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24 avril 2025
International
Par Madiambal DIAGNE
LA HONTEUSE OMERTA SUR LE NOUVEAU SCANDALE SONKO
Le député Matar Diop de la Coalition Benno bokk yaakaar a affirmé, lors du vote du budget du ministère du Pétrole et des énergies, qu’Ousmane Sonko, aurait reçu des fonds de bailleurs, intéressés par une remise en cause d’accords et de contrats ...
Le député Matar Diop de la Coalition Benno bokk yaakaar (Bby) a tenu, lors du vote du budget du ministère du Pétrole et des énergies, le 25 novembre 2023, à s’adresser du haut du pupitre de l’Hémicycle, sur une question d’une grave sensibilité. Le député a évoqué devant les parlementaires le cas de turpitudes de Ousmane Sonko, chef de l’ex-parti Pastef, en détention pour différents chefs d’inculpation, notamment des appels à l’insurrection et des tentatives de troubles graves à l’ordre public. Il révélait à l’opinion et aux parlementaires que le leader de l’exPastef, parti dissous, aurait reçu des fonds de bailleurs, qui étaient principalement intéressés par une remise en cause d’accords et de contrats sur l’exploitation du pétrole et du gaz découverts au large du Sénégal.
L’honorable député dira que c’est contre une promesse de renégociation de contrats pétro-gaziers que des sommes conséquentes auraient été versées à l’opposant sénégalais. Le député, sûr des informations en sa possession, ira jusqu’à balancer à qui voudrait l’entendre l’existence d’une correspondance, signée de la propre main de Ousmane Sonko, adressée au Président Macky Sall, et demandant assistance et protection pour sa famille qui subirait des menaces et risquerait des représailles.
On n’a pas besoin d’aller fouiller loin pour savoir qu’une des motivations des deux exfiltrations de Ousmane Sonko par les services de sécurité, lors de son procès contre Mame Mbaye Niang sur la corniche Ouest de Dakar, et pendant son «Nemekou Tour» à Koungheul, était le souci de le protéger suite à des alertes sur d’éventuels règlements de comptes par des bailleurs mécontents avec qui il aurait des bisbilles.
Ces bailleurs élèvent la voix et frappent à toutes les portes du leader de l’ex-parti Pastef qui, en plus de ses démêlés judiciaires, se trouve dos au mur face à des «créanciers» peu commodes. Un ballet d’audiences et de prises de contact avec le président de la République, Macky Sall, lors de son actuel séjour à Dubaï dans le cadre de la Cop28, a consisté pour des opérateurs de certains milieux d’affaires qui sont venus se confesser à lui sur des ressources qu’ils avaient distribuées au Sénégal pour la poursuite de différents agendas. Un voile a donc pu être levé sur l’étendue des sommes, les modes d’opération, les canaux de transmission et les facilitateurs de telles opérations qui visaient à terme, à nuire gravement à la paix civile. En reliant tous les points, les autorités sénégalaises commencent à voir plus clair sur une grande conspiration qui n’allait épargner personne, si elle avait pu par malheur, arriver au bout. Le péché de Ousmane Sonko, de prendre de l’argent qu’il ne faudrait pas prendre, lui colle à la peau.
C’est ainsi qu’il avait osé signer un accord financier pour percevoir plus de 12 milliards de francs Cfa en cas de l’issue heureuse d’un dossier de règlement du sulfureux dossier du Tf 1441/R opposant l’Etat du Sénégal à un groupe d’héritiers. Il a eu le culot ou l’outrecuidance de se prévaloir de son mandat de député et d’utiliser le cadre de son parti politique pour porter un combat dont il escomptait de substantiels intérêts pécuniaires personnels. Et il continuait de plus belle à réclamer des sommes à tort et à travers à ses militants et sympathisants.
La déclaration du député Matar Diop vaut son pesant d’or, car elle soulève des lièvres qu’il faudrait pourchasser. Au lieu de lui sauter dessus à bras raccourcis, on tente de lui opposer l’indifférence. Pourtant, tout s’offre à l’ouverture d’une enquête pour révéler, au grand jour, toutes les connexions troubles et desseins sombres qui ont pu s’élaborer pour spolier le Sénégal de ses hydrocarbures et les servir à des opérateurs tapis dans l’ombre.
Le ministre Antoine Diome s’était fait conspuer pour avoir indexé, lors des événements de mars 2021, l’action de forces occultes. Le temps et les faits donnent raison à Antoine Diome sur l’ampleur de l’agenda insurrectionnel qui visait à déstabiliser le Sénégal et la dangerosité des acteurs qui sont impliqués dans toute cette histoire.
Les chantres de la transparence ont de quoi s’indigner
La déclaration de l’honorable député Matar Diop a été accueillie par une certaine indifférence et un désintérêt, tant par la Société civile que l’opposition politique, qui ont fait du débat sur la transparence dans la gestion des hydrocarbures leur cheval de bataille. Si l’on se rappelle bien, toutes les questions concernant les ressources des sols et sous-sols sénégalais ont toujours déchaîné les passions pour en faire des motifs de démission obligée de responsables, et être le motif suprême pour les jeter à la vindicte populaire. Aliou Sall a été accusé de tous les péchés suite à un reportage de la Bbc sur les hydrocarbures au Sénégal. La clameur publique le poussera à une démission de la Direction générale de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc) et une atteinte grave sera portée à son honneur. Il répondra à toutes les convocations dans le cadre des enquêtes qui le concernaient et finira par être blanchi de toute accusation de collusion, de prise illégale d’intérêts ou de corruption dans l’attribution de permis en hydrocarbures à Frank Timis. Les voix les plus audibles qui réclamaient à l’unisson «Sunu 400 mille», ne veulent rien entendre quand une accusation aussi grave est portée à l’encontre de Ousmane Sonko. Le poisson est-il tellement gros qu’on chercherait à le noyer coute que coûte ? Au-delà de l’assurance dont le député Matar Diop a fait montre et comme s’il semblait défier le parterre de députés de l’ex-parti Pastef, le silence de ces derniers laisse encore pantois.
L’arrogance, la virulence et le sens polémiste de ces députés sont connus, mais le fait que personne parmi eux n’ose répliquer à Matar Diop, nous laisse encore sans voix. Plus grave, aucune structure ou sensibilité ou même les habituels hérauts de ce parti dissous ne brisent encore cet assourdissant silence. On dirait que la consigne de faire le dos rond leur a été donnée. Ils doivent être dans leurs petits souliers ceux qui traitaient dans des marches et des interventions sur les plateaux de radio et de télévision, Aliou Sall, le frère du Président Macky Sall, de «voleur» !
Des personnalités de la Société civile comme Birahim Seck (Forum civil), Seydi Gassama (Amnesty international), Alioune Tine (Afrika Jom Center) ainsi que les dirigeants de «Y’en a marre» de «Nio Lank» ou du F24, entre autres activistes et fondateurs de «Sam Sunu Momel», sont bien en droit, avec toutes leurs exigences pour une gestion transparente et responsable des ressources naturelles, d’exiger une enquête claire et exhaustive pour situer les responsabilités et mettre la lumière sur une situation d’une extrême gravité. Un parti politique et son premier responsable ont eu à bénéficier de financements extérieurs de la part de lobbies afin de créer du chaos, avec l’unique objectif de renégocier des contrats sur nos ressources naturelles. N’est-ce pas qu’ils étaient toujours prompts à exiger par exemple l’auto-saisine du procureur de la République pour ouvrir des enquêtes tous azimuts sur la moindre des accusations portées contre toute personnalité du pouvoir ? Daignaientils le prendre au sérieux quand le ministre de l’Intérieur Antoine Diome mettait en garde contre les financements occultes et les appels et autres initiatives de levées de fonds par les dirigeants politiques de l’ex-parti Pastef ?
Nombre de politiciens se sont aussi faits des défenseurs inlassables d’une probité dans la gestion des hydrocarbures et des ressources naturelles. Ce ne serait pas trop leur demander que leurs voix se fassent entendre sur les collusions et les financements suspectés. Si leur souhait est de nous diriger dans la transparence, une reddition des comptes et une préservation des ressources publiques, il n’y a pas une meilleure occasion qui se prête à eux.
Néanmoins, nous ne serons pas trop surpris par leur mutisme, vu qu’ils nous y ont habitués chaque fois que des révélations mettent en cause leur «champion». Ce ne serait pas la première fois. On se rappelle que l’hebdomadaire français Le Canard Enchaîné, dans sa publication du 7 juin dernier, avait assuré que Ousmane Sonko bénéficiait des faveurs des Frères musulmans. L’article en question, citant un diplomate marocain en poste à Dakar, affirmait que «l’argent du Qatar inonde le Sénégal pour convaincre les mourides de soutenir Ousmane Sonko». L’information, relayée par le journal Le Quotidien quelques jours après, avait fait pschiit. Aucun de nos directeurs de conscience de la Société civile, aucun parti politique, ni même aucun autre média, n’avait osé la relayer ni demander à tous les organes de contrôle d’investiguer dessus, ou à tout le moins, exigé des explications de la part du leader de l’ex parti-Pastef.
Mais au vu de l’évolution des choses, garder le silence ne fera pas disparaître le scandale. Déjà, la première leçon de l’histoire est qu’aujourd’hui, Ousmane Sonko semble être plus en sécurité en prison qu’à son domicile.
WASHINGTON PROMET 12 MILLIONS DE DOLLARS AU FONDS VERT POUR LE CLIMAT
La vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris, a annoncé samedi un don de 12 millions de dollars, soit plus de sept milliards de francs CFA en faveur du Fonds vert pour le climat, en vue d’aider les pays en développement.
Dubaï, 3 déc (APS) – La vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris, a annoncé samedi un don de 12 millions de dollars, soit plus de sept milliards de francs CFA en faveur du Fonds vert pour le climat, en vue d’aider les pays en développement.
‘’Je suis fière de vous annoncer une nouvelle promesse de don à hauteur de 12 millions de dollars en faveur du Fonds vert pour le climat, pour aider les pays en développement à investir dans l’énergie propre et sur des solutions basées sur la nature’’, a-t-elle dit.
Elle s’exprimait lors à l’occasion du Panel de haut niveau des chefs d’Etat et de gouvernement de la 28e Conférence des Nations unies sur le climat.
‘’Aujourd’hui, a-t-elle dit, nous démontrons nos initiatives grâce à ces actions, nous démontrons comment le monde doit répondre à ses besoins et mener ses actions.’’ Elle a souligné que ‘’c’est un moment crucial et qu’ensemble nous pouvons agir contre le réchauffement climatique’’.
‘’Notre inaction au pire aura une incidence sur des milliards de personnes dans les décennies à venir’’, a-t-elle prévenu.
Kamala Harris a souligné que son pays était ‘’le chef de file’’ dans les efforts visant à élargir le financement climatique. »Cette année, a-t-elle indiqué, nous avons accru notre contribution de près de 9 milliards de dollars. Ce qui nous remet sur les rails pour atteindre les ambitions de notre président Joe Biden, qui sont d’atteindre les 11 milliards de dollars d’ici 2030’’, a-t-elle vanté.
Elle a affirmé que les Etats-Unis, une fois de plus, seront le leader mondial dans la lutte contre les changements climatiques.
Le Fonds vert pour le climat est un mécanisme financier de l’Organisation des Nations unies, rattaché à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.
LA MÉMOIRE MASSACRÉE
Près de 80 ans après les faits, le massacre des tirailleurs sénégalais de Thiaroye demeure enveloppé de mystère. Si des recherches historiques ont été menées, la quête de vérité bute sur le manque de volonté des États sénégalais et français
Près de 79 ans après les faits, le massacre des tirailleurs de Thiaroye 44 suscite toujours des débats concernant le nombre exact des victimes et leur lieu de sépulture. Même si en 2014, la France a mis à la disposition du Sénégal des archives numériques, la quête de mémoire et de travail historique pèche grandement dans notre pays pour offrir une dignité aux tirailleurs tombés sous les balles de leurs frères d’armes français.
C’est une plaie béante encore vive dans le cœur de chaque Africain. Le massacre des tirailleurs sénégalais, dans le camp de Thiaroye, le 1er décembre 1944, demeure l’une des énigmes de l’historiographie africaine, 79 ans après les faits.
En novembre 1944, la France, qui était en train d’être libérée par les alliés de l’occupation nazie, découvre peu à peu l’étendue des dégâts de l’occupation allemande. L’armée française décide de rapatrier 1 300 tirailleurs sénégalais, dont la plupart étaient internés dans les camps de guerre allemands. Ces derniers réclament le paiement de leurs soldes de captivité ainsi que diverses primes qui ne leur ont pas été versées.
Ces tirailleurs en provenance des centres de regroupement basés à Rennes, La Flèche et Versailles embarquent depuis le port de Morlaix. Quelques incidents éclatent avant l’embarquement. Selon l’historienne Armelle Mabon, plus de 300 Sénégalais refusent d'embarquer tant que leur situation n’est pas réglée. Mais après des heures de discussions avec des officiers français, le gros du contingent africain décide d’embarquer pour Dakar où il leur est promis le paiement de leurs émoluments.
Ils sont donc rapatriés et placés dans le camp militaire de Thiaroye, dans la banlieue de Dakar.
Pour rappel, on appelle sous le nom générique de tirailleurs sénégalais l’ensemble des troupes coloniales de l’AOF et de l’AEF [Dahomey (actuel Bénin), Soudan français (Mali), Côte d'Ivoire, Oubangui-Chari (actuels Tchad et Centrafrique), Niger, Gabon et Togo].
Chronologie du massacre, imbroglio sur le bilan des victimes
Une fois arrivés à leur camp de base de Thiaroye, les tirailleurs sont loin d’être satisfaits de leur internement dans des baraquements. Entre protestations et récriminations, les tirailleurs apparaissent comme dangereux pour le pouvoir colonial français fortement affaibli par la défaite de juin 1940 et sa collaboration avec le régime de Vichy. Les autorités coloniales craignent que ces soldats aguerris et endurcis par la Deuxième Guerre mondiale puissent véhiculer des idées de ‘’résistance’’ ou de ‘’contestation’’ envers l’autorité coloniale. D’autant que beaucoup d'entre eux avaient fraternisé avec leurs frères d’armes de Métropole et que l’asservissement colonial devenait de plus en plus insupportable à leurs yeux.
Ainsi, des divergences éclatent rapidement sur le paiement de leurs soldes. La tension monte entre les tirailleurs et les officiers supérieurs du camp. Des coups de feu éclatent dans le camp à l’aube du 1er décembre 2023. L’armée française évoque rapidement une mutinerie et décide de noyer dans le sang le mouvement d’humeur des tirailleurs.
Une vraie querelle entre officiers français et soldats africains ou une simple mise en scène visant à neutraliser cette force ? Des blindés encerclent le baraquement des tirailleurs avant d’ouvrir le feu. Les suites de cette révolte demeurent l’un des aspects du massacre les moins connus. Le nombre de victimes du côté des tirailleurs et des soldats français demeure encore inconnu. L’emplacement des charniers où sont enterrés les corps des tirailleurs reste encore inconnu.
À l’époque, le pouvoir colonial parle de l’affaire de Thiaroye comme d’une rébellion lourdement armée et d’une prise d’otages ayant occasionné un bilan de 35 morts et 35 blessés. François Hollande, lors de son déplacement à Thiaroye, a prétendu que l'endroit de leur sépulture demeurait mystérieux, avant d’annoncer au moins 70 morts. De son côté, feu le professeur Mbaye Guèye parle de 191 tirailleurs tués, en comparant le nombre de tirailleurs affectés après le massacre par rapport aux prévisions.
Le jeu trouble de l’État sénégalais dans le processus de mémoire et de recherche historique
L’ampleur des massacres sera cachée par l’armée française et il faudra attendre après les indépendances pour que les rescapés du massacre et leurs familles fassent connaître au grand public cette histoire.
En outre, le film de Sembène Ousmane, ‘’Camp de Thiaroye 44’’, couronné à la Mostra de Venise en 1988, mais interdit en France pendant près de dix ans, participe à ce travail de mémoire et d’appropriation de cette histoire sombre de la colonisation.
Depuis cette date, un énorme travail de recherche de la part d’historiens français et africains est effectué, pour faire la lumière sur cet évènement. En 2012, le président François Hollande est devenu le premier chef d’État français à visiter le petit cimetière militaire de Thiaroye. "Une répression sanglante", avait-il affirmé au sujet des tirailleurs tombés sur ce sol, le 1er décembre 1944, sous les balles de leurs frères d’armes français.
Néanmoins, ce travail de restitution de la mémoire historique peine à se mettre en œuvre. Pourtant, une commission d’historiens avait même été nommée pour faire enfin la lumière sur ce crime sur la base d’une copie des archives liées à l’évènement remise par François Hollande en 2014. Mais près d’une dizaine d’années plus tard, on est toujours au point mort.
Pour Me Bara Diokhané, avocat à la Cour, ce travail est fortement perturbé par le manque de volonté des États sénégalais et français de faire éclater la vérité sur ces évènements de Thiaroye. ‘’Les deux pays avaient mis en place le Comité pour la valorisation des archives de Thiaroye 44 Covart 44, sous la direction de feu Iba Der Thiam secondé par le professeur Souleymane Mbaye. On était censé travailler à partir des copies d’archives numériques délivrées par la France, à l’occasion d’un colloque en 2018. Mais au dernier moment, on nous apprend que le Covart ne dispose pas des archives”, déclare d’entrée la robe noire.
Il ajoute : “Apparemment, l’État du Sénégal n’a pas pris le soin de mettre à leur disposition ces éléments capitaux. On a finalement dû se résoudre à un précolloque de deux jours avec des spécialistes comme Armelle Mabon et le Dr Dialo Diop. D'autant plus que le décès du Pr. Iba Der Thiam et l’absence de volonté de l’État ont sonné le glas de cette quête vers la vérité’’, déclare-t-il.
De ce fait, la question de la fosse commune est enterrée ; les tirailleurs demeurent toujours en suspens. Un crime sans image tombé dans l’oubli. D’ailleurs, le massacre de Thiaroye 44 a été le premier d’une longue série d’atrocités commises par l’armée française, à l’issue de la Deuxième Guerre mondiale : Sétif en Algérie, Madagascar, Côte d’Ivoire, Cameroun... Des massacres pour lesquels la France n’a pas encore émis d’excuses officielles envers les pays africains.
LES IDÉES REÇUES SUR LE VIH TOUJOURS BIEN ANCRÉES, MÊME CHEZ LES JEUNES
À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l'association Sidaction tire la sonnette d'alarme: malgré les progrès scientifiques, les fausses croyances sur le virus font rage, notamment au sein des nouvelles générations
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 03/12/2023
À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, célébrée le 1er décembre, l'association Sidaction dénonce le persistence de nombreuses idées reçues sur le virus du sida alors même que la science offre désormais les moyens de mettre fin à l'épidémie d'ici à 2030. Comme le révèle un sondage IFOP commandé par Sidaction et dévoilé le 29 novembre, "les préjugés sur le VIH sont tenaces et banalisent le risque de contamination, particulièrement chez les jeunes", rapporte RFI.
Si 79% des 15-24 ans sondés estiment être bien informés sur le virus, une part non négligeable persiste à croire aux idées reçues. Ainsi, 25% pensent qu'il est possible d'être infecté en buvant dans le même verre qu'une personne séropositive. De même, 55% jugent l'épidémie "désormais contenue" alors que "1,2 million de nouvelles infections sont estimées en 2022", relève Lucie Etienne, chercheuse CNRS au CIRI. Autre exemple, plus d'un jeune sur trois croit à l'existence d'un vaccin préventif.
"Ce qui nous surprend le plus, c'est qu'il y a une augmentation des gens qui croient à tout ça par rapport aux années précédentes, alors même que le sentiment d'information n'a jamais été aussi important depuis 2009", analyse Florence Thune, directrice de Sidaction, citée par RFI. Pour elle, "les jeunes manquent cruellement d'informations, pas seulement sur le VIH mais sur la sexualité". Un constat partagé par Lucie Etienne, qui affirme être "impressionnée par la désinformation sur le VIH dans les parcours scientifiques".
Ces croyances erronées non seulement favorisent les comportements à risques mais nourrissent également les stigmatisations à l'égard des personnes vivant avec le VIH. Comme le rappelle Florence Thune, "le jour où l'épidémie sera éliminée et qu'il n'y aura plus de discrimination, c'est le jour où je pourrai finalement dire que je suis séronégative. Je pense que je ne connaîtrai pas ça de mon vivant", regrette celle qui a découvert sa séropositivité à 30 ans.
Face à ces difficultés, l'association Sidaction déplore le "manque d'actions des pouvoirs publics" en matière de prévention. Elle appelle notamment à "refaire des campagnes d'information à l'échelle nationale" pour mieux sensibiliser la population, jeune et moins jeune. Car en 2023, "on se dit qu’il faudrait refaire" le baiser échangé en 1994 entre une femme séropositive et Clémentine Célarié pour lutter contre la sérophobie ambiante, conclut Florence Thune auprès de RFI.
DÉSERTIFICATION, MACKY SALL DÉCLINE QUATRE PRIORITÉS MAJEURES POUR L’AFRIQUE
Macky Sall a décliné à Dubaï, aux Emirats arabes unis, quatre priorités majeures à mettre en œuvre pour l’Afrique dans le cadre de l’Alliance internationale pour la résilience à la sécheresse qui regroupe plusieurs pays.
Dubai, 2 déc (APS) – Le président de la République, Macky Sall, a décliné à Dubaï, aux Emirats arabes unis, quatre priorités majeures à mettre en œuvre pour l’Afrique dans le cadre de l’Alliance internationale pour la résilience à la sécheresse qui regroupe plusieurs pays.
‘’Premièrement, nous devons accentuer la mise en œuvre de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification et la sécheresse afin qu’elle ne soit pas le parent pauvre des Conventions issues de la Conférence de Rio [Brésil] sur l’environnement et le développement de 1992’’, a-t-il dit, vendredi.
Il s’exprimait lors d’une réunion de l’Alliance internationale pour la résilience à la sécheresse dans le cadre de la 28ème Conférence des Nations unies sur le climat.
La deuxièmement priorité à retenir dans le cadre de cette alliance, c’est de ‘’s’accorder sur une transition énergétique juste et équitable tenant compte des besoins spécifiques de l’Afrique en matière d’industrialisation et d’accès universel à l’électricité’’.
La troisièmement priorité doit consister à ‘’intensifier les efforts de mise en œuvre de la Grande Muraille verte par le reboisement et la gestion durable des terres et l’appui aux initiatives agrosylvopastorales, en particulier les petits projets ruraux portés par les jeunes et les femmes’’.
Mais il faudra aussi mobiliser et fédérer les financements dédiés à la lutte contre la sécheresse pour améliorer leur impact sur le terrain, a-t-il préconisé.
Le président Sall a relevé que des données de la Convention des Nations unies montre que le fléau de la sécheresse affecte désormais 1,84 milliard de personnes à travers le monde, dont 85% vivent dans des pays à faible ou moyen revenu.
‘’C’est dire que ce phénomène n’a pas de frontière et que nous avons tous intérêt à engager une action solidaire face à l’urgence de la situation’’, a-t-il commenté. Il a précisé que c’est l’objet même de cette alliance qui vise à poser »des actions concrètes ».
Le président du gouvernement espagnol, Pédro Sanchez, et le secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification et la sécheresse, Ibrahima Thiaw, ont pris part à cette réunion.
L’Alliance internationale pour la résilience à la sécheresse a été lancée lors de la COP 27 tenue à Charm el-Cheikh, en Egypte.
Macky Sall est à Dubaï depuis mercredi pour prendre part à la 28ème Conférence des Nations unies sur le climat.
Au cours de son séjour à Dubaï, aux Émirats arabes unis, dans le cadre de la 28e Conférence de l’Organisation des Nations unies sur le climat (COP28), il a eu des rencontres bilatérales et a pris part à plusieurs autres réunions.
Il a participé vendredi au segment de haut niveau de la 28e Conférence des Etats parties à la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP28).
BANDE DE GAZA, 70% DES MORTS SONT DES FEMMES ET DES ENFANTS
L'armée israélienne bombarde ce samedi 2 décembre la bande de Gaza pour une deuxième journée consécutive depuis l'expiration d'une trêve avec le Hamas, qui avait permis la libération d'otages et l'acheminement d'une aide d'urgence.
iGFM (Dakar) L'armée israélienne bombarde ce samedi 2 décembre la bande de Gaza pour une deuxième journée consécutive depuis l'expiration d'une trêve avec le Hamas, qui avait permis la libération d'otages et l'acheminement d'une aide d'urgence. Le bilan des morts ne cesse de grimper, particulièrement à Khan Younes.
La trêve à Gaza a volé en éclats vendredi matin 1er décembre. L'armée israélienne a repris raids aériens et tirs d'artillerie et le Hamas a recommencé à tirer des roquettes vers Israël.
Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, dirigée par le Hamas, déclare que le nombre de morts a dépassé 15 200, dont 70 % de femmes et d'enfants. Le nombre de blessés s'élève à plus de 40 000 Palestiniens. Depuis le 7 octobre, plus de 1 200 Israéliens ont été tués.
Durant la trêve, 110 otages – 86 Israéliens et 24 étrangers – ont été libérés par le Hamas, selon le décompte d'Israël. De son côté, Israël a libéré 240 prisonniers palestiniens ; 136 otages restent détenus à Gaza, selon l’armée israélienne.
LE PORT DE ZIGUINCHOR À SEC
Activités portuaires à l'arrêt, commerces moribonds, populations désorientées : à Ziguinchor, l'arrêt brutal du bateau Aline Sitoé Diatta il y a six mois a plongé la cité dans une léthargie inquiétante. Les justifications sécuritaires ne convainquent plus
L’arrêt des rotations du bateau Aline Sitoé Diatta entraîne une agonie des activités gravitant autour de ce lieu d’échanges et de voyage. Le port se meurt, jetant dans le désarroi total, les populations de Ziguinchor impactées à des niveaux inégaux par cette mesure de l’Etat. Aujourd’hui, des voix s’élèvent pour demander la reprise des rotations des navires dont la suspension, depuis juin, est en train de bloquer l’économie de la région dont la vie tourne essentiellement autour de cette activité génératrice de nombreux revenus.
C’est le désert au Port de Ziguinchor. Cet endroit, qui grouillait de monde les jours de départ du bateau Aline Sitoé Diatta comme ce jeudi, ou d’arrivée, sonne creux. Les chants et gazouillements des oiseaux sur les arbres près de l’embarcadère dont les feuilles et les branches blanchies par les défécations et le vomi des oiseaux pèlerins, offrent à la fois une ambiance morose et une odeur nauséabonde. Bien sûr, l’air marin caresse les visages des visiteurs à l’approche du port. Il atténue cet effet malodorant au milieu d’un espace désormais sans âme.
Depuis la suspension des rotations du bateau Aline Sitoé Diatta, il y a un peu plus de cinq mois, toute l’économie de la commune, et peut-être de la région de Ziguinchor, s’est arrêtée avec cette mesure. Et le port se meurt petit à petit. Les passages des motos Jakarta et de rares véhicules particuliers cassent de temps en temps ce calme inhabituel des lieux, jadis très animés. Ici, voir un taxi rouler est devenu un luxe. Les portes entrouvertes laissent apercevoir un intérieur désertique, mais bien nettoyé. Pas l’ombre d’une personne dans cette enceinte. Même pas de policier sentinelle à l’entrée. Aucun bateau aperçu au niveau de l’embarcadère. Le drapeau national frottant à l’entrée semble être la seule chose qui tient encore dans cet endroit. Pourtant, la Casamance est une région productrice de produits halieutiques, de fruits et légumes, qui étaient acheminés vers Dakar par voie maritime à travers ce port.
Aujourd’hui, force est de reconnaître que l’économie est chahutée par cette mesure qui impacte négativement tous les autres secteurs de la vie à Ziguinchor. L’absence de ces bateaux est ressentie à un niveau inégalé, remettant même en cause la liberté de circuler. Les populations souffrent de cette situation. «Nous ne mangeons et ne buvons plus. Nous sommes vraiment fatigués. Ecouler quelque chose est devenu un casse-tête. On ne dort plus. On est fatigués, nous en avons marre. On veut la reprise des bateaux, et que la ville redevienne ce qu’elle était», se lamente Georgina. Cette vendeuse de fruits de mer transformés, qui tient une table bien garnie en face du port, en a marre de la situation. «Nous avons contracté des prêts bancaires pour nous procurer des produits, mais cela fait six mois que les produits sont encore entre nos mains», soupire Georgina. Elle partage ce calvaire avec tous les vendeurs de produits alimentaires devant le Port de Ziguinchor. Mais ils ne sont pas les seuls à souffrir de la situation. Les fournisseurs de services se tournent les pouces à longueur de journées.
«Nous ne voyons plus de clients. Deux à trois clients seulement par jour. Le business ne marche plus depuis l’arrêt du bateau. Vivement que les rotations reprennent», prie Fatou Kiné, gérante d’un cabinet d’Assurance non loin du port. «Tout est bloqué. Plus de commissions», rajoute son collègue. Cela semble être une éternité. Cette période dorée s’est brutalement effacée laissant la place à des journées mornes. Pas de busines, pas d’argent. C’est une expression caricaturale de la situation, mais la triste réalité.
De leur côté, les dockers se plaignent de ne plus travailler. Parmi eux, il y en a qui ont changé provisoirement de profession. «D’autres sont retournés à la mer pour pêcher depuis que le bateau ne vient plus à Ziguinchor. Nous, on est là espérant que cela va ouvrir très bientôt», a soutenu un docker. Il joue au jeu de dames avec ses potes à l’entrée du marché Saint Maure sis à quelques mètres du port.
Appels des commerçants, hommes d’affaires et politiques
Les opérateurs économiques de la région sont dépités. Pour le président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Ziguinchor (Cciaz), la région est aujourd’hui isolée, à cause de ces mesures de suspension des rotations du navire Aline Sitoé Diatta. «Ces problèmes politiques ont touché tout le pays. Alors, ce n’est pas normal qu’on prenne des mesures de ce genre pour enfoncer la région», condamne Pascal Ehemba.
Le navire Aline Sitoé Diatta quittait Ziguinchor pour rallier Dakar les jeudis et dimanches. Les embarquements se faisaient de 11h 30 à 13h 00. Il arrivait à Ziguinchor les mercredis et samedis à partir de 10h. Trois navires assuraient le transport de passagers et de fret. Ces rotations sont suspendues depuis les émeutes de juin par les autorités sans explications officielles et publiques.
Aujourd’hui, c’est la route qu’utilisent les commerçants pour acheminer leurs marchandises vers la capitale du pays. Mais ils le font à contre-cœur vu les impondérables qui se dressent sur leur chemin. «Les routes ne sont pas bonnes. Nos produits alimentaires périssent en cours de chemin avant de nous parvenir. S’il s’agit d’objets, certains se cassent. Ce qui fait que les restaurants manquent de tout en ce moment concernant les produits importés», s’indigne Omar Baldé, gérant d’un restaurant.
Demande de reprise des rotations
D’ailleurs, des voix s’élèvent de plus en plus pour demander la reprise des rotations. Des milliers de personnes ont signé une pétition en ligne pour réclamer la reprise de la desserte maritime entre Dakar et Ziguinchor. «Nous, usagers du bateau, exigeons la reprise sans délai de la liaison maritime Dakar-Ziguinchor», indique la pétition mise en ligne le 13 octobre et initiée par Xavier Diatta, responsable d’une société agro-alimentaire basée à Ziguinchor.
La ministre-conseillère du président de la République, Aminata Angélique Manga, a plaidé pour la reprise des rotations du navire Aline Sitoé Diatta. «Il est temps que les rotations du bateau reprennent. Il n’y a plus rien au Port de Ziguinchor. Le port se meurt», a déclaré Mme Manga.
Attristée par l’enclavement de la région consécutif à l’arrêt des bateaux qui assuraient la liaison maritime Dakar-Ziguinchor, Innocence Ntap Ndiaye dit : «Nous avions réussi le désenclavement. Tout le monde avait félicité le chef de l’Etat pour les mesures fortes. Le pont, le bateau, mais aujourd’hui c’est un peu triste quand les bateaux ne viennent pas. Cela aussi mérite une réflexion profonde parce que nous avons ici des hommes d’affaires, des entreprises, des travailleurs, des familles, des populations qui vont, qui viennent.» «Il y a quelque chose à faire de ce point de vue. Il faut qu’il y ait des discussions. Nous sommes des personnes ressources qui peuvent être consultées pour des questions de ce genre», fait savoir la présidente du Haut-conseil du dialogue social.
La liaison avait été arrêtée après des troubles meurtriers à Ziguinchor et dans d’autres villes du pays, consécutifs à une condamnation de l’opposant politique Ousmane Sonko à 2 ans de prison ferme pour corruption de jeunesse.
«La ville se meurt…»
L’on souffle de manière officielle que «la suspension de la liaison est due à des raisons de sécurité». Même si des établissements et autres étals commerciaux ne sont pas fermés, les activités ne marchent plus. «Comment se portent les activités ?», est devenue une question qui fâche auprès de certains commerçants et gérants de services aux alentours du port. Soit c’est un chômage forcé, soit une réduction du temps de travail chez eux. «Les bateaux étaient le cœur sinon la locomotive de la vie à Escale. Plus rien ne vit. Les commerçants ferment leurs commerces à partir de 18 heures. Auparavant, ils allaient jusqu’à 23 et parfois au-delà», informe Omar Baldé. «Nous sommes fatigués. Notre chiffre d’affaires a chuté depuis l’arrêt des rotations.
Nos clients étaient des étrangers qui venaient par le bateau ou qui devaient prendre le bateau. Aussi nos bagages nous parvenaient par fret. C’était moins cher, plus rapide et plus sûr que par voie terrestre. Par cette voie, nos produits alimentaires importés pourrissent ou s’il s’agit d’objets, se cassent avant d’arriver», explique Omar, responsable d’un restaurant situé à quelques mètres du port.
Même son de cloche chez les vendeurs d’habits. «Les bateaux doivent reprendre. On n’en peut plus. On ne voit plus de clients. La vérité c’est que cette ville est morte à cause de la suspension des bateaux», rouspète Assane Diédhiou, gérant d’une boutique d’habits.
QUAND LE GOUVERNEMENT CENSURE LE CONTROLE PARLEMENTAIRE !
Pour la deuxième année consécutive, le gouvernement a fait adopter le budget sans transmettre la loi de règlement de l'année précédente, contrevenant ainsi à la loi organique sur les finances publiques
Le gouvernement du Sénégal, pour la deuxième année consécutive, a fait adopter le projet de loi de finances 2024 sans avoir fait parvenir aux députés la loi de règlement 2022 en violation des dispositions de l’article 74 de la loi organique n°2020-07 relative aux Lois de finances. En effet, l’article 74 de cette loi organique n°2020-07 relative aux Lois de finances dispose que le projet de loi de règlement est déposé sur le bureau du Parlement et distribué au plus tard le jour de l’ouverture de la session ordinaire de l’année suivant celle de l’exécution du budget auquel il se rapporte ».
L’Assemblée nationale a bouclé avant-hier, jeudi 30 novembre, le marathon budgétaire au titre de l’année 2024. Estimé à 7003,6 milliards par le ministre des Finances et du Budget, Amadou Moustapha Ba, mais dévalué à 5755 milliards par certains experts financiers dont l’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye, et l’expert Consultant en gestion des finances publiques, Abdou Karim Sock, ancien Contrôleur budgétaire du Ministère, ce budget a été adopté sans la loi de règlement de l’année 2022. En effet, instituée par l’article 48 de la loi organique n°2020-07 abrogeant et remplaçant la loi organique n°2011-15 du 08 juillet 2011 relative aux Lois de finances, modifiée par la Loi organique n°2016-34 du 23 décembre 2016, la loi de règlement constitue un levier essentiel et incontournable dans la mission de contrôle des politiques publiques et de l’action du gouvernement dévolue à l’Assemblée nationale.
D’ailleurs, c’est dans ce sens que l’article 62 de cette même Loi organique n°2020-07 relative aux Lois de finances précise que : « Le projet de loi de règlement est déposé sur le bureau du Parlement et distribué au plus tard le jour de l’ouverture de la session ordinaire de l’année suivant celle de l’exécution du budget auquel il se rapporte. Autrement dit, le gouvernement devait déposer cette loi de règlement 2022 au plus tard, le 14 octobre dernier, jour de l’ouverture de la session ordinaire unique de l’année 2023-2024 de l’Assemblée nationale. A défaut, le faire au même jour que le projet de loi de finances initiales 2024 pour permettre aux députés d’avoir une idée sur l’utilisation qui en est fait des crédits qu’ils ont votés lors du marathon budgétaire 2022 et procéder si besoin à des réajustements des prévisions du gouvernement. Car, à chaque fois qu’on dépose une loi de finance initiale d’une année paire, on doit également l’accompagner de la loi de règlement « n moins un ». Et cette loi de règlement doit également selon toujours les dispositions de l’article 62 de la Loi organique n°2020-07 relative aux Lois de finances « des documents prévus aux articles 49 et 50 de la présente Loi organique. Le rapport sur l’exécution des lois de finances, la déclaration générale de conformité et, le cas échéant, l’avis de la Cour des comptes sur la qualité des procédures comptables et des comptes ainsi que sur les rapports annuels de performances prévus à l’article 50 de la présente Loi organique sont remis au Parlement sitôt leur adoption définitive par la Cour des comptes ».
En effet, cette loi de règlement devait permet aux députés d’évaluer « le montant définitif des encaissements, de recettes et des ordonnancements de dépenses; d’approuver ou de ratifier les ouvertures de crédits ou les dépassements de crédits résultant des circonstances de force majeure; mais aussi d’établir le compte de résultat de l’année avant d’en autoriser le transfert au compte permanent des découverts du trésor ». Seulement, jusqu’à la clôture de la session budgétaire le jeudi 30 novembre dernier, aucun député n’a reçu une copie de ce document pour pouvoir faire son travail de contrôle parlementaire de l’action gouvernementale par l’évaluation du montant définitif des encaissements de recettes et des ordonnancements de dépenses inscrit dans le budget de l’année 2022. Toutefois, il faut préciser par ailleurs, que ce n’est pas la première fois que le gouvernement foule aux pieds les dispositions de cette Loi organique n°2020- 07 relative aux Lois de finance en complicité avec la majorité parlementaire mais aussi avec la bénédiction des deux groupes parlementaires de l’opposition qui ont cautionné l’examen de la loi de finances sans cette loi de règlement. L’année dernière, également le budget 2023 a été voté dans les mêmes conditions sans le dépôt de la loi de règlement de l’année 2021.
ANTONIO GUTERRES APPELLE À UNE JUSTICE CLIMATIQUE POUR LES PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT
‘’La justice climatique est attendue depuis longtemps, particulièrement pour les pays en voie de développement dévastés par des catastrophes qu’ils n’ont pas provoquées"
Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, António Guterres, a plaidé, vendredi à Dubaï, pour une justice climatique pour les pays en voie de développement.
‘’La justice climatique est attendue depuis longtemps, particulièrement pour les pays en voie de développement dévastés par des catastrophes qu’ils n’ont pas provoquées », a-t-il dit à l’ouverture du sommet mondiale sur l’action climatique (Cop 28) en présence du président de la conférence, Dr Sultan Ahmed Al-Jaber, et de plusieurs dirigeants du monde.
Il a indiqué que »des coûts d’emprunt exorbitants bloquent leurs plans d’action climatique et le soutien est bien trop insuffisant’’.
Le SG de l’ONU a suggéré que le premier bilan mondial de l’Accord de Paris s’engage à accroitre les financements y compris l’adaptation au changement climatique des pays en voie de développement.
‘’Aux pertes et dommages associés au changement climatique, a-t-il poursuivi, ils doivent être soutenus par la réforme des banques multilatérales de développement afin de mobiliser davantage de financements privés à des coûts raisonnables pour les pays en développement dans l’action climatique’’.
Le secrétaire général de l’ONU a appelé les pays développés à montrer comment ils doubleront le financement de l’adaptation au changement climatique à 40 milliards de dollars US par an d’ici 2025 comme promis et clarifier comment ils vont respecter les 100 milliards de dollars pour l’action climatique.
Concernant l’action climatique pour inverser la tendance actuelle du réchauffement climatique, il a appelé ‘’les pays du G20 qui représentent 80% des émissions de gaz mondiales à prendre l’initiative d’une réduction de ces gaz’’.
‘’Nous devons accélérer une transition juste et équitable vers les énergies renouvelables, s’aligner sur la limite de 1,5 °C et le bilan mondial doit également s’engager sur ce point, s’engager à tripler les énergies renouvelables, à doubler l’efficacité énergétique et à apporter une énergie propre à tous d’ici 2030’’, a-t-il encore lancé.
Il a souligné que l’économie est claire et le passage mondial aux énergies renouvelables est inévitable. ‘’La seule question est de savoir dans quelle mesure les conséquences sur notre planète persisteront avant que cela ne se produise’’, a-t-il précisé.
Toujours sur l’action climatique, il a appelé les dirigeants des sociétés des combustibles fossiles à mener la transition vers les énergies renouvelables et les gouvernements à aider les industries à faire le bon choix en fixant un prix équitable au carbone, en mettant fin aux subventions aux combustibles fossiles et en adoptant une taxe exceptionnelle.
Le Secrétaire général a également fait savoir que la protection de notre planète est le plus grand test de leadership au monde.
Selon lui, ‘’le sort de l’humanité est en jeu’’.
La 28ème conférence des Nations unies sur le climat se tient à Dubaï, aux Emirats arabes unis, du 30 novembre au 12 décembre 2023.
LE SOLEIL ACCUSÉ DE DÉSINFORMATION ÉLECTORALE
Le quotidien national est visé par une plainte pour diffusion de fausses informations. Aminata Toure lui reproche notamment d'avoir récemment avancé un chiffre invérifiable concernant les parrains du candidat Amadou Ba
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 01/12/2023
Aminata Touré, membre éminent du Comité de Coordination du Front pour l'Inclusion et la Transparence de l'Election (FITE), a déposé plainte hier auprès du Procureur de la République contre le quotidien Le Soleil. Dans sa plainte, Mme Touré accuse le journal d'avoir "diffusé de fausses nouvelles" dans son édition du 27 novembre dernier.
En une, Le Soleil affirmait en effet qu'"Amadou Ba est à 3.782.052 parrains", laissant entendre que le candidat à l'élection présidentielle avait déjà réuni le soutien d'un tel nombre d'électeurs. Or, comme le souligne Mme Touré dans sa plainte, "il est plus que manifeste que cette nouvelle est non seulement trompeuse mais infondée".
En citant l'article 255 du code pénal sénégalais qui punit la "publication [...] de nouvelles fausses", la plaignante estime que Le Soleil a diffusé des informations mensongères. Selon elle, "à ce jour, aucun candidat à la candidature ne peut réussir à réunir un tel nombre qui correspondrait dans les faits à plus de la moitié des électeurs inscrits".
Plus encore, Mimi Touré y voit une "manœuvre" du quotidien visant à "tenter d'impressionner et de porter atteinte au moral d'une partie de la population qui s'oppose déjà à cette candidature". Une tentative manifeste d'influencer l'opinion publique par la désinformation qui, si avérée, pourrait valoir au journal des poursuites judiciaires.
Reste désormais au Procureur de la République d'ouvrir une enquête, comme le réclame avec insistance la plaignante, afin "de faire toute la lumière sur cette affaire" et de "manifester la vérité".
Une affaire qui pourrait amener la justice sénégalaise à se pencher plus avant sur la nécessaire déontologie de la presse en période électorale.