SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
10 avril 2025
Opinions
Par Moussa KAMARA
ISRAËL
Je me réveille tous matins du monde avec consternation en sachant que l’impérialisme a encore de beaux jours devant lui. La preuve par Israël qui s’adonne méthodiquement à massacrer des vies et des villes.
Je me réveille tous matins du monde avec consternation en sachant que l’impérialisme a encore de beaux jours devant lui. La preuve par Israël qui s’adonne méthodiquement à massacrer des vies et des villes.
Pour laver l’affront ou l’humiliation perpétrée par le Hamas au sein de son territoire, le Premier ministre Netanyahou et son gouvernement ont entrepris de restaurer leur crédibilité lourdement entamée et entachée par les Palestiniens. Depuis des mois maintenant, sous le prétexte fallacieux de détruire le Hamas, un génocide qui ne dit pas son nom se perpètre dans la bande de Gaza.
Pour mille morts Israéliens, quarante mille Palestiniens ont péri sous les bombes de Tsahal. Avec l’aval de l’Occident. Qui pouponne et chouchoute Israël. Avec un seul bémol, lors de la mort d’humanitaires blancs à Gaza. Nous avons pu voir les étudiants américains et européens manifester bruyamment leur soutien aux Palestiniens. Des manifestations qui ont laissé de marbre le gouvernement israélien tout comme le rapport onusien que l’ambassadeur juif a déchiré sous les yeux du monde entier au siège de l’ONU à New York. Israël attaque et tue où bon lui semble, du Palestinien. Ceux que ça devrait heurter les premiers, les Arabes, tissent et développent de plus belle leurs relations avec l’Etat juif.
C’est à croire que les Palestiniens sont damnés ! Car voilà des gens indésirables même chez eux. L’objectif premier est l’éradication du Hamas. Une mission quasiment impossible même au prix d’un génocide. Qu’est-ce qui peut expliquer cette arrogance juive ?
Cet Etat, couvé par l’Occident, ne compte pas seulement sur l’Amérique et l’Europe, dans ce dernier continent les Juifs ont vécu et survécu à l’Holocauste, mais aussi sur sa puissance nucléaire. Parce qu’un Etat aussi peu peuplé, très exigu, très arrogant, indifférent aux injonctions de l’ONU et d’autres, entouré de potentiels ennemis, même si…, pouvant tuer ses ennemis où ils puissent se trouver, ne craignant aucun tribunal au monde, ne respectant pas la vie humaine autre que celle des Juifs, garde simplement un secret de Polichinelle.
D’autres Etats font moins et se trouvent bombardés de reproches et de condamnations sévères. L’Etat juif n’en a cure ! Ceux qu’on a l’habitude d’entendre condamner les atteintes aux droits de l’homme à travers le vaste monde, ferment pudiquement les yeux et la bouche sur les atteintes perpétrées par Israël !
On a même vu les membres du Congrès américain réserver une standing ovation au boucher Benyamin Netanyahou. Une manière de l’encourager dans son génocide des Palestiniens. Et l’on viendra après cela nous parler des valeurs morales de l’Occident…
Par Ibrahima BAKHOUM
LETTRE A MA FAMILLE
Le journaliste n’est ni publicitaire, ni un agent de propagande pour des causes politiques. La non-observance de ces règles expose ses auteurs et fragilise la corporation. Le pire serait de ne pas tenir compte de la nouvelle donne portée par le numérique
Un à un, les titres tombent. Dans la grisaille de contrats présumés abusivement rompus et de moyens de subsistance suspendus pour journalistes, mais pas que. Le premier semestre 2024 a été chaud et manqué de lumière pour les médias et leurs techniciens. A la même période l’année prochaine, le leader pastéfien aura bouclé quelque 360 jours à la tête du pays, après un 24 mars qui aura beaucoup fait rêver, beaucoup fait espérer, mais également rendu dubitatifs, beaucoup d’autres dans les rangs des abonnés à la case « observation ». L’entame de mandat a beaucoup inquiété certains, en étonné d’autres dans le monde de la presse, suivant le rapport de chacun au Projet vendu comme axe de communication politique.
L’alerte par « Journée sans Presse » aura suffi à faire inscrire les problèmes du secteur, dans la communication du président de la République, en Conseil des ministres, dès le 14 mars, au lendemain de la journée de diète informative. C’était pour appeler, selon le communiqué, que la situation générale (de cette presse) « mérite une attention particulière du Gouvernement » et des mesures de redressement appropriées. En effet, poursuit le chef de l’Etat, « une presse professionnelle, responsable et respectueuse de l’Etat de droit, demeure un pilier majeur de la démocratie ». Cela compris, quelle occasion manquée de faire l’économie d’une crise dont les conséquences sur l’image de notre pays ne sont pas encore exhaustivement évaluées !
Ce ne sera pas faute de la part des entreprises concernées, d’avoir cherché à faire avec les pouvoirs publics, ce que le communiqué semble impliquer. Le patronat de presse, loin d’être irréprochable avait quand même pris l’initiative, en demandant à rencontrer le président de la République. Les éditeurs payaient-ils, payent-ils encore pour ce qui aurait courroucé le Premier ministre Ousmane Sonko pour ce que ce dernier déclarât publiquement n’avoir « pas d’explication à donner à des journalistes » ? Encore que le discours ne dit pas clairement ce que pointait le chef du gouvernement. C’était une première salve. La deuxième détonation est encore plus étonnante, portant menace contre ceux qui mettent des contenus inappropriés. Cassons ce miroir dont le reflet était considéré selon une croyance remontant à l’Antiquité, comme « le reflet de notre propre âme ». Autant dire qu’en public comme en notre âme et conscience, nous restons ce que nous sommes.
Des journalistes libres, indépendants et respectueux de la République peuvent constituer une race d’indésirables. Surtout quand ils savent et se comportent selon les règles de déontologie qui encadrent l’exercice de leur profession : « ne recevoir de consigne (rédactionnelle) d’aucun annonceur », fût-il personnalité politique ou économique, au pouvoir comme loin du pouvoir voire clairement opposante. C’est politiquement tentant de chercher à brûler les outils amovibles qui ont permis son propre envol, pour en empêcher le recyclable au profit de prétendants aux honneurs, notamment ceux récemment envoyés au tapis.
Le ton et le contenu d’un certain discours primatorial laisse cette impression qu’on chercherait à faire taire ceux qui ne seraient pas du « Projet ». Le cas échéant, on serait fondé à demander comment des journalistes en sont arrivés à accepter cet étiquetage tout en restant dans les rédactions. Tomber dans ce piège participerait d’une certaine amnésie. Sauf à décider d’habiller sa carrière avec des couleurs dont l’expérience des alternances a montré qu’elles perdent vite de leur éclat au rythme des saisons, dans l’agenda républicain.
Du patronat, parlons. Le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) a demandé à rencontrer la plus haute autorité. Le président de Bassirou Diomaye Diakhar Faye semble être dans les dispositions, désormais. Même si son agenda peu l’amener à indiquer une autre direction.
Qu’est-ce que le CDEPS face au président, aurait-il avoué ou demandé à l’autorité ? Qu’il n’est pas à jour de ses obligations fiscales ? Que Télédiffusion du Sénégal (TDS) menace de couper des signaux de télévision pour redevances non payées ? Le chef de l’Etat serait assurément interpelé sur les ruptures sans sommation (au moins) de contrats passés avec des démembrements depuis récemment éloignés des ors du pouvoir.
Ce qui ne va pas dans l’entreprise de presse
De son côté, le chef de l’Etat pourrait bien s’intéresser aux raisons de tous ces manquements dans le management des entreprises de presse ainsi que, peut-être, exposés durant l’audience accordée à la Convention des Jeunes Reporters, le 5 juillet dernier. Les hôtes du premier des Sénégalais au sens de la République, ont-ils évoqué, au cas par cas, le respect ou non des dispositions de la Convention collective, qui définit les conditions sociales de travail ?
Les deux parties se sont-elles expliquées sur les manipulations politiciennes et les menaces contre ceux qui restent attachés à la liberté de la presse aussi bien par la protection du pluralisme, que l’honnêteté dans l’accomplissement de leur mission au regard du droit du public à l’Information. Celle que lui doivent des médias dont directement ou indirectement il contribue au financement.
Des acteurs aussi puissants, capables d’influence comme de nuisance en sont à payer pour le modèle économique adopté par la quasi-totalité des titres. Ils jouent leur survie à un moment où la démocratie a le plus besoin de les voir plus forts, avec des contenus respectueux de la déontologie, parce que diversifiés et impartiaux, après avoir été collectés sans chantage ni pression indue sur les sources ou venant de celles-ci.
Les inspecteurs des impôts au pouvoir tiennent une voie légale de casser des voix pas éligibles au banquet des nouveaux promus. L’Eternel tout Miséricordieux reconnait les siens. Au très temporel terrestre, il a délégué des moyens d’agir, de punir ou de récompenser des semblables. Les élus ne se privent pas. Ils savent jouer en eau trouble, ce dont le patronat vient de faire l’amer constat. Il a été mis à mal avec l’opinion publique les contempteurs des médias les accusant de jouer à se mettre au-dessus de la loi.
Les moyens d’aider la presse viennent en partie de ce que celle-ci collecte ailleurs, dans le cadre de ses activités, par exemple sous la forme de taxe sur la valeur ajoutée (tva). Ne quand même pas perdre de vue que, le média ne met pas sur le marché, le même type de produit que celui qui sort de la fabrique de chaussures ou de peinture, de plomberie ou de fonderie, de la Restauration ou de la Confection. La Presse ne fait pas de bénéfices. Sur papier, elle cherche acheteur dans un contexte mondial où l’Internet a changé les habitudes de lecture. La télévision diffuse gratuitement dans tous les salons, sans que l’on sache qui regarde vraiment. Demander à un annonceur non institutionnel de confier son message à des supports dont le taux de pénétration reste à déterminer, voilà qui ne peut que déboucher sur le dumping auquel se livrent certains. La bataille des offres pousse à appliquer des prix ridicules.
Chacune des spécialités de cette liste de producteurs (loin d’être exhaustive), peut manquer à un pays, que d’autres s’empresseraient de venir combler le vide. Mais le pays qui prendrait le risque d’affaiblir la presse indépendante et éloignée des coteries se priverait des raisons qu’auraient d’autres de le respecter. Ce serait le cas, si les impossible pour quiconque, de savoir par des voix libres et indépendantes, ce qui s’y passe, comment ce pays est gouverné, quel espoir d’y voir respectés ses droits d’investisseurs étrangers. Le chien qui aboie, ne mord pas. La maxime est bien connue. Le peuple qui ne peut exprimer ses peines, attentes et espoir est un peuple de frustrations refoulées. L’explosion de celles-ci peut tout remettre en question.
Payer les impôts est un devoir ; éviter de tuer la presse de son pays participe à valoriser un pouvoir politique. C’est le lieu de faire une comparaison avec la formule du président Abraham Lincoln (1809-1869), ancien président des Etats-Unis: « si vous trouvez que l’éducation coûte trop cher, essayez l’ignorance ». Les médias participent à l’éducation et à la formation des citoyens, est-il nécessaire de rappeler.
Le 13 août 2024, la presse avait promis une journée entière sans elle. La suite est connue. Elle a été d’effets variables, mais ses initiateurs en sont satisfaits. Le bilan se fera par les premiers concernés, en l’occurrence les journalistes, les employeurs, et les pouvoirs publics. Les premiers peuvent se satisfaire d’avoir lancé une première alerte aux autorités. Le président de la République et son premier ministre ont, peut-être déjà reçu des demandes de clarification de partenaires du Sénégal ayant besoin d’être rassurés. La confiance de ces derniers se nourrit de l’assurance, que le la liberté de la Presse est toujours respectée dans ce pays.
Une journée symbolique ; c’est acté. A ce stade des prévision pourtant, les indicateurs ne vont pas à une météo rassurante dans l’univers des médias, en partie, victimes d’une gouvernance qui se cherche. Mais que n’ont-ils eux-mêmes donné à leurs bourreaux, les armes pour engager ce que des acteurs du secteur suspectent d’être dans l’agenda des tombeurs du Système, tel que personnifié par le camp défait, il y a six mois ?
Beaucoup de médias, voire des journalistes de manière isolée, ont joué sur le registre du vedettariat (pour dire le moins), s’éloignant du principe élémentaire de la profession qui consiste à observer une distance critique avec les acteurs, dans le traitement des faits. On a toujours clamé que les médias responsables ne devraient se trouver, ni des amis à couvrir, ni des ennemis à détruire, aussi longtemps qu’il s’agira de travailler à la préservation et au renforcement de la démocratie.
Droit inaliénable du public à l’information
A cette fin, il leur est reconnu le droit d’accéder aux sources. Nuance, les journalistes attendent toujours la loi sur l’accès à l’information, entre autres mesures encore dans les tiroirs, après qu’elles ont fait l’objet de discussions finalisées avec l’Etat avant 2024.
Le journaliste a la latitude de choisir son angle de traitement. En tous les cas, le factuel doit passer avant. Le professionnel peut ensuite, à sa guise, commenter et/ou critiquer ce qui, le cas échéant, relèverait de l’opinion présumée enrichissante ; même pour quelqu’un qui serait d’avis contraire. Le tout dans le seul but de permettre au citoyen, d’une part, de comprendre la société, les mécanismes de socialisation qui y ont cours, les outils de la gouvernance démocratique et d’autre part, en conséquence de ce qui précède, de savoir faire des choix éclairés au moment de décider de qui, parmi les femmes et hommes qui y prétendent, est (ou sont) le-s plus à même de présider aux destinées du pays, pour le bien-être des populations. Ainsi se décline le Droit du public à une Information impartiale, diversifiée, exacte et utile.
Ce tableau des principes est hélas trop beau, rapporté à la réalité observable ; au fil des mandats présidentiels notamment. En cause, l’incursion dans le champ de la communication publique de deux types de profils, côté investisseurs et côté apporteurs de contenus. C’est dans le premier groupe que se trouvent ceux parmi lesquels le président Mamadou Ibra Kane du CDEPS voit des lobbies. Ce sont ceux qui mettent de l’argent dans la presse comme ils ont le droit de le faire dans n’importe quel autre secteur, au regard de la Liberté d’entreprendre garantie à tous, dans ce pays.
Outre l’Etat, ces investisseurs sont de ceux qui donnent du travail, notamment à une jeunesse qui en a besoin. Leurs objectifs premiers et finaux ne s’avouent pas toujours. Ils sont peu soucieux de Liberté de la Presse, au service du pluralisme démocratique. Ces acteurs économiques ont les moyens de leurs ambitions. Peu importe qu’ils les tiennent de leur proximité avec le pouvoir politique ou de ce qu’ils gagnent ailleurs, parfois très honnêtement, s’il en est. Mais ils ont besoin de participer, d’être vus et entendus par celui qui peut les promouvoir ou renforcer leurs avantages économiques. Le principal pourvoyeur de marchés est toujours sensible et reconnaissant aux gestes qui lui permettent de consolider des bases politiques et sociales de son pouvoir. Echanges de bons procédés, par presse interposée ! Au détriment de la liberté pour des journalistes peu préparés professionnellement, à informer juste, à informer vrai, de façon équilibrée dans le rendu de ce qui a été collecté.
De l’autre côté, se trouve la nouvelle race d’acteurs qui pullulent dans les réseaux sociaux certains ayant même fait le pas décisif vers les studios de radio et plateaux de télévision plutôt intéressées par les avis d’internautes consommateurs de futilités. La chronique y vit ses heures les plus sombres, si on l’apprécie sous l’angle de genre journalistique faisant appel à des connaissances académiques spécialisées ou à une longue expérience de traitement sur le terrain, de sujets à expliquer et commenter, après le factuel. La presse écrite est encore à l’abri de cet envahissement, car techniquement plus difficile d’accès. Elle souffre toutefois du monnayage de contenus, certaines dangereuses fréquentations exposant à la corruption, des jeunes insuffisamment traités au titre de leurs salaires.
Les nouvelles autorités nous ont promis de porter au front, des lanceurs d’alerte. Les journalistes ne le feraient pas assez. De plus en plus, il est vrai, des médias perdent le sens de leurs missions, voire de leur raison d’exister, celle-ci étant adossée à la construction et à l’accompagnement de la citoyenneté par (répétons-le) de l’Information exacte, pluraliste, diversifiée, utile et surtout impartiale. Bien avant le 24 mars dernier, échéance marquante de la respiration démocratique, le traitement équilibré de l’information avait pris des rides.
Un corps atteint avec ses propres armes
D’une victoire d’étape à une autre, le public du Sénégal toujours debout a applaudi un camp majoritaire parmi les prétendants à la plus haute marche. Ce dernier camp sorti vainqueur avait été adoubé avant élection, parfois parce que le capitaine-candidat avait le profil de l’emploi, d’autres fois parce qu’il avait le potentiel pour faire partir celui inscrit au tableau du prochain dégagement. Et la presse est toujours là, mais perdant progressivement de sa superbe, mais reste à pouvoir jouer une rôle d’amortisseur, quand les périls montent. .
Le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et toute son équipe feraient bien, dès lors, de relire la récente histoire des élections au Sénégal. Ils verront qu’il n’a pas encore existé sous le ciel sénégalais, un état de grâce adossée à une popularité qui défie les mi-mandats, en particulier dans un pays à gérer avec tout ce que cela comporte d’attentes et d’exigences citoyennes et sociales. Quand on arrive au pouvoir dans une compétition comme celle de mars 2024 et sortir au premier tour comme opposant (chapeau !) on ne doit perdre de vue cette autre réalité, qu’il n’y avait presque personne en face.
Aux patrons de presse de charger le style de management qui a eu cours jusqu’ici, et de votre fait. C’est le lieu de moins élever la voix, après le coup de lundi 12 juillet 2024. Quand le laxisme d’Etat laisse faire pendant des décennies, tout le monde doit accepter qu’il y a une fin à tout. Alors négociez des moratoires et des assouplissements, mais mettez-vous en règle et avec les Institutions et avec les personnels dans vos entreprises.
L’Etat a la responsabilité d’accompagner ceux qui se battent nuit et jour, au service de la démocratie, par l’éducation et l’information des citoyens. Dans chaque camp se trouve des femmes et des hommes suffisamment outillés pour proposer des moyens de sortir de la crise pour préserver la crédibilité des institutions et la bonne image de notre pays. Les points que nous perdons dans les classements relatifs à la Liberté de la Presse ne sont pas irréversibles.
Des médias et ceux qui financent ouvertement ou interviennent sous le manteau, continuent d’y aller selon la commande. Des acteurs de divers intérêts et agendas habillés en médias excitent des aboyeurs avant de lâcher la meute. Ainsi, la presse a jusqu’ici contribué à faire vider les gradins de partisans contraints de ranger leur tambour. Le vuvuzéla des nouveaux prétendants s’est fait trop fort, entendu jusque très loin du stade Sénégal. Pour la dernière compétition en date, des Titres de la Presse se sont chargés d’amplifier presqu’exclusivement, toutes les sonorités de l’anti système proclamé.
Les journalistes peuvent se prévaloir de leur droit de commenter et de critiquer des faits qui se passent dans l’espace public. Ils n’ont pas boudé leur plaisir d’être adoubés outre mesure, l’essentiel étant de se mettre rieurs et applaudisseurs de côté. Et selon le camp, l’esprit critique laisse place à la critique partisane. On n’informe plus. L’irrévérence en bandoulière, on participe à démolir. Ainsi le voudraient des habitants des réseaux sociaux qui se sont autorisés le droit usurpé de segmenter les médias et leurs animateurs, en « vrais » journalistes et médias « corrompue ».
A cette faune dont d’indécrottables hurluberlus, il suffit d’opposer l’attitude de celui qui a des missions journalistique au service de l’intérêt général. Le fait est sacré, et son traitement ne doit pas être contingenté, ni par des intérêts particuliers du journaliste ni par ceux de groupe avec lequel ce même journaliste aurait des convergences d’intérêts spécifiques. Les dispositions de la Charte des journalistes du Sénégal sont claires à cet égard.
1. Considérer que le droit du public a une information juste et équilibrée prime sur toute autre considération.
2. Respecter la vérité sans tenir compte d’aucune considération personnelle
Eviter les situations de conflits d’intérêts ou d’apparence de conflits d’intérêts, en se mettant ou en semblant se mettre, avec ou sans avantages personnels, au service d’intérêts particuliers.
Le journaliste n’est ni publicitaire, ni un agent de propagande pour des causes politiques. La non-observance de ces règles expose ses auteurs et fragilise la corporation. Le pire serait toutefois de ne pas tenir compte de la nouvelle donne portée par le numérique. Bientôt produire du contenu relèverait, non plus d’une bonne capacité rédactionnelle. Le siècle dernier est déjà trop loin et les natifs de l’actuel s’accommodent difficilement de vieilleries technologiques remontant à une décennie. Notre jeune Président en a couvert quatre. .
par Oumou Wane
JOJ 2026 : LES GARDIENS DU TEMPLE OLYMPIQUE
Pour accueillir dignement les athlètes et spectateurs du monde entier, il faut mettre les bouchées doubles. Les infrastructures sportives doivent être à la hauteur, les hôtels prêts à recevoir, et la sécurité assurée. Le compte à rebours est lancé
‘’Monsieur le président Thomas Bach, chers membres de la grande famille de l’olympisme, Ainsi c’est à Paris, ville lumière, Et c’est à l’occasion de Jeux étincelants, que le monde regarde avec envie qu’il m’est donné de recevoir, de la Commission exécutive du CIO, la prestigieuse distinction de l’Ordre Olympique en argent. Au-delà de la signification personnelle qu’elle a pour moi, et de l’émotion qu’elle suscite en moi, Je vois, dans cette distinction et dans l’heureuse conjonction de symboles qui l’accompagnent, un appel à célébrer la puissance du sport, et son pouvoir d’unir, d’inspirer et de transformer le monde. J’y vois l’affirmation triomphale de la primauté de l’esprit humain, de son génie, de son énergie régénératrice, de son extraordinaire résilience, qui consolent de tous les avatars, autorisent tous les espoirs. J’y vois, par-dessus tout, une aspiration universelle à la Paix et à l’Amitié.’’ Mamadou Diagna Ndiaye.
Comme il l’a si bien exprimé, l’infatigable patron du CNOSS, Comité National Olympique et Sportif Sénégalais, ce samedi 10 août : "Le sport choisit d’opposer la volonté assumée de faire humanité ensemble, dans l’expression plurielle de nos singularités et la dissonance harmonieuse du dialogue des cultures, crédo olympique par excellence." Cette perspective résonne particulièrement alors que le Sénégal se prépare à accueillir le monde, en mettant en avant ses valeurs de tolérance et d'ouverture.
Le président de la République, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar Faye, lors de son discours du 25 juillet à Paris, avait déjà sonné la mobilisation. En avant toute !
En 2026, le Sénégal s'apprête à faire vibrer la planète en accueillant les Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ), un événement qui transcende le sport pour célébrer la jeunesse, la fraternité et l'engagement citoyen. Inspiré par le succès des Jeux Olympiques de Paris 2024, le Sénégal entend créer une édition inédite, où l'originalité africaine s'allie aux meilleures pratiques internationales. C'est une occasion unique pour le pays de se hisser sur la scène mondiale, avec un sourire aussi large que la baie de Dakar et une détermination à toute épreuve.
Paris 2024 a brillamment réussi son pari. Malgré le scepticisme ambiant, les râleurs professionnels et les punaises de lit qui avaient envahi les gros titres, la Ville Lumière a montré au monde entier ce que la France savait encore faire : un grand spectacle. Les Français se sont retrouvés presque candides, la fierté nationale au rendez-vous. Les Jeux ont été un coup de pouce salvateur pour un tourisme malmené, et ils en parlent encore avec des étoiles dans les yeux. Alors, pourquoi le Sénégal ne pourrait-il pas, lui aussi, réaliser cet exploit ?
Le Sénégal n'est pas la France, et c'est tant mieux ! Ici, l'hospitalité est une seconde nature, et le partage une valeur sacrée. Le pays de la Téranga, notre hospitalité légendaire, compte bien faire des JOJ 2026 un événement à son image : chaleureux, accueillant, et tourné vers l'avenir. Mais l'ambition ne suffit pas. Pour accueillir dignement les athlètes et spectateurs du monde entier, il faut mettre les bouchées doubles. Les infrastructures sportives doivent être à la hauteur, les hôtels prêts à recevoir, et la sécurité assurée. Un défi de taille, mais le Sénégal a plus d'un tour dans son sac, et le CIO, qui a effectué plus de quatorze visites au Sénégal, veille au grain. Son président, Monsieur Thomas Bach, tient à ce que ces premiers Jeux Olympiques en Afrique soient un succès.
Pour que ces Jeux soient un succès, le Sénégal doit investir dans des infrastructures de qualité. Les stades, les routes, les hôtels : tout doit être au top. Cela passe par des partenariats solides avec le secteur privé, qui ne demande qu'à soutenir un événement d'une telle envergure. Les entreprises locales et internationales seront des alliées précieuses pour financer et organiser les JOJ, tout en créant des emplois et en dynamisant l'économie locale. Un win-win, comme dit le Directeur du Comité d’Organisation, Monsieur Ibrahima Wade, qui nous assure que Dakar a mis le Turbo sur les JOJ 2026.
Pour ceux qui s'inquiètent des coûts que pourrait engendrer un tel événement, rassurez-vous. L'argent investi pour ces Jeux n'est pas une dépense à fonds perdus, et ce n'est certainement pas celui des Sénégalais qui sera dilapidé. Au contraire, il s'agit d'une formidable opportunité de développement économique pour le pays. Grâce à des partenariats public-privé bien ficelés, le financement sera soutenu par des investisseurs internationaux et des sponsors, garantissant que l'économie locale en sortira renforcée. Il ne s'agit pas de reproduire les erreurs de Rio, mais de saisir cette chance unique pour propulser le Sénégal vers de nouveaux horizons.
"Je vois, dans cette distinction et dans l’heureuse conjonction de symboles qui l’accompagnent, un appel à célébrer la puissance du sport, et son pouvoir d’unir, d’inspirer et de transformer le monde."
Guidés par cette vision de Monsieur Ndiaye, nous ferons des Jeux Olympiques de la Jeunesse un tremplin vers un avenir où le sport occupe une place centrale dans la construction d'une société plus juste et pacifique. Ces mots sont une flamme qui doit éclairer notre chemin vers les JOJ. En insufflant cette flamme dans le cœur de chaque jeune participant, nous ferons de ces Jeux un moment inoubliable, où le sport se révélera être un puissant vecteur de changement positif.
Le compte à rebours est lancé. Le Sénégal a deux ans pour se préparer, deux ans pour montrer au monde qu'il est prêt à relever le défi. Les JOJ 2026 ne seront pas qu'une simple compétition sportive, mais un véritable catalyseur de changement social, une vitrine pour le pays, et un tremplin pour la jeunesse. Alors, prêts à briller sous les projecteurs du monde entier ? Oui ! Le Sénégal n'attend que ça ! Rendez-vous en 2026 pour un spectacle qui promet d'être formidable, si l’on s’en donne les moyens. Voici les enjeux de l’heure et la Presse devrait s’intéresser plus à ça que de se divertir dans des débats futiles et abscons !
Oumou Wane est présidente de Citizen Media Group/A7.
par Ousseynou Nar Gueye
HEY PRÉSIDENT DIOMAYE, C'EST L'ÉCONOMIE
Les agents économiques et le patronat sont inquiets, au Sénégal. Au nom, supposément, de la "préférence nationale", ne créons pas des milliardaires locaux par simple "génération spontanée", ne reposant aucunement sur leurs performances entrepreneuriales
Tous mes contacts le savent et les autres peuvent le vérifier : dans mes réseaux sociaux et interviews et débats audiovisuels, j'ai appelé à voter Diomaye publiquement plusieurs jours avant l'élection présidentielle.
Touefois, fort de l'adage qui veut que "qui aime bien, châtie bien", je critiquerai président Diomaye et le Premier ministre Sonko. Surtout le Premier ministre, qui a ouvert plusieurs fronts d'hostilité avec de larges pans de l'opinion nationale.
Je ne crois aucunement aux messies en politique : la République, c'est nous tous. Et je resterai au Sénégal à le dire, tant que je pourrai.
Pour ma part, je suis un universaliste de gauche. Et aucunement un "panafricaniste de gauche".
Ce qui fait vivre un pays, c'est l'économie et son socle naturel, que sont les TPE, PME et grandes entreprises, dont il faut sanctuariser les mécanismes vertueux de fonctionnement.
Les agents économiques et le patronat sont inquiets, au Sénégal. Les investisseurs étrangers hésitent à finaliser leur implantation au Sénégal.
Création de nouveaux impôts et taxes, et augmentation des recettes fiscales de l'État ? Oui. Mais, il faut le faire en élargissant l'assiette fiscale, pour y inclure tous ceux qui ne payent pas d'impôts (y compris des milliardaires du secteur informel et de – grands - bailleurs immobiliers), et non pas en pressurrisant fiscalement, comme des citrons, toujours les mêmes assujettis que sont les salariés du secteur formel et les mêmes 700 entreprises formelles de ce pays qui réalisent 80% du PIB.
12.000 autres entités économiques réalisent les 20% de la richesse nationale. Donc, sur plus de 450.000 entités économiques dans ce pays, nous n'en avons que 12.700 qui sont formelles.
Le défi pour le régime Diomaye-Sonko est donc, d'abord, de "faire sortir du bois" tous ces acteurs informels millionnaires ou milliardaires, ou en tout cas le maximum d'entre eux, par des politiques d'incitation liés à des stratégies coercitives aussi, bien sûr.
Personne ne sort de l'informel avec l'ambition de payer plus d'impôts, mais plutôt pour obtenir plus de clients, gagner plus d'argent, bénéficier de financement de la part des acteurs bancaires et pour renforcer les fonctions essentielles de sa TPE-PME.
Votre régime, président Diomaye, a abandonné le funeste projet de baisser par oukases les loyers des bailleurs, sur des habitations qui sont leur propriété privée : c'est fort bien ainsi, car la seule soupape qui peut modérer à la baisse les loyers, en particulier à Dakar, c'est la construction de large parcs de HLM, détenus par l'État et par les collectivités territoriales ; HLM qui seraient louées, comme son nom l'indique (habitations à LOYER modéré) et non pas vendues, au risque de renouveler le même cauchemar pour les locataires dakarois tous les 10 ans.
En ce qui concerne la baisse des denrées, pour ne prendre que l'exemple de la miche de pain, plutôt que la diminution "cosmétique" de 15 francs CFA, pour un produit qui coûte donc la même chose pour tout le monde (pauvres, riches, gens de moyenne condition), ce qui est injuste : la bonne solution serait de fournir des filets sociaux financiers à ceux qui y sont éligibles ou des carnets d'alimentation, subventions aux familles modestes donc, pour leur permettre d'acheter le pain et les autres denrées à des prix ajustés pour eux.
Enfin, dans la proclamation de la mise en œuvre du "contenu local" dans les nouvelles filières pétrole et gaz, il faut inclure en premier maillon des chaînes de valeur, les multinationales installées au Sénégal, qui ont le know-how et la capacité de mobilisation de ressources financières pour préfinancer leurs opérations, et qui pourront faire progressivement un transfert de technologies aux PME -TPE à capital "sénégalais", qui pour l'instant doivent être et ne peuvent être que les sous-traitants des premiers.
Au nom, supposément, de la "préférence nationale" (expression de triste mémoire, dans les pays avancés), ne créons pas des milliardaires locaux (nationaux donc) par simple "génération spontanée", ne reposant aucunement sur leurs performances entrepreneuriales.
Ousseynou Nar Gueye est fondateur du site d'info Tract.sn, éditorialiste et communicant.
par Makhtar Diouf
ÔTEZ CE VOILE QUE JE NE SAURAIS VOIR
EXCLUSIF SENEPLUS - Chaque entité sociale ne voulait s’en remettre qu’à son ‘’règlement intérieur’’, que deviendrait cette unité nationale ancrée dans nos us et coutumes, entérinée par toutes nos Constitutions ?
En évoquant l'interdiction du voile des élèves musulmanes dans les écoles catholiques, le Premier ministre Sonko n'a pas créé un problème. Il a posé un problème. Encore qu'il aurait dû le faire sur un ton plus serein.
Ce n'est pas parce qu'on refuse de poser un problème que le problème ne continuera pas à se poser s’il n’est pas résolu. Ce problème du voile à l'école est en veille depuis près d'une quinzaine d'années dans le pays, au point de devenir lancinant, jalonné par des dates significatives sur lesquelles il est opportun de revenir.
Une pratique française et une loi française
Le 18 septembre 1989, dans un collège de la petite ville de Creil au Nord de Paris, trois élèves musulmanes portant le voile sont interdites d'entrée, puis expulsées définitivement. C’est une première.
Le 15 mars 2004, l’Assemblée nationale française vote une loi interdisant en France le port du voile dans les écoles publiques (les écoles privées ne sont pas concernées).
Une loi profondément islamophobe, qui ne peut pas étonner d’un pays qui dans l’histoire s’est d'abord distingué par les croisades entreprises du 11ème au 13ème siècle pour anéantir l’Islam.
L’interdiction dit s’appliquer au port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics. Les signes visés sont les plus ostensibles : le ‘’voile islamique’’, la kippa des garçons juifs, les grandes croix de certains chrétiens. Mais sont tolérés les signes discrets comme les petits bijoux (les petites croix chrétiennes portées comme pendentifs).
En fait, la mesure ne vise que l’habillement des filles musulmanes. Les juifs continuent à porter leur kippa et les chrétiens leurs petites croix comme pendentifs.
C’est ainsi que des adolescentes de 15 à 17 ans sont refusées d’entrée dans leurs écoles pour avoir porté une tenue « non conforme ». Le Collectif contre l’Islamophobie en France a recensé 130 cas d’exclusion de collégiennes ou lycéennes en raison de leur tenue vestimentaire en 2014. Dans la fonction publique française, le port du voile n’est pas permis.
La France est le seul pays d’Europe et même d’Occident où le port du voile fait l’objet de fixation. C’est le pays où le qualificatif ‘’islamique’’ est adjoint au voile, pour parler de ‘’voile islamique’’ alors que dans les pays de langue anglaise, on dit simplement head scarf (foulard de tête).
Mais cette loi rencontre de la résistance dans le pays. Elle a introduit des divisions même au sein du mouvement féministe français. Certaines féministes continuent à considérer le voile comme un symbole d’oppression, mais d’autres féministes la combattent vigoureusement. C’est le cas de Christine Delphy, figure de proue du féminisme en France, qui estime qu’aucun argument rationnel n’a été avancé pour interdire le port du voile à l’école : Une loi qui est inique, raciste, et s’inscrit dans un aveuglement collectif. Un groupe de féministes françaises ‘’Les Blédardes’’ a aussi combattu cette loi. Et ce ne sont pas les arguments qui manquent. Comment peut-on dans les écoles accepter des jeunes filles qui portent des tenues dénudant le nombril, et refuser d’autres jeunes filles qui se couvrent la tête ?
Lorsque le projet de loi d’interdiction du voile est soumis à l’Assemblée nationale française, les 14 députés du Parti communiste qui votent contre ne sont sûrement pas animés par le souci de défendre l'Islam. Ils voient simplement dans cette loi une atteinte aux droits humains.
Le 12 mars 2012, des enseignants français signent l'Appel Nous demandons l'abrogation de la loi dite ''sur le voile à l'école''.
Le Français Julien Suaudeau, écrivain enseignant aux Etats-Unis condamne ces mesures d’interdiction dans un article de presse intitulé ‘’La France contre le reste du monde’’ (7 septembre 2016) pour parler de « délire », « d’hystérie collective », « d’obsessions et névroses identitaires ».
Le sport aussi s’est invité dans le problème du voile. Actuellement, toutes les fédérations internationales de disciplines sportives (athlétisme, basketball, football, judo…) ont homologué le port du voile pour les athlètes musulmanes lors des compétitions. La seule réticence vient encore des fédérations françaises. En 2018, la firme américaine d’équipements sportifs ‘’Nike’’, en collaboration avec deux athlètes musulmanes, met au point son hijab sportif, le Nike Pro Hijab, une tenue bien adaptée, qui permet de pratiquer son sport favori tout en respectant sa religion.
Devant le succès de l’opération, en février 2019, l’équipementier français ''Décathlon'' annonce son projet de fabrication de hijab sportif avec l’argument de rendre la pratique du sport accessible à toutes les femmes dans le monde. Mais le tollé soulevé en France, surtout du côté de la classe politique, est tel que le projet est abandonné.
Ce qui amène un journaliste américain du Washington Post correspondant à Paris à écrire : La France s’est une nouvelle fois plongée dans le ridicule en parlant des vêtements que les femmes musulmanes peuvent choisir de porter ou non.
Une journaliste britannique de la BBC fait aussi part de son indignation : Les politiques français devraient arrêter avec cette obsession de décider de comment doit s’habiller une femme musulmane.
Une revisite de l’histoire de France révèle que l’Islam n’est pas la première victime de l’interdiction vestimentaire. Alain Weill (Affiches impertinentes, improbables, incorrectes, insolites, Paris : 2010) nous apprend dans ce livre que, avant même la loi de 1905 sur la laïcité, Eugène Thomas maire du Kremlin Bicêtre (proche banlieue Sud de Paris), avait signé le 10 septembre 1900 un arrêté interdisant le port de la soutane sur le territoire de la commune (rapporté par LeCanard enchaîné du 5 mai 2010). Avec des propos irrespectueux que je ne me permettrai pas de reproduire ici.
Ce qui montre que l’irrespect à l’égard de la religion ne date pas d’aujourd’hui dans une France tombée depuis des décennies dans un processus avancé de déchristianisation.
En 2012, le Comité des droits de l’homme des Nations unies, au nom du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, a condamné le gouvernement français à la suite d’une plainte d’un élève d’origine indienne expulsé de son école pour avoir porté un turban ‘’sikh’’ révélant son appartenance au sikhisme (religion monothéiste indienne). Le gouvernement français est alors astreint à la double obligation de réparer l’injustice faite au lycéen par sa réintégration, le paiement d'une compensation appropriée, et d’empêcher que de semblables violations ne se reproduisent dans le futur.
Pourquoi le voile en Islam ?
Le verset 59 de la sourate 33 du Coran sur l’habillement des femmes musulmanes a surtout valeur de recommandation, de conseil dans l’intérêt même des femmes. Bien qu'adressé aux musulmanes, il concerne toutes les femmes.
Si elles doivent s’habiller comme le recommande le Coran, c’est d’abord pour qu’elles soient reconnues (you’rafna) comme musulmanes certes, mais aussi comme femmes de dignité, qui rien que par leur présentation extérieure imposent le respect et ne soient pas l’objet du voyeurisme de certains hommes et de leurs comportements malveillants.
C’est aussi pour leur éviter d’être you’zayna. Ce terme coranique est rendu dans les langues indo-européennes de traduction du verset par une gamme de mots tels que ‘’agacer’’, ‘’importuner’’, ‘’tourmenter’’, ‘’offenser’’, ‘’injurier’’ … Ils revoient tous au terme ‘’harceler’’.
Il est recommandé à la femme musulmane de s’habiller d’une façon qui impose le respect lorsqu'elle sort de son domicile. Il est certain qu’une femme dont le corps est bien couvert a bien moins de chances d’être objet de convoitise de la part de certains hommes. Il s’agit donc de mesure de prévention et de protection, d’autant plus que le harcèlement sexuel dont sont victimes bon nombre de femmes dans la rue, dans les lieux de travail, dans les transports en commun, est non seulement stressant, aliénant, mais ouvre la voie bien souvent au viol.
Pour l’Egyptienne Safinaz Kazim, le voile est un ‘’imperméable moral’’ qui permet de se dérober du viol visuel par lequel certains hommes jouissent d’une femme sans son consentement. Pour elle, cette façon de s’habiller libère la femme de l’ostentation, lui évite d’être considérée comme un simple objet de désir. C’est une illusion pour la femme de penser qu’elle se libère en dénudant aux yeux de tous une grande partie de son corps.
Il convient tout de même de préciser que la façon qu’ont certaines femmes d’Asie centrale (Ouzbékistan, Afghanistan, Pakistan …) de s’habiller en ''burqa'' (tout en noir, le visage couvert ne laissant voir que les yeux) relève de leur culture et non de préceptes islamiques.
Simone de Beauvoir dans son livre Le Deuxième sexe, 1949, qui est le classique de la littérature féministe, dénonce la mode féminine d’habillement qui transforme la femme en objet pour le voyeurisme des hommes,avec une société qui lui demande de se transformer en objet érotique, pour être offerte comme une proie aux désirs mâles.
Comment la femme peut-elle revendiquer d’être traitée comme une égale si elle adopte un style vestimentaire qui amène les hommes à ne se focaliser que sur son corps partiellement dénudé, faisant totalement l’impasse sur sa personnalité, ses capacités intellectuelles et professionnelles ?
On peut à cet égard relater l’expérience racontée par cette femme d’origine asiatique, vivant aux Etats-Unis, dans un article au titre suggestif Hijabed like me (‘’Voilée comme moi’’). Certainement très jolie, elle était constamment harcelée dans la rue. Étant de nature sensible, elle dit qu’elle était effrayée, se sentait mutilée, molestée, violée :
Ce n’est pas, dit-elle, ma féminité qui était problématique, mais ma sexualité, ou plutôt la sexualité que certains hommes avaient inscrite en moi, basée sur mon sexe biologique.
Elle pense trouver une échappatoire en se faisant couper court les cheveux, mais en vain. Elle se résout alors à s’habiller à la manière hijab, comme les femmes musulmanes qu’elle voyait, et relate ainsi le résultat :
Les gens me percevaient comme une femme musulmane et ne me traitaient plus comme un être sexuel avec des remarques cruelles … J’ai remarqué que les yeux des hommes ne glissaient plus sur mon corps … Auparavant j’étais dans la conception occidentale selon laquelle le port du voile est oppressif … je suis arrivée à la conclusion que cette vue est superficielle et erronée … Ce fut l’expérience la plus libératrice de ma vie … C’est ma sexualité que je dissimulais, non ma féminité. Le fait de couvrir la première permettait la libération de la seconde (Kathy Chin, 1994).
A l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, de plus en plus d’étudiantes adoptent la tenue voilée, pour certaines, moins par conviction religieuse que par souci de faire barrage au harcèlement sexiste de leurs camarades étudiants. Ces derniers, soit les respectent, soit les trouvent moins séduisantes.
Position du judéo-christianisme
Dans le Judaïsme, les rabbins maudissent l’homme qui laisse voir les cheveux de sa femme, et la femme qui laisse voir ses cheveux est indexée comme apportant la pauvreté. Dans l’ancienne société juive, le voile était considéré comme un signe de respectabilité, de dignité, raison pour laquelle il était interdit aux prostituées de le porter. Dans la société juive actuelle, beaucoup de femmes ont tendance à substituer la perruque au voile.
Dans le Nouveau Testament, Première Lettre de Paul à Timothée, on peut lire :
Je désire aussi que les femmes s’habillent d’une façon convenable, avec modestie et simplicité ; qu’elles ne s’ornent pas de coiffures compliquées, ou de bijoux d’or, ou de perles ou de vêtements coûteux, mais d’œuvres bonnes, comme il convient à des femmes qui déclarent respecter Dieu (Timothée 2 : 9).
Loi française appliquée au Sénégal
Sept ans après sa promulgation en France, la loi d'interdiction du voile poursuit son bonhomme de chemin pour atterrir au collège catholique Hyacinthe Thiandoum d'un quartier populaire de Dakar. En 2011, des élèves filles portant le voile sont exclues. La Direction de l'enseignement catholique du Sénégal (Didecs) avait décrété :
A compter de l'année scolaire 2011-2012, il ne sera plus question du port du voile dans les établissements privés catholiques du Sénégal, sous peine de renvoi temporaire ou définitif’.
L'évènement semble passer inaperçu, peut-être à cause de l'ambiance pré-électorale de l'époque, annonçant la fin du régime de Wade. Une poignée des plus de 300 établissements catholiques d'enseignement du Sénégal tentent de l'appliquer : Didier Marie à Saint-Louis, Anne-Marie Javouhey à Dakar... mais sans bruit, avec des arrangements locaux à l'amiable.
En septembre 2021, alors que le pays est au calme, l'Institution Sainte Jeanne d'Arc de Dakar (ISJA) sonne la mobilisation. Évoquant son règlement intérieur, elle renvoie des filles portant le voile. C'est alors comme un coup de foudre dans un ciel serein. C'est avec ISJA que le problème du voile à l'école atteint son paroxysme et sa diffusion avec l’appareil médiatique qui n’existait pas auparavant.
Après bien des tergiversations, un accord est conclu entre l'État et la direction de l'école sur le type de voile que devront porter les filles qui le veulent. Mais ce n'est qu'un accommodement pour calmer la situation momentanément, car cette disposition du règlement intérieur n'est pas abrogée. Le problème est désactivé mais n'est pas éteint. C'est pour cela qu'il est nécessaire qu'en toute responsabilité une décision soit prise pour vider cette affaire une fois pour toutes.
Le cas Institution Sainte Jeanne d’Arc de Dakar
Au départ est le Patronage Jeanne d’Arc créé en 1904 par le Père Daniel Brottier. Le Patronage est une organisation sur un site donné qui réunit des enfants et des adolescents pour leur donner une formation physique, morale et sociale par des activités sportives et éducatives. Le Père Daniel Brottier donne à son patronage le nom de Jeanne d’Arc. Au début des années 1920, avec son accord, le Père Lecocq met en place à Dakar l’Association sportive et culturelle Jeanne d’Arc aux couleurs Bleu et Blanc. Le souci de ces deux prélats français est de réunir Noirs, Européens, Métis, catholiques et musulmans dans un même cercle de fraternité. Un club sportif Jeanne d’Arc est aussi créé à Bamako.
Club catholique à l’origine, la JA Dakar attire par la suite de plus en plus de musulmans, pratiquants et supporters, au point d’être considérée à un moment donné comme le club comportant le plus grand nombre de supporters. L’auteur de ces lignes a été depuis 1959 membre du club sportif JA, d’abord comme footballeur, ensuite comme membre du Comité directeur. La JA est un microcosme de l’harmonie confessionnelle au Sénégal. La présidence du club a été exercée par des chrétiens et par des musulmans. C’est une famille. Il n’y a jamais été perçu une trace de problème entre chrétiens et musulmans.
C’est dans ce sillage que le volet éducatif du patronage est concrétisé à Dakar avec la création en 1939 de l’école appelée Institution Sainte Jeanne d’Arc (ISJA) avec les mêmes couleurs Bleu et Blanc. Mais cette école a créé un problème en réchauffant l’interdiction du voile qui semblait oubliée, s'écartant ainsi de la ligne tracée par ses fondateurs.
Quid de l’unité nationale ?
L’harmonie religieuse et ethnique qui existe au Sénégal est un modèle envié partout dans le monde.
Le Premier ministre Sonko a posé un problème. L’abbé André Latyr Ndiaye avec une violence inouïe et surprenante de la part d’un prélat, s’est employé à créer un problème, pour donner à un problème d’école, une dimension communautaire susceptible de mettre face à face catholiques et musulmans. Ce n’est même pas la peine de revenir ici sur les civilités que les deux communautés se sont toujours mutuellement faites.
Ce n’est pas le Père Daniel Brottier, initiateur du Patronage Jeanne d’Arc et le cardinal Mgr Thiandoum, qui auraient approuvé la mesure d’interdiction du voile dans des écoles catholiques et les propos de cet ecclésiastique.
On ne peut pas laisser des Sénégalais inviter dans le pays une loi française, de surcroit inspirée par l’islamophobie. Si chaque entité sociale ne voulait s’en remettre qu’à son ‘’règlement intérieur’’, que deviendrait cette unité nationale ancrée dans nos us et coutumes, entérinée par toutes nos Constitutions ?
Certains conseillent aux parents musulmans de retirer ou de ne plus envoyer leurs enfants dans des écoles catholiques. Ce serait capituler et créer un précédent dangereux. On ne peut pas avoir dans le pays une école exclusivement pour les catholiques et une école exclusivement pour les musulmans. Que deviendrait l’unité nationale ? Les enfants sénégalais doivent dès leur jeune âge, prendre l’habitude de vivre ensemble sans distinction de religion ou d’ethnie comme l’ont fait les générations qui les ont devancés.
Dans les écoles, les élèves filles qui portent le voile le font par choix personnel. Ce n’est pas le voile qui les distingue de leurs camarades chrétiennes. La différenciation confessionnelle est visible au niveau des noms et prénoms. Et cela n'a jamais posé de problème.
Nombreux sont les parents catholiques qui envoient leurs enfants à l'école publique et à l'école privée non catholique où ils vivent en parfaite harmonie avec leurs camarades dont des filles voilées. En vertu de quoi l'école catholique doit- elle faire exception ?
Dans une interview du 16 mars 2015, l'abbé Georges Diouf nous apprend que les élèves musulmans constituent 75 pour cent des effectifs des écoles catholiques au Sénégal.
Cela dit, l'Etat ne peut pas rester en dehors de ce problème. Le ministère de l'Éducation nationale en plus des établissements d'enseignement publics, a en charge les établissements catholiques et laïcs, auxquels des subventions sont accordées chaque année.
Il faut que les hautes autorités de l'Église catholique prennent leurs responsabilités pour instruire la Direction de l’enseignement catholique d’abroger l'interdiction du voile. Cette mesure appliquée au Sénégal ne l’aurait jamais été si elle n’avait pas existé en France. Elle a été prise sept ans après le rappel à Dieu de Mgr Hyacinthe Thiandoum, trait d'union entre chrétiens et musulmans (il avait une sœur musulmane), l'année même où la loi a été votée en France. Cette mesure n'aurait jamais été prise en sa présence.
Revenons sur ces dates :
- 18 septembre 1989 : exclusion d'élèves musulmanes voilées en France
-15 mars 2004, vote de la loi antivoile en France
- 18 mai 2004, rappel à Dieu de Mgr Thiandoum
- En 2011, Pour l'année scolaire 2011-2012, la Direction de l'enseignement catholique du Sénégal (Didecs) interdit le port du voile dans les écoles catholiques.
Il existe à Dakar, un Collège protestant John Wesley qui brille par sa discrétion.
Il ne faut pas que le problème du voile soit interprété comme un problème entre catholiques et musulmans. Nombreux sont les catholiques sénégalais qui s'insurgent contre cette mesure d'interdiction du voile, trouvant qu'ils n'en voient pas l'intérêt.
Une seule solution
Ce problème doit être envisagé non pas au niveau communautaire, mais au niveau éthique et juridique.
1) Un argument souvent avancé en France par les adversaires du voile est qu’il est contraire à leurs valeurs. Seulement, les valeurs françaises ne sont pas les nôtres.
L'école privée catholique n’est pas sous régime d’exterritorialité susceptible de lui permettre d’instaurer dans le pays une loi étrangère tropicalisée en règlement intérieur. Le port du voile ne peut y être interdit.
Un règlement intérieur est au plus bas dans la hiérarchie des droits, loin derrière la Constitution et la loi votée à l'Assemblée. Un règlement intérieur est coiffé, parrainé par une loi. L'interdiction du voile à l'école catholique procède d'une loi non pas sénégalaise, mais française. Ce qui est inadmissible.
L’interdiction du voile dans les écoles catholiques est en violation de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
5) Elle viole la Constitution du Sénégal qui dans son préambule proclame l’inaltérabilité de la souveraineté nationale, le rejet et l’élimination, sous toutes leurs formes de l’injustice, des inégalités et des discriminations.
L'article 25-3 insiste sur le devoir de s’abstenir de tous actes de nature à compromettre l’ordre, la sécurité, la salubrité et la tranquillité publics.
Le verdict rendu par le Comité des Droits de l’homme de l’ONU contre la France pour le même motif a valeur de jurisprudence au Sénégal.
Il est arrivé que le Vatican fasse son autocritique. Ce qu'a fait le pape Jean XXIII (dont une rue du centre de Dakar porte le nom) avec ''l'Aggiornamento'' (Remise à jour) proclamé lors du Concile Vatican II (1962-65). L'actuel pape François se situe dans la même démarche sur certains dossiers du passé.
L'Église catholique sénégalaise se doit en toute humilité et grandeur de faire son mea culpa (par ma faute, en latin) dans ce problème du voile à l'école.
L’abbé Georges Diouf, actuellement Directeur diocésain de l’Office National de l’Enseignement Catholique du Sénégal (ODEC), semble s'être engagé dans cette voie. En toute conformité avec les propos qu'il avait tenus dans une interview de 2015.
Très bien. Mais le prélat continue à exiger des élèves musulmanes de proscrirele refus de serrer la main d’un camarade du sexe opposé, le refus de partager une table ou un banc en classe ou dans la cour de récréation avec une personne de sexe opposé, et le refus de participer à des activités physiques en tenue scolaire en raison de convictions personnelles.
Il s'agit là d'une clause ajoutée à son texte, et qui n'a aucun fondement sociétal. Comment le prélat peut-il ignorer que dans la société africaine traditionnelle, les femmes ne serrent pas les mains des hommes ? Il gagnerait à visiter ou à revisiter L'Unité culturelle de l'Afrique noire de Cheikh Anta Diop, les travaux de Elia Mbokolo et Théophile Obenga. Il devrait aussi savoir que même à l'heure actuelle, certaines musulmanes refusent de serrer la main de musulmans avec qui elles n'ont pas de lien solide de parenté.
Pour ce qui est des séances d'éducation physique, il ne doit pas y avoir de tenue scolaire imposée. Il existe maintenant un hijab sportif reconnu par toutes les fédérations sportives internationales (mais pas en France).
Dans tous les établissements scolaires mixtes, dans les cours de récréation les élèves se regroupent entre copains et entre copines. Dans tous les campus universitaires les pavillons des étudiantes sont distincts des pavillons des étudiants.
Il est à craindre que cette clause qui n'est qu'un prétexte et non un argument convaincant ne fasse obstacle à l'abrogation de la mesure d'interdiction du voile dans les écoles catholiques. Une mesure que rien ne peut justifier.
C’est dans l’interview du 16 mars 2015 que l’abbé Georges Diouf disait : Quand on s’ouvre à l’autre, cette dimension permet d’accepter l’autre dans sa différence. L’ouverture à l’autre est très présente dans nos cultures, le respect de l’autre dans sa différence et le dialogue.
L’acceptation et le respect de la différence de l’autre, c’est ce que demandent les filles musulmanes pour porter le voile dans les écoles catholiques.
Bonne fête de l’Assomption à tous les catholiques du Sénégal et d’ailleurs.
Par Idrissa Doucouré
LA MONNAIE LOCALE, SOLUTION MIRACLE POUR UNE PROSPERITE DURABLE !
Rejoignez-nous dans cette aventure extraordinaire. Ensemble, nous pouvons transformer notre nation et bâtir un avenir radieux pour chaque Sénégalais
Dans les ruelles animées de Dakar, avec la prise en main progressive des nouvelles autorités, où chaque coin de rue murmure des histoires de résilience et d’espoir, une nouvelle ère se dessine, une ère de transformation et de renouveau. Le Sénégal, ce joyau de l’Afrique de l’Ouest, se trouve à l’aube d’une transformation systémique sans précédent, une transformation qui redéfinira notre avenir collectif. Les débats publics s’enflamment, les voix s’élèvent, et les cœurs battent à l’unisson pour une cause commune : la réforme des politiques nationales!
Les enjeux stratégiques sont nombreux, les défis colossaux, mais l’opportunité est unique et précieuse. La troisième alternance politique ouvre une fenêtre vers un avenir plus radieux, où chaque citoyen peut rêver d’un lendemain meilleur, plus prospère et plus juste. La création d’une monnaie locale, une idée audacieuse mais indispensable, est la clé de cette renaissance économique. Imaginez un Sénégal où chaque transaction renforce l’économie locale, où chaque billet échangé ou transaction financière digitalisée, raconte l’histoire de notre terre et de notre peuple. Une monnaie locale, c’est plus qu’un simple outil financier; c’est un symbole de notre indépendance, de notre ingéniosité, et de notre solidarité.
Les sensibilités culturelles et économiques doivent être soigneusement prises en compte. Chaque décision, chaque réforme, doit être pensée avec une empathie profonde pour les réalités de notre nation. Les défis d’opérationnalisation sont nombreux, mais les bénéfices potentiels sont immenses. Une monnaie locale pourrait revitaliser nos marchés, encourager l’entrepreneuriat local, et réduire notre dépendance aux fluctuations économiques mondiales. Elle pourrait devenir le pilier d’une économie plus résiliente et plus inclusive.
Les craintes autour de la mise en place d'une monnaie locale sont compréhensibles, mais chaque risque ou désavantage a des solutions à portée de main. Les inquiétudes concernant la stabilité de la monnaie peuvent être atténuées par une gestion rigoureuse et une politique monétaire transparente. Les défis d'acceptation par le public peuvent être surmontés par des campagnes de sensibilisation et d'éducation. Les obstacles techniques peuvent être résolus par l'adoption de technologies modernes et sécurisées.
Imaginez un Sénégal où l'économie locale prospère, où les opportunités fleurissent, et où chaque citoyen peut participer activement à la construction de notre avenir commun. C’est un appel à l’action, une invitation à rêver grand et à travailler ensemble pour réaliser ces rêves. Comme l’a dit Amílcar Cabral, “Nous devons toujours nous rappeler que le peuple ne lutte pas pour des idées, pour des choses dans la tête des gens; le peuple lutte pour des choses matérielles, pour vivre mieux et en paix, pour voir leur vie aller de l’avant, pour garantir l’avenir de leurs enfants.” La création d’une monnaie locale est une étape cruciale vers cet objectif.
Le Sénégal est prêt pour cette transformation. Et vous, êtes-vous prêt à faire partie de cette révolution? Comme l’a si bien dit Nelson Mandela, “Cela semble toujours impossible jusqu’à ce que ce soit fait.” Ensemble, nous pouvons rendre l’impossible possible et bâtir un avenir où chaque Sénégalais peut prospérer.
Ensemble, nous pouvons bâtir un Sénégal où l’économie locale prospère, où les opportunités fleurissent, et où chaque citoyen peut participer activement à la construction de notre avenir commun. C’est un appel à l’action, une invitation à rêver grand et à travailler ensemble pour réaliser ces rêves. La création d’une monnaie locale est une étape cruciale vers cet objectif.
Rejoignez-nous dans cette aventure extraordinaire. Ensemble, nous pouvons transformer notre nation et bâtir un avenir radieux pour chaque Sénégalais.
Par El Hadj Boubou SENGHOTE
REPONSE DE KAWTAL PELLE FULƁE AU ZEMMOUR SENEGALAIS, TAHIROU SARR
Dans un enregistrement vidéo en langue wolof qui circule depuis quelques jours, le sieur Tahirou SARR, Président du « Mouvement nationaliste sénégalais Jël Liñu Moom », a prouvé qu’il méritait amplement le surnom de « Zemmour sénégalais »
Dans un enregistrement vidéo en langue wolof qui circule depuis quelques jours, le sieur Tahirou SARR, Président du « Mouvement nationaliste sénégalais Jël Liñu Moom », a prouvé qu’il méritait amplement le surnom de « Zemmour sénégalais » qui lui est attribué, à cause notamment du sentiment de haine viscérale qu’il nourrit en particulier vis-à-vis de la communauté guinéenne vivant au Sénégal !
Son discours raciste, haineux, visant particulièrement les ressortissants de la République sœur de Guinée est tel, que le CNRA devrait le poursuivre, lui et ses complices qui n’arrêtent pas de disséminer ses dérives xénophobes qui constituent une violation flagrante des droits de l’homme et, par conséquent, condamnées par les lois en vigueur au Sénégal.
Pour cet homme incontestablement très dangereux, « Les Guinéens sont excessivement nombreux au Sénégal. On doit pouvoir en rapatrier un grand nombre. Des millions de Sénégalais ont vendu leurs pièces d’identification à des ressortissants étrangers. J’ai appris d’un Professeur que dans sa salle classe de trente-six (36) élèves, titulaires, tous, de pièces d’identification d’origine sénégalaise, seuls huit (08) d’entre eux comprennent le wolof. Tous les autres sont des Etrangers, bien que possédant des pièces d’identification sénégalaises…Ils bénéficient de la complicité de nombreuses Autorités judiciaires sénégalaises…Il y a des Guinéens qui ont acheté des pièces d’identification sénégalaises. C’est avec plaisir que je désigne nommément les Guinéens ; car ils détiennent le monopole du commerce et contrôlent en outre le marché de l’immobilier au Sénégal. Ceci est inadmissible, c’est à combattre. Ils passent la nuit avec épouses et enfants dans leurs boutiques, au milieu des marchandises infectées qu’ils nous vendent le lendemain, nous faisant ainsi inhaler voire ingurgiter toutes sortes de substances chimiques émanant des matelas sur lesquels ils ont dormi la veille. Il en est aussi qui dorment dans les marchés où ils écaillent des poissons, à peu de frais, privant ainsi les jeunes Sénégalais d’un gagne-pain considérable qui leur revenait de droit, en tant que Nationaux… »
Ainsi parle ce quidam qui fait honte aux enfants du « Sénégal de Teddungal » (Teranga), un gars dont Monsieur le Procureur de la République devrait, sans délai, s’autosaisir du cas tellement ses déclarations sont gravissimes ! En effet, il faut que ce spécimen, assurément rare, apporte les preuves de ses accusations contre nos frères et sœurs de la République de Guinée, tout comme envers les Juges et autres Avocats sénégalais qu’il a implicitement accusés de corruption. Cette affaire ne doit pas rester impunie. Le récépissé de reconnaissance de son « Mouvement nationaliste Jël Liñu Moom » doit également être retiré.
C’est connu : Les Etrangers sont souvent traités comme des boucs émissaires et blâmés pour l’insécurité économique, la criminalité et l’incapacité des Gouvernements concernés à fournir des services publics. Ils ont souventes fois été la cible de manifestations marquées par des violences collectives, des pillages et des incendies de leurs lieux de travail.
Ce tartempion incarne une régression pour les enfants du continent qui doivent (malheureusement) le dénombrer parmi les Africains du vingt-et-unième siècle! Une véritable tragédie pour le continent noir au moment où justement l’Afrique-mère cherche à démanteler les cent soixante-cinq (165) frontières que la colonisation lui a imposées.
La migration qui est aussi vieille que le monde, est dans la nature de l’homme qui a toujours été porté à aller quérir des moyens de subsistance sous d’autres cieux qu’il espère plus cléments, toutes les fois qu’il a estimé que la chance ne lui avait pas souri dans son propre pays.
Il est convenu que les Occidentaux ont été les premiers à venir en Afrique, non pas pour y gagner honnêtement leur vie, mais pour plutôt faire main basse sur les richesses du continent, par un pillage systématique ainsi que par l’exploitation, l’esclavage et la colonisation des masses africaines. C’est un secret de polichinelle.
L’émigration africaine est d’un autre ordre : il s’agit, pour l’homme noir, d’un voyage à la recherche d’un travail plus rémunérateur, afin d’acquérir des biens à même de lui permettre de subvenir convenablement aux besoins de sa famille restée au pays et de vivre mieux lui-même une fois de retour chez lui.
Il n’y a pas que des Guinéens à aller chercher de meilleures conditions de vie hors de leur pays d’origine. Nous vivons dans un monde interdépendant et avons donc besoin les uns des autres; Allah L’Omniscient ayant fait de nous des hommes et des femmes de différentes couleurs et de différentes langues, afin que nous échangions et nous enrichissions mutuellement par nos différences. Ce qui est, somme toute, conforme à la nature humaine
Nos frères et sœurs Guinéens se trouvant au Sénégal, à l’instar des autres hôtes étrangers qui vivent parmi nous, sont d’un apport important dans l’économie nationale, car ils paient régulièrement leurs loyers respectifs, l’impôt prélevé sur l’activité économique qu’ils exercent, le renouvellement de leurs cartes de séjour, acquittent les taxes municipales (taxe sur l’insalubrité, taxe l’hygiène publique), etc..Ils n’ont rien pris d’illégal aux Sénégalais. Ils gagnent honnêtement leur vie. Nous leur devons empathie et respect !
De même, nos braves compatriotes en exil économique injectent, bon an mal an, plusieurs milliards de francs CFA dans l’économie nationale. Il a été rapporté qu’en 2023, les envois officiels de fonds en provenance des Sénégalais de l’Extérieur s’élevaient à près de deux mille (2000) milliards de francs CFA) ; ce qui correspond à environ 10% de notre PIB, soit un montant près de 7 fois supérieur à l’aide publique au développement reçue de nos partenaires étrangers (FMI, Banque mondiale, Union européenne, etc.) ; autrement dit encore, une somme équivalente au tiers de notre budget national. Plusieurs milliards de francs CFA gagnés en terre guinéenne font immanquablement partie des importantes sommes d’argent transférées annuellement par les Sénégalais résidant à l’extérieur.
La migration n’est donc pas l’apanage des seuls Guinéens ! Les Sénégalais aussi ont la réputation d’être de grands voyageurs devant l’Eternel ; un qualificatif qu’ils partagent du reste avec de nombreux autres citoyens du monde. Cela est encore plus vrai de nos jours où le monde est devenu comme un village planétaire.
Il n’existe aujourd’hui aucun pays où on ne trouve des Sénégalais, qui sont généralement bien intégrés dans leurs pays de résidence respectifs où certains se sont même mariés et / ou ont fait fortune. Y compris en République de Guinée. C’est certainement pour cette raison que suivant un adage célèbre chez maints migrants africains, « si l’on se rend dans un pays et qu’on n’y trouve pas de Sénégalais, c’est que ce pays n’est pas une terre d’immigration. Mieux vaut alors poursuivre son chemin, plutôt que de s’y attarder ! »
Les chiffres officiels publiés par l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), à l’issue du Cinquième Recensement général de la Population et de l’Habitat (RGPH-5) ont même révélé qu’il y a beaucoup plus de Sénégalais établis hors des frontières nationales, que d’Etrangers résidant au Sénégal. En effet, aux termes de ces chiffres qui-soit dit en passant- sont très en-deçà de la réalité, les Etrangers résidant au Sénégal (207 791) sont moins nombreux que les Sénégalais vivant à l’extérieur (338 040 rien que pour nos compatriotes inscrits sur la liste électorale lors de la présidentielle du 24 mars 2024, selon les données fournies par la CENA).
Ce type est simplement dangereux. Une calamité parmi nous. Aussi, nous demandons-nous, encore une fois, ce qu’attend Monsieur le Procureur de la République pour s’autosaisir de son cas. Pour le sommer de fournir les preuves de ses déclarations d’une gravité extrême et mettre un terme définitif à ses dérives qui sont, indubitablement, de nature à ternir les relations du Sénégal avec d’autres pays, tout en exposant, par-dessus-le marché, la vie et les biens aussi bien des Sénégalais résidant à l’extérieur que ceux des Guinéens et autres ressortissants étrangers établis au Sénégal !
Le harcèlement xénophobe et la violence contre les Etrangers ont été des pratiques fatales dans certains pays où ils ont engendré des meurtres, des blessures graves, des déplacements forcés de populations et des discriminations. Le racisme et la discrimination raciale, ainsi que la xénophobie et l’intolérance qui y sont associées, nuisent à l’émancipation de millions de personnes à travers le monde. La xénophobie n’est simplement pas acceptable. Des poursuites doivent être engagées contre tous ceux qui profèrent des discours d'incitation à la haine ou qui commettent des crimes raciaux.
Nous devons tous lutter jour après jour contre les préjugés raciaux et l’intolérance qui sont autant d’obstacles à la « concrétisation du droit au développement dans le contexte des obligations des Etats, de la coopération internationale et des partenariats mondiaux ».
L’Organisation des Nations Unies a adopté, en 1948, la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et, en 1965, la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. Les Autorités sénégalaises compétentes devraient donc sévir, sans délai, contre ce gars qui ne fait pas honneur au Pays de Teddungal !
Cela dit, nous tenons à rappeler que la maîtrise de la langue wolof n’est pas une preuve d’acquisition de la nationalité sénégalaise. S’il y a des gens qui sont incapables d’admettre que le wolof fait seulement partie des langues nationales sénégalaises mais n’en est pas la seule, tant pis pour eux!
Où se trouve d’ailleurs le problème si ces Guinéens dont cet individu ne veut même pas sentir l’odeur ne comprennent pas le wolof? S’ils ne comprennent pas cette langue, ils en comprennent certainement une autre au moins, notamment le pulaar qui est une LANGUE INTERNATIONALE, nolens volens.
Nous sommes d’avis, par ailleurs, que la migration doit être une exception et non une règle. En d’autres termes, il faut privilégier une politique de fixation des candidats à l’émigration dans leurs terroirs respectifs ; ce qui devrait passer nécessairement par l’adoption de programmes de développement susceptibles de permettre « l’épanouissement individuel et collectif ainsi que l’espoir d’une prospérité économique ».
Hélas ! On a toujours de la peine à faire en sorte que les jeunes s’emparent de cette lumineuse vision qui est, sans conteste, la bouée de sauvetage et se l’approprient, plutôt que de se laisser tenter par l’aventure souvent tragique, parfois à bord d’embarcations de fortune.
A ce stade de notre propos, nous voudrions rappeler, à toutes fins utiles, que dans leur écrasante majorité, les Guinéens du Sénégal sont des Fulɓe appelés généralement « Fulɓe Fuuta » (les Peuls originaires du Fouta). En conséquence:
-Tous les Fulɓe du Fuuta-Tooro (Fuuta sénégalais) sont des Fulɓe Fuuta !
-Tous les Fulɓe du Fuuta- Rewo (Fuuta mauritanien) sont des Fulɓe Fuuta !
-Tous les Fulɓe du Fuuta-Macina (Fuuta malien) sont des Fulɓe Fuuta !
-Tous les Fulɓe du Fuuta-Djallon (Fuuta guinéen) sont des Fulɓe Fuuta !
Sans parler des Fulɓe du Niger, du Nigéria, de la Gambie, de la Guinée-Bissau, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Libéria, de la Sierra Léone, du Cap-Vert, du Ghana, du Togo, du Bénin, du Cameroun, de la République Centrafricaine (RCA), du Tchad, du Soudan.
-Tous les Fulɓe des Diasporas dans le reste de l’Afrique, dans les Amériques, en Asie, en Europe et même en Océanie sont des Fulɓe Fuuta !
Nous sommes tous en eux et eux en nous. Nous tous qui avons en commun l’usage de la langue pulaar, sommes les uns des autres.
Que ceux qui ont des oreilles pour entendre entendent!
Que ceux qui ont des cœurs pour comprendre comprennent !
Par Élimane Haby KANE
VIVE LA PRESSE, CATALYSEUR DES DYNAMIQUES DÉMOCRATIQUE...
Je cherchais un communiqué ou manifeste qui justifie la journée sans presse et je suis tombé sur l’édito publié hier dont la chute explique les raisons de cette grève. Nul ne peut ignorer le rôle de la presse dans la démocratie...
Emédia |
Élimane Haby Kane |
Publication 14/08/2024
Je cherchais un communiqué ou manifeste qui justifie la journée sans presse et je suis tombé sur l’édito publié hier dont la chute explique les raisons de cette grève.
Nul ne peut ignorer le rôle de la presse dans la démocratie et surtout dans la trajectoire de notre démocratie sénégalaise. C’est une lapalissade de le dire mais le rappel est toujours important.
Seulement les faits ici rapportés sont des actes de justice qui ne peuvent êtres sans fondements. En plus ils sont liés à la politique fiscale qui relève de la loi qui permet aussi la possibilité de recours et de négociation de moratoires. Surtout que dans ce cas précis il s’agit essentiellement de la TVA collectée pour transmission et des obligations sociales au bénéfice des employés.
Les finances publiques sont au cœur de la démocratie et la fiscalité garantie la viabilité de l’état et exige le devoir du citoyen de contribuer à la mobilisation des ressources nécessaires aux investissements collectifs. La justice et l’équité fiscales supposent que tous les contribuables paient leurs parts d’impôt et exigent que les ressources mobilisées soient dépensées au profit du bien-être des populations. Elle suppose aussi une fiscalité progressive qui protège les plus vulnérables et ponctionne plus chez les plus forts.
Nous avons encore des efforts à faire dans ce sens, mais Il n’est pas convenable de soutenir un mouvement coorporatiste contre un devoir citoyen et contre le principe d’égalité de tous devant la loi. La loi étant de portée générale et impersonnelle.
Toutes les entreprises et activités commerciales doivent payer leur part d’impôts selon les termes de la loi.
Les entreprises de presse sont parmi celles qui bénéficient déjà du soutien des contribuables à travers les subventions budgétaires octroyées et les remises fiscales accordées en 2021. En effet «la loi de finances 2021 avait consacré l’exonération du paiement des taxes et impôts pour toute l’année 2021, permettant aux entreprises de presse de retrouver une «virginité fiscale» jusqu’au 31 décembre 2021. »
Si ces mesures se sont avérées insuffisantes pour permettre aux médias de survivre et surtout de sauvegarder des emplois et continuer à jouer pleinement leur rôle dans notre quête démocratique, il est aujourd’hui important d’organiser un dialogue citoyen franc pour adopter des mesures fiscales spécifiques pour la promotion du secteur tel que c’est le cas pour le secteur du tourisme par exemple ou pour promouvoir les exportations.
Compte tenu des catégories d’impôts en question le problème des entreprises de médias semble plutôt être ailleurs dans l’environnement des affaires et le modèle économique qui permet d’assurer leurs performance et leur viabilité. Ce qui suppose une réflexion stratégique pour créer les conditions d’adaptation des médias traditionnels aux défis de l’heure et permettre leur compétitivité face à la concurrence de nouvelles sources d’informations.
Par ailleurs il devient apparent que les rapports entre la presse et la politique doivent être assainis dans le sens des enseignements du regretté Mame Less Camara qui dans sa quête d’une presse libre et indépendante mettait en garde sur l’attitude de l’homme de médias : « Travailler avec indépendance et rigueur face à tout groupe de pression, sans agression aucune contre les fondements de l’unité nationale sans parti pris de nature à porter atteinte au droit à la différence ».
Face à la vulnérabilité d’un secteur professionnel aussi important, l’Etat doit adopter une approche d’ouverture et de dialogue pour trouver des arrangements immédiats et des solutions durables pour la survie de notre presse.
Vive la presse, catalyseur des dynamiques démocratiques, dans l’éthique de la responsabilité citoyenne.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
AU TÉMOIN, ON N’EST NI DES DON QUICHOTTE NI DES TARTARIN DE TARASCON
On voit soudain sortir des ténèbres et apparaître au grand jour, sabre au clair, des chevaliers Bayard sans peur et sans reproche qui se ruent à l’assaut du nouveau régime pour, prétendent-ils, défendre une profession menacée
A travers un communiqué assez largement diffusé lundi soir, afin que nul n’en ignore, nous avons tenu à informer nos lecteurs et annonceurs que notre journal ne serait pas dans les kiosques hier mardi. En même temps, nous précisions que nous nous démarquions totalement de la « Journée sans presse » à laquelle avait appelé une partie de la corporation. Les raisons de ce refus méritent d’être exposées. Il y a d’abord le fait que nous n’avons pas été associés au processus de prise de cette décision. Pour ce qui me concerne, c’est dans la nuit de dimanche à lundi, vers 1h du matin, qu’un des journalistes du « Témoin » m’a envoyé par texto un éditorial commun censé être diffusé par tous les journaux pour le lendemain et un autre message pour m’informer de l’initiative consistant à observer une « journée sans presse pour le mardi ».
Sans doute dira-t-on que les absents ont toujours tort et que je n’avais qu’à assister à la réunion à laquelle tous les patrons de presse étaient invités vendredi dernier. Certes, mais cela n’empêchait pas de faire amender le texte de l’éditorial par tous les concernés et aussi de les consulter ne serait-ce que par téléphone sur le déclenchement d’un mouvement de grève, car il s’agissait bien de cela. Il s’y ajoute que, dans notre compréhension, la grève doit constituer une arme ultime à n’utiliser que lorsque toutes les autres voies de recours auront été épuisées. Encore faudrait-il que l’on se donne la peine d’explorer lesdites voies. Or, à notre connaissance, à part quelques demandes d’audience — sans réponses de la part de l’intéressé — adressées au président de la République, rien n’a été fait pour nouer le fil du dialogue avec les autorités. De pauvres autorités auxquelles on n’a même pas laissé le temps de s’installer que, déjà, un feu nourri était ouvert sur elles en même temps qu’on procès en incompétence et reniement leur était intenté ! Alors qu’elles n’avaient même pas encore fait 100 jours et cherchaient encore leurs marques…
En fait, dès l’accession au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye, suivie de la nomination d’Ousmane Sonko au poste de Premier ministre, une partie de la presse leur avait déclaré la guerre. On remarquera qu’alors même que des corporations aussi grévistes en diable que les personnels de la santé avec « And Gueusseum », les enseignants tous ordres confondus et même les étudiants, observent un cessez-le-feu depuis le 24 mars pour souhaiter la bienvenue au nouveau pouvoir, ce sont les hardis patrons de presse qui choisissent de déclencher la première grève contre lui. C’est assez louche tellement les motifs avancés pour justifier ce mouvement d’humeur sont sujets à caution. On voit soudain sortir des ténèbres et apparaître au grand jour, sabre au clair, des chevaliers Bayard sans peur et sans reproche qui se ruent à l’assaut du nouveau régime pour, prétendent-ils, défendre une profession menacée. Fort bien et à la bonne heure ! Il est seulement permis de se demander où étaient ces nouveaux défenseurs de la presse lorsque l’ancien pouvoir arrêtait notre confrère Pape Alé Niang à de nombreuses reprises et le jetait en prison après avoir attenté à son intégrité physique ? Où étaient-ils lorsque, par un vendredi après-midi caniculaire nous marchions en scandant des slogans et en chantant du rond-point de l’Ecole normale supérieure à celui du Rond-Point Jet d’eau où nous avions tenu un meeting pour exiger la libération du propriétaire de « Dakar Matin » ? Où étaient-ils lorsque des journalistes de Wal Fadjri étaient emprisonnés, les locaux de ce groupe attaqués à coups de grenades lacrymogènes par les policiers et sa fréquence télé retirée ? Notre excellent confrère Moustapha Diop peut-il nous dire si tous ces gens se sont alors portés à leur secours ? Où étaient-ils lorsque notre ancien collaborateur (pendant une quinzaine d’années) Serigne Saliou Guèye était embastillé ? A l’époque, pour l’enfoncer davantage, certains confrères avaient même fait des sorties pour dire qu’il n’avait pas la carte nationale de presse ! « Maintenez-le en prison ce salaud » avaient l’air de dire aux flics et aux juges ces braves confrères qui s’érigent aujourd’hui en croisés de la liberté de la presse et en intrépides défenseurs de la profession. Où étaient-ils lorsque de jeunes confrères étaient violentés par les forces de l’ordre lors des manifestations ?
Plus généralement, où étaient-ils donc, ces braves qui défendent l’honneur du journalisme et les grands principes de la démocratie lorsque plus de 60 jeunes gens à la fleur de l’âge tombaient sous les balles des policiers et des gendarmes du président Macky Sall ? Que faisaient-ils lorsque plus de 2000 jeunes gens étaient jetés au gnouf souvent pour avoir fait un post pour saluer Ousmane Sonko ou pour avoir porté les bracelets de Pastef ? Les a-t-on jamais vus ou entendus condamner les graves dérives liberticides et la folie répressive du défunt régime ? Les a-t-on vus dénoncer le gigantesque et scandaleux complot fomenté contre Ousmane Sonko et son parti Pastef ? Au contraire, bien souvent, ce sont des organes de presse qui ont constitué le bras armé médiatique de Macky Sall pour calomnier, insulter, traîner dans la boue les opposants qui, grâce au peuple souverain, président depuis le 24 mars dernier aux destinées de notre pays. Qui donc a relayé et donné l’ampleur que l’on sait à l’ignoble affaire Adji Sarr ? Lorsqu’on a joué un rôle aussi peu glorieux depuis mars 2021 et que l’on constate que, malgré ses tirs de barrage, les Sénégalais ont élu dès le premier tour Bassirou Diomaye Faye, le candidat choisi par Ousmane Sonko, on devrait se regarder dans un miroir et avoir le courage de se remettre en question. Faire son examen de conscience. Et, à défaut de battre sa coulpe et de présenter des excuses au peuple sénégalais pour ce rôle dégoutant que l’on a joué, la moindre des choses c’est de faire profil bas pour se faire oublier, et le dos rond pour laisser passer la bourrasque, plutôt que de déclarer la guerre à un pouvoir auréolé de la légitimité populaire ! Savons-nous donc que les journalistes ont aujourd’hui…très mauvaise presse dans ce pays à cause justement du comportement de ces gens qui veulent aujourd’hui pousser la presse à la confrontation avec le nouveau pouvoir ?
Un secteur à la ramasse !
Il a été dit que notre secteur traverse une mauvaise passe. C’est un euphémisme car il est carrément à la ramasse ! Ce n’est pas étonnant car il y a longtemps que la presse se tire des balles dans les pieds et s’est lancée dans une fuite en avant plus que suicidaire. Cette politique de l’autruche ne pouvait débuter que sur la situation de quasi faillite généralisée que l’on observe actuellement. Comme nous sommes les plus intelligents au monde, au Sénégal, on a cru pouvoir se jouer de toutes les lois de l’économie et de toutes les règles de gestion. Voilà donc un pays qui fait partie des plus pauvres du monde — au 162ème rang mondial sur 192 du classement des PIB par habitant — et qui bat paradoxalement le record du nombre de journaux (51 quotidiens), de radios (plus de 200), de télévisions (plus de 50) et de sites d’information (400 rien que dans la région de Dakar) ! Dans ces conditions, évidemment, impossible qu’il y ait des entreprises de presse viables. Surtout qu’il en naît chaque mois de nouvelles. Des entreprises ou, en tout cas, des supports qui tous se posent en concurrents de ceux existants et qui vont réclamer eux aussi leur part de l’ « aide à la presse » qui est à l’image d’un gigantesque gâteau à partager chaque année par un plus grand nombre de convives. Une aide à la presse qui, surtout, constitue un appel d’air puisque, pour capter une plus grande part cumulée, d’aucuns multiplient les supports à cette fin ! Comme nous l’écrivions dans ces colonnes il y a quelques mois, c’est le serpent qui se mord la queue. En plus des millions grappillés dans l’aide à la presse, on se lance aussi dans la chasse aux « conventions » avec les sociétés nationales et les ministères. L’activité étant structurellement déficitaire, pour combler on a donc un besoin vital d’aide à la presse et de « conventions ».
Que celles-là diminuent voire soient gelées et c’est la catastrophe. Dans un système capitaliste, la loi du marché aurait régulé tout cela, les plus forts absorbant les plus faibles et le tour est joué. Dans ces pays où les choses marchent sur les pieds, il y a un effet de concentration, au Sénégal c’est plutôt à un effet d’éclatement et de métastase que l’on assiste ! Chaque mois ou presque, de nouveaux « patrons de presse » apparaissent, naissent sur les flancs des supports existants et demandent eux-aussi à être aidés par l’Etat ! Or, encore une fois, au vu des chiffres, même l’économie américaine, sans doute, ne pourrait pas supporter le nombre incroyable de journaux, de radios, de télévisions, de sites d’informations et de webtélés qui pullulent et survivent laborieusement au Sénégal.
Un pays à l’économie exsangue et au marché publicitaire insignifiant, ne cessant de se réduire comme peau de chagrin, et dont la plus grande partie, qui plus est, est bouffée par le hors média. Pour tout dire, un pays à l’environnement particulièrement défavorable à la presse. Je me rappelle, dans les années 90, ce patron de presse qui avait fait des pieds et des mains pour rencontrer Jean-Paul Baudecroux, tout-puissant patron du groupe NRJ. Il voulait le convaincre d’investir dans une radio au Sénégal. Réponse cinglante de Baudecroux : « ça ne m’intéresse pas car il n’y a pas d’argent à gagner au Sénégal ! » Beaucoup plus tard, le groupe Lagardère avait cédé sa station dans notre pays au bout de quelques mois d’exploitation faute de recettes publicitaires suffisantes. Tous préfèrent aller en Côte d’Ivoire où il y a de l’économie tandis que, dans notre beau pays, on fait de la politique et on palabre ! Quelques mots sur la presse écrite : croyez-vous donc que le business model basé sur des journaux à 100 francs soit tenable ? Même dans les pays qui nous entourent, il n’y en pas un seul où un journal est vendu à un prix aussi modique. Et pourtant, on persiste à vendre des journaux à 100 francs sur lesquels les 25 francs reviennent aux vendeurs.
Encore faudrait-il que les Sénégalais achètent des journaux ! Comment faire pour basculer dans le numérique qui, dans le monde entier, a tué la presse écrite ? Voilà l’une des questions que l’on doit se poser. C’est de tout cela que l’on devrait parler d’abord, balayer devant notre propre porte, étudier les moyens de rendre nos entreprises viables, ce qui passe avant tout par des regroupements, plutôt que de rendre le nouveau pouvoir responsable de tous nos malheurs. Des malheurs qui préexistaient et qu’il ne fait qu’aggraver en matraquant fiscalement des entreprises en faillite depuis longtemps. En tirant sur des ambulances. Ne nous trompons pas d’adversaire et ne menons pas, comme Don Quichotte, des combats contre des moulins à vent ! Ne faisons pas comme Tartarin de Tarascon, ce personnage burlesque d’Alphonse Daudet, qui prétendait aller à la chasse aux lions en Algérie. Et cessons donc, à chaque fois qu’il y a un cheveu dans la soupe, d’accuser le vent qui passe !
par l'éditorialiste de seneplus, alymana Bathily
SAUVER LA PRESSE MALGRÉ TOUT
EXCLUSIF SENEPLUS - Le gouvernement pourrait laisser la situation pourrir. Mais les entreprises de presse et les journalistes en pâtiraient. Le pluralisme médiatique indispensable à la révolution démocratique attendue, en serait affecté
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 13/08/2024
Une journée sans presse a été décrétée par les patrons des médias ce mardi 13 aout 2024 pour protester contre les difficultés dans leur secteur, qui traverse "une des phases les plus sombres de son histoire", tout en mettant en exergue la contribution des médias à la démocratie sénégalaise.
C’est vrai que la presse écrite, avec le Politicien d’abord puis avec le groupe dit des 4 Mousquetaires, Wal Fadjri, Sud Magazine, Le Cafard libéréetLe Témoin, a été de tous les combats démocratiques, des années 1980-2000, pour la liberté d’expression, pour le droit de manifester, pour les droits civiques, économiques et sociaux.
C’est un fait historique que la presse sénégalaise a contribué au renforcement du système démocratique de ce pays, son intervention jusque dans les bureaux de vote et sa retransmission des résultats du scrutin, bureau de vote après bureau de vote, à travers l’ensemble du territoire national, ayant été décisive dans la transparence du vote historique d’avril 2000 qui a accouché de la première alternance présidentielle.
Qui ne se souvient de la révolution culturelle et politique que l’avènement des radios privées, Sud Fm d’abord puis Walf, ont provoqué. Avec des émissions comme "Wakh Sa Khalat", des plateaux auxquels des représentants de tous les partis politiques ainsi que de la société civile participaient, ces radios ont véritablement donné voix aux sans voix et éveillé ainsi la conscience citoyenne.
L’avènement des Libéraux et des lobbies de la presse
Mais depuis l’avènement des régimes dits libéraux d’Abdoulaye Wade puis de Macky Sall, la presse a été progressivement investie par toutes sortes de groupes d’intérêt qui l’ont détourné pour l’asservir à des intérêts mercantiles et crypto personnels.
« Aujourd’hui, la presse est envahie par des groupes particuliers, par des lobbies. Des lobbies dans le domaine politique qu’on connaît le plus, mais également le lobby économique, le lobby religieux. Ces lobbies-là, aujourd’hui, malgré la crise qui sévit dans le secteur de la presse, c’est eux qui financent les groupes de presse et les médias, et parfois même des journalistes. Ces lobbies ne défendent pas l’intérêt général, parce que le rôle de la presse, c’est de défendre l’intérêt général, c’est de défendre les citoyens, de rendre l’information accessible à tous les Sénégalais, et de la manière la plus équilibrée qui soit, de la manière la plus indépendante ».
Et Monsieur Kane de préciser : « Aujourd’hui, les groupes de presse qui survivent, ce sont des groupes de presse dont l’objectif n’est pas la rentabilité économique, dont l’objectif c’est la défense d’intérêts particuliers, des intérêts de partis, des intérêts d’hommes politiques, des intérêts de confrérie, des intérêts d’hommes d’affaires. Aujourd’hui, c’est ça la majorité de la presse sénégalaise… »
Il faut préciser qu’à l’action des lobbies occultes, s’est ajouté celle de l’Etat PDS puis APR : on a ainsi judicieusement distribué conventions, contrats publicitaires et « aides à la presse » et accordé généreusement fréquences de radios et de télévisions à ces organes de presse qui se chargeaient de la « défense et de l’illustration » plus ou moins ouvertement du pouvoir et de ses oligarchies.
Les patrons de presse et les journalistes
Des « patrons » ont ainsi bâtit des fortunes personnelles considérables.Pendant ce temps, les journalistes ordinaires, ceux qui constituent les rédactions et assurent le fonctionnement des journaux, radios, télévisions et sites en ligne peinent à obtenir des salaires et des conditions de travail en conformité avec la Convention des journalistes.
La dernière manifestation d’envergure des journalistes, un sit-in devant le ministère de la Communication sous l’égide de la Coordination des Associations de Presse (CAP) en mai 2021, portait d’ailleurs autant sur la nécessité du respect par l’État de la liberté de la presse que sur la nécessite de la mise en œuvre de la Convention collective par les patrons.
La Convention des Jeunes Reporters y a dénoncé, par la voix de son président, les conditions de travail des jeunes reporters dont un représentant a indiqué qu’on pouvait travailler pour une entreprise de presse pendant 10 ans, sans bulletin de salaire. Et évidemment sans paiement des cotisations sociales par l’employeur.
Cette autre jeune journaliste interpelle et dénonce publiquement les « patrons ».
« Vous n’avez pas le droit de prélever des impôts sur nos revenus sans les reverser au fisc. Vous n’avez pas le droit de nous priver de retraite en négligeant nos cotisations sociales … »
Et d’ajouter : « En tant que jeune journaliste, je me sens plus concerné par la précarité des reporters que par les revendications des patrons de presse…Je pense qu’ils sont plus préoccupés par la sauvegarde de leurs affaires… »
Walfjiri et Le Témoin se désolidarisent
Si on en croit la déclaration des « patrons » appelant à cette « journée sans presse », depuis trois mois la presse sénégalaise vit « une des phases les plus sombre de son histoire ».
On se souvient pourtant que ces dernières années, ces derniers mois précédent l’élection présidentielle, le nombre de journalistes incarcérés n’a jamais été aussi élevé dans ce pays, comme l’indique le Comité pour la Défense des Journalistes (CPJ) .
D’Adama Gaye à Pape Alé Niang, de Pape Sané, Pape Ndiaye, Ndaye Astou Ba à Maty Sarr Niang, ils sont nombreux les journalistes à avoir été jetés en prison pour avoir exercé leur liberté d’expression. Ceci sans qu’on ne diffusât une déclaration de protestation ou même de solidarité et sans qu’on initiât une quelconque action de solidarité.
Jamais les entreprises de presse n’ont été aussi intimidés et contrôlés qu’à cette époque. Walf TV a même vu son signal coupé pendant toute une semaine puis a été suspendue pendant un mois pour avoir fait son travail en couvrant une manifestation de Pastef. Une journée sans presse n’était-elle pas particulièrement indiquée alors ?
On comprend dès lors que le groupe Walfajiri se soit publiquement désolidarisé de l’initiative de la Journée Sans Presse de ce 13 août 2024. Tout comme Le Témoin, cette autre entreprise de presse pionnière.
Et maintenant ?
Le gouvernement pourrait laisser la situation pourrir. Ce sont les entreprises de presse et les journalistes qui en pâtiraient. De jeunes journalistes perdraient leur emploi. Le pluralisme médiatique qui est indispensable à la révolution nationale démocratique que les Sénégalais appellent de leurs vœux, en serait affecté.
Que l’État mette en place plutôt un « nouveau deal » en direction de la presse. Que des « journée de la presse » soient organisées. Qu’une transaction fiscale soit organisée pour permettre aux entreprises de s’acquitter de leurs arriérés d’impôts. Que l’adoption d’une nouvelle loi sur la publicité relance le secteur et que l’accès à la publicité soit facilité pour les entreprises de presse.
Que le Code de la presse soit revu notamment pour l’expurger des peines de prison pour délits de presse et de la définition restrictive du journaliste. Qu’une agence d’appui aux médias canalise l’appui financier de l’État à travers le financement d’activités et de projets structurants et un fonds de garanties auprès des banques.
Il faut aussi que les entreprises de presse élaborent et adoptent chacune un modèle économique centré sur le journaliste et mettant en œuvre les dernières technologies de l’information et de la communication.