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26 novembre 2024
Opinions
Par Pape Ndiaye
DEVANT LE PEUPLE SOUVERAIN, LE PRESIDENT BASSIROU DIOMAYE FAYE VA PRETER SERMENT…
Bassirou Diomaye Faye de « Pastef », cinquième président de la République du Sénégal. Ça y est ! Les Pastefiens et alliés y ont cru jusqu’au bout des dépouillements au bout desquels leur candidat a été élu avec 54,28 % des voix. Et dès le premier tour !
Bassirou Diomaye Faye de « Pastef », cinquième président de la République du Sénégal. Ça y est ! Les Pastefiens et alliés y ont cru jusqu’au bout des dépouillements au bout desquels leur candidat a été élu avec 54,28 % des voix. Et dès le premier tour ! Une victoire confirmée par les résultats définitifs publiés par le Conseil Constitutionnel marquant la fin d’un long processus électoral déclenché par le directeur général des élections (Dge), le général de Police Tanor Thiendella Fall sous la supervision du ministre de l’Intérieur Mouhamadou Macktar Cissé. Une fin de processus ayant deux conséquences institutionnelles : l’installation du nouveau président de République Bassirou Diomaye Faye et le départ du président Macky Sall.
Justement, pour matérialiser cet épilogue, le président élu Bassirou Diomaye Faye va prêter serment ce mardi 02 avril 2024 au Centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio devant le Conseil constitutionnel pour un nouveau mandat de 5 ans. La cérémonie sera tenue en présence de plusieurs chefs d’État, chefs de gouvernement et éminentes personnalités venues du monde entier mais principalement de la sous-région ouest-africaine.
A l’endroit du peuple souverain, le président Bassirou Diomaye Faye va prononcer la formule qui suit : « Devant Dieu et devant la Nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal, d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois, de consacrer toutes mes forces à défendre les institutions constitutionnelles, l’intégrité territoriale et l’indépendance nationale, de ne ménager enfin aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine ».
Un serment qui sera acté par 21 coups de canon. A cet instant-là, le tout nouveau président de la République Bassirou Diomaye Faye va mesurer la gravité de sa mission et la fierté de son élection à la tête de la magistrature suprême. De même que la responsabilité que le peuple sénégalais lui a confiée en portant son choix sur sa personne pour présider aux destinées de notre pays pendant cinq ans. Car le serment présidentiel est une promesse solennelle de fidélité et de dévouement unissant le président de la République et la Nation sénégalaise. Un serment de nature à restaurer la confiance et le respect réciproques. Parce que, dans une République comme la nôtre, le président nouvellement élu s’engage solennellement à remplir fidèlement ses fonctions de président de la République.
Autrement dit, il s’agit d’une promesse voire d’une parole d’honneur visant à respecter et à défendre la Constitution que le peuple sénégalais s’est librement donné. Et dans ce cadre, le président Bassirou Diomaye Faye sera appelé à consacrer toutes ses forces à résoudre les problèmes des Sénégalais ce qui suppose de réduire la pauvreté, réorganiser les systèmes de santé et de l’éducation et à lutter contre la corruption. De respecter l’agenda électoral républicain en organisant, à échéances régulières et fixes, des élections libres et transparentes. Et surtout, surtout de rendre justice aux nombreuses victimes de l’ancien système. N’est-ce pas Monsieur Bassirou Diomaye Faye ? « Oui, je le jure ! » dira-t-il devant la Nation tout entière heureuse d’avoir un nouveau président de la République.
Par Alpha Amadou SY
DÉMOCRATIE SÉNÉGALAISE : À QUAND LE GRAND BOND EN AVANT ?
Eu égard à son histoire, à sa culture et à ses ressources humaines, ce pays peut nourrir l’ambition de cesser de faire de « la respiration démocratique » une exception d’un jour de vote pour en rythmer le quotidien des citoyens
Selon les vœux du ministre de l’Intérieur, Mouhamadou Makhtar Cissé, le 24 mars a été « un jour de respiration démocratique ». Des efforts conjugués dans une seule et même symphonie des citoyens motivés, des instructions à l’âme républicaine, d’une presse d’un professionnalisme toujours impressionnant et d’une classe politique responsable a résulté un verdict sans appel et sans la moindre contestation. Aussi, l’écrasante majorité des Sénégalais a-t-elle retrouvé le sourire, le rire voire les éclats de rire,
Et pourtant, malgré cette embellie, qui redore intensément le blason si terni du système politique sénégalais, il est très difficile de parler d’avancées démocratiques notoires.
Les différentes péripéties, qui ont caractérisé la situation du pays depuis au moins 2021, ont fini par convertir en référendum la présidentielle de mars 2024. Partant, sans revenir ici sur les considérations déjà formulées dans nos articles précédents, la présidentielle s’est traduite par le dégagisme. Or celui-ci, même s’il est sans pareil pour se défaire d’un prince, il est aussi générateur de deux effets pervers pour la démocratisation.
La première perversion réside dans la focalisation autour du départ, laquelle hypothèque l’organisation des débats sur les programmes. Sous ce rapport, la présidentielle de mars 2024 est une répétition des législatives de 2023. En optant de mener sa campagne par la défense et l’illustration des réalisation infrastructurelles du président Sall, BBY a été fort vulnérable à la stratégie de l’opposition dont le mot d’ordre fera mouche : « Votez massivement, afin de mettre fin au pouvoir en place !»
Dans ce contexte, même AAR (Alternative pour une Assemblée de Rupture), quoique créditée d’une intéressante campagne, n’a eu qu’un seul député. L’explication en est la suivante : cette élection a été le point de cristallisation du vote utile et du vote -sanction.
Pareillement, la présidentielle, tenue dans des conditions les plus rocambolesques, n’offrait pas l’opportunité d’un débat sur les programmes, condition de leur appropriation. Avec une campagne écourtée pour une raison institutionnelle et un candidat libéré pratiquement à une semaine du scrutin, le temps pour convaincre était quasi inexistant. Ainsi, comme lors des législatives, les citoyens ont sanctionné le pouvoir en place. La seconde perversion est que le dégagisme jette l’opacité sur le landerneau politique. Les forces coalisées pour faire triompher le dégagisme, en faisant prévaloir le vote utile, s’interdisent de se compter pour évaluer le poids réel de chaque composante. Ce faisant, avec la stratégie « du marcher ensemble », tant qu’elle est payante, prédomine la fraternité, mais au moindre soubresaut « le marcher séparément » survient avec souvent un déchirement inouï. Ainsi, YAW, dont le coude à coude, au sortir des législatives, préfigurait un séisme politique au cœur de l’hémicycle, avait caressé le rêve d’opposer à la majorité mécanique de la mouvance présidentielle son unité mécanique, a vite déchanté. Sa dynamique unitaire a souffert de la controverse née du dialogue auquel les conviait le président Macky Sall. Cette divergence atteindra son summum avec la décision surprenante du groupe parlementaire PDS de s’allier avec les députés issus de la majorité présidentielle pour accuser le dauphin, choisi par le chef de l’État en personne, de corruption de deux membres du Conseil Constitutionnel.
Force est alors de reconnaitre que cette présidentielle de mars 2024, pas plus que celle de mars 2012, n’atteste d’une avancée significative de la démocratie sénégalaise. Elle est plutôt la défense et l’illustration de l’engagement des Sénégalais à préserver les acquis arrachés de haute lutte à la faveur de la première alternance politique survenue au Sénégal le 19 mars 2000
Il est même loisible de considérer que, sous les trois alternances politiques, les gouvernants n’ont pas su mettre à profit l’importante architecture institutionnelle héritée du président Abdou Diouf. Au contraire, le tripatouillage constitutionnel, la question de la dévolution monarchique du pouvoir et la promotion du clientélisme sous ses formes les plus abjectes ont confiné le système politique dans un état de danse sur place. Le nombre de morts, les peines d’emprisonnement surréalistes, les immenses dégâts matériels et le lourd tribut payé par la presse restent suffisamment révélateurs du fait que les « biens immatériels » ont constitué le ventre mou de la gestion du Sénégal par les pouvoirs issus des alternances politiques. Aujourd’hui, la sérénité avec laquelle les citoyens-électeurs se sont acquittés de leur devoir confirme la pertinence de la thèse selon laquelle les Sénégalais sont en avance sur leur classe politique. Aussi revient-il au pouvoir et à l’opposition politique de combler ce retard en faisant du coup réaliser à la démocratie un bon en avant.
Avec ce nouveau défi, il serait rassurant de se rendre compte que la bourrasque, qui a emporté les terribles accusations d’atteinte à la sécurité de l’État du Sénégal, n’a pas drainé sous son sillage les dossiers ayant trait au soupçon de détournements des deniers publics. Et s’il est vrai qu’il faut du temps pour avoir droit à des reformes substantielles, il reste que le nouveau peut, à moindre frais, lancé des signaux forts
Participeraient de ces initiatives immédiates, la réduction du train de vie de l’État, la protection des ressources naturelles et la promotion du consommer local. L’interdiction du sponsoring politique qui oblige les ministres et Directeurs à user de deniers du contribuable pour entretenir la clientèle politique feraient partie de ces signaux. le nouveau serait aussi bien inspirée en préconisant cette pratique bien connue des Ivoiriens : inviter les ministres à séjourner chaque week-end chez eux. Ce faisant, ils ne se déconnecteront pas du quotidien de leurs électeurs. En outre, ce séjour les inciterait à améliorer le cadre de vie de leur terroir où ils ne s’y rendent en général qu’à l’occasion des décès et des meetings politiques. La perspective est d’autant plus intéressante que le travail en ligne et la desserte par voie aérienne de certaines localités du Sénégal militent en sa faveur.
En tout état des cause, l’espoir suscité est tel que tout dévoiement pourrait faire le lit de courants politiques aux finalités les plus regrettables.
Dans cette quête de l’amélioration qualitative du système politique, l’opposition est, elle aussi, à interpeller. Alors que, en bonne démocratie, les opposants s’inscrivent dans le double axe de l’amélioration qualitative des condition de vie des citoyens et de la consolidation de l’État de droit, au Sénégal ces derniers marchent sur une jambe, la lutte pour le pouvoir. Et pour cause, les manifestations contre le pouvoir ne réussissent le plus souvent que quand elles sont interdites !
Par ailleurs, tout étant conscient que, en démocratie, aucun acquis n’est irréversible, l’opposition politique ferait avancer la démocratie en cessant de se focaliser sur la question de la fiabilité du fichier électoral et de la disqualification du ministre de l’Intérieur pour l’organisation des élections.
Pour rappel, le soupçon sur la fiabilité du fichier avait amené l’opposition politique à boycotter les législatives de 2007. Pourtant, c’est pratiquement le même document qui sera utilisé lors des législatives de 2009. Et le revers électoral subi par le PDS avait préfiguré le déclin fatal du pouvoir libéral. Enfin, au regard des enseignements de cette présidentielle, la contestation du fichier électoral peut-elle continuer à polluer l’espace politique ?
Dans le même esprit, un regard plus circonspect sur la question du parrainage est nécessaire. Le principe de la participation inclusive ne doit pas déboucher sur un nombre surréaliste de candidats. Hormis les coups financiers aux frais du contribuable, il y va de la qualité de l’écoute citoyenne que requiert le vote. Le Sénégal compte suffisamment de compétences capables de soumettre à la classe politique des solutions à cette délicate équation.
Finalement, débordant le jour de vote, le Sénégal profite de conditions exceptionnelles d’une très bonne « respiration démocratique ». Seulement, eu égard à son histoire, à sa culture et à ses ressources humaines, ce pays peut nourrir l’ambition de cesser de faire de « la respiration démocratique » une exception d’un jour de vote pour en rythmer le quotidien des citoyens.
Une telle utopie tient sa positivité en ce qu’elle incite chacune et chacun à ne ménager aucun effort pour le développement du Sénégal. Car d’une économe de rente ne peut que résulter des perversions démocratiques, conséquences de la faiblesse des forces sociales censées animer le jeu démocratique. Dès lors, l’urgence est de créer les conditions pour enclencher des dynamiques à même de faire émerger de grands agriculteurs et des capitaines d’industries.
Cette perspective est solidaire d’un engagement conséquent pour diffuser les lumières et promouvoir les sciences et tous les arts, y compris la comédie intelligente. Le succès de cette option politique reste fondamentalement tributaire de la valorisation des langues nationales, du patrimoine culturel et de tout ce que l’humanité a créé de meilleur au cours de sa longue et tumultueuse histoire. Alors, l’instruction civique, une fois mise à contribution, permettra chaque citoyen de faire prévaloir une subjectivité pleine et entière l’autorisant à être électeur et/ou éligible
Par Vieux SAVANÉ
L’ANTISYSTÈME FACE À LUI-MÊME
« France Dégage ». « A bas l’impérialisme ». « A bas le néocolonialisme », etc. Si mobilisateurs qu’ils soient, les slogans même dopés par la puissance performative qu’on semble leur prêter, n’ont en effet aucunement vocation à transformer le réel
Suite à sa prestation de serment aujourd’hui, mardi 2 avril, devant le Conseil constitutionnel et des homologues de l’espace CEDEAO et de la Mauritanie, il est attendu de Bassirou Diomaye Faye, président nouvellement élu, qu’il porte sans tarder l’ambition de faire avancer le Sénégal, et par ricochet le continent, en rectifiant certains errements qui ont cours aux plans politique, économique, culturel et social.
Il doit avoir à cœur de le transformer au mieux, en y injectant un possible adossé à la valeur travail, à l’éthique, à l’engagement, au don de soi, à la volonté de servir sa communauté.
Avec un pays fort de quelque 75% de jeunes, continuer de comptabiliser des rêves d’avenir de centaines voire de milliers de filles et de garçons engloutis dans les profondeurs océanes, calcinés par le brûlant soleil du désert, interroge forcément sur le mode de gouvernance. Surtout qu’au bout de leur témérité, scintille l’urgence de s’en sortir. A croire d’ailleurs que pour une bonne frange d’entre elle, céder à de telles pulsions suicidogènes est l’expression subliminale du besoin de voir la politique ne pas s’abîmer à capter les ressources nationales à des fins personnelles, familiales et claniques.
Sans ergoter sur les engagements déclinés dans le projet « Pastefien » et repris lors de la campagne électorale, il convient de rappeler que la parole donnée, après avoir été fortement malmenée par le « wax-waxeet » de Wade et décrédibilisée sous Sall par une plurivocité qui en dilue le sens, mérite de retrouver sa sacralité, en l’occurrence l’univocité qu’elle n’aurait jamais dû quitter. Dans cette perspective, l’antisystème tant chantée est la mise sur orbite d’un président de la République qui ne pense pas à sa réélection et organise sa mandature autour de la Souveraineté, à savoir une prise en main de soi par soi. Il consiste aussi à veiller au bon fonctionnement des institutions en respectant les prérogatives de chacune d’entre elles et à se donner les moyens de son indépendance. Loin d’être déclamatoire, la Souveraineté dont il est fait cas ne saurait être figée dans des slogans, fussent-ils les plus disruptifs. « France Dégage ». « A bas l’impérialisme ». « A bas le néocolonialisme », etc. Si mobilisateurs qu’ils soient, les slogans même dopés par la puissance performative qu’on semble leur prêter, n’ont en effet aucunement vocation à transformer le réel. Prise en main de soi par soi, la Souveraineté incite au contraire à se doter des moyens de son indépendance autour d’une vision soucieuse de se mettre au service des besoins et des attentes des populations
Un préalable toutefois : savoir rompre avec des pratiques endogènes, négatives voire corruptogènes, organisées autour d’un narratif intériorisé par une grande majorité de nos compatriotes. Ce qui fait dire àIbrahima Thioub qu’« il suffit que vous soyez nommé à un poste ou que vous accédiez à une position de pouvoir quelconque pour qu’on vous submerge de félicitations et qu’on s’attende en retour à ce que vous en profitiez pour vous enrichir et procéder à une redistribution » (in Sud quotidien . Mars 2014). Et de souligner que « cette conception du pouvoir qui accouple prédation et clientélisme a profondément pénétré nos sociétés » (ibidem). Ce que fustige d’ailleurs la jeunesse lorsqu’elle se désole du « toog muy dox » (s’enrichir à ne rien faire)
En réalité, il n’est pas demandé l’insurmontable au président Bassirou Diomaye Faye, sinon d’inaugurer une nouvelle aube qui s’illumine dans le travail bien fait. A défaut d’avoir réussi à mettre en place le Sénégal de nos rêves, il est maintenant question de faire la place à toute une énergie souterraine qui se déploie loin du clinquant médiatique, dans des domaines aussi divers et variés que les finances, l’agriculture, les services, les sciences et techniques.
Durant la pandémie de la Covid 19 les médias avaient ainsi relayé moult innovations propulsées par une jeunesse pétrie de talents sans que les pouvoirs publics ne capitalisent sur cela. Aussi, face à cette jeunesse désabusée, mue par une forte défiance, essayant vaille que vaille de s’en sortir, il convient justement de lui redonner confiance en réconciliant la politique avec son sens étymologique, à savoir se mettre au service de la cité. Pressés par un présent entêtant, les jeunes ne se projettent pas dans le futur et ne sont nullement nostalgiques d’un âge d’or révolu qu’ils n’ont pas connu. Ils se retrouvent plutôt dans le désir brûlant de se réaliser. Désir de boulot. Désir d’équité. Désir d’excellence. Désir de justice sociale, économique. Désir d’une République qui couve ses enfants de la même manière en leur offrant les mêmes opportunités.
Il est donc attendu de Bassirou Diomaye Faye qu’il ne se laisse pas happer par les signes extérieurs du pouvoir tel qu’il se donne à travers des voitures de luxe construites autour de longs cortèges qui désertent les bureaux, perturbent la circulation des personnes. Déjà, pour l’avenue Léopold Sédar Senghor dont le trottoir longeant le palais présidentiel a été confisqué de manière disproportionnée, pour la sécurité d’une seule personne, il est attendu qu’elle se libère. Ce faisant, le palais redeviendra cette maison où le citoyen lambda peut s’arrêter pour admirer à travers les barreaux son imposante façade, ses beaux jardins. Se promener librement et prendre des photos avec les gardes rouges tout autant que les touristes, sous le regard vigilant des gendarmes en charge de la sécurité. Ce qui est encore attendu c’est qu’on torde le cou à l’ « heure sénégalaise », cette drôle d’incongruité pour dire le laxisme, le laisser aller, contrairement à la ponctualité, l’ordre et la discipline, gages de performance et de sérieux. Certes il n’est question que de la partie lilliputienne de l’iceberg puisqu’il est des problèmes autrement plus importants déclinés sous les tons, ayant trait à l’emploi, à la reddition des comptes, à la refondation des institutions, etc.
Seulement voilà, parce que le diable est dans le détail, il faut précisément être regardant par rapport aux insignifiances qui changent la vie. Et il en est tant d’autres. Aussi, au-delà d’une vigilance tatillonne, la rupture attendue est-elle de voir le président Bassirou Diomaye Faye déjouer les pièges qui aspirent, avalent et enferment à bas bruit dans le « pouvoirisme », en épousant une posture, un état d’esprit capables de faire front.
Par Emile Victor Coly
LES FEUILLETONS POLITIQUES CRÉÉS POUR LA CONSERVATION DU POUVOIR
Le Sénégal, une démocratie majeure - devant la montée en puissance du leader incontesté de l’opposition sénégalaise, le régime de Macky Sall a tout fait pour barrer la route à son ascension politique et sociale – ce dernier étant considéré comme un messie
Depuis 2021, le Sénégal a connu des périodes sombres de son histoire politique avec la «série Ousmane Sonko». En effet, devant la montée en puissance du leader incontesté de l’opposition sénégalaise, le régime de Macky Sall a tout fait pour barrer la route à son ascension politique et sociale – ce dernier étant considéré comme un messie par la jeunesse.
Le «feuilleton Adji Sarr» avait fini de convaincre le peuple sénégalais que c’était une machination orchestrée et entretenue par le régime en place
S’en est suivi le «feuilleton Mame Mbaye Niang» qui devait ferrer plus facilement le leader de l’opposition, pour in fine, l’empêcher d’être candidat à l’élection présidentielle de 2024. C’était sans compter avec le génie politique de Sonko et de ses camarades qui ont, malgré l’emprisonnement de ce dernier, réussi à dribbler le pouvoir en proposant une multitude de candidatures dont celle de Bassirou Diomaye Faye, lui-même incarcéré.
Les manifestations politiques de 2021 à 2024 ont occasionné des dizaines de morts. Le climat politique devenait de plus en plus délétère, surtout après le coup fourré des parlementaires de la coalition Wallu Sénégal encouragés par certains de leurs collègues de la majorité présidentielle. Ces derniers souhaitaient mettre sur pied une commission parlementaire pour enquêter sur un soi-disant soupçon de corruption de membres du Conseil constitutionnel. Le but visé était de retarder, voire reporter l’élection présidentielle fixée au 25 février dernier et l’inscrire aux calendes grecques. Le président Sall a ensuite initié un dialogue largement boycotté par l’opposition significative.
LE REFUS DES INSTITUTIONS DE LA REPUBLIQUE D’ETRE MANIPULEES
Cependant, les conclusions du dialogue ont permis d’élargir de prison bon nombre de militants de Pastef, parmi lesquels le leader Ousmane Sonko et son adjoint Bassirou Diomaye Faye, candidat de Sonko inéligible, un tandem « Diomaye Mooy Sonko ». Entre-temps, le Conseil constitutionnel avait fermement demandé au chef de l’Etat d’organiser l’élection présidentielle non pas en juin 2024, mais dans les meilleurs délais, finalement le 24 mars 2024
De son côté, la Cour suprême a conforté les décisions du Conseil constitutionnel, rejetant ainsi la requête de la coalition Wallu Sénégal demandant l’annulation du décret fixant la date du scrutin au 24 mars 2024.
Nous profitons de l’occasion pour féliciter les membres du Conseil constitutionnel, ainsi que ceux de la Cour suprême, d’avoir permis au Sénégal d’être un Etat debout. Ces juges ne pouvaient pas faire moins que leurs prédécesseurs, à l’image du Président Kéba Mbaye – paix à son âme.
LA MOBILISATION DU PEUPLE SENEGALAIS POUR IMPOSER SON DESIR DE CHANGEMENT
Tout le monde est témoin du climat apaisé qui a entouré le scrutin du 24 mars dernier. Les sénégalais, debout comme un seul homme, sont allés voter, sans bruit, mais déterminés à bouter dehors ce régime qui avait fini de piétiner les libertés les plus élémentaires d’une démocratie.
Au soir du 24 mars 2024, après le décompte des voix au niveau des premières localités, une tendance lourde se dessinait en faveur du poulain d’Ousmane Sonko. À 23 heures, la messe était dite malgré le scepticisme de certains leaders du parti présidentiel. Même Amadou Ba, le protagoniste de Bassirou Diomaye Faye, pensait certainement aller au 2nd tour. C’est le lundi 25 février vers 16h00 qu’il s’est décidé à féliciter son adversaire. Geste éloquent !
En votant pour le changement, le peuple sénégalais a souhaité un nouvel ordre de gouvernance et un nouvel ordre moral. Cela m’a rappelé les paroles fortes du Président Mamadou Dia qui, après son élargissement de prison, a sillonné le pays pour sensibiliser les populations sur cette nécessité de changement et surtout sur l’impérieuse nécessité de remodeler l’Homo Senegalensis pour pouvoir aller résolument vers le développement.
En effet, ce qui nous empêche d’emprunter la route de l’émergence, c’est que la plupart de nos politiques ne gèrent que leurs intérêts personnels et ceux de leurs clans. Cette élection présidentielle va permettre d’envoyer à la retraite bon nombre de politiciens déjà très âgés, mais en majorité peu soucieux du bienêtre des populations. Le peuple sénégalais a fait montre d’une maturité politique sans égal afin de prendre son destin en main. Il a compris qu’il n’y a pas d’hommes providentiels.
LES CHANTIERS DU NOUVEAU REGIME
L’élection présidentielle est maintenant derrière nous. Le peuple met Pastef devant ses responsabilités et est prêt à sévir dès la prochaine élection, en cas de manquements. En effet, le peuple souhaite que Pastef gouverne seul avec sa coalition. En aucun cas il n’acceptera l’idée d’un gouvernement d’union nationale qui n’est nullement justifié, car les résultats du scrutin sont éloquents. Aussi, ne va-t-on pas repêcher des malfrats de l’ancien régime pour les caser dans le prochain gouvernement ou à des postes stratégiques. Les membres du prochain gouvernement devront être irréprochables. Pas une minute de répit. Donc, il faudra faire focus sur les urgences. Il s’agira dans un premier temps d’opérer des économies sur certaines lignes pour en subventionner d’autres. Sans être exhaustif, on peut rappeler la nécessité de :
1. Réduire la taille du gouvernement et le train de vie dispendieux de l’Etat.
2. Veiller à une bonne lisibilité du budget de l’Etat (toutes les dépenses doivent être clairement affichées).
3. Réduire le prix des denrées de première nécessité en vue de soulager les populations.
4. Engager une large campagne de sensibilisation et d’écoute pour une meilleure lisibilité et une appropriation du Programme Pastef par les populations.
5. Vu toutes les récriminations soulevées lors du déroulement du processus électoral, le Chef de l’Etat élu pourrait initier un vrai dialogue national après son installation afin d’arriver à une réconciliation véritable. Ce dernier pourrait parfaire la constitution pour régler entres autres, les questions liées à l’indépendance de la justice et l’hyper-présidentialisme qui risque de faire éclater un jour la cohésion nationale et le bon vivre ensemble. Il faudra également engager une réflexion sur la nécessité de réformer certaines institutions comme le Haut Conseil du dialogue social, le Conseil économique social et environnemental, le Haut conseil des collectivités territoriales, entres autres.
6. Prévoir dans les meilleurs délais d’organiser des élections législatives en vue d’asseoir une majorité permettant de dérouler le programme Pastef.
7. Bannir définitivement le phénomène de transhumance de nos pratiques politiques et refuser les passe-droits et autres trafics d’influence, car tous les citoyens sont égaux devant la Loi.
8. Poser sans précipitation et sans a priori un regard particulier sur les derniers actes (nominations et autres) posés par le président sortant qui défient toute logique, ainsi que sur les contrats de concession sur les ressources naturelles.
Vive le Sénégal !
Vive la République !
par Jean Pierre Corréa
TREMPER NOS PLUMES DANS NOS PLAIES
EXCLUSIF SENEPLUS - Tahirou Sarr n’est hélas pas le seul hurluberlu autoproclamé « expert », à squatter plateaux télé et sites d’infos en mal de programmes dignes du nom. Le milieu médiatique doit se faire violence pour réaliser son aggiornamento
« Le pouvoir n’est pas une chose simple. Il pénètre toujours le corps de celui qui en exerce la réalité avec son petit souffle de folie. ll transforme l’être, change son regard sur la société et peut aller jusqu’à bouleverser tout son référentiel axiologique au point que l’agneau le plus doux et le plus consciencieux peut devenir, au fil du temps, un monstre froid, de feu et de fer. » - Mamoudou Wane, Journaliste.
Ce mardi 2 avril, le Sénégal entre indubitablement dans une ère nouvelle. Bassirou Diomaye Faye est investi président de la République et à vrai dire, le fait qu’il prête serment, pour le coup est superflu, il n’a point besoin de jurer quoique ce soit sur quoi que ce soit, pour nous convaincre qu’il n’a plus le choix. Enfin, si, il a le choix entre réussir et… réussir. L’ampleur de sa victoire lui indique de façon limpide ce que les Sénégalais ont rejeté, puisqu’ils ont clairement envoyé à l’ensemble de la classe politique, ce qu’ils pensaient de leurs mœurs obscènes et de leurs comportements désobligeants, qui ont révulsé les populations, qui ont banni ce culte total que nos hommes politiques dans leur grande majorité avaient voué à l’opportunisme. Le président Diomaye Faye a la lourde responsabilité de conduire le pays vers de nouveaux et enchanteurs futurs. Comme le bon maçon, il ne sera jugé qu’au pied du mur. Tout le monde a intérêt à ce que notre nouveau chef d’état réussisse, car sa victoire a été claire, nette et sans bavure. Et pour tendre vers cette réussite, les Sénégalais se doivent de l’aider à réaliser ce qu’il a promis aux populations. Il a dit qu’il pouvait, répondons-lui : « Yes We Can ! ».
L’inévitable et implacable réforme médiatique
Le changement que demande le peuple sénégalais dans sa majorité, devra se faire paradoxalement à son corps défendant, et il est nécessaire que le milieu médiatique soit le premier à se faire violence pour réaliser son aggiornamento et à dresser un lucide état des lieux, où ont proliféré tous les faussaires et tous les aventuriers de l’information. Il ne saurait être reproché aux nouveaux hommes qui vont diriger le Sénégal, d’imposer à notre presse, qu’elle sera libre, si elle sait ce qu’est son énorme responsabilité dans l’accompagnement d’une nouvelle ère souhaitée par les Sénégalais. Pas de liberté sans responsabilité. Nous devons sans honte ni atermoiements futiles, plonger nos plumes dans les plaies ouvertes qui ont balafré notre démocratie, à cause de nos inconséquences, nos incompétences, nos mensonges et nos diffamations sans causes ni conséquences, que bien des mercenaires de la plume ont déversés sur les unes de tant de journaux et d’injustifiés « sites d’informations », gérés par des journalistes qui ne s’affublent même plus de guillemets, mais pire signent leurs méfaits avec des pseudonymes.
Le CORED est actuellement en première ligne, en ayant mis en garde contre les propos d’un soi-disant expert, Tahirou Sarr, pour ne point le nommer, qui éructe sans fards des inepties inconcevables devant des journalistes qui ont surtout eu le tort de l’inviter.
Le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias a attiré l’attention des journalistes et techniciens des médias sur la nécessité de faire preuve de “responsabilité” en se gardant de donner de l’audience à la “parole xénophobe, raciste, stigmatisante et intolérante”, conformément à l’Article 18 du Code de la presse, et les a exhortés à censurer tout ce qui peut porter atteinte à notre vivre ensemble”.
Le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias constate que Monsieur Tahirou Sarr du Mouvement nationaliste sénégalais, connu pour son discours public tendancieux sur les étrangers vivant au Sénégal et l’immigration, bénéficie d’une présence médiatique de plus en plus marquée. Mais il n’est hélas pas le seul hurluberlu autoproclamé « expert », à squatter nos plateaux télé et nos sites d’infos en mal de grille de programmes dignes de ce nom et les « chaînes YouTube », gérées sans aucune notion de déontologie journalistique.
Le ménage doit aussi être fait dans cette jungle de titres qui chaque matin inondent l’espace médiatique et qui émanaient non pas de groupes de presse, mais de « Groupes de Pression », appartenant à des tendances, adverses souvent, diffusées par des hommes du pouvoir sorti, qui y faisaient ignoblement leurs trafics d’influences.
Les 500.000 lecteurs de nos quotidiens n’ont pas besoin de 40 journaux. L’heure est aujourd’hui à la puissance de nos informations qui concernent toutes les problématiques de développement, autour desquelles le nouveau pouvoir doit savoir expliquer ses nouvelles exigences aux populations. C’est à nos journalistes formés et responsabilisés, qu’il revient de poser avec les compétences qui vont avec, toutes les questions relatives, par exemple à la monnaie, sujet qui ne peut plus être commenté par n’importe qui sur un plateau, avec toute la désinvolture qui accompagne souvent les ignorants. Pour aider ce nouveau pouvoir à réussir, nous devrons être déterminés à pointer ce qui doit être changé, mais aussi tout ce qui pourrait les éloigner des vertus nécessaires à l’accomplissement de tout ce qu’ils ont promis aux Sénégalais. Respecter l’intelligence de leurs lecteurs et de leurs auditeurs et téléspectateurs, en se mettant au niveau des enjeux qui bordent clairement nos voies de la rédemption, devra être le leitmotiv de notre milieu médiatique.
Notre nouvelle mission est de les rendre plus libres et plus intelligents, pour les préparer aux défis futurs qui conditionnent l’avenir de notre pays. Seule condition pour y parvenir : Faire un implacable ménage…sans ménagements évidemment. Pour qu’enfin les journalistes remplacent les pisse-copies…comme ils aiment d’ailleurs se nommer sans même savoir ce que ce terme a de dédaigneux…
C’est dire…
par Macky Sall
LETTRE AUX LEADERS ET MILITANTS DE BENNO BOKK YAAKAAR
C'est en restant unis, que nous serons dignes de la confiance que le peuple sénégalais nous a manifestée douze durant en dépit de la conclusion du 24 mars 2024. Et l'histoire, à nouveau, nous gratifiera de ses promesses heureuses pour notre cher pays
Mes chers alliés, leaders, responsables et militants,
Née de l'épreuve d'une mutation décisive dans notre histoire politique, la coalition Benno Bokk Yaakaar a marqué profondément l'évolution de notre pays ces douze dernières années à travers une longévité et une stabilité à nulles autres comparables. Je suis honoré d'avoir bénéficié de votre confiance, de votre soutien sans faille et de votre solidarité à toute épreuve.
Je vous témoigne de mes sentiments de profonde gratitude.
Notre diversité n'a jamais été un obstacle à notre unité. La différence de nos expériences a été une source féconde d'enrichissement mutuel, mais surtout le terreau de nos performances dans la transformation qualitative et quantitative de notre pays.
Notre unité a préservé notre nation des convulsions qui déstabilisent dans un monde difficile, en pleine mutation et de plus en plus complexe. Nous avons, défendu ensemble et en commun le socle du vivre-ensemble dans la longue tradition d'hospitalité du peuple sénégalais. Nous avons fait du sacerdoce dans l'exercice partagé du pouvoir, une éthique qui transcende les intérêts particuliers.
Nous avons hissé notre pays au rang d'une nation prête pour l'émergence à la faveur du Plan Sénégal Émergent et le développement d'une démocratie exemplaire, d'un État garant de l'intégrité des institutions. Nos acquis auraient été fragiles si nous n'avions pas donné la primauté à l'intérêt général de notre peuple. Nous sommes restés forts parce que nous avons veillé sur notre cohésion et les intérêts supérieurs de la Nation.
Mes chers alliés, je vous invite, après les changements à la tête de l'État, à poursuivre cette tradition de solidarité et d'unité, cette expérience de construction d'une vision commune du destin de notre pays.
Nous avons donné la preuve que la politique n'est pas uniquement un champ de confrontation. Elle est aussi, cela a toujours été ma conviction, une quête permanente de consensus pour entreprendre, dans un élan collectif, l'action de transformation pour le bien-être de notre peuple et la renommée de notre cher pays.
Je vous invite à porter, ensemble, cette expérience de performance attestée douze ans durant et d'en être fiers, parce que cette expérience des différences traversées et des divergences résolues nous a valu des acquis considérables sur le chemin de l'Emergence.
C'est en restant unis, que nous serons dignes de la confiance que le peuple sénégalais nous a manifestée douze durant en dépit de la conclusion du 24 mars 2024.
Mes chers alliés, je vous exhorte leaders, responsables et militants de notre grande coalition à rester attentifs à la voix des synergies nécessaires et des solidarités salutaires.
Et l'histoire, à nouveau, nous gratifiera de ses promesses heureuses pour notre cher pays ancré dans ses traditions démocratiques et républicaines.
Vive le Sénégal
Vive la République
Vive Benno Bokk Yaakaar
Vive la grande coalition de la majorité présidentielle
par Mohamed Lat Sack Diop
DES TESTS D'AUTORITÉ POUR DIOMAYE FAYE
À Paris, aucune urgence n'attend Macky Sall pour justifier que soit précipité son départ du pays alors qu'à Dakar des dossiers et "affaires" sont en traitement et que d'autres pourraient connaître des suites judiciaires
Le président Bassirou Diomaye Faye se prépare à prendre les reines du pouvoir ďEtat du Sénégal pour en exercer les pleins pouvoirs. Mais aucune euphorie ne peut nous faire oublier que ce pouvoir a été acquis dans des conditions harassantes, douloureuses et rendues tout aussi exceptionnelles par un massif plébiscite des citoyens sénégalais. Ce plébiscite donne une idée du degré d'angoisses, ďindignations et de lassitude d'un peuple dont les espoirs et attentes sont visiblement très hautes.
Mais au-delà de cette pluie de congratulations et de félicitations qui tombent des quatre coins du monde, l'attitude cavalière et vexante du président français Emmanuel Macron et de son poulain Macky Sall attire le plus notre attention.
Il est stupéfiant et suspicieux de voir la précipitation avec laquelle le président Emmanuel Macron requit en novembre dernier - alors que Macky Sall était son homologue encore en exercice - que ce dernier quitte le Sénégal pour rejoindre son nouveau poste à ľHexagone dès après sa passation de service sous prétexte de prendre fonction d'un ombrageux 4P (Pacte de Paris et machin).
Cette injonction péremptoire à rejoindre Paris, acceptée par Macky Sall a des relents de "convocation d'urgence" qui dénotent et confirment le nul respect d’Emmanuel Macron à l’endroit de ses "partenaires" africains.
Il s'agit, là, ďune attitude méprisante à ľégard du peuple Sénégalais qui vit, à travers de tumultueux événements électoraux et post-électoraux, de sérieux et solennels moments éminemment liés à son destin.
Un destin que des intrigues, traques, acharnements, cabales et conspirations iniques contre des opposants et d’innocents citoyens ont failli, depuis 2012, faire basculer vers un désastreux et regrettable chaos.
Dans de telles conditions et un tel contexte de changements de régime et de passations de pouvoirs tous azimuts, je trouve foncièrement discourtois voire irrespectueux d'organiser, pour un si controversé et clivant président sortant, une précipitée sortie du terroir qui a un parfum ďexfiltration.
Cette démarche est d'autant plus malveillante que les "dossiers sous mon coude" et bien d'autres de nature gravement sécuritaire (jihadhisme, terrorisme, forces spéciales...) ne sont pas encore compulsés et traités ne serait-ce que pour savoir s'ils comportaient des éléments susceptibles d'être qualifiés, ou non, de Haute Trahison.
Cette démarche de ľElysée est un insultant comportement diplomatique qui illustre encore l'incapacité de l’Etat français à comprendre le sens vers lequel tournent ces vents souverainistes irreversibles qui balayent ľAfrique notamment dans sa partie ouest.
Par ce comportement, Emmanuel Macron démontre son incapacité à faire évoluer ses préjugés et clichés condescendants quels que soient les circonstances, les contextes et les acteurs qu'elle a en face.
Une autre vérité est que, par respect pour la digne mémoire des citoyens tombés sous les balles de ses nervis qui ont infiltré nos forces de défense et de sécurité, il serait inconvenant que Macky Sall quitte le Sénégal après le 2 avril 2024 pour ce qui s'apparenterait forcément à une fuite organisée par ses maîtres.
Les cruelles atrocités et bévues perpétrées par des zélotes payés, sans doute, directement ou indirectement sur des fonds publics, les victimes de handicaps à vie par leur fait, les incarcérations injustes, les embastillements gratuits et les bâillonnements d'adversaires politiques sont, pour le président Bassirou Diomaye Faye, autant de raisons légitimes pour ne pas laisser Macky Sall quitter aussi allégrement le Sénégal sur la pointe des pieds.
Encore une fois, à Paris, aucune urgence n'attend Macky Sall pour justifier que soit précipité son départ du pays alors qu'à Dakar des dossiers et "affaires" sont en traitement et que d'autres pourraient connaître des suites judiciaires.
Soyons clairs, il est plus que faux de prétendre que ce qui attend Macky Sall à Paris a le moindre caractère urgent quand on sait que si son coup ďEtat constitutionnel avait prospéré, il serait resté au Sénégal au-delà du 15 décembre prévu pour organiser cette élection.
Macron qui tente ďexfiltrer son acolyte, ne peut avoir plus de droit et d'autorité sur un citoyen sénégalais que les autorités sénégalaises elles-mêmes.
Au moment où Nicolas Sarkozy, ancien président français, est sous le coup dinculpations et de jugements devant les tribunaux de son pays, voici Macron avoir l'outrecuidance de donner à un citoyen sénégalais le prétexte et un moyen de s'évader ou de le faire fuir pour ne pas rendre compte de ses actes et ďéchapper à la justice de son pays.
C'est dire que le Président Diomaye a davantage de raisons et d'autorité que lui pour empêcher son compatriote de bouger du Sénégal.
Et il serait dommage que le premier acte diplomatique posé par le président Diomaye Faye vis-à-vis d'une puissance étrangère soit de laisser Macron s'arroger plus de droit et d'autorité sur son propre concitoyen. Et sous quel que alibi que ce fut.
par Ousseynou Nar Gueye
LE DÉGAGISME
Notre pays, le Sénégal, est dirigé aujourd’hui par celui qui l'aura le plus voulu, c'est-à-dire le président Bassirou Diomaye Faye. Tous ces énarques, polytechniciens et anciens de Sciences Po, qui ont essayé de nous vendre leurs diplômes, ont été dégagés
(Avant-propos : un ''#texticule'' est un texte bref et puissant. Ce que je prétend humblement écrire ici).
En avril 2023, il y a un an, je suis ici avec le président du Parti Réewmi, Idrissa Seck, quand il m'a reçu en entrevue chez lui, vers Saly.
Comme me l'a dit hier un frère du Sénégal qui m'est cher : à l'instar de ce qu'a dit Emmanuel Macron en 2017, en affirmant que "la France sera gouvernée par celui qui la voudra le plus", Macron allant jusqu'à s'exploser les cordes vocales à force de vociférer dans les meetings politiques et les grands bains de foule au contact des Français, avec sueur et yeux exorbités?
Eh bien, c'est pareil au Sénégal : notre pays, le Sénégal, est dirigé aujourd’hui par celui qui l'aura le plus voulu, c'est-à-dire le président Bassirou Diomaye Faye (sans nier le mérite d'Ousmane Sonko dans cette victoire).
Tous ces énarques, polytechniciens et anciens de Sciences Po, qui ont essayé de nous vendre leurs diplômes, prétendus synonymes de leur compétence, en arborant un sourire avenant et présumé charmeur dans les meetings, se sont ramassés (pour rester polis) ou ont été dégagés (pour parler vrai).
Comme les technocrates froids et apparatchiks en France que furent les candidats à la présidentielle Raymond Barre, Balladur, Jospin, Juppé.
À propos de ce dernier, Alain Juppé : Jacques Chirac (qui fut deux fois président de la République, dont une fois pour n'en rien faire-en 1995, avec sa dissolution calamiteuse de l'Assemblée nationale- et une deuxième fois "par accident", en 2002 ; c'est dire !), le qualifiait de "le meilleur d'entre nous". On pourrait dire la même chose d'Idy pour les Libéraux et de Khalifa pour les Socialistes (Khalifa, qui pour sa défense, "n'est que" professeur de collège en histoire-géographie...).
Amadou Bâ, lui, était perçu comme étant le moins mauvais d'entre eux (i.e le plus consensuel). Mais ne nous y trompons pas : son score de 35,9% est une raclée pour le candidat présidentiel d'un régime sortant. 35%, c'est le score qu'a eu Wade en 2012, quand il se faisait déloger du palais présidentielle, pour son 3ème "faux pas forcé". Bref, Amadou Bâ (alias "moo jara woolu", sur ses affiches) n'aura jamais "fendu l'armure", pour s'offrir corps et âme aux électeurs et en sortant ses tripes.
Au total, ci-git le bûcher des illusions, en cette fin mars 2024. Mois qui tient son nom du Dieu de la Guerre. Dans la mythologie romaine, Mars est le dieu des guerriers, de la jeunesse et de la violence.
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
IL NE FAUDRAIT PAS QUE TOUT CHANGE POUR QUE RIEN NE CHANGE
EXCLUSIF SENEPLUS - Cette participation électorale massive ne traduit pas comme de coutume, une volonté de punir un camp, mais bien un désir éperdu de retrouver de l’espoir
Le 2 avril 2024, une image forte se dessinera au bout de l’avenue de la République. A mesure qu’on avancera, l’image grossira, on découvrira un Macky triste, agrippé aux grilles du palais. Un agent préposé à la présidence, paternel le prendra par l’épaule et lui dira doucement de circuler*. Ce temps arrive et c’est demain.
Comme disait Saint Beuve « Il laissera moins de vide, qu’il n’aura occupé de place ». Oui, aujourd’hui c’est le 2 avril, Macky Sall n’est plus président de la République. Cela fait douze ans que nous luttons contre sa mauvaise gouvernance et ce jour est arrivé. Enfin il s’est ratatiné et rentrera bien vite dans le néant.
Que dire de ses hommes ?
Entrés pauvres comme job dans la politique, ils la quitteront riches comme Crésus. Leur société de jouissance vient de perdre leur guide. Ces arrivistes, hédonistes, profiteurs en tous genres en feront difficilement leur deuil.
Qui est celui qui a trempé dans toutes les infamies du président ? Qui est celui qui préparait le terrain pour les mensonges et en assurait le service après-vente ?
Il mentait avec l’autorité d’un licteur que même moi, pas juriste pour un sous, pouvait lui apporter la contradiction. Il a sombré dans sa vieille ville de Rufisque.
Il faudra qu’ils rendent gorge. Comme dit le proverbe africain, « il faut frapper le cadavre pour que le vivant se corrige ». Point d’impunité.
Tout cela est bien fini. Nous n’aurons plus des ministres et autres personnages haut en couleur venir nous seriner des salmigondis. Nous en avions assez d’entendre ceux qui ne faisaient rien, parler à longueur d’antenne. Qu’aura apporté un FN à la République ? Qu’aura apporté un MMN à la République ? La liste est longue ; Eux tous, aveuglés par le biais de normalité, ne voyaient pas la catastrophe à laquelle ils couraient. Ils avaient toujours cru que l’argent, les blindés arroseurs d’eau, les fermetures d’université achetaient le silence. Ils avaient oublié que les bulletins de vote sont encore plus forts que les canons et les grenades. Ne virent-ils pas que les chars de Tiananmen furent arrêtés par un bras ?
Macky n’a abdiqué que parce que sa réputation fut mise en cause à l’étranger. À partir de ce moment, il a épuisé son désir de rattraper ce pouvoir qui le fuyait, comme ce chasseur qui n’a d’yeux que pour ce lièvre qu’il poursuit, oubliant le gibier qu’il a déjà dans sa besace.
Macky Sall aura donc au final échoué car il n’aura pas atteint son objectif de "réduire son opposition à sa plus simple expression". Il a certes remporté des victoires d’étapes : Karim et Khalifa furent mis au tapis et même à l’ombre. Sonko sera son cadavre récalcitrant. Macky finit son mandat défait en rase campagne dans une pagaille indescriptible et une incompréhension totale. Lui qui était rentré sous les applaudissements ne sortira hélas pas sous les hourras.
La réception dans « son » palais, de Diomaye et de Sonko, acheva d’exhiber à la face du monde sa plus cuisante défaite : avoir passé ses magistères à chercher à mettre hors d’état de nuire un adversaire, y réussir en l’emprisonnant pour finalement être obligé, sans qu’il le demande, à le libérer dix jours avant le vote.
Pas plus que lui Macky Sall, à l’époque, soustrait à la vigilance de Wade qui n’avait alors d’yeux que pour ses supposés vrais adversaires, Bassirou Diomaye aura échappé à sa surveillance, tout occupé qu’il fut, à barrer la route à Sonko. L’histoire se répète. L’existence des grands hommes est tracée d’avance.
Voila cet épisode est maintenant tourné, sur son épitaphe on lira : « Ci-gît un monarque qui fit plus pitié que d’envie ».
Place au nouveau pouvoir
Il ne faudrait pas que cette bourrasque qui a soufflé ce 24 mars soit vaine. Cette participation électorale massive ne traduit pas comme de coutume, une volonté de punir un camp, mais bien un désir éperdu de retrouver de l’espoir et voir le Pastef dérouler son projet. Sonko a fait sa part en s’effaçant au nom du projet et en désignant Diomaye. A ses camarades de comprendre que l’échec n’est pas une option ! L’avenir du pays en dépend. Nous sommes condamnés à réussir sinon la malédiction qui frappe les autres pays du continent nous tombera dessus à notre tour.
Il faudra pour cela, une communauté nationale soudée. Elle ne saurait l’être si une majeure partie d’entre elle souffre de la faim et des difficultés de la vie quotidienne. Le projet exigera donc d’engager des luttes et des sacrifices, qui seuls, nous permettront de gagner les trophées que nous méritons. Nous devrons emprunter des chemins où nous ne sommes jamais allés, longer des chemins escarpés, où le moindre faux-pas mènera à l’abîme. S’y engouffreront des hommes et des femmes de valeur, pétris de courage et travailleurs, ayant un sens aigu de l’éthique et de respect de la chose publique. C’est cette exigence qu’appelle de reconstruire la grandeur du pays. C’est de ce leadership éclairé, capable de mobiliser les énergies dont le pays aura besoin. Voilà ce qu’on attendra du parti Pastef et de ses alliés. D’être une machine d’entrainement pour la transformation du Sénégal. Pour cela, il devra disposer de ses meilleurs cadres dans ses rangs et ne pas les migrer tous vers les dorures de l’exécutif. Il faudra se délester de ceux qui préfèrent la facilité au travail, la jouissance à l’effort.
Il faut que nous cessions d’être un peuple enjoignant ceux qui nous dirigent de faire notre bonheur. Nous serons d’éternels déçus car ils ne peuvent pas le faire. On leur demande d’organiser et de galvaniser notre société afin que nous puissions tous travailler pour sa postérité.
Qui d’autre que Sonko pour mener à bien ce Projet ?
Lui seul, pourra impliquer le peuple dans sa propre transformation et imposer dans le cadre de la rupture prônée, l’aggiornamento de la classe politique que beaucoup, au fil des législatures se refusent à entamer.
Président du parti ou Premier ministre et président du parti, il pourra mener cette révolution tant attendue.
Le Sénégal, comme le disait une vieille figure socialiste, n’a pas besoin de surhommes mais d’hommes sûrs dans ces moments de son histoire. Soyons prêts.
Dr C. Tidiane Sow est coach en communication politique.
par Oumou Wane
MACKY-SONKO, LE DINOSAURE CONTRE LE MOUSTIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - L’on se demande bien à la veille de l’investiture de Bassirou Diomaye Diakhar Faye qui a finalement été le nain politique dans cette tragi-comédie. Qui a fait de l’autre une seule bouchée…
La paire Diomaye-Sonko, si jeune par l’âge et si mûre dans les actes qu'elle a posés ces années durant pour faire face à l’adversité, a fini par tourner en bourrique le dinosaure Macky Sall jusqu’à lui faire perdre la boule.
Au début, il s’agissait de se débarrasser d’un jeune petit inspecteur des impôts récalcitrant qui empêchait de tourner en rond, qu’il fallait radier de la fonction publique. Ce fut fait devant les yeux ébahis des Sénégalais, allergiques à tout excès de pouvoir, venant surtout de la part d’un président qui a lui-même été victime de brimades de son prédécesseur, sans commune mesure bien entendu avec ce à quoi nous avons assisté, les yeux écarquillés et la main collée à la bouche. Le président sortant ne voulut pas voir ce qui le guettait en s’acharnant sur le jeune Sonko. Toutes les fois que le jeune inspecteur endurait une disgrâce, les Sénégalais se hissaient comme un seul homme, à leur corps défendant, pour le gratifier d’une grâce afin de laver chaque crasse qu’il subissait.
Comme dans un théâtre tragique, le dinosaure et le moustique s’affrontèrent des années durant. À chaque fois que le dinosaure dégainait une arme non conventionnelle, le moustique lui infligeait une piqûre atroce qui lui faisait tellement mal qu’il finit par sortir toute son armada devant les yeux ébahis du monde entier.
Animé par l’énergie de l’émotion, il abandonna toute maîtrise et, fidèle à sa stratégie de réduire l’opposition à sa plus simple expression, il finit par se réduire lui-même à sa plus simple expression.
Le moustique finit en prison, entre quatre murs.
C’est cette promesse anti-démocratique faite en 2014 à Kaffrine qui lui a valu cette déroute aujourd’hui. Macky n’a pas seulement perdu le pouvoir parce qu'il n'avait pas droit à un troisième mandat. Pire, il a aussi compromis sa crédibilité personnelle en tant que chef d'État, censé être équidistant et garant des libertés et de la séparation des pouvoirs.
Cette guerre absurde contre Sonko, menée si loin sans qu'il ne veuille entendre raison avant qu'il ne soit trop tard, l'a déplumé et l'a laissé nu !.
Cet extrait du succulent éditorial de Fadel Dia, publié le 14 février 2024 dans Sud Quotidien et repris sur SenePlus.com, résume bien la situation :
« La littérature orale pulaar, riche en dictons et proverbes, évoque souvent la tragique histoire de la danse du Fou. Le Fou danse, le public admire d’abord ses pirouettes s’étonne qu’il les ait réussies, l’applaudit, s’amuse de ses chutes et les pardonne. Le public, bonne fille, se dit qu’après tout sa danse ne durera que quelques instants et qu’il finira par céder la place car d’autres danseurs, plus frais, s’impatientent au bord de la piste. Mais, voilà le Fou ne sait pas que le temps lui est compté pour cet exercice, il continue donc à tourner sans s’apercevoir qu’il n’amuse plus le public, que celui-ci a besoin de changement, alors que non seulement il ne se renouvelle pas, mais qu’il fait de plus en plus de faux pas. Il est victime de l’usure et sa glande de vanité est si grosse qu’il fait plus attention aux applaudissements qu’aux sifflets. On le chahute d’abord, puis on s’exaspère, on veut le forcer à quitter l’arène, mais inconscient du danger, il résiste et on finit par l’expulser en le trainant par les pieds ! »
Pendant ce temps, cloîtré derrière les quatre murs de sa prison au Cap Manuel, le moustique concocta le venin final. Convaincu qu'il serait empêché d’être candidat malgré deux décisions de justice, il envoya une nuée de candidats, persuadé que l’un de ses moustiques finirait bien par se glisser subrepticement dans la liste finale des candidats. Il en plaça 3. Ce qui devait arriver arriva. Son jumeau Bassirou Diomaye Diakhar Faye, fut élu au premier tour de l’élection présidentielle du 24 Mars 2024 Président de la République du Sénégal.
Et maintenant ?
Le dinosaure, qui passera le témoin à son successeur ce 2 avril 2024, met les bouchées doubles sur des dossiers en instance, accroche des breloques pour services rendus par-ci par-là, fait des réformes de dernière minute qui sèment la confusion en attendant d’aller voguer ailleurs. Ici, les attentes sont incommensurables. Avec un âge médian de 19 ans, l’élu Diomaye et son mentor faiseur de roi ne seront pas seulement les têtes de l’exécutif mais seront comme des grands frères qui prennent la main de leurs jeunes frères et sœurs. Cet aspect psychologique de leur communication à leur égard sera l’une des clés de leur réussite et prolongera leur état de grâce. La durée de celui-ci dépendra de deux choses en réalité.
Que Sonko, le moustique en chef, soit nommé d’ores et déjà Premier ministre pour mettre en musique leur programme de rupture et surtout pour brider l’impatience et la soif des jeunes d’en découdre hic et nunc avec l’ancien régime. Bien sûr, certains esprits éculés pensent que Sonko ne doit pas déranger le président élu dans un premier temps, qu’il devrait se mettre en retrait. Idée saugrenue qui ne mérite même pas de commentaire.
En outre, l’initiative citoyenne et nationale des jeunes sénégalais, à travers l’opération Set Setal montre à suffisance la place qu’occupent dans leur cœur les grands frères ou jumeaux Ousseynou et Assane. Cela me rappelle les années 2000 lorsque Me Abdoulaye Wade accéda à la magistrature suprême, les jeunes d’alors, gonflés à bloc, étaient prêts à balayer la place de l’Indépendance sur une simple injonction du maître.
En un mot, Ousseynou moy Assane, Assane moy Ousseynou devrait-on dire ! À les observer, pendant que l’un sera appelé à gérer la destinée du pays, l’autre sera occupé à accomplir le destin du pays. La jeunesse sénégalaise est suspendue à leurs lèvres et prête à entrer en action. Un discours de vérité s’impose aux jeunes. Naturellement, tout le monde ne pourra être salarié mais l’essentiel d’entre eux devrait pouvoir entreprendre et s’armer de patience. Aux grands frères d’avoir la communication idoine à la hauteur des enjeux.
Évidemment, pour cela, quels que soient les impératifs, urgences ou autres, le lien ne devra jamais être rompu avec leurs petits frères et petites sœurs auto-désignés. Cette opération de nettoiement national est l’occasion finalement de réorganiser les quartiers en cellules citoyennes chargées d’abord d’expliquer leur programme aux résidents et d’élaborer par la suite avec eux les opportunités et doléances dans les domaines de l’environnement, de l’emploi et de la citoyenneté « un esprit sain dans un corps sain », lançant ainsi les nouvelles initiatives de quartier.
Pour conclure, avec le recul, l’on se demande bien à la veille de l’investiture du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye comme 5ème président de la République du Sénégal, qui a finalement été le nain politique dans cette tragi-comédie ! Qui a fait de l’autre une seule bouchée… L’histoire immédiate semble avoir décisivement tranché la question. Ainsi soit-il !
Oumou Wane est présidente de Citizen Media Group – africa 7tv.