SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
24 novembre 2024
International
LE BÉNIN RÉPOND AUX ACCUSATIONS DU BURKINA
Les relations entre le Bénin et ses voisins du nord n’ont cessé de se dégrader depuis l’arrivée des militaires au pouvoir dans ces pays. Accusé récemment par le Niger et le Burkina Faso, Cotonou rétorque et parle de désinformation.
Les relations entre le Bénin et ses voisins du nord n’ont cessé de se dégrader depuis l’arrivée des militaires au pouvoir dans ces pays. Accusé récemment par le Niger et le Burkina Faso, Cotonou rétorque et parle de désinformation.
Le secrétaire général et porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbedji, a répondu aux accusations du président burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré. Ce dernier avait affirmé dans la matinée de ce jeudi 11 juillet que le Bénin abritait des bases militaires françaises visant à nuire au Burkina, ajoutant aussi avoir des preuves d’un centre d’opérations à Abidjan pour déstabiliser son pays.
« Voilà que nos frères et voisins, pour des raisons de politique domestique, s’emploient à vouloir faire de nous la source de leurs problèmes. C’est une tendance pernicieuse, venant de militaires qui connaissent ces camps et leur vocation », a déclaré Houngbedji sur les réseaux sociaux. Il a ajouté qu’« après le Niger, c’est au tour du Burkina-Faso d’emboucher cette trompette nauséeuse de désinformation qui alimente non le patriotisme, mais plutôt la rancœur des populations et menace à terme la coexistence pacifique des peuples ».
Le porte-parole du gouvernement béninois a également déclaré que le populisme déplace les problèmes sans les résoudre et que les populations finiront par se rendre compte qu’elles ont été trompées. Selon Houngbedji, « c’est l’hôpital qui se moque de la charité », rappelant que « les attaques terroristes enregistrées par le Bénin à ce jour, dont la grande majorité a été déjouée par nos Forces de défense et de sécurité, sont l’œuvre de gens venant de l’autre côté de nos frontières avec le Burkina-Faso et le Niger ». Il a rappelé que « c’est d’ailleurs ce qui a amené le Gouvernement du Bénin, dans sa stratégie pour contrer le phénomène, à construire, depuis 2022, de petits camps militaires appelés bases opérationnelles avancées dans plusieurs de nos communes frontalières ».
BRAS DE FER UA-AES
Les ministres des Affaires étrangères de l’Alliance des États du Sahel fustigent les critiques du commissaire de l’UA chargé des affaires politiques, de la paix et de la sécurité concernant le retrait de leurs pays de la Cédéao.
Les ministres des Affaires étrangères de la Confédération des États du Sahel (AES) ont exprimé leur mécontentement en suivant les délibérations publiques de la 65e session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), tenue le 7 juillet 2024 à Abuja, au Nigeria.
Selon eux, lors de ce sommet, le Commissaire de l’Union africaine (UA) en charge des Affaires politiques, de la paix et de la sécurité, Bankole Adeoye a déclaré que « le retrait de trois pays de la Cédéao est inacceptable pour l’Union africaine et nous croyons en une seule Cédéao ». Les ministres des Affaires étrangères de l’AES ont jugé ces propos comme une ingérence inappropriée dans les affaires intérieures de leurs États membres.
Le Malien Abdoulaye Diop, le Burkinabè Karomoko Jean-Marie Traoré et le Nigérien Bakary Yaou Sangaré ont rappelé que le retrait du Burkina, du Mali et du Niger de la Cédéao est une décision souveraine, conforme aux dispositions du Traité révisé de l’institution régionale du 24 juillet 1993. Les chefs de la diplomatie des trois pays ont dénoncé l’attitude du Commissaire de l’UA comme étant contraire au devoir de réserve et à l’obligation d’impartialité qui incombent à tout fonctionnaire d’une organisation intergouvernementale.
Les trois pays ont décidé de quitter la Cédéao en réponse à ce qu’ils considèrent comme des sanctions illégales et inhumaines imposées après les récents coups d’État. Ils accusent également l’organisation communautaire d’avoir échoué à les soutenir dans leur lutte contre le terrorisme et l’insécurité et de se laisser influencer par des puissances étrangères, notamment la France.
Les ministres des Affaires étrangères de l’AES demandent à la Commission de l’UA de fournir des justifications pour de telles déclarations, en indiquant sur quelle décision ou acte des organes politiques de l’organisation panafricaine elles se fondent. Ils ont également exprimé leur regret quant à la nature variable des jugements de la Commission, soulignant que le retrait d’un précédent membre (la Mauritanie) de la Cédéao en 2000 n’avait pas été jugé inacceptable.
Enfin, les ministres ont réaffirmé leur engagement à coopérer avec la Commission et les autres organes de l’UA dans le respect des choix souverains de leurs États membres et des textes de l’organisation continentale. Ils appellent les organes politiques intergouvernementaux de l’UA à veiller au respect scrupuleux de la souveraineté des États membres.
ABDELMADJID TEBBOUNE VEUT UN SECOND MANDAT
Le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé, jeudi, sa candidature pour un second mandat à l’élection présidentielle prévue le 7 septembre, appris l’APS de source médiatique.
Dakar, 11 juil (APS) – Le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé, jeudi, sa candidature pour un second mandat à l’élection présidentielle prévue le 7 septembre, appris l’APS de source médiatique.
“A la demande de plusieurs partis et organisations politiques et non politiques et de la jeunesse, je pense que le moment est venu d’annoncer que je me présente pour un deuxième mandat comme le permet la Constitution et c’est au peuple algérien que reviendra le dernier mot”, a-t-il dit.
Dans un entretien avec des médias nationaux, Abdelmadjid Tebboune, candidat à sa propre succession est revenu sur les réalisations faites sous son magistère.
‘’Il est de notoriété publique que les recettes de l’Etat ont augmentée’’, a-t-il argué indiquant que “le citoyen algérien aujourd’hui jouit de tous ses droits et accomplit ses devoirs”.
Le président de la République avait au mois de mars décidé d’avancer la date de l’élection initialement prévue en décembre prochain.
Le successeur de Abdelaziz Bouteflika a été élu en 2019 avec 58% des des suffrages exprimés.
VISA AUX CITOYENS DE L’AES, LA RÉACTION DU MINISTRE MALIEN DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
« Dans tous les cas, dans un processus d’intégration, il y a des gains et des pertes pour tout le monde. Nous devons travailler à en minimiser l’impact pour nos populations et c’est à ça que s’attèlent les autorités maliennes », selon Abdoulaye Diop.
Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a indiqué lors d’une intervention sur la télévision publique ORTM, qu’une imposition de visas aux citoyens de l’AES « ne fera que justifier ce que les dirigeants maliens, nigériens et burkinabé pensent de la Cedeao ».
« Si c’était avéré, ça nous donne raison en ce sens que probablement certains responsables de la Cedeao ne sont pas sortis des anciennes méthodes. (C’est-à-dire) faire peur aux populations, faire du chantage aux populations, utiliser les populations comme arme pour créer des problèmes à leurs dirigeants. Nous pensons aujourd’hui que nos populations ne doivent pas servir de boucliers… Nous sommes dans une autre dimension, nous sommes dans une autre dynamique qui est celle de la fraternité, de la solidarité et de l’amitié entre les peuples. Et dans ce contexte, toutes les populations africaines sont les bienvenues dans notre pays », a-t-il déclaré.
« Dans tous les cas, dans un processus d’intégration, il y a des gains et des pertes pour tout le monde ».
Abdoulaye Diop de rassurer que les autorités maliennes mettront « tout en œuvre pour apporter toute l’attention nécessaire aux ressortissants maliens qui vivent dans les autres espaces autour de l’AES ».
« Dans tous les cas, dans un processus d’intégration, il y a des gains et des pertes pour tout le monde. Nous devons travailler à en minimiser l’impact pour nos populations et c’est à ça que s’attèlent les autorités maliennes », a-t-il souligné.
Il affirme par ailleurs que le chemin pris par les pays de l’AES est un « chemin difficile, mais tout est fonction de l’objectif ».
Pour rappel lors du 65e Sommet de la CEDEAO tenu le dimanche 7 juillet dernier à Abuja (Nigeria), Omar Alieu Touray, le président de la Commission de l’organisation communautaire a déclaré que les trois pays de l’AES risquent « l’isolement diplomatique et politique ». De plus, des visas pourraient être imposés à leurs ressortissants pour voyager dans l’espace CEDEAO.
LES PREMIERS PAS MESURÉS DE DIOMAYE
Le nouveau souffle promis par le président prend des allures de douce brise pour l'instant. Arrivé sur la vague d'un ras-le-bol populaire, le quadragénaire multiplie les audits mais ménage les équilibres hérités, en attendant une majorité parlementaire
(SenePlus) - Les cent premiers jours de Bassirou Diomaye Faye à la tête du Sénégal ont été marqués par une série d'audits portant sur les finances publiques et les contrats miniers. Cependant, des mesures rapides ont également été mises en œuvre pour attirer les capitaux dans cette nation ouest-africaine et amortir les effets de la hausse du coût de la vie, afin de préserver sa popularité naissante.
À 44 ans, celui qui a accédé à la présidence en avril après un tourbillon de quelques mois l'ayant mené d'une cellule de prison au palais présidentiel, a mis en œuvre son plan pour le Sénégal sur un ton plus mesuré que la verve révolutionnaire de sa campagne, estime le site américain d'information Semafor. Aucun contrat avec des multinationales n'a été annulé. Son premier voyage à l'étranger hors d'Afrique l'a conduit à rencontrer le président français Emmanuel Macron à Paris. Le Sénégal reste membre de la zone monétaire CFA arrimée à l'euro.
Selon Jeanne Ramier, associée Afrique au cabinet de conseil Eurasia Group , l'ambiance au Sénégal est que Faye "prend le temps d'évaluer les affaires de l'État, d'affiner ses plans politiques et d'apprendre les rouages de la gouvernance". "L'administration est encore en train de rédiger le document 'Projet', qui remplacera le Plan Sénégal Émergent de [l'ancien président] Macky Sall et met du temps à élaborer et mettre en œuvre des politiques concrètes", a-t-elle déclaré à Semafor Afrique.
Parmi les actes rapidement gagnants de Faye sur l'économie, figure l'émission d'une obligation de 750 millions de dollars en juin pour répondre aux besoins de financement du gouvernement avant le début de la production pétrolière et gazière cette année. Une semaine après la vente de cette obligation, le gouvernement a réduit les prix du pain, de l'huile et du riz, tout en suspendant les taxes et droits de douane pour les importateurs. Des mouvements susceptibles, selon Ramier, d'accorder un peu de temps à Faye avant d'avoir à prendre des décisions politiques plus difficiles impliquant des réformes perturbatrices.
Selon la Banque mondiale, l'économie sénégalaise a progressé de 4,3% en 2023, un taux supérieur à celui de l'année précédente, tandis que l'inflation a reculé de près de 4 points de pourcentage par rapport au record de 9,7% atteint en 2022. Les projets pétroliers et gaziers entrant en production cette année pourraient faire croître l'économie sénégalaise de 7,5% en moyenne par an entre 2024 et 2026.
Là où des chocs externes comme la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine ont conduit des pays africains comme le Ghana et la Zambie au défaut de paiement de leur dette souveraine, le Sénégal est resté "à risque modéré de surendettement public" et a maintenu sa décennie de croissance et de stabilité.
La pauvreté devrait légèrement reculer à 8,7% cette année grâce à la croissance du secteur agricole, selon la Banque mondiale en juin.
Faye a affirmé qu'il "gouvernerait avec humilité" en acceptant sa victoire aux élections de mars qui, selon lui, montrait que le Sénégal voulait rompre avec le passé. Si l'intention de forger un nouvel avenir l'a vu commander une litanie d'audits des agences et processus étatiques, il a également paru prudent pour ne pas démanteler les piliers de ce qu'il a hérité, conclut Semafor.
LE CAPITAINE TRAORÉ ACCUSE TALON ET OUATTARA DE VOULOIR DÉSTABILISER LE BURKINA
«Il y a bel et bien, à Abidjan, un centre des opérations pour déstabiliser notre pays. Personne ne peut le nier. Nous vous montrerons des preuves physiques», a-t-il promis.
Le Capitaine Ibrahima Traoré a encore chargé les autorités ivoiriennes et béninoises. Elles seraient de connivence avec la France pour déstabiliser son régime.
«Il y a bel et bien, à Abidjan, un centre des opérations pour déstabiliser notre pays. Personne ne peut le nier. Nous vous montrerons des preuves physiques», a promis l’homme fort du Burkina.
Pour ce qui est du Bénin, le Capitaine Ibrahima Traoré tonne : «Personne ne peut nous dire qu’au Bénin, il n’y a pas de base française dirigées contre nous. Nous avons les preuves sous la main. Deux bases importantes», dit-il.
Le président militaire explique que dans ces bases, des pistes ont été réaménagées, des avions y atterrissent et des formateurs équipent et entrainent des terroristes.
«Nous avons des enregistrements audio d’agents français au Bénin là-bas dans les centres d’opération des terroristes. Ils montent les opérations avec eux, ils les aident à se soigner. Nous savons tout ce qu’il y a là-bas», clame-t-il.
par Hamidou Anne
LA FARCE TRAGIQUE DE L'AES
Le quarteron de putschistes bande les muscles, souffle sur les braises de l’anti-France, délégitime les institutions pour se maintenir au pouvoir, sans renier le chaos. Ils vivent de la rente de la peur et de la manipulation
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont posé le 6 juillet, un nouvel acte dans leur volonté de quitter la Cedeao, après la première annonce faite en janvier dernier.
Les trois pays ont lancé en grande pompe la Confédération «Alliance des Etats du Sahel» à travers la Déclaration de Niamey. Les trois dirigeants putschistes poursuivent leur attitude de défiance vis-à-vis de la communauté économique régionale ouest-africaine. Il ne saurait en être autrement quand on a confisqué le pouvoir par les armes au mépris des règles communautaires, avec une volonté d’y rester en dépit du bon sens, des engagements passés et de la logique de l’histoire de la région.
Tiani, Goïta et Traoré ont rompu l’ordre constitutionnel dans leur pays au nom de la souveraineté, de la reprise en main de l’outil sécuritaire face aux menaces des groupes armés terroristes et de l’inaction supposée de présidents élus démocratiquement. Depuis, aucune de leurs promesses n’a été tenue en dépit des bravades et des bains de foule.
Goïta, Tiani et Traoré se moquent du destin de leur pays ; le drame que vivent leurs concitoyens les laisse de marbre. Ils ne sont animés par aucun esprit patriotique ni par aucune volonté progressiste visant à rompre avec la corruption, les détournements de fonds et la mal-gouvernance que l’on pouvait reprocher aux régimes précédents. Au Burkina Faso, Ibrahim Traoré, qui se peint en Sankara, n’a pas une once de flamme progressiste pour émanciper les populations les plus vulnérables, les jeunes et les femmes notamment. Il s’est arrogé un délai supplémentaire au pouvoir. Au Mali, Assimi Goïta emprisonne les opposants, dissout les partis et associations à but politique et ne montre aucune velléité de mettre un terme à la transition qui dure depuis 2021.
Sous Tiani, le Niger n’arrive pas à endiguer la menace des diverses milices dans le pays. Les autorités putschistes maintiennent le président Bazoum en otage dans des conditions scandaleuses et inacceptables.
Les massacres par les bandes armées se poursuivent dans les pays de l’Aes malgré le parapluie russe. Parfois ces raids meurtriers sont même le fait de militaires en compagnie des mercenaires affiliés au groupe Wagner. Les armées, qui avaient promis de secourir des citoyens éprouvés, versent parfois dans une entreprise non dissimulée de nettoyage ethnique visant une catégorie de population. Les économies des membres de l’Aes sont en grande difficulté du fait des sanctions infligées par les instances régionales mais aussi et surtout de l’incapacité de ces militaires à gouverner. Malgré la situation chaotique des trois pays, le quarteron de putschistes bande les muscles, souffle sur les braises de l’anti-France, délégitime les institutions pour se maintenir au pouvoir, sans renier le chaos. Ils sont prêts à régner sur des ruines s’ils peuvent jouir des lambris dorés des palais, loin du front où des soldats laissés à eux-mêmes, sans armement, sans munitions, sans entraînement, tombent sous les balles des terroristes.
Quitter la Cedeao n’est qu’une grossière manœuvre de gens obnubilés par le fait de rester au pouvoir tout en ne rendant aucun compte. Ils violent de manière systématique les droits humains, appauvrissent davantage des économies déjà malades, ferment leurs pays au monde et expriment au quotidien la brutalité et l’irresponsabilité.
L’Aes, qui se prévaut d’être un recours face à une Cedeao jugée sous la tutelle de la France - ce qui est une contrevérité - n’est qu’une farce grossière de gens animés uniquement par la volonté de jouir du pouvoir par l’instrumentalisation de la précarité et du désir d’espérance des jeunes. D’ailleurs, qu’est-ce qui retient encore ces souverainistes en treillis, éminents démocrates mandatés par les électeurs, dans l’espace Uemoa ? Il me semble que c’est cette organisation qui régit la monnaie objet de fantasmes et d’accusations de soumission à la France de tant de populistes et démagogues en Afrique et dans sa Diaspora.
Mais la rengaine tiers-mondiste, relayée par un puissant appareil sur internet et dans les médias, ne tiendra pas toujours face aux vraies urgences des Maliens, des Burkinabè et des Nigériens. Ces derniers, au moment où les chefs des juntes mettent sur pied l’Aes, font face à des préoccupations de survie quotidienne : l’eau, la nourriture, l’électricité, la sécurité… La jeune militante des droits de l’Homme du Mali, Fatouma Harber, a résumé cette tragique farce de l’Aes par cette phrase drôlement à propos : «24h sans électricité. Oui je sais que nous sommes souverains maintenant !»
Ces régimes illégitimes, membres de l’Aes, comme toutes les autocraties, vivent de la rente de la peur et de la manipulation. Ils vont aussi continuer à brandir le complot étranger, l’ennemi intérieur et le sabotage pour se maintenir au pouvoir tout en échouant à régler les problèmes de leurs concitoyens. Ils vont user jusqu’au bout le fil réducteur et anachronique du nationalisme et du souverainisme de pacotille. Au regard des vies en jeu, tout ceci relève d’une tragique farce.
L’OTAN VA ENVOYER DES F-16 EN UKRAINE
Les pays membres de l’OTAN ont multiplié les gages mercredi d’un soutien renforcé à l’Ukraine, leurs dirigeants réunis à Washington tentant de surmonter les incertitudes politiques qui entourent ce sommet historique.
Les pays membres de l’OTAN ont multiplié les gages mercredi d’un soutien renforcé à l’Ukraine, leurs dirigeants réunis à Washington tentant de surmonter les incertitudes politiques qui entourent ce sommet historique.
« La Russie est sur le pied de guerre » dans son industrie d’armement avec l’aide de la Chine et de la Corée du Nord, a averti le président américain Joe Biden, à l’ouverture officielle de ce sommet marquant les 75 ans d’existence de l’Alliance.
« Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser l’Alliance être distancée », a-t-il ajouté d’une voix forte, après les interrogations sur son état de santé et sa capacité à défendre les couleurs du camp démocrate, à quatre mois de l’élection présidentielle américaine.
Dès avant l’ouverture officielle de leur réunion, plusieurs pays de l’OTAN ont annoncé avoir commencé à transférer des avions de combat F-16 à l’Ukraine.
Ces appareils « rapprochent d’une paix juste et durable », s’est félicité le président ukrainien Volodymyr Zelensky, présent dans la capitale américaine.
Les F-16, en provenance du Danemark et des Pays-Bas, « voleront dans le ciel ukrainien cet été », a assuré le secrétaire d’État américain Antony Blinken.
Défense antiaérienne
La Maison-Blanche a de son côté ajouté que la Belgique et la Norvège s’étaient engagées à fournir d’autres appareils à l’Ukraine, qui fait face à un barrage croissant de missiles russes contre ses villes et infrastructures.
Après avoir fêté en grande pompe la veille au soir le 75e anniversaire de l’alliance militaire occidentale, les leaders des États de l’alliance se sont retrouvés au sein du Conseil de l’Atlantique Nord, l’organe politique suprême de l’OTAN.
Le président américain Joe Biden a confirmé mardi soir que les alliés allaient aussi fournir à l’Ukraine un total de cinq systèmes de défense antiaérienne supplémentaires, dont quatre batteries de type Patriot, des missiles sol-air particulièrement efficaces pour intercepter les missiles balistiques russes.
L’Allemagne, les Pays-Bas, la Roumanie et l’Italie doivent également y contribuer.
La Russie a intensifié dernièrement ces frappes de missiles contre l’Ukraine, en dévastant notamment le plus grand hôpital pour enfants du pays, à Kyiv. Les missiles russes ont aussi détruit la moitié des capacités de production d’électricité de l’Ukraine.
L’ombre de Trump
Plus de deux ans après l’invasion russe de l’Ukraine, les Alliés vont également s’engager à développer leur industrie de défense, a indiqué mercredi le secrétaire général sortant de l’OTAN, Jens Stoltenberg.
« Ce nouvel engagement envoie au monde un message sans ambiguïté », a souligné sur ce point Joe Biden.
L’Ukraine souhaite recevoir une invitation formelle à rejoindre l’OTAN, mais devra encore attendre face à l’opposition de plusieurs pays, dont les États-Unis.
Les membres de l’organisation sont toutefois d’accord pour reconnaître que l’Ukraine est sur une « trajectoire irréversible » vers son adhésion à l’Alliance atlantique, ont affirmé des diplomates. Et, selon le chancelier allemand Olaf Scholz, les décisions prises par l’OTAN « procurent à l’Ukraine la clarté dont elle a besoin ».
Les chefs d’État et de gouvernement sont arrivés mardi dans la capitale américaine, à l’exception du président français Emmanuel Macron qui les a rejoints mercredi. Il tentera de réaffirmer sa place sur la scène internationale, alors que ses partenaires s’inquiètent d’un affaiblissement de la France après les élections législatives.
Le sommet de Washington intervient dans un climat d’incertitude politique aux États-Unis, où le président Biden fait face à une fronde d’élus démocrates le sommant d’abandonner la course à un second mandat en novembre face à Donald Trump. L’acteur américain George Clooney, fervent démocrate, l’a appelé mercredi à jeter l’éponge.
L’ombre de l’ancien président républicain, qui s’est souvent montré critique de l’OTAN et dont certains propos ont semblé fragiliser le principe d’assistance mutuelle prévu par l’article 5 du traité, plane sur le sommet.
« Je m’attends à ce que, quel que soit le résultat des élections, les États-Unis restent un allié solide et loyal de l’OTAN », a toutefois déclaré mercredi M. Stoltenberg.
Le premier ministre hongrois Viktor Orban, qui assure la présidence de l’UE, aura l’occasion de rendre compte de ses récents déplacements à Moscou et à Pékin, très mal perçus notamment à Washington.
Le président ukrainien doit lui rencontrer des élus, avant de participer à un Conseil OTAN-Ukraine jeudi, au dernier jour du sommet. Ce jour-là sera scruté l’état de la forme du président Biden lors d’une rare conférence de presse.
VOLTE FACE MALIEN
Au Mali, le Conseil des ministres a annoncé ce mercredi 10 juillet la levée de la suspension des activités politiques et des activités à caractère politique des associations, en vigueur depuis avril dernier.
Les autorités maliennes ont décidé de lever l’interdiction des activités politiques en vigueur depuis quatre mois.
Au Mali, le Conseil des ministres a annoncé ce mercredi 10 juillet la levée de la suspension des activités politiques et des activités à caractère politique des associations, en vigueur depuis avril dernier. « La mesure de suspension était motivée par le besoin de sauvegarde de l’ordre public, au regard des multiples défis auxquels le pays faisait face, tant sur le plan sécuritaire que sur le plan du climat politique et social, en vue de l’organisation sereine du Dialogue inter-maliens pour la paix et la réconciliation nationale sur toute l’étendue du territoire national », explique le Communiqué.
« Par cette mesure dissuasive, le Gouvernement a pu contenir toutes les menaces de troubles à l’ordre public qui planaient sur cet évènement majeur pour la vie de la Nation », ajoute le ministre malien de la Décentralisation, notant que le « Dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale s’est déroulé dans les meilleures conditions dans tout le pays, du 13 avril au 10 mai 2024 ».
Le non-respect de cette suspension a conduit à l’arrestation de onze leaders politiques le 20 juin 2024, dont les anciens ministres Moustaph Dicko, Yaya Sangaré et Me Mohamed Aly Bathily. Ces arrestations ont eu lieu lors d’une réunion informelle au domicile de Moustaph Dicko à Bamako, où les leaders préparaient un plan d’action pour la plateforme d’opposition. Ils visaient à organiser des conférences de presse et des rassemblements pour le retour à l’ordre constitutionnel.
Actuellement détenues dans différentes maisons d’arrêt, ces personnalités sont poursuivies pour tentative de déstabilisation et atteinte à la sécurité de l’État. La date de leur procès n’a pas encore été fixée.
Les proches des leaders arrêtés craignent que ces procédures ne visent à réduire au silence les voix critiques.
Le Dialogue inter-Maliens a également recommandé de prolonger la transition de deux à cinq ans supplémentaires et la candidature de l’actuel président de la transition, le colonel Assimi Goïta, à la future présidentielle. Cependant, la date de cette élection n’a toujours pas été fixée, bien que la transition initiale devait prendre fin en mars 2024.
Cette recommandation a suscité des débats et des inquiétudes concernant la prolongation indéfinie du pouvoir des autorités de la transition. D’aucuns se demandent si des contestations de ces décisions seront autorisées avec la levée de la suspension des activités politiques.
L'EXÉCUTIF DONNE L'EXEMPLE EN MATIÈRE DE REDDITION DES COMPTES
Lors du conseil des ministres de mercredi, le Premier ministre s'est félicité que l'ensemble de l'exécutif ait déclaré son patrimoine dans les délais requis
Le Premier ministre s’est félicité, mercredi en Conseil des ministres, de l’acquittement par le président de la République et l’ensemble du gouvernement de leurs obligations de déclaration de patrimoine.
‘’Le Premier ministre s’est ensuite félicité de l’acquittement par le Président de la République lui-même et l’ensemble du Gouvernement de leurs obligations de déclaration de patrimoine, respectivement au Conseil Constitutionnel et à l’OFNAC, dans les délais impartis, à savoir trois (3) mois après la prise de fonction’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministres.
La même source ajoute qu’Ousmane Sonko a demandé aux ministres de ‘’veiller au respect scrupuleux de cette exigence, par les responsables assujettis, placés sous leur tutelle’’.