Son sourire s'affiche toujours en grand, peint sur plusieurs immeubles du centre de Johannesburg. L'Afrique du Sud marque mardi les dix ans de la mort de Nelson Mandela, entre nostalgie de son intégrité et déception de ce qui a suivi.
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, ne prévoit pas de s'exprimer. Mais en fin de journée, la Pakistanaise Malala Yousafzai, prix Nobel 2014 pour son combat pour l'éducation, a été choisie pour prononcer le discours anniversaire dans un grand théâtre de Johannesburg.
L'anniversaire a un goût doux-amer pour l'Afrique du Sud. Avec d'un côté le souvenir de Madiba, celui qui leur a apporté la démocratie, l'ex-bagnard de Robben Island devenu le premier président noir du pays après avoir défait le régime raciste de l'apartheid, une star mondiale qui s'est éteinte à 95 ans le 5 décembre 2013. Et de l'autre, en miroir, la situation actuelle du pays, toujours dirigé par son parti de l'ANC mais plombé par la corruption et les pannes d'électricité, et devenu le plus inégalitaire au monde selon la Banque mondiale.
"On aime ce qu'il (Mandela) a fait, on apprécie la liberté qu'il nous a offerte. J'aimerais juste que son héritage puisse se prolonger", confie à l'AFP Prosper Nkosi, qui vit près de l'ancienne maison de Mandela à Soweto, l'immense township collé à Johannesburg, témoin et acteur de la lutte contre l'apartheid. Mais "en dix ans, pas grand chose n'a changé ou ne s'est amélioré", ajoute-t-il.
Nelson Mandela est mort entouré des siens après un long crépuscule et des mois d'agonie, et d'angoisse pour les Sud-Africains et ses admirateurs du monde entier, au cours desquels son entourage se contentait de répéter que le vieux sage était dans un état "critique mais stable".
Nostalgie et symbole
La Fondation Mandela a organisé ce mois-ci dans la capitale économique sud-africaine une modeste exposition interactive intitulée "Mandela est mort", pour que les visiteurs puissent y laisser des messages, leurs critiques et espoirs, dix ans après.
Le visage de Madiba, son nom de clan, reste très présent: sur les billets de banque, sur de nombreuses peintures murales dans les villes et townships et plus officiellement par la présence de dizaines de statues. Dont celle, de plain-pied et de neuf mètres de haut, qui le représente les bras ouverts et trône devant le bâtiment où siège le gouvernement à Pretoria.
Pour Njabulo Mngadi, un habitant de Johannesburg, l'"Afrique du Sud doit redécouvrir l'esprit de Mandela" pour mieux changer. "On devrait continuer son œuvre", car "il y a toujours des choses qui ne vont pas en Afrique du Sud".
Verne Harris, président par intérim de la fondation Mandela et qui a longtemps été l'archiviste de Madiba, reconnaît qu'une "nostalgie profonde" reste palpable chez nombre de Sud-Africains. Mais il redoute qu'en "s'accrochant à ce symbole", le pays ne fasse du surplace: "Il est peut-être temps de le laisser partir, et de nous trouver de nouveaux modèles", estime-t-il.
LES RISQUES QUI PÈSENT SUR L’OBJECTIF DE L’ACCORD DE PARIS
À Dubaï, l’objectif de l’accord de Paris sur le climat est plus que jamais dans le rouge. Ce qui ressort des conclusions du réseau international de recherche sur le carbone.
À Dubaï, l’objectif de l’accord de Paris sur le climat est plus que jamais dans le rouge. Ce qui ressort des conclusions du réseau international de recherche sur le carbone. D’après ses conclusions, le seuil critique 1.5 degrés Celsius pourrait être atteint et ce, dès 2030. Un seuil qui avait été fixé en 2015 pour éviter d’accélérer la destruction de la planète. Une étude révèle, ce mardi matin et en présence sans doute de certains lobbyistes du pétrole. Près de 2500 ont déposé leur valise dans la ville émiratie.
La presse mondiale a braqué sur eux ses projecteurs. En cause : les scientifiques du réseau international de recherche sur le carbone ont publié ce mardi 5 décembre à Dubaï leur rapport sur la question. Et le tableau est peu reluisant. D’après leurs conclusions, le seuil critique de 1.5 (degrés Celsius) pourrait être atteint dès 2030. Le seuil critique, c’est quoi exactement ? c’est un seuil fixé par les scientifiques et approuvé par 194 pays en 2015 dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat pour limiter les conséquences du changement climatique. Huit ans plus tard, cet objectif risque d’être, principalement noyé par les énergies fossiles, ont alerté les scientifiques. Elles pèsent 90 % sur la balance du bilan carbone, note le réseau de plus de 120 experts, composé d’une centaine d’instituts de 17 pays.
Il souligne que la courbe des dioxydes de carbone devrait augmenter de 1, 1 % par rapport à l’année 2022. Parmi les principaux émetteurs et première ligne : la Chine. Sa part dans la balance des CO2 est estimée à 31 %. Elle est suivie par l’inde et d’ailleurs ses émissions ont été également revues à la hausse avec 8 %.
Dans cette course contre le réchauffement climatique, le charbon est au cœur. Il règne en maître avec 41 %, le pétrole se signale également avec 14 %. Des chiffres qui battent des records à l’image de la COP 28 au rythme des énergies fossiles. Un dossier qui cristallise les négociations en présence des lobbyistes.
Selon une ONG « Kick Big Polluters Out » (« Expulser les gros pollueurs », près de 2500 lobbyistes ont déposé leur valise de pétrole à Dubaï.
Par Hamidou ANNE
LA GAUCHE LA PLUS BÊTE DU MONDE
Cette gauche accepte l’autoritarisme de certains régimes, les violations manifestes des libertés et des droits et les alliances avec des courants intégristes, si les mots-clés « anti-impérialiste » ou « anti-capitaliste » sont prononcés
C’est avec une grande gêne que j’ai vu au journal télévisé de l’Ortm, la chaîne nationale malienne, Dialo Diop, figure politique sénégalaise, chanter les louanges du Colonel Assimi Goïta, auteur de deux putschs, en 2020 et en 2021. Dialo Diop est un intellectuel et un homme courtois. Il a été une figure du Rnd de Cheikh Anta Diop avant de partir avec une frange du parti, à la suite d’une âpre querelle de ligne et de leadership avec le camp de son vieux compagnon Madior Diouf.
L’histoire peut être facétieuse car elle fait remonter à la surface certains souvenirs. En 2008, Dialo Diop reprochait à Madior Diouf une «allégeance ouverte au chef d’un autre parti», en l’occurrence Moustapha Niasse. Depuis 2017, Dialo Diop et ses amis se sont mis à la disposition d’un autre chef de parti, validant tous ses choix trempés dans l’encre de l’intégrisme et du populisme. Dans son soutien sans réserve, Dialo Diop n’a jamais dénoncé la violence, les postures extrêmes et les déclarations scandaleuses de son allié. Au contraire, il est allé plus loin que Madior Diouf, il a dissous sa faction du Rnd dans le Pastef, parti désormais lui-même dissous.
Aussi, Dialo Diop comme Madièye Mbodj et leurs amis, ont une responsabilité dans l’état actuel de la gauche et dans la polarisation qui conduit les Sénégalais à se faire face dans un affrontement mortifère. L’ont-ils fait au nom de la lutte pour des places, d’une ambition malsaine de revanche ou d’un cynisme militant qui met en avant le principe d’une fin qui justifie les moyens, même les plus immoraux ? Eux seuls peuvent répondre, mais ce qui est en revanche visible, c’est qu’ils sont dans une logique jusqu’au-boutiste au mépris des valeurs qu’ils disaient jadis défendre.
La démocratie comme principe de gouvernance pour la gauche est un absolu, car elle garantit l’exercice des libertés des citoyens et les préserve contre les tentations autoritaires de ceux qui exercent le pouvoir. Et c’est là où ma discorde avec Dialo Diop est la plus profonde, sur une conception de la démocratie qui manifestement nous oppose. Il représente une tradition de gauche totalitaire dont on peut voir quasiment partout les courants actifs qui séduisent dans certaines sphères de la société, notamment chez la jeunesse et dans certains corps professionnels. Cette gauche, au nom d’un idéal et d’une histoire, est hémiplégique et accepte l’autoritarisme de certains régimes, les violations manifestes des libertés et des droits et les alliances avec des courants intégristes, si les mots-clés «anti-impérialiste» ou «anti-capitaliste» sont prononcés.
Des figures de la gauche sénégalaise ont été à Bamako en février 2022 pour soutenir les putschistes. Guy Marius Sagna, Mamadou Diop Decroix et Pierre Sané ont été reçus par Choguel Maïga, Premier ministre de la junte, à qui ils ont manifesté leur soutien !
A l’issue de son audience avec Assimi Goïta, Dialo Diop, au micro de l’Ortm, fait une déclaration dans laquelle on peut entendre les vieilles marottes antifrançaises. Il souligne que la reprise de Kidal est une «raclée» contre la France. Un propos problématique pour un intellectuel de son rang car il est de nature conspirationniste. L’Armée malienne a repris la ville des mains de groupes armés maliens. Ensuite cette armée a combattu aux côtés d’un groupe privé de mercenaires russes payés sur les deniers publics des pays qui les emploient. En outre, cette milice a commis de graves exactions contre des civils en Afrique centrale. Des troupes européennes qui opèrent militairement sur le sol africain, semble être un angle mort du discours du très souverainiste Dialo Diop. Imaginons un instant si Wagner était une milice française…
La gauche se doit d’être un rempart contre les absolutismes, les obscurantismes et les intégrismes. Hélas, une partie de la gauche sénégalaise soutient les juntes au Mali, au Burkina et au Niger où, pour rappel, un Président et sa famille sont pris en otage depuis des mois. Voir en même temps cette gauche envahir la rue et la presse pour défendre la démocratie et la transparence des élections au Sénégal, c’est soit risible soit gênant. Voire les deux.
LES LIBÉRAUX RÊVENT DE WADE
Réunis à Dakar, les Libéraux africains ont exprimé leur souhait de voir le pouvoir rester entre leurs mains au Sénégal. Leur président a lancé un appel à l'unité, s'inscrivant dans la vision d'Abdoulaye Wade de voir les siens régner 50 ans
La conservation du pouvoir au Sénégal par les Libéraux. Tel est le souhait du Réseau libéral africain émis hier par son président lors de l’ouverture du conclave de l’internationale libérale à Dakar. Une manière pour Gilbert Noël Ouédraogo de rappeler le rêve du mentor de ses camarades sénégalais, Abdoulaye Wade. Le Président Macky Sall se dit favorable, mais «dans le partage du pouvoir pour stabiliser les institutions en préservant l’espace politique».
L’ancien président de la République, Abdoulaye Wade, avait émis le vœu de voir les Libéraux régner au Sénégal pendant 50 ans. Ce souhait a trouvé preneur auprès de Gilbert Noël Ouédraogo, le président du Libéralisme africain. «Je demande aux partis libéraux sénégalais de faire la paix. A l’orée d’une campagne électorale, je voudrais saisir cette opportunité pour lancer un appel. Vous avez cette chance de garder le pouvoir depuis quelques décennies. Vous avez cette opportunité de conserver le pouvoir, mais cela ne dépend que de vous de conserver ce pouvoir. Donnez-vous la main de telle sorte que les Libéraux restent et conservent le pouvoir au Sénégal. C’est un appel du Réseau libéral africain», a déclaré M. Ouédraogo. «Nous voulons qu’un Libéral soit toujours au pouvoir au Sénégal», a-t-il demandé au chef de l’Etat, Macky Sall, à l’occasion du sommet Renewpac (Renew Europe, Pacifique, Afrique et les Caraïbes), organisé en collaboration avec les institutions libérales internationales de renom dont l’Internationale libérale et les organisations régionales africaines et européennes et qui se tient à Dakar.
De son côté, le président de la République ne dit pas non et donne une réponse nuancée. «Je suis pour la préservation du régime démocratique, mais aussi dans le partage du pouvoir pour stabiliser les institutions en préservant l’espace politique», a déclaré le Président Macky Sall.
Macky invite à combattre le populisme, le radicalisme et l’extrémisme violent
Par ailleurs, la situation politique tendue, la plupart du temps, du fait des violences qui ont secoué son pays, n’a pas manqué d’inspirer le chef de l’Etat sénégalais devant ses nombreux camarades membres de l’Internationale libérale, qui sont en conclave à Dakar depuis hier. Pour la stabilité des régimes en Afrique, le Président Macky Sall demande de combattre le populisme. «Comme nous avons des idéaux communs, nous avons aussi des ennemis communs. Ces ennemis, c’est le populisme, le radicalisme et l’extrémisme violent. Ce sont les pires menaces à la démocratie et à la stabilité des régimes. Ce sont ces menaces que nous devons combattre sans concession et sans répit, ensemble et solidairement.»
Toutefois, le Président Macky Sall n’a pas tari d’éloges à l’endroit de son prédécesseur et ancien mentor, l’ancien Président Abdoulaye Wade. «C’est l’occasion pour moi de rendre hommage au père du Libéralisme africain, le Président Abdoulaye Wade. Il nous a, en effet, inculqué les valeurs du Libéralisme. Je me souviens, à cette époque, l’idéologie était plutôt une idéologie marxiste et léniniste, le socialisme ancien. Sur le continent africain, il a osé porter la voie du Libéralisme. Tous ceux que vous voyez dans cette rangée ainsi que moi-même, nous sommes ses héritiers», a-t-il dit à l’endroit de son ancien mentor.
Les Libéraux ont décidé de faire de Macky Sall le président distingué des Libéraux africains. «Nous avons décidé de faire de vous le patron distingué de l’Equipe libérale africaine», a annoncé Gilbert Noël Ouédraogo.
GUINÉE-BISSAU, LA CEDEAO CONDAMNE LES TENTATIVES VISANT A PERTURBER L’ORDRE CONSTITUTIONNEL
La CEDEAO ‘’condamne fermement […] toutes les tentatives visant à perturber l’ordre constitutionnel’’ en Guinée-Bissau et appelle les autorités de ce pays à faire arrêter et à poursuivre leurs auteurs en justice.
Dakar, 4 déc (APS) – La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ‘’condamne fermement […] toutes les tentatives visant à perturber l’ordre constitutionnel’’ en Guinée-Bissau et appelle les autorités de ce pays à faire arrêter et à poursuivre leurs auteurs en justice.
‘’La CEDEAO condamne fermement la violence et toutes les tentatives visant à perturber l’ordre constitutionnel et l’État de droit en Guinée-Bissau’’, déclare l’institution d’intégration régionale dans un communiqué parvenu lundi à l’APS.
Elle dit avoir ‘’appris avec une profonde préoccupation les violences qui ont éclaté à Bissau, aux premières heures du vendredi 1er décembre 2023’’.
‘’La CEDEAO appelle par ailleurs à l’arrestation et à la poursuite des auteurs de ces incidents, conformément à la loi’’, ajoute le communiqué.
L’organisation ‘’exprime sa pleine solidarité avec le peuple et les autorités constitutionnelles de la Guinée-Bissau’’, l’un de ses États membres.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, des affrontements ont opposé des membres de la Garde nationale (Gendarmerie) aux forces spéciales bissau-guinéennes, selon plusieurs médias.
Les premiers sont allés exfiltrer deux ministres accusés de ‘’corruption’’ et placés en détention par la Police nationale, avant de se retrancher dans une caserne, dans le sud de Bissau.
Les heurts ont fait au moins deux morts, selon des sources médiatiques.
‘’Complicité’’
Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, a dissous l’Assemblée nationale du pays où l’opposition est majoritaire, a annoncé, lundi, le bureau chargé des relations publiques de la présidence bissau-guinéenne.
Cette décision ‘’effective dès aujourd’hui’’ survient trois jours après des affrontements armés à Bissau, la capitale, que M. Embaló considère comme une ‘’tentative de coup d’État’’.
Il a dénoncé une ‘’complicité’’ entre des éléments la Garde nationale (Gendarmerie) et ‘’certains intérêts politiques au sein même de l’appareil d’État’’.
Umaro Sissoco Embaló a également accusé l’Assemblée nationale, où son parti est minoritaire, d’avoir ‘’préféré défendre des membres de l’exécutif soupçonnés d’actes de corruption portant gravement atteinte aux intérêts supérieurs de l’État’’.
‘’La date des prochaines élections législatives sera fixée le moment opportun, conformément aux dispositions […] de la Constitution’’, annonce un décret de M. Embaló communiqué à la presse.
Les coups d’État à répétition font de la Guinée-Bissau l’un des pays les plus instables du monde.
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L'ŒUVRE DE CHEIKH ANTA DIOP DEMEURE EXCLUE DE L’ÉCOLE
Depuis sept ans, le collectif JàngCAD se bat pour que la pensée du savant sénégalais soit enseignée dans les programmes scolaires. Ils espèrent que le prochain régime saura enfin concrétiser cet hommage à un illustre intellectuel africain
Vendredi 29 décembre 2023, Cheikh Anta Diop, toujours ignoré au Sénégal, aurait eu 100 ans.
37 ans après sa disparition le 7 février 1986, son immense œuvre scientifique saluée à travers le monde, reste méconnue de beaucoup de Sénégalais parce que non enseignée dans les curricula scolaires. Pourtant, de nombreuses voix se sont toujours élevées pour se demander : «Pourquoi la pensée de Cheikh Anta Diop n'est-elle pas enseignée dans les programmes scolaires sénégalais ?»
C'est en février 2014, à la suite de riches échanges sur Facebook autour de la question, que le groupe « Pour l’enseignement de la pensée de CAD » ou JàngCAD a été créé en marge de la commémoration du 28ème anniversaire de la disparition de Cheikh Anta Diop. Le succès viral de cette initiative a aussitôt poussé les initiateurs à lancer une pétition pour demander l’enseignement de la pensée de CAD dans les établissements scolaires sénégalais.
Une coordination composée de profils académiques et professionnels diversifiés est mise en place pour réfléchir sur le suivi de la pétition et l'établissement d'un programme d'activités permettant la vulgarisation de la pensée du savant africain.
Lamine Niang (Canada), Khadim Ndiaye (Canada), Daouda Gueye de Pikine (représentant de la pétition au Sénégal), Aminata Diaw Sall (Sénégal), Omar Géy(Canada), Djiby Diagne (New-York) Youssouf Sow (Chine), Moussa Yadine N'diaye (Sénégal) Sow Sunny (Maroc), Mamadou Moustapha S. Sakho (Sénégal), Naby Souleymane Youla Ndiaye (Sénégal) composaient l'équipe de pilotage.
Depuis la naissance du Groupe JàngCAD, trois actions d’envergure ont été posées avec des résultats probants.
La première phase, débutée à partir de février 2014, a consisté à vulgariser la pétition sur les réseaux sociaux et dans les médias classiques afin de recueillir les signatures de Sénégalais et d'Africains qui partageaient cette noble cause.
Ensuite, la deuxième phase est lancée en février 2015. Elle a consisté à prolonger la pétition sur le terrain à travers une "Tournée nationale Cheikh Anta Diop" qui a mobilisé 15 volontaires. Ces derniers se sont rendus tour à tour dans les lycées, collèges et universités de Dakar, Mbour, Thiès, Louga et Saint-Louis pour une campagne de sensibilisation sur l'œuvre de Cheikh Anta Diop et la collecte de signatures dans le cadre de la pétition. Ainsi, plus de 25 000 signatures ont été recueillies au Sénégal et dans la diaspora. Il faut souligner, à cette étape, l’implication et la collaboration de diverses personnalités scientifiques et universitaires pour permettre l’avancée et l’aboutissement de la pétition.
Enfin, depuis la fin de la tournée de février 2015, la dernière phase consistant à entrer en contact avec les autorités administratives et étatiques pour leur présenter la pétition a été mise en oeuvre. Des députés de l’Assemblée nationale et des membres du Conseil économique, social et environnemental (CESE) ont été rencontrés en mars 2015 dans le but de plaider la cause de cette initiative et d’aider à sa réalisation.
Toutes les signatures collectées ont été acheminées au bureau du Premier ministre de l’époque, Mahammed Boun Abdallah Dionne, et enfin, le président de la République Macky Sall, dans une audience de plus de plus de deux heures, a reçu le représentant du Groupe JàngCAD,au Sénégal, M. Daouda Guèye en janvier 2016 à la veille de la commémoration du trentenaire du décès de celui qu’on surnomme fièrement le dernier pharaon. Lors de cette rencontre, le président a affirmé lui-même qu’il ne comprenait pas pourquoi les travaux du chercheur ne sont toujours pas enseignés dans les écoles, avant d’ajouter que : « cela se fera ». Et, au Conseil des ministres du 10 février 2016, la décision est annoncée par le chef de l'État Macky Sall de l'introduction des œuvres de Cheikh Anta Diop dans les curricula.
Quelques semaines plus tard, le Premier ministre Mahammed Dionne après avoir consulté les signatures, a mis en place une commission composée d’intellectuels et d’universitaires familiers avec la pensée de l’auteur de « Civilisation ou barbarie » afin de travailler sur les modalités pratiques de l’enseignement des œuvres de Cheikh Anta Diop dans les écoles. Un représentant du Groupe JàngCAD siège d’ailleurs dans cette commission.
En septembre 2016, le ministre de l'éducation Serigne Mbaye Thiam et ses services ont organisé à Saly un séminaire de trois jours, regroupant des enseignants de tous les niveaux et de différentes disciplines, sur le thème : "Méthodologie de l'introduction de la pensée de Cheikh Anta Diop dans les curricula, de la maternelle à la terminale"
De notre son côté, le Groupe JàngCAD, suivant de très près l’évolution administrative de ce dossier, a continué à travailler pour maintenir la demande d'introduction de la pensée de Cheikh Anta Diop dans les programmes scolaires au cœur de l'actualité. Pendant deux ans, des rencontres périodiques ont été tenues pour discuter de l’évolution du plaidoyer et mettre en place d’autres activités pour le renforcer. C'est dans ce sens que, pour la commémoration de la 30e anniversaire de la disparition de l’auteur de Nations nègres et culture : de l'Antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l'Afrique noire d'aujourd'hui, une exposition sur le thème « Pourquoi la pensée de Cheikh Anta Diop n'est pas enseignée dans nos établissements scolaires ?» a été organisée à l'université Cheikh Anta Diop, sur les Allées Balla Gaye. Cette exposition a été suivie d’une conférence de presse pour expliquer les projets du collectif.
Il faut aussi ajouter la parution deux livres didactiques de Khadim Ndiaye (Canada) sur la pensée de Cheikh Anta Diop. Il s'agit de Conversation avec Cheikh Anta Diop (2016) et un recueil de textes intitulé Cheikh Anta Diop par lui-même : itinéraire, pensées, confidences, opinions et combats (2023), pour souligner le centenaire de la naissance de Cheikh Anta Diop.
Malgré les efforts constants du collectif "Pour l'enseignement de la pensée de Cheikh Anta Diop", la décision présidentielle prise en février 2016 suivie de la mise en place d’une commission par le Premier ministre et l’organisation d’un séminaire par le ministre de l’éducation nationale, il est fort regrettable de constater, sept ans plus tard, que la cause n’a pas véritablement connu de réelles avancées concrètes.
En ce centenaire de la naissance de Cheikh Anta Diop, et avec l'alternance qui s'annonce au plan politique en 2024, le Groupe JàngCAD espère vivement qu'un régime souverainiste, nationaliste qui comprend mieux l'importance des contenus de la pensée de Cheikh Anta Diop, introduira avec diligence cette pensée dans les programmes scolaires sénégalais.
LE FONDS DÉDIE AUX DOMMAGES CAUSES PAR LE CLIMAT SERA OPÉRATIONNEL EN 2024
Le fonds dédié aux pertes et dommages causés par le changement climatique, mis en place à Dubaï à l’occasion de la 28e conférence des Nations unies sur le climat (COP28), sera ‘’opérationnel’’ dès 2024.
Dubaï, 4 déc (APS) – Le fonds dédié aux pertes et dommages causés par le changement climatique, mis en place à Dubaï à l’occasion de la 28e conférence des Nations unies sur le climat (COP28), sera ‘’opérationnel’’ dès 2024, a assuré, lundi, la présidente du groupe des pays les moins avancés (PMA) aux négociations sur le climat, Madeleine Diouf Sarr.
‘’Ce fonds mis en place sous l’égide de la Banque mondiale sera opérationnel’’ dès l’année prochaine, a déclaré Mme Sarr à la fin d’une réunion des représentants des PMA et du Fonds spécial pour les changements climatiques.
Il va fonctionner sur la base de plusieurs ‘’conditions’’, selon cette spécialiste de l’environnement, cheffe de la division changement climatique du ministère sénégalais de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique.
Pour les PMA, ‘’ce montant est encore en deçà de nos attentes’’
‘’L’une des conditions, c’est qu’on va vers la création d’un conseil d’administration composé de représentants de plusieurs pays, qui seront désignés [durant] la COP28’’, a-t-elle expliqué.
‘’Il a été également décidé, dans le cadre de la gestion de ce fonds, de rendre compte annuellement de ses activités, lors de chaque conférence des Nations unies sur le climat’’, a ajouté Mme Sarr.
Selon elle, au cours des cinq premiers jours de la COP28, qui a démarré le 30 novembre, à Dubaï, des dons d’un montant d’environ 500 milliards de dollars US ont été réunis pour le fonds dédié aux pertes et dommages causés par le changement climatique.
‘’Pour nous, ce montant est encore en deçà de nos attentes, d’autant plus que l’objectif du ce fonds est d’atteindre, rien que pour les pays en développement, 100 milliards de dollars par an’’, a signalé Madeleine Diouf Sarr.
Les contributeurs se mobilisent depuis la COP27, qui s’est déroulée à Charm El-Cheikh en 2022, a-t-elle rappelé, assurant que ‘’le groupe de négociations des PMA va continuer son plaidoyer’’ en vue de la promotion du fonds.
Selon le ministre sénégalais de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique, Alioune Ndoye, la création du fonds dédié aux pertes et dommages liés au changement climatique est réclamée par les PMA depuis plusieurs années.
D’ici au 12 décembre, ‘’nous enregistrerons des résultats beaucoup plus ambitieux’’
‘’Les promesses de dons financiers […] des pays pour ce fonds se poursuivent depuis le début de cette COP’’, a ajouté M. Ndoye, déclarant qu’‘’entre 500 et 700 milliards de dollars US ont été annoncés’’ par les donateurs.
‘’C’est bien en deçà des attentes des pays en voie de développement, qui subissent de plein fouet les désastres liés au changement climatique’’, a-t-il signalé.
Les contributions seront beaucoup plus importantes avant la fin de la COP28, espère le ministre sénégalais.
‘’Nous espérons que d’ici à la fin de cette COP, le 12 décembre, nous enregistrerons des résultats beaucoup plus ambitieux’’, a dit Alioune Ndoye, également président de la conférence africaine des ministres de l’Environnement.
LE VERDICT DU PROCÈS CONTRE MOUHAMED OULD ABDEL AZIZ EST CONNU
Le procès de l’ancien chef de l’État mauritanien vient de connaître son verdict. Une peine de 5 ans de prison a été prononcée contre Mohamed Old Abdel Aziz et la confiscation de ses droits civiques.
Le procès de l’ancien chef de l’État mauritanien vient de connaître son verdict. Une peine de 5 ans de prison a été prononcée contre Mohamed Old Abdel Aziz et la confiscation de ses droits civiques.
Il répondait, depuis le 25 janvier, des chefs d’ « enrichissement illicite », « abus de fonctions », « trafic d’influence » ou « blanchiment ». La Cour n’a retenu contre lui que l’enrichissement illicite et le blanchiment.
PAR CHABI YAYI
COMMENT LES AFRICAINS DOIVENT TOURNER LA PAGE DE LA CONFÉRENCE DE TÉHÉRAN ?
L’Afrique doit jouer son rôle en continuant à prôner la réforme du conseil de sécurité des Nations Unies. Un boycott des Assemblées Générales annuelles par les pays africains pour protester contre notre marginalisation serait un premier pas...
Il y a 80 ans exactement, le 28 novembre 1943, pendant que les combats faisaient rage durant la Seconde Guerre Mondiale, la Conférence de Téhéran réunissait trois hommes – Staline, Roosevelt, et Churchill – qui allaient façonner non seulement l’issue de la guerre, mais aussi les contours de notre monde actuel. Cet événement historique est l’un des trois sommets avec Yalta et Postdam qui ont posé les bases du nouvel ordre mondial dans lequel nous vivons actuellement et qui continue de s’imposer à nous africains.
C’est lors de ce sommet qu’il a été décidé de la synchronisation des opérations aussi bien sur le front Ouest (opération Overlord sur la façade Atlantique) que sur le front Est (front russe) pour pouvoir réduire à néant la Wehrmacht. Ce qui fut traduit par le Débarquement de Normandie en 1944 et l’avancée de l’armée russe en Europe. Ces discussions à Téhéran ont surtout jeté les bases d’une organisation pour réguler le système diplomatique mondial. Et pour tirer les conclusions de l’échec de la Société des Nations et rassurer Staline qui était sceptique, Roosevelt lui fait la promesse que les grands gagnants de la Guerre (Grande Bretagne, Etats Unis, Russie et son allié la Chine) auront un droit de veto sur toutes les décisions prises dans cette organisation. Ces esquisses aboutiront à la Création de l’Organisation des Nations Unies à San Francisco en 1945 dotée de plusieurs organes dont le Conseil de sécurité, le principal responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationale. Ce conseil sera composé de 5 membres permanents et de 6 non permanents, qui furent portés à 10 en 1963. Les membres permanents dotés du droit de véto étaient les grands gagnants de la Guerre avec
la France qui s’ajouta sur pressions du Général de Gaulle. Bien que l’ONU et son Conseil de Sécurité aient leurs défauts, leur existence même est un testament de l’espoir post-guerre pour un monde plus pacifique et uni.
Néanmoins, le monde a changé : le mur est tombé, la guerre froide avec lui. Le monde de 1945 n’est plus le même qu’aujourd’hui. De l’eau a coulé sous les ponts... Les rivalités économiques ne sont plus les mêmes. Les grands gagnants de la guerre ne sont plus les 5 premières puissances économiques mondiales. Cet ancien monde a laissé la place à un monde multipolaire marqué par la montée en puissance des puissances émergentes avec de nouveaux dirigeants déterminés à mettre en avant leur singularité. L’essor des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) a rebattu les grands enjeux géostratégiques. A Johannesburg, en Août 2023, les BRICS ont acté l’entrée de six nouveaux membres (Argentine, Egypte, Ethiopie, Arabie Saoudite, Iran et Emirats arabes unies) au 1er janvier 2024. Ces 11 pays pèseront 30% du PIB mondial dès 2024. Cette puissance économique ne se traduit toujours pas au niveau du conseil de sécurité où les membres permanents sont les mêmes et disposent du droit de veto à leur bon vouloir.
Ce même droit de veto a été utilisé maintes fois pour bloquer des résolutions des Nations Unies. Il fut brandi tour à tour par les Etats Unis pour protéger Israël des sanctions, par la Russie en Ukraine et toujours par la Russie accompagnée cette fois ci par la Chine pour protéger Bachar el Assad en Syrie. Tous ces usages du « veto » démontrent que ce droit est devenu un moyen pour contourner le droit international ou pour protéger des alliés. C’est ainsi que bon nombre de résolutions des Nations Unies furent bloquées par un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité bien que ces résolutions étaient soutenues par la majorité des membres.
Ce constat d’une Organisation de moins en moins démocratique a soulevé de nombreuses interrogations sur la viabilité d’un tel modèle. Même s’il faut reconnaitre que le système mondial actuel nous a préservé d’une 3e Guerre mondiale depuis bientôt 80 ans, elle n’a pas pu empêcher les crises répétées dans le proche et dans le moyen orient, la Guerre en Ukraine et les multiples théâtres de guerre en Afrique et dans le monde depuis 1945.
En Afrique nous ne sommes pas restés en marge. Le Consensus d'Ezulwini, adopté en 2005, par l'Union africaine, prône une meilleure prise en compte de l’Afrique dans le Conseil de Sécurité, demandant deux places de membres permanents et deux places de membres non permanents.
Ce plaidoyer pour un monde plus juste est légitime car « avec ses 54 pays membres et 1,3 milliard d’habitants, l’Afrique représente plus d’un quart des membres de l’ONU, 18 % de la population mondiale et 50 % des questions à l’ordre du jour du Conseil de sécurité » selon le Centre Régional d’information pour l’Europe Occidentale.
L’occident est à la croisée des chemins. Soit elle adopte cette réforme qui nous replacera comme acteurs et non spectateurs des grands enjeux géopolitiques soit l’intérêt des pays émergents, et plus particulièrement des pays africains sera donc de s’investir plus dans les BRICS.
Nous n’oublierons pas l’investissement personnel du Président Boni YAYI lors des Assemblées Générales des Nations Unies où alors Président de l’Union Africaine, il a souhaité « l'aboutissement de la réforme du Conseil de sécurité pour en faire un organe inclusif où aura été réparée l'injustice historique faite à l'Afrique ».
L’Afrique doit jouer son rôle en continuant à prôner la réforme du conseil de sécurité des Nations Unies. Un boycott des Assemblées Générales annuelles par les pays africains pour protester contre notre marginalisation serait un premier pas, qui au-delà du symbole mettra au cœur des débats ce sujet.
Ce nouvel ordre mondial auquel nous aspirons est un monde où nous serons mieux représentés aux Nations Unies et ceci nous permettra aussi de nous poser la question de la place de l’Afrique dans les institutions de Bretton Woods (FMI) via une meilleure allocation des Droits de tirage spéciaux ou encore nos combats au sein de l’OMC contre les subventions des pays développés dans le coton qui entrainent une distorsion du marché.
Téhéran fut le début de la mise en place du nouvel ordre mondial qui régenta notre monde depuis 80 ans. Johannesburg sera-t-il le début d’un mouvement de balancier qui consacrera le multilatéralisme intégral come norme en relations internationales ? L’avenir nous le dira. Et comme António Guterres, l’a indiqué lors des dernières Assemblées Générales : « C’est la réforme ou la rupture ». Nous n’avons plus le luxe de l’immobilisme.
Chabi YAYI Expert en Développement rural Secrétaire au Relations Extérieures du parti « Les Démocrates »
ISRAEL-PALESTINE : LE BRUIT DES ARMES TUE LA PAIX
L'escalade de la violence au Proche-Orient, à la suite de l'assaut du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien et la réponse vigoureuse de Tsahal sur Gaza, nous fait entrevoir un avenir sombre pour la paix dans la région.
L'escalade de la violence au Proche-Orient, à la suite de l'assaut du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien et la réponse vigoureuse de Tsahal sur Gaza, nous fait entrevoir un avenir sombre pour la paix dans la région.
L'histoire de cette région, depuis la déclaration d'indépendance d’Israël en 1948 par Ben Gourion, a été marquée par des conflits successifs. De la guerre israélo-arabe de 1948-1949, la guerre des Six Jours en 1967 et la guerre du Kippour en 1973, ces conflits qui ont opposé l’Etat d’Israël et ses voisins (Egypte, Jordanie et Syrie) ont laissé des cicatrices profondes et des questions irrésolues.
Les accords d'Oslo de 1993, envisagés comme un chemin vers la paix, ont été symbolisés par une poignée de main historique entre le Premier Ministre israëlien Yitzhak Rabin et le président du comité exécutif de l'OLP Yasser Arafat en présence du Président Clinton à la Maison Blanche. Ces accords s'alignaient sur la résolution 242 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, appelant à la fin des hostilités et au respect mutuel de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des États. Cependant, ils ont également été confrontés à un rejet virulent de la part des franges extrémistes des deux camps, qui voyaient dans ces compromis une menace pour leurs aspirations et revendications. Franges extrémistes qui puisaient leur substance dans l’extrémisme religieux et le nationalisme.
L'assassinat de Rabin et l’essor du Hamas au détriment de l’OLP ont mis en lumière l'ampleur des divisions, tandis que la diminution de l'aide internationale a exacerbé les difficultés économiques à Gaza, fragilisant les espoirs de paix. Gaza, deux millions d’habitants avec une densité de 5000 personnes par km² est devenu avec le temps une véritable prison à ciel ouvert.
Le 15 septembre 2020, à la suite de négociations entamées par l’administration Trump furent signés les Accord d’Abraham entre Israël d’une part et les Émirats arabes Unis et Bahreïn d’autre part. Accords qui furent étendus à d’autres pays comme le Maroc et le Soudan. Ces accords scellaient la reconnaissance de l’État d’Israël par les pays arabes et mettaient un place un cadre de coopération pour promouvoir les investissements entre ces pays
La réaction des opinions publiques, pro palestinienne, de ces mêmes pays arabes, en Jordanie et aux Émirats arabes unies , à la suite des évènements récents, laissent entrevoir un avenir sombre pour ces accords.
La diplomatie du carnet de chèque, illustrée par les accords d’Abraham, et l’usage répété de la force militaire n’ont mené qu’à une impasse sanglante. La sécurité d’Israël et l’avenir de la Palestine sont intrinsèquement liés : sans une autorité palestinienne stable et légitime, la paix restera hors de portée.
La solution de Benjamin Netanyahu d’assurer la sécurité dans la bande de Gaza ne fera que nourrir le narratif de l’armée d’occupation.
La communauté internationale est appelée à :
- soutenir sans faille un cessez-le-feu et à encourager une solution à deux États, où un Etat palestinien fort et légitime sera indispensable.
- Instaurer la gestion de Jérusalem par une autorité transitoire sous l’égide des Nations Unies, respectant l'accès aux lieux saints de tous les peuples, est également une condition sine qua non.
- Demander la libération de leaders de l’OLP comme Marwan Barghouti qui pourraient être de nouveaux interlocuteurs fiables
- Relancer un plan de paix durable sur la droite ligne des Accords d’Oslo de 1993 et du plan de paix de la ligue arabe de 2002.
Aucune guerre contre le terrorisme n’a jamais été gagnée par les armes mais par le dialogue interculturel, inter religieux et politique. Nous savons que la force ne crée pas la paix, comme l’ont démontré les pourparlers avec les FARC en Colombie qui ont débouché sur l’arrêt des pratiques d’enlèvement par la guérilla ou encore la persistance du terrorisme international malgré les interventions militaires américaines en Afghanistan et en Irak.
Les enseignements du passé doivent nous guider vers un avenir de paix et de coexistence pacifique. Aucun dôme de fer ne pourra remplacer un véritable dialogue politique, le soutien des gouvernements modérés et la détermination d'une jeunesse avide de changement sont les piliers d'une paix durable. Les extrémistes des deux camps doivent laisser la place aux modérés à travers des élections transparentes. Car la majorité des opinions publiques est foncièrement pour la paix.
La sécurité d'Israël et la souveraineté d'un État palestinien ne peuvent être dissociées ; seules une justice équitable et une résolution politique durable peuvent assurer une paix authentique.