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24 avril 2025
International
MARINE LE PEN SERA JUGÉE POUR DÉTOURNEMENT DE FONDS PUBLICS EUROPÉENS
La décision était attendue depuis plusieurs semaines. Elle est finalement tombée hier. L’opposante la mieux placée pour succéder au Président Emmanuel Macron sera renvoyée devant le tribunal correctionnel de Paris.
La décision était attendue depuis plusieurs semaines. Elle est finalement tombée hier. Comme Ousmane Sonko au Sénégal, l’opposant la mieux placée pour succéder au Président Emmanuel Macron sera renvoyée devant le tribunal correctionnel de Paris.
Elle est accusée d'avoir détourné des fonds publics européens en rémunérant comme assistants d’eurodéputés des gens qui travaillaient en réalité pour leur parti : le Front national devenu Rassemblement national. Le procès est prévu le 30 Septembre 2024.Sur le banc des accusés, il y aura non seulement Mme Le Pen, mais aussi son père et plusieurs autres figures du Parti de l’extrême droite.
VLADIMIR POUTINE CANDIDAT À UN CINQUIÈME MANDAT
Le président russe a annoncé vendredi 8 décembre qu’il se présentait à l’élection présidentielle prévue du 15 au 17 mars 2024, ont rapporté les trois grandes agences de presse russe.
iGFM (Dakar) Le président russe, Vladimir Poutine, a annoncé vendredi 8 décembre qu’il se présentait à l’élection présidentielle prévue du 15 au 17 mars 2024, ont rapporté les trois grandes agences de presse russe.
L’annonce a été faite en marge d’une cérémonie de remises de décoration au Kremlin, d’après ces médias. Selon l’agence RIA Novosti, M. Poutine a dit être candidat à un cinquième mandat au Kremlin à un combattant en Ukraine, Artiom Joga.
Cette candidature est tout sauf une surprise, alors que M. Poutine règne sur la Russie depuis près d’un quart de siècle. Aucun rival ne paraît en mesure de lui barrer la route, presque tous les opposants d’envergure ayant été emprisonnés ou poussés à l’exil.
Depuis une réforme constitutionnelle controversée adoptée en pleine pandémie de Covid-19, en 2020, Vladimir Poutine a la possibilité de se maintenir au Kremlin jusqu’en 2036.
LA COUR DE JUSTICE DE LA CEDEAO REJETTE LA DEMANDE DE SUSPENSION DES SANCTIONS IMPOSÉES AU NIGER
Cette demande de levée provisoire des sanctions avait été introduite auprès de la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest par les autorités militaires du Niger et sept autres entités.
Dakar, 8 déc (APS) – La Cour de justice de la CEDEAO a rejeté la demande de suspension des sanctions imposées au Niger après le coup d’état militaire qui a renversé en juillet dernier le président Mohammed Bazoum, a appris l’APS de la juridiction communautaire.
Cette demande de levée provisoire des sanctions avait été introduite auprès de la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest par les autorités militaires du Niger et sept autres entités.
Dans son arrêt rendu jeudi à Abuja, la juridiction communautaire a estimé que la République du Niger, telle qu’elle est actuellement contrôlée par la junte militaire, n’avait pas la capacité de saisir la Cour, ce qui rendait la requête au fond irrecevable.
La demande de mesures provisoires fait partie d’une affaire plus large intentée par la République du Niger et 7 autres demandeurs contestant la légalité des sanctions imposées par la CEDEAO à la suite du coup d’État militaire dans ce pays d’Afrique de l’Ouest en juillet 2023.
Les avocats des autres requérants avaient lors de l’audience tenue le 21 novembre contesté la légalité des sanctions imposées par la CEDEAO au Niger.
Ils avaient estimé que les sanctions imposées par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO avaient eu des effets négatifs sur le peuple nigérien, notamment la pénurie de nourriture, de médicaments et de l’électricité, en raison de la fermeture des frontières et de la suspension de l’approvisionnement en électricité par le Nigeria.
Ils avaient demandé à la Cour des ordonnances provisoires qui obligeront l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement à suspendre immédiatement les sanctions.
Dans son arrêt, la Cour a estimé qu’une entité résultant d’un changement de gouvernement anticonstitutionnel, et non reconnue par la CEDEAO comme gouvernement d’un État membre, n’a pas intrinsèquement la capacité d’engager une procédure devant la Cour dans le but d’obtenir des avantages.
La Cour a par conséquent déclaré que l’action au fond et la demande de mesures provisoires présentées au nom du Niger, par une autorité gouvernementale inconstitutionnelle et non reconnue, étaient irrecevables.
Concernant les sept demandeurs non étatiques poursuivant aux côtés de la République du Niger, la Cour a jugé qu’ils n’avaient pas fourni de détails précis sur la nature et l’étendue du préjudice subi par chacun d’eux du fait des mesures imposées au Niger.
Ce manque de spécificité a rendu difficile la distinction entre leurs intérêts juridiques dans cette affaire et ceux de la République du Niger, rendant ainsi leur demande irrecevable.
Les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO réunis le 8 août au Niger, avaient imposés d’importantes sanctions au Niger afin de contraindre les militaires qui avaient renversé le président démocratiquement élu de rétablir l’ordre constitutionnel dans ce pays
LES VRAIES RAISONS DE LA TENSION ENTRE LE PRESIDENT EMBALO ET SES ANCIENS CAMARADES DU PAIGC
Le président Bissau-Guinéen, Umaro Sissoco Embaló, a dissous l’Assemblée nationale de son pays, la semaine dernière, par décret présidentiel. Il concentre ainsi désormais tous les pouvoirs entre ses mains.
Jean Diatta, Correspondant à Ziguinchor |
Publication 08/12/2023
Le président Bissau-Guinéen, Umaro Sissoco Embaló, a dissous l’Assemblée nationale de son pays, la semaine dernière, par décret présidentiel. Il concentre ainsi désormais tous les pouvoirs entre ses mains. Une décision qui serait consécutive aux récents troubles qui ont eu lieu marqués notamment l’attaque d’un commissariat de police dans la capitale par des éléments de la Garde nationale pour libérer deux ministres proches de l’opposition.
Pour rappel, des informations rapportées par la presse internationale avaient indiqué que des éléments de la Garde nationale avaient tenté nuitamment de soustraire d’un interrogatoire deux ministres, en l’occurrence Suleimane Seidi, ministre de l’Économie et des Finances, et Antonio Monteiro, le Secrétaire d’État au Trésor, placés en détention par le procureur général, le 30 novembre dernier. Il est reproché aux deux responsables d’avoir effectué un retrait d’une somme de dix millions de dollars(cinq milliards CFA) des caisses de l’État sans aucune justification. Souleiman Seidi avait été interpellé, le lundi 27 novembre, par des députés sur ce retrait lors d’une séance à l’Assemblée nationale. Il avait indiqué que ce retrait était légal et était destiné à soutenir le secteur privé national.
D’après de bonnes sources, le président bissau-guinéen a dissous le Parlement après avoir eu une longue entrevue avec les hauts chefs militaires pour évaluer la situation sécuritaire du pays suite aux fusillades qui ont secoué la capitale quelques jours auparavant alors qu’il assistait à la COP28 à Dubaï. On apprend qu’à l’occasion, Embalo, vêtu d’un uniforme militaire — il se présente régulièrement comme un général de l’Armée —, a durci le ton, promettant l’enfer à ceux qui parlent de Commission de réconciliation nationale.
Les perspectives de la présidentielle de 2024 à l’origine du bras de fer
Mais selon une source contactée à Bissau, les perspectives de l’élection présidentielle de l’année prochaine sont à l’origine de tout ce branle-bas. En fait, les sondages sont loin d’être favorables au président Embalo qui avait déjà été battu à plate couture lors des législatives du 4 juin dernier par la coalition politique PAI – Terra Ranka, dirigée par son principal opposant, Domingos Simoes Pereira. Lequel n’est autre que l’ancien président de la République.
Gagné par la hantise de subir un nouveau revers, et donc de perdre le pouvoir, car continuant d’être affaibli politiquement, le président Embalo veut éliminer son principal adversaire Domingos Pereira. Le prétexte de l’attaque du commissariat qui a opposé deux composantes de l’armée à Bissau (une frange de la Garde nationale favorable à Domingos Pereira) et une frange de la garde présidentielle (qui est lui favorable) pour dissoudre le Parlement n’est qu’un premier acte de cette entreprise. ‘’Ce qui se passe sous nos yeux actuellement, n’est rien d’autre qu’un plan machiavélique savamment ourdi pour éliminer Domingos Pereira de la course pour la présidentielle de l’année prochaine. Cette décision a été prise depuis plusieurs mois. Et le processus a donc bien commencé. D’autres actes tendant à jeter en pâture Domingos et sa formation vont suivre’’, affirme un interlocuteur qui jure la main sur le cœur que le sort du leader du PAIGC est quasiment scellé. Cette information a été confirmée par le site ‘’lejournaldelinformation.com’’ qui a écrit que : ‘’D’après une source policière jointe..., le plan de la dissolution du Parlement a été bien préparé depuis plusieurs mois avant son exécution. Selon elle, même le décret présidentiel numéro 70 /2023 de la dissolution de l’Assemblée Populaire de Guinée Bissau a été rédigé plusieurs jours avant le voyage de Embaló à Dubaï pour la Conférence internationale sur le climat’’. Et de poursuivre : ‘’Sachant qu’il ne pourra pas gagner les élections présidentielles qui auront lieu l’année prochaine, le président, en perte de popularité, cherche à dérouler son plan machiavélique. Il fallait pour le camp présidentiel provoquer la fusillade du week-end en instrumentalisant la justice pour ensuite dissoudre l’Assemblée Populaire de la Guinée-Bissau dont Domingos Simao Pereira est le Président’’.
‘’L’un des objectifs du Président Sissoco Embalò est de profiter d’une erreur politique et administrative du gouvernement pour dissoudre le Parlement et ensuite chercher à arrêter et emprisonner son principal opposant Domingos Simao Pereira pour empêcher sa candidature à la prochaine élection présidentielle’’.
La suite des évènements semble donner raison à ceux qui soutiennent cette thèse. En effet, le siège du PAIGC, qui fait face au palais présidentiel, a été pris d’assaut mardi dernier par un détachement des forces de l’ordre. Ces dernières ont effectué des fouilles dans plusieurs maisons de ce quartier résidentiel qui abrite le domicile privé de Domingos Pereira et ceux de plusieurs caciques du PAIGC. Les motifs de cette descente musclée ? On y aurait signalé la présence de caches d’armes.
Ces allégations sont également confirmées par nos confrères de lejournaldelinformation.com selon qui ‘’La deuxième raison qui a surtout poussé le président de la République à dissoudre le Parlement Populaire est le fait que celui-ci s’apprêtait à voter une loi pour demander la fin et le départ immédiat des forces de la CEDEAO qui assurent sa sécurité’’
L’on dit qu’il y avait aussi une commission parlementaire qui serait sur le point de se pencher sur le dossier dit du « faux coup d’Etat » de février 2022 que le président Embalo aurait fomenté contre sa propre personne et qui avait occasionné des pertes en vies humaines et l’arrestation de plusieurs hauts officiers et des civils parmi lesquels figure le controversé contre-amiral Bubo Na Tchuto, qui constituerait un véritable danger pour le président bissau-guinéen si jamais il venait à être innocenté et donc libéré par la justice.
Selon une autre source, une forte tension existerait entre le Parlement dissous et le président parce que les députés avaient décidé de réduire le maximum possible les privilèges de ce dernier. Les parlementaires avaient décidé notamment de mettre fin aux voyages privés coûteux de M. Embalo.
Pour un de nos interlocuteurs, les armes présentées à la presse, le mercredi, par Biague Na Ntam, le chef d’état-major, et composées de fusils, de lance-roquettes et de matériel de communication, ne viseraient en réalité qu’à discréditer le PAIGC. D’ailleurs, les déclarations du président de la République qui affirme, au sujet de cette affaire, que cette saisie prouve qu’il y a une tentative de coup d’Etat fomenté par l’opposition atteste cette assertion, souligne notre interlocuteur.
Par Mademba As NDIAYE
NE FAITES PAS PORTER UN TURBAN AU JUGE LAÏC
En quelle capacité un tribunal émanant d’une Constitution ayant la laïcité comme socle des Institutions peut-il valablement trancher un conflit dont l’argumentaire repose sur des versets du Coran et des hadiths du Prophète ?
Des membres de la communauté Tidiane ont porté plainte contre le prêcheur Oumar Sall, arrêté depuis le 15 novembre 2023. Ils lui reprochent ce qu’ils considèrent comme des attaques contre leur voie soufie. Qui a tort qui a raison n’est pas de ma compétence. Cependant, profitant du renvoi de ce procès, je demande en toute modestie (et tardivement, j’avoue) aux protagonistes de bien mesurer la portée de leur action.
A les entendre, des arguments religieux sont le soubassement de cette querelle, tant pour les plaignants que pour l’accusé. En effet, si on dépasse les déclarations immédiates qui fondent ces plaintes, il est évident que le fond du problème est ailleurs.
La discussion sur le Tasawuf dure depuis des siècles. Pendant longtemps, au Sénégal, elle a été limitée dans des cercles très restreints de quelques élites musulmanes et elle n’a pas prospéré du fait de la distribution de l’écrasante majorité des musulmans dans les confréries. Mais elle n’était pas absente et Mame Penda Ba de l’UGB rappelle la lutte « contre les trois ennemis de la religion «le maraboutisme, le colonialisme et le capitalisme» menée des jeunes Ouest-africains partis étudier, dans les années 50, dans des universités arabes et qui sont revenus nourris par la Salafiya pour « prôner un islam rigoureux, débarrassé des innovations confrériques » (Cahiers d’études africaines)
Aujourd’hui, et surtout depuis 1978 avec la création de la Jamatou Ibadou Rahman, on a droit á une discussion ouverte qui se fait dans tout l’espace médiatique, et en particulier dans les réseaux sociaux où le débat se fait violement parfois, mais rarement en face-à-face
De fait, le différend porte moins sur les déclarations du prêcheur, que sur la conformité du Tasawuf ou des tarikha avec le Coran et la Sunah. Les réponses sont radicales et, pour autant que l’ignorant que je suis peut en juger, irréconciliables. Et c’est la raison pour laquelle, il faut savoir raison garder pour ne pas créer une jurisprudence qui peut déstabiliser en profondeur les relations entre des personnes de même religion. Peu m’importe laquelle.
En effet, en quelle capacité un tribunal, émanant d’un Constitution qui pose la laïcité comme socle de nos Institutions, peut-il, valablement trancher un conflit dont l’argumentaire repose essentiellement sur des versets du Coran et des hadiths du Prophète de l’Islam ? Aucun juge catholique, musulman appartenant ou non à une tarikha. ne devrait être mis dans une situation de créer une jurisprudence interprétant des textes religieux pour légitimer ou délégitimer une pratique religieuse, comme, ici, les tarikha, car au fond, encore une fois, c’est de cela dont il s’agit. Aucun pays laïc ne considère les livres religieux comme des sources de droit, même si, évidemment, des lois faites par des hommes et des femmes vivant en société, peuvent avoir des connotations culturelles, morales ou religieuses selon les pays (par exemple. le Code de la Famille du Sénégal)
Récemment, des milieux français perçus comme généralement islamophobes, et en particulier, plusieurs chroniqueurs d’une chaine privée française d’information ont carrément salivé de plaisir en espérant, qu’enfin, un juge français allait créer une jurisprudence en se permettant de mesurer la conformité d’un hadith du Prophète de l’Islam avec la loi française ! En effet, dans l’atmosphère autour du conflit iraélien, un juge français a condamné, le 2 novembre dernier, l’imam de la mosquée de Beaucaire pour avoir posté sur sa page Facebook, un hadith qui aurait être des propos du prophète de l’Islam : « Vous combattrez les juifs et aurez le dessus sur eux de sorte que la pierre dira : ô musulman ! Voici un juif caché derrière moi, viens le tuer. ». Après une comparution immédiate, le tribunal correctionnel de Nîmes l’a condamné à huit mois de prison avec sursis, assorti d’une interdiction d’exercer la fonction d’imam pendant un an. Il a également été inscrit sur le fichier des auteurs d’infractions terroristes et sera inéligible pendant une année. Tout cela pour avoir poste se texte dont il dira d’ailleurs qu’il n’avait pas compris le sens. Il a fait appel et il ne serait pas étonnant qu’un jour la Cour de Cassation en France ne se penche sur cette question.
En établissant que ce hadith n’est pas conforme à la loi française, le tribunal n’a-t-il pas déclarer illégal un texte religieux ? Et si la spirale continue, il ne faut pas s’étonner que les tenants du « L’islam est incompatible avec la France », n’encourage des ultra islamophobes de demander, au nom de je ne sais quel « droit », à un tribunal de condamner une personne pour lecture ou citation d’un verset du Coran qu’ils jugeront incompatibles avec les lois françaises ! Heureusement, sur cette même terre d’Europe, ce 7 décembre, le Danemark a adopté jeudi une loi interdisant les autodafés de textes religieux, y compris donc la Bible, le Coran et la Thora pour ne citer que ces trois.
Est-ce que cette dérive e France est souhaitable pour le Sénégal. A ce titre l’Église sénégalaise a trouvé une parade efficace pour régler, entre frères et sœurs d’une même religion, les différends avec le Tribunal interdiocésain de Thiès. Cette entité «n’a aucune force contraignante mais peut prononcer des sanctions morales, telles que excommunication, la censure et l’interdiction » après une audiences à huis clos, avec des plaidoiries écrites. A noter que la présence à la barre des parties en conflit n’est pas obligatoire. Ses membres prêtent serment d’accomplir « leurs tâches avec zèle, en suivant et en favorisant la discipline commune de toute l’Église, et en maintenant l’observance de toutes les lois ecclésiastiques, surtout de celles qui sont contenues dans le Code de Droit canonique ». En vérité, et heureusement pour l’Eglise du Sénégal, «l’essentiel de l’activité dudit Tribunal traite le plus souvent des questions liées au mariage », assure le site du Diocèse de Thiés.
Évidemment, considérant une telle structure, même mutatis mutandis, ne peut prospérer dans la religion islamique. Encore que si on considère certaines confréries, tout écart par rapport à la doctrine entraine un rappel l‘ordre dans les formes voulues par l’autorité garante de l’orthodoxie de la voie.
Bref, est-il trop tard de faire application de l’article 35 du CPP sur la médiation ? Si oui, il serait souhaitable, la loi le permet, que le deux parties s’entendent pour éteindre ce procès et trouver une voie de médiation pour réparer les préjudices, si préjudice il y a. Au fond quand un musulman se sent offensé par un musulman, « Baal ma book » règle souvent le problème. Même si la personne qui demande pardon peut avoir la conviction qu’elle n’a offensé personne. Épargnez le Juge de s’adonner à ce qui n’est pas son rôle. Sauf à considérer, contre toute évidence me semble-il, que la défense et la partie civile ne sont pas dans une dispute doctrinaire comme l’Islam en a toujours eu, dès le lendemain du décès du son Prophète, quand les musulmans riches se sont immédiatement réunis pour prononcer la caducité de la Zakat comme obligation !
LE BURKINA CONSACRE LA PRIMAUTÉ DE SES LANGUES SUR LE FRANÇAIS
Ouagadougou vient d'adopter un projet de loi instaurant une bascule inédite dans le pays : les langues locales deviendront officielles au détriment du français. Un changement dans la dynamique de souveraineté promue par la junte au pouvoir
Selon des informations obtenues auprès de l’Agence France Presse (AFP) le jeudi 7 décembre 2023, le gouvernement burkinabè a adopté un projet de loi révisant sa Constitution. Ce texte consacre dorénavant les langues nationales du pays comme langues officielles, reléguant le français au rang de «langue de travail».
Citant le compte-rendu du Conseil des ministres, l’AFP indique que ce projet de loi «s’inscrit dans le cadre de la réalisation d’une des principales missions de la transition qui consiste à engager des réformes politiques, administratives et institutionnelles en vue de renforcer la culture démocratique et consolider l’État de Droit». Parmi les «innovations majeures» figure «l’érection des langues nationales en langues officielles en lieu et place du français qui devient la langue de travail», précise la source.
Plus tôt cette année, le Mali, également dirigé par une junte militaire et dont les relations avec la France sont tendues, avait adopté une révision constitutionnelle similaire. Au Burkina Faso, ce projet de loi doit encore être voté par l'Assemblée législative de transition. Il prévoit également «l’institution de mécanismes traditionnels et alternatifs de règlement des différends», selon l’AFP.
Cette réforme marque un tournant majeur pour le pays, jadis colonie française. Comme l'a déclaré le Premier ministre Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela le vendredi 8 décembre, cité par l’AFP, «L’écriture d’une nouvelle Constitution est une question de souveraineté politique, économique et culturelle. Nul ne peut s’épanouir réellement à partir des concepts d’autrui», faisant allusion à la Constitution française dont le Burkina Faso s'était jusqu'ici inspiré.
PAR Farid Bathily
LE DROIT À LA VIE OU LE DROIT DE MOURIR
"Tu ne tueras point". Ce commandement religieux, fondateur du droit à la vie pour certains, est aujourd’hui mis à rude épreuve face à des cas de personnes en fin de vie, notamment celles atteintes d'une maladie grave et incurable
Plusieurs États occidentaux envisagent d’élargir leur législation sur le droit des personnes à mourir dans la dignité. Ses modalités d’exercice cristallisent cependant l’opinion, témoignant de la complexité des questions engageant le rapport humain à la vie et à la mort.
"Tu ne tueras point". Ce commandement religieux, fondateur du droit à la vie pour certains, est aujourd’hui mis à rude épreuve face à des cas de personnes en fin de vie, notamment celles atteintes d'une maladie grave et incurable, dont les décès sont prévisibles.
Le "droit de mourir dans la dignité" est revendiqué depuis quelques années aux États-Unis et en Occident plus généralement. En France, la loi Claeys-Leonetti, adoptée en 2016, autorise une "sédation profonde et continue jusqu’au décès pour des malades en très grande souffrance dont le pronostic vital est engagé à court terme".
Cette même législation autorise l’arrêt des traitements quand "ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou lorsqu’ils n’ont d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie". Ce cadre légal semble cependant souffrir de quelques insuffisances, à en croire des spécialistes de la santé.
Une consultation nationale
Le critère relatif au "court terme" est notamment évoqué comme restrictif à la lumière de certaines situations spécifiques, telles que le cas d’une maladie dont l’incurabilité est avérée, mais sans engagement du pronostic vital du patient. Quid d’un malade en souffrance continue malgré les soins palliatifs et qui souhaite en finir ?
Face aux demandes répétées d’une législation plus aboutie, le président Emmanuel Macron a soumis la question à une convention citoyenne, afin d’en faire un débat national. Il ressort des travaux achevés en avril 2023, une large adhésion à "l’aide active à mourir".
Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), instance habilitée à se prononcer sur les questions éthiques concernant l'évolution des sciences, a lui aussi ouvert la voie à une légalisation de cette pratique, déjà en vigueur en Espagne et au Luxembourg, entre autres.
Aux États-Unis, l'euthanasie est illégale dans tous les États et est poursuivie comme meurtre ou assassinat. Le suicide médicalement assisté est également sanctionné dans presque tous les États, mais fait l'objet d'un débat important, en particulier en Oregon. Là, la loi sur la mort dans la dignité, effective depuis novembre 1997, permet la prescription d'une médication létale à un malade en phase terminale qui en fait la demande.
Cette loi a généré de nombreux débats et oppositions, et de plus en plus de médecins hésitent à administrer de fortes doses d'antalgiques par crainte de poursuites pour violation de la loi fédérale sur les narcotiques.
Le droit d'arrêter ou de refuser un traitement est reconnu depuis longtemps par la jurisprudence américaine, et tous les États ont adopté des dispositions permettant aux patients de préciser à l'avance leurs décisions médicales en cas d'incapacité. En Oregon, la loi sur la mort dans la dignité représente une exception notable dans le cadre juridique américain, ayant été approuvée par référendum en novembre 1994 et confirmée en novembre 1997.
Quelles modalités d’application ?
Les modalités d’application de cette "aide active à mourir" sont cependant loin de faire l’unanimité. Si les médecins sont prêts à assumer la responsabilité de la prescription de la substance létale, nombreux d’entre eux rechignent à l’idée de l’administrer aux patients, même en cas de demande de ces derniers.
Entre l’obligation d’honorer le serment d'Hippocrate, la crainte de dérives et les autres convenances éthiques, le sujet divise les spécialistes de la santé alors que le gouvernement français se prépare à soumettre prochainement son projet de loi sur la fin de vie au parlement.
Ce débat révèle des questionnements plus larges autour de la vie, concept si sacré dans les sociétés humaines. Qui détient le pouvoir d’ôter la vie ? Jusqu’où la liberté individuelle et collective peut-elle l’emporter sur cette question ?
Par Abdoulaye THIAM
UNE GRANDE NÉBULEUSE
Les partis politiques au Sénégal seraient-ils tous des hors la loi ? Ce ne serait pas fort de café si on répondait par l’affirmatif à cette interrogation assimilable d’ailleurs à de la tautologie
Les partis politiques au Sénégal seraient-ils tous des hors la loi ? Ce ne serait pas fort de café si on répondait par l’affirmatif à cette interrogation assimilable d’ailleurs à de la tautologie. Surtout quand il s’agit de la sempiternelle question sur leur mode de financement. Et pour cause, ça fera bientôt quarante longues années qu’elle est posée avec acuité par les différents régimes qui se sont succédés à la tête du pays sans qu’elle ne soit résolue.
Au contraire, on continue de s’enfoncer dans l’hypocrisie à la sénégalaise et de jouer à la politique de l’autruche.
Pour rappel, c’est en 1984 que l’opposant historique au régime socialiste, Me Abdoulaye Wade avait saisi le président de l’Assemblée Nationale d’alors afin que le parlement sénégalais adopte une loi sur le statut de l’opposition et le financement des partis politiques. Malgré la volonté affichée du président d’alors, Abdou Diouf, en nommant le 7 août 1998, par décret n°98-657, un médiateur en la personne du brillantissime Professeur de droit constitutionnel, El Hadji Mbodj, pour apporter une réponse favorable à cette problématique et les débats politiques très souvent agités sous le magistère du président Abdoulaye Wade, le financement des partis politiques n’est encore régi par aucun texte juridique au Sénégal. Son rapport moisit dans les tiroirs. A l’instar des conclusions sur les Assises nationales et/ou de la Commission nationale de la réforme des institutions (CNRI).
Il y a lieu de rappeler que le financement des partis politiques se justifiait à l'origine par la volonté d'éviter que des puissances étrangères n’utilisent certains partis politiques pour s'assurer du contrôle de certains Etats. En effet, après avoir tenté en vain de déstabiliser des pays, la nouvelle trouvaille consisterait à financer certains opposants ou leurs partis. Une fois qu'ils accèdent au pouvoir, ils attendent un retour sur investissement.
Ce qui leur garantit des retombées en termes de maîtrise de certains secteurs névralgiques du pays concerné. C'est justement pour lutter contre cette dérive potentielle, que le législateur sénégalais avait systématiquement interdit le financement étranger ou d'étrangers établis au Sénégal.
Aujourd'hui, cette disposition qui semble désuète trouve toute sa pertinence à l'ère du terrorisme et du blanchiment de capitaux. Par conséquent, la loi doit être dépoussiérée pour être adaptée à la situation actuelle.
D’autant plus qu’il est de notoriété publique que les partis politiques brassent des milliards et des milliards sans qu’aucune personne ne puisse attester de l’origine licite ou illicite de cette manne financière, devant une opinion publique médusée et une justice complice. Les sorties au vitriol de certains membres de la société civile et autres pamphlets des journalistes n’y feront rien.
Me Wade qui était l’initiateur d’un tel projet a vite tourné casaque dès son accession à la magistrature suprême le 19 mars 2000. Le Pape du Sopi qui aurait déclaré que ses ennuis financiers étaient finis s’est assis sur toutes ses pertinentes idées d’opposant visant à consolider la démocratie sénégalaise.
Le signe ostentatoire de ce changement a été la construction du siège du Parti démocratique sénégalais (PDS) à coup de millions sur la VDN. Aujourd’hui, l’imposante bâtisse qui grouillait de monde est en train de perdre de sa splendeur.
En face, c’est l’Alliance pour la République (APR) de l’actuel Chef de l’Etat, Macky Sall qui s’offre un terrain de la société nationale Dakar Dem Dikk à hauteur d’un milliard de F CFA. Pendant ce temps, le Parti socialiste (PS) qui a perdu le pouvoir en 2000, cède une partie de son siège sis à Colobane pour pouvoir subvenir à ses charges. Les camarades de feu Tanor Dieng avaient précisé qu’il ne s’agit que d’un bail, d'une durée de 15 ans, consenti moyennant un loyer mensuel de 4.000.000 FCFA HTT, qui les lie à une compagnie pétrolière. Il portait sur une parcelle nue d’une superficie de 1500 m2 (du TF n° 1456 d’une superficie globale de 1ha 81a 53 ca) destinée à abriter la station (pistes, baies, boutique, restaurant, bureaux, réserves, arrière-cour, etc.) avaient rapporté nos confrères de Dakaractu le 12 février 2014.
Et pourtant les ressources des partis politiques doivent provenir, en principe, des cotisations de leurs membres et sympathisants, des activités lucratives et autres revenus autorisés par la loi. Convenons en tous que de tels fonds sont loin de pouvoir financer de sièges aussi remarquables.
Aujourd’hui encore le financement des partis politiques est remis sur la table. Le débat fait rage avec des accusations à tort ou à raison contre Ousmane Sonko qui aurait reçu des milliards en provenance du Qatar pour, une fois au pouvoir, revoir les contrats pétroliers et gaziers déjà signés avec certains majors. Pis, un député affirme que le principal chef de l’opposition a même adressé une lettre au Chef de l’Etat, Macky Sall afin que ce dernier protège sa famille. Il s’agit là d’une très grave accusation qui devrait pousser le procureur de la République à s’autosaisir afin de faciliter la manifestation de la vérité.
A moins que tout ceci soit logé dans la rubrique du «déjà vu et/ou entendu». Wade avait accusé Idrissa Seck de s’être volatilisé avec ses 40 milliards. Ce dernier avait agité l’affaire de 7 milliards de Taïwan en citant l’actuel président de la République, accusé aussi par son prédécesseur de blanchissement d’argent en provenance du... Gabon. Aujourd’hui, c’est Ousmane Sonko qui aurait des connexions douteuses voire dangereuses avec… Doha. Tout ceci parce qu’il y a un manque de volonté politique manifeste des différents régimes de réglementer les partis politiques afin qu’ils cessent d’être des hors la loi.
LES VOIES DU DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE SELON MAKHTAR DIOUF
Dans son ouvrage "Afrique, voies de développement", l'économiste sénégalais propose une analyse critique de la situation du continent et esquisse une stratégie audacieuse pour sortir l'Afrique du sous-développement
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 07/12/2023
L'Afrique cherche depuis des décennies la voie du développement économique et du progrès social, sans toujours y parvenir malgré ses richesses naturelles. Dans son ouvrage "Afrique, voies de développement", l'économiste sénégalais Makhtar Diouf propose une analyse critique de la situation et esquisse une stratégie alternative pour permettre à l'Afrique de s'extraire du sous-développement.
Selon lui, le premier obstacle au développement de l'Afrique réside dans "les obstacles léguées par la colonisation et les pesanteurs internes constituées par la gestion irrationnelle des économies africaines par leurs dirigeants", comme il l'écrit en introduction. Le continent a souffert des structures économiques mises en place pendant la colonisation, tournées uniquement vers l'exportation de matières premières, sans transformation ni valeur ajoutée. De plus, les gouvernements post-colonies ont trop souvent géré l'économie de manière clientéliste et non planifiée.
Makhtar Diouf estime qu'il faut rompre avec cette dépendance extérieure et ces errements internes pour permettre un véritable envol industriel de l'Afrique. Comme l'ont démontré les expériences des pays développés, "la clé du développement est l'industrialisation avec la promotion du fer et de l'acier qui propulse les autres secteurs", souligne-t-il. Or, l'Afrique reste trop peu industrialisée et industrialise insuffisamment ses matières premières, regrette l'économiste.
Plutôt que de considérer uniquement le taux de croissance, indicateur souvent trompeur sur le continent africain selon lui, Makhtar Diouf préconise de se concentrer sur "la valeur ajoutée manufacturière" pour mesurer le développement. Il faut transformer sur place les richesses naturelles pour créer de l'emploi et de la valeur. C'est dans cette optique qu'il plaide pour une véritable politique industrielle, avec la promotion des secteurs de la sidérurgie et de la métallurgie qui stimuleront les autres activités.
Makhtar Diouf propose une réorientation stratégique majeure pour l'Afrique, fondée sur l'industrialisation, la valorisation des matières premières locales et la mise en place de politiques économiques rationnelles et planifiées. Il s'agit selon lui d'extraire définitivement le continent des carcans du passé colonial et des errements du post-colonial pour suivre la voie vertueuse du développement industriel initiée par les pays aujourd'hui avancés. Un programme ambitieux mais nécessaire pour permettre à l'Afrique d'accéder, enfin, à l'émergence économique.
MACKY SALL ATTENDU À BRAZZAVILLE, DOHA ET GENÈVE
Le président de la République, Macky Sall, quitte Dakar ce mercredi pour se rendre successivement à Brazzaville (Congo), Doha, au Qatar, et Genève, en Suisse, annonce la présidence sénégalaise.
Dakar, 6 déc (APS) – Le président de la République, Macky Sall, quitte Dakar ce mercredi pour se rendre successivement à Brazzaville (Congo), Doha, au Qatar, et Genève, en Suisse, annonce la présidence sénégalaise, dans un communiqué.
Dans la ville helvétique, ‘’il prendra part, sur invitation du Haut-Commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies, à la commémoration du 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme (…)’’. Ce 75e anniversaire est axé sur le thème : ‘’L’avenir des droits humains, de la paix et de la sécurité’’.
‘’À Genève, le président Sall répondra également à une invitation de la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour s’adresser au Conseil général de l’OMC sur le thème du +Commerce mondial inclusif et durable+’’, informe encore le communiqué.
Durant son séjour au Qatar, il prendra part au 21e Forum de Doha. Selon ses organisateurs, ‘’le Forum de Doha est une plateforme qui accueille une diversité de points de vue reflétant les nombreux points de vue et intérêts de tous, en particulier de ceux dont les voix sont souvent ignorées. Il repose sur la conviction qu’un dialogue constructif est le meilleur – sinon le seul – moyen de créer une sécurité, une justice et une liberté durables dans notre monde interconnecté.
Pour la 21e édition du Forum de Doha, ils promettent de rassembler ‘’les plus hauts responsables, dirigeants et penseurs du monde entier pour aborder les questions non résolues les plus urgentes dans les domaines’’ notamment des relations internationales et de la sécurité, de la politique et du développement.
Le retour du président de la République à Dakar est prévu le 13 décembre prochain.