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24 avril 2025
International
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TV5MONDE EN ÉBULLITION APRÈS UNE INTERVIEW CHOC SUR GAZA
La chaîne de télévision publique française s'est publiquement désolidarisée de son journaliste Mohamed Kaci après un entretien diffusé avec un porte-parole de l'armée israélienne, suscitant la colère des salariés
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 27/11/2023
La direction de l'information de la chaîne de télévision publique TV5Monde a publié un communiqué le 20 novembre se désolidarisant de son présentateur Mohamed Kaci après un entretien diffusé lors du journal quotidien « 64', Le Monde en français » avec un porte-parole de l'armée israélienne, selon des informations publiées par Le Monde.
Dans son communiqué, la direction juge que « les règles journalistiques, applicables à toute interview, n’ont pas été respectées » à la fin de l'entretien mené par Mohamed Kaci avec Olivier Rafowicz. Elle estime que les propos du journaliste « donnent l’impression (...) que les modalités d’intervention de l’armée israélienne étaient équivalentes à la stratégie du Hamas ». La direction « regrette profondément » la fin « trop abrupte » de l'interview et annonce qu'elle « prendra toutes les mesures nécessaires » pour assurer un traitement « factuel et équilibré » de la situation selon elle.
Ce communiqué a suscité la colère des syndicats de journalistes de la chaîne. Dès le lendemain, le SNJ a déploré un « désaveu » de Mohamed Kaci, estimant qu'il n'est « pas admissible de considérer qu’un journaliste est partisan quand il pose une question qui dérange son interlocuteur ». Le syndicat SNME-CFDT a également affiché son « total soutien » à Kaci.
Cette affaire a pris une ampleur inédite au sein de la rédaction. Dans une lettre interne au management consultée par Le Monde, 128 salariés, pigistes et collaborateurs se disent « très préoccupés » par ce désaveu public de Mohamed Kaci, notamment parce que cette mise en cause de son nom « le met significativement en danger ». Une cinquantaine de personnes se sont également rassemblées jeudi pour soutenir leur confrère.
Selon Le Monde, Mohamed Kaci est convoqué pour un entretien mardi prochain qui pourrait donner lieu à une sanction. La direction affirme vouloir « protéger » le journaliste tout en rappelant les « règles » qui s'appliquent dans un « contexte extrêmement sensible ».
MACKY SALL PRÔNE UNE MISE EN COMMUN DES INTELLIGENCES AFRICAINES
Macky Sall, a prôné, lundi, la mise en commun des intelligences africaines dans une perspective d’aller vers des prospérités partagées dans la paix pour le développement et l’intégration du continent.
Dakar, 27 nov (APS) – Le chef de l’Etat, Macky Sall, a prôné, lundi, la mise en commun des intelligences africaines dans une perspective d’aller vers des prospérités partagées dans la paix pour le développement et l’intégration du continent.
‘’Le thème de cette neuvième édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique +l’Afrique des potentiels et des solutions face aux défis sécuritaires et à l’instabilité institutionnelle+, c’est aussi l’Afrique qui met en commun ses forces, ses intelligences et ses ressources pour son développement et son intégration’’, a-t-il déclaré à l’ouverture du forum de Dakar.
En ce sens, Macky Sall a ainsi rappelé quelques exemples de partenariats économiques et politiques qui encouragent ‘’le partage des prospérités dans la paix’’.
Évoquant le raffermissement des relations entre États africains, Macky Sall a notamment fait allusion à l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) et à l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG).
Devant son homologue mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, il a aussi cité en exemple le champ pétrolier appelé Grand Tortue Ahmeyim, qui vise un partage de ressources pétrolières et gazières entre Dakar et Nouakchott.
Le président de la République a aussi mis en exergue le Pont de Rosso sur le fleuve Sénégal pour relier le Sénégal et la Mauritanie.
Pour le président sénégalais, il s’agit d’autant de réalisations, parmi d’autres, ‘’qui nous feront avancer sur le chemin du développement dans la paix et la sécurité, en restant conscients de l’histoire multiséculaire de notre continent’’.
Citant l’historien et anthropologue sénégalais, Cheikh Anta Diop, le président de la République a rappelé la nécessité de ‘’veiller à ce que l’Afrique ne fasse pas les frais du progrès humain (…) froidement écrasée par la roue de l’histoire… L’ignorance de l’histoire de son peuple est une forme de servitude’’.
‘’A l’ère moderne, je suis fermement convaincu que rien ne doit nous condamner à vivre en marge du progrès. L’Afrique des solutions est à notre portée’’, a-t-il encore fait valoir.
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UNE GUERRE AUX RELENTS COLONIAUX
Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, livre une analyse sans concession de la situation à Gaza, qualifiant la guerre menée par Israël de "guerre totale d'extermination" visant à éliminer ou déplacer la population palestinienne
Dans un discours prononcé le 27 novembre, le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a livré une analyse sans concession de la situation à Gaza, qualifiant la guerre menée par Israël de "guerre totale d'extermination" visant à éliminer ou déplacer la population palestinienne.
Selon Mélenchon, cette guerre reprend le vieux schéma colonial de conquête territoriale et s'appuie sur le racisme et la théorie du « choc des civilisations » pour rendre tout débat impossible. "Le gouvernement israélien a décidé de mettre en place le Grand Israël, virant toutes les populations gênantes", at-il déclaré.
Mélenchon appelle la France à condamner sans équivoque les crimes de guerre commis à Gaza, exiger un cessez-le-feu immédiat et travailler à la solution à deux États, seule question crédible fondée sur le droit international. Il l'invite également à soutenir des sanctions et des poursuites judiciaires contre Israël devant des instances comme la Cour pénale internationale, en s'affranchissant de la position biaisée des États-Unis qui empêche toute résolution équitable du conflit.
Plus largement, le chef de file des insoumis voit dans cette guerre l'illustration des tendances destructrices inhérentes au capitalisme contemporain, générant des rapports de force et des conflits pour le contrôle des ressources et du territoire. En fin de discours, il prône la « créolisation des peuples » - le métissage des cultures - comme antidote à cette logique mortifère et comme moyen de construire l'unité populaire nécessaire pour vaincre le racisme et le rouleau compresseur de la mondialisation néolibérale.
par Moustapha Diakhaté
RÉPONSE À MARY TEUW NIANE
Notre laïcité est sénégalaise. Elle n’est pas une religion d’État. Elle ne signifie pas une négation du fait religieux. La proposition anticonstitutionnelle de Mary Teuw, en plus de son caractère populiste, est le résultat d’une inculture historique
De l’absence du fondement historique, culturel sénégalais de la laïcité et de la proposition de sa suppression : le professeur Mary Teuw Niane a tout faux
La laïcité sénégalaise n'est pas d’origine coloniale française. Il ne s’agit pas non plus du placage de la Loi française de 1905 sur les textes d’un nouvel État indépendant. Notre laïcité ne signifie pas la séparation des mosquées et églises de l'État mais une collaboration entre le religieux et le séculier. Le texte fondateur de la laïcité de la République, c’est la Constitution du Sénégal en son article 24 et non la Loi française de 1905. Notre laïcité assure la liberté de conscience. C’est une garantie constitutionnelle du libre exercice de culte, de tous les cultes. Notre laïcité n’est pas le fruit de l’assimilation encore moins de l’acculturation coloniale. La Constitution du Sénégal n’a pas aboli le régime des cultes et l'État continue à les appuyer et les soutenir.
A ce propos, le programme de modernisation des cités religieuses relève de ce régime de financement du culte par l’argent public. Toutefois, la religion demeure une affaire privée, voire intime au sens où elle n'est pas organisée par l'État et relève de la liberté personnelle à la foi et à la pratique. Faire de la religion une affaire privée, c'est garantir la liberté individuelle et permettre en même temps aux différents cultes de se constituer, dans la sphère de la société civile, comme force sociale pouvant exercer librement leur développement. Le Professeur Mary Teuw Niane fait preuve d’une curieuse ignorance pour un savant de son rang lorsqu’il remet en cause les fondements historiques et culturels de la laïcité au Sénégal.
Aux territoires historiques correspondant à l’actuel Sénégal, l’islam a connu un fulgurant développement depuis plus de 1000 ans. Toutefois, il est à noter que, contrairement aux pays de la péninsule arabique, en dépit de l’islamisation très avancée, la légitimité des régimes royaux sénégalais était fondée sur l’alliance des lignages régnants et non sur une quelconque religion. Ici l’autorité légitime n’appartenait qu’aux familles régnantes et non aux confessions religieuses.
Les rois et princes exerçaient le pouvoir au nom des familles régnantes. Leur légitimité ne découlait pas d’un droit divin comme ce fut le cas de l’Ancien-Régime en France, où les rois étaient sacrés dans les cathédrales. Les confréries sénégalaises, pour ce qui les concerne, n’ont jamais prôné le remplacement de l’ordre princier traditionnel régnant par une légitimité théocratique musulmane. Bien au contraire, elles ont toutes collaboré avec l’ordre royal. Ce faisant, contrairement aux affirmations gratuites du Professeur Niane, les royaumes qui constituent ce qu’il est convenu d’appeler l’actuel Sénégal, n’ont pas attendu la colonisation pour pratiquer la laïcité.
D’ailleurs, les rares tentatives de prise du pouvoir par des insurrections théocratiques s’étaient soldées par des échecs : qu’ils s’agissent des mouvements « Buur julitt », « Tuub nann» ou « la révolution Torodo ». Les royaumes du « Sénégal précolonial » étaient laïques. Et le Sénégal l’est resté depuis 1960. Ainsi, dès son accession à l’indépendance, le nouvel État, après avoir proclamé sa laïcité, assure et garantit « le respect de toutes les croyances, la liberté de conscience, les libertés et les pratiques religieuses ou cultuelles. »
Mieux, l’article 24 de la Constitution dispose que « Les institutions et les communautés religieuses ont le droit de se développer sans entrave. Elles sont dégagées de la tutelle de l’État. Elles règlent et administrent leurs affaires d’une manière autonome ». Cette disposition, en ladite forme, n’existe qu’au Sénégal. Elle est le fruit de notre propre génie politique, d’un art sénégalais de la synthèse et de la volonté de préservation de la nation plurielle et du vivre-ensemble. Notre laïcité est donc sénégalaise. Elle n’est pas une religion d’État. Elle ne signifie pas une négation du fait religieux. Elle ne combat non plus aucune religion. Bien au contraire !
La proposition anticonstitutionnelle, dangereuse et inopportune du Professeur Mary Teuw Niane, en plus de son caractère populiste, électoraliste et démagogique, est le résultat d’une inculture historique. Pour la présidentielle de 2024, il est attendu des candidats des propositions concrètes de transformations politique, économique et culturelle profondes visant à bâtir un nouveau Sénégal, à créer une nouvelle citoyenneté, une nouvelle identité nationale progressiste et non l’étalage de mesures dangereuses et rétrogrades qui flirtent de bas instincts obscurantistes. Il est incompréhensible que Monsieur Mary Teuw Niane, un éminent professeur de mathématiques des universités, ancien Recteur et ancien ministre de l’Enseignement supérieur, puisse, pour des raisons politiciennes et électoralistes, ose affirmer une si grossière contre-vérité sur l’absence de fondement historique et culturel de la laïcité au Sénégal.
Le régime républicain libéral et démocratique du Sénégal doit continuer à tirer sa légitimité du seul suffrage universel, du seul principe de la souveraineté nationale et non d’une quelconque confession.
Vive la République !
Vive le Sénégal !
par Farid Bathily
LA CRÉDIBILITÉ DE LA CPI DE NOUVEAU MISE À L'ÉPREUVE AU PROCHE-ORIENT
La Cour pénale internationale (CPI) va-t-elle se décider à passer à l’action sur le cas israélo-palestinien ?
La résurgence du conflit israélo-palestinien fait braquer les projecteurs sur la Cour pénale internationale, appelée à agir afin de dissuader les velléités guerrières des uns et des autres et ainsi préserver les civils.
La Cour pénale internationale (CPI) va-t-elle se décider à passer à l’action sur le cas israélo-palestinien ? Les appels se multiplient en tout cas dans ce sens depuis la reprise des hostilités entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.
Ces appels sont d’autant plus pressants que ce conflit fait l’objet d’une enquête officielle de la part de la juridiction internationale basée à La Haye depuis mars 2021, après notamment huit ans d’examen préliminaire. Sans incidence significative pour l’instant.
Des gages de bonne volonté
Face à cette pression, le procureur général Karim Khan multiplie les gages de bonne volonté. Afin de défendre le droit humanitaire international, il a ainsi pris la plume le 13 novembre 2023 après un déplacement effectué deux semaines plus tôt au point de passage de Rafah, l’unique point de sortie de Gaza vers l’Égypte.
"Nous ne pouvons tout simplement pas vivre dans un monde où les exécutions, les incendies, les viols et les meurtres sont tolérés, voire célébrés. Il ne peut être question d’un quelconque blanc-seing, même en temps de guerre", affirme le Britannique, dans une tribune publiée dans plusieurs médias internationaux.
Le spécialiste du droit pénal international a par ailleurs averti "avec fermeté" Israël et le Hamas concernant leurs responsabilités vis-à-vis des civils innocents, indiquant être prêt à collaborer avec toutes les parties impliquées dans le cadre de son enquête.
Un sentiment d’impunité
Reste qu’une issue à cette procédure semble aléatoire au regard des obstacles à sa matérialisation. L’un d’eux concerne l’absence d’Israël parmi les nations parties au Statut de Rome, traité fondateur de la CPI.
Comment imaginer dans ces conditions, une quelconque collaboration de l’État hébreu avec une juridiction qu’il ne reconnaît pas et dont Benyamin Nétanyahou a d’ailleurs qualifié en 2014 d’antisémite ? Quid de Washington également non-membre de la CPI et réfractaire à toute action à Gaza pouvant nuire à son allié israélien.
"Le fait qu’à ce jour aucun responsable israélien n’ait eu à répondre devant un tribunal international des crimes présumés commis au cours de plusieurs décennies de conflit crée un puissant sentiment d’impunité", souligne le célèbre avocat américain, porte-parole de Human Rights Watch, Reed Brody.
Il relève de la part de la CPI une différence de traitement avec la guerre en Ukraine qui vaut désormais à Vladimir Poutine, un mandat d’arrêt international pour crimes de guerre présumés.
SIERRA LEONE, L’ARMURERIE MILITAIRE DE WILBERFORCE SOUS LES FEUX D’ASSAILLANTS
Aux premières heures du dimanche 26 novembre 2023, des individus non identifiés ont tenté de s’introduire dans l’armurerie militaire de la caserne Wilberforce.
Aux premières heures du dimanche 26 novembre 2023, des individus non identifiés ont tenté de s’introduire dans l’armurerie militaire de la caserne Wilberforce. C’est du moins ce que nous apprend un communiqué d ministère Sierra Leonais de l’Information. Selon qui ces derniers ont tous été repoussés. Avant d’assurer que le gouvernement et les forces de sécurité de l’État ont le contrôle de la situation.
Afin de permettre aux forces de sécurité de poursuivre le processus d’arrestation des suspects, le communiqué signale qu’un couvre-feu national est décrété avec effet immédiat dans tout le pays.
L'OPPOSITION MONTE AU CRÉNEAU CONTRE MACRON
La récente nomination de Macky Sall à un poste international par Macron scandalise l'opposition. Le Fite dénonce dans une lettre au vitriol, le caractère "précipité" de la décision, pointant le bilan "mitigé" du président sénégalais sur la démocratie
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 26/11/2023
L'opposition sénégalaise monte au créneau contre la décision du président français Emmanuel Macron de nommer son homologue sénégalais Macky Sall au poste d'envoyé spécial et président du comité de suivi du Pacte de Paris pour la planète et les peuples (4P). Dans une lettre ouverte publiée vendredi et adressée à Emmanuel Macron, le Front pour l'inclusivité et la transparence des élections (Fite) critique vivement cette nomination annoncée il y a quelques jours.
Pour le Fite, une partie importante de l'opposition, cette désignation est "une humiliation" pour le peuple sénégalais. Selon les 36 signataires du courrier, dont les propos sont cités, le chef d'État français "ne devait pas se hâter de proposer ce poste" à Macky Sall qui n'a pas encore terminé son mandat, même s'il ne se représente pas.
Le front de l'opposition estime également qu'Emmanuel Macron "s'immisce dans la politique intérieure du Sénégal" en faisant "les éloges du président sénégalais et de la démocratie dans le pays", ce qui dénote selon lui "une méconnaissance des différents rapports des missions électorales déployées au Sénégal en 2021 et 2022". Ces enquêtes auraient fait état de "manquements dans les processus électoraux".
Dans leur lettre, les membres du Fite rappellent aussi au président français "les nombreuses victimes des manifestations de mars 2021 et juin 2023". Selon eux, dont les propos sont à nouveau cités, "au moins 100 personnes ont été tuées par balles" lors de ces mouvements populaires. Plus d'un millier de détenus seraient encore incarcérés dans les geôles sénégalaises.
Ils reprochent également à Macky Sall le refus "sous son régime" de transmettre les fiches de parrainage d'un candidat de l'opposition malgré une décision de justice, comme le rapporte RFI.
Le Fite annonce la tenue dimanche d'une conférence de presse pour préciser la suite réservée à cette correspondance adressée à Emmanuel Macron.
LE POLICIER QUI A TUÉ GEORGE FLOYD POIGNARDÉ EN PRISON
Le policier américain Derek Chauvin, condamné pour le meurtre de l'Afro-américain George Floyd, provoquant un grand mouvement antiraciste aux États-Unis, a été poignardé et blessé par un autre détenu dans une prison fédérale de l'Arizona.
Le policier américain Derek Chauvin, condamné pour le meurtre de l'Afro-américain George Floyd, provoquant un grand mouvement antiraciste aux États-Unis, a été poignardé et blessé par un autre détenu dans une prison fédérale de l'Arizona, selon des médias américains.
Derek Chauvin «a été poignardé vendredi dans une prison fédérale à Tucson, en Arizona, selon deux personnes au fait de cette affaire», écrit le New York Times. Les autorités pénitentiaires fédérales américaines ont transmis une déclaration à l'AFP confirmant une «agression» sans toutefois préciser le nom de la victime.
Des employés de la prison «ont pris des mesures pour sauver la vie d'une personne incarcérée» et les services médicaux d'urgence «ont été sollicités», ont-elles déclaré. Le détenu a été transporté «vers un hôpital local pour y être soigné et examiné», ont-elles ajouté.
L'UKRAINE GAGNE DU TERRAIN EN AFRIQUE
Conscient du poids croissant des pays africains sur la scène internationale, l'Ukraine veut désormais se positionner sur ce continent stratégique à l'heure où son bras de fer avec la Russie s'inscrit dans la durée
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 25/11/2023
Conscient que la résistance à l'invasion russe s'inscrit dans la durée, l'Ukraine tente de combler son retard considérable sur le plan diplomatique et militaire vis-à-vis de Moscou sur le continent africain. Selon Maksym Soubkh, représentant spécial de l'Ukraine pour le Moyen-Orient et l'Afrique, cité par Le Monde du 20 novembre 2023, "l'influence politique des pays africains augmente" au sein d'institutions comme les Nations Unies ou le G20.
Dans ce contexte, Kiev a décidé d'ouvrir dix nouvelles ambassades en Afrique subsaharienne, portant à 16 le nombre de ses représentations dans la région, avec des ouvertures confirmées au Ghana, Rwanda et Mozambique. "L'objectif est de réduire progressivement la part des exportations de matières premières africaines vers l'Ukraine, au profit de marchandises transformées et d'une coopération militaro-technique accrue", explique Soubkh.
Cependant, l'Ukraine fait face à un sérieux désavantage face à l'influence russe bien ancrée sur le continent africain. "La Russie dépense des millions pour diffuser de la propagande via ses ambassades mais aussi un large réseau d'agences d'information et de financement de médias locaux", observe Soubkh. Fin juillet, Vladimir Poutine a réuni les dirigeants de 45 pays africains à Saint-Petersbourg pour le deuxième sommet Russie-Afrique.
Sur le plan militaire, l'Ukraine tente d'affirmer sa présence, comme en témoignent les récentes vidéos de ses forces spéciales opérant au Soudan contre le groupe Wagner, selon une source proche du renseignement militaire ukrainien. "Il s'agit de montrer que nous pouvons lutter contre Wagner partout où il est actif", affirme cette source. Cependant, des experts comme Cameron Hudson du Center for Strategic and International Studies mettent en doute l'"effet véritable" de telles actions au regard des moyens limités dont disposent les Ukrainiens.
Reste à voir si la stratégie d'influence accrue de Kiev en Afrique, si elle se confirme, pourra réellement contrecarrer la puissance russe ancrée de longue date sur le continent, sans tomber dans le piège d'une escalade par procuration du conflit avec Moscou.
ABDOULAYE BATHILY FACE AU CHAOS LIBYEN
Au chevet de la Libye exsangue. Nommé représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en septembre 2022, le diplomate sénégalais redouble d'efforts pour réunir les acteurs libyens autour de la table des négociations. Un pari colossal
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 25/11/2023
Abdoulaye Bathily, l'émissaire de l'ONU pour la Libye, a accordé une interview exclusive à Jeune Afrique ce samedi 25 novembre 2023 dans laquelle il revient sur sa difficile mission de rame- ner la paix dans ce pays déchiré depuis 2011.
"Beaucoup de diplomates avant vous se sont épuisés en tentant de faire dialoguer les différentes forces qui contrôlent la Libye. Le conflit qui a éclaté le 7 octobre entre le Hamas et Israël est-il venu compliquer une mission déjà difficile ?", lui demande le journal. M. Bathily concède que "c'est évident" car les problèmes préexistaient déjà avant l'attaque du Hamas.
Selon cet historien de formation, les ingérences étrangères dans le conflit libyen sont "une réalité" mais servent aussi d'excuse aux responsables libyens pour masquer leurs propres manquements. Il estime que la Turquie, les Emirats Arabes Unis, le Qatar, l'Egypte, l'Algérie et le Maroc sont les pays les plus influents en Libye, chacun y cherchant à défendre ses intérêts économiques et stratégiques.
Sur le plan intérieur, M. Bathily décrit "un problème sécuritaire" en l'absence d'une armée nationale unifiée, les milices faisant la loi. Sa priorité reste donc "d'organiser des élections dans le pays" afin de doter la Libye d'autorités légitimes, seul moyen selon lui de sortir du chaos. Il semble néanmoins pessimiste face à la réticence des leaders libyens, plus intéressés par "la manne pétrolière" que par la stabilité de leur pays.
Malgré les difficultés, ce diplomate chevronné, rompu aux missions complexes pour l'ONU dans plusieurs pays depuis 2013, entend poursuivre ses efforts pour apporter la paix dans ce pays meurtri, convaincu que les Libyens "méritent de vivre enfin en démocratie".