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27 novembre 2024
International
LE NEW YORK TIMES DISSÈQUE L'ÈRE MBOW À L'UNESCO
Premier Africain noir à diriger l'organisation, Amadou Mahtar M'Bow a secoué l'ordre établi de 1974 à 1987. Le prestigieux quotidien américain dresse le portrait d'un homme qui a osé défier l'Occident au nom du Sud global
(SenePlus) - Le prestigieux quotidien américain New York Times (NYT) dresse un portrait nuancé d'Amadou Mahtar M'Bow, décédé mardi à Dakar à l'âge de 103 ans. Premier Africain noir à diriger une grande organisation internationale, M'Bow a marqué l'histoire de l'UNESCO par un mandat aussi novateur que tumultueux de 1974 à 1987.
Selon le New York Times, M'Bow s'est transformé en "fer de lance des chagrins du monde en développement et du bloc soviétique, principalement contre la domination culturelle occidentale". Cette orientation a provoqué de vives tensions avec les puissances occidentales, culminant avec le retrait des États-Unis en 1984 et du Royaume-Uni en 1985.
Le journal américain met en lumière la controverse autour du "nouvel ordre mondial de l'information" promu par M'Bow. Cette initiative, perçue par beaucoup en Occident comme une menace à la liberté de la presse, visait à rééquilibrer les flux d'information entre le Nord et le Sud. Le quotidien new-yorkais rapporte les propositions de M'Bow lors d'une conférence de l'UNESCO en 1982 : "Si les médias ont la liberté de dire ce qu'ils veulent, alors les autres ont le droit de juger ce qu'ils veulent dire", une déclaration qui avait prononcé des "applaudissements tonitruants".
Le NYT n'élude pas les accusations de mauvaise gestion et de népotisme qui ont entaché le mandat de M'Bow. Il cite notamment les critiques du représentant démocrate James H. Scheuer, qui dénonçait en 1984 une centralisation excessive du pouvoir au sein de l'organisation.
Cependant, le New York Times reconnaît également les réalisations importantes de d'Amadou Mahtar M'Bow, comme l'établissement de la Convention du patrimoine mondial en 1976 et le lancement du projet "L'Histoire générale de l'Afrique". Ces initiatives témoignent de sa volonté de rééquilibrer les perspectives culturelles et historiques au niveau mondial, selon le journal.
Il souligne le statut de héros national dont M'Bow jouissait au Sénégal, illustrant ainsi le contraste entre sa perception dans son pays d'origine et les critiques formulées par les puissances occidentales.
PAR l'éditorialiste de seneplus, Amadou Elimane Kane
DROIT DE RÉPONSE À JEAN-CHRISTOPHE RUFIN POUR UN SÉNÉGAL LIBRE
EXCLUSIF SENELUS - Ce sont toujours les hommes courageux et debout qui sont combattus. Nous refusons l’idéologie des forces impérialistes qui veulent nous imposer leur schéma au mépris de nos vies
Amadou Elimane Kane de SenePlus |
Publication 29/09/2024
Dans un article publié dans le journal Le Parisien, daté du 22 septembre 2024, Jean-Christophe Rufin parle de la situation politique du Sénégal, notamment à la suite de la dissolution de l’Assemblée Nationale sénégalaise voulue par son Excellence le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son gouvernement.
Cet article intitulé “Avis de tempête sur le Sénégal” est une intoxication informationnelle qui va à l’encontre des principes républicains qui sont les nôtres. L’idéologie qui est sous-tendue est que le gouvernement du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye est un dissident qui veut anéantir la position de la France. Il est ajouté que le premier ministre, Ousmane Sonko, utilise une “rhétorique populiste” pour rompre les liens historiques avec la France. Tout ceci est un tissu de mensonges.
Le peuple sénégalais n’est pas contre le peuple français. Il dénonce simplement les forces impériales qui continuent de fabriquer un récit qui les arrange et qui voudrait détourner une révolution démocratique par une autre version fabriquée, celle d’un cataclysme terroriste, inspirée des juntes militaires des pays voisins. Quand ces pays, et les peuples souverains, font face à des coups d'État institutionnels depuis des années, ils reprennent simplement les commandes de leur pays qui ont été défigurées par des attentats orchestrés par des intérêts impérialistes. Beaucoup de français, très engagés pour la liberté de parole, ont même apporté leur soutien au Pastef et ont organisé des manifestations contre l’emprisonnement d’Ousmane Sonko, avec une soif inconditionnelle de justice pour le peuple sénégalais. Non, Monsieur Jean-Christophe Rufin, le peuple sénégalais ne veut pas détruire les liens historiques et les attachements humains qui existent entre la France et le Sénégal.
Monsieur Jean-Christophe Rufin, connaissez-vous la situation politique du Sénégal depuis 2021, sous le régime de Macky Sall ? Oui, vous la connaissez ! Et vous faîtes semblant de l’ignorer pour faire avancer vos pions qui relèvent d’une géopolitique dépassée, inhumaine et injuste.
Depuis 2021, le Sénégal a été mis à feu et à sang par un groupe d’hommes et de femmes avides de pouvoir. 80 jeunes ont été assassinés, 2000 jeunes ont été emprisonnés. Macky Sall a instrumentalisé la justice pour empêcher les citoyens de se mobiliser. Il a alerté les médias pour faire croire à l’international que l’opposition sénégalaise relevait de groupes terroristes. Mensonge ! Qu’avez-vous fait, monsieur Jean-Christophe Rufin, quand l’ex-président Macky Sall a trafiqué la Constitution pour repousser les élections ? Nos campagnes électorales manipulées par d’autres intérêts que les nôtres ? C’était une véritable lutte politique, exténuée par tant de manipulations, qui a été décimée par des hommes et des femmes corrompus et indignes de gouverner.
Par son vote au Pastef, le peuple sénégalais a arraché une révolution démocratique. Malgré les mutilations de nos valeurs, le peuple sénégalais est debout ! Je vous rappelle aussi ce qui signifie le nouveau mouvement gouvernemental et ce qu’il incarne : les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité. Ce sont pour ces hommes que les Sénégalais ont voté en toute liberté !
Mais comme l’histoire se répète ! Ce sont toujours les hommes courageux et debout qui sont combattus. Il y a tant d’exemples : Cheikh Anta Diop, neutralisé parce qu’il a revendiqué une Afrique sûre d’elle-même et armée de sciences. La voix du peuple, celle des écrivains, des intellectuels engagés est toujours minorisée au profit d’une intoxication permanente. Il y en a assez des attitudes néo-coloniales, des parasites de l’Humanité.
Où étiez-vous Monsieur Jean-Christophe Rufin lors des affrontements entre le peuple et les nervis du gouvernement ? Où étiez-vous lors des mouvements, des signatures et des pétitions contre le régime de Macky Sall, où étiez-vous Monsieur Jean-Christophe Rufin ? Qu’avez-vous fait de vos luttes et de vos missions humanitaires ? Quelles véritables sincérités avaient-elles ? Où étiez-vous quand le peuple sénégalais se faisait massacrer par des hommes sans foi ni loi ? Où étiez-vous ?
Aujourd’hui, nous sommes encore face à des hommes comme vous qui nous rappelle notre histoire douloureuse, les traumatismes de l’esclavage, de la colonisation et du néo-colonialisme. On se souvient des assassinats de Patrice Lumumba au Congo démocratique et plus proche de nous encore celui de Thomas Sankara au Burkina Faso. On voit aujourd'hui les mêmes mécanismes de déstabilisation. Au XXIe siècle, il est honteux de diaboliser et de freiner tout un peuple. Laissez-le assumer sa démocratie par un vote délibérément révolutionnaire !
Je vous rappelle également que si les pays du Sahel sont tous désarmés, c’est à la suite de l’assassinat en Libye de Mouamar Kadhafi, orchestré par l’Occident.
Par ailleurs, je me pose des questions profondes, non seulement quant à votre légitimité à vous positionner sur la politique sénégalaise, tout comme je remets en cause votre engagement littéraire. Vous avez obtenu le Prix Goncourt en 2001 et vous êtes membre de l’académie française depuis 2008. Ce n’est pas l’idée que je me fais de la France, de ses belles lettres et de ses Lumières, Monsieur Jean-Christophe Rufin. Si les hommes, les écrivains, les intellectuels sont honnêtes, ils devraient vous désavouer et vous combattre.
Mon engagement est toujours le même, Monsieur Jean-Christophe Rufin, celui de l’indépendance et de la dignité de nos terres. C’est pourquoi je proclame, au nom du peuple sénégalais qui a le droit de décider, en son âme et conscience, de l’avenir de son pays :
Nous refusons l’idéologie des forces impérialistes qui veulent nous imposer leur schéma au mépris de nos vies. Nous refusons l’intoxication des médias qui diffusent des informations calomnieuses et mystifiées. Et tous ceux qui réduisent la révolution démocratique du Sénégal à une action partisane du chaos. Nous ne voulons plus d’une orchestration politique qui soit décidée par le capital financier, au mépris des enfants qui ne vont pas à l’école, avec arrogance pour celles et ceux qui vivent avec un euro par jour ; avec indifférence à l’égard des populations qui n’ont pas accès à la santé élémentaire parce que des hommes ont décidé de détourner tout l'argent nécessaire à la survie d’un pays. Nous ne voulons plus voir des centaines de noyés dans l’océan atlantique car ils n’ont pas d'autres choix. Ce sont des homicides organisés délibérément chaque jour, si rien ne change. Oui, Monsieur Jean-Christophe Rufin, nous refusons que l’on décide pour nous-mêmes.
Et nous disons oui aux hommes de courage qui, après des batailles meurtrières, ont su gagner la confiance des Sénégalais en proposant une gouvernance alternative et non pas ce que vous nommez une insurrection anti-démocratique.
Aucune existence n’est supérieure à une autre, rappelle la Charte du Mandé, l’engagement du Kouroukan Fouga. C’est sur cette promesse que nous voulons, nous le peuple sénégalais, retrouver les soleils de nos libertés, tous les soleils de nos libertés.
223 milliards de dollars ont été versés en 2023, un montant record qui soulève des questions. Fatou Elise Ba, chercheuse à l'IRIS, décrypte les enjeux cachés de cette générosité apparente
Dans un entretien sur France 24, Fatou Elise Ba, chercheuse à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), décortique les enjeux de l'aide internationale.
Avec un montant record de 223 milliards de dollars en 2023, l'aide internationale soulève des questions cruciales. Instrument de soft power des pays occidentaux ou véritable soutien aux nations en difficulté ? La réponse n’est pas simple.
Ba met en lumière les défis auxquels est confronté ce système, héritage de l'ère coloniale. Elle pointe du doigt les pratiques néocoloniales qui persistent et appellent à une refonte du modèle.
La chercheuse souligne l'importance croissante des organisations locales dans les pays bénéficiaires. Cependant, elle note que les intérêts des donateurs dictent encore largement la distribution de l'aide.
Un point crucial émerge : les « crises oubliées », principalement en Afrique, restent dans l’ombre médiatique et politique. Fatou Elise Ba plaide pour une répartition plus équitable des ressources et une attention portée à ces situations critiques.
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LE JOOLA, LEÇONS OUBLIÉES ?
22 ans après le naufrage, le journaliste Oumar Diaw secoue les consciences sur la RTS. Entre devoir de mémoire et questionnements sur la sécurité, sa chronique interpelle. Le temps passe, mais les leçons sont-elles vraiment apprises ?
À l'occasion de la commémoration du naufrage du bateau Le Joola, le 26 septembre 2024, le journaliste Oumar Diaw livre une chronique poignante sur les ondes de la RTS. Vingt-deux ans après cette tragédie maritime qui a coûté la vie à près de 2000 personnes, Diaw s'interroge sur les enseignements tirés.
Dans sa chronique, le journaliste sénégalais dresse un constat alarmant : malgré les promesses et les résolutions prises au lendemain de la catastrophe, la culture de la sécurité peine à s'imposer dans le secteur des transports. "Qu'est-ce qui a enterré ou noyé cet élan hardi ?", s'interroge-t-il, pointant du doigt la persistance d'une certaine légèreté face aux règles de sécurité.
Diaw évoque également le dilemme entourant l'épave du Joola, qui repose toujours au fond de l'océan. Faut-il la renflouer ou la laisser comme sépulture sous-marine ? Cette question soulève des enjeux mémoriels cruciaux.
Le journaliste conclut sur une note à la fois solennelle et interpellative : "Rien que pour le sacrifice des naufragés, nous avons cette obligation de mourir autrement que par une imprudence coupable." Un appel vibrant à la responsabilité collective, alors que le mémorial dédié aux victimes se dresse désormais face à l'estuaire, symbole d'une mémoire qui ne doit pas sombrer dans l'oubli.
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LE MALI FUSTIGE L'ALGÉRIE À LA TRIBUNE DE L'ONU
Le colonel Maïga a notamment qualifié le ministre algérien des Affaires étrangères et le représentant permanent de l'Algérie auprès de l'ONU d'"énergumènes diplomatiques", les accusant d'ignorer l'histoire commune entre les deux pays
Lors de la 79ᵉ session ordinaire de l'Assemblée générale des Nations unies, le colonel Abdoulaye Maïga, représentant du Mali, a livré un discours musclé, pointant du doigt l'ingérence algérienne dans les affaires maliennes.
Dans son allocution, le vice-Premier ministre malien a vivement réagi aux récentes déclarations des responsables algériens. Il a notamment qualifié le ministre algérien des Affaires étrangères et le représentant permanent de l'Algérie auprès de l'ONU d'"énergumènes diplomatiques", les accusant d'ignorer l'histoire commune entre les deux pays et la géographie de la région.
Maïga a fermement rejeté les commentaires du ministre algérien sur la nécessité d'une solution politique au Mali, rappelant que "nul ne peut aimer le Mali plus que les Maliens". Il a également dénoncé les propositions du représentant permanent algérien concernant les présomptions de frappes de drones ayant fait des victimes civiles, les qualifiant d'"accusations graves et infondées".
Le colonel a déclaré que : "le Mali exige de ces deux énergumènes diplomatiques qu'ils cessent d'entrer dans l'histoire à reculon." Il a souligné que ces responsables semblaient ignorer "la contribution exceptionnelle du Mali à la guerre de libération algérienne".
Dans un geste symbolique fort, Maïga a répété trois fois cette exigence, martelant que l'Algérie ne devait pas considérer le Mali "comme une wilaya", c'est-à-dire une province algérienne.
MOHAMMED VI SALUE LA MÉMOIRE DE MAKHTAR MBOW
Le roi du Maroc a adressé un message de condoléances empreint d'émotion au président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, rappelant l'amitié profonde qui liait Mbow au royaume
Dans son message, le Roi exprime à M. Diomaye Faye et, à travers lui, à la famille du défunt et à l’ensemble du peuple sénégalais, ses sincères condoléances et l’expression de sa profonde compassion.
Le Sénégal, ainsi que l’ensemble de la communauté internationale, sont en deuil suite au décès d’Amadou Mahtar Mbow, ancien Directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
En signe d’hommage, le Roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances au président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, saluant une carrière et une vie exceptionnelles fortement ancrées dans la quête de la justice, de l’égalité et de la fraternité. Né le 20 mars 1921 à Dakar, Amadou Mahtar Mbow a marqué l’histoire par son engagement inébranlable envers l’éducation et la culture, et a laissé une empreinte indélébile sur les sphères politique et culturelle internationales.
Son parcours débute dans les années 1940, alors qu’il poursuit des études supérieures en France. Après avoir servi comme enseignant, il retourne au Sénégal où son prestige intellectuel le propulse sur la scène politique.
Son rôle de Directeur général de l’UNESCO, poste qu’il a occupé de 1974 à 1987, a été un point culminant de sa carrière. Premier Africain à diriger l’agence, il a plaqué son empreinte sur une période marquée par le débat autour du Nouvel ordre mondial de l’information et de la communication.
Sous sa direction, l’UNESCO a exploré des terrains innovants afin de rééquilibrer les flux d’information entre le Nord et le Sud, une cause qui reflétait sa vision d’un monde plus équitable.
L’engagement d’Amadou Mahtar Mbow dans le dialogue interculturel et la promotion de la paix lui a valu d’être reconnu au-delà des nombreuses frontières. Il a reçu divers honneurs internationaux et, jusqu’à ses derniers jours, a inspiré de nombreuses politiques éducatives et culturelles à travers le continent africain.
Aussi membre éminent de l’Académie du Royaume du Maroc, Mbow y a contribué à une meilleure compréhension entre les cultures africaines, confirmant sa stature de pont entre l’Afrique et le monde.
Dans son message de condoléances du Roi Mohammed VI a souligné cette connexion profonde. « Mon pays salue la mémoire d’un ami fidèle et rend hommage à son œuvre, notamment en tant que Directeur Général de l’UNESCO », a écrit le Roi, se remémorant une amitié forgée sur une admiration mutuelle pour des valeurs partagées.
La mémoire d’Amadou Mahtar Mbow survit au-delà des générations, un rappel de l’impact que peut avoir un engagement sincère pour le bien commun. « Mon pays salue la mémoire d’un ami fidèle et rend hommage à son œuvre, notamment en tant que Directeur Général de l’UNESCO », écrit le Roi Mohammed VI.
QUI ÉTAIT HASSAN NASRALLAH ?
Le secrétaire général du Hezbollah a été ciblé par une frappe israélienne vendredi 27 septembre, visant le quartier général du parti dans la banlieue sud de Beyrouth. Le lendemain, le Hezbollah a confirmé que Tsahal l’avait effectivement éliminé.
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a été ciblé par une frappe israélienne vendredi 27 septembre, visant le quartier général du parti dans la banlieue sud de Beyrouth. Le lendemain, le Hezbollah a confirmé que Tsahal l’avait effectivement éliminé.
Hassan Nasrallah, figure influente et discrète, entretenait des liens étroits avec l’Iran, qui a largement contribué à la transformation du Hezbollah en une force politique et militaire de premier plan. Il était vénéré par les partisans du groupe.
Sous sa direction, le Hezbollah a formé des combattants pour le Hamas palestinien et des milices en Irak et au Yémen, tout en obtenant des missiles et des roquettes fournis par l’Iran pour être utilisés contre Israël. Il a supervisé l’évolution du Hezbollah, passant d’une milice luttant contre l’occupation israélienne au Liban à une force militaire plus puissante que l’armée libanaise. Le Hezbollah est devenu un acteur central de la politique libanaise, ainsi qu’un fournisseur majeur de services de santé, d’éducation et de soutien social, jouant un rôle clé dans l’influence régionale de l’Iran.
Né en 1960 à Bourj Hammoud, dans l’est de Beyrouth, Nasrallah était l’aîné de neuf enfants. Son père, Abdul Karim, tenait une petite épicerie. Il a rejoint le mouvement chiite Amal après le déclenchement de la guerre civile libanaise en 1975. Après un bref séjour à Najaf, en Irak, pour y suivre des études religieuses, il est retourné au Liban et s’est séparé du mouvement Amal en 1982, à la suite de l’invasion israélienne. Avec le soutien militaire des Gardiens de la révolution iraniens, Amal islamique, groupe auquel il avait adhéré, a évolué pour devenir le Hezbollah, la plus puissante des milices chiites.
En 1985, le Hezbollah a officialisé sa création en publiant une « lettre ouverte », désignant les États-Unis et l’Union soviétique comme des ennemis de l’Islam et appelant à l’« anéantissement » d’Israël. Nasrallah a progressivement gravi les échelons de l’organisation, devenant chef du Hezbollah en 1992 après l’assassinat de son prédécesseur, Abbas al-Musawi, lors d’une attaque israélienne.
Dès sa prise de fonction, Nasrallah a organisé des représailles contre Israël. Les attaques comprenaient des tirs de roquettes sur le nord d’Israël, ayant entraîné la mort d’une jeune fille, ainsi qu’une série d’attentats, dont celui à la bombe contre l’ambassade d’Israël à Buenos Aires, causant 29 décès.
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SEYDOU GUEYE RÉPOND À OUSMANE SONKO
"On n'est pas loin de la manipulation". Face aux allégations de falsification des chiffres macroéconomiques, le porte-parole de l'APR dénonce une manœuvre électoraliste, promettant des "éléments factuels d'explication" prochainement
Vendredi 27 septembre au soir, sur les ondes de la TFM, Seydou Gueye, porte-parole de l'Alliance pour la République (APR) et ancien secrétaire général du gouvernement sous l'ère Macky Sall, a vivement réagi aux récentes accusations du Premier ministre Ousmane Sonko.
Face aux allégations de falsification des chiffres macroéconomiques, Gueye a contre-attaqué avec véhémence : "C'est surréaliste, c'est inacceptable. On n'est pas loin de la manipulation." Il a souligné l'impossibilité d'une telle machination à l'échelle nationale et internationale, impliquant les institutions financières mondiales.
"Nous donnerons les éléments factuels d'argumentation et d'explication", a-t-il promis, annonçant une riposte imminente de l'ancien gouvernement. Gueye met en garde contre les conséquences de ces accusations sur la crédibilité du Sénégal : "Nous sommes complètement dégradés aujourd'hui sur le circuit financier mondial."
Concernant la gestion de Macky Sall, il a reconnu des difficultés tout en rejetant l'idée de malversations systémiques : "Il peut y avoir des fautes de gestion, il peut même y avoir des détournements, mais de là à parler de malversations... "
Dans un retour inattendu, Gueye a repris à son compte un ancien argument d'Ousmane Sonko, appelant à "donner la majorité parlementaire à l'opposition" lors des prochaines législatives qualifiées de cruciales pour le pays.
Malgré les départs au sein de l'APR, Seydou Gueye affiche sa confiance : "L'APR a un palmarès électoral. Sur 10 participations aux élections, elle en a gagné 9." Il a minimisé l'impact des défections, préférant souligner les nouvelles alliances, notamment avec le PDS.
LE CRI SILENCIEUX DES FEMMES VIOLÉES
Vingt ans après la ratification du protocole de Maputo, l'avortement reste un crime au Sénégal, même en cas de viol. Un rapport de la FIDH révèle l'ampleur du drame, dans un pays où les violences sexuelles sont taboues et non documentées
(SenePlus) - Dans un article poignant publié le 26 septembre, le quotidien L'Humanité met en lumière la situation alarmante des droits des femmes au Sénégal, particulièrement en ce qui concerne l'avortement. Le journal s'appuie sur un récent rapport de la Fédération internationale des droits humains (Fidh) qui dresse un constat accablant de l'inaction des autorités face à cette problématique.
Au cœur de cette enquête, des témoignages glaçants de jeunes filles, certaines à peine adolescentes, victimes de viols et contraintes de mener leur grossesse à terme. Comme le souligne Fatou Sow, sociologue féministe sénégalaise citée dans l'article : "Si on lit la presse sénégalaise, les viols, IVG clandestines ou infanticides, c'est tous les jours…"
Le rapport de la Fidh, réalisé en collaboration avec quatre associations sénégalaises, pointe du doigt le non-respect par le Sénégal du protocole de Maputo, ratifié il y a vingt ans. Alice Bordaçarre, responsable du bureau Droits des femmes et égalité de genre à la Fidh, affirme sans détour : "En dix ans, la situation s'est aggravée".
L'article met en exergue l'absence criante de statistiques officielles sur les violences sexuelles, illustrant le tabou qui entoure ces questions dans la société sénégalaise. Plus alarmant encore, l'avortement reste puni de deux ans de prison, même en cas de viol. "Vingt pour cent des femmes incarcérées au Sénégal le sont pour ce motif", révèle Alice Bordaçarre.
Face à cette situation, les autorités semblent faire la sourde oreille. L'Humanité rapporte les propos du ministère de la Femme, de la Famille et de la Protection des enfants en décembre 2023 : "On ne va pas avancer sur le protocole de Maputo. Ce n'est pas le moment." Une position qui semble s'être durcie depuis l'arrivée du nouveau gouvernement en mars, comme le note Fatou Sow : "Les droits des femmes sont loin d'être sa priorité".
Malgré ce tableau sombre, l'article souligne la résistance et la détermination des féministes sénégalaises. "De nombreuses associations et des collectifs féministes se sont constitués récemment", affirme Fatou Sow, qui reste optimiste : "J'ai confiance, car les gens poussent et le débat existe, y compris au sein de la communauté musulmane."
L'enquête de L'Humanité met ainsi en lumière un combat crucial pour les droits des femmes au Sénégal, où les militantes font face non seulement à l'inertie de l'État, mais aussi à une offensive réactionnaire mêlant "fondamentalismes, nationalismes et extrême droite", selon les termes du rapport de la Fidh. Un combat difficile mais nécessaire, qui résonne bien au-delà des frontières sénégalaises.
LE SÉNÉGAL FAIT TREMBLER LES INVESTISSEURS
L'annonce d'un audit des comptes de l'ancien régime a provoqué un séisme sur les marchés, faisant bondir les taux d'intérêt des obligations souveraines. Certains analystes entrevoient toutefois des perspectives positives pour l'économie nationale
(SenePlus) - Dans un article publié ce vendredi 27 septembre 2024, l'agence Bloomberg révèle que le Sénégal a créé une onde de choc sur les marchés financiers. L'annonce d'une enquête sur les comptes fiscaux du gouvernement précédent a suscité l'inquiétude des investisseurs, tout en laissant entrevoir des perspectives économiques à long terme potentiellement positives.
Selon Bloomberg, "le rendement des obligations souveraines sénégalaises à échéance 2048 a grimpé jusqu'à 34 points de base en début de séance vendredi", avant de se stabiliser à 9,68% vers midi à Londres. Cette volatilité témoigne de la nervosité des marchés face aux révélations du nouveau gouvernement.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a déclaré jeudi à Dakar que "la dette publique - en moyenne à 76,3% du produit intérieur brut - était plus élevée que les 65,9% précédemment annoncés pour le dernier mandat de cinq ans du président Macky Sall". Ces chiffres, bien supérieurs aux estimations initiales, ont pris de court les analystes.
Le ministre de l'Économie, Abdourahmane Sarr, a ajouté que "le déficit budgétaire au cours de la période qui s'est terminée en 2023 représentait en moyenne 10,1% du PIB, soit près du double du déficit enregistré de 5,5%". Ces révélations mettent en lumière l'ampleur du défi économique auquel fait face le nouveau gouvernement.
Malgré ces turbulences, certains experts restent optimistes. Mark Bohlund, analyste senior de recherche crédit chez REDD Intelligence, estime que "le potentiel de hausse des eurobonds sénégalais est étroitement lié à des signes d'adhésion à une politique économique et fiscale plus orthodoxe". Il souligne également l'importance d'un éventuel accord au niveau du personnel et de l'approbation par le conseil d'administration des deuxième et troisième examens d'un programme du Fonds monétaire international pour stimuler les obligations.
Cependant, Bohlund note que le gouvernement actuel "semble frustré par les contraintes budgétaires imposées par la charge élevée de la dette et son accès limité au financement". Cette situation est aggravée, selon lui, par "la performance étonnamment faible des recettes gouvernementales au premier semestre 2024".
L'analyse de Bloomberg met en lumière le délicat équilibre que doit maintenir le Sénégal entre transparence financière et confiance des investisseurs. Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si le pays parvient à rassurer les marchés tout en mettant en œuvre les réformes économiques promises.