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26 novembre 2024
Femmes
ANTA BABACAR NGOM, LA BATTANTE
Candidature complexe pour une femme d'affaires prometteuse. Malgré son parcours exemplaire, la présidente du mouvement Alternative pour une relève citoyenne (ARC) doit surmonter les attaques visant à la présenter déconnectée de la réalité sénégalaise
Candidate à la présidentielle de février 2024, la directrice générale de Sedima, Anta Babacar Ngom, devra batailler ferme pour lever les nombreux obstacles sur son chemin. Longtemps la cible de plusieurs attaques, la présidente d’Alternative pour une relève citoyenne (ARC) s’est tiré une balle dans le pied en voulant se défendre de certaines attaques la présentant comme un enfant gâté qui ne connait pas ce que c’est la pauvreté.
Elle s’appelle Anta Babacar Ngom Diack. Ngom comme son père le fondateur du groupe Sedima qui a fait, en 2022, un chiffre d’affaires autour de 60 milliards F CFA (source ‘’Jeune Afrique’’). Diack comme son époux, le redoutable enquêteur, le lieutenant-colonel Issa Diack, ancien patron de la Section de recherches de la gendarmerie nationale. Longtemps sous l’ombre de son père, Anta a pris dernièrement une ascension fulgurante dans l’espace public sénégalais. Dans les affaires, la jeune dame dirigeait déjà l’entreprise familiale depuis 2016. Mais c’est surtout en politique qu’elle a réussi à se faire connaitre du grand public, réussissant presque à faire ‘’oublier’’ son célèbre papa, le temps de la Présidentielle de février 2024 dans laquelle elle est engagée comme candidate, parmi les rares femmes, les plus jeunes, avec moins de 40 ans.
Née dans la banlieue dakaroise à Pikine en 1984, la présidente du mouvement Alternative pour une relève citoyenne (ARC) est l’une des sensations de la prochaine présidentielle. Va-t-elle passer le cap des parrainages ? C’est au mois d’aout qu’elle avait lancé en grande pompe sa candidature au Grand Théâtre. ‘’C’est parce que je veux faire renaitre l’espoir que je me présente à l’élection présidentielle du Sénégal…’’, clamait-elle devant une foule complètement acquise à sa cause.
Requinquée par les applaudissements de ses supporters, elle enchainait : ‘’Mesdames et messieurs, nous sommes confrontés à des défis majeurs qui ébranlent notre cohésion sociale, notre économie et notre confiance envers les symboles de l’État. Aujourd’hui, plus que jamais, il est temps de marquer de vraies ruptures et de proposer de réelles solutions... Le temps de la relève est arrivé, le temps des citoyens est arrivé…’’
Dès l’annonce de sa candidature, Anta a été la cible de nombreuses attaques. Les unes plus violentes que les autres. Pour beaucoup d’observateurs, la jeune candidate est surtout victime des déboires de son père réputé homme d’affaires intraitable, accusé, à tort ou à raison, d'accaparer les terres des ‘’pauvres’’ et ‘’valeureux’’ paysans de Ndingler. Présentée comme une fille de riche qui ne comprend rien de la souffrance des Sénégalais, souvent lynchée et persécutée sur les réseaux sociaux, la candidate a passé une bonne partie de son temps à se défendre, à essayer de convaincre qu’elle n’est pas née avec une cuillère en or dans la bouche.
‘’Je suis née dans une famille démunie. J’ai vu ma mère dire qu’elle est rassasiée alors qu’elle n’avait pas mangé. C’est à l’âge de 12 ans que j’ai connu l’électricité dans notre maison ; c’est à cet âge que j’ai connu également l’eau de robinet. Toute ma vie, je me réveillais à 4 h pour aller à l’école, en ville. Vous savez, les enfants ont comme animaux de compagnies des chiens… Moi, mon animal de compagnie c’était les serpents. Je vous dis des réalités. J’ai grandi dans cette ferme, j’ai connu la faim et la soif, j’ai connu des maladies comme la gale et la variole… Je suis donc un témoin du succès de mon père ; je connais ce que c’est la pauvreté…’’
L’histoire était attendrissante, le ton vraiment triste. Seulement, Anta a plus fait rire qu’émouvoir. Elle n’a pas été aidée par les nombreux témoignages qui ont suivi son storytelling et qui, tous, démontraient, preuves à l’appui, qu’il y avait une bonne dose d’exagération dans le récit de la néo-politicienne. Sans doute une volonté de se départir coute que coute de l’image d’enfant gâté, de fille de… que certains de ses détracteurs lui collent, parfois méchamment, pour la décrédibiliser.
À en croire cette ancienne camarade de classe qui réagissait sur Facebook, il y a plus de contrevérités dans le récit de la candidate. ‘’Anta Babacar, l’apostrophait-elle, please stop ! You are not serious. Tu parles, tu racontes des mensonges sans gêne. Nous qui sommes tes camarades de classe de primaire et de secondaire à l’Immaculée Conception de Dakar, nous te connaissons très bien. Rappelle-toi de la visite pédagogique que l’école avait organisée en 1996 pour visiter les locaux de la Sedima. Pourtant, on avait 12 ans à l’époque et on faisait le CM2. Nous avons tous visité chez toi ; c’était une grande et belle maison remplie de lumière’’.
Brillante et travailleuse
Malgré ces anecdotes qui ont porté un coup à son ascension, la candidate est réputée être brillante et travailleuse. Après avoir fait ses humanités à l’Immaculée Conception de Dakar, elle a intégré le Lycée international bilingue, actuel collège Waca (West African College of the Atlantic) aux Almadies, où elle a décroché la même année trois Bacs, disait-elle (le Bac sénégalais, le Bac international et le Bac américain). Le diplôme en poche, elle s’envole d’abord pour la France, puis au Canada où elle a passé une bonne partie de ses études. Ses compétences ne font l’ombre d’aucun doute, selon ses collaborateurs.
Titulaire d’un Master 1 en économie obtenu à York Université à Toronto, d’un Master 2 en management international de projets et NTIC à l’université de Paris Dauphine et d’un Exécutive MBA en communication à Sciences Po à Paris, Anta Babacar Ngom a rejoint l’entreprise familiale en 2009. Peu à peu, elle a gravi les échelons jusqu’au poste de directrice générale. Auparavant, elle a été stagiaire, directrice en charge de la Stratégie et du Développement, avant de devenir DGA, puis DG de l’entreprise.
Son rêve, informait ‘’Jeune Afrique’’, c’est de porter le chiffre d’affaires de la société à 100 milliards F CFA à l’horizon 2025.
Politiquement engagée, la directrice générale de la Sedima est réputée également très famille. Une qualité qu’elle tient sans doute de son père qui a toujours mis en avant le rôle de son épouse et de ses enfants dans le business. Dans une interview diffusée sur la chaine Synapse en 2013, M. Ngom disait : ‘’Le travail et la vie de famille se sont confondus pendant longtemps et jusqu'à aujourd'hui. On s'est marié en 1980 et on a décidé d'aller habiter dans la ferme. À l'époque, il n’y avait pas d'électricité. À la limite, on n'était pas véhiculé. Elle (son épouse) prenait le transport en commun pour aller à Malika. Entre la ferme et Malika, c’est au moins 4,5 km. Avec Keur Massar, c’est au moins 5 km. Dans cette ferme où l’on n’a pas de voisin sur un rayon de 4-5 km, on a habité tous les deux ; ils n'étaient pas encore nés (il désignait ses enfants sans distinction). Il n’y avait pas une semaine où on ne tuait pas un serpent dans la ferme. Parce que ce n'était pas clôturé.’'
La cause des femmes
Engagée pour la cause des femmes, Anta Babacar a toujours clamé son attachement pour les mêmes valeurs familiales. Pour elle, la vie de famille ne saurait être un obstacle pour la femme. ‘’Aujourd’hui, il y a un réel complexe chez les femmes qui se demandent si elles sont en mesure d’allier vie familiale et vie professionnelle. Je suis une femme mariée épanouie, avec deux enfants et je suis directrice générale d’une entreprise qui compte 780 collaborateurs : tout est une question d’organisation’’, disait-elle dans une interview en 2016.
Alors que certains doutent toujours de ses intentions réelles pour la Présidentielle, elle et ses collaborateurs persistent et signent : c’est de devenir la première femme présidente de la République du Sénégal, la plus jeune femme à la tête d’un État dans le monde. Parmi ses priorités, il y a l’éducation pour tous avec l’enseignement de l’anglais, mais aussi le renforcement de l’indépendance de la justice. Son premier électeur sera sans doute son père dont les propos ont été rapportés à ‘’EnQuête’’.
‘’Son père a toujours estimé qu’un entrepreneur doit se garder de faire de la politique. C’est, d’une part, pour garder son indépendance ; d’autre part, pour éviter de prendre des coups inutiles’’, rapporte notre interlocuteur.
Face à la détermination de sa fille, il a un peu changé d’avis. ‘’Sa candidature est une demi-surprise pour moi. Je dois dire qu’Anta ne fait ni un pari ni un caprice. Elle a l’amour du Sénégal chevillé au corps depuis toute petite. Malgré ses études brillantes à l’international, son ambition a toujours été de réussir ici, au Sénégal. Elle a toujours cru à notre immense potentiel. Elle pense aujourd’hui pouvoir apporter sa réussite et son ambition comme modèle pour que les jeunes comprennent que tout est possible. Si elle m’a convaincu, je pense qu’elle réussira à convaincre tous les Sénégalais’’.
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DES QUESTIONS À 1000 DOLLARS DE SAMIRA FALL
Qui a dit que les liens de sang étaient sacrés ? N’a-t-il pas vu toutes ces familles entre elles se marabouter ? Si l’amour n’a pas de prix, qui est-ce qui fixe la dot ? Si l’humain n’a qu’un seul cœur, comment peut-il signer polygamie ?
Qui a dit que les liens de sang étaient sacrés ? N’a-t-il pas vu toutes ces familles entre elles se marabouter ? Qui a dit que l’argent ne pouvait pas tout acheter ? Si l’amour n’a pas de prix, qui est-ce qui fixe la dot ? Si l’humain n’a qu’un seul cœur, comment peut-il signer la polygamie ? Si la couleur de peau ne compte pas pourquoi, les Sénégalaises se dépigmenteraient -elles? Musulmans aux reins bardés de ceinture sde sécurité. Est-ce vraiment normal?
Voici autant de questions pertinentes, et même percutantes que pose la slameuse Samira Fall. Une série d'interrogations qui questionne nos certitudes et nos convictions sur certains faits de notre société comme la polygamie, l’amour, le mariage, l’argent, etc. Des questions auxquelles l'artiste n'apporte aucune réponse. Mais plutôt laisse chacun méditer pour éventuellement trouver ses propres réponses. Ce sont des questions tout en slam.
Samira Fall et l'artiste espagnole Puy Barral ont donné un concert la semaine dernière au Centre culturel espagnol de Dakar dans le cadre d'un programme dénommé "Cuando nadie se acuerde" en vue d'honnorer la littérature orale contemporaine. Regardez !
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FALL ET BARRAL, MAGISTRALES SUR SCÈNE
Poésie, slam, narration, parlé-chanté, tradition bertsolari, ... pour replacer l’oralité au cœur de la culture. Les artistes Samira Fall et Puy Barral ont donné un concert samedi dernier à l’Institut Cervantes de Dakar dans le cadre d'un échange culturel
Concert co-construit et coproduit par les artistes Samira Fall (Sénégal) et Puy Barral (Espagne), qui a épaté les spectateurs. Il s’agit un projet porté par l’Institut Cervantes de Dakar en collaboration avec les instituts Cervantes de New Delhi (Inde) et Sao Paulo (Brésil). Nous vous proposons ici résumé de cet évènement culturel.
NB : Les bertsolaris sont des poètes qui composent, chantent et improvisent des vers en basque "bertsoak" selon des règles de rime et métriques concrètes et sur un thème fixé à l'avance.
Cette tradition dont les premières mentions remontent au XVIIIe siècle est au Pays basque très enracinée et populaire, selon bilbaotourismo.net
FEMMES, SLAM ET POÈME : LA TRADITION ORALE AU GOÛT DU JOUR -
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FEMMES, MÉFIEZ-VOUS DE LA RUSE DES HOMMES
«Derrière chaque grand homme, il y a une grande dame», «C'est la femme qui détient le pouvoir dans la famille», Ces phrases aux apparences de reconnaissance ou de célébration cachent une subtile duperie des femmes, selon Mademba Ass Ndiaye
En marge de la cérémonie de dédicace du livre « Conversations féminines » de Zoubida Fall, nous avons interrogé le journaliste Mademba Ass Ndiaye sur les rapports de pouvoir entre hommes et femmes suite à sa prise de parole où il a pointé du doigt un phénomène.
«Derrière chaque grand homme, il y a une grande dame », «C'est la femme qui détient le pouvoir dans la famille », etc.
Ces phrases aux apparences de reconnaissance ou de Célébration des femmes ne sont trop souvent que des tentatives de distraction, d'inhibition de la gent féminine pour faiblir son entrain à la lutte pour le pouvoir, pour l'égalité des droits.
En effet, le pouvoir demeure patriarcal même si de plus en plus de femmes prennent leur place dans la société et exprime leur immense potentiel. Du coup, les femmes doivent se battre pour avoir leur parcelle de pouvoir, estime le journaliste.
S’agissant du projet « Conversations féminines », Mademba Ass trouve le projet très pertinent s’il en juge par la qualité des femmes qui ont été interrogées par la productrice.
D’ailleurs, Mademba Ass conseille vivement les jeunes aussi bien les filles que les garçons à lire cet ouvrage afin de s’imprégner de la manière dont ces femmes se sont forgées non pas contre les hommes, mais à leurs côtés. Puisqu’il s’agit des femmes modèles fort inspirantes.
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AU COEUR DES CONVERSATIONS FÉMININES
Ah les braves ! Personne ne leur a rien donné volontairement ou généreusement, mais elles ont arraché tout ou presque sereinement et laborieusement telles des "conquistadoras". Elles ont dit tout dans « Conversations féminines » face à Zoubida Fall
La productrice Zoubida Fall dont le podcast « Conversations féminines » connaît un succès sur les plateformes digitales a fait éditer ses contenus dans un ouvrage du même nom. Interviewée en marge de la cérémonie de présentation, elle explique le projet dans cette vidéo.
L'objectif de l'ouvrage édité par la jeune maison d'édition Saaraba, selon elle est de continuer à amplifier la parole de ces femmes inspirantes qui ont été interrogées qui ont parlé à cœur ouvert dans ses «Conversations féminines».
De ses nombreux entretiens directs et sans détour, Zoubida Fall a sélectionné 18 pour en faire le premier un livre en collaboration avec les Editions Saaraba qui publiait ainsi pour la première fois un ouvrage pour adultes puisqu'elle est plus orientée littérature jeunesse.
Le tome 2 de Conversations féminines pourrait suivre ultérieurement puisque les entretiens se poursuivent encore que la productrice envisage de les étendre aux autres africaines y compris celles de la diaspora.
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TOUS NOS COMBATS SONT GAGNABLES
Avortement médicalisé, autorité parentale, lutte contre le viol... les femmes sénégalaises ont foi en l'avenir que tôt ou tard, l'essentiel de leurs combats seront gagnés puisque déjà grâce aux pionnières comme Dior Fall Sow, beaucoup de droits sont acqui
Les femmes sénégalaises savent qu’avec la patience et le temps, elles obtiendront tôt ou tard le respect de bien des droits pour lesquels, elles luttent depuis des décennies et ce en dépit même des pesanteurs socioculturelles ou religieuses qui sont si tenaces.
L’avortement médicalisé, l’autorité parentale, lutte contre le viol... pour difficiles que soient ces combats, Aminata Fall Niang, la présidente de l'Association des juristes sénégalaises estime qu’ils ne sont pas ingagnables. Tout n'est que question de temps.
L’AJS qui est pionnière dans la lutte pour les droits des femmes ne croise pas outre mesure les bras. Les femmes seront patienter et les choses se feront en son temps, la pédagogie, la sensibilisation et le plaidoyer aidant. La présidente de l'AJS a été interrogé en novembre à Dakar, en marge de la cérémonie de dédicace du livre de la première procureure du Sénégal, Dior Fall Sow.
PAR Alymana Bathily, Rama Salla Dieng et René Lake
VERS UNE NOUVELLE ÈRE DE GOUVERNANCE
ÉDITORIAL SENEPLUS – Le rôle vital des Assises Nationales et de la CNRI – Exiger de tous les candidats présidentiels un engagement formel, écrit et public pour la mise en œuvre de ce pacte national
Alymana Bathily, Rama Salla Dieng et René Lake |
Publication 10/12/2023
« Dix ans, et pas une ride pour les Assises nationales toujours actuelles dans leur quête de démocratie participative et de gouvernance transparente », écrivait Mame Less Camara en 2018 au moment de la célébration du dixième anniversaire de l’événement.
Et d’évoquer « cette méthodologie inédite de consultations citoyennes dont devraient s’inspirer bien des parlements » qui a permis de formuler des recommandations audacieuses, notamment à travers la Charte de Gouvernance Démocratique, et de sortir ainsi de ce « fixisme institutionnel installé par le modèle colonial qui bouche encore l’horizon de tous les pays qui l’ont enduré, y compris ceux qui ont subi la médication énergique des Conférences nationales ».
Concernant la Commission Nationale de Réformes des Institutions (CNRI), Mame Less Camara souligne qu'elle est née en 2013 à la suite d’un malentendu : le président Macky Sall l’a commanditée pour « adoucir » en quelque sorte les recommandations des Assises qui ne sont à ses yeux « ni le Coran ni la Bible, ni la Thora » alors que le président Amadou Mahtar Mbow et l’équipe chargée de la rédiger, en ont fait l’armature et le socle de la Charte de la Gouvernance Démocratique des Assises Nationales.
- De la pertinence actuelle des recommandations citoyennes -
L'objectif principal des recommandations issues des Assises Nationales et de la Commission Nationale de Réformes des Institutions (CNRI) était de préserver et de promouvoir l’État de droit, ce qui englobe la séparation et l'équilibre entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, ainsi que le renforcement de l'indépendance de la justice. Ces recommandations visaient également à consolider et protéger les libertés publiques, à instaurer une démocratie participative et une gouvernance de qualité, fondées sur des principes de transparence, de dialogue avec les citoyens, d'équité et d'obligation pour les autorités de rendre des comptes.
Des restrictions variées sont imposées aux partis politiques d'opposition et aux organisations de la société civile, entravant l'exercice de leurs droits légaux. La presse indépendante fait face à des attaques injustifiées. De plus, l'exécutif néglige d'exécuter les décisions de justice qui visent à rectifier ces abus et manipule le système électoral, menaçant ainsi l'équité, la transparence et la régularité des élections présidentielles prévues en février 2024.
L'approche autoritaire du gouvernement a aggravé les tensions, engendrant un climat de peur et de défiance. Cette atmosphère oppressante a malheureusement poussé certains manifestants à recourir à des actions extrêmes et répréhensibles en réaction aux injustices perçues et à la restriction de leurs droits.
Dans un contexte marqué par la mauvaise gouvernance, la corruption, l'augmentation du coût de la vie et les pénuries de services et de biens essentiels, l'importance et la nécessité des conclusions des Assises Nationales et des recommandations de la CNRI n'ont jamais été aussi évidentes.
- De la dynamique du débat citoyen -
Il est essentiel que chacun, à son niveau et selon ses engagements, continue à lutter dès maintenant contre les atteintes à l’État de droit, les agressions contre les libertés publiques et individuelles et pour une élection présidentielle inclusive, transparente et équitable, mais nous devons aussi chercher à bâtir ensemble un nouveau pacte national capable d’assurer à terme la mise en œuvre des recommandations des AN et de la CNRI.
Comment ? D’abord par le débat citoyen. Puis par l’interpellation des candidats à l’élection présidentielle.
SenePlus, Sursaut Citoyen et Demain Sénégal ainsi que de nombreux mouvements citoyens associés ont d’ores et déjà investi le débat citoyen.
Le mouvement citoyen assurera le suivi du débat public ainsi lancé pour l’étendre aux différentes localités du pays ainsi qu’aux divers secteurs de la population.
Dans l’objectif d’alimenter et d’amplifier ce débat, SenePlus et plusieurs publications associées diffuseront les documents suivants dans les tous prochains jours :
L’intégralité de la Charte de Gouvernance Démocratique des Assises nationales.
L’intégralité des conclusions et recommandations de la CNRI.
Une série de tribunes sur les questions clés posées par les AN et la CNRI commissionnées pour alimenter le débat public pendant la période de décembre 2023 et janvier 2024.
De plus, un rapport mensuel SenePlus.com concernant la situation politique et sociale du pays sera publié en décembre 2023, ainsi qu'en janvier et février 2024.
Toutes ces publications seront largement diffusées en ligne, dans les réseaux sociaux, dans plusieurs journaux de la presse écrite mais également sur les radios et télévisions et cela dans plusieurs de nos langues nationales.
- Interpeller les candidats pour bâtir un Pacte national consensuel -
Il est également crucial de demander à chaque candidat présidentiel un engagement formel, écrit et public pour la mise en œuvre du pacte national dès le début de leur mandat, ainsi qu'à organiser un référendum dans les 200 premiers jours du mandat sur le projet de Constitution proposé par la CNRI.
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VIOL : CRIMINALISÉ, MAIS TOUJOURS SI PERSISTANT
Comment exorciser la société de ce vice ? Qui pour sauver le Sénégal quand le mal devient de plus en plus pervers. La juriste Madeleine Deves Senghor appelle de tous ses voeux à la tenue d'une grande conférence sur le viol
Malgré la criminalisation du viol, ce vice persiste dans la société sénégalaise et évolue paradoxalement sous des formes de plus en plus perverses au grand dam des victimes. C’est le constat que fait en tout cas Madeleine Devès Senghor qui affiche son incompréhension et sa perplexité face à ce basculement ô combien dangereux de la société sénégalaise.
Madeleine Devès a été interrogée récemment a Dakar en marge de la cérémonie de dédicace du livre "Conversations féminines" de Zoubida Fall.
C’est une triste réalité. La criminalisation du viol ne semble pas donner des résultats attendus : le recul du crime. Au contraire, c’est tout comme si les violeurs avaient pris du galon dans leur agression.
Face à cette situation, une seule question trotte dans la tête de Madeleine de Devès sur ce fait de société que subissent des victimes. C’est pourquoi ce crime ?
La militante des droits des femmes appelle de tous ses vœux à une grande conférence sur le viol, afin de trouver des voies et moyens d’arrêter cette saignée béante de la société pour que les femmes, surtout, ne continuent pas d’être livrées impunément aux prédateurs sexuels.
Madeleine Devès Senghor fait partie des premières femmes diplômées de l'Université de Dakar dans les années 50. Artiste autodidacte avec d’autres femmes de sa génération, elles ont contribué de par leur parcours et leur combat à donner confiance à la gent féminine.
REIN(E) SOLIDE
Youhanidou Wane vient d'inscrire son nom dans l'histoire de la médecine sénégalaise en réalisant la première transplantation rénale. Mais qui est cette femme au parcours hors du commun, médecin militaire accomplie et mère de famille modèle ?
Bés Bi le Jour |
Malick SY et Falilou MBALLO |
Publication 04/12/2023
La première transplantation rénale effectuée au Sénégal l’a sortie de l’ombre de la grande muette. Directrice de l’hôpital militaire de Ouakam (Hmo), Colonel Youhanidou Wane, gynécologue-obstétricienne, la cinquantaine, est aussi une mère de famille exemplaire.
Ce matin là, lorsque le ministre des Forces armées foule les pieds dans l’enceinte de l’hôpital, Colonel Youhanidou Wane Dia, parmi les hauts gradés présents, s’active au devant. Allure frêle, le béret noir flanqué sur les dreadlocks, revêtue du treillis militaire orné de galons aux cinq barrettes, elle s’emploie à une visite guidée du centre «Ker Jambar Yi» flambant neuf. Au centre de la délégation, entre termes de réjouissance, marque de reconnaissance, la maitresse des lieux magnifie la portée de l’infrastructure nouvellement construite au sein de l’Hôpital militaire de Ouakam (Hmo). Puis, derrière l’allocution de Sidiki Kaba, précédé d’autres officiels, la cérémonie d’inauguration du centre se referme par son discours empreint de soulagement au nom de ses compagnons d’arme. L’établissement sanitaire se vide de ses hôtes. En même temps, la silhouette du Colonel Youhanidou disparait du feu des projecteurs. Nous sommes le 17 mars 2021. L’appel du commandement et les exigences de la noble gestion sans répit de Hmo sont passés par là.
Fille de Amadou Tidiane Wane, ancien maire de Kanel
Deux ans et huit mois plus tard, la même Dr Youhanidou Wane refait surface. L’Hôpital militaire de Ouakam (Hmo) qu’elle dirige vient de réaliser la première transplantation rénale au Sénégal. Prouesse clinique indiscutable dans un pays où près de 750 mille patients souffrent d’insuffisance rénale, la réussite d’une telle opération plus que salvatrice rime désormais avec le nom de ce médecin Colonel. Même si, humilité et reconnaissance en bandoulière, elle précise qu’elle n’a pas été de l’équipe qui a réalisé cette performance. «Je suis gynécologue, je n’ai fait qu’assister à l’opération en tant que directrice de l’hôpital », confiait-elle au 20 H de la Rts. La cinquantaine, visage affable, Youhanidou Wane, née à Saint-Louis, aurait pu suivre les traces de son papa, Amadou Tidiane Wane, et devenir ingénieur agronome. Ou bien, toujours comme ce dernier, aller à la quête des suffrages de sa communauté pour devenir maire. Mais n’empêche, l’édile d’alors de la commune de Kanel, son père, directeur général de la Sodragi aussi à l’époque, ne ménagera aucun soutien pour voir sa fille arpenter les endurantes marches du succès. «La réussite au bout de l’effort», comme se le galvanisent ses compagnons d’armes, Youhanidou Wane, trimant dans les études au lycée Van Vollenhoven, actuelle lycée Lamine Gueye, va franchir le passage de l’ultra sélectif concours Santé militaire. Pour ensuite sortir de la Fac médecine avec un diplôme de gynécologie-obstétricale.
«L’autre Colonel Gorgui Diaw»
Médecin-militaire, elle enfile sa blouse blanche, prête à servir sous le drapeau, et rejoint son poste. Imbue de valeurs de patriotisme, le professionnalisme comme arme, elle fait aussi parler dans le milieu hospitalier. «C’est la meilleure de sa génération. Elle m’a suivie pendant toutes mes grossesses et vraiment c’est un médecin très généreux. Toujours très accueillante, elle ne fait pas de distinguo entre militaires et civils. Machallah, que Dieu l’accorde une longue vie en bonne santé», raconte, dans la joie, Astou Kane, une de ses patientes. Aux yeux d’autres, le nom Youhanidou est déjà dans les annales historiques de son corps d’armée. «Ce médecin militaire nous rappelle l’autre colonel, Gorgui Diaw, qui lui aussi excellait dans ce métier de gynécologue», glorifie une dame bénéficiaire des soins de la directrice de l’hôpital militaire de Ouakam (Hmo).
Femme modèle dans son foyer
Mère d’une fille et d’un garçon, avec sous son aile une fille adoptive qu’elle considère comme ainée de ses enfants, Colonel Wane, Madame Dia pour les intimes, est aussi connue dans son cercle familial pour un sens élevé de la piété. «Au-delà du fait qu’elle fait preuve d’une conscience professionnelle aveugle, c’est aussi une femme très attachée à la religion. D’ailleurs, chaque jour, c’est de façon implacable qu’elle me réveille à l’aube en m’invitant à m’acquitter de la prière de Fadjr. Et après la séance de prière, pendant que je m’empresse de replonger dans mon sommeil, elle, ne se donne pas de temps à perdre. Elle se prépare vite et prend la route de l’hôpital. C’est son boulot qui la préoccupe», témoigne son époux, Elhadj Dia, avec un rire teinté de fierté. Intellectuelle achevée, Youhanidou Wane est aussi dans le lot des rares Sénégalais, de nos jours, à consacrer une partie de leur temps libre à la quête du savoir. Fervente passionnée de lecture livresque, les bouquins, elle en fait son dada comme d’ailleurs le plat «soupou kandjia» dont elle raffole à ses heures perdues. «C’est une passion qu’elle a certainement héritée de son défunt papa qu’elle considère aussi comme sa référence. Elle aime tellement lire, toujours collée aux ouvrages. Et cette passion on là retrouve dans leur famille», narre son mari, par ailleurs ancien Président de la Fédération sénégalaise de Judo et actuel Conseiller spécial du chef de l’Etat.
Une femme au front, en Casamance …
Soldate dans l’âme, c’est dans un épisode central du feuilleton macabre de la rébellion en Casamance que Youhanidou Wane aura à accomplir un fait d’arme. Jeune médecinmilitaire, elle et son contingent présent dans le sud du pays en 1997 tombe sur les événements de Mandina Mancagne. Dans ce sanglant face à face, l’Armée est en train de subir de lourdes pertes. Jeune officier à l’époque, Youhanidou Wane est appelé au front avec ses compagnons. «Pourtant elle était même dans liste des militaires sélectionnés pour une mission au Congo. Mais avec cette brusque tournure du conflit, elle bascule dans le front. Et si ce n’est la première, je pense que c’est l’une des premières femmes militaires à avoir vécu sur le terrain cette tragédie. Elle passera ainsi un an et demi là-bas avant de revenir à Dakar», se souvient toujours M. Dia. Parlant de son épouse, dans un portrait réalisé par la consœur Gaëlle Yomi, le mari revenait sur leur coup de foudre. «On s’est rencontré à l’hôpital Le Dantec. A l’époque, madame était en 4e année de médecine. Elle était toute petite et j’ai été étonné de savoir qu’elle était militaire. A chaque fois qu’on sortait ensemble, les gens se mettaient au garde à vous car elle était officier», se remémorait l’époux. Bref, pour M. Dia, sa Youhanidou est une… special Wane !
PAR Rama Salla Dieng
POURQUOI LA PALESTINE EST UNE QUESTION FÉMINISTE ET ANTICOLONIALE
Cette violence dure depuis 41 jours… et 75 ans. Il s’agit d’une guerre contre la reproduction sociétale et sociale de la Palestine. Israël tente de tuer l’esprit palestinien et de s’emparer de la reproduction de son capital social et culturel
Rama Salla Dieng explique que le génocide actuel en Palestine est une question de justice féministe et reproductive. L’objectif ultime d’Israël – et des puissances occidentales qui soutiennent cet État colonisateur et pratiquant l’apartheid – est de rendre impossible la reproduction sociale et sociétale des Palestiniens, et donc de mener à leur éventuelle mort physique.
J’écris ce court commentaire pour témoigner du nettoyage ethnique qui se déroule depuis le 7 octobre. À l’heure où j’écris ce court texte, plus de 13 000 personnes, dont 5 000 enfants, ont été tuées par Israël en Palestine (Gaza et Cisjordanie), plusieurs milliers de personnes sont portées disparues sous les décombres et autant ont été déplacées de leur domicile. Douze cents personnes auraient été tuées en Israël par le Hamas, et plus de 200 personnes auraient été kidnappées par le Hamas.
ll est important d’historiciser le génocide en cours que de nombreux observateurs et les Palestiniens eux-mêmes ont appelé la seconde Nakba. Le peuple de Palestine a survécu et résisté sans relâche à sept décennies d’occupation et de violations de ses droits fondamentaux. Son génocide a pris de nombreuses formes : occupation, vagues de saisie de terres et de zones maritimes, dépossession, expropriation, déplacement, assassinats, violences sexuelles. Le génocide auquel nous assistons n’a pas commencé aujourd’hui. Cette violence dure depuis 41 jours… et 75 ans. Et elle s’est poursuivie en raison des nombreux feux verts ou de l’absence de réactions aux innombrables actes de violence que l’État d’apartheid israélien a infligé pendant des décennies. Mais surtout, la flambée de violence a commencé par des discours de haine et par la déshumanisation lente et insidieuse des Palestiniens par la banalisation de leur mort. Une mort sociale. Au fil des décennies, nombre de morts, de blessés, d’emprisonnés et de civils déplacés, sans visage, ont été enterrés sous des reportages de quelques secondes à la radio ou à la télévision, ou dans des comptes rendus de pertes de vies humaines de plusieurs paragraphes dans les journaux.
Si nous avons appris une chose du génocide au Rwanda, c’est que tout génocide, tout projet de nettoyage ethnique commence par la déshumanisation des groupes sociaux visés. La mort sociale est la première étape de l’anéantissement physique d’un groupe. Le concept de “mort sociale” a été inventé pour la première fois par Horace Orlando Patterson en 1985, et ce n’est pas une coïncidence si le livre de Patterson est une étude comparative de l’Esclavage et de la mort sociale – Slavery and Social Death. Neuf ans après ce livre, le génocide rwandais a eu lieu, mais il n’a pas commencé en 1994, il a commencé bien avant, lorsque les colonisateurs belges ont commencé à mesurer les crânes et à les ethniciser, et plus tard lorsque le gouvernement dominé par les Hutus a commencé à appeler les groupes Tutsis ciblés “Inyenzi” ou “cafards” pour signifier qu’ils manquaient d’humanité, qu’ils ne les croyaient pas dignes d’exister. Plus tard, après avoir lu Le passé devant soi de Gilbert Gatore, Une saison de Machettes de Jean Hatzfeld, Murambi, le livre des ossements de Boubacar Boris Diop et Cafards de Scholastique Mukasonga, nous avons promis au Tribunal Pénal International pour le Rwanda et aux Tribunaux de Gacaca de ne plus jamais laisser commettre de telles atrocités, du moins “pas en notre nom”.
Mais, je veux que nous comprenions que ce qui se passe à Gaza et en Cisjordanie est (et a toujours été) la prochaine étape de l’État israélien dans le projet d’assassinat des Palestiniens. Ce n’est que l’étape suivante d’une saisie de terres et de zones maritimes soigneusement planifiée et exécutée par la mort sociale sous le prétexte du droit à la légitime défense. Quand la légitime défense a-t-elle jamais signifié le nettoyage ethnique systématique de civils? Quand le droit à l’existence d’un groupe a-t-il signifié la condamnation à mort d’un autre groupe social?
Soyons clairs sur le fait que le génocide militarisé actuel est une question politique, une question féministe, une question de justice reproductive, une question économique, une question de justice environnementale, une question de justice agraire, une question éthique, une question de souveraineté.
Il s’agit d’une guerre contre la reproduction sociétale et sociale de la Palestine.
Dans un article paru en 2011, Shirin Rai, économiste politique féministe de la SOAS, et ses coauteurs décrivent cette situation de perte, sans aucun plan futur de reconstitution susceptible d’y remédier, comme la Reproduction Sociale par l’Épuisement – Social Reproduction through Depletion. L’utilisation d’armes de destruction massive interdites et brutales, notamment le phosphore blanc sur les populations civiles, la destruction d’hôpitaux et d’infrastructures vitales telles que les routes, les réservoirs d’eau, l’électricité et les moyens de transport, la pollution des ressources naturelles, du bétail et l’empoisonnement des cultures sont autant d’indications claires de l’intention de déposséder définitivement les Palestiniens de leurs moyens de production, quels que soient leur âge, religion et classe sociale.
L’objectif de l’État Colonial d’Israël est clair : il s’agit d’épuiser ceux qui participent à la reproduction sociale en affamant la main-d’œuvre pour l’empêcher d’atteindre l’apport calorique nécessaire, en brûlant les infrastructures sociales pour que ses besoins fondamentaux en matière de nourriture et d’énergie, de logement, de santé et de sécurité, d’hygiène (y compris les serviettes hygiéniques pour les femmes et les jeunes filles, et les services de soins pour les malades et les femmes enceintes), ne soient pas satisfaits. L’objectif est également atteint en détruisant et en empoisonnant la nature, en détruisant les universités, les mosquées et les lieux de rassemblement communautaire. Israël tente de tuer l’esprit palestinien et de s’emparer de la reproduction de son capital social et culturel – les Palestiniens sont réputés être les “réfugiés les plus éduqués” ‘educated refugees’du monde.
Le but ultime d’Israël – et des puissances occidentales qui soutiennent cet État colonial et pratiquant l’apartheid – est de rendre impossible la reproduction sociale et sociétale des Palestiniens, et finalement de les conduire à la mort physique. Ce n’est là qu’un des nombreux visages du fascisme et du capitalisme colonialiste raciste. Nous ne devons ni nous taire, ni penser que cela se passe dans un pays lointain. En même temps que nous demandons un cessez-le-feu absolu, le retour des otages israéliens et palestiniens, nous devrions également exiger des réparations pour les pertes de vies humaines et les dégâts causés à la nature, ainsi qu’une réforme complète de l’architecture actuelle de la gouvernance internationale. Nous ne pouvons pas confier notre avenir à des puissances en qui nous n’avons pas confiance, car elles nous ont montré les intérêts qu’elles représentent et les vies qui comptent pour elles.
Ce qu’Israël est en train de commettre en Palestine devrait être un signal d’alarme pour tous les pays du Sud et du monde entier – wake-up call to all the countries in the Global South . Ce qui arrive à la Palestine, au Soudan, à la République Démocratique du Congo, à Haïti, déterminera notre avenir commun, les fruits de nos luttes anticoloniales et notre souveraineté finale.
C’est pourquoi je voudrais conclure en partageant ce message puissant sous la forme d’un tweet d’Issa Shijvi – tweet from Issa Shijvi , le 1er novembre 2023:
Voix du monde
Dites-le haut et fort
Dites-le clairement
Nous ne tolérerons pas
Un autre génocide sur notre planète
Il n’y a pas de “si” ni de “mais”.
Il n’y a pas d’équilibre entre génocidaires et victimes
Il n’y a pas d’équivalence entre les occupants et les occupés.
Cessez le feu immédiatement
Mettez fin au colonialisme!
Rama Salla Dieng est une écrivaine, universitaire et militante sénégalaise. Elle est actuellement chargée de cours sur le développement africain et international au Centre d’Études Africaines de l’Université d’Édimbourg. Rama est également une militante féministe qui a collaboré avec plusieurs organisations féministes sur le changement agraire, le genre et le développement, et la reproduction sociale. Rama a rédigé ce texte à titre personnel.