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26 novembre 2024
Femmes
UNE CARAVANE MAUVE POUR PROMOUVOIR L’ÉGALITÉ DE GENRE
Une ”caravane mauve” initiée par le Collectif des féministes du Sénégal (CFS) va sillonner quatre régions du pays, du 3 au 10 mars, en vue de mobiliser des voix pour “sensibiliser par une approche féministe sur les droits des femmes et filles”.
Dakar, 4 mars (APS) – Une ”caravane mauve” initiée par le Collectif des féministes du Sénégal (CFS) va sillonner quatre régions du pays, du 3 au 10 mars, en vue de mobiliser des voix pour “sensibiliser par une approche féministe sur les droits des femmes et filles”.
Cette caravane dite militante, officiellement lancée lundi, à la place du Souvenir africain, va parcourir les régions de Dakar, Thiès, Louga et Saint-Louis.
“C’est une initiative très originale qui permet à travers quatre régions de mobiliser des voix au niveau des communautés visitées (Bajenu Gox, jeunes et les hommes) pour sensibiliser et faire passer des messages porteurs”, a expliqué Adama Pouye, co-coordinatrice du Collectif des féministes du Sénégal.
Selon Adama Pouye, à travers cette caravane, il s’agit de casser avec les célébrations festives constatées lors des différentes commémorations de la Journée mondiale de la femme, dont l’édition 2024 porte sur le thème “Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme”.
Il faut, dit Adama Pouye, faire passer des messages devant permettre la promotion de davantage de femmes des postes de responsabilités et à des postes décisionnaires.
Le Collectif des féministes du Sénégal, engagé depuis 2020 dans la prise en charge de problèmes auxquels les femmes sont confrontées, compte sensibiliser sur toutes les formes de violences subies par les femmes, en particulier “dans ce contexte politique très compliqué”, selon sa co-coordinatrice.
“Il faut que des jeunes filles puissent être promues et accompagnées dans le leadership”, plaide Adama Pouye, avant d’inviter les femmes à miser sur “la sororité” pour porter des messages devant permettre aux femmes de se sentir davantage en sécurité.
Diverses activités sont prévues lors de cette caravane, dont des panels, ateliers et une exposition des pionnières féministes pour “mobiliser des voix et sensibiliser sur la prévention et la prise en charge holistique des multiples formes de violences sexuelles et sexistes à l’égard des femmes et des filles du Sénégal”.
Se disant honorée de participer à cette “caravane mauve” dont l’ambition est de faire avancer la cause des femmes, l’ambassadrice du Canada au Sénégal, Marie-Geneviève Mounier, estime que beaucoup a été fait dans la promotion de l’égalité de genre au Sénégal, mais “il y a une longue route à parcourir”.
L’avancement d’une société “passe par le fait que les femmes occupent leur espace de façon égale, équitable et juste”, a fait valoir l’ambassadrice du Canada, qui promet d’être présente à l’étape de Saint-Louis de cette caravane.
Les ambassadrices de l’Afrique du Sud, de la Belgique, du Ghana, du Kenya, du Portugal et du Pakistan étaient également présentes au lancement officiel de cette caravane.
par Farid Bathily
DERRIÈRE LE BONHEUR MATERNEL, LES RUINES PROFESSIONNELLES
Souvent présentée comme l’accomplissement d’une vie, notamment en Afrique, la maternité porte pourtant les germes d’une césure professionnelle
En moyenne, 24% des femmes dans le monde quittent le marché du travail au cours de la première année suivant la naissance de leur premier enfant. Cinq ans plus tard, 17% restent absentes. Le nombre passe à peine à 15% dix ans après.
C’est ce que révèle un groupe de chercheurs de la London School of Economics (LSE) et de l'université de Princeton dans une nouvelle étude inspirée des travaux de l’économiste américaine, Claudia Goldin, lauréate du Nobel d’Économie en 2023.
Menée dans 134 pays représentant 95% de la population mondiale, l’étude dévoile l’impact dévastateur de la maternité sur la carrière et l’indépendance économique des femmes à travers le monde.
Pour aboutir à cette réalité implacable, les auteurs ont comparé dans chaque pays concerné, des mères et des pères à des personnes sans enfant, du même âge, du même niveau d'éducation et avec le même statut matrimonial entre autres.
De grandes disparités
La situation est particulièrement prégnante dans les pays développés. L’écart de participation au marché du travail entre hommes et femmes s’y explique à 80% en moyenne par le départ de ces dernières après la naissance d’un premier enfant.
Ce taux tombe à 10% dans les pays pauvres. Une telle disparité est due à certains facteurs propres à chaque milieu. Face au coût prohibitif de la garderie et à des horaires parfois peu flexibles, les mères sont appelées à sacrifier leur travail pour le bien-être de l’enfant, au moins temporairement, dans les pays occidentaux.
C’est moins le cas dans les pays pauvres où le principal facteur de départ du travail n’est pas l’accouchement, mais le mariage. L’étude de la London School of Economics relève à cet effet que l’écart de participation au marché du travail à Maurice et en Zambie s’explique pour près de la moitié des cas par le mariage.
"Pénalité de la maternité"
Le phénomène appelé "pénalité de la maternité" (la baisse moyenne de la probabilité d'emploi d'une femme au cours des dix années suivant la naissance de son premier enfant) par les auteurs, contribue aux inégalités salariales entre sexes.
Une différence de salaire hommes-femmes estimée à 14% au sein de l’OCDE selon une étude de PriceWaterhouseCooper publiée en mars 2023. Soit un recul de 2,5 points de pourcentage seulement depuis 2011.
S’occuper de sa progéniture implique bien souvent pour la femme de quitter son emploi, au moins pour un moment. Elle doit par la même occasion faire une croix sur toute perspective d’augmentation de salaire ou de promotion pendant cette période.
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LA PEUR DES URNES DE MACKY SALL
René Lake décrypte les motivations cachées du président sur VOA à travers l'émission « Straight Talk » diffusée en anglais. Selon lui, aucun des candidats pressentis n'arrangeaient le chef de l'État soupçonné de vouloir écarter certains noms menaçants
Le politologue sénégalais basé à Washington, René Lake, a analysé le report de l'élection présidentielle annoncé par Macky Sall sur le plateau de l'émission politique américaine consacrée à l'Afrique sur VOA Aftique « Straight Talk ».
Pour René Lake, « le paysage des candidats ne convenait pas à Macky Sall ». Selon lui, « le premier ministre Amadou Ba était donné perdant » et « Pastef représentait une menace, avec un candidat qui aurait de grandes chances de gagner ». Le président aurait ainsi voulu « redistribuer les cartes » pour choisir son adversaire.
Interrogé sur la perception de coup d'État institutionnel par l'opposition, l'analyste rappelle que des opposants comme Khalifa Sall « ont déjà été victimes de l'instrumentalisation de la justice ». Et d'ajouter : « Le nouveau candidat de Pastef, Bassirou Diomaye Faye, aurait été un scénario catastrophe pour Macky Sall ».
Sur l'image démocratique du Sénégal, René Lake indique que cette décision « a changé la perception ». Il rapporte même les propos d'un sénateur américain qualifiant la situation de « dictatoriale ». Pour l'invité de VOA, Macky Sall « utilise le système judiciaire de manière partisane » depuis son accession au pouvoir.
LA PARITE ENCORE INEXISTANTE DANS LES ENTREPRISES
Une étude du Conseil national du patronat (CNP) sur la mixité professionnelle rendue publique, jeudi, fait état d’une présence minoritaire des femmes dans les entreprises sénégalaises.
Dakar, 2 fév (APS) – Une étude du Conseil national du patronat (CNP) sur la mixité professionnelle rendue publique, jeudi, fait état d’une présence minoritaire des femmes dans les entreprises sénégalaises.
‘’Il est principalement noté que seulement 15% des entreprises ont au moins 50% de femmes dans leurs effectifs. Près d’un tiers des entreprises ont un pourcentage de femmes dans leurs effectifs compris entre 10 et 30%’’, indique le CNP dans sa publication ‘’L’œil vert’’.
Ce numéro porte sur ‘’La mixité professionnelle et l’accès des femmes aux hautes instances de gouvernance des entreprises’’.
L’organisation patronale rappelle que ‘’la mixité professionnelle est la présence de femmes et d’hommes dans un même emploi, une même catégorie professionnelle ou un même métier, sans être forcément paritaire’’.
‘’Par convention, la mixité professionnelle est atteinte lorsque les femmes et les hommes représentent une part comprise entre 40% et 60% des effectifs de la branche, du métier, de la catégorie professionnelle ou de l’emploi’’, ajoute-t-elle.
Selon le CNP toujours, ‘’la mixité professionnelle suppose que femmes et hommes puissent accéder à tous les métiers sur la seule base de leurs aptitudes professionnelles’’.
Cette étude du CNP dont l’APS a eu connaissance a ciblé 123 entreprises, tous secteurs confondus. 100 entreprises ont répondu au questionnaire, soit un taux de réponse de 81, 3 %. Sur 30 hauts dirigeants d’entreprise ciblés pour un entretien, 20 ont pu être disponibles. Il s’agit de Présidents de Conseil d’administration ou de Directeurs généraux.
L’étude fait état d’une présence plus significative des femmes dans les secteurs du commerce, de la santé, des banques et des assurances.
Selon le document consulté par l’APS, ‘’plusieurs raisons expliquent le pourcentage plus élevé de femmes dans lesdits secteurs par rapport aux autres, notamment des emplois de plus en plus +féminisés+ ou à moindre pénibilité physique’’.
La même source signale que ‘’42% d’entreprises ont mis en place une politique formalisée de mixité professionnelle’’.
Le CNP note également que ‘’le degré de mixité professionnelle dans les entreprises s’avère beaucoup plus faible pour les postes techniques que les autres’’.
‘’La mixité professionnelle est davantage constatée dans les postes administratifs (45%), suivie des postes de direction (24%) et des postes commerciaux (21%). Les postes techniques (10%) sont les moins concernés’’, indique la publication.
Elle signale que ‘’les justifications données par les entreprises expliquent ce faible pourcentage dans les postes techniques par le niveau de pénibilité physique et/ou l’exigence de disponibilité travail de nuit, éloignement du foyer conjugal’’.
L’étude relève que ‘’dans les secteurs tels que les transports (portuaires, aéroportuaires..), l’industrie ou les BTP, les postes administratifs sont largement les plus concernés par l’instauration de la mixité professionnelle’’.
Selon le document, ‘’il apparait aussi que dans des secteurs tels que le Numérique et les Télécommunications ou les services financiers et assurances, où pourtant le degré de pénibilité physique est perçu comme plus faible, les postes techniques ne bénéficient pas assez de l’instauration de la politique de mixité’’.
L’étude constate que ‘’la conciliation vie privée – vie professionnelle et le manque de compétences féminines qualifiées sont les principales difficultés dans la mise en œuvre de la politique de mixité professionnelle’’.
En effet, souligne-t-elle, ‘’il s’agit des deux principales difficultés déclarées par les entreprises, précisant pour 40% d’entre- elles la conciliation vie privée- vie professionnelle, et pour 37% le manque de personnel féminin qualifié à même de satisfaire les exigences professionnelles’’.
Selon le document, ‘’il est aussi constaté qu’en fonction des différents secteurs d’activités, le classement dans la perception des deux principales difficultés n’est pas la même’’.
Ainsi, dans les secteurs à forte pénibilité physique, à savoir les transports portuaires/aéroportuaires, l’industrie et le BTP, ‘’c’est le manque de personnel qualifié qui est souligné’’.
Concernant les secteurs à faible pénibilité physique, comme le numérique et télécoms, les services financiers et les assurances, ‘’l’accent est plutôt mis sur la conciliation vie privée–vie professionnelle’’.
L’étude relève que ‘’58% des entreprises, soit la majorité, n’ont pas mis en place une politique de promotion de la mixité professionnelle’’.
Elle souligne que ‘’la principale raison de l’absence d’une politique de mixité professionnelle est qu’elle n’est tout simplement pas nécessaire pour 54% des entreprises’’.
‘’Les autres raisons évoquées sont le fait de l’inexistence d’enjeux à impact réel (10%), de résistances sociales et culturelles (10%), et de l’inadaptation de certains postes aux femmes (10%)’’, lit-on dans le document qui évoque également le manque de personnel féminin qualifié justifié que par 2% des entreprises.
LES FEMMES DE BAKEL PLANCHENT SUR LA DEMOCRATIE, LA BONNE GOUVERNANCE ET L’EQUITE SOCIALE
Des femmes membres de la société civile et de partis politiques du département de Bakel ont participé, dimanche, à une conférence publique sur la démocratie, la bonne gouvernance et l’équité sociale en perspective de la présidentielle du 25 février.e
Bakel, 29 jan (APS) – Des femmes membres de la société civile et de partis politiques du département de Bakel ont participé, dimanche, à une conférence publique sur la démocratie, la bonne gouvernance et l’équité sociale en perspective de l’élection présidentielle du 25 février.
La rencontre avait pour thème : « Election présidentielle de 2024 : les femmes sénégalaises s’engagent pour une démocratie inclusive, forte et apaisée, la bonne gouvernance et l’équité sociale ».
Elle était organisée par le Conseil sénégalais des femmes (COSEF).
»On vient chez nos sœurs qui sont dans ses localités lointaines pour partager avec eux les décisions du Cosef au niveau national et les préparer en vue des présidentielles de février 2024″, a expliqué Aby Coly, coordinatrice des antennes du COSEF à Dakar.
Le COSEF s’intéresse aux programmes des candidats à l’approche des joutes électorales.
« Au niveau national, on a un projet qui est d’inviter tous les candidats (…) et leur demander qu’est-ce qu’ils ont prévu pour les femmes dans leurs programmes », a indiqué Aby Coly, annonçant la mise en place d’un « livre d’or » pour recueillir les déclarations des candidats.
Dieynaba Diallo, présidente de la Fédération des associations féminines de Bakel, a salué la tenue de cette conférence publique.
« On a beaucoup de préoccupations au niveau de Bakel (…) on ne peut pas parler de développement sans la femme (…) on compte jouer notre rôle pleinement lors de l’élection présidentielle, a t-elle dit.
LES GRANDES PERSONNALITÉS FÉMINISTES PANAFRICAINES
Selon la chercheuse Rama Sala Dieng, féminisme et panafricanisme ont toujours été étroitement liés, et le féminisme est aussi ancien que le continent
De nombreuses Africaines étaient activistes des droits des femmes bien avant la naissance du féminisme “institutionnel”. Selon la chercheuse Rama Sala Dieng, féminisme et panafricanisme ont toujours été étroitement liés, et le féminisme est aussi ancien que le continent.
L'ALCOOL BIENTÔT AUTORISÉ EN ARABIE SAOUDITE, MAIS SEULEMENT POUR LES EXPATRIÉS
Dans une rupture majeure avec son statut de pays musulman ultraconservateur, l'Arabie saoudite va autoriser l'ouverture d'un commerce dédié à la vente d'alcool à Ryad
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 25/01/2024
Selon des sources diplomatiques familières du dossier et s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité du sujet, l'Arabie saoudite, pays musulman conservateur, s'apprête à ouvrir dans les prochaines semaines son premier magasin d'alcool en décennies, à Ryad.
Cité par le média américain Bloomberg, ces sources indiquent que ce magasin entendant répondre aux besoins des diplomates non musulmans en poste dans la capitale saoudienne sera situé dans le Quartier diplomatique du sud-ouest de la ville. Seuls les diplomates pourront s'y procurer de l'alcool, après autorisation via une application mobile gérée par les autorités saoudiennes et dans certaines limites de quantité.
Historiquement en Arabie saoudite, où la consommation d'alcool est strictement interdite par l'islam et son clergé jouit d'une forte influence sur la société, ce produit ne pouvait s'obtenir que sur le marché noir ou par colis diplomatique. L'alcool avait été banni dans tout le royaume après qu'un prince saoudien ivre ait abattu un diplomate britannique dans les années 1950 à la suite d'une réception à l'ambassade.
Les rumeurs abondent quant à un assouplissement progressif des restrictions sociales en Arabie saoudite sous l'impulsion du prince héritier Mohammed ben Salmane, dans le cadre de sa vision 2030 visant à diversifier l'économie du pays. Reste à voir si cette ouverture préfigure d'autres évolutions plus profondes dans le royaume.
Une Proposition nommée Désir, PAR Fatoumata Sissi Ngom
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MBORO, D'UNE TERRE PILLÉE À UNE CITÉ DURABLE
Découverte puis dépossédée de ses terres au nom du progrès, l'histoire de Mboro est celle de bien des territoires africains. Pourtant, de cette douloureuse épopée pourrait enfin naître une nouvelle ère de justice sociale et environnementale
Ce film réalisé par Fatoumata Sissi Ngom, dans le cadre du projet Une Proposition nommée Désir, est une plongée dans l’histoire de la ville Mboro, ville découverte en 1862 par l’administration coloniale française pour ses énormes potentialités agricoles.
D’un autre secret bien gardé pendant la Première Guerre mondiale à une excavation et exploitation de gisements de phosphates après la Deuxième Guerre mondiale, l’histoire de Mboro est aussi intimement liée à celle de la création des Industries Chimiques du Sénégal, du temps des colonisateurs français.
L'histoire de Mboro reflète l'histoire mondiale, où la terre mère est exploitée par les hommes pour des raisons économiques et industrielles. C'est une chronique de la colonisation, apportant progrès économique et une sorte de vision, mais aussi des distorsions, des schémas destructeurs, des inégalités sociales et de l'injustice environnementale.
C'est également une histoire de la masculinité toxique, marquée par la prise de pouvoir, qui altère l'intégrité d'un territoire et met en place des hiérarchies saillantes.
Une Proposition nommée Désir met l’accent sur la guérison des villes et zones urbaines, anciennement colonisées, qui sont des lieux d’innovation et de co-création. Le projet met l’accent sur le développement durable, la protection environnementale, la protection sociale et le bien-être. L'objectif est de réactiver les mémoires de pouvoir aux niveaux individuel et collectif, en partageant des connaissances concrètes, y compris spirituelles : celles qui guérissent les blessures et l’âme.
Sous-titres disponibles en français, anglais, espagnol, allemand, chinois.
«POUR LE SENEGAL, LES DROITS HUMAINS CONSTITUENT UNE OPTION IRREVERSIBLE»
Aissata Tall Sall, Garde des Sceaux, ministre de la Justice a déclaré, hier lundi, lors de l’Examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l’homme des Nations unies de la situation des droits de l’homme au Sénégal, par visioconférence.
Les droits humains constituent une option irréversible pour le Sénégal. Mieux, cette option irréversible, c’est d’arriver à une société où l’ensemble des droits humains seront respectés et pratiqués, a déclaré la Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Aissata Tall Sall, hier lundi, lors de l’Examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l’homme des Nations unies de la situation des droits de l’homme au Sénégal, par visioconférence.
«L e Sénégal s’emploie, va s’employer et continuera à s’employer, toujours à affronter et à surmonter les défis et toutes les contraintes parce que pour le Sénégal, les droits humains constituent une option irréversible. Cette option irréversible, c’est d’arriver à une société où l’ensemble des droits humains seront respectés et pratiqués». La Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall s’est voulu formelle. Défendant, par visioconférence, la situation des droits de l’homme au Sénégal, dans le cadre de de l’Examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève (Suisse) hier, lundi 22 janvier 2024, elle a assuré que le Sénégal va continuer à s’inscrire dans cette option en discutant avec toutes les parties prenantes.
«Le Sénégal le fera de façon inclusive, en discutant et en dialoguant avec toutes les parties prenantes, la société civile, les Institutions des droits de l’homme, le système des Nations Unies», a déclaré Aissta Tall Sall, dans l’APS. Et d’ajouter : «C’est la raison pour laquelle, au nom du Sénégal, je voudrai déclarer que nous nous tenons disponibles, prêts à engager(avec les participants) ce dialogue interactif pour mieux avancer (…) », a indiqué le ministre de la Justice qui est, en outre, revenu sur les multiples progrès réalisés parle Sénégal dans le secteur de la Santé, l’éducation, l’enseignement coranique, l’autonomisation des femmes etc.
L’IDEE DE LEGALISATION DE L’HOMOSEXUALITE N’EST PAS A L’ORDRE DU JOUR, AU SENEGAL
Face au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, Aïssata Tall Sall a réitéré la position du Sénégal qui a de nouveau exclut toute idée de légalisation de l’homosexualité, en réaffirmant une «position de principe claire» sur la question des LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres). «(…) Pour les LGBT, je voulais rappeler solennellement, la position du Sénégal. Le Sénégal exclut toute idée de légalisation sur la question des LGBT. Le Sénégal exclut toute idée de légalisation. Et c’est pour cela que le Sénégal a rejeté beaucoup de résolutions», a-t-elle déclaré.
Mieux, a-t-elle relevé, «Le Sénégal a rejeté toutes les résolutions où la question des LGBT a été incluse parce que c’est la position souveraine du Sénégal. C’est une position claire et le Sénégal dit devant ses partenaires et le dit à la communauté internationale. C’est la position de principe du Sénégal. Le Sénégal ne légalise pas les droits sur les LGBT». Aïssata Tall Sall a insisté sur le fait qu’au Sénégal, «les libertés sont exercées et totalement exercées. L’usage de la force est réprimé et totalement et judiciairement réprimé»
Plusieurs intervenants ont salué les efforts du Sénégal pour la promotion des droits de l’homme ces dernières années. Nombreux parmi eux ont formulé des recommandations à l’Etat du Sénégal pour améliorer la situation des droits humains dans le pays. Ils ont par exemple invité le Sénégal «à accroitre l’accès des filles des zones rurales à l’éducation, réduire la mortalité maternelle et infantile, veiller sur le principe de non-discrimination et sur la protection des minorités».
Les recommandations ont également trait à la réduction des surcharges dans les prisons, la sensibilisation sur les changements climatiques, la réduction de la pauvreté, la lutte contre les violences basées sur le genre, le renforcement du Comité sénégalais des droits de l’homme, la protection des personnes vivant avec un handicap entre autres.
C’est le quatrième passage du Sénégal, après février 2009, octobre 2013 et novembre 2018, devant l’EPU, un mécanisme unique qui permet d’examiner périodiquement la situation des droits de l’homme dans les 193 États membres des Nations Unies. La délégation sénégalaise est dirigée par Aïssata Tall Sall, Garde des Sceaux et ministre de la Justice. Les trois États faisant partie du groupe de rapporteurs (troïka) pour l’examen du Sénégal sont l’Allemagne, le Kazakhstan et la Somalie. Le Groupe de travail sur l’EPU adoptera les recommandations faites au Sénégal, le 26 janvier. Selon la procédure, l’État examiné pourra alors indiquer sa position sur les recommandations reçues lors de l’examen.
Le Sénégal est l’un des 14 Etats à être examiné par le Groupe de travail de l’EPU au cours de sa 44e session qui se tient du 22 janvier au 2 février 2024. Le Groupe de travail de l’EPU est composé des 47 États membres du Conseil des droits de l’homme, cependant, chacun des 193 États membres de l’ONU peut participer à l’examen d’un pays.
AU SÉNÉGAL, LA FIN D'UNE ÉDUCATION TRADITIONNELLE DU DÉSIR
Entre tradition et modernité, les jeunes générations vivent un tiraillement identitaire. L'initiation sexuelle villageoise tend à disparaître face aux influences occidentales, selon le chercheur Francis Sarr
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 21/01/2024
Dans un texte publié sur le site du quotidien Le Monde, le professeur de philosophie et chercheur sénégalais Francis Sarr s'interroge sur les crises actuelles de l'éducation, notamment celle de l'initiation qui encadrait la vie sexuelle dans la société sérère au Sénégal. Né dans une famille à la fois chrétienne et musulmane dans la région de Fatick, Francis Sarr a longtemps souhaité devenir séminariste avant de se tourner vers la philosophie à l'université Cheikh-Anta-Diop de Dakar. Passionné par la recherche malgré les mouvements de grève, il est aujourd'hui professeur de philosophie au lycée.
Dans ses recherches, Francis Sarr s'intéresse aux enjeux de l'initiation dans la société sérère. Cette période qui tend à disparaître avec la scolarisation bouleverse le rapport aux valeurs et au temps dans les villages. Selon la tradition, l'initiation des femmes est assurée par la doyenne des initiées qui préside aux rituels d'intégration, de formation morale et d'initiation sexuelle de la jeune mariée. "Ainsi, à travers plusieurs mécanismes, l'initiée apprend à gérer sa vie sexuelle future, la nuit de noces, le sens du mariage et la manière de faire vivre son foyer", explique le chercheur.
Pour les hommes, le sujet de la sexualité ne doit être discuté qu'entre initiés avec discrétion. Lors du mariage, l'homme part en cachette pour la cérémonie afin d'éviter un mauvais sort qui l'empêcherait d'avoir une érection la nuit de noces. Un pagne blanc avec une tache de sang est ensuite montré sur le lit. Toutefois, ces pratiques traditionnelles tendent à disparaître face à l'influence des valeurs occidentales qualifiées de "façon de vivre des Blancs".
Francis Sarr analyse ainsi le tiraillement entre tradition ("cosaan") et modernité ("dund Tubaab"). Si dans la vie traditionnelle "la beauté est dans le comportement vertueux", de "nouvelles pratiques sexuelles [...] apparaissent" avec l'individualisation des jeunes générations. Le chercheur souligne pourtant que les jeunes "peuvent regretter l'initiation qu'ils n'ont pas reçue" et se trouvent "coincés" entre normes anciennes et nouvelles. Le défi, selon lui, est de parvenir à une "dialectique entre tradition et modernité", ancrée dans les valeurs ancestrales tout en s'ouvrant à l'avenir.