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24 novembre 2024
International
CONFLIT DU M23 EN RDC, LA TRÊVE HUMANITAIRE PROLONGÉE DE 15 JOURS
Cette prolongation "sera en vigueur jusqu'à 23h59, heure locale, le 3 août" et engage les belligérants "à faire taire leurs armes et à fournir au personnel humanitaire un accès sans entrave aux populations vulnérables".
Les fronts du conflit entre la rébellion du M23 et les forces gouvernementales dans l'est de la République démocratique du Congo étaient relativement calmes jeudi, au lendemain de l'annonce par Washington de 15 jours supplémentaires de "trêve humanitaire", ont indiqué des sources locales.
"Un calme précaire est observé", a déclaré le lieutenant Reagan Mbuyi, porte-parole de l'armée sur le front nord du conflit en cours depuis deux ans et demi dans la province du Nord-Kivu. Vers le front sud, quelques tirs ont été signalés dans le territoire de Masisi par des habitants interrogés par l'AFP, mais pas de combats entre les deux camps.
Les Etats-Unis ont annoncé mercredi une "prolongation de 15 jours de la trêve humanitaire". Cette prolongation "sera en vigueur jusqu'à 23h59, heure locale, le 3 août" et engage les belligérants "à faire taire leurs armes et à fournir au personnel humanitaire un accès sans entrave aux populations vulnérables", précise un communiqué du Conseil national de sécurité de la Maison Blanche.
Deux premières semaines de "trêve humanitaire" avaient été annoncées le 5 juillet par la Maison Blanche. Depuis lors, les combats ont diminué d'intensité mais la trêve n'a pas été respectée dans certains secteurs. Quatre jeunes civils, dont deux enfants, ont notamment été tués le 15 juillet dans un bombardement à Bweremana, localité du Masisi située à une quinzaine de kilomètres à l'ouest de Goma, la capitale provinciale.
"Bien que les parties au conflit aient largement respecté la trêve, nous condamnons la perte de vies civiles à Bweremana", indique le communiqué américain. "Nous travaillerons avec le mécanisme de vérification ad hoc pour enquêter sur cette affaire et sur d'autres potentielles violations", ajoute le texte.
Depuis fin 2021, le M23 ("Mouvement du 23 mars"), appuyé par des unités de l'armée rwandaise, s'est emparé de vastes pans de territoire du Nord-Kivu.
Lors d'un briefing en ligne tenu mercredi, des ONG ont alerté sur la situation humanitaire et sécuritaire catastrophique dans la région, en appelant à une cessation durable des hostilités. Certaines ont noté que les affrontements avaient diminué depuis le 5 juillet mais se sont inquiétées de la suite. "Toutes les parties sont en train de se préparer à reprendre la guerre", avait relevé Patrick Kikandi, président du Congo Peace Network.
"Nos militaires sur le terrain se réorganisent. Nous recevons des renforts en provenance d'autres provinces", a indiqué le lieutenant Mbuyi à l'AFP.
Selon une autre source sécuritaire dans la région, des commandants de l'armée sont réunis à Kinshasa pour planifier une contre-attaque afin de reprendre les zones occupées par le M23 et l'armée rwandaise.
UNE INITIATIVE INTERNATIONALE POUR SOUTENIR LES STARTUPS SÉNÉGALAISES
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Open Startup (OST) invite les startups sénégalaises à postuler pour le programme OST, en collaboration avec Columbia University. Dans une démarche visant à stimuler l’innovation et l’entrepreneuriat en Afrique et au Sénégal, Open Startup (OST), en partenariat avec Columbia Engineering et Columbia Business School de New York, lance un appel à candidatures pour son programme d’accélération pre-seed. Ce programme, qui s’adresse également aux startups de Tunisie et du Maroc, se déroulera de septembre 2024 à janvier 2025.
Ce programme bénéficie du soutien de plusieurs partenaires internationaux. Au Sénégal, les partenaires incluent la Délégation Générale à l’Entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ), Ignite.E, Concree, Dakar American University of Science and Technology (DAUST), et l’École Supérieure Polytechnique de Dakar.
Le programme OST est conçu pour aider 30 startups sélectionnées (10 de chaque pays) à évoluer du stade de démonstration de concept (PoC) au produit minimum viable (MVP). Ce programme intensif de 18 semaines propose des ressources exceptionnelles telles qu’un fonds de 50 000 $ en cash prizes sans cession de parts.
Les candidatures sont ouvertes et se clôtureront le 21 juillet 2024. Ne manquez pas cette occasion unique de transformer votre idée en réalité et de propulser votre startup vers de nouveaux sommets.
LA SITUATION HUMANITAIRE A GAZA EST UNE SOUILLURE MORALE POUR NOUS TOUS
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a réitéré mercredi son appel à un cessez-le-feu dans la Bande de Gaza, car la situation humanitaire dans l'enclave palestinienne est « une souillure morale pour nous tous ».
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a réitéré mercredi son appel à un cessez-le-feu dans la Bande de Gaza, car la situation humanitaire dans l'enclave palestinienne est « une souillure morale pour nous tous ».
Dans un communiqué lu par son chef de cabinet, Courtenay Rattray, Antonio Guterres a souligné la nécessité d'un cessez-le-feu humanitaire immédiat et de la libération inconditionnelle de tous les prisonniers.
Cette déclaration a été lue lors d'une réunion sur le Moyen-Orient présidée par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Guterres a souligné que les pourparlers menés sous l'égide de l'Egypte, du Qatar et des Etats-Unis pour parvenir à un accord sur la libération des prisonniers et l'instauration d'un cessez-le-feu se poursuivent, faisant état de quelques progrès.
« Les parties doivent parvenir à un tel accord sans délai. La situation humanitaire à Gaza est une souillure morale pour nous tous », a déclaré le Secrétaire général des Nations unies.
Celui-ci a mis en garde contre le fait que le système d'aide humanitaire à Gaza est proche de l'effondrement et que l'ordre public est en train de s'effondrer.
En ce qui concerne la Cisjordanie, le chef de l'ONU a déclaré que le territoire et Jérusalem-Est sont confrontés à des conditions alarmantes.
« Des niveaux élevés de violence persistent, notamment de la part des forces de sécurité israéliennes, des colons et des groupes armés palestiniens », a déclaré António Guterres.
Il a également insisté sur la nécessité de mettre fin au conflit et de trouver une solution pour mettre fin à l'occupation israélienne. « Cette terrible guerre doit cesser », a déclaré António Guterres.
Et de conclure : « Nous devons nous recentrer sur la recherche d'une solution politique qui mette fin à l'occupation et règle le conflit conformément au droit international et aux résolutions pertinentes des Nations Unies ».
Faisant fi des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant un cessez-le-feu immédiat, Israël s'est attiré les foudres de la communauté internationale en poursuivant son offensive brutale contre Gaza depuis le 7 octobre 2023.
Plus de 38 700 Palestiniens ont été tués depuis lors, principalement des femmes et des enfants, tandis que quelque 89 000 autres ont été blessés, selon les autorités sanitaires locales.
Après plus de neuf mois d'attaques israéliennes, de vastes étendues de Gaza sont réduites à l'état de ruines en raison d'un blocus paralysant qui prive les habitants de denrées alimentaires, d'eau potable et de médicaments.
Israël est poursuivi pour "crime de génocide" devant la Cour internationale de justice, dont la dernière ordonnance lui a enjoint de mettre immédiatement fin à son opération militaire à Rafah, où plus d'un million de Palestiniens avaient trouvé refuge avant l'invasion de la ville le 6 mai.
PAUL KAGAME, L’HOMME QUI A TRANSFORME LE RWANDA EN MODELE AFRICAIN
Depuis que Paul Kagame est aux commandes, ce pays d’Afrique de l’Est a subi une métamorphose qui force le respect. Le Rwanda, souvent cité comme modèle pour son développement post-génocide, semble incarner une success story africaine
Sans coup de tonnerre, Paul Kagame sera réélu pour un nouveau mandat à la tête du Rwanda, pays africain qui, ces deux dernières années, a connu des transformations remarquables et s’est hissé au rang de “The Place to Be” en Afrique, et pourquoi pas, dans le monde.
Depuis que Paul Kagame est aux commandes, ce pays d’Afrique de l’Est a subi une métamorphose qui force le respect. Le Rwanda, souvent cité comme modèle pour son développement post-génocide, semble incarner une success story africaine, marquée par une croissance économique fulgurante, des progrès en matière d’égalité des sexes, et un rôle accru sur la scène internationale.
Un miracle économique africain
La prouesse économique rwandaise, qualifiée par certains de « miracle économique », est indissociable de la figure de Kagame. Le pays affiche une croissance économique annuelle moyenne de 7,5 % depuis 2000, sortant ainsi plus d’un million de personnes de la pauvreté. En 2023, le Rwanda a enregistré un taux de croissance de 8,2 %. Si l’agriculture reste prépondérante, employant 56 % de la main-d’œuvre et contribuant à 25 % du PIB, le tourisme, la technologie et les services financiers connaissent un essor significatif. Kigali se veut aujourd’hui un hub technologique avec des initiatives ambitieuses telles que l’“Innovation City”.
Cette croissance s’est accompagnée d’une augmentation notable du PIB par habitant, qui a presque triplé depuis l’an 2000, reflétant une amélioration significative des standards de vie. L’investissement en infrastructures, notamment dans les technologies de l’information et la capacité énergétique du pays, a plus que doublé, avec un impact direct sur le développement économique et social.
La réconciliation franco-rwandaise et les engagements internationaux du Rwanda
Sous Paul Kagame, le Rwanda a non seulement renforcé son implication dans les missions de maintien de la paix en Afrique, avec 6 000 soldats déployés en République centrafricaine et au Mozambique, mais a également utilisé ces déploiements pour négocier des accords économiques, notamment pour séduire les investisseurs étrangers. Malgré des tensions persistantes avec la République Démocratique du Congo concernant le soutien présumé à des groupes rebelles, le Rwanda poursuit des négociations diplomatiques actives pour résoudre les conflits régionaux.
L’évolution de ses relations internationales est particulièrement notable avec la France. Lors de sa visite à Kigali en mai 2021, le président français Emmanuel Macron a reconnu la responsabilité de la France dans le génocide rwandais, admettant que la France avait ignoré les avertissements du massacre imminent et avait soutenu un régime génocidaire. Bien que ces déclarations n’aient pas constitué des excuses formelles, elles ont marqué une étape importante vers la réconciliation. Paul Kagame a valorisé ces commentaires, les considérant « plus précieux qu’une excuse ».
Mais pour le président rwandais, l’enjeu est surtout ailleurs. Le réchauffement des relations diplomatiques a mené à une coopération économique substantielle entre les deux nations. La France a augmenté son aide au développement au Rwanda, s’engageant à fournir un paquet d’aide de 500 millions d’euros d’ici 2023, complété par un investissement additionnel de 400 millions d’euros annoncé en 2024. Ces fonds ciblent des secteurs clés tels que l’environnement, la santé et l’éducation, faisant de la France le deuxième plus grand donateur bilatéral du Rwanda, juste derrière les États-Unis.
Et ce n’est pas tout. Kagame est un fin stratège, qui sait flairer les opportunités. En 2021, les relations entre le Rwanda et le Royaume-Uni sont devenues un sujet de débat international lorsque le gouvernement de Boris Johnson a conclu un accord avec Kigali pour le transfert de 52 000 demandeurs d’asile vers le Rwanda, en échange d’une avance de 280 millions de dollars. Cet accord a suscité de vives critiques internationales et a finalement été jugé contraire aux droits de l’homme par la Cour suprême de Londres, mais il illustre la capacité de Kagame à saisir des opportunités qui, bien que controversées, peuvent être stratégiquement avantageuses pour son pays.
L’inclusion des femmes
Au Rwanda, la question de l’égalité des sexes n’orne pas seulement les discours politiques, elle s’incarne dans la réalité palpable des institutions. Avec plus de 60 % de femmes au parlement, le pays détient l’un des taux les plus élevés au monde. Des mesures telles que l’accès facilité au crédit pour les femmes entrepreneures ou la promotion de leur participation dans des secteurs traditionnellement masculins ont été mises en œuvre. Parallèlement, la présence féminine est encouragée, voire cultivée, dans des domaines jusqu’alors réservés aux hommes, tels que les STEM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) ou la construction.
Odyssée dans l’espace
En 2020, Kagame a inauguré l’Agence Spatiale Rwandaise, qui symbolise l’ambition du Rwanda de se positionner comme leader en technologie spatiale en Afrique. Des projets comme RwaSat-1, lancé pour surveiller l’environnement et améliorer les communications, et Icyerekezo, qui offre une connexion Internet à des régions isolées, montrent comment le pays utilise l’espace pour soutenir son développement national. En 2022, le Rwanda et le Nigeria sont devenus les premiers pays africains à signer les accords Artemis, un programme spatial de la NASA. Le projet GeoHub, financé en partie par l’Agence Française de Développement, vise à améliorer la conception et l’évaluation des politiques publiques grâce à l’utilisation stratégique des données géospatiales. Ces efforts s’inscrivent dans le cadre du programme iSTAR 2024, qui s’appuie sur les technologies géospatiales pour répondre à divers défis nationaux tels que l’agriculture et la gestion des catastrophes.
Révolution et réformes dans le secteur minier du Rwanda
Avec Kagame, le secteur minier du Rwanda, une des pierres angulaires de son économie, connaît depuis 1999 une croissance annuelle d’environ 10 %, supplantant l’agriculture en termes de revenus générés. Le tournant majeur de cette transformation fut la privatisation en 2006, une stratégie visant à attirer des capitaux étrangers et à stimuler les exportations. L’adoption d’un nouveau code minier en 2018, ainsi que la création du Rwanda Mines, Petroleum and Gas Board (RMB) et du Rwanda Development Board (RDB), ont consolidé cette dynamique.
Mais ce n’est encore que 30 à 40 % du potentiel minéral du pays des mille collines qui est actuellement exploité. Dans une course à l’investissement étranger, le gouvernement a mis en place des incitations fiscales, notamment une exonération d’impôts sur les revenus des sociétés pour sept ans pour des investissements d’au moins 50 millions USD, et un taux préférentiel de 15 % sur les revenus pour les projets d’exportation de minéraux transformés localement. Des mesures qui ont contribué à placer le secteur minier en tant que deuxième source de recettes du pays en 2023, après le tourisme, avec quelque 300 000 personnes employées dans la région des Grands Lacs.
En janvier 2024, un accord d’importance avec le géant Rio Tinto a été signé pour l’exploration et l’exploitation du lithium, crucial pour l’industrie des batteries électriques. Le Rwanda a également renforcé ses liens internationaux dans le secteur minier. Un protocole d’accord avec l’Union européenne, signé en février 2024, cible le renforcement de la coopération pour les matières premières critiques.
Nation branding
Première source de devises du Rwanda, le tourisme est devenu un axe majeur de l’économie nationale, avec le sport en figure de proue de cette stratégie d’attraction. Sous l’impulsion de Paul Kagame, le pays a développé des infrastructures sportives significatives et a conclu des alliances internationales pour renforcer son attractivité touristique.
Dans cette veine, le Rwanda a noué des partenariats avec des géants du football européen, tels qu’Arsenal et le Paris Saint-Germain, en plaçant stratégiquement le logo « Visit Rwanda » sur leurs équipements. Initié en 2018, le partenariat avec Arsenal a été renforcé et prolongé jusqu’en 2025, représentant un investissement total de 40 millions de livres sterling. Ce partenariat ambitieux ne se limite pas à promouvoir le tourisme ; il comprend aussi l’accueil de joueurs d’Arsenal pour des camps d’entraînement sur le sol rwandais, créant ainsi un pont culturel et sportif entre le Royaume-Uni et le Rwanda.
par l'éditorialiste de seneplus, alymana Bathily
LA PART DES JOURNALISTES DANS LOI SUR LA PROTECTION DES LANCEURS D’ALERTE
EXCLUSIF SENEPLUS - L'élaboration de la la législation au Sénégal représente un délicat exercice d'équilibre appelant à s'inspirer à la fois des bonnes pratiques étrangères et d'un modèle collaboratif entre lanceurs d'alerte et médias
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 17/07/2024
Le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye nous l’a annoncé dès son premier discours à la nation du 3 avril 2024 : " j’engagerai sans tarder une politique hardie de bonne gouvernance économique et financière par la lutte sans répit contre la corruption, la répression pénale de la fraude fiscale et des flux financiers illicites, la protection des lanceurs d’alertes, la lutte contre le détournement de deniers publics et le blanchiment d’argent… ".
Le chef de l’Etat revenait ensuite sur le sujet en Conseil des ministres le 17 avril 2024, demandant au ministre de la Justice de finaliser avant le 15 mai 2024 un projet de loi sur la protection des lanceurs d’alerte.
Une loi portant statut et protection des lanceurs d’alerte
Le président de la République du Sénégal est donc clairement engagé sur le sujet, il ne reste plus qu’à en assurer la mise en œuvre.
Il faut d’abord bien entendu, formuler et adopter une loi exhaustive, comprenant « une définition claire du statut de lanceur d’alerte » et de « son champ d’actions », « des canaux de signalement sécurisés et confidentiels », « des procédures claires de signalement des activités illégales et contraires à l’intérêt général » ainsi que l’indique Jimmy Kandé, directeur de la Plateforme pour la protection des lanceurs d’alerte en Afrique francophone (PPLAAF).
Il ajoute qu’il est indispensable que la loi soit précise « pour que les gens ne puissent pas faire des dénonciations à l’emporte-pièce... »
Quant à Jean-Jacques Lumumba, banquier et lanceur d'alerte congolais à l'origine des Lumumba Papers mettant en cause son ancien employeur et l'entourage de l'ancien président Joseph Kabila, « il souhaite que la loi protège "des gens comme moi qui travaillent à dénoncer des faits qui détruisent des sociétés …"
Les bonnes pratiques internationales
Le législateur sénégalais pourra s’inspirer de nombre de bonnes pratiques à travers le monde.
Il s’agit notamment de celle des Etats-Unis où la pratique du lanceur d’alerte (whistleblower) est née avec la diffusion en 1972 de documents secrets sur la guerre du Vietnam (les Pentagon Papers) par Daniel Ellsberg à travers le Washington Post et le New York Times.
La Cour suprême des Etats-Unis reconnut la prééminence de la loi sur la liberté d’information sur les accusations d’espionnage du gouvernement. On dit plus tard que la publication des Pentagon Papers aura été déterminante pour le développement du mouvement pacifiste qui contribuera à la fin de la guerre.
Elle conduisit à la reconnaissance et à l’encadrement légal de l’activité du lancement d’alerte par l’Etat pour la première fois.
En 1986, le Congrès américain adopta des dispositions spécifiques pour assurer la protection des lanceurs d’alerte en prévoyant notamment des compensations, des remboursements avec intérêts et éventuellement des paiements de dommages et intérêts pour des lanceurs d’alerte qui auraient été indument suspendus de leurs emplois ou licenciés.
En Europe, la directive (UE) 2019/1937 dite « sur la protection des personnes qui signalent des violations du droit de l’Union Européenne » définit son objet, délimite son champ d’application et propose des règles et procédures.
En France, la loi « Sapin 2 » de 2016 concernant « la transparence, la lutte contre la corruption et la modernisation de la vie économique » qui assurait déjà la protection des lanceurs d’alerte, a été renforcée par la Loi du 21 mars 2022 « visant à améliorer la protection des lanceurs d’alerte »
Le rôle des journalistes dans le lancement lanceurs d’alerte
Le lancement d’alerte comporte un biais : celui de la validité de l’information lancée.
A l’heure des médias sociaux avec la recherche effrénée du « clic » et de « l’influence », de la prolifération de la désinformation et même de la manipulation délibérée des opinions, il est indispensable de recouper et de vérifier l’information des lanceurs d’alerte. D’autant que ceux-ci sont le plus souvent non pas des journalistes mais des citoyens ordinaires.
Il est donc recommandé de s’organiser pour vérifier l’allégation ou l’information que détient le lanceur d’alerte avant de la diffuser. On pourrait pour ce faire se référer au modèle établi par Wikileaks.
Quand en 2010 le lanceur d’alerte (le soldat Chelsea Manning) a fourni à Wikileaks 250 000 documents militaires portant sur les guerres américaines contre l’Irak et contre l’Afghanistan et de centaines de milliers d’autres rapports de guerre, des télégrammes et correspondances des agences d’espionnage, c’est à 5 titres de presse écrite « mainstream » de pays différents : The New York Times (USA), The Guardian (Grande Bretagne), Der Spiegel (Allemagne), El Pais (Espagne) et Le Monde (France) que Julian Assange a livré ces documents.
Les journalistes de ces 5 quotidiens partenaires ont mis en place un consortium de 120 journalistes et ont d’abord sélectionné les documents qui leur semblaient contenir de vraies informations puis les ont « expurgé » (notamment de noms d’individus susceptibles d’être mis en danger) avant de les envoyer à Wikileaks pour publication et de les diffuser eux-mêmes.
Des 250 000 documents, ils n’auront retenu pour publication que 1 897. C’est du fait de ce traitement que ni Wikileaks ni aucun des 5 journaux n’a pu être poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles.
C’est pour « atteinte à la sureté de l’État », « atteinte aux efforts diplomatiques et aux relations des USA à travers le monde » que le ministère de la Justice américain a cru pouvoir poursuivre et traquer Julian Assange pendant 14 ans, avant de se résoudre à abandonner ces accusations.
Le modèle de collaboration lanceur d’alerte et journalistes au Sénégal
Le modèle Wikileaks de collaboration entre lanceurs d’alerte et journalistes a fait école. Il a été ainsi mis en œuvre notamment pour les Panama Papers et pour les Swiss Leaks.
On devrait l’adopter au Sénégal. La Plateforme pour la protection des lanceurs d’alerte en Afrique francophone (PPLAAF) comme elle le propose d’ailleurs déja, serait le réceptacle initial de toutes les alertes. À charge pour elle, en association avec des journalistes d’organes divers et de fact-checking, de les vérifier et valider avant publication.
AU MALI, UNE VIDÉO DÉVOILE UN ACTE DE CANNIBALISME PRÉSUMÉ AU SEIN DE L'ARMÉE
Les images montrent un homme en uniforme militaire malien éventrer un cadavre et annoncer son intention de dévorer le foie de la victime, sous les rires graveleux de ses compagnons d'armes. L'état-major annonce une enquête
(SenePlus) - Une vidéo particulièrement choquante a fait surface mardi 16 juillet 2024, sur les réseaux sociaux au Mali, suscitant l'indignation et des interrogations sur les pratiques des forces armées maliennes. Selon les informations de Radio France Internationale (RFI), cette vidéo montre un homme en uniforme militaire malien éventrer un cadavre avec une machette, annonçant son intention de manger le foie de la victime.
Dans ces images insoutenables, décrites par RFI, l'homme en treillis, arborant l'insigne des Forces armées maliennes (FAMA), est entouré d'autres soldats qui semblent approuver son geste macabre. Certains rient même, réclamant leur part du "petit-déjeuner" ignoble, allant jusqu'à demander le cœur de la victime.
Bien que le lieu et la date exacts de l'enregistrement restent incertains, RFI cite des sources sécuritaires, communautaires et des organisations de défense des droits humains qui situent l'incident soit à Sokolo, dans le cercle de Niono, en juin 2022, soit à Mourdiah, près de la frontière mauritanienne, en mai dernier. D'autres sources évoquent le secteur de Léré au cours des dernières semaines.
RFI rapporte que pendant ces périodes, les FAMA avaient repoussé des attaques du Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans (JNIM), lié à Al-Qaïda, et exhibé des corps éventrés et émasculés de jihadistes tués au combat.
Ces images d'actes cannibales présumés sont sans précédent concernant l'armée malienne. L'état-major général des armées a publié un communiqué ce soir, se démarquant de cette vidéo et assurant que "ces pratiques sont contraires à l'éthique, aux valeurs, us et coutumes de notre armée".
L'Etat-Major Général des Armées informe l'opinion nationale qu'une vidéo d'une rare atrocité assimilable à du cannibalisme circule sur les réseaux sociaux depuis ce matin Mardi 16 Juillet 2024. pic.twitter.com/EroFlPSES6
Cependant, cet incident n'est pas le premier du genre au Mali. En 2019, une vidéo montrant des chasseurs traditionnels dozos découpant le foie d'un cadavre pour l'offrir à leur chef avait déjà choqué les Maliens. Les dozos, connus pour leurs amulettes et leurs prétendus pouvoirs magiques, servent régulièrement de supplétifs à l'armée régulière dans les opérations menées dans le centre du pays.
Selon une source sécuritaire malienne citée par RFI, "plusieurs cas similaires ont été signalés récemment à la hiérarchie". Cette source met ces atrocités sur le compte de la dureté du terrain et de ses conséquences sur le psychisme des soldats.
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CE QUE LES IMAGES DE L'ATTENTAT MANQUÉ CONTRE DONALD TRUMP MONTRENT
Des spectateurs ont filmé un individu rampant sur un toit à proximité du meeting, puis des coups de feu ont retenu un peu après. Le New York Times a lui capturé une image de la trajectoire d'une balle tirée, filant derrière la tête de l'ancien président
L'ancien président américain Donald Trump s'est échappé, samedi 13 juillet peu après 18 heures, heure locale (minuit, heure de Paris), à une tentative d'assassinat lors d'une réunion en plein air organisée à Butler, en Pennsylvanie. Alors que de nombreux médias et des milliers de partisans républicains étaient présents sur place, plusieurs caméras et appareils photo ont capté les images de cet événement.
Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre un individu grimper sur un toit à une centaine de mètres de Donald Trump, moins de cinq minutes après le début de son discours. L'individu est de nouveau filmé quelques minutes plus tard, alors qu'il vient d'être abattu par des agents de sécurité.
Un photographe du New York Times a lui capturé une image de la trajectoire d'une balle tirée, filant derrière la tête de Donald Trump.
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GUYS MARIUS SAGNA SECOUE LA CEDEAO
Sans détour, le député sénégalais décrit une organisation déconnectée des réalités, incapable de répondre aux défis de la région. Économie en berne, jeunesse sacrifiée, sécurité compromise : il brosse un tableau sans complaisance
Dans une intervention poignante devant le Parlement de la CEDEAO, le député sénégalais Guy Marius Sagna a dressé un tableau sombre de l'organisation régionale, pointant du doigt ses dysfonctionnements majeurs et appelant à une refonte urgente.
Sagna a d'abord souligné l'incapacité de la CEDEAO à résoudre les problèmes cruciaux qui appartiennent à tous ses États membres : santé défaillante, insécurité alimentaire, éducation inadéquate et sécurités menaces persistantes.
Le député a ensuite relevé le manque d'attractivité croissant de l'organisation, illustré par la faible participation des parlementaires à ses sessions. Plus alarmant encore, il a évoqué le retrait récent de trois pays membres, un échec cuisant à l'approche du 50e anniversaire de la CEDEAO.
Sagna n'a pas mâché ses mots concernant les politiques économiques de l'organisation, accusant les accords de partenariat avec l'UE de sacrifier les économies locales et de pousser la jeunesse ouest-africaine à l'émigration périlleuse.
Enfin, le parlementaire a lancé un appel vibrant à la refondation de la CEDEAO, exhortant à une transformation profonde pour en faire une véritable organisation des peuples, et non plus un simple club de chefs d'État.
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L'ACHOURA, UNE CÉLÉBRATION AU MILLE VISAGES
La Tamkharite se révèle être un miroir fascinant de la diversité de l'Islam. Elle rappelle que la foi, loin d'être monolithique, s'exprime à travers une myriade de traditions, alliant le sacré et le profane dans une danse éternelle
(SenePlus) - Dans le tourbillon du calendrier musulman, le 10e jour de Muharam se dresse comme un phare spirituel, illuminant les cœurs et les foyers du monde islamique. L'Achoura, cette fête aux multiples facettes, dévoile un kaléidoscope de traditions qui transcendent les frontières et les cultures.
Au Sénégal, l'arôme envoûtant du couscous s'élève des maisons, annonçant des festins dignes des Mille et Une Nuits. Les tables ploient sous le poids de mets variés, du napé de sauce tomate au couscous noyé dans des flots de lait, sans oublier les douceurs parsemées de figues et de raisins secs. Mais gare à la gourmandise excessive ! Ces agapes généreuses peuvent parfois se terminer par une visite impromptue aux urgences.
Pourtant, derrière ces réjouissances culinaires se cache une profonde signification spirituelle. L'Achoura est avant tout un temps de recueillement et de dévotion. Les fidèles s'adonnent à la récitation de la sourate al-iklas, cherchant la miséricorde divine. La générosité envers les orphelins et la famille est encouragée, promettant des bénédictions pour l'année à venir.
Pour la communauté chiite, l'Achoura revêt une dimension plus sombre. Elle commémore le martyre de l'imam Hussein, petit-fils du Prophète, lors de la bataille de Kerbala. Les rues résonnent alors de lamentations et de gestes d'autoflagellation, témoignant d'une ferveur religieuse intense.
Les sunnites, quant à eux, observent généralement un jeûne recommandé, voyant dans cette pratique une forme d'expiation et de purification spirituelle.
Mais l'Achoura ne serait pas complète sans son versant profane. Dans certaines régions, la solennité religieuse cède la place à des célébrations hautes en couleur. Les rues s'animent de déguisements extravagants et de manifestations folkloriques bruyantes, créant un contraste saisissant avec la dimension sacrée de l'événement.
Ainsi, l'Achoura se révèle être un miroir fascinant de la diversité de l'Islam. Elle nous rappelle que la foi, loin d'être monolithique, s'exprime à travers une myriade de traditions, alliant le sacré et le profane dans une danse éternelle. Qu'elle soit vécue dans le recueillement ou l'exubérance, l'Achoura demeure un moment privilégié de communion et de réflexion pour des millions de musulmans à travers le monde.
PATRICK CHAMOISEAU, INSURGÉ DES LANGUES
Héritier de la "créolité", il appelle à faire voler en éclats les carcans linguistiques hérités du colonialisme. Une quête fertile d'un "imaginaire multi-trans-linguistique" pour briser les hiérarchies sclérosantes
(SenePlus) - Écrivain majeur des Antilles, Patrick Chamoiseau ne cesse d'interroger le rapport aux langues à travers son œuvre couronnée par le prix Goncourt en 1992 pour Texaco. Héritier d'Aimé Césaire et d'Édouard Glissant, il a contribué à forger le concept de "créolité", plaçant la langue créole au cœur d'un projet d'émancipation face à la domination du français.
Dans une interview parue sur le site de l'Unesco, l'auteur martiniquais revient sur son expérience fondatrice du "mutisme" scolaire, brutal heurt avec la norme linguistique imposée. "Le créole habitait mon esprit, structurait mon imaginaire. Me l'interdire revenait à me lobotomiser", confie-t-il, évoquant la violence de cette coupure d'avec sa langue maternelle.
"Pour justifier leur exploitation, les colonisateurs avaient développé un Grand Récit justificateur dans lequel ils avaient sacralisé leurs langues comme seuls moyens d'accès à la civilisation", décrypte le romancier. Une hiérarchisation cautionnée par les colonisés eux-mêmes dans un "contre-discours" visant à réhabiliter leur idiome.
Faire émerger une "parole vraie" dans ce contexto diglossique représentait un défi de taille. "Ce que j'ai appris, c'est qu'il ne faut pas hiérarchiser les langues, mais tendre vers un imaginaire multi-trans-linguistique, riche de toutes les langues du monde", plaide Chamoiseau.
Lui qui écrit "en présence de toutes les langues", à l'instar d'Édouard Glissant, prône la maîtrise d'un "langage" transgressant les carcans académiques. "Le langage brise l'orgueil des langues, leur sacralisation, pour les ouvrir à leurs insuffisances, leurs indicibles, et les forcer à désirer la présence d'autres langues."
Dépassant la simple réconciliation de l'oral et de l'écrit, l'auteur de Texaco appelle à un nouvel "imaginaire post-occidental" intégrant jusqu'aux langues du vivant - "des végétaux, insectes, animaux". Une quête de "Relation" brisant les séparations héritées de la pensée coloniale.
"À l'aube de tout geste créateur, il faut une catastrophe symbolique, une déroute de ce qui régente notre esprit", martèle Chamoiseau. La "nuit" du conteur créole désserrant l'étau pour laisser fleurir les possibles refoulés.
Si Frankétienne et Glissant ont ouvert la voie, le défi pour la nouvelle génération sera d'incarner cette "poétique du désir-imaginant de toutes les langues". Une ambition universelle, pardessus les "marqueurs identitaires", pour donner corps à la "Diversalité" chère à Chamoiseau.
Dans cette perspective, son dernier roman Le Vent du Nord explore la forme d'un "organisme narratif" décloisonnant les genres, par-delà la tyrannie du "récit" rassurant mais étriqué. Un pas de plus vers l'insurrection d'imaginaires émancipés, à l'opposé des "Grands Récits totalitaires" enserrant le réel dans leurs carcans.