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22 novembre 2024
Femmes
DÉCÈS DE L’ARTISTE PEINTRE FÉLICITÉ CODJO, UNE FEMME D’UNE GRANDE SENSIBILITÉ ARTISTIQUE
La défunte, après avoir découvert l’art-thérapie en 2004, avait intégré l’équipe d’animation d’un atelier dédié à cette spécialité, au service de psychiatrie de l’hôpital Principal de Dakar.
L’artiste peintre d’origine béninoise, Félicité Codjo, installée au Sénégal depuis la fin des années 1980, est décédée des suites d’une maladie, dimanche, à Dakar, a-t-on appris mardi de la galeriste Océane Harati.
Félicité Codjo a rendu l’âme après des mois de lutte contre la maladie, a déclaré dans un communiqué la directrice d’Oh Gallery, un espace ayant abrité des expositions de la défunte, qu’elle présente comme ”une femme d’une grande sensibilité artistique”.
“C’est avec une immense tristesse qu’Oh Gallery annonce le décès de l’artiste Félicité Codjo, survenu ce dimanche 9 juin en fin d’après-midi, à Dakar. Depuis plusieurs mois, Félicité luttait contre la maladie”, écrit la galeriste.
Félicité Codjo, 67 ans, “une femme d’une grande sensibilité, mêlant force et pudeur”, “a marqué les esprits par la pureté de son œuvre, touchant celles et ceux qui ont eu la chance de croiser sa route et d’entendre son histoire”, ajoute Mme Harati.
“Peindre était pour elle un exercice difficile mais vital. Elle y explorait les facettes les plus sombres de la condition humaine en s’attachant à révéler le pire et les failles de notre existence”, relève la directrice d’Oh Gallery.
La défunte, arrivée au Sénégal en 1987, avant de s’y installer définitivement, était “guidée par un besoin de vérité”, selon Océane Harati.
Elle “laissait ses émotions exploser dans ses œuvres, devenant naturellement la voix de celles et ceux qui ne peuvent s’exprimer”, dit-elle.
Après avoir obtenu un baccalauréat littéraire en 1977 dans son pays d’origine, Félicité Codjo avait mené des études anglophones, de 1978 à 1980, à la faculté des lettres de l’université de Cotonou.
Passionnée de dessin depuis son enfance, elle s’était initiée à la peinture de 1985 à 1987, dans un atelier au Bénin, avant de rejoindre le Sénégal.
Félicité Codjo a participé, au cours de sa carrière, à de nombreuses expositions individuelles et collectives au Sénégal et à l’étranger, selon une note biographique parvenue à l’APS.
Elle a par exemple participé à la première édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, en 1990, et à celles de 2002 et 2018, dont elle a fait partie de la sélection officielle.
La défunte, après avoir découvert l’art-thérapie en 2004, avait intégré l’équipe d’animation d’un atelier dédié à cette spécialité, au service de psychiatrie de l’hôpital Principal de Dakar.
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L'ELECTION DU DUO DIOMAYE-SONKO SYMBOLISE LE RENOUVEAU DU SENEGAL
L’historienne Penda Mbow met en lumière les dynamiques socio-politiques qui ont façonné le Sénégal contemporain...
La professeure Penda Mbow a analysé, lors de son passage à l'émission "Opinion" sur Walf Tv, les événements marquants qui ont secoué le pays entre 2021 et le 24 mars 2024. Selon elle, ces changements transcendent la logique humaine et illustrent un tournant décisif dans l'histoire du Sénégal. Elle a également abordé la question de la place des femmes au sein des partis politiques.
Invitée par Pierre Edouard Faye, la présidente du "Mouvement citoyen" a souligné que le Sénégal avait urgemment besoin de changement, matérialisé par l'élection du duo Diomaye et Sonko. "Je ne peux pas les dissocier", a-t-elle déclaré, mettant en avant l'unité et la complémentarité de ces deux figures politiques.
Selon elle, le Sénégal devait évoluer au-delà du système instauré par le président Senghor. "Le modèle légué par Senghor, bien qu'efficace et ayant façonné la Nation sénégalaise, a atteint ses limites", a-t-elle expliqué. Cette nécessité de transformation en profondeur découle notamment des changements démographiques et des évolutions des aspirations de la population, avec un rôle crucial joué par la diaspora sénégalaise dans ces récents événements.
L'analyse de la professeure Penda Mbow met en lumière les dynamiques socio-politiques complexes ayant façonné le Sénégal contemporain. Elle souligne que ces événements marquent un tournant décisif dans l'histoire du pays, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives et à des défis inédits. "Si PASTEF a pu émerger, c'est parce que les jeunes se sentaient abandonnés et cherchaient un nouveau leadership", a affirmé l’ancienne ministre.
Interrogée sur la place des femmes dans le nouvel attelage gouvernemental, l’historienne a exprimé des réserves quant à leur implication effective dans les processus décisionnels. Elle estime que les coalitions politiques, souvent dominées par les hommes, ne favorisent pas toujours l'émergence des femmes à des postes de responsabilité. De plus, elle souligne le manque de démocratie interne au sein des partis politiques, ce qui entrave l'avancement des femmes.
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ÉDUQUÉES AU MUTISME, CONFINÉES PAR LA LOI
Éducation différenciée dès le plus jeune âge, interprétations conservatrices des religions, Code de la famille « scandaleusement » défavorable... Fatoumata Bernadette Sonko énonce les multiples racines du silence imposé aux femmes sénégalaises
C'est une véritable charge de force qu'a entraîné dimanche Fatoumata Bernadette Sonko, enseignante-chercheuse au Cesti, dans l'émission Objection de Sud FM animée par Baye Omar Gueye. Avec une franchise désarmante, elle a énoncé le silence assourdissant imposé aux femmes sénégalaises dans les médias comme dans la société toute entière.
Son diagnostic sans concession a mis à nu les racines séculaires de cette relégation des femmes. Une éducation différenciée selon le genre dès le plus jeune âge, qui conditionne les filles à l'effacement et à la soumission pendant que les garçons sont encouragés à bâtir leur réussite professionnelle. Des pesanteurs culturels tenaces qui confinent les femmes dans l'espace privé, loin des sphères de pouvoir et de décision. Une interprétation conservatrice des religions servant de prudence idéologique à cette discrimination systémique.
Mais le plus grand coup de butoir a été porté contre le Code de la famille sénégalais, qualifié de « scandaleux » par Mme Sonko. De la puissance conjugale à la déshérence en cas d'inceste, en passant par des discriminations flagrantes comme le refus d'allocations familiales aux femmes universitaires, les exemples se sont enchaînés, démontrant à quel point ce texte fondamental participe de l'infériorisation juridique des femmes.
Face à ce lourd constat, Fatoumata Bernadette Sonko lance un vibrant appel à la révolte, exhortant les Sénégalaises à rompre les chaînes de leur silence séculaire par les armes du savoir et de l'engagement politique. "L'acquisition du savoir est une arme que les femmes doivent s'approprier", a-t-elle martelé avec force. Seule une instruction égalitaire permettra aux filles de briser le plafond de verre qui les empêchera encore d'accéder aux mêmes postes que les hommes, y compris dans les rédactions.
Mais l’émancipation ne pourra être totale que par un engagement politique massif des femmes. "Il faut que les femmes s'approprient l'arène politique et en fassent un lieu de libération, sans plus servir d'escabeaux aux ambitions masculines", a tonné Mme Sonko, appelant à une "rupture radicale" avec l'ordre patriarcal.
"Sans les femmes, rien ne marche dans ce pays", conclut Fatoumata Bernadette Sonko en rendant un hommage appuyé au rôle primordial mais trop souvent occulté des "petites mains" qui construisent la nation féminine au quotidien. "Il est temps que ces petites mains prennent la parole et fassent entendre leur voix, dans les médias comme ailleurs."
LES RESPONSABILITES NE SONT PAS QUE MASCULINES, ELLES SONT SOCIETALES
Selon le sociologue Moustapha Wone, la jalousie et la rivalité sont inhérentes à la polygamie, exacerbées par l'individualisation des sentiments
La polygamie telle que pratiquée au Sénégal est souvent assujettie à de multiples conflits. Comment expliquez-vous ce phénomène ?
La polygamie, c’est un terme, peut-être galvaudé, qui est mal utilisé d’abord, il faut le dire. Quand on parle de polygamie, au sens neutre, c’est cette situation d’une personne qui a la possibilité d’avoir simultanément plusieurs partenaires sexuels. Maintenant, polygamie est utilisée dans le cadre où ce sont les hommes qui ont ce droit d’avoir plusieurs femmes, alors que celles-ci n’ont pas droit d’avoir plusieurs hommes, que ça soit dans le mariage ou hors mariage. Alors, le terme le plus scientifique, c’est de parler de polygynie. Mais on va utiliser le terme polygamie puisque tout le monde comprend cette situation d’un homme qui a plusieurs femmes dans le mariage. C’est source de conflit parce que c’est source de rivalité. Et l’être humain est un être de rivalité, quel que soit le cas de figure, y compris dans le mariage. Et surtout que maintenant, il y a les problèmes de sentiments qui s’y mêlent. Avant, dans les sociétés traditionnelles, les sentiments étaient gérés par la communauté. Donc, ce qui fait que la polygamie pouvait se faire sans trop de problèmes, en tout cas pas de manière manifeste. De manière latente, il y avait le «ndiabar» ça peut se faire dans les familles, mais en cachette. Et de manière manifeste, ça se passait plus ou moins bien. Parce que les sentiments n’étaient pas gérés par les individus mais par les couples. Ce sont ces rivalités qui font que finalement chacun voit peut-être d’un mauvais œil l’autre et que chacun essaie de gagner le cœur du mari ou de faire tout pour que le mari la privilégie par rapport à l’autre. Donc, dans cette démarche, finalement, il y a une compétition ou une concurrence. Parfois cela peut se transformer en jalousie, c’est tout à fait normal. Je pense qu’il ne faut pas le voir comme quelque chose d’anormal. Si c’étaient les femmes qui étaient vraiment polygames, il est sûr et certain que les hommes allaient réagir de la même manière. Sinon beaucoup plus même.
On a remarqué que la rivalité entre femmes rejaillit inévitablement sur leurs progénitures. Quel peut en être l’impact psychologique sur les enfants issus de ces ménages polygames ?
Je ne suis pas psychologue, mais ce qu’on peut dire, c’est que cette rivalité va se transférer vers cette progéniture. Cela peut être une rivalité saine comme une rivalité vraiment malsaine. Et quand c’est vraiment une rivalité malsaine, ce sont des coups bas, c’est du n’importe quoi. Mais quand c’est une rivalité saine, chacun essaie de faire pour avoir le meilleur. Donc, je pense que souvent les enfants sont plus les enfants de leur maman, que de leur papa. Et donc, si la maman entre en rivalité, inévitablement, cela va rejaillir sur les enfants. Il faut aller vers une démarche de conscientisation et de sensibilisation pour, peut-être, voir comment limiter la polygamie ou pour abolir la polygamie carrément, ou alors pour faire en sorte que la polygamie soit universelle. Autrement, que chaque personne puisse être polygame sans distinction de sexe, que ces droits ne soient pas exclusivement réservés aux hommes. Mais que ça soit un droit accordé aux hommes et aux femmes. Cela pourrait régler les problèmes ou alors les limiter. Maintenant, je ne pense pas que limiter la polygamie à deux puisse servir à quelque chose. Je pense que peut-être il faut juste dire qu’on universalise la polygamie ou bien on interdit la polygamie. Comme ça les rivalités vont se situer ailleurs, que dans cette injustice que le droit accorde aux hommes. C’est ça l’apartheid.
On a vu quelques cas pratiques de frères ou sœurs consanguins qui ne se connaissent même pas. Quelles peuvent en être les conséquences au niveau de la société ?
Il n’y a pas de conséquences fâcheuses. En général, même s’ils ne se fréquentent pas, ils se connaissent. Ce n’est plus comme avant, quand on faisait tout pour sauvegarder la parenté. Mais maintenant que la parenté a décliné au même titre que la famille, les conséquences sont là. Peutêtre l’individualisation est passée par là. Chacun va essayer de gérer son cocon, la première femme va gérer sa famille, de même que l’autre épouse. Chacun suivra sa trajectoire.
Mais il y’en a qui ne se connaissent pas du tout ?
Oui ça arrive, mais c’est exceptionnel. La sociologue ne parle pas d’exception, mais peut en faire cas. Mais si jamais cela arrive, il se pourrait qu’ils se rencontrent, se marient et cela peut causer des problèmes. Mais ça, ce sont des situations exceptionnelles. Sinon ça risque d’être un fait divers et les faits divers, ce n’est pas très scientifique.
Selon vous, quelle est la responsabilité des hommes dans cette affaire, surtout concernant la cohésion sociale ?
Les responsabilités sont multiples. Elles ne sont pas que masculines, elles sont sociétales aussi. C’est-àdire que c’est la société qui a accordé le privilège aux hommes de faire cela, comme bon leur semble, par rapport au mariage. Il faut changer les choses et les normes sociales, pas justement les hommes ou les femmes. Mais, c’est à la fois les hommes et les femmes parce qu’on pense souvent aux privilèges que les hommes se sont donnés exclusivement. Il faut revoir les choses de manière globale en conscientisant aussi bien les hommes que les femmes sur le fait que maintenant les contextes sont différents. Il faut changer de normes, changer la façon de faire ou de voir. Mais ça, c’est une entreprise de longue haleine que l’Etat devrait prendre en charge, ainsi que la société toute entière. Je pense qu’il faut plus de liberté et plus d’égalité pour chaque individu, mais surtout les conditions externes de réussite. Il faut rendre cela égal et équitable pour que chaque sexe, chaque âge puisse se dire qu’il peut réussir.
POLYGAMIE, LE DRAME DES ENFANTS DE COEPOUSES
La polygamie, une réalité sociale au Sénégal. Si dans un passé récent les coépouses vivaient dans un même carré, aujourd’hui, on voit de plus en plus des ménages, avec des épouses qui ne sont pas sous le même toit.
La polygamie, une réalité sociale au Sénégal. Si dans un passé récent les coépouses vivaient dans un même carré, aujourd’hui, on voit de plus en plus des ménages, avec des épouses qui ne sont pas sous le même toit. Cette distance n’est pas sans conséquences sur leurs progénitures, qui sont des frères et sœurs consanguins qui ne se fréquentent pas, sinon rarement. Pire, ils peuvent même ne pas se connaitre. Un vrai drame social qui est le revers de la médaille de la polygamie transparente ou non assumée (takk souf).
La polygamie est une pratique répandue au Sénégal, notamment chez les musulmans. Devant l’officier d’état civil, les hommes peuvent choisir entre 3 options de régime matrimonial : la monogamie, la polygamie limitée à deux épouses et enfin la polygamie limitée à 4 épouses, comme l’autorise l’islam. Ces dispositions sont fixées par le Code de la famille. Il faut également noter qu’une autre pratique vient s'ajouter dans le corpus de stratégies matrimoniales au Sénégal, mais en dehors du cadre de l’état civil. Il s’agit de la polygamie non assumée, plus connue sous le nom de «Takk Souf» et qui est une union cachée entre un homme et une femme, en présence de rares témoins. Dans les deux cas, souvent les coépouses n’habitent pas ensemble, ne se fréquentent pas ou, pire, ne se connaissent même pas. La jalousie peut aller jusqu’à éloigner leurs enfants respectifs. C’est cela aussi l’autre facette de la polygamie, surtout en milieu urbain.
Tendance des coépouses : Ne pas cohabiter
Dans la polygamie citadine, la tendance des coépouses est à ne pas vouloir cohabiter. Parfois, au-delà de la jalousie, il y a la crainte du mari de vivre l’enfer des querelles de femmes sous un même toit. Et avec les exigences de la vie urbaine, les femmes sont de plus en plus enclines à s’inscrire dans une logique d’indépendance financière et d’autonomie sociale. S’y ajoute le fait que la configuration sociale et spatiale des appartements pour la plupart ne favorise pas la cohabitation des coépouses. Toutes choses qui font que deux coépouses peuvent vivre pendant longtemps sans se fréquenter, encore moins se parler. Ce qui n’est pas sans conséquences sur leurs progénitures qui sont des frères et sœurs de même père.
Ce qui pourrait arriver à des frères et sœurs consanguins…
A quelques exceptions près, la polygamie est mal pratiquée au Sénégal. La famille polygame est ainsi connue comme une structure sociale où les membres entretiennent des rapports difficiles. On y observe de la jalousie, des rivalités, de l’égoïsme, des règlements de comptes directs ou par personne interposée (les enfants surtout). En réalité, les tensions ne manquent pas dans ces familles, même si les familles monogames présentent, elles aussi, des moments de tensions entre leurs membres. La rivalité entre femmes rejaillit inévitablement sur leurs progénitures qui en souffrent le plus. Ces frères et sœurs consanguins, qui subissent de plein fouet les conséquences de la polygamie avec des problèmes relationnels, des tensions et conflits.
Des frères et sœurs qui se sont connus lors du décès de leur père
Combien de fois a-t-on entendu ou vu des frères et sœurs de même père qui ne se connaissent pas, ou qui se sont connus lors du décès de leur père. Les exemples font florès. Et dans ces cas précis, on se demande bien à qui la faute ? Si la faiblesse du chef de famille polygame est parfois pointée du doigt, il faut dire que très souvent, la faute incombe aux femmes qui, par jalousie, refusent de connaitre leurs coépouses et leurs enfants. Un comportement qui peut être un couteau à double tranchant.
QUE LES CONCLUSIONS DES ASSISES DE LA JUSTICE NE RESTENT PAS DANS LES TIROIRS
On fait beaucoup de grand-messes, des rencontres avec des recommandations, des conclusions que les autres viennent puiser chez nous pour les mettre en pratique...
Le Quotidien |
Amadou MBODJI |
Publication 04/06/2024
L’ancienne députée, Hélène Tine, souhaite que les conclusions du Dialogue national sur la Justice soient appliquées dans toute leur rigueur. Une façon, pour elle, d’éviter de revivre ce qui s’est produit dans un passé récent.
L’ancienne députée, Hélène Tine, est vivement préoccupée par le sort qui serait réservé aux conclusions des Assises sur la Justice en souhaitant qu’elles ne finissent pas dans les tiroirs. «L’essentiel, c’est que cela ne reste pas dans les tiroirs comme nous avons l’habitude de le faire au Sénégal. On fait beaucoup de grand-messes, des rencontres avec des recommandations, des conclusions que les autres viennent puiser chez nous pour les mettre en pratique pendant que nous les mettons au tiroir. C’est le cas des réformes foncières au début du défunt régime», rappelle Hélène Tine, en marge d’une rencontre au Centre international de recherche et de formation en génomique appliquée et de la surveillance sanitaire (Cigass).
Elle estime que la première chose (pour le régime sortant, Ndlr), c’était de faire une grand-messe sur les questions foncières, de créer une commission de réformes foncières, qui est restée à l’état de vœux pieux. Loin de Diamniadio où se tient le Dialogue national sur la Justice, Hélène Tine enseigne : «L’essentiel, ce n’est pas que nous tous puissions y être, mais que ceux qui y sont, puissent prendre en compte les questions fondamentales.»
«Je pense qu’avec lui (l’actuel ministre de la Justice, Ndlr), on ne va pas seulement faire des vœux pieux. On ira au-delà, même si c’est d’ici 2025, parce que si les recommandations doivent être traduites en lois et règlements, qui devraient passer par l’Assemblée nationale, ça peut prendre du temps, six mois ou aller en 2025», tempère par ailleurs Hélène Tine. «La Justice est dite au nom du Peuple, mais c’est comme si ce dernier était en rupture de ban avec elle (la Justice sénégalaise, Ndlr)», a-t-elle confié. Le Garde des sceaux, Ousmane Diagne, doit relever le défi. Les Assises sur la Justice vont être clôturées aujourd’hui.
CLAUDIA SHEINBAUM, LA SCIENTIFIQUE DE RENOM DEVENUE LA PREMIÈRE FEMME PRÉSIDENTE DU MEXIQUE
Elle présidera un pays qui compte 130 millions d'habitants, un taux de pauvreté de 36 %, une frontière avec les États-Unis et un taux alarmant de féminicides et de violences commises par le crime organisé.
Nous sommes en janvier 1987 et les étudiants de l'UNAM, la plus grande université publique du Mexique, sont en grève pour protester contre les projets d'augmentation des frais de scolarité.
Les leaders de la manifestation lancent un appel à la foule : "Qui accrochera le drapeau de la grève dans le bureau du doyen ?".
Une étudiante en physique de 24 ans s'avance : "Moi !".
Plus de 40 ans plus tard, cette étudiante - Claudia Sheinbaum Pardo - a été élue présidente du Mexique pour le parti de gauche Morena.
Les Mexicains l'appellent simplement "Claudia". Mère de deux enfants, cette femme de 61 ans est titulaire d'un doctorat en ingénierie environnementale et a été maire de la capitale du pays, Mexico, qui compte plus de neuf millions d'habitants.
À partir du 1er octobre, elle deviendra également la première femme présidente du pays.
"J'ai toujours été comme ça, très aventureuse", explique Mme Sheinbaum à propos du moment de la manifestation estudiantine. "Ce n'est plus le cas aujourd'hui. J'ai plus de responsabilités."
Mme Sheinbaum présidera un pays qui compte 130 millions d'habitants, un taux de pauvreté de 36 %, une frontière avec les États-Unis et un taux alarmant de féminicides et de violences commises par le crime organisé.
Malgré ces responsabilités, Diana Alarcón, amie et conseillère politique de Mme Sheinbaum, estime que cette dernière restera fidèle à elle-même.
"Ce n'est pas qu'elle ait cessé d'être rebelle. C'est que sa position dans le mouvement a changé, mais la conviction de se battre pour le peuple, qu'elle assumait quand elle était enfant, est intacte."
Depuis six ans, le Mexique est gouverné par Andrés Manuel López Obrador, du même parti. Connu sous ses initiales - Amlo - il termine son mandat avec un taux d'approbation de 60 %, une économie stable et un sentiment d'optimisme chez la plupart des Mexicains, que Mme Sheinbaum espère faire perdurer.
Au Mexique, les présidents sont limités à un seul mandat de six ans, ce qui signifie qu'Amlo ne pouvait pas se représenter. Il y avait au moins six candidats pour lui succéder, dont une seule femme : Sheinbaum.
Selon la projection des résultats officiels du décompte rapide de l'Institut National Électoral (INE), Sheinbaum a obtenu entre 58,3% et 60,7% , loin devant son grand rival, Xóchitl Gálvez , qui a obtenu entre 26,6% et 28,6% des voix.
Mme Sheinbaum a été un élément clé du projet d'AMLO visant à changer le Mexique. Mais elle a quelque chose de différent à offrir : c'est une scientifique primée qui a appliqué ses recherches à des politiques publiques fructueuses.
Une enfance politique
Sheinbaum est née le 24 juin 1962 à Mexico, de parents militants de gauche et pionniers dans leurs travaux universitaires.
Son père, Carlos Sheinbaum, était un homme d'affaires et un chimiste dont les parents, juifs ashkénazes, sont arrivés de Lituanie au Mexique dans les années 1920. Sa mère, Annie Pardo, était une biologiste et un médecin dont les parents, juifs séfarades, sont arrivés de Bulgarie dans les années 1940.
Mme Sheinbaum a grandi dans un quartier de la classe moyenne supérieure du sud de la capitale, où l'on parlait de politique au petit-déjeuner, au déjeuner et au dîner. Ses parents l'emmenaient souvent rendre visite à leurs amis militants en prison.
La jeune Sheinbaum a fréquenté une école laïque qui encourageait l'autonomie des élèves, ce qui était inhabituel dans un pays catholique. C'est là qu'elle aurait développé une personnalité méticuleuse et énergique. Elle est connue pour vérifier ses idées avant de tirer des conclusions.
Alarcón, ami de Sheinbaum depuis les années 1970, dit : "Elle est timide. C'est pourquoi elle peut sembler sérieuse, mais une fois que vous vous asseyez avec elle, elle est chaleureuse, pleine d'humour et d'empathie".
Mme Sheinbaum dit souvent "Je suis une fille de 68", en référence au mouvement mondial de protestation auquel ses parents ont participé.
Les années 1980 ont également été une décennie clé pour elle. Les scandales de corruption ont commencé à ternir l'ancienne classe politique mexicaine et le modèle économique néolibéral - qui favorise le transfert des facteurs économiques du gouvernement vers le secteur privé - a été mis en place. Pour Sheinbaum, ce modèle est synonyme d'inégalité et de pauvreté pour le peuple mexicain.
La politique a toujours été chère au cœur de Mme Sheinbaum. Son premier mari était Carlos Ímaz, un homme politique de gauche. Ils ont ensuite divorcé avant qu'elle n'épouse Jesús María Tarriba en 2023, un analyste des risques financiers qu'elle a rencontré pour la première fois à l'université.
Elle a consacré beaucoup de temps au monde universitaire. Outre son doctorat, elle a rédigé plusieurs thèses sur des sujets tels que les fours à bois efficaces dans les communautés indigènes.
Comment Sheinbaum est entrée en politique
En 2000, deux événements politiques ont contribué à ouvrir la voie à la présidence actuelle de Mme Sheinbaum.
Le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) a perdu les élections présidentielles pour la première fois en plus de 70 ans. À Mexico, un militant de gauche originaire de Tabasco, dans le sud pauvre du pays, a remporté la mairie. Il s'agit d'Amlo.
C'est également à cette époque qu'Amlo et Sheinbaum se sont rencontrés après qu'un professeur de mathématiques et militant de l'UNAM l'a recommandée pour le poste de secrétaire à l'environnement dans son administration.
Amlo a nommé Sheinbaum et lui a confié deux tâches : assainir l'une des villes les plus polluées du monde et construire le deuxième étage du Periférico, la plus grande autoroute de la ville. Elle s'est acquittée de ces deux tâches.
À la fin du mandat d'Amlo, en 2006, Mme Sheinbaum est retournée dans le monde universitaire et a fait partie d'une équipe lauréate du prix Nobel de la paix qui s'est penchée sur le changement climatique.
Mais elle a gardé un œil sur la politique et est devenue la porte-parole des campagnes présidentielles ratées d'Amlo en 2006 et 2012.
Puis, en 2015, elle a fait son entrée sur le devant de la scène politique. Elle s'est présentée à la mairie de Tlalpan, le plus grand quartier de Mexico, où elle a grandi, et l'a emporté.
Comme dans tous les génocides : la shoah, le génocide des Arméniens, des Cambodgiens, etc. après le crime massif, il y a toujours ceux qui se donnent pour mission, soit de réécrire l’Histoire, de tenter de nier l’évidence. Le Rwanda n’y échappe pas
Comme dans tous les génocides : shoah (extermination des juifs, des roms…), le génocide des Arméniens, des Cambodgiens ou des Ukrainiens, après le crime massif, il y a toujours ceux qui se donnent pour mission, soit de réécrire l’Histoire, de tenter de nier l’évidence, de minimiser l’ampleur ou encore de travestir les faits pour se tirer d’affaire.
Au Rwanda, le génocide perpétré contre les tutsis, trente ans après suit lui aussi le même processus pendant que les rescapés dont certains ont parfois perdu toute leur famille continuent de se reconstruire. Et c’est toujours la phase finale de tout génocide génocide. Aujourd’hui avec le relais extraordinaire qui constituent les réseaux sociaux numériques, certains Rwandais sont devenus des chantres de ce révisionnisme qui le don, sans conteste, de remuer le couteaux dans la plaie des victimes en voie de reconstruction même si leur capacité de résilience reste exemplaire.
Ce mercredi, en marge de la projection du film de deux Rwandaises de la diaspora sur la résilience à travers le profils de quelques jeunes femmes, le débat sur cet aspect du génocide a été posé et discuté lors d’un panel à la Place du Souvenir de Dakar dans le cadre des 30 ans de commémoration de ce massacre de la minorité tutsi.
Pour certains, c’est l’un des plus grand génocide du 20e siècle. Il est toujours colle au Rwanda à tel point que la réalisatrice Divine Gashugi et sa compatriote ont décidé de faire un film pour montrer qu’au-delà de cette tragédie, le Rwanda a fait du chemin, tente de se réconcilier et tient debout malgré tout. Voir le reportage.
ISLANDE: UNE FEMME D'AFFAIRES DEVRAIT ÊTRE LA PROCHAINE PRÉSIDENTE
Pays de 380.000 habitants, les candidats se présentent traditionnellement en indépendants à cette élection, sans affiliation à un parti. Tout citoyen rassemblant 1.500 signatures peut se présenter.
La femme d'affaires Halla Tomasdottir est bien placée dimanche pour devenir la prochaine présidente de l'Islande, selon des résultats officiels, supplantant l'ancienne Première ministre Katrin Jakobsdottir qui a dû se défendre de critiques la jugeant trop politique pour ce poste.
Mme Jakobsdottir, 48 ans, a concédé sa défaite tôt dimanche, félicitant Mme Tomasdottir, 55 ans.
Fondatrice d'Audur Capital, une société d'investissement créée en 2007 pour promouvoir les valeurs féminines dans le secteur financier, Mme Tomasdottir est la directrice générale de The B Team, une organisation à but non lucratif fondée par le milliardaire britannique Richard Branson pour promouvoir dans les affaires des pratiques respectueuses des valeurs humanitaires et du climat.
Elle sera la deuxième femme à occuper la fonction de présidente en Islande. En 1980, Vigdis Finnbogadottir est devenue la première femme élue démocratiquement dans le monde au poste de cheffe d'Etat.
Le président occupe une fonction largement honorifique en Islande, république parlementaire, mais il est le garant du respect de la Constitution et de l'unité nationale.
Il ou elle a un droit de veto sur les textes parlementaires et peut les soumettre à un référendum.
Mme Tomasdottir se voyait créditée de 34,6% des votes dimanche, avec 71,6% des bulletins dépouillés, contre 25% pour Mme Jakobsdottir qui avait démissionné en avril de son poste de Premier ministre d'un gouvernement gauche-droite pour se présenter au scrutin présidentiel.
Ces résultats dotent Mme Tomasdottir d'un soutien plus fort que prévu par les sondages qui donnaient les deux candidates coude à coude.
"Il me semble que Halla Tomasdottir va devenir la prochaine présidente de l'Islande", a déclaré Mme Jakobsdottir à la télévision nationale RUV. "Je la félicite et je sais qu'elle sera une bonne présidente".
Mme Tomasdottir a pour sa part déclaré au quotidien Morgunbladid qu'elle "essayait juste de respirer", ajoutant: "je me sens incroyablement bien. Je sais que ce n'est pas fini tant que ce n'est pas fini. Donc j'essaie juste de rester calme et de respirer".
Aucune thématique n'a percé lors de la campagne. En Islande, pays de 380.000 habitants, les candidats se présentent traditionnellement en indépendants à cette élection, sans affiliation à un parti. Tout citoyen rassemblant 1.500 signatures peut se présenter.
Mme Jakobsdottir a été perçue un temps comme la favorite parmi les 13 candidats à l'élection de samedi.
Mme Tomasdottir succèdera au très populaire Gudni Johannesson, en poste depuis 2016, qui ne se représentait pas.
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COLLÉ SOW ARDO, ITINÉRAIRE D’UNE ICÔNE DE LA MODE AFRICAINE
Découvrez à travers cette entrevue, comment la styliste de renom, mannequin à ses débuts, en est arrivée à fêter aujourd’hui les 4 décennies de pérennité d’une marque.
Il faut s’appeler Collé Sow Ardo pour avoir le stoïcisme de renoncer à une enveloppe de soutien de 50 millions FCFA, venant d'un Président de la République. La créatrice de mode surnommée la « Reine du pagne tissé » par le défunt Moïse Ambroise Gomis, a renoncé à une aide financière du couple présidentiel d’alors, Abdou Diouf et Elisabeth, pour pouvoir voler de ses propres ailes.
Une sage décision soufflée par son oncle par alliance, Valdiodio Ndiaye, dont les souvenirs de son arrestation et de son décès restent encore amers pour la styliste.
Malgré les péripéties de la vie et du monde de l'entrepreneuriat, elle a réussi aujourd'hui à tisser son nom en fil d’or dans le milieu de la mode africaine, voire internationale. Une réputation grâce à laquelle, pour une tenue signée « Collé Sow Ardo », les amateurs n’hésitent pas à débourser 300.000 à 450.000 FCFA pour être à la dernière mode.