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23 novembre 2024
Femmes
DIOMAYE ÉLU AU PREMIER TOUR SELON CERTAINES PROJECTIONS
Avec 53%, voire 57,4% des suffrages selon d'autres sources, dont Alphonse Diombo Thiakane, ingénieur statisticien de la Rfm. Amadou Bâ à 31,9%, Khalifa Sall à 3,8%, Aliou Mamadou Dia 2,5%, Aly Ngouille Ndiaye 1,2% devant Idrissa Seck à 1%
(SenePlus) - L'élection présidentielle sénégalaise du 24 février 2024 se profile comme un moment décisif dans l'histoire politique du pays, avec des résultats préliminaires indiquant une victoire potentielle pour Bassirou Diomaye Faye dès le premier tour. Selon des informations recueillies par SenePlus, basées sur des sources non-partisanes et jugées fiables, Diomaye Faye aurait remporté la présidence avec environ 53% des voix, avec une marge d'erreur légèrement supérieure à 1%.
D'autres sources corroborent la tendance victorieuse de Diomaye Faye, bien que les chiffres varient légèrement. Alphonse Diombo Thiakane, ingénieur statisticien renommé travaillant pour la Rfm, a présenté des données encore plus favorables pour Faye, le plaçant à 57,4% des suffrages exprimés. Ces résultats détaillés montrent également la répartition des votes pour les autres candidats, avec Amadou Bâ à 31,9%, Khalifa Sall à 3,8%, Aliou Mamadou Dia à 2,5%, et d'autres candidats recevant des parts plus faibles du total des voix.
La progression des tendances au fil de la soirée électorale est notable. Les chiffres de 21 heures présentés par Thiakane avaient déjà mis en lumière la forte avance de Diomaye Faye à 56,13%, avec Amadou Bâ à 31,4% et d'autres candidats tels que Khalifa Sall, Aliou Mamadou Dia, et Idrissa Seck se partageant les voix restantes. Cette évolution des pourcentages jusqu'à minuit indique un renforcement continu de la position de Faye.
Ces résultats préliminaires, s'ils se confirment, marqueraient une victoire significative pour Bassirou Diomaye Faye et pourraient indiquer un tournant dans la politique sénégalaise. Une victoire au premier tour avec une majorité aussi claire témoignerait d'un soutien populaire solide pour Diomaye Faye et son programme, tout en reflétant potentiellement des aspirations au changement au sein de l'électorat.
Cependant, il convient de rester prudent jusqu'à l'annonce officielle des résultats par les autorités compétentes. La transparence du processus électoral et la fiabilité des résultats sont cruciales pour la légitimité de l'élection et la stabilité politique du Sénégal.
Les implications d'une victoire de Diomaye Faye seraient vastes, tant sur le plan national qu'international. Sur le plan intérieur, cela pourrait signifier la mise en œuvre de nouvelles politiques et approches en matière de développement économique, de gouvernance, et de politique sociale. Sur la scène internationale, une nouvelle administration pourrait également réorienter certaines des priorités diplomatiques et économiques du Sénégal.
Alors que le Sénégal attend l'annonce officielle des résultats, l'élection présidentielle de 2024 restera sans aucun doute un sujet d'analyse et de discussion approfondies dans les jours et les semaines à venir, offrant des insights précieux sur l'évolution de la démocratie et des dynamiques politiques dans le pays.
RÉACTION D'AMADOU BA
Le directoire de campagne de Bâ met en garde contre toute forme de célébration prématurée ou de manipulation par d'autres camps
(SENEPLUS) - Dans le contexte des élections au Sénégal, un climat de tension palpable entre les différents camps politiques marque la période post-électorale. Alors que plusieurs candidats ont déjà exprimé leur félicitation à Bassirou Diomaye Faye, le camp de Amadou Bâ, représentant de Benno Bok Yakaar, affirme fermement la probabilité d'un second tour, contredisant ainsi les anticipations d'une victoire unilatérale.
Dans un communiqué de presse diffusé récemment, le directoire de campagne de Amadou Bâ a souligné l'importance de l'organisation exemplaire du scrutin, saluant le Sénégal comme une "grande démocratie" malgré les défis rencontrés. Le communiqué critique ceux qui prédisaient un scrutin chaotique ou frauduleux, les invitant à réviser leur jugement suite au bon déroulement de l'élection.
Les premières tendances, après le dépouillement d'environ un tiers des bureaux de vote, semblent indiquer que le camp de Bâ a déjoué les pronostics pessimistes concernant son effondrement. Le communiqué insiste sur le fait qu'un virage vers le populisme n'est pas inévitable pour le Sénégal et que les résultats actuels démontrent une résilience démocratique.
Le directoire de campagne de Bâ met en garde contre toute forme de célébration prématurée ou de manipulation par d'autres camps, affirmant que seule la volonté du peuple, exprimée par le recensement officiel des votes, devrait déterminer le résultat final. Ils soulignent leur confiance dans le fait que, même dans le pire des scénarios, ils se retrouveraient dans un duel au second tour de l'élection.
Faisant appel à la sérénité et au calme, le camp de Bâ attend les résultats officiels, tout en reconfirmant leur respect pour les processus démocratiques et les institutions responsables de l'annonce des résultats finaux. Ce positionnement suggère non seulement un engagement envers la stabilité et l'ordre démocratique mais aussi une confiance prudente dans les performances électorales de leur candidat.
Cette déclaration, à la fois ferme et optimiste, reflète la complexité du paysage politique sénégalais, où les résultats électoraux sont souvent imprévisibles et le dialogue entre les différents acteurs est crucial pour la préservation de la paix sociale et de la démocratie.
KHALIFA FÉLICITE DIOMAYE
"Je félicite le peuple sénégalais pour sa maturité et sa responsabilité. Je remercie les électrices et les électeurs qui ont porté leurs suffrages sur ma personne"
Le candidat de Taxawu Sénégal, Khalifa Sall sort de sa réserve. « Les Sénégalais se sont exprimés ce jour dans la paix et la sérénité, montrant une nouvelle fois notre attachement indéfectible à la démocratie », affirme-t-il sur les réseaux sociaux à travers un X. « Je félicite le peuple sénégalais pour sa maturité et sa responsabilité. Je remercie les électrices et les électeurs qui ont porté leurs suffrages sur ma personne. Leur confiance m’oblige et m’engage », ajoute M. Sall. Avant de féliciter « vivement Bassirou Diomaye Diakhar Faye que les tendances lourdes placent en tête du scrutin ».
LA SOCIÉTÉ CIVILE INVITE LES CANDIDATS À LA RETENUE
Le collectif des organisations de la société civile pour les élections a fait un bilan a mis à parcours sur le déroulement du scrutin d’hier, dimanche 24 mars
Le collectif des organisations de la société civile pour les élections a demandé à tous les candidats et leurs partisans de s’abstenir face aux tendances qui se dégagent des urnes. Le COSCE qui s’est félicité de la mobilisation des électeurs, salue les organes de gestion des élections pour la bonne organisation du scrutin.
Le collectif des organisations de la société civile pour les élections a fait un bilan a mis à parcours sur le déroulement du scrutin d’hier, dimanche 24 mars. D’après le COSCE, « Le dispositif mis en place sur l’étendue du territoire national, conformément à son mandat et aux principes en vigueur, a permis de constater dans l’ensemble un bon déroulement du scrutin malgré quelques disfonctionnements constatés qui ne sont pas de nature à remettre en cause la crédibilité de l’élection. »
Tout en se félicitant de la mobilisation des électeurs qui ont fait montre « encore une fois leur maturité et leur profond attachement à la démocratie », salue « les organes de gestion des élections pour la bonne organisation du scrutin », note le même communiqué
Toutefois, « Le COSCE, tout en prenant acte des tendances qui se dégagent des urnes, exhorte les candidats et leurs partisans à faire preuve de retenue en attendant la publication des résultats par les instances habilitées », a fait savoir le document signé Pr Babacar Gueye, chef de mission du COSCE.
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UN PRÉSIDENTIALISME SCLÉROSÉ
L'universitaire Ndeye Astou Ndiaye livre sur les ondes de Sud FM, un réquisitoire cinglant contre le système politique sénégalais actuel. Elle insiste sur la nécessité impérieuse d'une refondation globale au soir du 24 mars
A une semaine du scrutin présidentiel, l'émission Objection de Sud FM a reçu ce dimanche 17 mars une invitée au timbre singulier. Ndeye Astou Ndiaye, docteure en sciences politiques et maîtresse de conférences, a livré un réquisitoire cinglant contre le système politique sénégalais actuel.
Dans son plaidoyer, ce membre du Collectif des universitaires pour la démocratie a déploré le présidentialisme hypertrophié qui gangrène selon elle les institutions. "On nous a montré les limites du régime présidentialiste avec le blocage du processus électoral", a-t-elle asséné, déplorant une "imbrication des institutions" au profit d'un homme providentiel.
Si elle a salué le rôle du Conseil constitutionnel qui a permis la poursuite du processus, l'universitaire ne s'est pas cantonnée à l'actualité électorale. Elle a insisté sur la nécessité impérieuse d'une refondation globale du système au soir du 24 mars.
Selon l'invitée de Baye Omar Guèye, cette refonte devra s'appuyer sur un diagnostic sans concession des maux qui rongent le Sénégal contemporain : délitement du lien de confiance, école publique en lambeaux, jeunesse délaissée, justice dévoyée... Des maux qui selon Ndeye Astou Ndiaye auraient pour origine une "rupture avec nos valeurs sociétales et notre philosophie humaniste".
MULTIPLE PHOTOS
AGL SÉNÉGAL SE MOBILISE POUR L’ÉGALITÉ DES CHANCES DE SES COLLABORATEURS
Premier opérateur logisticien du Sénégal, AGL célèbre l'engagement de ses femmes à travers des échanges inspirants. Panélistes et participantes ont fait part de leur expérience pour inspirer la relève au sein de l'entreprise
Plus de 150 collaboratrices d’AGL Sénégal, accompagnées de leurs collaborateurs, se sont fortement mobilisées à l'occasion de la Journée internationale des droits de la Femme, le 8 mars 2024.
Cette journée, dont le thème mondial était « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme », a été mise à profit par les vaillantes collaboratrices d'AGL Sénégal pour échanger autour du thème pertinent : « Egalité des chances H / F : promotion interne, mobilité promotionnelle et géographique ».
À cette occasion, un panel de haut niveau était constitué de Mme Awa Ndiaye Sagna, Directrice Générale du Centre de Formation aux Métiers Portuaires et à la Logistique (CFMPL) ; Mme Fatoumata Mbengue BA, CEO FAM Advisory ; Mme Ama Wane Ly, Directrice Générale Teranga Logistics Services ; Mme Bintou Konare Paye, Directrice des Ressources Humaines à AGL avec comme Modératrice Mme Awa Cheikh Diouf Directrice Exécutive du Musée de la Femme Henriette Bathily.
En présence de la Marraine, Mme Innocence Ntap Ndiaye, Présidente du Haut Conseil du Dialogue Social, les différentes panélistes ont tenu en haleine l'assistance à travers le récit de leurs parcours inspirants, les défis qu'elles ont eu à relever, les contraintes socio-culturelles impactant l’évolution de leurs carrières, tout en prodiguant des conseils pertinents à leurs sœurs.
À l'issue des échanges, la présidente de l'Amicale des Femmes d'AGL Sénégal, Mme Emma VAZ Carvalho, comblée, a exprimé toute sa satisfaction en déclarant : « Je tiens à magnifier la qualité du débat et à remercier chaleureusement les panélistes, les participants ainsi que la Direction régionale qui, grâce à leur forte implication et mobilisation, ont fait de cette rencontre une réussite ».
Le Directeur des ressources humaines adjoint Monsieur Augustin Mathias Sene a souligné : « L’égalité des chances hommes-femmes fait partie des enjeux prioritaires de notre entreprise qui l’a intégrée depuis plusieurs années dans sa politique RH et dans une charte dédiée à la diversité. La promotion interne et la mobilité géographique sont basées sur la reconnaissance du talent et des compétences des collaborateurs ».
L’Amicale a par ailleurs organisé une exposition, « Deux Générations de Femmes, une vocation », en collaboration avec le Musée de la Femme Henriette Bathily
Un sympathique déjeuner a été offert aux participantes et aux participants à l’issue de cet important événement, agrémenté d’une prestation humoristique de la Troupe Kocc Barma de Rufisque.
A propos d’AGL Sénégal
Premier réseau de logistique intégrée au Sénégal, AGL Sénégal avec près de 1 000 collaborateurs répartis dans les agences de Dakar, Kaolack et Kidira, intervient dans les domaines de la commission de transport, l’agence maritime, la consignation, la manutention portuaire, la logistique multimodale. Spécialiste de la logistique et des grands projets industriels et miniers, AGL Sénégal est également expert dans le domaine du transport de colis lourds et de convois exceptionnels et de l’entreposage à valeur ajoutée. La société offre une gamme diversifiée de services et représente une base d'appui pour les pays de la sous-région, dans le cadre de projets structurants et jouant un rôle clé dans le désenclavement des pays.
ANTA BABACAR NGOM SUR TOUS LES FRONTS DANS UNE CAMPAGNE ÉCLAIR
À 40 ans, cette cheffe d'entreprise et patronne de la plus grande entreprise avicole du pays, la Sedima, fondée par son père, souhaite briser les barrières et devenir la première présidente de la République
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 14/03/2024
Pour sa troisième journée de campagne, Anta Babacar Ngom, la seule femme candidate à l'élection présidentielle au Sénégal, sillonne le quartier populaire de Grand Yoff dans la banlieue de Dakar. Comme les 18 autres prétendants, elle a moins de deux semaines pour défendre son programme et se faire connaître de tous les Sénégalais, dans le cadre d'une campagne éclair suite au report du scrutin (AFP).
En effet, après plus d'un mois d'incertitude et une crise sans précédent liée au report de l'élection par le président Macky Sall, ce dernier a finalement fixé le premier tour de la présidentielle au 24 mars. Pour tous les candidats, il faut donc s'adapter au plus vite et accélérer le calendrier. La campagne officielle n'a débuté que samedi et s'achèvera le 22 mars à minuit, soit une semaine de moins que ce que prévoyait initialement le code électoral.
"Je suis la candidate des femmes, que j'assume pleinement, mais je suis aussi la candidate de tous les Sénégalais", a déclaré Anta Babacar Ngom à l'AFP. À 40 ans, cette cheffe d'entreprise et patronne de la plus grande entreprise avicole du pays, la Sedima, fondée par son père, souhaite briser les barrières et devenir la première présidente de la République.
Originaire d'une famille influente de la bourgeoisie d'affaires sénégalaise, Anta Babacar Ngom mène campagne activement sur le terrain. Saluant la foule depuis le toit ouvrant de son SUV, elle arpente les rues du quartier de Grand Yoff au son des klaxons, tout sourire, levant le poing pour galvaniser les sympathisants, à en croire un reportage de l'AFP.
Depuis la fenêtre de leur maison, les habitants se penchent pour apercevoir la candidate et son cortège. Son programme repose notamment sur la création d'emplois, la protection de l'environnement, la gratuité des soins et une réforme de l'éducation avec un enseignement dans les langues locales.
Mener une campagne en moins de deux semaines "est extrêmement difficile, on l'avoue", a-t-elle déclaré à l'AFP. "Ça requiert une certaine ingéniosité. Il faut être 'innovative'", a souligné cette femme d'affaires de la nouvelle génération, employant un anglicisme qui colle à l'image qu'elle souhaite incarner. À partir de mercredi, elle entamera une tournée dans toutes les capitales régionales du pays.
Comme pour tous les candidats, le défi est de taille dans ce flux tendu. L'imprimerie MPS à Dakar travaille d'arrache-pied pour fournir le matériel de campagne à temps, avec plus de 30 000 affiches et 20 000 T-shirts à produire pour le lendemain. "On va devoir faire des heures supplémentaires et embaucher des freelances pour tenir les délais", a indiqué la directrice générale de l'entreprise à l'AFP.
Dans cette campagne éclair, Anta Babacar Ngom et les 18 autres candidats doivent donc redoubler d'efforts pour se faire connaître des Sénégalais en un temps record. Entre stratégie à adapter et production de supports sous pression, la course contre la montre est lancée pour cette élection présidentielle au calendrier bouleversé.
ANTA BABACAR NGOM, LA SURPRISE DU CHEF
PDG d'un important groupe privé, elle a réussi, grâce à sa ténacité sur le terrain, là où d'autres ont échoué : l'obtention des parrainages nécessaires. Portrait d'une femme qui force le destin
Personne ne l’a vue venir. Tel un ovni (objet volant non identifié), Anta Babacar Ngor, 36 ans, est apparue dans le champ politique quand personne ou presque ne l’attendait.
Peu d’observateurs auraient d’ailleurs parié, ne serait-ce qu’un kopek, sur cette ‘’fille de’’, bombardée PDG de Sedima, une entreprise familiale prospère évoluant dans l’aviculture, la production d’aliment de volaille, etc.
Des signes avant-coureurs devaient pourtant les alerter. Car, Anta Babacar Ngom a franchi avec brio l’immense obstacle de l’obtention de parrains. Un exploit, au moment où des cadors de la vie politique sénégalaise ont été, soit tout bonnement recalés, soit appelés à compléter leur liste trop courte de parrains.
Et comme le dit l’adage, qui veut aller loin ménage sa monture. La présidente du mouvement Alternative pour une relève citoyenne (ARC) l’a visiblement bien assimilé en investissant, dès les premières heures, le terrain, à la quête de parrains à sa candidature. A la surprise générale, elle réussit à les obtenir du premier coup.
Au vu des péripéties qui ont jalonné cette étape, rien que la validation par le Conseil constitutionnel de sa liste de parrains constitue une prouesse. Mais que ce fut dur ! Il a fallu pour Anta Babacar Ngom respirer l’odeur des grenades lacrymogènes tout le long de ses tournées dans des localités du pays.
Cet apprentissage de la politique à la sénégalaise aux allures de bizutage montre que, pour elle, le jeu en vaut la chandelle. Et il semble qu’elle n’a encore rien vu. C’était juste le teaser, pourrait-on dire pour emprunter un jargon cinématographique.
Connaissant le paysage politique sénégalais et la période électorale, très souvent émaillés de tensions, le film proprement dit, la campagne électorale, se caractérise par son agitation.
Provocations tous azimuts, attaques de convois, bagarres généralisées, tout ce qui caractérise la violence politique y passe, mais, pour Anta Babacar Ngom, l’engagement en politique obéit à des principes.
‘’Mon engagement portera sur l’éducation et la formation professionnelle pour relever une nouvelle génération de leaders qui sera apte à relever les défis futurs’’, disait-elle, en août dernier, lors du lancement de son mouvement.
Elle avait ajouté vouloir ‘’faire renaître l’espoir chez les jeunes et les populations sénégalaises en général’’.
Après avoir franchi l’obstacle des parrainages, une première pour une femme dans l’histoire politique du Sénégal, voici donc Anta Babacar Ngom, définitivement qualifiée pour la présidentielle du 24 mars. Sans parti politique, sans carrière dans l’administration, elle devra lutter pied à pied pour se faire une place dans un univers dominé par les hommes. Dans un pays où, de surcroît, les relents patriarcaux ont la peau dure.
Femme leader
Cela ne semble pas ébranler outre mesure cette femme leader, PDG du holding familial, Sedima, employant près de 800 salariés et riche d’un chiffre d’affaires de 42 milliards de francs CFA.
Son père Babacar, lui a mis le pied à l’étrier en 2016, alors qu’elle n’avait que 30 ans, à son retour du Canada et de la France, où elle a été formée.
Créée en 1976, l’entreprise Sedima est active dans l’aviculture, l’aliment de volaille, mais également dans l’immobilier et la boulangerie.
Présent au Mali et au Congo-Brazzaville, le groupe gère depuis 2018 la franchise KFC au Sénégal.
Si cette expérience managériale dans le privé ne suffit pas, Anta Babacar Ngom, qui a fait partie de l’équipe de campagne de Macky Sall en 2012, pourra miser sur le jeunisme et la photogénie. Des atouts certes pas décisifs, mais non-négligeables à l’ère des élections 2.0. Feu Djibo Ka, Abdoulaye Bathily ont, en leur temps, joué sur l’un, l’autre ou les deux registres.
Le premier était d’ailleurs appelé par le doux sobriquet de ‘’Peul bu rafèt’’ (Le Peul élégant, en wolof). Quant au second, les militants de son parti, la LD/MPT, n’hésitaient pas à chauffer ses meetings, chantant en chœur : ‘’Il est beau, il est jeune’’.
Aujourd’hui, avec l’apport des médias sociaux, Anta Babacar Ngom peut rajouter à ces atouts, sa présence remarquée sur les réseaux sociaux.
D’ailleurs, sur une de ses vidéos publiées sur TikTok, on la voit vêtue d’un jeans et d’un polo, marchant, puis pressant, cheveux au vent, avant de sauter dans sa rutilante voiture, le tout en images au ralenti. Une communication à l’ère du numérique qui renvoie à la campagne à l’américaine.
A ceux qui lui collent l’étiquette du ‘’Macky-compatible’’, elle dit : ‘’C’est en unissant nos forces que nous pourrons défendre efficacement les principes de notre démocratie et garantir le respect des règles électorales’’.
De chef d’entreprise à président de la République, la marche est on ne peu plus haute.
Certains en Afrique et ailleurs, Marc Ravalomanana à Madagascar, Patrice Talon au Bénin, feu Silvio Berlusconi en Italie, ont réussi à la franchir. Pourquoi pas Anta Babacar Ngom, au Sénégal ?
MAME PENDA DIOUF, LA GARDIENNE DES PLANTES
On la prendrait pour une réincarnation de Wangari Maathai. Le militantisme politique en moins, Mama Africa (ou Mère de l’Afrique), Mame Penda Diouf à l’état-civil, a tout de la défunte écologiste et biologiste kényane, surnommée la ”femme des plantes”...
On la prendrait pour une réincarnation de Wangari Maathai. Le militantisme politique en moins, Mama Africa (ou Mère de l’Afrique), Mame Penda Diouf à l’état-civil, a tout de la défunte écologiste et biologiste kényane, surnommée la ”femme des plantes”, prix Nobel de la paix pour sa contribution en faveur du développement durable, de la démocratie et de la paix.
Mame Penda Diouf partage avec Wangari Maathai le dynamisme, l’amour immodéré pour l’agriculture et du micro-jardinage bio, bref le militantisme écologique.
Comme Obélix, tombé dans la marmite de potion magique lorsqu’il était petit, Mame Penda Diouf déclare être née dans l’agriculture.
“Vous savez, chez nous les Sérères, on commence à aller aux champs enfant, porté sur le dos par nos mamans”, se remémore-t-elle.
Bien qu’elle ait chopé la passion pour l’agriculture dès sa plus jeune enfance, elle ne s’est intéressée au micro-jardinage que quand sa route a croisé celle de Ngouda Bâ. Ce dernier passe pour être le père de cette pratique agricole, qu’il a introduite au Sénégal à la fin des années 1990, à son retour d’Haïti.
“J’ai commencé cette activité en 1999 au côté de feu Ngouda Bâ, ancien directeur de l’horticulture, qui m’a formée”, confie-t-elle, reconnaissante. Depuis, elle n’a plus jamais quitté cet univers. Le pourrait-elle ? Il est permis d’en douter.
Comme un poisson dans les deux petits espaces de pisciculture qu’elle a aménagés sur son site de micro-jardinage, sis au rond-point Liberté VI, elle ne vit que de cette activité. Elle est même devenue une formatrice attitrée et reconnue à travers le monde.
“De 1999 à nos jours, j’ai formé plus de 1 000 bénéficiaires, la plupart membres de groupements de femmes, mais également des jeunes. J’ai également fait bénéficier de mon savoir-faire à des femmes en Côte d’Ivoire, au Mali, en Ouganda, etc.”
Forte de cette expérience, elle a été invitée, en 2008, en Italie, à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, célébrée le 16 octobre de chaque année, sous l’égide de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Auparavant, en 2006, son projet de micro-jardinage urbain a bénéficié d’un appui, dans le cadre d’un jumelage entre la ville italienne de Milan, et la capitale sénégalaise, Dakar. Dans le cadre de cette association interurbaine, dix-neuf communes de la région de Dakar développeront plus tard des activités de maraîchage urbain sur dix sites d’expérimentation.
Fascination du directeur de la FAO
Deux ans plus tard, “entre 2008 et 2009”, elle reçoit sur son site la visite de Jacques Diouf, son compatriote qui a dirigé la FAO de 1994 à 2011. “Il était émerveillé par mon travail”, se rappelle Mame Penda Diouf, non sans fierté. Elle ajoute : “Il a demandé à Khalifa Sall, à l’époque maire de Dakar, de nous aménager cet espace au niveau du rond-point Liberté VI, qui deviendra la première vitrine nationale de micro-jardinage en milieu urbain.”
L’espace était un dépotoir d’ordures qu’elle a complètement transformé. “J’en ai fait aujourd’hui un centre de formation, de démonstration et de reproduction de graines”, dit la formatrice en micro-jardinage, qui a fait bénéficier de son expertise à des groupements de femmes, “à l’image de celles installées en face de l’hôpital Nabil Choucair”, au quartier Patte d’oie de Dakar.
Avec les travaux de voirie sur le tracé du BRT – Bus Rapid Transit -, les lieux ont quelque peu perdu de leur superbe. Faute de clôture, les feuilles des plantes ont épousé la couleur de la poussière. Pis, des tenanciers d’étals de marchands jouxtant les lieux et des passants en ont fait leur pissoir de fortune.
Mais c’était sans compter avec l’intransigeance de la maîtresse des lieux. Par deux fois, en cette journée ensoleillée, elle en a surpris certains qui sans doute ne s’y prendraient plus. Car, lasse de les empêcher verbalement de souiller le jardin, Mame Penda Diouf, coiffée de son chapeau de paille, n’hésite pas à utiliser la manière forte. Elle avance par surprise, une demi-bouteille d’eau puisée dans le bassin servant à l’élevage d’alevins, à la main, et leur verse le contenu.
“Mame Penda Diouf n’est pas du genre à se laisser faire”, témoigne Emilie Barboza, son bras droit avec qui elle travaille depuis le début. “Elle est comme une grande sœur, une maman même, pour moi. Nous nous entendons très bien, malgré nos tempéraments différents”, dit cette septuagénaire flegmatique.
“La folle amoureuse des plantes”
En fait, Mame Penda Diouf est une amoureuse éperdue des plantes. “On m’appelait la folle des plantes”, sourit-elle. Un surnom que lui ont collé des partenaires italiens après qu’elle a réussi à faire pousser pour la première fois des pommiers au Sénégal.
A l’époque, le président Abdoulaye Wade n’en revenait pas, quand il a vu les pommes exposées lors d’une foire à Dakar.
L’ancien chef de l’Etat avait donné des instructions fermes pour qu’elle soit accompagnée. Mais, “je n’ai rien vu”, se lamente-t-elle. Elle rappelle qu’il y a quelques années, l’actuel président de la République, Macky Sall, qui était son parrain lors d’un concours portant sur le micro-jardinage qu’elle avait gagné, n’a toujours pas fait un geste pour elle.
Pas prophétesse chez elle, Mame Fatou Diouf n’en est pas moins reconnue par des associations étrangères, notamment chinoise, française, italienne. Sur un portfolio aux pages défraichies, elle montre fièrement les photos des prix qu’elles lui ont attribué.
Grâce à son savoir-faire – elle est également préparatrice en pharmacie -, elle a créé des sirops médicinaux à base de laurier, d’Aloe Vera, de curcuma, de mélisse ou citronnelle, de doliprane (l’arbre servant à fabriquer la molécule de paracétamol), etc. Des plantes qu’elle fait pousser sur son site.
“Nous cultivons ici plusieurs variétés de légumes et de fruits censés ne pas pousser dans des pays sahéliens”, explique-t-elle, montrant du doigt un pommier et un poirier.
Aujourd’hui, depuis toujours plutôt, le rêve que nourrit Mame Fatou Diouf est d’inciter les gens à produire ce qu’ils consomment ; s’il en reste, le mettre sur le marché. Elle a même façonné en ce sens un slogan qu’elle aime fièrement partager avec ses visiteurs : “Un toit – un micro-jardin. La faim vaincue, la pauvreté éradiquée”.
En d’autres termes, elle encourage tout le monde à s’adonner à l’activité de maraîchage domestique. Une excellente solution, sa solution, à la lutte contre la faim et la pauvreté. De là à changer son surnom de Mama Africa en Mère des plantes, il y a un pas qu’on est vite tenté de franchir.
LE PROCASEF ENVISAGE DE LEUR ATTRIBUER 30% DE TITRES D’AFFECTATION DE TERRES DANS LES 138 COMMUNES CIBLES
Le taux d’accès aux titres d’affectation de ces dernières n’est que de 4% sur un objectif de 30% équivalant à 158 000 titres d’affectations sur les 530 000 que le PROCASEF s’est fixé d’atteindre dans 138 communes.
Les responsables du Projet Cadastre et Sécurisation Foncière (PROCASEF) étaient à Saint-Louis où ils ont partagé avec les élus locaux et autorités administratives sur les stratégies d’accès des femmes à un foncier sécurisé. Le taux d’accès aux titres d’affectation de ces dernières n’est que de 4% sur un objectif de 30% équivalant à 158 000 titres d’affectations sur les 530 000 que le PROCASEF s’est fixé d’atteindre dans 138 communes.
Le Centre du Riz pour l’Afrique (AfricaRice) a abrité le weekend dernier un atelier de deux jours initié par le Projet Cadastre et Sécurisation Foncière (PROCASEF). Ses responsables veulent affecter 30% de l’objectif de 530 mille titres d’affectation des terres agricoles aux femmes. Malheureusement, ces dernières ne bénéficient actuellement que de 4% de ces titres. Annonce faite par Mme Fatoumata Doumbouya Daffé, responsable sauvegarde sociale et genre du PROCASEF. « L’objectif du PROCASEF est d’arriver à atteindre 530 000 titres d’affectation de terres au niveau national. 30% de cet objectif doivent revenir aux femmes, soit environ 150 000 titres d’affectation », a-t-elle indiqué.
La rencontre qui les a réunis portait sur le thème : « Stratégie d’accès des femmes productrices à un foncier sécurisé ». Sur les 138 communes ciblées par le PROCASEF, 37 se trouvent dans la zone de la Vallée du Fleuve Sénégal (SaintLouis, Louga et Matam). Ce faible taux s’expliquerait par l’ignorance des femmes. D’où la volonté du PROCASEF de sensibiliser les femmes afin qu’elles puissent disposer d’un titre d’affectation sur les terres agricoles. Elle a également annoncé qu’un nouveau décret facilitera l’identification des parcelles des femmes avec l’enregistrement systématique des titres. Toutefois, Mme Fatoumata Doubouya Daffé a tenu à rappeler la vulnérabilité des femmes qui n’ont pas souvent les moyens de faire face aux coûts nécessaires pour accéder aux titres d’affectation de terres.
Pour sa part, le maire de la commune de Bandégne située dans la région de Louga, Assane Seck, qui a porté la parole de l’Union des Maires des 138 communes cibles du projet, a signalé que « beaucoup d’études ont été menées pour faciliter l’accès des femmes à un foncier sécurisé ». Il a soutenu que le PROCASEF est arrivé à point nommé et sera une solution aux problèmes auxquels les communes cibles sont depuis longtemps confrontées.