Baadoolo - Elle perd du sang, sans secours !
C’était le 13 août. C’était le black-out. Une seule une : «Journée sans presse». Le Sénégal est la risée du monde. Pardon, le mot «risée» est interdit. À côté des Unes, il y avait les autres. Loolou mooy démocratie. Cette presse dans le coma a besoin d’une ambulance. D’une perfusion aussi. Sur les statuts WhatsApp, c’est un rouge de danger, tel un accidenté, qui a perdu beaucoup de sang. Qui saigne sans secours. On sans presse de tuer la presse. Mais en voulant casser des plumes, on risque d’y laisser des plumes. À nous aussi, si on ne change pas de modèle, c’est une mort reprogrammée.
Difficultés des médias L’Unsas solidaire des travailleurs de la presse
L’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas) est solidaire «des travailleurs de la presse mobilisés pour la défense de leur instrument de travail». Dans un communiqué, le Secrétariat exécutif de cette centrale syndicale «reste convaincue que la presse joue une mission de service public qui intègre les fonctions de veille, de facilitation du débat public, d’éducation et de divertissement». Elle estime qu’elle est «un véritable moyen de consolidation de la démocratie». C’est pourquoi, l’Unsas exhorte l’Etat au dialogue et à la concertation pour trouver des «solutions aptes à redresser le secteur et à préserver les intérêts des travailleurs des médias». Elle rappelle que la défense de la liberté de la presse est un «impératif» dans un pays démocratique.
Initiative des Dahiras mourides de Suisse et Continent Premier L’œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba exposée à Genève
Alors que l’on file vers le Grand Magal de Touba, la Fédération des dahiras mourides de Suisse (Fedams), l’association Continent Premier, initiatrice du «Gingembre littéraire» et Majalis, vulgarise l’œuvre de Serigne Touba. En collaboration avec AfricaLab de l’Université de Genève, «soucieux de contribuer à asseoir les bases d’une paix durable dans un monde marqué par les conflits meurtriers et les cycles d’agressions au nom de la religion», ils vont recevoir à Genève, les 20, 21 et 22 septembre 2024 l’Exposition internationale «L’Islam et la paix dans le monde», informe un communiqué. Cet événement, rappelle-ton, s’inscrit dans le cadre des Journées Culturelles que la Fedams organise périodiquement dans sa mission de diffusion de la pensée de Cheikh Ahmadou Bamba. Une grande table ronde à l’Université de Genève sur le thème «Religion, Pacifisme, conflits et Paix mondiale» marquera cette édition 2024. Elle sera animée par plusieurs intellectuels comme le professeur Didier Péclard, directeur de AfricaLab, Université de Genève, Serigne Abdou Aziz Mbacké Majalis, Pr Ibrahima Thioub ou encore El Hadji Gorgui Wade Ndoye, fondateur de Continent Premier.
Contribution du président de la Chambre de commerce de Dakar - Abdoulaye Sow envoie 2200 tonnes de bois à Serigne Mountakha
Dans le cadre du Magal de Touba célébré ce 23 août, le président de l’Union nationale des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Sénégal (Unccias) a remis sa participation avec «2200 tonnes de bois morts» au khalife général des Mourides, selon un communiqué. Une tradition que Abdoulaye Sow perpétue pour «faciliter aider la cuisine des fameux berndés» lors de cet événement religieux à Touba. «Ces camions chargés à Tambacounda sont arrivés dans la cité religieuse. Ils ont été accueillis avec beaucoup de bonheur par les talibés et autres représentants du khalife qui n’ont pas manqué de magnifier le geste du président de la Chambre de commerce de Dakar», lit-on dans le communiqué.
Fermeture de l’Usine Emp-Industrie Les populations interpellent le ministre de l’Environnement
Le Collectif des impactées par les nuisances causées par EmpIndustries ex-Ganesha, une usine spécialisée dans la fabrication du plomb, interpelle le ministre de l’Environnement et de la transition écologique sur les correspondances qui lui ont été adressées depuis le mois de mai et qui sont restées sans suite. Il s’agit des localités de Niakhaté, Keur Mousseu, Diender et Pout. Lors d’un atelier sur le renforcement des capacités des journalistes et influenceurs sur les risques et impacts du plomb organisé par le Centre de recherche et d’action sur les droits économiques, sociaux et culturels (Cradesc), le secrétaire général du collectif a exigé la fermeture de cette usine. «Les enfants contractent des maladies jusqu’ici inconnues, d’autres pathologies comme la tuberculose voient le jour, des cas d’avortement sont répertoriés dans ces localités, les secteurs de l’agriculture et de l’élevage agonisent parce qu’il est devenu impossible de les pratiquer du fait que les terres sont inexploitables et la nature est très impactée par ces nuisances», a dit Mamadou Lèye.
KEEMTAAN GI - QUAND PLEURENT LES CIGALES APRES AVOIR TANT CHANTE !
Aux Etats-Unis, pays à la démocratie exemplaire et achevée, on ne tremble pas pour faire exécuter la loi sans état d’âme. Au pays de l’Oncle Sam donc, soutenir que l’on procède à des détournements d’impôts afin de renflouer les caisses de sa société, ça peut vous valoir un séjour carcéral en plus de voir votre fortune saisie. Mais dans ce charmant Galsen qui marche sur la tête, on peut procéder à ce maraudage, l’avouer à haute et intelligible voix et revêtir des habits de héros. Suprême honneur, on peut même se permettre de défier l’Etat. Elle est bien bonne cette défense éculée qui consiste à dire que le pouvoir tente d’asphyxier financièrement de bienheureux « businessmen » qui ne crèvent pas la dalle, mais craignent pour leurs portefeuilles. Pis, ils présentent ce méchant Etat en loup. Ces sinistres fossoyeurs de la démocratie, en à peine quatre mois au pouvoir, voudraient les faire taire. Ça vous fait sourire ? Au fait, en 2024, avec la puissance des réseaux sociaux, qui pourrait avoir la prétention de bâillonner la pensée, fermer la gueule, casser le micro ou briser la plume de journalistes ? Il faut que l’on cesse cette vieille chanson qui ne fait plus danser. Surtout ce disque éculé qui consiste à dire que des emplois sont menacés. Il faut qu’on se le dise, s’il y a quelque chose qui est menacé, c’est bien les comptes bancaires de ces messieurs et dames qui, à la manière de la cigale de la fable, se mettent aujourd’hui à pleurnicher sur leur sort. Après avoir tant chanté durant tout l’été de la magistrature du Chef ! « Régler nos problèmes, où on vous vilipende avec une tache noire sur votre pouvoir ». Banco, une journée sans presse ! Juste que rien de ce qui s’est passé hier dans ce charmant pays n’a échappé aux citoyens. Et fort heureusement, Seugn Bass et Oscar Sierra ne sont pas encore rattrapés par des scandales. Zéro esclandre pour pouvoir alimenter une presse friande de ragots. Mais on retiendra que des messieurs ont procédé à des prélèvements sur les pauvres salaires de leurs employés pour d’autres destinations que les caisses de l’Etat. Ça s’appelle comment ? KACCOOR BI - LE TEMOIN
MAGISTRATURE ENDEUILLEE LE JUGE NDONGO FALL RAPPELE A DIEU
Magistrat à la retraite, l’honorable juge Ndongo Fall est décédé, hier, mardi 13 août 2024. Levée du corps ce mercredi à 10h à l’Hôpital principal de Dakar suivie de l’enterrement à Cocki, sa ville natale. La cérémonie religieuse aura lieu le jeudi à son domicile à la cité Keur Damel. « Le Témoin » profite de cette douloureuse circonstance pour présenter ses condoléances à la famille éplorée et à l’ensemble des magistrats du Sénégal. Npuys reviendrons sur l’itinéraire du défunt qui fut notamment président de la chambre d’accusation de la cour d’appel de Dakar et aussi juge à l’Ohada d’Abidjan.
PHARMACIE DES MEDICAMENTS D’UNE VALEUR DE PRES DE 200 MILLIONS CFA SAISIS PAR LA DOUANE
Décidément ! Les hommes du Dr Mbaye Ndiaye se déploient sur tous les fronts. Après une longue traque sans répit contre les trafiquants de cocaïne et narcotrafiquants, la Douane sénégalaise s’est encore distinguée dans la lutte contre la criminalité pharmaceutique. Hier, informe un communiqué de la Division de la Communication et Relations publiques (Dcrp) de la Douane, les agents de la Brigade commerciale des Douanes de Keur Ayip ont mis la main sur un dépôt sauvage de médicaments qui venaient d’être débarqués d’une pirogue. L’opération a eu lieu dans la nuit du 10 au 11 août 2024 vers 03 heures du matin sur la rive du Baobolong (un affluent du fleuve Gambie) entre Ndiba-Ndiayène et Firgui situé à Nioro du Rip. Il s’agit de : cent quatre-vingt-seize (196) pots de mille (1000) comprimés de chlorphéniramine tables ; cent trente-sept (137) pots de mille (1000) comprimés de chlorphéniramine Maliate IP ; et deux cents(200) boîtes de dix (10) paquets de huit (08) comprimés de Puregrey- 100. La contrevaleur totale de ces médicaments saisis est estimée à plus de 170 millions cfa. « Le Témoin » quotidien imagine le satisfecit que l’Ordre national des pharmaciens va décerner aux gabelous qui portent son combat contre les faux médicaments et médicaments frauduleux.
DOUANE ENCORE DES QUANTITES DE YAMBA SAISIES
Poursuivant leur mission sécuritaire à travers des contrôles de routine sur les moyens de transports suspects, les gabelous ont réussi à mettre la main sur 65 kg de chanvre indien convoyés par un porte-conteneur en provenance d’un pays limitrophe. La drogue était dissimulée dans la cabine du véhicule. Quelques heures plus tard, la réplique sécuritaire est venue de la Brigade mobile des Douanes de Matam qui a intercepté un véhicule « Toyota Hiace » en provenance de Bakel et transportant 27 kg de Yamba conditionnés en 36 paquets d’une valeur 36 millions cfa.
DECLARATION DE PATRIMOINE SONKO AINSI QUE TOUS LES MINISTRES DU GOUVERNEMENT SE SONT ALIGNES
Le président de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), Serigne Bassirou Guèye, a affirmé que le Premier ministre Ousmane Sonko ainsi que tous les ministres ont soumis leur déclaration de patrimoine, de même que certains directeurs généraux. Cette annonce a été faite mardi, lors d’un atelier consacré à la diffusion des nouveaux textes modifiant la loi portant création de l’Ofnac et celle relative à la déclaration de patrimoine, à destination des professionnels des médias. Ah bon, ils n’étaient pas en grève ? Il convient également de souligner que, tout comme les membres du gouvernement, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a déjà respecté cette obligation constitutionnelle. La déclaration de patrimoine du chef de l’État a d’ailleurs été rendue publique il y a quelques jours.
SOCIETES NATIONALES SENI DIENE INSTALLE A LA TETE DE L’ONAS
Le nouveau directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS), Séni Diène, a exprimé ce mardi son engagement à « prendre les dispositions nécessaires pour l’évacuation des eaux pluviales dans la ville sainte de Touba, en prélude au grand Magal ». Cette déclaration a été faite lors de la cérémonie de passation de service avec son prédécesseur, Cheikh Dieng. « J’arrive à la tête de l’ONAS en plein hivernage, au moment où la structure est engagée dans la lutte contre les inondations dues aux eaux pluviales, tout en veillant à la fonctionnalité des ouvrages des eaux usées pour la préservation du cadre de vie des populations » a-t-il déclaré. Séni Diène a mis l’accent sur l’urgence de la situation à quelques jours de la célébration du Magal de Touba, un événement religieux majeur qui attire chaque année des millions de pèlerins. « Nos équipes sont fortement attendues pour l’évacuation des eaux pluviales », a-t-il indiqué, ajoutant que la célébration se tient en période d’hivernage depuis plusieurs années, ce qui nécessite une gestion adéquate des eaux pluviales pour éviter les inondations.
CHEIKH DIENG EX DG DE L’ONAS VA PARLER CE VENDREDI
Restons à l’Onas pour dire que lors de la cérémonie, le directeur général sortant, Cheikh Dieng, a exprimé sa gratitude au président de la République, Bassirou Diomaye Faye, et au Premier ministre, Ousmane Sonko, pour la confiance placée en lui durant son mandat à la tête de l’ONAS. Il a également remercié le personnel et ses collaborateurs pour leur soutien. Avant de quitter ses fonctions, Cheikh Dieng a annoncé qu’il tiendra une conférence de presse ce vendredi à 16h pour « éclairer les Sénégalais » sur les raisons qui ont conduit à son limogeage. « Je tiens à remercier tous ceux qui m’ont soutenu, et je souhaite plein succès à mon successeur », a-t-il conclu. L’ex patron de l’ONAS devait faire sa conférence de presse ce mardi 13 août avant de l’annuler à cause de la grève de la presse.
TAMBA...
L’affection des magistrats Maham Diallo, Abdou Karim Diop et Mamadou Seck dans la région de Tambacounda n’a pas manqué de soulever des réactions. Si certains ont estimé que c’est une sanction d’autres par contre ont soutenu le contraire pour dire que toutes les régions sont d’égale dignité. D’après ces derniers, tout fonctionnaire de l’État doit pouvoir servir son pays dans n’importe quelle localité. Ce, d’autant plus que dans cette région en question d’autres Sénégalais dont des enseignants, médecins, gouverneur, préfet, chefs de service etc. y exercent leurs fonctions en toute tranquillité. Toutefois, force est de reconnaître que la région de Tambacounda est l’une des moins avancées du Sénégal malgré ses potentialités. En un mot, au lieu de verser dans cette stigmatisation, il faudrait mieux interpeller les autorités à œuvrer pour diminuer les inégalités régionales en termes d’investissement et de construction d’infrastructures modernes.
SENELEC ARRET DE TRAVAIL DES CONTRACTUELS CE MERCREDI
Les contractuels de la Senelec observent un arrêt de travail ce mercredi suite au décès par électrocution d’un des leurs en l’occurrence El Hadji Malick Badiane. Ce dernier est décédé le 07 août dernier par électrocution. Il a reçu une puissante décharge électrique, avant de chuter mortellement au moment où il faisait un entretien sur le réseau électrique de la ville de Kaffrine. La victime effectuait des travaux d’entretien dans la commune de Missirah, département de Koungheul. Alertés, les agents de santé du poste de Missirah Wadene ont acheminé le corps sans vie de ce trentenaire au poste de santé de Missirah, puis à la morgue du centre de santé de Koungheul. A travers un communiqué, le Collectif des contractuels de distribution de la Senelec a décidé d’observer une journée d’arrêt de travail ce mercredi 14 août 2024 par solidarité à leur défunt collègue El Hadji Malick Badiane. D’ailleurs le Collectif va se rendre ce mercredi 14 août au domicile du défunt sis à Kaffrine pour présenter ses condoléances à la famille de la victime.
par l'éditorialiste de seneplus, alymana Bathily
SAUVER LA PRESSE MALGRÉ TOUT
EXCLUSIF SENEPLUS - Le gouvernement pourrait laisser la situation pourrir. Mais les entreprises de presse et les journalistes en pâtiraient. Le pluralisme médiatique indispensable à la révolution démocratique attendue, en serait affecté
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 13/08/2024
Une journée sans presse a été décrétée par les patrons des médias ce mardi 13 aout 2024 pour protester contre les difficultés dans leur secteur, qui traverse "une des phases les plus sombres de son histoire", tout en mettant en exergue la contribution des médias à la démocratie sénégalaise.
C’est vrai que la presse écrite, avec le Politicien d’abord puis avec le groupe dit des 4 Mousquetaires, Wal Fadjri, Sud Magazine, Le Cafard libéréetLe Témoin, a été de tous les combats démocratiques, des années 1980-2000, pour la liberté d’expression, pour le droit de manifester, pour les droits civiques, économiques et sociaux.
C’est un fait historique que la presse sénégalaise a contribué au renforcement du système démocratique de ce pays, son intervention jusque dans les bureaux de vote et sa retransmission des résultats du scrutin, bureau de vote après bureau de vote, à travers l’ensemble du territoire national, ayant été décisive dans la transparence du vote historique d’avril 2000 qui a accouché de la première alternance présidentielle.
Qui ne se souvient de la révolution culturelle et politique que l’avènement des radios privées, Sud Fm d’abord puis Walf, ont provoqué. Avec des émissions comme "Wakh Sa Khalat", des plateaux auxquels des représentants de tous les partis politiques ainsi que de la société civile participaient, ces radios ont véritablement donné voix aux sans voix et éveillé ainsi la conscience citoyenne.
L’avènement des Libéraux et des lobbies de la presse
Mais depuis l’avènement des régimes dits libéraux d’Abdoulaye Wade puis de Macky Sall, la presse a été progressivement investie par toutes sortes de groupes d’intérêt qui l’ont détourné pour l’asservir à des intérêts mercantiles et crypto personnels.
« Aujourd’hui, la presse est envahie par des groupes particuliers, par des lobbies. Des lobbies dans le domaine politique qu’on connaît le plus, mais également le lobby économique, le lobby religieux. Ces lobbies-là, aujourd’hui, malgré la crise qui sévit dans le secteur de la presse, c’est eux qui financent les groupes de presse et les médias, et parfois même des journalistes. Ces lobbies ne défendent pas l’intérêt général, parce que le rôle de la presse, c’est de défendre l’intérêt général, c’est de défendre les citoyens, de rendre l’information accessible à tous les Sénégalais, et de la manière la plus équilibrée qui soit, de la manière la plus indépendante ».
Et Monsieur Kane de préciser : « Aujourd’hui, les groupes de presse qui survivent, ce sont des groupes de presse dont l’objectif n’est pas la rentabilité économique, dont l’objectif c’est la défense d’intérêts particuliers, des intérêts de partis, des intérêts d’hommes politiques, des intérêts de confrérie, des intérêts d’hommes d’affaires. Aujourd’hui, c’est ça la majorité de la presse sénégalaise… »
Il faut préciser qu’à l’action des lobbies occultes, s’est ajouté celle de l’Etat PDS puis APR : on a ainsi judicieusement distribué conventions, contrats publicitaires et « aides à la presse » et accordé généreusement fréquences de radios et de télévisions à ces organes de presse qui se chargeaient de la « défense et de l’illustration » plus ou moins ouvertement du pouvoir et de ses oligarchies.
Les patrons de presse et les journalistes
Des « patrons » ont ainsi bâtit des fortunes personnelles considérables.Pendant ce temps, les journalistes ordinaires, ceux qui constituent les rédactions et assurent le fonctionnement des journaux, radios, télévisions et sites en ligne peinent à obtenir des salaires et des conditions de travail en conformité avec la Convention des journalistes.
La dernière manifestation d’envergure des journalistes, un sit-in devant le ministère de la Communication sous l’égide de la Coordination des Associations de Presse (CAP) en mai 2021, portait d’ailleurs autant sur la nécessité du respect par l’État de la liberté de la presse que sur la nécessite de la mise en œuvre de la Convention collective par les patrons.
La Convention des Jeunes Reporters y a dénoncé, par la voix de son président, les conditions de travail des jeunes reporters dont un représentant a indiqué qu’on pouvait travailler pour une entreprise de presse pendant 10 ans, sans bulletin de salaire. Et évidemment sans paiement des cotisations sociales par l’employeur.
Cette autre jeune journaliste interpelle et dénonce publiquement les « patrons ».
« Vous n’avez pas le droit de prélever des impôts sur nos revenus sans les reverser au fisc. Vous n’avez pas le droit de nous priver de retraite en négligeant nos cotisations sociales … »
Et d’ajouter : « En tant que jeune journaliste, je me sens plus concerné par la précarité des reporters que par les revendications des patrons de presse…Je pense qu’ils sont plus préoccupés par la sauvegarde de leurs affaires… »
Walfjiri et Le Témoin se désolidarisent
Si on en croit la déclaration des « patrons » appelant à cette « journée sans presse », depuis trois mois la presse sénégalaise vit « une des phases les plus sombre de son histoire ».
On se souvient pourtant que ces dernières années, ces derniers mois précédent l’élection présidentielle, le nombre de journalistes incarcérés n’a jamais été aussi élevé dans ce pays, comme l’indique le Comité pour la Défense des Journalistes (CPJ) .
D’Adama Gaye à Pape Alé Niang, de Pape Sané, Pape Ndiaye, Ndaye Astou Ba à Maty Sarr Niang, ils sont nombreux les journalistes à avoir été jetés en prison pour avoir exercé leur liberté d’expression. Ceci sans qu’on ne diffusât une déclaration de protestation ou même de solidarité et sans qu’on initiât une quelconque action de solidarité.
Jamais les entreprises de presse n’ont été aussi intimidés et contrôlés qu’à cette époque. Walf TV a même vu son signal coupé pendant toute une semaine puis a été suspendue pendant un mois pour avoir fait son travail en couvrant une manifestation de Pastef. Une journée sans presse n’était-elle pas particulièrement indiquée alors ?
On comprend dès lors que le groupe Walfajiri se soit publiquement désolidarisé de l’initiative de la Journée Sans Presse de ce 13 août 2024. Tout comme Le Témoin, cette autre entreprise de presse pionnière.
Et maintenant ?
Le gouvernement pourrait laisser la situation pourrir. Ce sont les entreprises de presse et les journalistes qui en pâtiraient. De jeunes journalistes perdraient leur emploi. Le pluralisme médiatique qui est indispensable à la révolution nationale démocratique que les Sénégalais appellent de leurs vœux, en serait affecté.
Que l’État mette en place plutôt un « nouveau deal » en direction de la presse. Que des « journée de la presse » soient organisées. Qu’une transaction fiscale soit organisée pour permettre aux entreprises de s’acquitter de leurs arriérés d’impôts. Que l’adoption d’une nouvelle loi sur la publicité relance le secteur et que l’accès à la publicité soit facilité pour les entreprises de presse.
Que le Code de la presse soit revu notamment pour l’expurger des peines de prison pour délits de presse et de la définition restrictive du journaliste. Qu’une agence d’appui aux médias canalise l’appui financier de l’État à travers le financement d’activités et de projets structurants et un fonds de garanties auprès des banques.
Il faut aussi que les entreprises de presse élaborent et adoptent chacune un modèle économique centré sur le journaliste et mettant en œuvre les dernières technologies de l’information et de la communication.
JOURNÉE SANS PRESSE, AMADOU BA COUPE LA POIRE EN DEUX
Pour l'ancien Premier ministre, "il est de la responsabilité des entreprises de s’acquitter de leurs responsabilités fiscales. Il est de la responsabilité de l’Etat de préserver ses outils".
L’ancien Premier ministre Amadou Ba s’est exprimé sur la “Journée sans presse” décrétée par le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) ce mardi 13 août.
Contre toute attente, il n’a pas pris part. Il demandé à chaque partie de s’acquitter de ses devoirs pour que ce dossier soir rangé dans les tiroirs. A l’en croire, «il faut éviter que ça déborde et que rapidement les acteurs se retrouvent autour d’une table ».
«Il est de la responsabilité des entreprises de s’acquitter de leurs responsabilités fiscales. Il est de la responsabilité de l’Etat de préserver ses outils. Je souhaite que ce dossier reste un dossier technique et que l’administration fiscale puisse échanger avec les entreprises de presse et trouver une solution. Je pense qu’il faut juste équilibrer. Aux entreprises de s’acquitter de leurs obligations et à l’administration de trouver les voies et moyens pour aider ces entreprises à pouvoir survivre et travailler », déclare-t-il.
A noter que les patrons de presse ont décrété cette journée pour dénoncer les pressions du fisc par le blocage des comptes bancaires, le manque de concertation de l’État et les mises en demeure servies pour payer l’impôt.
C'EST AUX JOURNALISTES D'ALLER EN GRÈVE, SELON AMADOU BA
Pour le député membre de Pastef, les reporters doivent demander aux patrons de presse ou est passé l’argent relevé de leurs salaires. "Il doit y avoir concertations entre l’Etat et les différentes parties", dit-il.
Les députés de la 14e législature ont ouvert la première session extraordinaire de 2024 ce mardi 13 août. Occasion pour le député de Yewwi Askan Wi Amadou Ba de se prononcer sur la « Journée sans presse » qui a été décrétée le même jour.
Pour le membre de PASTEF, les patrons de presse vont en grève simplement car on leur demande de payer l’impôt. Cela devrait être de son avis, les journalistes d’organiser cette journée pour demander où est passé l’argent retiré à la source sur leur salaires et qui devait être reversé au trésor public.
«C’est vraiment étrange cette grève. Quand un journaliste va en grève c’est parce qu’il y a emprisonnement de journalistes, des journaux ou des télés ont été fermés ou il y a eu des brimades. Mais des patrons sont en grève car ils ne veulent pas verser les cotisations sociales des journalistes. Ils ont pris cet argent pour mettre à leur compte. C’est aux journalistes d’aller en grève pour demander aux patrons de presse ou est passé l’argent relevé de leurs salaires. Il doit y avoir concertation entre l’Etat et les différentes parties. Le modèle de fonctionnement de la presse est révolu, il doit y avoir des changements. Mais ils sont habitués aux chantages et continuent de le faire », déclare le député qui milite pour une presse nouvelle indépendante avec des garanties de financements pérennes.
Pour lui, le nouveau régime n’est pas là pour bâillonner la presse mais enlever les mauvaises pratiques dans la presse qui ont toujours existé et qui ont la peau dure depuis plusieurs années. Il ajoute que si l’Etat laisse passer cette opportunité, d’autres secteurs vont vouloir faire la même chose et ne pas payer d’impôt.
UNE JOURNÉE DE SILENCE POUR SE FAIRE ENTENDRE
Journaux non parus, radios diffusant de la musique, télévisions affichant des slogans de protestation : le mutisme des médias ce mardi résonne comme un cri d'alarme face à ce qu'ils perçoivent comme une tentative de mise au pas
(SenePlus) - Le paysage médiatique national à pris des allures inhabituelles ce mardi 13 août. Hormis quelques médias proches du pouvoir, la quasi-totalité des journaux, radios et télévisions ont arrêté leur diffusion, répondant ainsi à l'appel du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) pour une "journée sans presse", rapporte l'AFP.
Selon les constatations de l'agence de presse, les kiosques sont restés vides de la plupart des quotidiens. Sur les ondes, les radios privées RFM et iRadio, figurant parmi les plus écoutées du pays, ont remplacé leurs journaux matinaux par de la musique. Les écrans des télévisions privées comme TFM, ITV et 7TV affichent, en signe de solidarité, les visuels et slogans des éditeurs de presse : trois poings brandis enserrant un crayon, accompagnés de la mention "Journée sans presse".
Quelques voix discordantes se sont toutefois faites entendre. Le quotidien pro-gouvernemental Le Soleil, ainsi que Walf Quotidien et Yoor-Yoor, un journal réputé favorable au pouvoir, ont choisi de ne pas suivre le mouvement. De même, les chaînes de télévision RTS et Walf TV ont maintenu leurs émissions, précise l'AFP.
Dans un éditorial commun publié lundi par la presse locale et relayé par Le Monde, le CDEPS, qui regroupe des éditeurs privés et publics, a déclaré que la liberté d'informer "est menacée au Sénégal". Le patronat de la presse met en cause les autorités au pouvoir depuis avril, leur reprochant notamment le "blocage des comptes bancaires" des entreprises de presse pour non-paiement d'impôt, la "saisie de [leur] matériel de production, la rupture unilatérale et illégale des contrats publicitaires, le gel des paiements" du aux médias. "L'objectif visé n'est autre que le contrôle de l'information et la domestication des acteurs des médias", estime le CDEPS.
Cette crise intervient dans un contexte déjà difficile pour le secteur des médias au Sénégal, confronté depuis longtemps à des difficultés économiques. Les acteurs dénoncent des conditions de travail précaires, comme en témoigne la récente suspension, fin juillet, de la parution de deux sportifs quotidiens parmi les plus lus du pays, Stades et Sunu Lamb, après plus de vingt ans de présence dans l'espace médiatique sénégalais.
Selon l'ONG Reporters sans frontières, citée par Le Monde, la "journée sans presse" a lieu "dans un contexte où 26 % des reporters du pays sont dépourvus de contrats de travail" alors que "des entreprises de presse traînent de lourdes dettes fiscales", sur fond d'une "crise de confiance entre les médias et le public".
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AHMET AIDARA DÉNONCE L'HYPOCRISIE DES PATRONS DE PRESSE
L'animateur fustige l'attitude des dirigeants de médias qui, selon lui, ne défendent jamais réellement les intérêts de leurs employés, travaillant pourtant dans des conditions souvent déplorables
Ahmet Aidara, figure bien connue du paysage journalistique, a vertement réagi à la décision des patrons de presse de décréter une journée sans presse ce mardi 13 août. Pour le journaliste, cette initiative est incompréhensible, au regard du rapport des dirigeants de médias à leurs employés.
"Mon problème, c'est la difficulté rencontrée par les journalistes reporters. Est-ce que c'est la véritable cause de la grève des patrons de presse ?", s'interroge Ahmet Aidara, pointant du doigt le décalage entre les revendications affichées. et la réalité du terrain. Car selon lui, les patrons de presse "ne défendent jamais l'intérêt des journalistes et n'ont jamais respecté la loi ou la convention, surtout à l'endroit de leurs employés qui travaillent dans les rédactions dans des conditions très difficiles".
Un constat amer qui en dit longtemps sur le fossént séparant les dirigeants de médias de leurs équipes. Pourtant, comme le souligne Ahmet Aidara, « si c'étaient les difficultés des jeunes reporters que les patrons avaient énumérées pour décréter une journée sans presse, que leurs conditions de travail soient améliorées et que les conventions soient respectées par les patrons de presse, leur grève aurait sûrement un sens".
LA VISITE DE TRAVAIL DU PREMIER OUSMANE SONKO AU MALI, A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MARDI
Les quotidiens de ce mardi traitent de la visite de travail et d'amitié du premier ministre Ousmane Sonko avec son homologue malien après sa rencontre avec le Président Rwandais Paul Kagamé
Dakar, 13 août (APS) – La visite de travail et d’amitié effectuée au Mali par le Premier Ousmane Sonko, où il a convenu avec son homologue Malien, Choguel Kokalla Maïga, de renforcer les relations bilatérales entre les deux Etats, d’Afrique de l’Ouest, est le sujet le plus en vue dans les quotidiens Le Soleil et WalfQuotidien reçus mardi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
‘’Le Premier ministre du Sénégal Ousmane Sonko, a effectué, hier sa première visite officielle au Mali. Une visite de travail, d’amitié et de fraternité d’une demi-journée qui s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération bilatérale, rapporte Le Soleil qui titre : ‘’Après Kigali, Ousmane Sonko à Bamako’’.
‘’En effet, après Kigali où il a représenté le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, à la cérémonie de prestation du Président Rwandais, Paul Kagamé, Ousmane Sonko a choisi le Mali dans le cadre d’une visite d’amitié et de travail’’, écrit le journal.
‘’Cette visite entre également dans le cadre du raffermissement des relations de coopération entre le Sénégal et le Mali, deux pays frères unis par les liens socio-culturels pluriséculaires entre leurs deux peuples’’, ajoute le quotidien national.
‘’Dakar et Bamako se reconnectent’’, titre WalfQuotidien, soulignant qu’’’à travers cette visite du Premier ministre sénégalais à Bamako, les relations entre le Sénégal et le Mali reviennent au beau fixe’’.
La publication signale que le Premier ministre sénégalais a également rencontré le Chef de l’Etat du Mali, le colonel Assimi Goita, lors de sa visite officielle.
Walf s’intéresse également aux ‘’relations heurtées’’ entre les nouvelles autorités étatiques et la presse’’. ‘’Ce mardi, 13 août 2024, est déclaré journée sans presse par le Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse du Sénégal (CDEPS). Ce mot d’ordre, suivi par bon nombre de groupes de presse, est parti pour annoncer une relation difficile entre les acteurs de la presse et les tenants du pouvoir’’, indique la publication.
‘’Plusieurs quotidiens d’informations n’ont pas paru ce mardi 13 août pour respecter le mot d’ordre de grève de journée sans presse décrété par le Conseil des diffuseurs et éditeurs de la presse du Sénégal (CDEPS)’’, note la publication.
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE MARDI 13 AOUT 2024
Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, Le Soleil, Sud Quotidien, EnQuête, Bes Bi le jour, L'Observateur