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28 novembre 2024
International
LES CONSEQUENCES DU RETRAIT DE L’AES DE LA CEDEAO
Dans son discours, Omar Alieu Touray, président de la Commission de la Cédéao, n’a pas hésité à exprimer ses inquiétudes quant à cette situation. « Notre région n’a jamais connu simultanément autant de défis depuis de nombreuses années
Les États de l’Afrique de l’Ouest se penchent sur l’avenir de la Cédéao après le retrait de trois pays du Sahel central de l’organisation communautaire.
Ce dimanche 7 juillet 2024, la ville d’Abuja, au Nigeria, accueille le 65e sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). La rencontre se déroule dans un contexte de crises multiples, avec un accent particulier sur les conséquences du retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger.
Dans son discours, Omar Alieu Touray, président de la Commission de la Cédéao, n’a pas hésité à exprimer ses inquiétudes quant à cette situation. « Notre région n’a jamais connu simultanément autant de défis depuis de nombreuses années. En effet, en dehors de nombreuses menaces liées à la paix et à la sécurité, ainsi que des défis liés à la pauvreté, notre région est également confrontée au risque de désintégration. Car, comme vous le savez tous, le 29 janvier dernier, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont notifié à la Commission leur intention de quitter la Cédéao avec effet immédiat », a-t-il déclaré. En janvier dernier, le Mali, le Niger et le Burkina ont annoncé leur retrait sans délai de la Cédéao, l’accusant d’être instrumentalisée par la France. Quelques mois plus tôt, les trois pays avaient créé l’Alliance des États du Sahel (AES) pour, disent-ils, mettre en synergie leurs forces dans la lutte contre le terrorisme.
Le diplomate gambien a souligné les nombreux avantages que la Cédéao a apportés à ses citoyens. « Les populations ont bénéficié d’une liberté de mouvement dans notre espace Cédéao et elles ont commencé à percevoir les avantages de notre marché commun, où les produits locaux sont commercialisés librement sur un marché de plus de 400 millions d’habitants. À cela s’ajoute l’utilisation d’un passeport commun et d’une carte d’identité biométrique commune pour les déplacements à l’intérieur de notre espace communautaire », a-t-il listé, rappelant que le retrait des trois pays de l’institution régionale aura des implications profondes.
LES IMPLICATIONS DU RETRAIT
« Il est évident que la désintégration perturbera non seulement la liberté de mouvement et d’établissement des personnes, mais elle aggravera également l’insécurité dans la région. Plus spécifiquement, le retrait des trois pays portera un coup dur à la coopération en matière de sécurité, notamment en termes de partage de renseignements et de participation à la lutte contre le terrorisme dans la sous-région et d’autres initiatives conjointes de sécurité », a-t-il détaillé. Poursuivant, il a indiqué que le départ du Mali, du Burkina et du Niger risque d’isoler ces trois pays sur la scène internationale « dans la mesure où les pays ne pourront plus bénéficier d’un soutien de bloc en cas de candidature de leurs citoyens ou citoyennes à des postes internationaux au sein de l’Union africaine, des Nations Unies et des organismes similaires. »
Les impacts économiques et financiers sont également préoccupants, a noté M. Touray. « Le retrait des trois États membres pourrait entraîner l’arrêt ou la suspension de tous les projets et programmes mis en œuvre par la Cédéao dans ces trois pays et dont la valeur est estimée à plus de 500 millions de dollars américains », a-t-il averti, mentionnant les investissements significatifs des institutions financières régionales, le Banque d’investissement et de développement de la Cédéao et la Banque ouest-africaine de développement, dans ces pays, mettant en péril des projets d’une valeur totale estimée à environ 321 millions de dollars. Onze mois après avoir créé l’AES, le Mali, le Burkina et le Niger ont adopté samedi 6 juillet le traité instituant la Confédération des États du Sahel.
LA CEDEAO MENACE D’INSTAURER UN VISA POUR LES RESSORTISSANTS DE L’AES
« Les citoyens de ces pays pourraient ne plus être en mesure de résider ou de créer librement des entreprises dans le cadre des facilités mises en place par la CEDEAO et pourraient être soumis à diverses lois nationales », a déclaré Omar Alieu Touray.
C’est le president de la Commission, Omar Alieu Touray, qui a fait l’annonce ce dimanche à Accra. Le retrait du Mali, du Burkina et du Niger de la CEDEAO, « affectera les conditions de voyage et d’immigration des citoyens de ces trois pays, car ils auront désormais à mener des démarches en vue de l’obtention d’un visa avant de voyager dans la sous-région », dit-il.
Il ajoute que « les citoyens de ces pays pourraient ne plus être en mesure de résider ou de créer librement des entreprises dans le cadre des facilités mises en place par la CEDEAO et pourraient être soumis à diverses lois nationales ».
« Ainsi, ces trois pays vont devoir cesser d’utiliser le passeport de la CEDEAO, la carte d’identité nationale biométrique de la CEDEAO et l’assurance automobile carte Brune de la CEDEAO à l’échelle régionale », a-t-il conclu devant les chefs d’Etat qui sont au Sommet l’organisation sous-régionale ouverte hier au Ghana.
LÉGISLATIVES, GABRIEL ATTAL REMETTRA SA DÉMISSION À MACRON LUNDI MATIN
Le Premier ministre s’est exprimé ce dimanche 7 juillet 2024 depuis l’hôtel de Matignon, après la publication des résultats du second tour des élections législatives.
iGFM (Dakar) Le Premier ministre s’est exprimé ce dimanche 7 juillet 2024 depuis l’hôtel de Matignon, après la publication des résultats du second tour des élections législatives.
Sa lettre de démission sera sur le bureau du président de la République lundi matin. Ce dimanche 7 juillet, Gabriel Attal a annoncé sa démission du poste de Premier ministre. Conséquence des résultats du second tour des législatives pour la majorité présidentielle, qui a obtenu entre 152 et 163 sièges à l’Assemblée nationale, loin derrière le bloc de gauche, mais devant le Rassemblement national.
« Nous avons tenu, nous sommes debout, avec trois fois plus de députés que certaines estimations donnaient au début de cette campagne », a déclaré Gabriel Attal depuis le perron de l’hôtel de Matignon.
Attal en poste « aussi longtemps que le devoir l’exigera »
« Être premier ministre est l’honneur de ma vie », a-t-il continué, annonçant sa « démission » qu’il remettra lundi matin au président de la République. « J’assumerai mes fonctions aussi longtemps que le devoir l’exigera », a conclu Gabriel Attal, laissant entendre qu’il pourrait encore occuper ses fonctions lors des Jeux olympiques de Paris, qui doivent commencer le 26 juillet.
L'APPEL DE DIOMAYE À LA CEDEAO
Selon le président, il est important que la communauté soit perçue comme étant au service des peuples. "Nous devrons débarrasser la CEDEAO des clichés qui la réduisent à une organisation soumise aux influences extérieures", a-t-il martelé ce dimanche
À l’occasion du 65e sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO, le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a réaffirmé l’engagement indéfectible de son pays envers l’organisation régionale, tout en appelant à des réformes significatives pour répondre aux défis contemporains.
« Je réitère ici l’ancrage du Sénégal dans la CEDEAO, en tant que membre fondateur et au regard des relations d’amitié fraternelle et de coopération conviviale que mon pays a toujours entretenues avec tous les membres de notre organisation depuis l’époque des pères fondateurs », a-t-il déclaré. Il a rappelé que ces relations ont été le socle de la stabilité et de l’intégration régionale depuis la création de l’organisation.
Cependant, le président Bassirou Diomaye Faye n’a pas manqué de souligner les défis actuels auxquels la CEDEAO est confrontée. « Aujourd’hui, force est de constater que la CEDEAO fait face à de nombreux défis au quotidien. Cela remet profondément en cause nos acquis en matière d’intégration avec un risque réel de désintégration de notre communauté. » Selon lui, ces défis nécessitent une action concertée pour éviter le scénario catastrophique d’une désintégration de l’organisation.
Pour surmonter ces défis, le président Faye a appelé à des efforts accrus pour renforcer les liens au sein de la CEDEAO : « Il est impératif que nous poursuivions nos efforts pour des retrouvailles de toute la famille afin de consacrer toutes nos forces et nos ressources aux projets et initiatives communautaires qui nous rassemblent. »
Un des points saillants de son intervention a été la nécessité de changer la perception de la CEDEAO. « Nous devrons sans doute débarrasser la CEDEAO des clichés et stéréotypes qui la réduisent à la posture d’une organisation soumise aux influences de puissances extérieures et distante des populations qu’elle a la responsabilité historique de servir. » Pour le président Faye, il est important que l’organisation soit perçue comme étant au service des peuples de la région, conformément à son Acte constitutif.
Il a également abordé la question des sanctions communautaires : « Le moment est peut-être venu de réfléchir davantage sur les sanctions communautaires extrêmes, qui, au regard de leurs impacts économiques et sociaux sévères, renforcent malheureusement l’idée d’une institution qui punit ses populations au lieu d’être à leur service et à leur secours. »
Le président sénégalais a plaidé pour le renforcement des mécanismes de prévention des conflits au sein de la CEDEAO. « Il me paraît tout aussi important de renforcer nos cadres préventifs des conflits en mettant l’accent sur la concertation et le dialogue en temps de paix. » Il a ajouté que cela permettrait de réduire les risques de crises et d’améliorer la gestion en cas de leur apparition.
En outre, le président Bassirou Diomaye Faye a souligné l’importance du respect des décisions de la Cour de justice communautaire, appelant à garantir son indépendance et son impartialité. « Les décisions de la Cour de justice communautaire méritent le respect de toutes les parties, y compris les États membres. Cela nécessite au préalable une garantie de son indépendance et de son impartialité », a-t-il souligné.
Bassirou Diomaye Faye a conclu son intervention en exprimant le soutien du Sénégal à la révision du Protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance, estimant que cette adaptation contribuerait à sauvegarder les idéaux démocratiques de la CEDEAO.
TRIPARTITION INÉDITE EN FRANCE
Aucun des trois grands blocs n'a décroché la majorité absolue aux législatives. L'alliance de gauche décroche la première place, devançant Renaissance d'Emmanuel Macron. L'extrême droite signe un score historique mais manque la marche du pouvoir
(SenePlus) - La France se retrouve dans l'incertitude au soir d'élections législatives pour le moins surprenantes. Selon les premières estimations des instituts de sondage rapportées par l'AFP, aucun des trois grands blocs n'a obtenu la majorité absolue, plongeant le pays dans le brouillard politique à quelques semaines de l'ouverture des Jeux Olympiques.
Contre toute attente, l'alliance de gauche du Nouveau front populaire (NFP) arrive en tête avec 172 à 215 sièges, talonnant le camp présidentiel d'Emmanuel Macron qui n'obtient que 150 à 180 députés, loin des 289 requis pour gouverner. "C'est un coup de semonce adressé aux 'arrogants'", a lancé Mélenchon, citant Robespierre.
Le Rassemblement national réalise une percée historique avec jusqu'à 155 élus selon les projections, mais voit s'éloigner ses ambitions de conquête du pouvoir.
Cette configuration inédite plonge la France dans l'inconnu. Le président Macron, qui avait dissous l'Assemblée pour "clarifier" le paysage politique, n'est pas sorti renforcé de ce pari risqué. Son parti Renaissance va devoir trouver des alliances, peut-être improbables, avec la gauche ou les républicains.
Si les partenaires européens comme l'Allemagne s'inquiètent de l'entrée massive du RN, d'autres comme la Russie ou l'Italie pourraient s'en réjouir. Le président Macron devra rassurer sur la stabilité de la France dès le sommet de l'OTAN cette semaine.
La semaine à venir s'annonce intense en négociations, avant l'ouverture de la nouvelle Assemblée le 18 juillet. Comme le dit l'écrivain Didier Decoin cité par l'AFP : "Le résultat des législatives, c'est l'inconnu pour la France, pour l'Europe, pour le monde." Une nouvelle ère de turbulences s'ouvre.
LE DÉFI EXISTENTIEL DE LA CÉDÉAO
La décision du Burkina Faso, du Mali et du Niger de quitter l'institution ébranle les fondements mêmes de la coopération régionale. Des centaines de millions de dollars d’investissements sont en jeu, tout comme la sécurité et la stabilité de la région
(SenePlus) - Les inquiétudes sont palpables à Abuja où se tient ce dimanche le 65e sommet de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). L'organisation régionale fait face à une crise existentielle avec le retrait annoncé du Burkina Faso, du Mali et du Niger, trois poids lourds du Sahel central.
Dans un discours on ne peut plus alarmiste, Omar Alieu Touray, le président de la Commission de la Cédéao, a dressé un sombre tableau de la situation. "Notre région n'a jamais connu simultanément autant de défis depuis de nombreuses années. En effet, en dehors de nombreuses menaces liées à la paix et à la sécurité, ainsi que des défis liés à la pauvreté, notre région est également confrontée au risque de désintégration", a-t-il martelé, citant la décision du "Burkina Faso, du Mali et du Niger" de quitter l'organisation "avec effet immédiat" comme l'a rapporté Apa News.
Un divorce aux lourdes conséquences
Ce retrait brutal des trois nations pourrait avoir des implications dramatiques selon M. Touray. "Il est évident que la désintégration perturbera non seulement la liberté de mouvement et d'établissement des personnes, mais elle aggravera également l'insécurité dans la région", a-t-il prévenu.
Sur le plan sécuritaire, le diplomate gambien redoute que ce divorce ne porte "un coup dur à la coopération en matière de sécurité, notamment en termes de partage de renseignements et de participation à la lutte contre le terrorisme". Une inquiétude de taille pour cette région en proie aux attaques djihadistes meurtrières.
L'isolement guette également le Burkina, le Mali et le Niger sur la scène internationale, puisqu'ils "ne pourront plus bénéficier d'un soutien de bloc" au sein d'instances comme l'Union africaine ou l'ONU, a prévenu le président de la Commission.
Un lourd tribut économique et financier
Au-delà des aspects sécuritaires et diplomatiques, c'est l'avenir économique de la région qui est en jeu. M. Touray a rappelé que "le retrait des trois États membres pourrait entraîner l'arrêt ou la suspension de tous les projets et programmes" de la Cédéao dans ces pays, pour une valeur totale "estimée à plus de 500 millions de dollars".
Sans oublier les investissements menacés des institutions financières régionales comme la Banque d'investissement et de développement de la Cédéao (environ 321 millions de dollars selon ses dires).
Onze mois après la création d'une alliance parallèle, le "Burkina Faso, le Mali et le Niger ont adopté samedi le traité instituant la Confédération des États du Sahel", souligne enfin Apa News. Une nouvelle entité censée remplacer la Cédéao pour ces trois pays?
DES AVANCÉES TROP LENTES FACE AUX URGENCES
Si le volontarisme de Diomaye est salué, son action après 100 jours reste marquée par l'absence d'état des lieux et de reddition des comptes, selon la LD Debout. Le parti indique la rationalisation piétine face à l'accumulation de nominations
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration de La LD Debout sur les 100 jours de gouvernance du nouveau régime. Le parti salue le volontarisme du président tout en déplorant le manque de calendrier pour les réformes structurelles attendues. Il constate relève également la mise en oeuvre de la promesse de rationnalisation.
"La LD Debout saisit l’échéance symbolique des 100 premiers jours du régime du président Bassirou Diomaye Faye pour lui renouveler ses félicitations ainsi qu’au peuple sénégalais dans son ensemble et aux forces vives de la Nation dont l’engagement soutenu et les énormes sacrifices consentis ont permis à notre pays de sauvegarder ses acquis démocratiques et de réaliser la troisième alternance politique de son histoire. La fin de ces 100 premiers jours est surtout un bon moment pour faire un premier bilan d’étape de l’action du régime.
Tout d’abord, la LD Debout salue les initiatives importantes du président de la République relatives à la déclaration de patrimoine et à sa démission du poste de Secrétaire général de son parti qui donnent un signal encourageant en direction des ruptures attendues. Toutefois, le parti attend de tous les assujettis à cette obligation éthique, morale et légale qu’ils formalisent le dépôt de leur déclaration de patrimoine dans les délais.
Depuis son élection, la LD Debout constate également un fort volontarisme pour enclencher une nouvelle dynamique politique et sociale dans le pays, comme l’indiquent les récentes Assises de la Justice, la journée nationale de Set-sétal et les allègements des prix de certaines denrées de première nécessité, même si des efforts plus significatifs sont encore attendus pour véritablement soulager les populations et les ménages toujours confrontés à la réalité de la cherté de la vie.
Plus généralement, la LD Debout considère qu’il devient urgent pour le président de la République et son gouvernement de définir un calendrier et des modalités pratiques de mise en œuvre des réformes sur lesquelles ils se sont engagés auprès du peuple sénégalais mais également auprès des organisations citoyennes, en lien notamment avec les conclusions des Assises nationales et des recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI). A cet égard, la LD Debout est particulièrement attentive aux réformes inscrites dans le « Projet », et auxquelles elle adhère, telles que (i) la révision et la protection de la Constitution en s’inspirant des conclusions des Assises nationales et des réformes proposées par la CNRI, (ii) la réduction des prérogatives proéminentes du président de la République et l’instauration de sa responsabilité politique, (iii) la création d’une « Cour constitutionnelle » avec un mode paritaire de désignation de ses membres, (iv) la consécration de l’indépendance du parquet vis à-vis du ministre de la Justice, (v) la suppression des fonds politiques et leur remplacement par des fonds spéciaux exclusivement destinés aux opérations ultra sensibles, (vi) le détachement des corps de contrôle de la tutelle de l’Exécutif, (vii) le renforcement de la neutralité de l’administration publique en interdisant désormais le militantisme politique aux directeurs de certains départements ministériels, à l’image des régies financières et des sociétés d’État, et (viii) l’appel à candidature pour certains emplois de la haute fonction publique ainsi que du secteur parapublic, tout comme la normalisation des recrutements civils et militaires par le recours exclusif au concours.
Au-delà de ces réformes, la LD Debout restera vigilante sur les engagements très importants et sur les exigences de rationalisation des institutions, comme la suppression du HCCT et de plusieurs agences budgétivores. D’ailleurs, le Parti regrette que cette rationalisation n’ait pas précédé les vagues de nominations en cours. En tout état de cause, cette rationalisation des dépenses de l’Etat est une nécessité pour endiguer la spirale d’endettement enclenchée par l’ancien président de la République et qui se poursuit, et pour assurer le respect d’importants engagements du « Projet » tels que l’augmentation de la part du budget de l’Etat allouée à la santé, à l’éducation et à la promotion de l’emploi des jeunes. Aussi, le parti demande au gouvernement de prendre en charge de manière urgente la question dramatique des citoyens sénégalais migrants, partis pour un avenir meilleur, mais aujourd’hui abandonnés à leur propre sort et maltraités dans des pays du Maghreb, ce qui devrait d’ailleurs interpeller nos consciences et nos valeurs proclamées d’humanisme et de patriotisme.
Au regard de l’immensité des défis, la LD Debout considère que le gouvernement devrait adopter une démarche hautement stratégique, en évitant le pilotage à vue et en soignant sa communication institutionnelle. En pratique, un accent particulier devrait être mis sur l’état des lieux de la gestion précédente et sur la reddition des comptes car aucun redressement politique, économique ou social ne peut se réaliser sans rupture avec la culture d’impunité endémique qui a longtemps régné au Sénégal et à tous les niveaux de la vie nationale.
La LD debout regrette la polémique stérile sur la programmation de la Déclaration de politique générale du Premier ministre à l’Assemblée nationale. Sur ce sujet, le parti invite l’Assemblée nationale à mettre à jour son Règlement intérieur et demande au Premier ministre de se prêter à cet exercice solennel devant la représentation nationale pour permettre au peuple souverain d’avoir un aperçu plus clair sur le « projet », la vision et les orientations du gouvernement.
Enfin, la LD Debout appelle toutes les forces progressistes du pays et de la diaspora à rester mobilisées dans une posture de citoyenneté active pour obtenir des nouvelles autorités le respect des engagements pris, notamment par la mise en œuvre effective et dans les meilleurs délais des mesures de ruptures attendues aux plans politique, économique, social et culturel ; et relativement à la refondation de l’Etat, par une répartition plus équilibrée des pouvoirs."
LA FRANCE À UN TOURNANT HISTORIQUE
Alors que les sondages laissent présager un résultat extrêmement serré, les Français se rendent aux urnes dans une ambiance électrique. Le RN est aux portes du pouvoir, tétanisant l'opposition. L'alternative est confuse, le sort de Macron incertain
(SenePlus) - Les Français sont de nouveau appelés aux urnes pour le deuxième tour des élections législatives. Un scrutin qui s'annonce historique et dont l'issue pourrait profondément modifier le paysage politique français, selon les analystes.
Comme le rapporte l'AFP, à l'issue du premier tour le 30 juin dernier, l'extrême droite menée par le Rassemblement national (RN) est arrivée en tête avec 33% des voix devant la Nouveau Front populaire (NFP, 28%), coalition de gauche, et Ensemble, le camp présidentiel d'Emmanuel Macron (20%). 76 députés seulement ont été élus dès le premier tour, il reste donc 501 sièges à pourvoir ce dimanche.
Ces législatives sont d'autant plus cruciales que le président Macron a provoqué leur tenue de manière anticipée en dissoulant l'Assemblée nationale le 9 juin dernier, après sa déroute aux européennes. Sa stratégie pourrait s'avérer payante ou au contraire totalement contre-productive pour son camp politique.
Plusieurs scénarios sont possibles à l'issue de ce second tour. Selon les derniers sondages publiés avant la période de réserve, le RN obtiendrait entre 170 et 210 sièges, ce qui pourrait lui offrir la majorité absolue. Il serait talonné par le NFP (155 à 185 sièges) puis par Ensemble (95 à 125 sièges).
Cependant, de nombreuses inconnues demeurent. L'abstention risque en effet d'être plus élevée qu'au premier tour (66,7%, un record depuis 25 ans) et pourrait rebattre les cartes. Par ailleurs, plus de 200 candidats de gauche et du centre se sont désistés entre les deux tours, transformant plusieurs triangulaires prévisibles en duels bien plus serrés.
Sur le terrain, l'inquiétude domine chez les électeurs appelés une troisième fois aux urnes en moins d'un mois. "Je voudrais que le climat social s'apaise, mais c'est loin d'être gagné", a confié à l'AFP Adella Fournier, 41 ans, à Rosheim dans le Bas-Rhin. À Lille, Cécile Artis, 59 ans, craint aussi "la polarisation des opinions publiques".
Les résultats commenceront à tomber dimanche soir à partir de 20h, avec ceux des outre-mer où le scrutin s'est déjà tenu. En Guadeloupe, les candidats RN qualifiés au second tour n'ont pas confirmé, les sortants de gauche conservant largement leur siège. Même scénario en Martinique.
Quel que soit le résultat, celui-ci influera durablement sur la vie politique française. Une majorité RN constituerait un séisme et ferait entrer l'extrême droite au pouvoir pour la première fois. A l'inverse, une majorité alternative mettrait Emmanuel Macron "au pied du mur" pour gouverner, peut-être dans le cadre d'une grande coalition hétéroclite. L'hypothèse d'un gouvernement technique a également été évoquée.
Les enjeux sont donc considérables pour la France et son avenir, suscitant des inquiétudes chez ses partenaires européens à l'idée de voir arriver au pouvoir un parti eurosceptique. Le scénario d'un pays ingouvernable ne peut être exclu. Pour l'heure, le mystère demeure sur l'issue de ce second tour décisif.
SONKO DÉFEND SA VISION D'UNE AFRIQUE PORTÉE PAR SA JEUNESSE
Ému par la récente tragédie ayant coûté la vie à près de 90 candidats à l'émigration, le chef du gouvernement n'a pas mâché ses mots devant les étudiants de Saint-Louis
(SenePlus) - Quelques jours après le naufrage meurtrier d'un bateau de migrants au large de la Mauritanie, qui a coûté la vie à près de 90 personnes, le Premier ministre Ousmane Sonko a prononcé un discours engagé devant l'Université Gaston Berger de Saint-Louis pour faire entendre sa vision sur la question migratoire.
"Un énième naufrage s'est produit au large de nos côtes et qui aurait coûté, en attendant d'avoir les chiffres exacts, la vie à beaucoup de jeunes", a déclaré M. Sonko d'entrée de jeu, faisant référence au naufrage rapporté par RFI dont le bilan humain reste encore incertain selon la radio. Le Premier ministre a exprimé sa tristesse face à cette tragédie qui vient s'ajouter aux nombreuses autres ayant coûté la vie à de nombreux jeunes Africains tentant de rejoindre l'Europe par la mer, comme l'a rapporté RFI.
Mais M. Sonko n'est pas venu seulement présenter ses condoléances. Dans une intervention retransmise en direct sur sa page Facebook et rapportée par RFI, il a adressé un appel enflammé à la jeunesse africaine: "Je lance encore un appel à cette jeunesse, votre solution ne se trouve pas dans les bureaux, les pays que certains jeunes veulent aller rejoindre, je peux vous assurer qu'ils sont eux-mêmes sont en crise, soit en début de crise!", a-t-il martelé selon RFI.
Pour le Premier ministre, l'avenir se situe bel et bien en Afrique. "L'avenir du monde se trouve en Afrique et vous devez en être conscient, vous les jeunes. Le seul continent qui a encore une marge de progression et de croissance importante, le seul continent qui devrait porter la croissance du monde dans les 50 prochaines années", a-t-il déclaré dans un plaidoyer passionné en faveur du continent, comme l'a rapporté RFI.
Dans sa vision, le développement de l'Afrique ne doit plus se faire par et pour les autres, mais bien par les Africains eux-mêmes. "La réponse que nous avons apportée, nous, est très claire, personne ne fera notre développement à notre place. Nous n'accepterons plus que nos ressources naturelles soient pillées pour nous laisser la pauvreté et le chômage qui va vous pousser à partir, vous les jeunes...", a-t-il martelé selon les propos relayés par RFI.
Un message fort et engagé qui fait écho aux revendications exprimées dans un communiqué conjoint signé par trois ONG sénégalaises après le naufrage, comme l'a rapporté RFI. Dans leur texte, elles exigent du gouvernement qu'il agisse pour empêcher les départs de jeunes en leur offrant de meilleures opportunités sur place. Car la route migratoire de l'Atlantique, encore empruntée dernièrement par plus de 170 personnes à bord d'une embarcation partie de Niodior, reste particulièrement périlleuse et meurtrière selon les informations de RFI.
Avec ce discours, Ousmane Sonko témoigne d'une vision souverainiste de l'avenir du continent africain, appelant la jeunesse à croire en ses potentialités et à en être les acteurs principaux, plutôt que de risquer leur vie dans des tentatives désespérées de rejoindre l'Europe par la mer, comme l'analyse RFI.
L'AES SCELLE LE DIVORCE AVEC LA CEDEAO
À Niamey, les putschistes du Burkina, du Mali et du Niger ont franchi le Rubicon en créant une confédération au sein de leur alliance. Un front anti-Cedeao assumé, où la "souveraineté" et la rupture avec "l'ancien ordre néocolonial" sont érigées en dogmes
(SenePlus) - Les régimes militaires du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont franchi une nouvelle étape vers la rupture avec la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao). Lors d'un sommet historique à Niamey, rapporte l'AFP, ils ont acté la création d'une confédération entre leurs trois États membres de l'Alliance des États du Sahel (AES).
"Nos peuples ont irrévocablement tourné le dos à la Cedeao", a affirmé le général nigérien Abdourahamane Tiani, devant ses homologues burkinabè Ibrahim Traoré et malien Assimi Goïta, selon les dires de l'AFP. Le ton était donné dès l'ouverture de ce premier sommet de l'AES, une organisation créée en septembre 2023 après une vague de coups d'État militaires.
Cité par l'AFP, Tiani a appelé à faire de l'AES une "alternative" à la Cedeao, jugée trop influencée par l'ancienne puissance coloniale française. "Construisons une communauté souveraine des peuples, éloignée de la mainmise des puissances étrangères", a-t-il exhorté d'après l'AFP.
Le divorce semble désormais consommé avec la Cedeao, qualifiée d'"inefficace" dans la lutte antijihadiste par le président de transition nigérien rapporte l'agence. Les relations se sont dégradées après le putsch de juillet 2023 qui l'a porté au pouvoir, la Cedeao menaçant alors d'intervenir militairement selon l'AFP.
"L'AES constitue le seul regroupement sous-régional efficient dans cette lutte", a insisté Tiani cité par l'AFP, alors que ses voisins ont aussi dénoncé l'emprise néocoloniale. "L'Afrique continue de souffrir du fait des impérialistes. Nous mènerons une guerre sans merci à quiconque osera s'attaquer à nos États", a prévenu Traoré d'après l'AFP.
Confédération actée, force conjointe annoncée
Au cours de ce sommet sous haute sécurité rapporte l'AFP, l'AES est passée du stade d'alliance à celui de confédération, parachevant son intégration. Un projet élaboré en mai par les ministres et adopté par les chefs d'État qui réunissent quelque 72 millions d'habitants selon l'agence.
Goïta a appelé à faire de cette nouvelle entité "un modèle de coopération", assurant d'une "complémentarité" militaire déjà à l'œuvre face au défi jihadiste, affirme l'AFP. Une force conjointe avait d'ailleurs été annoncée en mars, sans précision sur ses contours selon les informations de l'AFP.
Rompant avec la France, ancienne puissance tutélaire éjectée de leur sol, le Mali, le Burkina et le Niger se sont rapprochés de nouveaux "partenaires" comme la Russie, la Turquie ou l'Iran selon l'AFP. Une quête de "souveraineté" revendiquée face aux "impérialistes".
Cependant, cette transition ne s'est pas faite sans heurts. Reporters sans Frontières a dénoncé, comme le rapporte l'AFP, un "contexte difficile pour les médias" dans la région, avec de nombreuses arrestations de journalistes ces derniers mois. "Ce sommet ne doit pas occulter la question des libertés fondamentales", prévient l'ONG citée par l'AFP.
La création de cette confédération militaro-politique marque une nouvelle étape dans le bras de fer engagé par ces juntes avec la communauté internationale, d'après l'AFP. Reste à voir si cette intégration renforcée permettra d'endiguer la menace jihadiste qui sévit dans la zone des trois frontières, entre attaques sanglantes et millions de déplacés, conclut l'agence.