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30 novembre 2024
Opinions
par Ousseynou Nar Guèye
AMADOU BA, MIMI, IDY, KHALIFA... ET PLUS DE 200 PRÉTENDANTS
Que signifie cette explosion d’ambitions présidentielles ? Est-ce le signe d’une réelle ouverture du jeu politique ? D’un dynamisme démocratique où tout semble possible ?
Anciens chefs de gouvernement, ex-ministres, femmes et hommes d’affaires, patrons de presse. Ils sont plus de 200 à vouloir se présenter à la présidentielle de février 2024. Un record.
« Il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus », dit la parabole biblique. Une phrase que l’on peut aisément adapter à la campagne en cours pour la présidentielle du 25 février 2024 au Sénégal : « Il y a beaucoup de candidats à la candidature, mais peu seront éligibles. »
Plus que pour le scrutin de 2019, à l’issue duquel Macky Sall fut élu pour ce que l’on sait désormais être son dernier mandat, se présenter à la magistrature suprême au Sénégal passe aujourd’hui par un sacré parcours du combattant : la collecte – et la validation – d’au moins 44 559 « parrainages citoyens », soit l’équivalent de 0,6 % du corps électoral.
Le dialogue politique national organisé par Macky Sall en juin 2023 a abouti, entre autres, à la possibilité, pour les candidats à la candidature, de se faire également parrainer par au moins 13 députés ou 120 élus locaux (maires et présidents de conseil départemental). Mais peu pourront bénéficier de ces parrainages de « grands électeurs » et le gros des troupes sera donc obligé de recourir aux parrainages citoyens.
En l’occurrence, depuis le 27 septembre et pour deux mois, la chasse aux parrainages est ouverte. La Direction générale des élections a fourni les fiches de collecte de parrainages (formats papier et numérique), qui doivent être remplies par les parrains citoyens, chacun ne pouvant accorder son parrainage qu’à un seul prétendant... Et c’est dans les probables doublons de parrainages à des candidatures concurrentes que le Conseil constitutionnel, qui examinera les dossiers entre le 23 décembre et le 12 janvier 2024, trouvera motif à invalider bon nombre de candidatures.
Malgré ce filtrage par le parrainage, auquel s’ajoute celui de la caution de 30 millions de F CFA (45 735 euros), plus de 200 candidats à la candidature avaient déjà fait leur « coming-out » à la mi-octobre. Et le délai de dépôt des dossiers au greffe du Conseil constitutionnel devant se faire « 75 jours au plus et 60 jours au moins avant le scrutin » – soit entre le 11 et le 26 décembre prochain –, le nombre de prétendants battra sans aucun doute tous les records.
Pourquoi autant de « pourquoi pas moi ? »
Anciens chefs de gouvernement, ex-ministres, femmes et hommes d’affaires, patrons de presse, universitaires... Les horizons politiques et profils socioprofessionnels sont très divers, et c’est une bonne chose. Toutefois, hormis quelques leaders investis par leur parti, pourquoi sont-ils aussi nombreux – plus de 200 !... – à se sentir à la hauteur au point de se dire « pourquoi pas moi » ? Que signifie cette explosion d’ambitions présidentielles ? Est-ce le signe d’une réelle ouverture du jeu politique ? D’un dynamisme démocratique où tout semble possible ?
Parmi les « poids lourds » de la politique, l’actuel Premier ministre, Amadou Ba, 62 ans, désigné par Macky Sall, le 9 septembre, pour porter les couleurs de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY), ainsi qu’Idrissa Seck, président de Rewmi, allié de Macky Sall jusqu’à ce qu’il officialise sa candidature, en avril – quelques semaines après celle de son ex-bras droit, Déthié Fall, coordonnateur de la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi (YAW) et chef du Parti républicain pour le progrès-Disso ak Askan Wi.
Ousmane Sonko, le leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), étant inéligible, les plus emblématiques figures de l’opposition dans la course restent Karim Wade, le fils prodigue du Parti démocratique sénégalais (PDS), pour le moment « candidat épistolaire », et Khalifa Sall, ex-maire de Dakar (Taxawu Sénégal) qui, bien qu’exclu du Parti socialiste, pourrait rallier les suffrages des militants du PS.
Nombreux « ex- » du gouvernement
Vient ensuite un lot d’anciens Premiers ministres de Macky Sall – Abdoul Mbaye, Mahammed Boun Abdallah Dionne, Aminata « Mimi » Touré – et d’Abdoulaye Wade – Souleymane Ndéné Ndiaye. Suivis d’un déjà long cortège d’ex-membres du gouvernement : le Saint-Louisien Mary Teuw Niane, ancien emblématique ministre de l’Enseignement supérieur ; Alioune Sarr, qui a défié son mentor Moustapha Niasse au sein de l’Alliance des forces de progrès (AFP) en faisant acte de candidature malgré le veto de ce dernier ; Malick Gackou, ex-ministre du Commerce et ancien numéro deux de l’AFP, dont la formation, Le Grand Parti, a sa base politique à Guédiawaye ; Birima Mangara, ex-ministre du Budget qui a démissionné de l’Inspection générale d’État en août pour se lancer dans la course, ainsi qu’Aly Ngouille Ndiaye, qui vient tout juste de quitter l’Agriculture ; Thierno Alassane Sall (TAS), qui a détenu le portefeuille de l’Énergie jusqu’à son limogeage, en mai 2017 ; ou encore Cheikh Tidiane Gadio, qui a battu un record de longévité à la tête du ministère des Affaires étrangères sous Wade.
Côté société civile, se sont positionnés, entre autres, les patrons de presse Mamoudou Ibra Kane (E-Media Invest) et Bougane GuèyeDani (Dak’Cor, Sen TV, La Tribune), Anta Babacar Ngom, directrice du groupe Sedima, le tonitruant avocat El Hadji Diouf, ou encore la professeure de droit Amsatou Sow Sidibé, déjà candidate en 2012.
La démocratie, une idée toujours jeune
A priori, la grande majorité des dossiers ne seront pas menés jusqu’au bout ni retenus par le Conseil constitutionnel, ce qui permettra le désordre assez ridicule d’un trop grand nombre de concurrents. Toutefois, la liste des candidatures validées – qui sera rendue publique à la mi-janvier 2024 –, devrait être plus longue que celle de la présidentielle de février 2019, à laquelle seuls cinq candidats avaient été admis à se présenter, sur la vingtaine qui avaient maintenu leur dossier devant le Conseil.
Si, en janvier prochain, les sages valident dix ou quinze candidatures (ce qui est mon vœu), ce sera le top départ d’une bataille « de bonne guerre » pour la magistrature suprême. Ce sera surtout un nouveau temps fort de la démocratie, qui restera toujours une idée jeune, et un défi à relever pour les électeurs.
Par Pr Andrée-Marie DIAGNE-BONANE
AU NOM DE TOUS LES SEINS !
La contribution holistique de Pr AndréeMarie Diagne : «Presque partout dans l’Afrique traditionnelle, les seins nus ne choquent pas»
Bés Bi le Jour |
Pr Andrée-Marie DIAGNE-BONANE |
Publication 21/10/2023
Deux, comme les yeux, les narines, les oreillettes du cœur… Gémellité et féminité. Cependant, nous sommes loin d’être de vrais jumeaux, pour la simple raison que l’apparition et la croissance de l’un a pris une petite avance sur celles de l’autre. Et c’est là que commence notre histoire. Mais il ne faut pas perdre de vue notre originalité dans le corps humain : nous sommes un organe très complexe, voire composite. En nous, vous trouverez des nerfs, des vaisseaux sanguins et lymphatiques. Notre fonction principale est nutritive. Au-delà de la diversité de l’apparence physique (forme poire, citron, papaye ou pastèque), nous avons une durée de vie aussi aléatoire que celle des êtres vivants. Nous vieillissons, rétrécissons, et finissons, parfois flasques, aplaties comme des sachets d’eau vides. Ah ! Les seins… L’approche de notre naissance crée chez la toute jeune fille émois et frémissements, mais terreur chez la mère… Une surprise, tant attendue. C’est par nous que se marque la différence de genre : la petite ado connaît des modifications physiologiques qui l’éloignent de ses compagnons de jeu : les garçons. Ce changement de statut, ritualisé, est vécu comme une entrée solennelle dans la vie de la Femme. En Afrique par exemple, la naissance des seins ouvre la période de la pleine adolescence. La petite Maïmouna d’Abdoulaye Sadji éprouve un réel plaisir à prendre son bain, en regardant l’eau ruisseler sur sa jeune poitrine. Elle est enfin autorisée à laisser pousser ses cheveux, à les tresser... C’est donc par nous que la gent féminine accède à la féminité, c’est par nous, au plus infime de nos ébranlements que Cupidon montre son petit visage coquin :
«Couvrez ce sein que je ne saurais voir. Par de pareils objets les âmes sont blessées. Et cela fait venir de coupables pensées.»
«Même cet hypocrite de Tartuffe avoue qu’il succombe (rait) à nos charmes, je ne dis pas à ‘’nos provocations’’ ! En d’autres circonstances, des Femmes- les Amazones du Bénin- n’ont pas hésité à se passer de l’une de nous, pour accroître leur chance de remporter la guerre en se rendant plus efficaces, au tir à l’Arc. Presque partout dans l’Afrique traditionnelle, les seins nus ne choquent pas. Ce ne fut pas le cas, lorsque Sophie Marceau, la célèbre actrice de La Boum, ahurit le public du Festival de Cannes par «un mamelon dénudé»… L’on sait que les Suffragettes qui ont quasiment ébranlé le Royaume Uni en 1903, ont été suivies des Femmes ouvrières qui combattirent pour imposer la Journée internationale des femmes. Elles ne sont pas étrangères à la nouvelle fonction qui nous est attribuée : la nudité des seins brandie comme arme révolutionnaire par «La Liberté guidant le Peuple» dans le magnifique tableau d’Eugène Delacroix... Vous voyez donc que nous n’avons pas qu’une seule fonction : fournir le lait nourricier aux nouveau-nés, assurer l’allaitement maternel durant des mois, et même servir de nourrice à des orphelins, à des princes dont les mères tiennent à préserver le galbe de leur poitrine. Alors que dans certaines régions d’Afrique, la coutume était d’empêcher le développement harmonieux des seins, pour «mater les velléités sexuelles des jeunes filles, aujourd’hui, dans le monde entier, la mode est à «La Bomba» ! La chirurgie esthétique met à la portée de toute jeune femme frustrée de sa poitrine trop plate, la possibilité de «gonfler» ses atouts et de ne plus passer inaperçue.»
Par Moustapha CAMARA
CE QUE LES SENEGALAIS ATTENDENT DU PROCHAIN PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
En 2012, peu de temps après l’accession de Macky Sall à la tête de l’Etat du Sénégal, le journaliste - politologue , Babacar Justin Ndiaye, disait dans une télévision de la place que «les Sénégalais ont davantage chassé Wade qu’élu Macky».
En 2012, peu de temps après l’accession de Macky Sall à la tête de l’Etat du Sénégal, le journaliste - politologue , Babacar Justin Ndiaye, disait dans une télévision de la place que «les Sénégalais ont davantage chassé Wade qu’élu Macky». Il avait tout à fait tort, car c’était en toute lucidité que le Peuple sénégalais avait porté son choix sur le candidat Macky Sall en raison, précisément, de sa proximité des basses couches de la société, mais surtout à cause de son parcours politique exceptionnel lui conférant des aptitudes techniques et des connaissances politiques capables de changer l’orientation du pays sur les plans politique, institutionnel, économique et social.
A cela, venait s’ajouter la pertinence de son programme de campagne, le fameux «yoonu yokkuté», une propédeutique à l’émergence économique dont l’objectif primordial n’était point les réalisations tous azimuts d’infrastructures non prioritaires, mais plutôt de donner au Sénégal une «santé politique et sociale» qui puisse le rendre apte à la marche sur le chemin ô combien difficile qui mène au développement. L’engagement de Macky Sall en faveur d’une gouvernance sobre et vertueuse et sa ferme volonté de restaurer l’Etat de Droit, en mettant fin à l’impunité et en combattant l’injustice sous toutes ses formes, s’inscrivait dans cette perspective. Il s’agissait, comme disait Abdoul Mbaye, «de mettre fin à l’arrogance et à la gabegie pour que règnent en maître l’éthique, l’humilité et le sens des responsabilités dans la gestion publique».
Toutefois, une fois installé, le Président Sall lance la Plan Sénégal émergent (Pse) qui abandonne l’esprit «yoonu yokkuté» et définit de nouvelles stratégies qui, à terme, devraient permettre de faire du Sénégal un pays émergent. Et aujourd’hui, malgré ses réalisations jugées importantes, tant sur le plan matériel qu’immatériel, les Sénégalais se plaignent toujours et font à Bby les mêmes reproches au régime libéral du Président Wade dont on sait que le magistère avait été pourtant un déclic par rapport à l’«état stationnaire» économique et social de la période socialiste de Abdou Diouf. En effet, le Peuple reproche au régime actuel son incurie face à la situation socioéconomique délétère dans laquelle baigne le pays et au désespoir de la jeunesse. Il considère que le nonrespect par le Président Sall du compromis susmentionné qui le liait aux Sénégalais est à l’origine de toutes les difficultés que le pays traverse aujourd’hui.
Ce Peuple, aujourd’hui très fatigué et désappointé, voudrait, après 2024, que rien ne soit plus comme avant sur les plans, notamment, politique et social. Le prochain président de la République aura l’obligation de trouver des solutions idoines et durables aux maux qui gangrènent la société sénégalaise, empêchant le pays de décoller. Il s’agit des «maladies de la société» comme le manque d’éducation de qualité et ses corollaires d’incivisme et d’indiscipline caractérisée, la dépravation des mœurs, le recul de la religiosité, la corruption, l’insécurité totale, le mensonge partout érigé en règle, la mollesse chez les jeunes et le culte de la facilité auxquels il faut ajouter le grand banditisme d’Etat et le pillage systématique et implacable des ressources publiques par les élites au pouvoir.
Les Sénégalais attendent du prochain président de la République qu’il mette fin à la «dictature politicienne» en démolissant l’Etat-politicien et en faisant disparaître cette race d’hommes politiques arrogants, incompétents et prédateurs. Ils attendent qu’il mette un terme à la transhumance vers le pouvoir, qui maintient le pays dans un éternel recommencement. Les pratiques mafieuses, scélérates et perfides auxquelles ces politiciens avaient recours pour réaliser leurs desseins et satisfaire leur clientèle politique, ont systématiquement dévalorisé le mérite dans ce pays, encouragé la facilité et répandu la médiocrité dans tous les domaines.
Les Sénégalais attendent du prochain Président de la République qu’il fasse en sorte qu’il ne soit possible à n’importe qui de devenir multimilliardaire, sans travailler, mais rien qu’en étant politicien. Le prochain Président doit mettre fin à cette situation et veiller à ce que personne ne puisse profiter de sa position de pouvoir pour s’enrichir et enrichir des proches. La politique ne doit plus être un moyen de promotion sociale, encore moins d’enrichissement personnel, mais plutôt une activité sacrificielle, un don de soi à la Patrie pour laquelle l’on se «tue» pour son développement et pour tout le bonheur de ses habitants
Le Peuple ne veut plus entendre parler de «lijënti» (terme wolof auquel on peut donner le sens de «bras long», magouilles, tricherie, etc. pour obtenir des faveurs.) : une pratique fortement ancrée dans les mentalités sénégalaises. Le Sénégalais d’aujourd’hui n’accorde plus assez d’importance aux études et ne trouve plus d’opportunité à travailler dur pour réussir. Il pense qu’il est possible de tout obtenir par le «lijёnti», soit en faisant de la politique soit en s’approchant des courtiers-politiciens «meune lëp» («omnipotent»). Le prochain Président aura l’obligation de faire comprendre aux jeunes que seul le travail paie, et qu’au bout de tout effort, il y a le succès.
Les Sénégalais ne veulent plus entendre parler de «quota» de tel ou tel politicien, ministre, Dg ou autres responsables dans les concours nationaux et recrutements «spéciaux». Dans un pays qui veut émerger, une telle pratique est inadmissible, car elle ne favorise pas l’émulation. C’est de la dévalorisation systématique du mérite et du travail au profit de la facilité et une promotion de la médiocrité.
Les Sénégalais veulent une police aseptisée de toute corruption et une Justice indépendante et impartiale. Les nombreuses bavures policières et les problèmes de Justice provoquent une psychose d’insécurité chez les populations. Ces deux institutions, capitales pour la stabilité nationale, malgré la qualité incontestable de ses ressources humaines, n’inspirent plus confiance. Le Sénégal est devenu le pays où un honnête citoyen peut être accusé à tort, arrêté et emprisonné pour une faute qu’il n’a pas commise. «Dès qu’on est livré au Parquet, on a de fortes chances de gagner son ticket pour la prison», se désole un ex-détenu, qui dit avoir été choqué par le cas d’un détenu qui a passé quatre années en prison avant d’être acquitté, car les faits qui lui étaient reprochés n’étaient pas fondés.
Le Peuple sénégalais attend du prochain Président qu’il apporte des solutions à la léthargie dans le système éducatif sénégalais. Il y a une école au Sénégal, mais la société sénégalaise est sans école. Et une chose est sûre, tant que les problèmes d’éducation ne trouveront pas de remèdes, aucune politique, quoique pertinente soit-elle, ne pourrait donner des résultats escomptés, car l’éducation est un facteur incontestable de changement social, de stabilité politique, de progrès économique et de rayonnement culturel. Un pays qui veut se développer, même regorgeant de ressources précieuses comme l’or, le pétrole et le gaz, s’il n’a pas un système éducatif de qualité, restera bloqué et exposé aux crises liées à ce qu’on appelle communément la «malédiction des ressources naturelles».
Un autre problème majeur auquel le prochain Président du Sénégal doit s’attaquer est le trop-plein démographique. La population sénégalaise s’accroît à un taux vertigineux de 2, 7% par an, alors que la production agricole ne cesse de diminuer. Ce déséquilibre pose de sérieux problèmes de développement : difficultés économiques, jeunesse exorbitante, problème d’éducation, de formation et d’emploi, pauvreté, insécurité et délinquance juvénile, misère sociale et désespoir. Des solutions doivent être trouvées, car la «bombe démographique», si elle n’est pas désamorcée, est une catastrophe en vue.
Depuis l’Antiquité, les hommes avaient conscience des dangers du nombre. Au IVème siècle av. J-C, le philosophe grec, Aristote (384-322 av. JC), dans Politique VII, 4, disait qu’«il est difficile pour un Etat dont la population est trop nombreuse d’être régi par de bonnes lois». A la suite de Malthus (1766-1834), les «néomalthusiens» insistent toujours sur la nécessité de limiter le nombre de naissances pour éviter les catastrophes liées au «boom démographique». Le Commandant Jacques-Yves Cousteau (1910-1997), dans une interview à Paris Match, s’écriait : «La population est le danger le plus grave ! » (in Le Point n°1030 du 13 juin 1992).
Donc si le prochain Président veut faire émerger le Sénégal, il doit y trouver des solutions. En quoi faisant ? De toute évidence, en lançant des politiques de limitation des naissances pour infléchir le taux de croissance. La baisse de la fécondité pourrait favoriser la croissance économique et permettre le mieux-être des populations. Le cas des pays d’Asie de l’Est peut, parfaitement, servir d’illustration à cette assertion. Pour la méthode, un marabout du nom de Cheikh M. M. Ségnane avait fait une proposition certes rigolote, mais que nous avions trouvée pertinente. Il invitait l’Etat du Sénégal à «être strict en imposant une autorisation de procréation à chaque couple suivant les moyens des deux partenaires. Ainsi, selon les capacités des conjoints, il sera défini le nombre d’enfants à mettre au monde pour chaque homme et femme en règle avec les conditions établies», poursuivait-il.
La paix en Casamance constitue également une surpriorité à laquelle le prochain Président de la République doit accorder une importance inégalée. La crise casamançaise est comme une épine vénéneuse dans le pied du Sénégal dont elle gêne la marche sur le chemin caillouteux qui mène au développement. C’est comme une tumeur cancéreuse qui ronge à petit feu le pays, dégradant sa santé économique, sociale et culturelle. La paix en Casamance doit être une préoccupation majeure pour le prochain Président car, de la résolution définitive de ce conflit et la pacification totale de la région, dépendra le succès de sa politique de développement national dans tous les domaines.
Il est vrai, ce conflit est atypique et assez complexe, mais il prendra fin tôt ou tard. Pour y parvenir le plus vite, il faudra véritablement négocier. Négocier certes, mais aussi privilégier des actions concrètes, sur le terrain, en termes de réalisations d’infrastructures de développement (ponts, routes, chemins de fer, pistes, universités et instituts de recherches, etc.). En plus, la région doit bénéficier d’un «Programme spécial» de développement, une sorte de «Plan Marshall spécial» pour la mise en valeur des énormes richesses matérielles et immatérielles dont elle regorge. De toute évidence, un tel programme «discriminatoire positif» pourraient, inéluctablement, contribuer à effacer carrément les motifs socioculturels, économiques, géographiques et psychologiques de la rébellion.
Bref, le Peuple sénégalais attend du prochain président de la République qu’il s’engage dans la voie des réformes, très profondes sur les plans politique, institutionnel, économique et social, pour stabiliser davantage le pays afin de le mettre à l’abri des «révoltes populaires» contre les élites au pouvoir qu’on voit partout en Afrique et contre la vague de coups d’Etat militaires qui sévit actuellement dans la sousrégion, déstabilisant les Etats et plongeant les populations dans la misère et le désarroi. Il doit comprendre que la fonction de chef d’Etat n’est pas une jouissance, encore moins une sinécure, destinée à faire «le bonheur des hommes». La présidence de la République dépasse la simple responsabilité étatique, c’est une «mission divine» de lutte permanente contre les malheurs.
Dans les croyances traditionnelles de plusieurs peuples d’Afrique et d’Asie, le roi (ou le chef) est garant de l’ordre social. C’est lui qui accordait la prospérité du pays et le bonheur des populations en prévenant, de par sa pureté spirituelle et ses vertus intrinsèques, les malheurs en exerçant une influence favorable sur les réalités. Par conséquent, les calamités naturelles et humaines l’incombent de fond en comble. Détenteur du «mandat céleste», la misère sociale et les événements malheureux peuvent, en effet, le rendre illégitime aux yeux de ses sujets.
Le prochain Président du Sénégal doit accéder à ce niveau de «spiritualité» en se donnant le devoir sacro-saint de mettre son Peuple à l’abri des malheurs. Il aura l’obligation «divine» d’instaurer la justice sociale, la transparence dans la gestion des affaires de l’Etat et d’instituer une gouvernance vertueuse en vue de mettre tout le monde dans un état psychologique et mental favorable au travail et à la production pour la construction d’un Sénégal réconcilié avec son Peuple dont chaque membre accepte de donner ce qu’il a de meilleur en lui pour son développement intégral.
Moustapha CAMARA
Professeur d’histoire et de géographie
Email : mcamara57@yahoo.fr
Par Serigne Saliou DIAGNE
L’ENFANT GATE DE LA REPUBLIQUE ET SON UNIVERS DYSTOPIQUE
Le Sénégal est un pays bien spécial où l’on pourrait, par moments, se croire plongé dans un univers dystopique, tellement les scénarios qui animent la vie publique peuvent laisser sans voix.
Le Sénégal est un pays bien spécial où l’on pourrait, par moments, se croire plongé dans un univers dystopique, tellement les scénarios qui animent la vie publique peuvent laisser sans voix. Les récits dystopiques surfent entre la sciencefiction et des interprétations de la réalité. C’est un genre littéraire d’anticipation où le plus souvent, c’est une société imaginaire qui est régie par des forces et pouvoirs totalitaires, ayant un contrôle poussé voire total sur les individus. Depuis mars 2021, consécration par la violence aveugle de notre glissement en tant que société dans une séquence folle qui est le fruit d’un activisme sans limite d’entrepreneurs politiques, d’une passivité coupable et criminelle des services d’Etat et d’une abdication de la pensée critique chez les faiseurs d’opinions (intellectuels et médias) pour laisser place à la partisanerie primaire, l’absurde a pris le dessus sur tout. Le Sénégal ressemble au bout du compte à un univers dystopique où tout marche à l’envers. Rien de ce qui devrait se passer dans un pays normal, ne s’effectue maintenant dans les règles de l’art. Les agressions contre la Justice dont certains magistrats «encartés» s’accommodent ou les flagrants partis-pris dans la presse à la cause d’un homme qui devrait être poursuivi pour trahison et désigné ennemi domestique, après tous les actes qu’il a posés pour fragiliser la République, ont de quoi nous pousser à nous pincer pour nous sortir de ce fichu cauchemar. J’irai plus loin en disant que nous nous trouvons tous prisonniers d’une dystopie dont Ousmane Sonko est le metteur en scène. Il aura voulu par tous les moyens se faire roi, en usant de tous les stratagèmes, pour finir par se rendre omniprésent dans le débat public. Et cela, dans toutes les postures incongrues possibles. Il se sera imposé comme un Léviathan des consciences, une sorte de Big Brother boulimique quémandant sympathie et attention partout, en faisant de l’opinion le relais privilégié de toutes ses viles ruses. Beaucoup de monde, par mimétisme et effet d’entraînement, s’accommodent de tous ses caprices, pardonnent tous les abus à sa meute, se courbent face au poids de l’insolence de ses soutiens. Des juges qui se dégonflent, des intellectuels émasculés, des guides religieux conspués au moindre mot contre le Saint Patron des réelles alternatives au Sénégal dont on oublie qu’il se réfugiait dans les jupes de ses épouses pour fuir la case prison.
Une idéologie politique a voulu dans le sillage de la furie Sonko, faussement embarquer toute une jeunesse et diverses franges de la population dans le rêve d’une société parfaite avec tout ce qu’il faut en termes d’égalité, d’opportunités, de justice sociale, de respect des normes et de transparence. Face aux insuffisances des hommes qui ont voulu porter un tel projet et sous le poids de leurs nombreux errements, la machine aura fini par se gripper. Le porte-étendard du projet se révèle être un fieffé menteur qui, depuis son incursion dans le champ politique sénégalais, ne cesse de se contredire, de se dédire et de faire dans une surenchère dont seuls les lâches se voulant par la force de leur gueule des guerriers ont la clé. Tout dans le projet Pastef se révèle être d’une utopie malsaine qui arrive à bout de souffle. Il est donc très regrettable que, de tout ce que nous connaissons d’une telle machine et de ses acteurs, que l’Etat sénégalais s’entête à s’accommoder de gens qui font tout pour détruire le Sénégal et son idéal républicain. Le saut du récit dystopique vers un roman absurde risque d’être inévitable, si la complaisance criminelle et irresponsable que les dépositaires des pouvoirs publics font montre à l’égard de Ousmane Sonko se poursuit de plus belle, en le laissant mettre en œuvre tous les scénarios farfelus qu’il aura en tête avec ses sbires. C’est la première fois qu’on voit une personne en réanimation avoir le temps de s’agripper à une télécommande de télé pour imposer le choix des programmes à regarder à la télévision entre malades, tel un enfant gâté avec ses caprices. N’est-il pas aussi surprenant qu’un chantre du nationalisme qu’on voudrait vendre comme une réincarnation hybride d’un Thomas Sankara avec la poigne de Mamadou Dia déteste regarder les chaînes de télévision sénégalaises ? L’absurde est au contrôle, car dans aucun pays sérieux, un politicien comme Ousmane Sonko, après tous les forfaits qui lui sont reprochés, n’aurait trouvé de matière ou de soutien pour se rendre intéressant dans le débat public, même dans les liens de la détention. Ce qui s’offre à nos yeux a de quoi révulser et irriter. Un prisonnier bénéficie d’un traitement privilégié qu’aucun autre détenu sur le sol sénégalais ne saurait s’imaginer. De la simulation de fausses maladies à la mise en scène de fausses grèves de la faim, une suite royale aura été installée au détenu Sonko dans le Pavillon spécial de l’hôpital Principal de Dakar. Il y a toutes ses aises et toutes ses habitudes, peut recevoir comme bon lui semble, ne se gêne pas de communiquer avec tout le pays, tout en se permettant le luxe de doux intermèdes que sont des visites conjugales. Le plus grave dans tout cela est que le contribuable sénégalais est le payeur des notes salées de Sonko sur son lit de malade imaginaire. Il a fallu que des révélations du journal Le Quotidien mettent à nu cela, pour que les officines de manipulation qui encadrent l’ex-président autoproclamé de la rue se trouvent l’altruisme d’un Sangoku pour entamer une nouvelle grève de la faim, en guise de solidarité à ses frères de parti dans les mains de la Justice pour différents forfaits et crimes. Ce pays est-il devenu un royaume où carte blanche est donnée à Ousmane Sonko de tout faire ?
Insulter et menacer des magistrats, chahuter des officiers, appeler au meurtre d’anciens dirigeants, faire des appels à l’insurrection et maintenant s’assurer une détention hors de prison, on ne peut qu’être dans un univers dystopique où Sonko tient le contrôle de la trame narrative pour que tout lui obéisse ainsi. Quel mal la détention de ce vulgaire délinquant sexuel tel que reconnu par la Justice sénégalaise après l’avoir condamné et cet instigateur de troubles graves qui a fini par se casser les dents peut-il encore représenter ? Il est compréhensible qu’il puisse avoir des soutiens bruyants, mais il est irresponsable pour un quelconque Etat de faire le jeu de cet entrepreneur politique en s’accordant au rythme de son tango populiste. Tous les actes subversifs qu’il pose doivent être matés avec une force lucide, qui ne ploie pas et sans compromission. Il a pour le moment la télécommande de sa réalité, tel un enfant gâté que cette République a malheureusement enfanté, il la manipule sans vergogne. Orwell a offert au monde le récit dystopique par excellence avec 1984. Philippe Dick proposera avec Le maître du haut-château un imaginaire d’un monde où l’Allemagne aurait gagné la Deuxième guerre mondiale. Ray Bradbury esquissera dans Fahrenheit 451, un monde sans livre et où la pensée individuelle serait anéantie. Les matinées de détention de Ousmane Sonko, où il s’amuse à jouer au malade imaginaire lui seraient bénéfiques, s’il lui venait d’écrire une dystopie à succès. Il a de la sacrée matière entre ses mains. Le seul regret est qu’en tant que pays, nous soyons bloqués avec lui dans son univers dystopique.
par Alioune Tine
LE RÈGNE DE LA VOLONTÉ DU PRINCE
On est dans un régime où l’administration fait plus allégeance au parti ou à la coalition au pouvoir qu’à la Constitution ou qu’aux valeurs de la République et de la démocratie. Le DGE s’est discrédité et devrait être limogé
Le parti pris et l’imposition du rapport de force sont en train d’empoisonner le processus électoral d’une présidentielle, la plus problématique de l’histoire politique du Sénégal. Parce que le régime actuel est en train de mettre un terme à un cycle démocratique démarré difficilement avec le code consensuel de 1991 et qui n’a cessé d’être renforcé avec la création de l’Onel en 97 dirigé par un général de l’armée et le ministère de l’Intérieur.
Ce cycle nous a permis de réaliser l’alternance de 2000. Wade a poursuivi cette tradition en nommant à la tête du ministère de l’intérieur une personne non partisane, indépendante et compétente. La raison est simple, rassurer l’opposition sur un processus électoral libre, équitable, apaisé et susciter la confiance des acteurs. Cette tradition démocratique fondée sur le respect des droits de la minorité, la concession consistant à nommer une personne indépendante, répondent à cette préoccupation.
Aujourd’hui, on a un régime qui ne fait aucune concession à l’opposition, on est dans un régime où l’administration fait plus allégeance au parti ou à la coalition au pouvoir qu’à la Constitution ou qu’aux valeurs de la République et de la démocratie. C’est tout le sens des interdictions des manifestations de l’opposition et le refus du Directeur général des élections (DGE) de respecter la décision de justice.
Manifestement, c’est la volonté du prince qui prévaut sur la loi. Toutes les conditions d’un changement sont subjectivement réunies, jamais l’opposition n’ayant été aussi affaiblie par le rapport de force et le parti pris de l’administration électorale.
Si nous voulons un processus électoral apaisé et équitable, il faut dialoguer pour trouver un minimum d’accord pour le retour de la confiance et de la sérénité. C’est la responsabilité du president Macky Sall qui, justement, a été élu grâce à la tradition démocratique et électorale établie par ses prédécesseurs.
Il faut nommer une personne indépendante chargée de l’organisation des élections. Car en refusant d’appliquer une décision de justice, le DGE s’est discrédité et devrait être limogé.
ETAT MAA BAGNE !
Lii nak moy maa tey ! Dans cette affaire de fiches de Sonko, l’Etat joue finalement au gamin. Refus de remettre des fiches, refus d’accepter que le juge Sabassy... juge. Refus d’appliquer la loi, lui qui en garantit… l’application effective.
Lii nak moy maa tey ! Dans cette affaire de fiches de Sonko, l’Etat joue finalement au gamin. Refus de remettre des fiches, refus d’accepter que le juge Sabassy... juge. Refus d’appliquer la loi, lui qui en garantit… l’application effective. Bon, ceux qui exigent le respect à la justice et aux magistrats ont quand même insulté ce corps et cette institution. Mais l’Etat ne peut pas être comme ce môme qui apprend à parler et qui lâche des « maa bagne » à toute chose. Avec les bras croisés et la moue de défiance. Il ne faut pas infantiliser notre administration ! Même si le juge de Zig keupp na yalwaan gui, la Cour suprême est là. Sabassy tamit saaba leu quoi !
par Assane GUÈYE
JE NE SIGNERAI PAS DE PÉTITION
Qui n’a pas une fois entendu ses parents raconter avec un brin de nostalgie les prix modiques appliqués sur tout ce qu’il y avait à vendre ou acheter. Les devanciers avaient ainsi l’air de dire qu’ils rasaient presque gratis.
Qui n’a pas une fois entendu ses parents raconter avec un brin de nostalgie les prix modiques appliqués sur tout ce qu’il y avait à vendre ou acheter. Les devanciers avaient ainsi l’air de dire qu’ils rasaient presque gratis. C’était il y a longtemps. Et ce temps ne resurgira pas. Rien ne sera plus comme avant. Tout va coûter plus cher. De l’électricité au petit appartement de la cité. Du sel au vermicelle. Du bonbon à la bonbonne de gaz. Sentant l’eau dans le gaz, les socialistes à l’époque s’étaient résignés avant que leur contrat ne soit résilié par la volonté populaire. Ils ont eu à expérimenter un bien curieux concept, le moins d’Etat mieux d’Etat avant que ne survienne le cataclysme de la dévaluation du franc cfa, dernière monnaie coloniale encore en circulation dans le monde. Sans le dire et peut-être même sans pouvoir rien y faire, ce fut l’arrêt de mort de l’Etat-Providence.
Avec la disparition de l’homme providentiel, il ne faut plus compter que sur soi en se serrant la ceinture pour espérer boucler les fins de mois. Ensuite, avec plein de libéralités, les libéraux sont arrivés en grande pompe. Plus enclins à la gabegie et au grabuge qu’ils n’ont donné de vrais gages. Le tape-à-l’œil des dépenses de prestige les a aveuglés au plus grand détriment du capital humain. Ils investissent plus dans la pierre que dans l’homme. On ne peut donc pas dire qu’ils ont en quoi que ce soit le sens des priorités. Lorsque l’essentiel est sacrifié, rien n’est jamais obtenu. Comme jamais, les Sénégalais tirent le diable par la queue.
La meilleure manière, c’est de faire des économies
Les pétitions à la queue leu leu contre la vie chère sont le fait de compatriotes qui ont le mérite de l’initiative voire de l’engagement. Bien souvent, c’est aussi pour mieux péter un câble dans le cas d’espèce du courant électrique. Il faut bien s’indigner pour ce qui en est digne. Seulement, réagir à chaud n’est pas garder la tête froide. Essayons donc d’analyser les choses froidement. Quand on se pose un instant pour réfléchir, on se dit qu’il est temps de changer de paradigme. La meilleure manière de faire face à la crise, à toutes les crises d’ailleurs, c’est de s’ajuster en faisant des économies et lutter contre tous les types de gaspillage. Ne pas faire comme si rien ne se passait est d’intérioriser que tout sera plus cher, plus salé, plus onéreux. En faisant mine de ne pas comprendre que tout bascule dans le mauvais sens, on pêche par manque de lucidité et de pragmatisme.
Il ne sert à rien d’avoir une dent contre tout le monde après s’être cassé les dents à vouloir vivre au-dessus de ses moyens et dépenser l’argent qu’on n’a pas. Il faut se souvenir que dans nos sociétés de consommation, la politique de l’offre est reine et le consommateur est en général traité comme un pigeon à déplumer. Ils sont toujours les dindons de la farce à côté des oiseaux de mauvais augure qui ne font que les taxer. Aux porteurs de pétition, ne les accusons point de vouloir se défendre avec les outils et moyens à leur disposition. Devant le manque de transparence notoire de la société d’électricité, ni l’apathie ni l’indolence ne seront jamais les bienvenues. Senelec assure de manière assez satisfaisante la continuité du service depuis quelques temps. C’est un point positif. Mais elle a négligé un aspect fondamental qui est la confiance. Dans une maison de verre, elle est une poutre essentielle. Aussi en matière de gestion, faut-il mettre du cœur.
La grande question est pourquoi le courant est si cher
Dans un contexte de chute vertigineuse du pouvoir d’achat, la suppression du moratoire a ravagé l’image de l’entreprise. La clientèle, surtout la plus vulnérable, en dit rarement du bien insinuant qu’elle est pauvre de sentiment. Au sujet de la subvention, son maintien en l’état signifierait que même les plus aisés sont subventionnés. Ce qui n’a aucun sens. Au bout du bout, la grande question est pourquoi le courant est si cher au point d’électrocuter la compétitivité du pays. De même, pourquoi le mix énergétique n’a pas pesé sur la balance en terme de baisse de prix. Chez nous, l’électricité a pourtant un régulateur contrairement aux réseaux sociaux dont les porteurs de pétition sont si friands. Une autre bonne question pour conclure. Que font les associations de consommateurs dans ce qui est dépeint comme un système de racket. Il n’a échappé à personne que les mêmes visages sont en présence depuis des temps immémoriaux. Et à force de durer, on prend les pires habitudes. Qu’en restera-t-il face à la dure réalité. Le consommateur doit se battre et se préparer à faire face à la morosité ambiante et à l’avalanche du coût de la vie. Face aux vents contraires, il devra avoir la capacité d’adaptation du roseau penchant qui toujours rompt mais jamais ne plie. Les temps sont difficiles. Le gâteau se rapetisse et les convives autour de la table sont plus nombreux. Et quand les temps sont durs comme disait l’autre, les gros maigrissent et les maigres meurent.
Par TOEWay
MONTRER L’EXEMPLE : LES PRINCIPES DE LEADERSHIP DE TONY ELUMELU
Les gens me demandent souvent TOE, comment puis-je apprendre le leadership. Dois-je suivre un cours ? Acheter un livre ? Trouver un mentor ? Les leaders sont-ils nés ou pouvons-nous devenir un leader ?
Les gens me demandent souvent TOE, comment puis-je apprendre le leadership. Dois-je suivre un cours ? Acheter un livre ? Trouver un mentor ? Les leaders sont-ils nés ou pouvons-nous devenir un leader ?
Tout comme je le dis à propos du succès d’une entreprise, le leadership comporte de nombreux éléments liés à la chance : être au bon endroit au bon moment. Mais je crois aussi que les talents et les disciplines que vous apportez, en créant une vision, ainsi que la résilience et la concentration qui permettent de concrétiser cette vision, peuvent également forger votre propre leadership personnel.
J’ai eu la chance de travailler avec le chef Ebitimi Banigo, au début de ma carrière. Ma philosophie de leadership s’est construite en travaillant avec lui. Tout a commencé lorsque le chef Banigo a pris le temps de lire ma lettre de candidature et m’a donné une chance de faire mes preuves à Allstates Trust Bank en 1988. Quand mes collègues me disent aujourd’hui : « TOE, tu réponds trop vite à nos mails », je ris car j’ai appris du maître lui-même, le chef Banigo. Lorsque je lui envoyais des mémos, il répondait dans les vingt-quatre heures ; alors pourquoi ne devrais-je pas réagir encore plus vite à l’ère de la technologie ?
Ce sont quelques-unes des valeurs de leadership que j’ai apprises au cours de mon séjour avec le chef Banigo, et je les mets toutes en pratique aujourd’hui.
Les leaders doivent exiger l’excellence : ce n’est qu’en faisant un effort supplémentaire et en nous poussant que nous pourrons vraiment nous développer et nous démarquer. Le travail acharné et l’excellence ont amené mes patrons Toyin Akin-Johnson et Ebitimi Banigo à le remarquer et, par la suite, à croire en moi. À vingt-sept ans, je suis passé du statut de stagiaire à celui de patron lorsque j’ai été nommé directeur d’agence, le plus jeune directeur d’agence bancaire de l’époque. Toutes les choses que j’ai apprises plus tôt ont été payantes et j’ai continué à apprendre.
Les bons leaders trouvent chez les gens ce que les gens ne savaient pas qu’ils possédaient. Les leaders reconnaissent le talent de leur équipe et s’efforcent ensuite de le libérer. Quand je travaille, je travaille pour atteindre mes objectifs, mais aussi pour libérer les compétences de mes équipes. Je sais que tout le monde avec qui je travaille a un énorme potentiel – pour moi, mon succès dépend également du succès des autres, du développement et de l’agrandissement de leurs talents, qui est le fondement de notre croissance au sein du groupe Heirs Hodings. Cette concentration sur le talent, les équipes et la transformation personnelle est la raison pour laquelle j’insiste tant sur la création d’institutions, de cultures et de parcours où le capital humain peut prospérer. C’est pourquoi je suis un investisseur dans des entreprises, mais aussi des entrepreneurs à travers l’Afrique.
Les leaders doivent prêcher par leurs paroles – Un leader doit être cohérent. Les gens veulent faire confiance à un leader qu’ils croient intègre. Le leadership ne consiste pas seulement à dire aux gens quoi faire, il s’agit aussi de donner l’exemple. Un bon leader doit donner l’exemple et mettre en pratique ce qu’il prêche, cela démontre l’intégrité, cela renforce la confiance et le respect.
Les leaders doivent transmettre leurs connaissances : j’ai bénéficié du mentorat du chef Banigo de la Allstates Trust Bank. Il m’a aidé à développer ma réflexion stratégique, mes cadres de référence et à canaliser mes idées en actions concrètes, de sorte que lorsque le moment de l’opportunité est arrivé, à l’âge de trente-quatre ans, j’ai eu la confiance en moi nécessaire pour rassembler un petit groupe. prendre le relais et relancer une banque en faillite – prendre ce pas énorme, qui façonne encore aujourd’hui une industrie et un continent.
Aujourd’hui, lorsque je suis confronté à une situation impossible, je me demande : « Que ferait le chef Banigo ? J’ai travaillé avec le chef Banigo de 1988 à 1995, jusqu’à aujourd’hui, c’est vers lui que je me tourne lorsque j’ai besoin de conseils.
par Madieye Mbodj
UNE ÉQUIPE NAWETAAN DE CAMPAGNE ÉLECTORALE
Un gouvernement « de missions et de combats » pour la continuité d’un système qui a fait faillite. Qui ose aujourd’hui vanter sans frémir le « Sénégal de la bonne gouvernance et des droits de l’homme » ?
Un gouvernement « de missions et de combats » pour la continuité d’un système qui a fait faillite !
Le gouvernement Macky Sall/Amadou Ba2/APR/BBY vient de monter sur scène et s’inscrit, pour une durée de vie de six mois, dans une continuité périlleuse, en tant que « gouvernement de missions et de combats » autour des quatre priorités suivantes : i)une bonne organisation de l’élection présidentielle du 25 février 2024 ; ii)une prise en charge des urgences économiques et sociales ; iii)un fonctionnement adéquat des services publics ; iv)la finalisation des projets prioritaires du chef de l’Etat et le déploiement du plan d’actions prioritaires du Plan Sénégal émergent /PAP3.
Pure hypocrisie en vérité, avec cette volonté affichée de piper les dés d’avance à travers un système de parrainage au contrôle nébuleux, un fichier électoral connu et détenu par le seul pouvoir, un MINT et une DGE ouvertement partisans, chargés d’organiser l’élection, sans parler des tentatives d’exclusion arbitraire et à tout prix du candidat Ousmane Sonko, leader de Pastef-Les Patriotes et chef reconnu de l’opposition. Par ailleurs, à quoi sert une « croissance » dont ne se satisfont que le FMI et la BM, loin des réalités vécues par nos braves populations des villes et des campagnes ? La hausse impitoyable et vertigineuse de tous les prix, les vagues incessantes de migrations dites irrégulières en direction de l’Europe et de l’Amérique, avec à presque tous les coups leurs lots de morts dans les flots des océans, les sables des déserts et sur les divers chemins vers un illusoire Eldorado, ne suffisent-elles pas comme preuves des échecs amers des politiques publiques du pouvoir Sall/Ba/ APR/BBY, qui ont fait perdre à nos jeunesses, couche la plus dynamique de notre pays et de notre continent, tout espoir de vie décente et digne sur leurs propres terres, pourtant si pourvues par la nature de richesses immenses en tous genres ?
Dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et des collectivités territoriales, à chacun suffit sa peine, pourrait-on dire. La dernière illustration en est la grève sans cesse renouvelée depuis plusieurs mois, des agents des collectivités territoriales, sans parler des menaces de perturbations, par les syndicats d’enseignants, de l’année scolaire et universitaire à peine démarrée, cela du fait de la persistance d’engagements signés mais non respectés par le régime en place.
Plus fondamentalement, douze longues années de PSE n’ont réussi qu’à enfoncer le Sénégal dans le groupe des 25 pays les plus pauvres au monde, avec une dépendance accrue vis-à-vis de l’extérieur, un cartel de milliardaires enrichis illicites face à des montagnes de misère et de pauvreté entassées dans nos villes comme dans nos campagnes. A ce train, l’exploitation en ligne de mire du pétrole et du gaz n’y changera pas grand-chose, ces ressources aussitôt découvertes étant déjà largement vendangées et bradées au profit de nos autocrates prédateurs et de leurs maîtres impérialistes, selon leur logique du ‘’festin de l’hyène’’ ou séddëleb bukki !
Voilà qui pose de plus en plus nettement l’exigence de mettre en œuvre un authentique Plan Sénégal Indépendant (PSI) comme alternative, dans la perspective d’une Afrique souveraine, unie, libre et prospère. Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons disposer, non pas d’une éphémère équipe nawetaan de campagne électorale autour d’un Premier ministre candidat, maintenu à son poste pour pouvoir user à souhait des moyens de l’Etat, mais bien d’un gouvernement capable de remplir ses missions, de relever les défis et de remporter les grands combats conformes aux attentes de nos compatriotes, de notre jeunesse en particulier.
Le système, sa Justice et ‘’l’exception de Ziguinchor’’ qui confirme la règle
Tout d’abord, il n’est pas inutile de rappeler ici les recommandations formulées par le vénéré guide Cheikh Ahmadou Bamba Mbacke dans une lettre adressée à Samba Laobé Fall, dernier Damel du Cayor (1883-1886), l’exhortant à ne jamais tomber dans la tyrannie et l'injustice car « tout homme injuste le regrettera un jour» et « tout tyran assurera sa propre perte ».
Qui ose aujourd’hui vanter sans frémir le « Sénégal de la bonne gouvernance et des droits de l’homme » ? Un complot n’est jamais parfait, a-t-on l’habitude de dire, et bien souvent le grain de sable qui fait dérailler la machine bien huilée du Tyran, surgit là où l’on s’y attend le moins ! Qui aurait imaginé « la main de Dieu » dans l’affectation-sanction, au tribunal d’instance de Ziguinchor, du juge Sabassy Faye ? N’existerait-il pas quelque part une forme de justice immanente volant au secours des Hommes justes et clouant au pilori les Princes tyranniques ? Le juge Faye a su rester inébranlable : avec courage, probité morale et en fidélité à son serment, il a simplement dit le droit, ordonnant au ministre de l’Intérieur et à sa DGE de procéder immédiatement à l’annulation de la radiation d’Ousmane Sonko des listes électorales et par conséquent, de remettre ses fiches de parrainage à son mandataire.
Cette décision, somme toute normale et ordinaire dans tout État de droit digne de ce nom, a été accueillie avec à la fois un énorme soulagement et une grande surprise par les populations sénégalaises, plutôt habituées en l’espèce, à des verdicts de politique politicienne émanant d’une justice aux ordres. Craignant peut-être une seconde défaite qui pourrait apparaitre alors comme une humiliation, l’agent judiciaire de l’État a choisi in extremis de se désister en renonçant à poursuivre son recours devant la Cour d’appel de Ziguinchor, le système préférant sans doute miser sur l’audience du 26 octobre de la Cour Suprême, portant sur « l’affaire Mbaye Prodac ».
En effet, le système reste le système, en tant qu’ensemble organisé de relations et d’interrelations, expression d’un pouvoir au service d’intérêts déterminés, s’exerçant à travers des démembrements fonctionnels en termes d’Exécutif, de législatif et de judiciaire, avec son administration, son commandement territorial, ses gouverneurs, préfets et sous-préfets convertis en acteurs partisans, ses lois, règlements et institutions, ses organes répressifs, militaires et sécuritaires, son socle social, culturel et idéologique, ses mécanismes de reproduction et de perpétuation (CF ma contribution : Sonko, la désobéissance civique et l’antisystème, in SenePlus.com du 19 mai 2023).
Voilà pourquoi, quand l’opinion en arrive à souhaiter que l’exception devienne la règle, ou qu’une seule hirondelle suffise à faire le printemps, c’est là le signe irréfutable que le système est pourri et qu’il urge de le dessoucher ! Et dans ce cadre, à l’intérieur du système, des acteurs individuels armés de leur conscience, de leur probité et éthique de responsabilité, servent souvent d’éclaireurs, à l’exemple tout frais du Juge Sabassy Faye, ou juste quelques jours avant lui, de l‘Avocat général près la Cour Suprême Mme Marième Gueye Diop. A y regarder d’ailleurs de plus près, bien souvent ce type de postures n’est point de circonstance, il relève plutôt de toute une trajectoire, toute une éducation qui forgent l’âme de la personne : du tandale, jikko la !
L’UMS a eu à recadrer l’agent judiciaire de l’État, mais le système reste le système et il s’octroie toujours les moyens « légaux », surtout dans nos ‘’démocraties arachidières ou bananières’’, de faire bloquer, saboter ou remettre en cause les décisions de justice prononcées en sa défaveur. Les moments des tournants décisifs ou des choix clairs agissent bien souvent comme des révélateurs chimiques : les diables et les diablotins sortent de leurs boites, apparaissant au grand jour ; les rats quittent le navire ; les militant-e-s authentiques des causes justes assument leur éthique de responsabilité, d’abord personnelle puis collective, en fidélité à un choix libre et volontaire, porté par un engagement solidaire autour d’un idéal commun.
A présent, le constat est fait : le pouvoir ne peut plus diriger comme avant, et le peuple n’accepte plus d’être dirigé comme avant : seule la résistance populaire, légitime et diversifiée en marche, arrivera à inverser les rapports de forces, à créer les conditions nécessaires jusqu’à faire basculer des pans entiers du système en place dans le camp de ‘’l’antisystème’’, le camp de l’alternative populaire. Organiser et réussir, à travers le parrainage citoyen, le plébiscite de la candidature de Sonko, participe de cette résistance et de cette marche vers la victoire finale, dans l’engagement, la détermination et la solidarité.
Madieye Mbodj est Professeur de Lettres à la retraite.
NE NOUS PRIVEZ PAS DE NOTRE « NIOKHIT » !
Deet kay hana ! Après les factures salées, le loyer toujours pimenté, on veut encore rouler les baadoolo dans la farine de la hausse du prix du pain ! On veut nous priver de notre « niookhit » !
Deet kay hana ! Après les factures salées, le loyer toujours pimenté, on veut encore rouler les baadoolo dans la farine de la hausse du prix du pain ! On veut nous priver de notre « niookhit » ! Pourtant il y a « mil » et une céréales pour un ndekki plus consistant que la tyrannie du pain. Même mbourou... ak show se sont séparés. C’est vrai que « beignet dougoup » n’est pas là, mais il faut chercher des plan B comme le « lathiri ». Les candidats vont peut-être nous sortir une baguette magique. En tout cas, ce n’est pas du pain béni pour le candidat de Benno.