux”, c’est ce à quoi l’État du Sénégal s’était engagé dans le cadre de la Déclaration Solennelle pour l'Egalité de Genre en Afrique (DSEGA) et c’est à quoi nous invitons le nouveau gouvernement qui définit son projet de société comme panafricain.
Dans notre volonté de veiller à ce que ce nouveau gouvernement, celui de tous les Sénégalais et Sénégalaises, remplisse ses missions de rupture pour plus de gouvernance démocratique, de justice sociale, d'équité, nous continuerons d’alerter et de faire des propositions constructives sur le besoin d’inclusion des femmes et de représentation égalitaire. "
Ceux qui souhaitent signer cette déclaration peuvent rajouter leur nom et affiliation dans la fenêtre des commentaires ci-dessous.
PERSONNALITÉS INDÉPENDANTES - CITOYEN.NE.S
Aboubacar Demba Cissokho, Journaliste
Absa Faty Kane, Consultante
Adja Aminata NDOUR, féministe radicale et professeure de mathématiques
Agathe Alwaly Mbaye, relations internationales et études africaines, engagée dans la lutte pour les droits des femmes
Aïcha Awa Ba - Consultante
Aïcha Rassoul SENE - Présidente de Yeewi Association (pour les droits des femmes et des filles)
Aïchatou DIOP, Experte Affaires Publiques et Déontologie
Aïchatou Fall, DGA
Aïda CAMARA, Cour pénale internationale de la Haye
Aïda Michelle Lopes, Professionnelle en communication/marketing
Aïssa Dione, Designer/chef d’entreprise
Aissatou Dieng DIOP Consultante en Télécommunications
Aissatou DIENG KASSÉ / INSPECTRICE DE L' EDUCATION, ECRIVAINE COORDONNATRICE CELLE GENRE ET EQUITÉ DU MTADIA
Aïssatou DIENG- Directrice Devopex Sénégal
Aissatou Hountondji - Statisticienne
Aïssatou Seck, Avocate, Spécialiste en Développement International
Aïssatou Séne- Féministe, Consultante
Aita Cisse, learning Manager, auteur de l’œuvre Kaay ma xelal la sur la dépression de soda (bande dessinée) et fondatrice de Kaay me xelal la plateforme de santé mentale
Alassane GUISSE Formateur
Aliou Demba Kebe, Ingénieur de la formation, Coach et Facilitateur en Développement Organisationnel
Alioune Tine, AfrikaJom Center Sira cissokho - féministe
Amadou Kane, Comptable
Amina Aïdara - féministe
Amina Diagne - Coach d'affaires certifiée en PNL, Directrice Minapro
Amina Seck - Romancière, scénariste Fondatrice Les Cultur'elles (Agence pour la promotion des Arts et Cultures au Féminin)
Aminata Badiane Thioye ANJSRPF
Aminata Dia, chercheuse, designer, auteure, coach
Aminata Dieng Dia, experte sociale, manager de projet, adjointe au maire.
Aminata Fall Niang, juriste-fiscaliste, administratrice de sociétés
Aminata Guissé, Manager en stratégie des communications, coach en prise de parole en public, Fondatrice de l’agence de communication et de production audiovisuelle Mabelle Consulting
Anna Ndiaye Ba, entrepreneure, promoteur artistique
Annie Jouga - Première femme Architecte du Sénégal
Awa P. Ndiaye Experte technique internationale en fiscalité
Awa SECK, féministe, association GANAÏ
Awa TINE Communicante et chargée de communication
Babacar Fall, professeur UCAD, Dakar Sénégal
Bachir DIOP, Agronome, Saint-Louis
Batoura KANE NIANG Ancien Ambassadeur, Expert en Gestion des Conflits
Béatrice Diop Experte en marketing/communication
Bineta Bocoum, chargée de communication du Centre des Opérations d'Urgence Sanitaire COUS du Ministère de la Santé et membre de la plate forme de lutte contre les VBG
Bineta Ndoye Responsable administrative et financière à l’OSIDEA (observatoire de suivi des indicateurs de développement économique en Afrique) Amina Faye, auditrice
Boubacar Boris Diop, écrivain
Bowel DIOP, Féministe et entrepreneure
Charlotte Faty Ndiaye, Professeure Santé Publique
Cheikh Omar Ndiaye, Consultant
Cheikh Oumar Sarr, Suisse
Cheikh Tidiane Ba Manager Entreprise Coordinateur général Convergence pour la République et la Démocratie.
Codou Loume : Journaliste , Présidente du Réseau International des Femmes /Association Mondiale des Radiodiffuseurs Communautaires
Corka Ndiaye présidente de l'association de défense des droits des aides ménagères du Sénégal (ADDAD Sénégal)
Coumba Khoulé - féministe
Coumba Touré, Directrice Kuumbati
Courani Diarra, Journaliste, formatrice Association Ma’Donne
Daba Ndione, sociologue spécialiste genre
Dede Didi - Présidente d'associations féminines
développement local et chargée de genre
Diabou Bessane- Experte en communication- Formatrice en genre - Fondatrice de la plateforme Jaabu TV
Diago Diouf Fati - consultant, coach
Diago Ndiaye, Présidente Réseau des Femmes de la CEDEAO, pour la Paix et la Sécurité
Diallo Hamath
Diallo Nadège, Directrice Frimousse structure d’accueil pour enfants. Caen
Diary BA, inspectrice de l'enseignement élémentaire à la retraite.
Diatou Cissé, journaliste
Dior Fall Sow, Magistrate, première femme procureure du Sénégal
Djenaba Wane Ndiaye Economiste Militante
Djeynabou DIALLO, Conseillère technique communication et relations publiques
Djibril Dramé, artiste visuel et co-fondateur de Sabali Inc
Dr Absa Gassama Enseignante Chercheure en Sociologie économique UNCHK
Dr Amayel Diop , Enseignante- Chercheure/ UCAD/FSJP Khaita Sylla, Féministe
Dr Awa Diop sociologue
Dr Defa Wane, Yeewu-Yewwi PLF
Dr Halima Diallo - Psychologue
Dr Ndèye Fatou Ngom, Médecin de santé publique
Dr Oumou Fadly Touré, médecin pédiatre féministe, experte Genre et Intégration en Santé
Dr Pape Coly Faye, Chef d'entreprise - Le Vesinet (78) France
Dr Rokhayatou Fall, Vétérinaire Environnementaliste
Dr Selly Ba Sociologue,
Dr. Fatimata Ly-Fall : Directrice Exécutive du CEDEM (Centre Démocratie- Education aux Medias et aux Multilinguisme)
Dr. Marame Gueye, Féministe, Professeur de Littérature Africaine et de sa Diaspora
Ephrem Manga, acteur politique membre de la société civile
Evelyne Dioh, Directrice exécutive WIC Capital
Fa DIALLO, Entrepreneure sociale, spécialiste Petite enfance, Founder & CEO Institut Académique des Bébés-IAB, Présidente de l’association Boyam la maison des 1000 jours
Fama Reyane Sow, scénariste et réalisatrice, directrice Khaleebi Prod
Mohamadou Moustapha Dina Diatta, ingénieur informatique
Mohamed Sakhir Diagne, consultant, Associé
Momar Dit Ahmed Youssoupha Sall, Credit risk manager
Mouhamadou Moustapha SY, étudiant
Mouhamed Moriba Cissokho: Activiste - initiateur des WAXTAAN DIGGANTE NDAW ÑI / DIALOGUE ENTRE JEUNES.
Mouhamed Moustapha SENE, Ingénieur en Génie Électrique
Moustapha Diop, Informaticien
Myriam THIAM - Designer en bijoux Yeewu Yewwi/pour la libération des femmes
Nafissatou Dia Diouf, Écrivain
Nafissatou Fall expert en transport aérien et en relations internationales, conseiller technique au Ministère en charge des transports aériens Nafissatou Sy, Responsable commerciale
Nafissatou Wade Présidente Nationale de la Coalition DËGGU JËF
Nayé Anna Bathily, Experte, Développement International, Fondatrice, ShinetoLead, Jiggen Jang Tekki
Ndeye Amy Kebe , chef d’entreprise
Ndèye Aram DIME, Lobbyiste et Conseillère en affaires politiques
Ndeye Bouba Seck Coordinatrice de Altercom/Manoore
Ndeye D. TALL - féministe
Ndeye Debo Seck, Enseignante
Ndeye Fatou Thiam, communicatrice, femme leader
Ndeye Khady Babou - Féministe
Ndeye Khady Sall consultante business stratégie
Ndeye Magatte Mbaye, juriste spécialiste droit des femmes et des enfants
Ndeye Maty Diop, Manager, Féministe, Initiatrice talk show digital ‘Taboo
Ndeye Ndoumbé Diop - Féministe
Ndeye Soukeyna NDAO DIALLO, juriste
Ndioro Hélène Ndiaye, Spécialiste communication digitale
Néné Koïta, coordinatrice nationale du Mouvement Populaire pour la Paix Nationale du Sénégal; chargée des relations internationales du syndicat des travailleurs de Sonatel
Ngone Seye Diop, Entrepreneuse
Nina Penda Faye Journaliste Communication - Journaliste - CEO ABC GROUP
Pr Ndioro Ndiaye, universitaire, ancienne Ministre de la femme, de l’enfant et de la famille (1988-1994)
Pr Penda Mbow, historienne, ancienne ministre de la culture
Rabia Diallo, écrivain, poète, Slameuse, Journaliste, présentatrice TV, Consultante en Communication et Fondatrice de la marque de maroquinerie Kundi.
Raby Seydou Diallo, Sociologue, Communicante et Manager de projet; Directrice fondatrice de Debbo leadership féminin, Auteure
Rama Chiova - Féministe
Ramatoulaye Touré Enseignante - Chargée de Genre et Inclusion
Rayanna Tall, Consultante Education
René Lake, journaliste, Washington
Rokhaya Fall Sokhna, historienne
Rokhaya Gaye juriste spécialiste en Genre
Rokhaya Ndiaye, fondatrice Ro&Partners
Rokhaya Seck, Directrice financière
Rokhaya Solange Mbengue Ndir, Presidente, Association des Femmes dans le numérique
Rose Gaye Ndao, Auditeur - Directeur de société
Sabe Wane collectif des féministes du Sénégal
Samba Fall, Ingénieur
Sawdatou Ndongo, directrice d’agence de voyages.
Selbé Faye Lo, spécialiste en développement local et chargée de genre
Selly Raby Kane / Créatrice - réalisatrice
Seydi Aboubacar Sy, web developer
Seynabou Carine Gueye, gérante de société
Seynabou Gueye: Ingénieur Informatique, Chef de projet
Seynabou Kassé , Consultante
Seynabou Mbaye, Présidente COSEF
Seynabou Sy Ndiaye, Sociologue, féministe
Seynabou Thiam, consultante fondatrice Smart Ecosystem for women
Sidiki Abdoul Daff, Professeur, Président du Centre de Recherches Populaires pour l'Action Citoyenne-Cerpac
Sobel Aziz Ngom Dirigeant d’association
Sokhna Maguette Sidibé, féministe radicale
Sophie Ly Sow, Journaliste , Directrice de NEXUS Groupe
Soukeyna Kane, Expert Comptable
Souleymane NGOM, Conseiller Culturel
Thiaba CAMARA SY, Administratrice de sociétés
Thiedel Ba - Gérante de société
Thierno SECK, Manager spécialisée en gestion d’entreprises
Thierno Souleymane Diop Niang juriste, chercheur en relations internationales, auteur
Zoubida Berrada - Journaliste, consultante en média et gestion de projet
Zoubida Fall, auteure - fondatrice de DUKOKALAM
ORGANISATIONS
Afrique Enjeux-AFEX
Alliance pour la Migration, le leadership et le Développement (AMLD)
Association "Mon Sénégal à moi"
Association des Juristes Sénégalaises (AJS)
Association YEEWI (pour les droits des femmes et des filles)
Collectif des féministes du Sénégal
Conseil Sénégalais des Femmes
DUKOKALAM
JGEN SENEGAL
JIGEENREK (Réseau des femmes de Louga)
KIMPAVITA plateforme culturelle, féministe et éco responsable
Kitambaa
LEGS-Africa
Plateforme des Acteurs non Étatiques du Sénégal
Polaris Asso
Réseau des Féministes du Sénégal - RFS
Réseau des Femmes de la CEDEAO, pour la Paix et la Sécurité
Réseau Francophone pour l’Égalité Femme/ Homme (RF-EFH)
Social Change Factory
Sénégal Actions Féministes
Solidarité Active
WarkhaTv
Women First Media Com
Yeewu Yewwi pour la Libération des Femme
LES FÉMINISTES DÉNONCENT UNE CLAQUE POUR L'ÉGALITÉ
Le choix d’enlever le terme “femme” du ministère nous amène à penser que le statu quo sera maintenu. Il n’est pas concevable de parler d’un approfondissement du processus démocratique sans que la participation de la moitié de la société soit effective
Le Réseau des féministes du Sénégal déplore, dans un communiqué daté du 6 avril 2024, la faible représentation des femmes dans le nouveau gouvernement, en contradiction avec les engagements du Sénégal pour l'égalité et la parité :
"C’est avec consternation que nous avons reçu l’annonce de la composition du gouvernement ce 5 Avril 2024. Une composition ne nommant que 4 femmes sur une liste de 25 ministres et 5 secrétaires d’Etat. Les femmes ne représentent donc que 13,33% dans ce gouvernement dit de rupture, d’inclusion et d’équité.
Un gouvernement paritaire était effectivement possible, attendu et souhaité surtout venant d’un régime qui dit vouloir travailler pour plus de justice sociale. Nous constituons la moitié de la population du Sénégal. Ce poids démographique ne se reflète pas dans la représentation des femmes aux instances et processus de prise de décision. Rappelons que le Sénégal a ratifié, sans réserve, le Protocole à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique (Maputo). Depuis 2001, la Constitution sénégalaise reconnaît que « les hommes et les femmes sont égaux en droit ». Ces instruments garantissent l’accès équitable des hommes et des femmes à la prise de décision et à l’exercice des responsabilités civiques et politiques.
Par ailleurs, nous constatons également le changement d’appellation du ministère de la Femme, de la Famille, de l’Equité et du Développement communautaire en ministère de la Famille et des solidarités. Le choix d’enlever le terme “femme” du ministère nous amène à penser que le statu quo sera maintenu, que des compromis seront faits avec nos droits. Cela ne présage ni d’un engagement clair pour l’équité et l’égalité ni d’une réelle prise en compte de nos besoins spécifiques. Nous espérons qu’avec le décret portant répartition des services de l’Etat, la direction de l’équité et de l’égalité de genre demeurera.
La nécessité d’une amélioration tant qualitative que quantitative de la participation des femmes au niveau gouvernemental se pose avec acuité. Il se pose d’autant plus qu’il n’est pas concevable de parler d’un approfondissement du processus démocratique sans que la participation de la moitié de la société soit effective et croissante. Nous nous attendions à des mesures claires pour la concrétisation de nos droits et non pas à la mise en place d’un dispositif qui va contribuer à la marginalisation de nos voix des femmes."
par Aminata Dia
UN GOUVERNEMENT DE RUPTURE ? PAS POUR LES FEMMES
EXCLUSIF SENEPLUS - Cette équipe cristallise un système patriarcal bien ancré. Aucun changement systémique, pour reprendre les mots du président, ne peut s’opérer de manière durable sans une gouvernance inclusive et équitable
Ça y est ! La liste tant attendue des membres du gouvernement du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko est tombée ce vendredi 5 avril 2024 : 25 ministres et 5 Secrétaires d’État. Si l’on y rajoute le Premier ministre Ousmane Sonko, le ministre Directeur de Cabinet du président de la République Mary Teuw Niane et le Secrétaire général du gouvernement Mohamed Al Aminou Lô, le décompte s’élève à 33 personnes. Nombre de ministres femme : 04, à savoir un dixième (si l’on rajoute dans le décompte le président de la République) des personnes représentées.
Selon le dernier rapport de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), la population résidente au Sénégal, recensée en 2023, est de 18 032 473 habitants, dont 8 900 614 femmes (49,4%) et 9 131 859 hommes (50,6%). Les femmes représentent donc près de la moitié de la population sénégalaise, mais ne sont représentées qu’à hauteur d’un dixième dans le gouvernement qui a pour but de les servir et de répondre à leurs attentes.
Certains s’offusquent qu’on puisse s’en offusquer. "Après tout, où est le problème ? L’essentiel n’est-il pas d’avoir un gouvernement avec des personnes compétentes et vertueuses ? Pourquoi s’attarder sur des futilités ? À l’heure de la cohésion sociale, à quoi ça sert de critiquer la faible représentation des femmes ? L’idée n’est pas de mettre des femmes pour mettre des femmes et remplir des quotas ou de s’attarder sur des questions de parité et de féminisme - Ces questions de toute façon ne sont pas de chez nous ni de notre culture". D’autres encore diront, d’accord, il y a une sous-représentation des femmes, mais le gouvernement a été mis en place pour répondre aux attentes des Sénégalais et pour se focaliser sur des priorités bien établies. Là, encore, en quoi la représentation de près de la moitié de la population est prioritaire ?
Mon cœur a mal, honnêtement, d’avoir à tout simplement écrire et expliquer en quoi cette faible représentation est problématique. L’enjeu n’est pas “de donner des postes aux femmes” mais de comprendre qu’aucun changement systémique, pour reprendre les mots de notre cher président, ne peut s’opérer de manière durable sans une gouvernance inclusive et équitable. Alors, j’anticipe sur la question : “en quoi un gouvernement sans les femmes n’est pas inclusif et équitable” ? En quelques points :
Les questions de genre ne sont pas l’apanage des femmes, mais un sujet transversal qui touche à tous les secteurs d’activité : les défis économiques, sécuritaires, numériques, migratoires, sanitaires, éducatifs, agricoles, pour ne citer que ces quelques exemples sont intersectionnels. Intersectionnel veut dire qu’ils touchent aussi bien les hommes que les femmes, mais de diverses manières. Les exemples sont pléthores, mais j’en citerai deux. Le premier : les défis auxquels sont confrontés les jeunes filles en termes de scolarisation et d’accès aux études supérieures sont différents de ceux des jeunes garçons. Bien que la scolarisation des enfants dans leur ensemble doive être promu, il est essentiel d’avoir un regard genre qui permette d’identifier les barrières spécifiques auxquelles sont confrontées les jeunes filles (être refusé le droit à la scolarisation au profit du garçon dans la maison, les lourdeurs des tâches ménagères, les mariages/grossesses précoces, les questions de sécurité qui s’appliquent différemment, les règles douloureuses, etc.) afin d’établir des programmes adaptés à leurs besoins. Le deuxième concerne les femmes agricultrices qui rencontrent, elles aussi, des challenges différents que ceux rencontrés par les hommes agriculteurs (l’accès à la terre et au financement est très différent pour les hommes et les femmes, surtout en milieu rural sans compter les différences dans la gestion des revenus). Il ne s’agit pas de se focaliser uniquement sur les défis des femmes, mais de comprendre que n’importe quelle politique publique, et ce, dans n’importe quel secteur, a des implications genre. Sans la prise en compte de cette question, les programmes établis ne seront pas adaptés aux besoins spécifiques des personnes à qui elles sont destinées, qu’elles soient hommes ou femmes.
Les femmes ne sont pas un groupe monolithique : la suppression du ministère de la Femme et sa transformation en ministère de la Famille et des solidarités est problématique. Elle pose une question centrale : la confusion entre les questions de genre et d’équité sociale et les questions familiales. Les deux sont liées et s’entrecoupent, mais elles sont différentes et se doivent d’être différenciées. Le rôle de la femme ne se limite pas à la cellule familiale et même au sein de cette celle familiale, les prérogatives données par le droit sénégalais aux hommes et aux femmes doivent être revisitées. Par exemple, la question de l’autorisation de sortie de territoire que les mères doivent faire signer par le père de leur enfant avant de pouvoir voyager avec ce dernier (qu’il soit leur conjoint légal ou pas) montre l’importance de penser les questions d’équité et de justice sociale en profondeur.
La représentation des femmes est un enjeu de bonne gouvernance, de paix, de cohésion sociale, de justice et de “rupture” : la norme, c’est la non-représentation des femmes dans les instances de décision. La norme, c’est d’œuvrer au développement de leur pays dans les plus hautes sphères de responsabilité, sans elles autour de la table pour partager leur perspective. La norme, c’est d’attribuer leur succès à leur collaborateur homme ou encore leur respectabilité à leur rôle de mère ou d’épouse. La norme, c’est leur objectivation sur la scène médiatique et publique. La norme, c’est leur demander de se taire, de parler doucement, de bien se tenir, d’être polie, de sourire, de ne surtout pas être en colère, de baisser la tête. La norme, c’est de les violenter verbalement, physiquement, financièrement, moralement, spirituellement, intellectuellement. La norme, c’est le harcèlement sexuel, le non-respect de leur intelligence et le doute sur leurs compétences. La norme, c’est leur demander de fournir 10 fois plus d’efforts pour dix fois moins d’avantage et de reconnaissance. La norme, c’est de leur offrir des fleurs le 8 mars ou de leur organiser des caravanes, mais pas de créer des espaces et des opportunités pour qu’elles-mêmes soient au pouvoir et décident de leur destin. La norme, c’est de tout mettre sur leurs épaules, de les acclamer pour leur courage, de les couvrir de louanges pour leurs sacrifices et leur dévotion à la souffrance jusqu’à ce qu’elles en meurent à petit feu. La norme, c’est de les critiquer lorsque leurs enfants échouent : après tout, “sa liguéyou ndey la — c’est le travail de ta mère”. La norme, c’est s’offusquer que les femmes osent s’offusquer de ne voir que quatre femmes représentées dans ce nouveau gouvernement. La rupture, ça aurait été un gouvernement représentatif et inclusif des femmes, chose que ce premier gouvernement du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye n’a pas fait. Au contraire, il cristallise un système patriarcal bien ancré. Or, gouverner pour la paix sociale, la réconciliation, la justice, la rupture, le changement systémique demande de créer des espaces pour un leadership inclusif. Cela implique que les hommes au pouvoir soient conscients du privilège que leur confère leur identité d’homme dans notre pays afin qu’ils puissent apprendre à se décentrer et à inclure d’autres identités dans le système.
Je finirai par ces mots de ma maman Aminata Dieng Dia : “les nouvelles autorités doivent entendre cette indignation. Il n’y a pas de considération sur le profil ou autres justifications qui tiennent. Ce déséquilibre au niveau ministériel doit être rattrapé par la nomination de femmes gouverneurs et préfets pour conduire les politiques déconcentrées, de femmes comme Directrice Générale de sociétés nationales pour implanter le leadership féminin comme levier de transformation et de production de richesses.”
Pour la rupture et le changement systémique souhaité et annoncé, je prie que ces besoins d’inclusion, de mutualité et de représentation équitable soient entendus pour un Sénégal plus juste et prospère.
LES NOUVEAUX VISAGES DU FÉMINISME SE DÉVOILENT
Né dans le sillage du mouvement ‘’Yeewu Yeewi’’ pour la libération des femmes, fondé en 1984, et dont il s’inscrit dans la continuité quarante ans après, le Collectif des féministes du Sénégal (CFS) est porté par des femmes âgées entre 25 et 40 ans.
Né dans le sillage du mouvement ‘’Yeewu Yeewi’’ pour la libération des femmes, fondé en 1984, et dont il s’inscrit dans la continuité quarante ans après, le Collectif des féministes du Sénégal (CFS) est porté par des femmes âgées entre 25 et 40 ans. Celles qui incarnent aujourd’hui le féminisme ont raconté à l’APS leur parcours et leur engagement pour la cause féminine.
De la réalisatrice à la juriste consultante en passant par la bibliothécaire archiviste, l’écrivaine scénariste et la communicante, toutes s’affichent pour prendre la parole et faire entendre leur voix sur la lutte pour les droits des femmes. La toile, l’écran et les réseaux sociaux sont les outils les plus investis.
Adama Pouye : la lutte contre les agressions sexuelles dans les transports a débuté pour elle sur Facebook et d’autre réseaux sociaux. A vingt-sept ans, la diplômée de l’Ecole des bibliothécaires, archivistes et documentalistes (Ebad) s’est fait remarquer par ses post virulents sur les réseaux sociaux pour dénoncer les agressions sexuelles dans les transports en commun.
Un engagement qui sonne comme un déclic dans le parcours féministe et évolutif de Adama Pouye, débuté en 2019. C’est l’année où elle créa le mouvement ‘’Boulma rissou’’ (Ne te frottes pas à moi en wolof). Un mouvement né de cette lutte sans merci qu’elle mène avec des féministes telles que Aminata Liben Mbengue, Maïmouna Astou Yade, Amy Sakho.
Documentaliste à l’Institut français de Saint-Louis, elle s’associe lors d’une campagne de sensibilisation avec des transporteurs des bus tata Aftu (mini bus de Dakar) et de Dakar Dem Dikk (DDD), l’entreprise de transport public.
Elle met ensuite sur pied l’Association féministe ‘’Awas’’ (‘’la voix’’ en farsi iranien), avec sa sœur jumelle Marième Pouye et d’autres féministes dans le but d’élargir le champ de lutte pour les droits des femmes.
Adama a été éduquée dans un cocon familial ‘’sécurisé’’ où il y a qu’un seul homme à la maison, son père, et où on fait comprendre à toutes les possibilités qu’une fille peut avoir dans la vie.
Mais le choc eut lieu lorsqu’elle sortit du cocon familial avec des messages d’un autre son de cloche. Par exemple, il y a l’école où on demande aux filles de balayer les classes et pas les garçons. Et pour ne rien arranger, ces derniers ‘’sont mis en avant dans les gouvernements scolaires et autre instantes dirigeants’’, dénonce Adama Pouye qui assume son féminisme une fois à l’université de Dakar, à l’Ebad.
Aujourd’hui, la co-coordinatrice du collectif des féministes du Sénégal, la plus jeune d’ailleurs du bureau de douze membres de cette organisation, a lancé en 2021 un forum exclusivement féminin à Saint-Louis. Le but : promouvoir les initiatives des femmes dans la littérature, l’entreprenariat, le numérique où elles doivent s’investir et la nécessité d’avoir un cadre d’échange pour les droits des femmes.
La réalisatrice sénégalaise Mamyto Nakamura, pour qui le cinéma est un outil de plaidoyer pour parler aux femmes, est engagée dans le mouvement féministe du Sénégal, depuis 2012. Elle se sert de sa caméra pour “réparer certaines injustices faites aux femmes et plaider en leur faveur”.
En témoignent les multiples podcasts réalisés sur les articles discriminatoires du Code de la famille à l’endroit des femmes et diffusés en zone rurale de façon gratuite pour ouvrir le débat et donner aux femmes le courage de se raconter et de s’exprimer sans être jugées.
Son dernier film documentaire ‘’Au nom du sang’’ (sorti en janvier), sélectionné au prochain Festival film femme Afrique, prévu du 26 avril au 4 mai, traite du viol dans l’espace familial. Autant dire qu’il en dit long pour celle qui, aujourd’hui, suit les pas de sa mère, Fatou Diop, ”bajenu gox” (marraine de quartier), très réputée à Louga, sa ville natale.
C’est d’ailleurs là que Mamyto Nakamura officie pour faire passer ses messages. Elle qui a pris le nom de ‘’Hiros Nakamura’’, personnage de fiction de télévision américaine qui a le pouvoir de fermer les yeux et de voyager dans le temps. ‘’J’aurais aimé voyager dans le temps pour réparer certaines injustices faites aux femmes et filles’’, lance Mamyto Nakamura, qui se définit comme ‘’une féministe communautaire’’.
‘’On est toute féministe, il s’agit de s’engager ou de ne pas le faire’’, souligne celle qui s’est engagée dans cette voie pour être au service de sa communauté et faire tout pour que les femmes occupent les devants.
L’épanouissement des femmes, leur sécurité, le travail, l’autonomie financièrement, l’indépendante à travers les idées et les envies restent le fil rouge de son combat.
Même chose pour Maïmouna Astou Yade dite ‘’Maya’’, à qui le surnom de féministe radicale irait bien. Elle est la fondatrice exécutive de ‘’JGen Sénégal’’ (JGEN women global entrepreneurship), une structure créée en 2016 et qui regroupe de jeunes féministes.
Elle se classe parmi les ‘’féministes hyper radicales’’, surtout face au patriarcat, dit-elle. Son engagement pour la cause des femmes est partie d’une privation de parole en public dont elle a été victime. Mais pour Maya, ‘’on est tous féministe dans l’âme’’, même s’il faut un déclic pour l’affirmer.
Depuis 2020, la consultante, juriste de formation, s’active dans la construction du mouvement féministe au Sénégal et dans l’Afrique francophone. Elle se bat, dit-elle surtout, ‘’ pour éliminer toutes sortes de violences basées sur le genre au Sénégal’’.
La mission des femmes réunies autour de JGen Sénégal est de ‘’décoder les codes sociaux’’, et dans une approche innovante avec le collectif des féministes du Sénégal, d’aller à la rencontre des communautés pour déconstruire le mythe construit autour du féminisme.
Son modèle reste aujourd’hui la sociologue Fatou Sow, ‘‘une figure emblématique du féminisme’’ dont elle admire la posture, mais surtout la préservation de sa culture et des valeurs sénégalaises. ”A chaque fin de rencontre entre féministes, elle se précipite pour rentrer et quand on l’interpelle pour savoir pourquoi, elle répond : +Je vais aller m’occuper de ma famille+. En bonne sénégalaise et malgré son engagement, elle garde sa culture et c’est ce qui est admirable”, magnifie Maya.
Elle se donne comme ambition d’accompagner les plus jeunes pour qu’elles puissent grandir avec l’opportunité d’en apprendre plus sur le féminisme africain.
Car pour Maïmouna Astou Yade, même s’il y existe un féminisme universel, il en existe aussi qui spécifique à l’Afrique parce que les Africaines ont des priorités spécifiques.
Et ce n’est pas Amina Seck qui dira le contraire, elle qui se bat pour l’égalité femme-homme à travers l’écriture. La romancière et scénariste sénégalaise ne saurait dire comment elle est devenue féministe, mais est convaincu des raisons pour lesquelles elle est féministe. ‘’J’ai toujours défendu les droits humains depuis mon enfance. En grandissant, j’observais les femmes, les filles et plus particulièrement ma mère. J’ai donc compris qu’il y avait une inégalité qu’il fallait combattre’’, confie-t-elle à l’APS.
La fondatrice de “Les Cultur’elles” (une agence pour la promotion des arts et cultures au féminin) et organisatrice du Salon du livre féminin de Dakar fait un travail de ‘’déconstruction’’ à travers son art. ‘’Je mets en lumière toutes les femmes qui évoluent dans le milieu des arts et de la culture. Mes projets personnels (livres et scénarios) racontent les femmes aux femmes et hommes. Je forme et encadre beaucoup de personnes dans le domaine de la création (l’écriture)’’, déclare-t-elle.
Celle qui est devenue une militante pour les droits des femmes grâce à son parcours, son vécu et aux circonstances, fonde son engagement sur la paix et le respect de tous, plus particulièrement des femmes.
‘’Je n’ai pas de limite. J’évolue dans le milieu des arts, nous avons donc deux statuts dans la société, celui d’être une femme et aussi d’être artiste qui n’a que son art pour s’exprimer et vivre dans la dignité. Et nous savons tous qu’il existe toutes les formes de violence dans le milieu artistique’’, dénonce-t-elle. Amina Seck estime que le féminisme a du chemin à faire, que ce soit au Sénégal ou dans d’autres pays africains.
‘’En ce qui concerne le Sénégal, tant que le code de la famille n’est pas revu, beaucoup de combats seront vains. Ce qui serait vraiment dommage pour tout le chemin parcouru jusqu’à là sur les luttes pour les droits des femmes. Le code de la famille constitue un mur que seules les autorités peuvent briser pour donner aux femmes ce qui les sont dus’’, estime-t-elle.
Une autre féministe qui partage les mêmes conviction est Eva Rassoul Ngo Bakenekhe, pour qui le combat pour la déconstruction passe par l’éducation. La militante féministe qui se défit comme quelqu’un qui refuse de rentrer dans une moule, plaide pour une déconstruction dans l’éducation. ‘’Apprendre aux enfants à être humain’’, lance-t-elle.
La Camerounaise qui vit au Sénégal depuis une quinzaine d’années, précise que son combat se résume à voir comment faire pour que l’éducation féministe qui renvoie à l’éducation des enfants, puisse atteindre tous les enfants, aussi bien les garçons comme filles. La journaliste s’active davantage aujourd’hui dans la communication et rêve d’un monde plus ‘’humaniste’’ où l’on apprendra ‘’au garçon à être un homme accompli et à la fille de même pour arriver à un monde juste’’.
Eva Rassoul estime que le féminisme n’est différent en rien des autres combats menés dans nos sociétés. Celle qui se réclame féministe est entrée dans le mouvement pendant l’Affaire ”Adji Sarr”, l’ex-employée d’un salon de beauté qui avait accusé de viol le leader de l’ex-PASTEF, Ousmane Sonko.
‘’Féministe, je le suis depuis longtemps, parce que lorsqu’on est journaliste, il faut s’imposer dans les rédactions, et pour aller sur le terrain, toujours défendre ses positions, briser les codes’’, souligne-t-elle.
Elle regrette toutefois que parfois dans les combats des féministes, ‘’les plus grands pourfendeurs soient des femmes’’.
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JERRY AZILINON, LES FEMMES AU COEUR
Âgé de 28 ans, c’est avant ses 20 ans que Jerry Azilinon a commencé son militantisme pour la défense des droits des femmes. Féministe décomplexé, il explique le point de départ de son engagement.
Le féminisme a aussi ses visages masculins. Le jeune militant Jerry Gwenaël Azilinon en est une parfaite illustration. Se considérant comme féministe, le jeune béninois âgé de 27 ans compte le rester tant qu’on le lui permet, dit-il. Dans cette entrevue, AfricaGlobe, il explique ses différents engagements pour la cause des femmes. Découvrez un visage masculin du féminisme à travers cette discussion.
Les droits des femmes ne sont pas juste des droits catégoriels d’une partie de l’humanité. Ils sont très clairement les droits humains. Autrement qui est la mère de l’homme et qui est le père de la petite fille ?
Avant de s’engager, il faut savoir et pour savoir, il ne faut pas rester indifférent et insensible. Il faut chercher, se renseigner, se former et s’informer. Cette étape, Jerry l’ entamée il y a longtemps et ne s’est jamais arrêter.
Militant actif de la protection des droits des femmes et des jeunes filles, il prend très à cœur cet engagement. Un combat pour la justice sociale que de petits esprits paresseux et incultes avait très vite fait d’assimiler à d’autres problématiques qui n’ont rien à voir avec ses convictions.
Cela aurait pu vite dissuader le jeune homme de continuer son militantisme. Mais au contraire, Jerry Azilinon a continué sa trajectoire et contribue à son niveau à faire avancer les choses.
Cela fait bien des années maintenant que Jerry se dédie volontairement à la défense des droits des femmes et des jeunes filles. Son militantisme pour cette cause ô combien noble lui fait côtoyer le gotha de la politique et des personnalités internationales qui s'activent aussi pour cette cause.
Expliquant d’où est partie son engagement , il dresse un rapide était des lieux des violences dont sont les femmes et affiche son indignation sur certains comportements ainsi que l’inaction des pouvoirs publics face aux violences ou la négligaence dont sont victimes les femmes.
La négligence les plus prégnante est la non prise en compte des cycles menstruelles des femmes dans les école ou dans le milieu professionnel
La compréhension et la prise en compte des préoccupations des femmes en période de menstrues par exemple est un sujet que Jerry a parfaitement compris et se désole que même les responsable RH et des chef d’entreprises ne comprennent pas le sujets, a fortiori esperer qu'ils créent des conditions idoines pour permettre à une partie de leurs équipes de pouvoir traverser cette période physiologique en toute sérénité et en toute dignité.
Malheureusement beuacoup de femmes et surtout de jeunes filles doivent subir a des railleries et des humiliations, voire une précarité en ce qui concerne les très jeunes pour une physiologie qu’elle n’ont pas demandé à avoir de leur propre chef plutôt qu’imposé par la nature.
ZEMMOUR DE NOUVEAU CONDAMNÉ EN FRANCE POUR INJURE RACISTE CONTRE HAPSATOU SY
Les faits remontent à septembre 2018, lors de l'enregistrement d'une émission télé. Eric Zemmour avait alors lancé à l'ancienne chroniqueuse Hapsatou Sy: "C'est votre prénom qui est une insulte à la France. Votre prénom n'est pas dans l'histoire"
(SenePlus) - Le polémiste d'extrême droite Eric Zemmour a été condamné jeudi 28 mars par la cour d'appel de Paris pour injure à caractère raciste, confimant ainsi le jugement de première instance rendu en janvier 2024.
Les faits remontent à septembre 2018, lors de l'enregistrement de l'émission "Les Terriens du dimanche" sur C8. Eric Zemmour avait alors lancé à l'ancienne chroniqueuse Hapsatou Sy: "C'est votre prénom qui est une insulte à la France. Votre prénom n'est pas dans l'histoire, vous êtes dans les tréfonds de la France". Il avait ajouté que sa mère aurait dû l'appeler "Corinne".
Lors du procès en appel, l'avocat général a estimé que s'attaquer au prénom de Mme Sy en raison de son origine étrangère supposée est "un irrespect voire du mépris pour la France", le prénom étant un "attribut essentiel" de l'identité, rapporte l'AFP..
Hapsatou Sy a quant à elle déclaré recevoir "3 à 4 000 messages de haine par jour" et faire l'objet de "harcèlement en ligne" et de "menaces de mort" depuis cette affaire, selon elle rapportée par Le Monde.
Dans son arrêt, la cour d'appel a confirmé la culpabilité d'Eric Zemmour pour "insulte publique en raison de l'origine" et l'a condamné à verser 3 000 euros supplémentaires de frais de justice à la plaignante. Le polémiste devra en outre s'acquitter d'une amende de 4 000 euros et de 3 000 euros de dommages et intérêts.
"C'est une grande victoire qui me dépasse", s'est félicité Hapsatou Sy auprès de l'AFP, y voyant "le bout d'un long calvaire". Son avocat Me Antoine Vey s'est également réjoui de cette décision rappelant "qu'il n'existe pas de prénoms de deuxième zone".
Eric Zemmour a d'ores et déjà fait part de son intention de se pourvoir en cassation. Dénonçant dans un communiqué des "juges politisés", il maintient sa ligne de défense et sa remise en cause de la loi sanctionnant les injures racistes.
LA CEDEAO EN ORDRE DE BATAILLE
A travers le monde, les femmes et les filles sont victimes de violences basées sur le genre, de harcèlement sexuel. En Afrique de l’Ouest, le phénomène prend de l’ampleur.
A travers le monde, les femmes et les filles sont victimes de violences basées sur le genre, de harcèlement sexuel. En Afrique de l’Ouest, le phénomène prend de l’ampleur. A Saly s’est tenu, le 26 mars, un atelier régional de validation des outils de formation de la Cedeao et la lutte contre le harcèlement sexuel dans les lieux de travail et les écoles.
Pour protéger les femmes et les filles contre le harcèlement sexuel, l’intervention des acteurs de l’éducation, de la santé, de la justice, du travail et de la famille ainsi que les associations de femmes est cruciale. C’est tout le sens de l’atelier de Saly. «Ces dernières années, il a été noté partout dans le monde une recrudescence de la violence sexuelle et sexiste, y compris dans l’Afrique de l’Ouest où les femmes et les filles sont touchées. On note une augmentation de la violence sexiste, de la mortalité maternelle, de mariages d’enfants, une féminisation de la violence», déplore la Directrice du Centre de la Cedeao pour le développement du genre (Ccdg). Sandra Oulate Fatoo se réjouit que «certains États membres de la Cedeao aient procédé à la vulgarisation des textes et les lois sur la prise en charge des victimes de violences basées sur le genre».
Mais en dépit des efforts consentis, les défis sont énormes. Les femmes arrivent difficilement à concilier vie privée et vie publique et ont un faible accès aux ressources financières et aux moyens de production. En outre, elles sont victimes de cybercriminalité, de harcèlement qui sont de nouvelles formes de violence à combattre.
Créé en 2003, le Centre de la Cedeao pour le développement du genre est une agence spécialisée. Il a pour objectif le renforcement de capacités sur les connaissances de base, du transfert de savoir et de compétences au profit des femmes. Le Ccdg vise l’effectivité de l’égalité du genre, l’intégration du genre dans les programmes de la Cedeao, l’abrogation des lois discriminatoires contre les femmes.
par Sokhna Maguette Sidibé et Aminata Grace
FATOU SOW SARR A TOUT WHIPPIN
EXCLUSIF SENEPLUS - Elle brosse fièrement le sujet des régimes matrimoniaux, négligeant honteusement les rapports d’oppressions que peuvent charrier ces cultures qu’elle semble défendre devant l’élargissement des libertés homosexuelles
Sokhna Maguette Sidibé et Aminata Grace |
Publication 27/03/2024
« La polygamie, la monogamie, la polyandrie sont des modèles matrimoniaux déterminés par l'histoire et la culture de chaque peuple. Ces modèles sont aujourd'hui concurrencés par les mariages homosexuels. » 1.
Voilà le tweet de Professeure Fatou Sow Sarr, en réponse à une journaliste qui voulait entrer en contact avec elle pour un article au sujet de la polygamie au Sénégal.
La TL221 n’y a vu que du feu, l'acclamation à base de « réponse clinique », « citation de sociologie » entre autres expressions pour dire qu’elle a cloué le clapet à l’Occident par le truchement de la journaliste.
D’autres en revanche, plus prompts à s‘exercer à la réflexion - quoique le tweet n’en nécessitait pas tant par son absurdité à peine dissimulée - ont soulevé, heureusement pour le salut de la civilisation humaine l’ineptie que la sociologue a réussi à concentrer dans si peu de mots.
D’ailleurs, elle fait la prouesse de comparer régime matrimonial et sexualité comme si elle n’était pas au courant des homosexuels monogames, polygames… Elle est décevante à bien des égards mais l’on ne saurait guère lui reprocher son ignorance. En revanche, son génie manipulateur a été de susciter les fibres de tous les gardiens de « nos fameuses valeurs » par la mention des mariages homosexuels. Elle sait ce qu’elle fait, elle les convoque par une haine fédératrice pour esquiver les questions sur la polygamie ou devrait-on dire les problèmes de la polygamie.
Cette professeure qui ne s’embarrasse d’aucune rigueur intellectuelle ne nous donne point beaucoup de matière à débat mais on ne s’abaisserait à son niveau de laxisme, de légèreté et de vacuité intellectuelle. Elle brosse fièrement le sujet de ces régimes matrimoniaux, en fait des constructions historiques et culturelles figées, en négligeant honteusement les rapports d’inégalités, d’oppressions que peuvent charrier ces cultures qu’elle semble défendre devant l’élargissement des libertés homosexuelles.
La polygamie a été utilisée dans la société patriarcale comme moyen de domination des femmes, et pour maintenir aussi leur statut de propriété privée des hommes et d’objets interchangeables.
Venons-en au mariage traditionnel qui historiquement, était aussi un moyen de contrôler les femmes en les rendant dépendantes financièrement et affectivement de leurs maris, limitant leur autonomie, et contribuant aussi à cette perpétuation des rôles genrés, renforçant les attentes selon lesquelles les femmes doivent se consacrer exclusivement à leur mari et à leur famille. Ce qui nie toute aspiration personnelle à se définir autrement qu’à travers ces rôles préétablis par la société.
La polygamie, la monogamie, la polyhandrie sont des modèles matrimoniaux déterminés par l'histoire et la culture de chaque peuple. Ces modèles sont aujourd'hui concurrencés par les mariages homosexuels. https://t.co/2zDACgjptH
J’axe l’argumentaire sur le Sénégal, la polyandrie ? Êtes-vous sérieuse en faisant de tels raccourcis ? L’honnêteté intellectuelle aurait dû vous interdire de la mentionner à cause de sa rareté actuelle, et même à supposer que ce système soit répandu, vous ne pouvez ignorer les inégalités de pouvoir dans un monde capitaliste où les hommes exerceraient un contrôle autant sur les ressources du ménage que sur la femme.
Mais encore, le mariage homosexuel étant criminalisé au Sénégal, devons-nous comprendre que vous faites une comparaison entre l’Afrique (ici le Sénégal) et l’Occident ? Car la suite de vos tweets le suggère « Ma pensée profondément est que l’occident n’a aucune légitimité pour juger nos cultures. » 2 Il est très déstabilisant de vous voir tenir ce discours aliéné quand dans vos propres écrits vous soutenez mordicus que le système patriarcal, dont la polygamie est importée par les religions chrétiennes et musulmanes. Dissimuler l’homosexualité en Afrique a été une posture adoptée par les anthropologues occidentaux : « Dans la préface de leur livre « Boy - Wives and Female Husbands. Studies of African Homosexualities », Murray et Roscoe rappellent ainsi que les historiens et anthropologues occidentaux occultèrent longtemps la présence de pratiques homosexuelles en Afrique, nourrissant ainsi, explicitement ou implicitement, l’idée que ces dernières furent importées dans ces régions par des non-Africains (Arabes, Européens). »3
Peut-être qu’il est temps de décoloniser vos recherches, non ? Ok. Comme vous voulez glisser sur le terrain populiste, la rigueur intellectuelle qui vous sied voudrait que vous incluiez aussi dans « nos cultures » l’homosexualité, qu’importe la lecture binaire (qui encore une fois est une influence occidentale que vous fustigez) ou non binaire que l’on pourrait en faire (l’historicité du terme « goor-djigenn » homme-femme dans la langue wolof pratiquement non genrée mérite une prise de connaissance de votre part).
Et encore une fois, quel est le lien entre la question posée par cette journaliste et votre réponse qui emmène l’homosexualité sur la table ? La paresse voudrait que l’on vous étiquette homophobe sans plus. Mais nous n’en restons pas là. Cette démarche de ramener l’homosexualité toujours dans le débat pour alimenter l’actualité 4, dans ce contexte est une panique, servant de prétexte pour taire une autre panique. L’ironie (très amère) est que cela vienne d’une féministe.
Ici vous trouvez un bouc émissaire sexuel pour faire diversion sur un autre sujet qui va venir sur la scène internationale, à savoir le statut polygame de notre nouveau président. Vous ne pouvez esquiver ce phénomène. Pour citer vos propres mots : « Aujourd’hui, il y a un contexte où toucher à l’homosexualité prend une tournure particulière dans ce pays », des propos tenus après le sacre de l’écrivain Mouhamed Mbougar Sarr au Goncourt, où nous avons tous assisté à une vague d’homophobie. Dois-je continuer ?
En effet, c’est une posture adoptée dans les différentes vagues homophobes au Sénégal : « Une différence frappante (en comparaison avec le Cameroun par exemple) est qu'en dépit de la criminalisation de l'homosexualité dans la loi sénégalaise, le gouvernement du pays est intervenu contre des violences homophobes [38]. La notion de cultural anger (colère culturelle) développée par Gilbert Herdt [39] permet de mieux comprendre le cas sénégalais.
Dans l'introduction de son livre sur les « paniques sexuelles », l'auteur identifie le mécanisme par lequel une panique en engendre une autre : « C'est ce processus général que je désigne par le terme de colère culturelle la coalition de différentes émotions, relevant de domaines et arènes d'action dispersés, dans le but d'unir des individus et des groupes dans la poursuite politique d'un ennemi commun ou d'un bouc émissaire sexuel [40] » ».5
Je vous renvoie à cet article susmentionné qui expose aussi « une opposition radicale entre une Afrique homophobe et un occident tolérant »6, une posture qui à ma grande surprise n’est pas nouvelle dans vos prises de paroles, alors que l’homophobie est loin d’être spécifique à l’Afrique, de même que l’homosexualité ne l’est à l’Occident. Rien de mieux que les ressentiments post-coloniaux.
Cette question de la polygamie arrive à point nommé au Sénégal, notre nouveau président est polygame. Rien que par son existence et son statut actuel, il est un symbole d’encouragement pour tous les hommes musulmans et les hommes chrétiens qui souhaitent même dans la plaisanterie qu’on élargisse les droits de disposer de plusieurs femmes. Le droit et le décret divin de trahir une compagne sous des prétextes perfides. Encore une fois, la religion reste brandie, c’est le totem d’immunité contre toutes critiques (blasphèmes diraient-ils) pour encourager les femmes dans l’obéissance servile parce que le paradis (l’ultime blague) est entre les mains de leur mari… La polygamie rappelons-le n’est en aucun cas une obligation ni un devoir dans le coran.
La polygamie demeure la menace au fond de la gorge de tous les hommes sénégalais. Ils n’ont guère besoin de la prononcer. Les femmes, elles savent tout de même qu’elle est là, omniprésente prête à bondir de son trou pour construire à jamais un monstre entre elles et leur estime de soi, entre elles et leur quiétude intérieure que donne l’assurance de savoir l’être aimé à soi uniquement.
L’actualité aujourd’hui devrait être l’impact d’avoir un homme polygame au pouvoir sur la société. Le débat est en train d’être évité. Faites mieux, madame.
Sokhna Maguette Sidibé est féministe radicale.
Amina Grace est féministe radicale.
Notes :
*Définition du terme « Whippin » : On dit que quelqu’un a tout Whippin signifie qu’il mélange tout
1 « La polygamie, la monogamie, la polyandrie sont des modèles matrimoniaux déterminés par l'histoire et la culture de chaque peuple. Ces modèles sont aujourd'hui concurrencés par les mariages homosexuels. » @FatouSowSarr1, Twitter (nouvellement X), 26/03/2024
Le tweet auquel elle répond : « @FatouSowSarr1 Bonjour Madame, je suis journaliste pour @CausetteLeMag et souhaiterais vous joindre pour un article au sujet de la polygamie au Sénégal. Vous serait-il possible de me suivre afin que je puisse vous écrire en MP ? Un grand merci par avance » @AnnaCuxac, Twitter (nouvellement X), 26/03/2024
2 « Ma pensée profondément est que l'occident n'a aucune légitimité pour juger de nos cultures. » @FatouSowSarr1, Twitter (nouvellement X), 26/03/2024
3 Aminata Cécile Mbaye « Les discours sur l’homosexualité au Sénégal. L’analyse d’une lutte représentationnelle », Thèse de doctorat, sous la direction de Dr. Ute FENDLER, Université de Bayreuth, 2016, P.16.
4 Aminata Cécile Mbaye « Les discours sur l’homosexualité au Sénégal. L’analyse d’une lutte représentationnelle », Thèse de doctorat, sous la direction de Dr. Ute FENDLER, Université de Bayreuth, 2016, Chapitre 3 : « L’homosexualité au Sénégal : la création d’une actualité »
5 Awondo, P., Geschiere, P. & Reid, G. (2013). Une Afrique homophobe : Sur quelques trajectoires de politisation de l'homosexualité : Cameroun, Ouganda, Sénégal et Afrique du Sud. Raisons politiques, 49, 95-118. https://doi.org/10.3917/rai.049.0095
6 Awondo, P., Geschiere, P. & Reid, G. (2013). Une Afrique homophobe : Sur quelques trajectoires de politisation de l'homosexualité : Cameroun, Ouganda, Sénégal et Afrique du Sud. Raisons politiques, 49, 95-118. https://doi.org/10.3917/rai.049.0095
ËTU JAMM SALUE LA FORTE PARTICIPATION DES FEMMES
Face à la presse hier lundi, ËTU JAMM a noté un taux de participation global des femmes de 23% dans les bureaux de vote observés. Par ailleurs, elle a salué la bonne tenue du scrutin.
La plateforme ËTU JAMM, de son nom Espace de paix, a salué la forte participation des femmes à l’observation du scrutin présidentiel du dimanche 24 mars. Face à la presse hier lundi, ËTU JAMM a noté un taux de participation global des femmes de 23% dans les bureaux de vote observés. Par ailleurs, elle a salué la bonne tenue du scrutin.
Selon Mme Penda Seck Diouf, «Etu JAMM a observé 554 BV (bureaux de vote, ndlr) pour 60 observatrices répartis dans les 14 régions. Ainsi, «De manière générale, l’ambiance était calme autour de 98% des bureaux de vote observés, le personnel au complet avec en moyenne 2 femmes parmi le personnel», a relevé Mme Penda Seck Diouf, présidente nationale de ËTU JAMM
Selon la présidente nationale de ËTU JAMM, «Le taux de participation global des femmes dans les BV observés est de 23%.» D’ailleurs, «La présence des forces de l’ordre impliquant 28% de femmes était sécurisante en grande partie dans les lieux de vote observés», a assuré Mme Diouf.
En ce qui concerne le déroulement du scrutin, la plateforme de veille des femmes pour la paix et la sécurité a fait savoir que «la supervision, le déroulement et la représentation des coalitions ont été globalement bien appréciés dans l’ensemble des BV observés. Le dépouillement et le décompte des bulletins ont été correctement effectués dans les BV et en moyenne 322 bulletins de vote par BV observés ont été validés.»
Dans le même registre, ËTU JAMM dit avoir noté «l’absence d’incidents majeurs durant tout le processus.» De même, «la priorité accordé aux personnes âgées et aux personnes vivant avec un handicap dans la majorité des bureaux de vote», a indiqué la présidente Mme Seck Diouf.