SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
24 avril 2025
International
LE SOLEIL ACCUSÉ DE DÉSINFORMATION ÉLECTORALE
Le quotidien national est visé par une plainte pour diffusion de fausses informations. Aminata Toure lui reproche notamment d'avoir récemment avancé un chiffre invérifiable concernant les parrains du candidat Amadou Ba
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 01/12/2023
Aminata Touré, membre éminent du Comité de Coordination du Front pour l'Inclusion et la Transparence de l'Election (FITE), a déposé plainte hier auprès du Procureur de la République contre le quotidien Le Soleil. Dans sa plainte, Mme Touré accuse le journal d'avoir "diffusé de fausses nouvelles" dans son édition du 27 novembre dernier.
En une, Le Soleil affirmait en effet qu'"Amadou Ba est à 3.782.052 parrains", laissant entendre que le candidat à l'élection présidentielle avait déjà réuni le soutien d'un tel nombre d'électeurs. Or, comme le souligne Mme Touré dans sa plainte, "il est plus que manifeste que cette nouvelle est non seulement trompeuse mais infondée".
En citant l'article 255 du code pénal sénégalais qui punit la "publication [...] de nouvelles fausses", la plaignante estime que Le Soleil a diffusé des informations mensongères. Selon elle, "à ce jour, aucun candidat à la candidature ne peut réussir à réunir un tel nombre qui correspondrait dans les faits à plus de la moitié des électeurs inscrits".
Plus encore, Mimi Touré y voit une "manœuvre" du quotidien visant à "tenter d'impressionner et de porter atteinte au moral d'une partie de la population qui s'oppose déjà à cette candidature". Une tentative manifeste d'influencer l'opinion publique par la désinformation qui, si avérée, pourrait valoir au journal des poursuites judiciaires.
Reste désormais au Procureur de la République d'ouvrir une enquête, comme le réclame avec insistance la plaignante, afin "de faire toute la lumière sur cette affaire" et de "manifester la vérité".
Une affaire qui pourrait amener la justice sénégalaise à se pencher plus avant sur la nécessaire déontologie de la presse en période électorale.
par Madieye Mbodj
VERDICTS DE LA HONTE CÔTÉ COURS, PARRAINAGE-PLÉBISCITE CÔTÉ JARDIN
Empêcher à tout prix la candidature d’Ousmane Sonko à la présidentielle, c’est de la part d’un pouvoir finissant et paniqué, dem ba boole jàq ak jafur, tordre le cou au droit, à la vérité et à la justice. C’est-à-dire à la paix et à la stabilité nationale
Les têtes de pont de la FrançAfrique et du club des chefs d’Etat de la CEDEAO, les présidents Sall et Ouattara en particulier, ont obtenu de la Cour de Justice de cette institution communautaire qu’elle entérine la dissolution arbitraire du parti Pastef-Les Patriotes, et récuse tous les griefs formulés par son leader, au motif qu’« aucun des droits d’Ousmane Sonko n’a été violé »!
Peine perdue, aucun Décret, nulle mesure administrative ne sauraient enterrer d’un trait de plume ni l’esprit, ni l’espoir ni le projet incarnés par Pastef. Les citoyens, démocrates et progressistes du Sénégal, d’Afrique et du monde ne se reconnaissant pas dans la décision arbitraire et infondée de cette Cour de Justice, continueront d’assumer leur solidarité avec le président Ousmane Sonko et le parti Pastef, comme l’illustre déjà entre autres initiatives, le lancement récent de la plateforme Pastef Africa.
Autre verdict, autre honte, venant cette fois-ci de la Cour Suprême du Sénégal, qui casse et annule la décision du Tribunal d’Instance de Ziguinchor ordonnant la réinscription d’Ousmane Sonko sur les listes électorales. Cette Cour, torpillant ses attributions régaliennes, sa propre doctrine et sa « jurisprudence en matière électorale », s’est mise à esquiver et à se déresponsabiliser en renvoyant l’affaire devant le Tribunal de Grande Instance de Dakar, sous le prétexte curieux que le citoyen Sonko résiderait à Dakar et non à Ziguinchor. Circonscription électorale où il est pourtant inscrit et vote, commune dont il est le maire depuis janvier 2022 de par la volonté des populations locales. Un dilatoire de plus en vérité, visant à frapper Sonko et ses alliés d’une forclusion cyniquement préméditée.
Le régime Sall/APR/BBY se révèle ainsi de plus en plus ouvertement comme une dictature au service des intérêts égoïstes d’un clan de prédateurs sans foi ni loi, ne respectant même plus ses propres lois ni ses propres institutions ou organes, à l’exemple des décisions bafouées du Tribunal de grande instance de Ziguinchor ou de l’injonction de la CENA royalement ignorée par la DGE du ministère de l’Intérieur en charge de l’organisation des élections. Ni le réquisitoire de l’avocat général Ousmane Diagne prenant fait et cause en faveur du juge Sabassy Faye et rejetant le pourvoi sans fondement de l’agent judiciaire de l’Etat, ni le retrait d’une des cinq juges ne voulant probablement pas cautionner une forfaiture, n'ont réussi à infléchir la décision de la Cour suprême, amenant Me Ciré Clédor Ly, un des avocats de Sonko, à parler de « brigandage d’Etat» en lieu et place d’une Justice qui se respecte et se fait respecter.
S’y ajoutent les dénégations gênées de madame la ministre de la Justice voulant faire croire à l’opinion que « le Sénégal ne compte aucun détenu politique », que les plus de 1 000 citoyens retenus dans les geôles de Macky Sall « sont tous des détenus de droit commun », qu’il s’agisse d’Ousmane Sonko, Fadilou Keïta, Bassirou Diomaye Faye, Toussaint Manga, Kaba Diakité, Amy Dia, Cheikh Oumar Diagne et tant d’autres, généralement accusés d‘ailleurs de « complot contre l'autorité de l'Etat, appels à l’insurrection, atteinte à la sûreté de l’État, association de malfaiteurs, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles graves, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste… », Ouf ! Et pourtant, il ne s’agirait là que de simples détenus de droit commun.
Alors Excellence, monsieur le président, futur envoyé spécial, avant d’aller prochainement plaider pour « la bonne gouvernance mondiale et la reconfiguration des institutions internationales », ne serait-il pas plus approprié de commencer par balayer devant sa propre porte ? Mais que nul ne s’y trompe, le président Ousmane Sonko et ses alliés, le projet Pastef et ses adhérents, seront bel et bien présents à la présidentielle de février 2024 et ils la remporteront, la protégeront, avec le peuple et pour le peuple.
Il s’agit donc plus que jamais de renforcer l’organisation et la lutte, avec intelligence, lucidité et vigilance, détermination, engagement, unité et solidarité, comme en appelle Ousmane Sonko lui-même. Les décisions injustes et scandaleuses du pouvoir Sall-APR-BBY, son armada de FDS, de blindés, d’engins de répression et de mort n’ont fait que stimuler et décupler la motivation des larges masses populaires à poursuivre le combat, jusqu’à la victoire, au nom du président Ousmane Sonko, de Pastef et du projet commun de souveraineté, de libération, d’émancipation, de refondation en profondeur de la société, de l’Etat et des insrirurions, porté par différentes générations de patriotes au Sénégal et en Afrique.
La campagne de parrainage citoyen en faveur de l’imperturbable Bassirou Diakher Diomaye Faye, parfaitement éligible en bonne et due forme, candidat à la candidature, campagne menée tambour battant sous le thème « Parrainer Diomaye, c‘est parraier Sonko », est venue certainement battre, malgré son démarrage tardif et par conséquent sa très courte durée, tous les records d’engouement populaire volontaire, d’adhésion citoyenne massive, de créativité, de générosité et de partage, donnant tout son sens à la devise : « Le don de soi pour la patrie !» Inédit tout simplement. Plébiscite citoyen, démonstration en actes par le peuple de la légitimité incontestable de la candidature d’Ousmane Sonko.
Quand pendant ce temps, les partisans du candidat de la continuité du système néocolonial de servitude, d’autocratie, de prédation et de misère sociale n’arrivent plus à étouffer leurs dissensions internes et se mettent à faire du bruit, y compris à travers la Une du très officiel quotidien national, autour de quelque ‘’quatre millions‘’ de parrains déjà obtenus, il s’agit là au mieux d’un coup de com ou de bluff, et au pire, des prémices d’un scénario de hold-up électoral en marche vers la date fatidique du 25 février 2024.
Empêcher à tout prix la candidature d’Ousmane Sonko à la présidentielle, c’est vouloir enterrer l’espoir de tout un peuple, de toute une jeunesse au Sénégal, en Afrique et dans la diaspora. C’est aussi, de la part d’un pouvoir finissant et paniqué, dem ba boole jàq ak jafur, tordre le cou au droit, à la vérité et à la justice, c’est-à-dire à la paix et à la stabilité nationale.
L’éligibilité de Sonko restant toujours de mise malgré toutes les entourloupes et décisions cavalières, ses excellents avocats continuent de mener le combat sur le terrain judiciaire, avec professionnalisme, brio et pertinence, mettant chaque fois à nu le vrai visage du système, dans ses diverses connexions internes et externes. Faut-il le répéter, le projet Pastef n’est pas l’affaire d’un individu ni d’un parti ; c’est pourquoi en la circonstance, il se poursuit et présente autour d’un plan unique, déroulé de A à Z, de façon ininterrompue et par étapes, de sorte à pouvoir s’adapter aux différentes évolutions et déjouer tous les pièges du camp des autocrates prédateurs. Il faut donc poursuivre sans faiblir le parrainage, avec en ligne de mire la désignation, selon les modalités et le moment jugés opportuns, du candidat porte-étendard du camp des patriotes. Nul doute qu’il en sera ainsi jusqu’à l’étape ultime du Conseil constitutionnel. Et alors, comme déjà souligné, « ou le respect des conditions d’une élection inclusive, transparente régulière et démocratique permet l’expression pacifique de la volonté populaire, ou la confiscation et le piétinement du suffrage universel libre, égal et direct, stimule la résistance populaire légitime, pour le triomphe de la vérité des urnes, de la justice et de la volonté du peuple debout ».
COP 28, MACKY SALL APPELLE À UNE TRANSITION ÉNERGETIQUE JUSTE ET ÉQUITABLE
Macky Sall estime que « le Sénégal reste préoccupé par les mesures unilatérales visant à interdire les financements à l’étranger de sources d’énergie fossile pendant que les principaux pays pollueurs continuent de faire usage de sources plus polluantes.
« Près de dix ans après l’adoption en 2015 de l’Accord de Paris, l’urgence climatique reste entière, grave et préoccupante. Au lieu de ralentir, le réchauffement de la planète s’accélère et nous rapproche dangereusement de la limite des 2°C à ne pas franchir », a déclaré ce vendredi le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, lors de la Cop28.
Il estime que ce 28e rendez-vous ne doit pas juste être une COP de plus, mais « celle des engagements tenus ».
Pour ce faire, le président sénégalais préconise « la prise de bonnes décisions en matière de réduction des émissions de gaz à effet serre, de gestion des pertes et dommages, de mobilisation des ressources, de transition énergétique juste et équitable, et de mobilisation des ressources ».
S’agissant en particulier de la transition énergétique, Macky Sall estime que « le Sénégal reste préoccupé par les mesures unilatérales visant à interdire les financements à l’étranger de sources d’énergie fossile, y compris le gaz, pendant que les principaux pays pollueurs continuent de faire usage de sources plus polluantes comme le charbon. Conformément à la Déclaration de Nairobi issue du Sommet africain sur le climat, nous appelons à une transition énergétique juste et équitable ».
Il insiste sur le fait que nos pays ne doivent pas être condamnés à choisir entre le développement et la protection de l’environnement.
Ainsi, « c’est dans cet esprit que le Sénégal a signé en juin dernier notre Partenariat pour une Transition énergétique juste, (JETP), dont l’ambition est de porter la part des énergies renouvelables dans notre mix énergétique de 31 à 40% d’ici 2030 », révèle-t-il.
De même, dans le cadre de son JETP, le Sénégal est disposé à examiner avec le FMI, les pays partenaires et le Centre mondial pour l’adaptation, la possibilité de réorienter des ressources prévues pour le remboursement de la dette vers le financement de l’action climatique.
GUINÉE-BISSAU, L'ÉTAT-MAJOR DIT AVOIR ARRÊTÉ LE CHEF DES REBELLES
L'état-major bissau-guinéen a dit vendredi détenir le chef de l'unité des forces de sécurité impliquée dans une nuit d'affrontements dans la capitale, et a assuré que l'armée contrôlait la situation.
iGFM - (Dakar) L'état-major bissau-guinéen a dit vendredi détenir le chef de l'unité des forces de sécurité impliquée dans une nuit d'affrontements dans la capitale, et a assuré que l'armée contrôlait la situation.
"Le colonel (Victor) Tchongo est entre nos mains. La situation est totalement sous contrôle", a dit le capitaine Jorgito Biague, un porte-parole de l'état-major militaire de ce petit pays pauvre d'Afrique de l'Ouest politiquement instable.
Un responsable militaire s'exprimant sous le couvert de l'anonymat compte tenu de la sensibilité de la situation a dit que le colonel Tchongo, de la Garde nationale, s'était rendu. Une photo censée le montrer entre les mains de l'armée a été envoyée à des journalistes.
Il a indiqué par ailleurs que deux membres du gouvernement que les éléments de la Garde nationale sont soupçonnés d'avoir soustrait à la police alors qu'ils étaient en cours d'interrogatoire avaient été récupérés sains et saufs.
Des tirs, nourris par intermittence, ont retenti une partie de la nuit et vendredi matin dans la capitale Bissau entre les éléments de la Garde nationale d'une part et les forces spéciales de la Garde présidentielle de l'autre, après l'extraction des deux membres du gouvernement des mains de la police, a rapporté un correspondant de l'AFP.
Les coups de feu ont commencé jeudi soir aux alentours d'une garnison du quartier de Santa Luzia.
Des membres de la Garde nationale s'y étaient retranchés après avoir libéré le ministre de l’Économie et des Finances, Souleiman Seidi, et le secrétaire d'Etat au Trésor public, Antonio Monteiro, selon des responsables de l'armée et du renseignement de ce pays coutumier des crises.
Tous les accès aux quartiers sud de la ville ont été bloqués par des forces de sécurité.
Des habitants ont dit fuir le sud de la ville pour le nord après une nuit de peur.
"Mes enfants et moi n'avons pas fermé l'œil à cause des tirs. Les enfants ont peur et se collent à moi chaque fois que les armes crépitent", a dit une institutrice jointe par téléphone et taisant son identité pour sa sécurité, alors que les rafales continuaient à retentir.
Le ministre de l’Économie et le secrétaire d'Etat au Trésor public avaient été convoqués jeudi matin par la justice, puis placés en garde à vue.
Ils ont été interrogés pendant plusieurs heures par la police judiciaire à propos du retrait de dix millions de dollars des caisses de l'Etat, selon les mêmes sources.
M. Seidi, questionné lundi sur ce retrait par des députés lors d'une séance à l'Assemblée nationale, avait affirmé qu'il était légal et destiné à soutenir le secteur privé national.
- Tirs nourris -
Les sources de l'armée et du renseignement ont indiqué que les forces spéciales étaient intervenues contre la Garde nationale après plusieurs tentatives de médiation infructueuses.
Des éléments de la Force d'appui pour la stabilisation de la Guinée-Bissau, déployés dans ce pays par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), ont été vus vendredi matin en patrouille dans les rues.
Ces événements surviennent alors que le président Umaro Sissoco Embalo, élu en décembre 2019 pour cinq ans, se trouve à Dubaï pour assister à la 28e conférence des Nations Unies sur le climat (COP28).
Petit pays pauvre d'Afrique de l'Ouest, la Guinée-Bissau souffre d'une instabilité politique chronique et a été victime depuis son indépendance du Portugal en 1974 d'une kyrielle de coups de force, le dernier en février 2022.
Les législatives de juin 2023 ont donné la majorité absolue à la coalition d'opposition Pai-Terra Ranka, imposant une cohabitation au président Embalo, dont la famille politique n'est pas représentée au sein du gouvernement.
En septembre, le président Embalo avait nommé deux généraux, Tomas Djassi et Horta Inta, respectivement chef de la sécurité présidentielle et chef d'état-major particulier du président. Ces deux postes, prévus dans l'organigramme officiel, n'étaient plus pourvus depuis des décennies.
Ce renforcement de la sécurité présidentielle est intervenu alors que les coups d'Etat ou tentatives se multiplient en Afrique de l'Ouest, au Gabon, au Niger, au Mali, au Burkina Faso, en Guinée et, cette semaine encore, en Sierra Leone.
GAZA REPLONGE DANS LE CAUCHEMAR
L'armée israélienne a repris vendredi ses frappes dans la bande de Gaza accusant le Hamas d'avoir violé la pause en vigueur depuis une semaine.
L'armée israélienne a repris vendredi ses frappes dans la bande de Gaza accusant le Hamas d'avoir violé la pause en vigueur depuis une semaine.
■ La trêve à Gaza a volé en éclats vendredi matin. L'armée israélienne a repris raids aériens et tirs d'artillerie et le Hamas a recommencé à tirer des roquettes vers Israël. Le Hamas s'était pourtant dit « prêt à prolonger la trêve » en vigueur depuis le 24 novembre.
■ Huit otages israéliens ont été libérés ce jeudi 30 novembre, dont la franco-israélienne Mia Schem. En échange, trente prisonniers palestiniens ont été relâchés par Israël
■ Depuis le 24 novembre, 110 otages – 80 Israéliens et 30 étrangers – ont été libérés par le Hamas, selon le décompte d'Israël. De son côté, Israël a libéré 240 prisonniers palestiniens depuis le 24 novembre.
■ Le bilan des bombardements israéliens dans la bande de Gaza a fait près de 15 000 morts depuis le début de la guerre le 7 octobre, dont 6 150 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans l'enclave palestinienne. Depuis cette date, plus de 1 200 Israéliens ont été tués.
11h18 : Le Hamas va recevoir « la pire des raclées », promet le porte-parole du gouvernement israélien
Le Hamas va recevoir « la pire des raclées », promet le porte-parole du gouvernement israélien après la reprise des hostilités dans la bande de Gaza à l'expiration de la trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien. « Le Hamas va maintenant recevoir la pire des raclées », a déclaré Eylon Levy lors d'une déclaration à la presse, accusant le Hamas de ne pas avoir fourni de nouvelle liste d'otages devant être relâchés en échange de détenus palestiniens et d'avoir tiré une roquette sur le territoire israélien avant la fin de la trêve ce matin.
Un peu plus tôt ce vendredi, c'est le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a déclaré dans un message posté sur X : « Pour le bien des enfants qui ne sont pas encore revenus, pour les personnes assassinées qui ne reviendront plus, pour que les horreurs du 7/10 ne reviennent jamais, nous devons revenir et écraser Gaza de toutes nos forces, détruire le Hamas et retourner dans la bande, sans compromis, sans accords. au maximum de notre puissance. »
10h54 : Le Haut-Commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme juge la reprise des combats « catastrophique »
Le Haut-Commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, Volker Türk, a qualifié vendredi de « catastrophique » la reprise des hostilités dans la bande de Gaza. « J'exhorte toutes les parties et tous les États ayant une influence sur eux à redoubler d'efforts, immédiatement, pour garantir un cessez-le-feu », a-t-il déclaré dans un communiqué, jugeant « très troublantes » des déclarations israéliennes sur « une expansion et une intensification » de l'offensive.
10h45 : [En images] Les hostilités ont repris dans le ciel des deux côtés de la frontière
10h33 : La France juge « indispensable » une reprise de la trêve entre Israël et le Hamas
La France a jugé vendredi « indispensable » une reprise de la trêve entre Israël et le Hamas après que les hostilités ont repris à Gaza. « La rupture de la trêve est une très mauvaise nouvelle, regrettable, car ça n'apporte aucune solution et ça complique la résolution de toutes les questions qui se posent », a déclaré la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna en marge de la COP28 sur le climat à Dubaï.
« Nous demandons que la trêve reprenne. Il le faut. C'est indispensable à la fois pour continuer la libération d'otages qui sont maintenant depuis 55 jours dans des conditions extrêmement difficiles, pour faire arriver davantage d'aide humanitaire et pouvoir la distribuer à l'intérieur de la bande de Gaza où la population civile souffre », a affirmé la ministre française à des journalistes.
« Et puis, pour continuer de penser au jour d'après », « il faut le faire dès maintenant pour restaurer un horizon politique, faire revenir sur la table des discussions concrètes sur la façon de conforter l'Autorité palestinienne et de parvenir à une solution à deux Etats vivant en paix et en sécurité. C'est la seule solution viable, nous le savons, il faut continuer d'y travailler », a-t-elle ajouté.
Alors que quatre Français sont toujours considérés comme otages ou portés disparus depuis l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre, Catherine Colonna a regretté que la rupture de la trêve vienne interrompre « ce que l'on avait espéré être une dynamique permettant la libération de tous les otages ». Quatre Franco-Israéliens ont pu être libérés pendant la trêve.
10h25 : Le chef de l'ONU « regrette profondément » la reprise des hostilités
LES DISCOURS INCENDIAIRES CONTRE LES "FAUX CONGOLAIS" GAGNENT DU TERRAIN EN RDC À L'APPROCHE DES ÉLECTIONS
Alors que la présidentielle se rapproche, l'identité congolaise est plus que jamais débattue en RDC. Certains politiciens attisent les tensions en remettant en cause la nationalité de leurs adversaires
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 30/11/2023
À l'approche des élections générales du 20 décembre en République démocratique du Congo (RDC), les propos xénophobes, notamment à l'encontre des populations rwandophones, gagnent du terrain, rapporte le journal Le Monde dans son édition du 27 novembre 2023.
Fiston (dont le prénom a été modifié), un jeune agriculteur de 30 ans originaire du territoire du Masisi dans le Nord-Kivu, en sait quelque chose. Bien qu'il se sente "davantage congolais", il craint pour sa sécurité puisqu'il détient à la fois une carte d'identité congolaise et rwandaise. "Si les choses tournent mal, j'aurai la possibilité de fuir facilement grâce à ces documents. Alors, je prends le risque", explique-t-il.
Ces discours prennent racine dans le conflit opposant depuis fin 2021 l'armée congolaise aux rebelles du M23, que Kinshasa accuse d'être des "envahisseurs étrangers téléguidés par Kigali". Une accusation niée par les autorités rwandaises mais étayée par un rapport de l'ONU en décembre 2022 faisant état de "preuves substantielles" d'une "intervention directe des forces de défense rwandaises" sur le sol congolais.
Dans le quartier de Ndosho à Goma, ces discours attisent une "paranoïa latente", selon David, un motard interrogé. Le 9 novembre, le capitaine de l'armée congolaise Patrick Kabonge Gisore y a ainsi été lynché par une foule en colère qui l'a "confondu avec un membre du M23 infiltré", rapporte Elisabeth Ayubusa Ayinkamiye, figure locale.
Autre chiffon rouge agité par certains politiciens, la proposition de loi du député Noël Tshiani visant à réserver l'accès à la présidence "aux seuls Congolais de souche". Si elle a finalement été rejetée, elle a servi de "catalyseur à la question identitaire", déplore Placide Nzilamba, de la Société civile du Nord-Kivu.
Ces tensions représentent un risque supplémentaire pour les millions de déplacés de guerre de l'est du pays, souvent sans papiers, à l'instar de Naomie Bulenda, 20 ans, ou Daniel Akizimana, qui a "tout perdu, y compris [ses] documents", dans sa fuite de son village incendié.
LE PROCHAIN SOMMET DE LA CEDEAO PRÉVU LE 10 DÉCEMBRE, À ABUJA
Abuja, la capitale du Nigeria va abriter le 10 décembre prochain un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO).
Dakar, 30 nov (APS) – Abuja, la capitale du Nigeria va abriter le 10 décembre prochain un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), a annoncé la présidence ivoirienne.
L’information émane notamment du communiqué ayant sanctionné la rencontre mercredi à Abidjan entre le président Alassane Ouattara et le président de la Commission de l’organisation sous-régionale, Omar Alieu Touray.
‘’Venu saluer et traduire ses admirations au chef de l’État [ivoirien] pour son leadership dans la conduite des affaires de son pays et pour tout ce qu’il fait pour la sous-région’’, le président de la Commission de la CEDEAO a ajouté ‘’avoir profité de la rencontre pour donner quelques informations sur le prochain Sommet ordinaire de la CEDEAO qui aura lieu le 10 décembre 2023, à Abuja, au Nigeria’’, peut-on lire dans le texte.
Omar Alieu Touray a assuré avoir ‘’avoir passé en revue avec le président Alassane Ouattara, un certain nombre de sujets concernant la sous-région, notamment les questions liées à la sécurité dans l’espace communautaire’’ et ‘’recueilli les conseils et orientations de la part du chef de l’État’’ ivoirien.
La zone CEDEAO a enregistré des coups d’Etat dans quatre de ses États membres, aujourd’hui suspendus de ses instances.
Trois de ces pays, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, en froid avec la CEDEAO et confronté à une insurrection »jihadiste », se sont regroupés au sein d’une Alliance des États du Sahel (AES), mise sur le pied le 16 septembre dernier.
Dimanche, une tentative de coup d’Etat a été déjouée en Sierra Leone, autre pays de la CEDEAO, faisant 21 morts.
Le dernier sommet de la CEDEAO, tenu au début du mois d’août, avait été consacré à la situation au Niger. Il faisait suite au putsch perpétré par des militaires le 26 juillet dernier et qui avait débouché sur le renversement du président démocratiquement élu, Mohamed Bazoum, retenu depuis dans sa résidence à Niamey par les auteurs du coup d’Etat.
POUR HAMIDOU BA, LE SÉNÉGAL N'EST PAS UN PAYS DÉMOCRATIQUE
Alors que le Sénégal est souvent cité en exemple pour sa stabilité politique, l’enseignant-chercheur remet en question la qualité démocratique du régime. Selon lui, le pluralisme politique et la liberté d'expression y font défaut
Souvent donné en exemple en Afrique en matière de gestion des affaires publiques et de par sa stabilité, le Sénégal n’est pourtant pas ce qu’il prétend être. En d’autres termes, ce n’est pas «un pays démocratique». C’est la position affirmée de l’enseignant-chercheur, Hamidou Ba, du Centre des hautes études de défense et de sécurité. Il a argumenté sa position hier lors du Forum sur l’état de la démocratie au Sénégal, organisé par l’institut Ejicom, en partenariat avec la fondation allemande Heinrich Böll.
Bien que le Sénégal n’ait jamais connu de coup d’Etat militaire et que le pays a connu deux transitions politiques pacifiques, il n’en est pour autant pas une démocratie. C’est en tout cas l’avis de Hamidou Ba. Enseignant-chercheur, chargé de cours à l’Ism, l’Ugb et l’Ejicom, il estime que «le Sénégal n’est pas un pays démocratique. Il n’a jamais fonctionné comme il devrait l’être». Invité à partager sa réflexion sur l’état de la démocratie, lors du forum éponyme organisé par l’Ejicom, Hamidou Ba base sa pensée sur 3 éléments que sont l’égalité des citoyens devant la loi, la liberté d’expression et le sort réservé aux opposants.
Pour lui, sur ces 3 tableaux, le Sénégal traîne les pieds. «Dans l’histoire du Sénégal, on n’a jamais eu de pluralisme politique, même si actuellement on parle de plus de 300 partis politiques. Dans le pluralisme, il y a des règles à respecter. Avec cette bipolarisation opposition-pouvoir, selon le bord où vous vous trouvez, on accepte ou pas votre pensée. Le pluralisme permet d’alimenter en termes d’idées politiques, la direction à prendre. Car ça permet d’enrichir les décisions politiques, de vider les dissidences, les désaccords», a-t-il fait valoir hier. Avant de préciser : «On n’est pas dans la liberté d’expression. On est dans un régime de délit d’opinion. Toutes les opinions devraient être acceptées sauf celles sur le racisme, le sexisme, sur des choses contre la construction de la Nation. Des journalistes, dans le cadre de leur travail, ont été emprisonnés. Des opposants ont manifesté leurs désaccords et se ont retrouvés en prison.» L’enseignant-chercheur indique que les événements de mars 2021 et de juin dernier ne sont pas une exception. «Cela se vérifie depuis Senghor en passant par Diouf et Wade, sans oublier Macky Sall. Abdoulaye Wade a fait les meilleurs progrès par rapport aux autres présidents. Au Sénégal, il y a systématiquement de la violence contre les opposants. C’est structurel. En 1962, on a vu comment Mamadou Dia a été emprisonné pour 10 ans. Ensuite, il y a eu Oumar Blondin Diop, Moustapha Lô qui, en moins de 3 mois, a été jugé, condamné à mort et placé devant un peloton d’exécution de 12 personnes. Wade a eu des méthodes beaucoup plus détournées, mais on a vu comment il s’y est pris», a-t-il avancé.
Cette «absence de démocratie» n’est pas sans conséquence sur la bonne marche des institutions. Sengane Senghor de la Raddho a rappelé les propos de l’Union des magistrats du Sénégal en 2017. «La justice n’est pas indépendante», a-t-il rapporté pour répondre à la question de savoir s’il y a une séparation des pouvoirs au Sénégal. Pour lui, il ne peut y avoir de séparation des pouvoirs si l’Exécutif a une mainmise sur la carrière des fonctionnaires de la Justice. «Si l’Exécutif peut procéder à des changements de poste par nécessité de service, cela ne peut garantir une liberté aux magistrats, surtout carriéristes» a-t-il ajouté. Mais à la question de savoir si le Président devrait siéger ou non au Conseil supérieur de la magistrature, Senghor répond par l’affirmative. «Nous savons lire les décisions de Justice. Il faut une autorité politique pour ramener de l’ordre. C’est une nécessité», a-t-il répondu.
par Ciré Clédor Ly
OPINION SUR LE RABAT D’ARRÊT INTRODUIT PAR OUSMANE SONKO
C’est l’heure de choisir le Sénégal à la place de la fonction et de son confort personnel désormais très précaire, car le capitaine du navire a abdiqué. Il commence à sentir la solitude et à vivre l’amertume des fins de règnes
Les chambres réunies de la Cour Suprême sont saisies pour qu’elles se prononcent sur des erreurs de procédure qui relèvent de la seule responsabilité des hauts magistrats de la chambre administrative de cette juridiction.
La chambre administrative a commis quatre manquements majeurs qui affectent profondément la justice en tant que pouvoir et la sécurité juridique des citoyens sénégalais qui ont perdu depuis le mois de mars 2022 leurs droits à la sûreté de leurs personnes et aux libertés publiques.
1. La chambre administrative a renié sa fonction première qui est celle d'un gendarme chargé de sanctionner les abus, les excès de pouvoir et les violations de la loi par l’administration, aux détriment d’un citoyen ou de la communauté.
2. La chambre administrative a violé sans aucune pudeur ses propres règles de composition et de fonctionnement, garantissant une bonne administration de la justice et la sécurité juridique des justiciables par la collégialité.
3. La chambre administrative a failli à son devoir d’assurer l’uniformité de la jurisprudence, qui est d’indiquer aux juridictions inférieures le sens et la portée de chaque disposition légale querellée devant elle.
Or, elle a non seulement semé la confusion dans les esprits en décidant d’une cassation avec renvoi, alors qu’elle avait affirmé péremptoirement dans l’affaire Yaya Niang qu’en matière électorale il n’y a lieu à renvoi après cassation et que le contentieux devait être vidé, mais en plus les juges ont ajouté à la loi électorale et à la loi organique sur la Cour Suprême une procédure non prévue par le législateur et qui est inconciliable avec les délais très courts, voire étriqués, dans tout le processus électoral.
4. Le ministère de l'Intérieur, qui est le ministre des élections et dont dépendent les services de la direction de l’automatisation du fichier électoral et de la direction générale des élections, en s'abstenant de régler la question démocratique de la remise des fiches de parrainage et celle du rétablissement du citoyen Ousmane Sonko, engage sa responsabilité historique dans le dévoilement des acquis démocratiques et de l’État de droit.
La responsabilité du supérieur hiérarchique de la direction générale des élections et de la direction de l’automatisation du fichier électoral est avérée, de même que celle du ministère de la Justice, qui s’abstient de faire injonction au Procureur de la République pour qu’il enrôle le dossier après le non acquiescement au jugement rendu par contumace, qui est la pierre angulaire de tous les avatars.
Les responsabilités devraient être clairement indexées, d’autant qu’il suffit d’une petite loyauté envers les idéaux démocratiques et le peuple sénégalais, d'un tout petit courage politique et de deux minuscules traits de plume pour que la normalité soit rétablie, la paix revienne, l'ordre public se restaure et que quatre mains évitent de se tâcher de sang, du sang des leurs.
Ousmane Sonko est toujours juridiquement électeur et éligible, donc fondé en droit d’être candidat à l’élection présidentielle de février 2024.
Mon client Bassirou Diomaye Faye est aussi électeur et éligible, et il n’existe aucun obstacle juridique à sa candidature pour l’élection présidentielle de février 2024.
Les candidatures de mes deux clients sont conciliables et ne se gênent pas mutuellement, de sorte que l’important pour la communauté nationale et internationale est de savoir qu’à ce jour, les intrigues et les complots d’État pour empêcher Monsieur Sonko d’être candidat à l’élection présidentielle de février 2024, malgré les moyens déployés par l’État et la répression aveugle de la jeunesse, n’ont à ce jour réussi à établir judiciairement ce qui peut empêcher les deux candidatures.
Si les batailles judiciaires ont continué, c’est que l’État n’a pas toujours réussi à empêcher légalement et judiciairement Ousmane Sonko d’être candidat, et cela doit être très bien compris par tout le monde.
Les Sénégalais et les Sénégalaises ainsi que les étrangers qui vivent parmi eux ne souhaitent et ne veulent que la paix.
C’est l’heure de choisir le Sénégal à la place de la fonction et de son confort personnel désormais très précaire, car le capitaine du navire a abdiqué. Il commence à sentir la solitude et à vivre l’amertume des fins de règnes.
Cire Cledor Ly est avocat dans les collectifs de défense d'Ousmane Sonko et de Bassirou Diomaye Faye.
ALI BONGO DECHU, BILAN TROIS MOIS APRES
Trois mois jour pour jour depuis le coup d’État au Gabon, l’ex-première dame Sylvia Bongo est en détention tout comme son fils Noureddin. Mais l’ancien chef de l’État, Ali Bongo, est toujours dans sa résidence.
Trois mois jour pour jour depuis le coup d’État au Gabon, l’ex-première dame Sylvia Bongo est en détention tout comme son fils Noureddin. Mais l’ancien chef de l’État, Ali Bongo, est toujours dans sa résidence. Le nouveau pouvoir a déclaré qu’il avait été mis à la retraite, qu’il était libre de ses mouvements et notamment pouvait partir à l’étranger se faire soigner à tout moment. Mais son entourage dément et dénonce une détention qui ne dit pas son nom.
Pour certains de ses proches, Ali Bongo est en prison. L’ancien président vit toujours dans sa luxueuse résidence de La Sablière, avec ses fils Bilal et Jalil, mais sa liberté serait restreinte. Selon plusieurs sources, « il y a des chars autour de sa résidence. Ses sorties dans le jardin sont limitées. Un garde républicain est constamment là pour écouter ses propos. Il n’est pas du tout libre et ne peut pas voir sa femme et son fils emprisonnés », confie un proche.
Ali Bongo est diminué depuis un accident vasculaire cérébral (AVC) en 2018, mais sa santé reste toutefois bonne. Un kinésithérapeute vient d’ailleurs régulièrement pour sa rééducation.
Côté matériel, là encore une bonne source explique qu’il n’a pas accès au téléphone, ses comptes bancaires seraient gelés, il ne toucherait pas sa retraite et son statut d’ancien chef d’État ne serait pas appliqué. Il aurait accumulé trois mois d’arriérés de factures d’électricité. « Il ne peut pas payer, car ses chèques sont refusés. On a peur d’une coupure », confie son entourage.
Seul un cercle très restreint de collaborateurs serait présent autour de lui. « Les militaires fouillent à l’entrée et la sortie. Le cuisinier principal est parti, car il ne supportait plus de travailler dans ces conditions. Sa famille et notamment sa mère doivent lui amener à manger », indique une bonne source.
Peu de visites
Plusieurs hauts dignitaires ont pu lui rendre des visites officielles. Le président centrafricain Faustin Archange Touadéra, le représentant de l’Unoca (Bureau régional des Nations unies pour l'Afrique centrale), Abdou Abarry, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, ou encore le 25 novembre dernier, le Premier ministre de Sao Tomé, Patrice Emery Trovoada. Tous ont d’ailleurs confirmé la bonne santé de l’ancien président gabonais. « Ce ballet diplomatique, c’est de l’esbroufe, pour donner une bonne image », confie toutefois un collaborateur.
Ces rendez-vous sont souvent rapportés dans les médias, donnant ainsi de rares images d’Ali Bongo depuis sa chute. On se souvient aussi d’une vidéo du chef de l’État diffusée quelques heures après le putsch dans laquelle il appelait, en anglais, les amis du Gabon à « faire du bruit ». Selon une bonne source, les mutins auraient décidé de laisser dormir le président durant le coup d’État. Les images auraient été enregistrées par son majordome lui-même anglophone, quelques heures après le putsch, alors qu’Ali Bongo venait d’être déposé. Des propos en anglais pour espérer une plus large diffusion à l’international.
Aujourd'hui, dans le privé, très peu de gens ont accès à lui et toute rencontre doit recevoir l’aval de l’armée. Aucun responsable de son parti, le PDG, n’est par ailleurs venu à La Sablière. « Au début, sa fille Malika et sa sœur Pascaline ont pu le voir, mais c’est terminé. Sa petite-fille Léa vivait dans une maison où séjournait Noureddin et sa famille. Elle est située au sein de la résidence. Mais Léa a été priée de déménager », indique l’entourage. Ce bâtiment fait notamment partie de l’héritage de l’ancien président et patriarche Omar Bongo. Certains craignent que le pouvoir cherche maintenant « à spolier les biens de la famille ».
Exil refusé
Ali Bongo serait « touché » par la situation, même s’il reste fort mentalement. « Il ne comprend pas cette violence contre lui. L’armée lui a proposé de s’exiler il y a environ un mois. Un avion était prêt, mais il a refusé de quitter le Gabon. Preuve de sa solidité. Il ne veut pas partir sans sa femme et son fils. Il affirme qu’ils n’ont rien fait et qu’il est prêt à prendre ses responsabilités », indique un proche des Bongo, ajoutant que le nouveau pouvoir cherche à tout mettre sur le dos de Sylvia et Noureddin Bongo. « Les militaires disent qu’ils dirigeaient, usurpaient sa signature, mais aucune décision n’était prise sans l’aval d’Ali qui était en pleine possession de ses moyens malgré son handicap physique », précise cette source.
En tout cas, aujourd’hui, une source judiciaire explique qu’aucune procédure ne vise pour l’instant l'ex-chef de l'État. Selon le président de l’Assemblée nationale, « seule une juridiction spécialisée d’exception peut juger un ancien président. Il ne peut pas passer devant un tribunal ordinaire. Si les autorités judiciaires estiment qu’il faut ouvrir une enquête, je ne peux pas empêcher la justice de faire son travail », indique Jean-François Ndongou.
Même si Ali Bongo n’est pas inquiété par la justice, sa famille n’est pas sereine. Certains proches craignent même que l’ex-président gabonais soit victime d'un nouvel AVC.