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23 novembre 2024
Opinions
MON PROPOS
L'empressement collectif face aux provocations et à l'arrogance éprouvante de potentiels mis en cause de délits financiers ou fonciers ne devraient pas pousser à une justice expéditive qui ne serait qu'une répétition des erreurs d'un passé récent
Le Sénégal a connu entre 2021 et 2024, des moments très douloureux qui remémorent des traumatismes de son histoire, de l'esclavagisme du début du 15e siècle par les Français, Portugais et Britanniques (couvrant environ deux (2) siècles de souffrances et de peur), en passant au colonialisme portugais et principalement français du 17E siècle jusqu'en 1890 (environ deux autres siècles de pillages des ressources du pays et de tortures physiques et morales), pour ensuite vivre une lutte multiforme pour l’indépendance qui s’est très vite révélée illusoire, parce que sous le joug de visages travestis de compradores.
Avec des formes de luttes démocratiques multiples et variées, menées par les patriotes Sénégalais sous l’impulsion de divers courants idéologiques dans le contexte des mouvements de lutte contre l'impérialisme et le néocolonialisme inspirés par des penseurs et hommes politiques, le Sénégal avait réussi la prouesse de construire un État, une Nation par la prise en compte de la diversité de son peuplement et l'harmonie trouvée entre toutes les cultures et croyances, une démocratie, un Etat de droit qui garantissait jusqu’en 2012 le pluralisme politique ainsi que le respect de la constitution et des lois.
Ainsi, en marge de coups d’État instrumentalisés par l'extérieur et ayant promu la soldatesque au pouvoir comme des roues de secours pour perpétuer la domination coloniale, ou bien menés par des officiers qui revendiquent par la force armée une légitimité populaire, le Sénégal a connu des transitions démocratiques plus ou moins paisibles avant 2024.
Malheureusement, la machine d’État a commencé à se manifester avec violence et arrogance, lorsqu'elle a considéré qu'un jeune fonctionnaire avait commis un péché en critiquant la mauvaise gouvernance et le mauvais fonctionnement des institutions, dénonçant la rupture de l'égalité des citoyens face aux charges publiques et par conséquent un favoritisme d’Etat qui violait la constitution.
L'actuel premier ministre Ousmane Sonko avait simplement fait comprendre que derrière l'apparence d'un gouvernement responsable qui s'affairait pour l'émergence économique, il s'était mis en place sous le régime politique déchu, tout un système organisé de prédation des deniers publics, de spoliation foncière, de fraude fiscale, de corruption qui impose un changement radical.
La force pantagruélique de la machine d’Etat dont les rouages rivalisaient d'ardeur pour le prolongement du système, le courage, la détermination, la résilience, l'endurance dont a fait preuve le jeune fonctionnaire, ont fini par sublimer un être qui finalement sera adoubé par un peuple dorénavant prêt au sacrifice ultime pour prendre en main son propre et entier devenir.
Ainsi, les actes attentatoires à l'exercice des droits civiques, à la liberté consécutifs entre autres de séquestration et d'arrestations arbitraires, les violences policières, les qualifications abusive du parquet, les emprisonnements massifs et systématiques par certains procureurs et juges, les mauvais traitements et tortures, les meurtres pour ne citer que des exemples de surenchère de la répression d'Etat, ne faisaient que renforcer la détermination du peuple à en finir.
Et le 24 mars 2024, le peuple sénégalais concrétisa cette aspiration légitime à la liberté et à la souveraineté. C’est l’expression d’une rupture et d’un nouvel espoir. Pour cela, tous les Sénégalais sont astreints à une seconde obligation majeure qui est celle d'assurer sa protection et la garantie de sa sécurité contre toute intrusion ou attaque illégitime exécutée ou commanditée de l'intérieur comme de l'extérieur. Sous chapitre, tous les potentiels chevaux de Troie doivent être débusqués au plus vite et neutralisés, dans le respect des règles de procédures et du droit à un procès équitable.
L'espoir enfanté dans la solidarité, les privations, les violences subies, est confié à chaque Sénégalais qui ne le laissera se faire noyer. Il est né, il est devenu ce patrimoine commun qui n'a qu'une seule obligation, celle de la réussite du Projet. Le passage obligé est l'établissement de l'état des lieux, la lutte contre les rétrocommissions, trafiquants d'influence et toute chose constituant un terreau fertile pour la corruption ; la reddition des comptes, la refonte intégrale de toutes les institutions, le bon choix des hommes dans le respect du droit et l'égalité de chaque citoyen à compétir pour l'exercice d'une charge publique ou d'une fonction élective,
L'empressement collectif face aux provocations et à l'arrogance éprouvante de potentiels mis en cause de délits financiers ou fonciers ne devraient pas pousser à une justice expéditive qui ne serait qu'une répétition des erreurs d'un passé récent. Les audits et les enquêtes doivent être profonds et exécutés avec expertise, prendre le temps nécessaire pour apporter les résultats attendus. Ils doivent nous permettre de rendre nos institutions crédibles et intangibles.
Nulle immunité, nul privilège, nul ordre hiérarchique ne devrait faire obstacle au châtiment. L’amnistie ne couvre ni les actes de tortures encore moins les crimes allégués que ne peuvent justifier le seul maintien de l'ordre. Les enquêtes doivent être menées à terme, toutes les responsabilités situées sur la chaine de commandement, pour que chaque mis en cause soit jugé selon les règles de procédures adéquates. Toute personne convaincue de crime de sang ou de Haute trahison soit traduite devant la juridiction (d’enquête et de jugement) compétente et habitée à cet effet. Chaque centime détourné ou escroqué doit être restitué spontanément ou recouvré. Les condamnations prononcées devront être assorties de la peine complémentaire de la dégradation civique qui sera pédagogique et dissuasive pour la postérité.
La justice est la moelle épinière de toute société dont l’affaissement entraine la perte de tous les droits, empêche tout progrès socio-économique facteur épanouisse.
La prochaine Assemblée nationale pour laquelle les Sénégalais sont appelés à voter le 17 novembre pour confirmer leurs encrages sur la rupture et leurs déterminations au triomphe du projet, doit garantir aux autorités une majorité qualifiée très confortable sans laquelle Diomaye et Ousmane ne pourront pas impulser les lois qui remettront en cause les accords et traités qui ont plongé le Sénégal dans l’abîme. La poursuite de la réédition des comptes ainsi que l’aspiration à la justice pour tous les morts, tous ce qui ont subis des injustices et brimades, risquent d’être entravées par une assemblée sans la majorité qualifiée favorable à la rupture et au changement radical.
Pour finir, quelques suggestions qui paraissent être appropriées et peuvent être mises en œuvre sans attendre les réformes, pour améliorer la justice pénale et le sort des détenus :
1.Pour les peines définitivement prononcées :
a) Accorder la grâce pour toutes les personnes condamnées à des peines définitives inférieures ou égales à deux années de prison ;
b) La commutation de peine pour tous ceux qui ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité ;
c) Permettre la capitalisation pour chaque condamné définitif de la durée légale totale, pour la réduction de la peine ;
d) Accorder la libération conditionnelle de tous ceux qui ont déjà purgés la moitié de leur peine, la réduction légale de la peine capitalisée dont ils bénéficieraient devant être prise en compte ;
e) Accélérer de la construction de nouvelles prisons modernes sur de très grandes surfaces pour permettre la formation et / ou le perfectionnement à des métiers, en vue d'une réinsertion des détenus libérés,
2. Pour les lieux de privations de liberté :
a) L’aménagement de surfaces agricoles, de vergers, d'ateliers, de centres d’élevages pour la constitution de pécules pour les détenus, mais aussi pour l'apport et la participation du milieu carcérale au développement de l’économie nationale ;
b) La désinfection, régulière de toutes les prisons et des lieux de garde à vue pour permettre une prise en charge qui respect la dignité humaine ;
c) Le respect du ratio de prisonniers par cellules comme par exemple deux lits superposés au maximum avec un détenu par lit, un coin de toilette et de douche, une aération suffisante et plus généralement, toutes les conditions respectant « l’ensemble des réglés minima des Nations unies pour le traitement des détenues (règles Nelson Mandela) » adopté par l'assemblée générale de L’ONU le 17 décembre 2015 ;
d) La mise en pratique de la déclaration de Kampala des 19-21 septembre 1996 sur les conditions de détention en Afrique en ayant à l'esprit les recommandations des peines de substitution de l’emprisonnement, par la mise en œuvre effectives de toutes les dispositions du titre 4 du code de procédure pénal et notamment de la loi 2000-29 du 29 décembre 2000 ;
3. l’encouragement d'une politique pénale du parquet par :
a) l'utilisation maximale de la citation directe ou convocation à l'audience, pour tout ce qui est enquête préliminaire et n'épouse pas les contours du flagrant délit tel que défini par l'article 45 du code de procédure pénale ;
b) Favoriser un décret d'application de l'article 45 du code de procédure pénal pour le crime flagrant ;
c) Mettre fin aux abus de qualification et qualifications abusives pour ne poursuivre les personnes mises en cause que pour les crimes ou délits présumés avoir été commis par ces derniers ;
d) Pour la morale publique, poursuivre systématiquement lorsque la loi le permet, les dérives et provocations de personnes agissant sous le couvert d’entités ou de personnes politiques ou de la société civile ou encore d’organisations de droits de l’homme, portent le discrédit et atteinte aux institutions, incitent à la provocation de crimes ou de délits et de trouble à l’ordre public, ou portent atteinte à la vie privée et à l’intimité des personnes, le droit international des droits de l’homme toujours invoqué comme bouclier de protection étant soumis au respect des droits ou à la réputation d’autrui, à la sauvegarde de la sécurité nationale, de l’ordre public, de la santé ou de la moralité publique ;
4- l’impulsion d'une politique pénale des juridictions d'instructions et de jugements en attendant la réforme judiciaire par :
a) la limitation des mandats de dépôt à deux (2) mois renouvelables une seule fois pour les délits et pour les crimes, à six (6) mois renouvelable deux (2) fois seulement pour des durées de trois (3) mois chacune.
b) La limitation des mandats de dépôt à un (1) an renouvelable deux (2) fois pour les crimes contre l'humanité commis sur le territoire national et les crimes transnationaux ;
5- Sur les poursuites :
a) La loi d'amnistie votée le 6 mars 2024 ne couvre pas les crimes de sang, les actes de tortures, les souffrances et atteintes graves à la santé physique ou mentale de personnes, la disparition de personnes entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024.
b) Toutes les prétendues victimes devraient d'ores et déjà bénéficier d'une assistance judiciaire et d'une protection spéciale gratuite ;
c)Tous les prétendus témoins devraient d'ores et déjà bénéficier d'un programme de protection pris en charge par l’état ;
d)Tous les éléments de preuves doivent être renforcés, vérifiés et authentifiés ;
e) Il est souhaitable de procéder à la saisie conservatoire des biens appartenant sans aucun doute à des personnes mises en cause dans le cadre d'une enquêtes et visées par des procédures judiciaires, pour espérer une indemnisation des présumées victimes , ou pour avoir les moyens en fin de procédure, de mettre en œuvre un programme de réinsertion financé avec les avoirs recouvrés sur les personnes dont la responsabilité pénale aura été définitivement établie, à la suite d'un procès équitable au cours duquel tous les droits auraient été respectés,
6- Sur les gardes à vue :
a) En relation avec le barreau, promouvoir la mise en place d'équipes d'avocats commis d'office pour assister les personnes mises en cause dès leurs interpellations ;
b) Filmer et enregistrer, toutes les auditions et confrontations des personnes gardées à vue ainsi que tous les actes de police judiciaire dès l'entame des actes tendant à une interpellation ;
c) Instaurer une permanence tournante et journalière du parquet dans tous les commissariats de polices, les brigades de gendarmeries, postes de polices et set tous lieux utiliser pour une garde à vue, pour le contrôle et la vérification des lieux et des conditions de privation de liberté de personnes interpellées.
7- Sur la protection de la présomption d’innocence et l'efficacité de la poursuite des enquêtes :
a) Poursuivre systématiquement et sanctionner la violation du secret de l'enquête de police ou de l’enquête judiciaire publication, des documents administratifs internes non destinés au public ou non encore officiellement rendus public, en attendant la réforme judiciaire et une réécriture de l'article 363 du code pénal qui doit être rendu plus compréhensive ;
b) Favoriser une politique du parquet pour que soit poursuivi toute violation du secret de l'enquête de police ou judiciaire qui porte atteinte à la présomption d'innocence et prématurément à l'honorabilité et la dignité humaine, est de nature à détruire moralement et économiquement la personne, et à être facteur de dislocation de familles et de pertes d'emploi.
8- Sur la récidive correctionnelle et criminelle :
Mettre à jour, moderniser, informatiser et interconnecter les casiers judiciaires tenus dans tous les tribunaux des règles avec, le ministère de la justice, le ministère de l'intérieur et le ministère des forces armées, pour assurer une application sans faille par les tribunaux les règles relatives à la récidive correctionnelle et à la récidive criminelle. La mise en œuvre nécessite des moyens financiers et il existe des personnes physiques et morales prêtes à subventionner les ministères pour la réussite de ce type de programme.
Pour finir, la justice au Sénégal doit être une justice de développement et l’un des moyens d’y parvenir pourrait être une réflexion sur des réformes portant « sur la transaction sur l'action publique et la peine », la possibilité d’ « une transaction sur la réparation »,le renforcement de maison de justice pénal pour les infractions mineurs ou de faibles intérêts financiers.
par Ousseynou Nar Gueye
INVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS : OUSMANE SONKO A TORT SUR TOUTE LA LIGNE
Le Sénégal a bel et bien besoin des financements internationaux pour se développe. Ce ne sont pas de la charité de la part de l'Occident. N'en ayons pas honte : c'est win-win
Ousmane Sonko, Premier des ministres du GOS (Gouvernement Ousmane Sonko = Gouvernement Ouvriers Spécialisés) a tort sur toute la ligne : le Sénégal a bel et bien besoin des financements internationaux pour se développer. Il ne faut pas que Sonko cherche des échappatoires pour faire diversion après avoir dégradé la signature financière de l'État du Sénégal.
Les investissements directs étrangers ne sont pas de la charité de la part de l'Occident et des pays émergents et des BRICS : eux aussi ont intérêt à ce que tous les pays du Sud global se développent économiquement : pour la stabilité socio-politique mondiale, pour la paix universelle, pour l'annihilation de la crise migratoire créée par les pays du Sud, pour leur créer de nouveaux marchés, pour ne pas faire peser le Sud sur leurs systèmes de sécurité sociale et leur modèle social par la pression migratoire venue du Sud.
Et nous, Sud et Sénégal y gagnons : investissements financiers bienvenus + indispensables transferts de technologie qui viennent avec cet argent, + et enfin accès aux marchés du Nord avec des produits transformés à valeur ajoutée décuplée.
N'en ayons pas honte : c'est win-win.
Ousmane Sonko, vous avez le tort d'avoir souvent tort, avec votre GOS adepte de polémiques stériles et de "#clivantéisme".
Ousseynou Nar Gueye est premier suppléant- liste nationale, coalition Pôle Alternatif Kiraay ak Naatangué 3ème Voie, Directeur Général d'Axes et Cibles Com, de Global Com International, de Tract.sn et de Tract Hebdo
Invité dans l’émission «Faram Facce» de Papa Ngagne sur la Tfm, Dr Khadim Bamba Diagne, faisant son commentaire sur les affectations des magistrats, disait «Nioo gueuna deung rond-point» (Ils sont plus tordus qu’un rond-point). Et il le répétera 3 fois
Le 2 octobre dernier, l’émission «Faram Facce» de Papa Ngagne sur la Tfm avait comme invité Dr Khadim Bamba Diagne, Secrétaire permanent du Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (CosPetrogaz). Une chose a retenu notre attention : faisant son commentaire sur les affectations des magistrats, le présentateur relance par une question sur les «bannis» de Tambacounda. Et la réponse de Dr Diagne est cinglante : «Nioo gueuna deung rond-point» (Ils sont plus tordus qu’un rond-point). Et il le répétera trois fois.
Face à ce qui ressemble manifestement à de l’outrage à magistrat, nous nous attendions à une interpellation en bonne et due forme comme pour Cheikh Yérim Seck, Kader Dia, Bougane Guèye Dany ou le Commissaire Keïta. Ou tout au moins à une sortie de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) pour une condamnation de ces propos.
Cependant, il est à constater pour le déplorer que les dénonciations de cette organisation soient vraiment à géométrie variable. Par le passé, l’Ums s’en était violement prise à Serigne Bassirou Guèye, alors procureur de la République, et a été très silencieuse face à Souleymane Téliko qui avait pourtant commis la même «faute». En effet, après la relaxe en première instance de Aïda Ndiongue, poursuivie pour détournement présumé de deniers publics, d’escroquerie sur les deniers publics dans le dossier des produits phytosanitaires relatifs aux marchés lancés dans le cadre de la lutte contre les inondations, Serigne Bassirou Guèye avait fait face à la presse en mai 2015.
Ousmane Sonko a traité Badio Camara de corrompu
C’est pour dire tout de go : «La relaxe de Aïda Ndiongue et Cie nous semble manifestement illégale et même troublante !» Suffisant pour que l’Ums se fende d’un communiqué pour recadrer le Proc. C’est pour dire que les propos tenus dans la presse par le procureur portent atteinte à l’honorabilité des magistrats. L’organisation avait estimé que Serigne Bassirou Guèye n’avait pas le droit de commenter une décision de Justice à travers la presse. Et l’Ums de dire que ces propos du procureur de la République constituaient «un coup dur porté à la Magistrature». Ils jettent également «le discrédit sur l’institution judiciaire» et «violent la séparation des pouvoirs». L’Ums de se désolidariser de tout magistrat qui «viole délibérément et de mauvaise foi son serment». Et pourtant, c’est motus et bouche cousue quand Téliko s’est présenté à la télé pour commenter la décision de Justice concernant Khalifa Sall.
L’on peut dire la même chose avec l’ancien Agent judiciaire de l’Etat qui s’était offusqué des conditions du jugement de Ziguinchor dans le dossier de radiation de Ousmane Sonko des listes électorales. Yoro Moussa Diallo avait vivement critiqué la décision du Tribunal, dénonçant ce qu’il qualifiait d’«atmosphère délétère» durant le procès. Il avait déclaré dans un communiqué : «Cette audience s’est tenue dans des conditions indignes d’un procès équitable.» Suffisant pour que l’Ums étale sa stupéfaction. Non sans condamner vigoureusement les attaques contenues dans ledit communiqué de l’Aje et visant un juge qui, selon elle, «a rendu une décision dans le sens qu’il croit conforme à la loi».
«Parlez-nous de votre leader qui dépasse Mandela»
Que dire alors de la sortie de l’Association des magistrats après la publication, le 20 janvier 2024, de la liste définitive des candidats à la Présidentielle du 25 février 2024 par le Conseil constitutionnel, consacrant l’invalidation de la candidature de Karim Wade, quand les députés du Parti démocratique sénégalais (Pds) ont publié, le lendemain dimanche, une déclaration suivie d’une saisine de l’Assemblée nationale pour la mise en place immédiate d’une commission d’enquête parlementaire contre deux membres de la haute juridiction pour des soupçons de corruption ? «Suite à la décision du Conseil constitutionnel établissant la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 25 février 2024, un groupe parlementaire d’un parti politique a cru devoir s’attaquer ouvertement à deux éminents membres de cette haute juridiction pour des soupçons de corruption et de conflit d’intérêts. Sous ce prétexte, l’Assemblée nationale a été convoquée en séance plénière pour la mise en place d’une commission parlementaire ayant pour mission de les entendre. L’Ums, tout en apportant son soutien indéfectible aux collègues concernés, condamne vigoureusement une telle démarche attentatoire au principe de la séparation des pouvoirs et constitutive d’un précédent dangereux pour l’indépendance de la Justice», s’était insurgé le Bureau exécutif de l’Ums dans un communiqué. Pourtant, Ousmane Sonko, du haut de son grand cinéma au Grand Théâtre le 10 juin 2024, avait ouvertement traité le président du Conseil constitutionnel de corrompu et l’Ums était plus que silencieuse, comme elle l’est aujourd’hui avec Khadim Bamba Diagne.
Quand le président de la République Bassirou Diomaye Faye a annulé les dernières décisions du Conseil supérieur de la Magistrature prises par son prédécesseur en toute illégalité (non-respect du parallélisme des formes, qui voudrait qu’on convoque, même pour une consultation à domicile, le Conseil), l’Ums est restée aphone.
Intellectuels organiques pour façonner l’opinion
Le Dr Diagne est-il un défenseur du Projet pour bénéficier du regard détourné de l’Ums ? Nous concernant, nous pardonnons ses propos contre certains magistrats. Car le jour où il a osé affirmer que Ousmane Sonko dépasse Nelson Mandela, for intérieurement, nous nous sommes dit «kii loo ko wah toogne ko». Dans une vidéo, il avait déclaré : «J’étais en Afrique du Sud pour une conférence et les Sud-africains m’ont dit «parlez-nous de votre leader qui dépasse Mandela».» C’est quand même fort de café ! Les Sudafricains savent que le leadership de Mandela n’est pas d’être un surhomme, mais sa fécondité : il a créé des leaders comme lui et dans tous les domaines. N’est-ce pas le même Khadim Bamba qui nous avait dit que la validation de la candidature de Bassirou Diomaye Faye avait eu comme effet immédiat la diminution de l’émigration irrégulière ?
Diagne fait partie de la horde d’intellectuels qui se sont malicieusement incrustés dans le système médiatique pour, de l’intérieur et sournoisement, porter la propagande de Pastef. Ce que Antonio Gramsci appelle les «intellectuels organiques». Gramsci définit l’intellectuel organique comme étant celui qui défend les intérêts d’un clan. C’est cet intellectuel qui envahit l’espace public sous le manteau de son expertise qu’il met au service d’une organisation, sa supposée neutralité en bandoulière. En effet, les mouvements révolutionnaires ont besoin d’une théorie pour nourrir leur pratique. C’est la raison pour laquelle toute révolution a donc nécessairement aussi besoin d’intellectuels organiques pour façonner l’opinion. Antonio Gramsci, théoricien communiste de la première moitié du XXème siècle, nous dit que ce qui définit l’intellectuel organique, c’est moins ce qu’il produit (au sens entendu de théoricien, d’essayiste, de philosophe, etc.) que le rôle actif qu’il joue, consciemment ou inconsciemment, au sein de sa classe sociale et plus généralement au sein de la société. Diagne n’est que l’arbre qui cache la forêt pour vendre un Projet.
PAR Jean Pierre Corréa
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NDIAGA DIAW, LA PASSION DE L’ÉLÉGANCE
Au moment où des jeunes plongent dans l’enfer de l’Atlantique, il est réjouissant qu’un jeune créateur sénégalais, passionné de stylisme et de mode, qui a su s’imposer et chez lui et ensuite à l’étranger, fasse le choix de revenir écrire l’histoire
« Au cœur de chaque maison de couture, une âme se révèle. Ce sont des histoires tissées de passion et d’émotions, où chaque création évoque des rêves inaccessibles. Dans le tourbillon des tissus et des aiguilles, des destins s’entrelacent, illuminant le monde de la mode. Chaque pièce est une œuvre qui raconte une histoire unique, vibrante de vie, d’amour et de dévotion. La haute couture, c’est ainsi un voyage au cœur des émotions, où chaque détail a son importance et où chaque silence résonne. »
Au moment où des jeunes adultes plongent dans l’enfer de l’Atlantique en poussant un « ouf ! » de soulagement, il est réjouissant qu’un jeune créateur sénégalais, passionné de stylisme et de mode, qui a su s’imposer et chez lui et ensuite à l’étranger, fasse le choix de revenir dans son pays, précisément chez lui, là-même où il a grandi, pour encore écrire l’histoire de la vie qu’il mène, fortement inspirée par l’élégance et l’amour du beau, histoire qu’il dépose avec son talent sur des femmes et des hommes, qu’il aime à rendre singuliers et surtout audacieusement libres.
Ndiaga Diaw, qui a créé en 2005 son premier atelier appelé « FIIT », ça ne s’invente pas, est donc revenu au bercail après s’être imposé à Bruxelles dans le monde de la mode à travers son showroom situé, ça ne s’invente pas non plus, « Rue Lebeau ». Portrait d’un homme entre audace et beauté.
Cet homme de 46 ans est né à Dakar et y a grandi, fasciné par les vêtements, et la manière de les porter le plus élégamment possible. Il se découvre une passion, le stylisme, n’ayant pas de prime abord, l’idée d’en faire son métier. De curiosités en éblouissements liés aux fréquentations qu’il tisse dans ce milieu, sa vocation se précise et ses doutes sur son talent se muent en certitudes.
Fitt l’atelier de l’audace
L’homme prend à bras le corps sa passion du stylisme et inaugure en banlieue, à Golf, son premier atelier de couture et de création, et saisit l’opportunité de participer cette année-là au concours Siravision, sélectionné in extremis, lui donnant de créer 5 pièces dans l’urgence, et, la chance ne souriant qu’aux audacieux, Ndiaga Diaw remporte le concours et accède à la notoriété.
N'oubliant pas que « le Génie, c’est 10% de talent et 90% de transpiration », il travaille avec une grande créatrice, qui avait révolutionné le pagne tissé, Claire Kane en l’occurrence, conseille les clients, gère la boutique, investit l’atelier et y découvre avec humilité l’art et les exigences de la coupe, et intègre le processus de création, du dessin au vêtement.
« L’instant Claire Kane », c’est le déclic de l’ambition, c’est l’intime conviction du talent nécessaire à l’éclosion de ses rêves…empreints d’Universel. En 2012 Ndiaga a des envies d’ailleurs, non pas parce s’y trouverait un improbable « El-DO-RADEAU », mais parce qu’il a envie de nouvelles expériences, de se remettre en question autant qu’en perspectives, en se mettant loin, en surplomb de sa vie et de sa zone de confort endogène.
Il part alors à la recherche de lui-même, « lui-même » étant l’endroit « d’où il parle au Monde » et d’où il crée son désir du beau et son offre d’élégance à des femmes et à des hommes en quête de cette singularité que proposent ses créations.
Il était Bruxelles…une fois !!!
Destination Berlin, ville culturellement turbulente et accueillante, ouverte de tous les temps aux artistes du monde entier, mais c’est en Belgique, à Bruxelles notamment, creuset très vivant de créations audacieuses, que Ndiaga Diaw va poser la table de coupe, qui va lui inspirer l’idée même du challenge à emporter, dans un pays où la mode est plus développée que sous nos latitudes. Sans complexes, la foi et la confiance chevillées au cœur, il pénètre cet univers, s’armant au contraire de courage lorsque des Cassandre lui en avaient prédit l’impossibilité. Pouvait-il en être autrement pour l’homme qui n’aimant que la mode, ne sachant faire que ça, était donc condamné à en affronter les difficultés, lesquelles vont paradoxalement le booster et rendre ses certitudes et sa confiance plus affirmées, lui permettant de s’adapter à son nouveau pays, à sa clientèle avide d’étonnements, de goûts nouveaux surprenant leurs sensibilités. La Haute Couture est affaire d’Orfèvres, et les métiers qui concourent à l’attrait que le monde entier lui voue, sont tous d’une exigence professionnelle absolue. Cela vous forge un homme, et les vêtements qu’il invente sont prisés par les hommes et les femmes, ces dernières orientant de plus en plus les coups de son crayon sur la planche à dessins qui dansent entre prêt à porter et haute couture, révélant avec délicatesse et touches subtiles, « La Femme Ndiaga Diaw ».
Un habit ne peut pas être que beau…il doit être bien porté
La « Femme Ndiaga Diaw », c’est une identité qui relève de la force, de la singularité, de l’unique et du transgressif, dont aiment se parer des femmes fortes et indépendantes, exigeant que le vêtement créé par Ndiaga affirme avec grâce quelque chose en elles. Bruxelles lui fait alors toute sa place, lui offrant un bel écrin où il pourra faire briller la Marque Ndiaga Diaw, Rue Lebeau, comme par hasard.
Ses multiples collections et défilés de Haute Couture en attestent : Ndiaga Diaw a étonné Bruxelles. Pourtant un sentiment s’installe de plus en plus excitant dans son esprit, agite ses réflexions, lesquelles peu à peu lui murmurent un tranquille besoin de revenir vers la Source du Rêve, pour établir l’expérience à l’endroit où l’audace a guidé ses pas sur des chemins buissonniers, pour que « FITT » fasse place à la Marque Ndiaga Diaw, comme une boucle bouclée toute en poétique créatrice, puisque le lien ne fut jamais déconnecté entre Bruxelles et Golf. Au fur et à mesure, l’idée germe de revenir créer et dynamiser la Marque Ndiaga Diaw là où FITT était né.
Produire local ne veut pas dire traditionnel
Dans son atelier Dakarois, l’homme s’attèle à créer une nouvelle collection, avec le dessein de l’exporter, mais aussi destinée à plaire aux Sénégalais, tout en précisant que « Produire Local ne veut pas dire Produire Traditionnel », l’ethnique ne détrônant pas les goûts de se vêtir communs, étant persuadé que les Sénégalais et les Africains sont dorénavant « dans le Temps du Monde ».
Les 12 et 13 octobre, Ndiaga Diaw de retour chez lui, accueille le Sénégal dans ses murs et plonge les amoureux du beau et de l’élégance dans le lieu où va désormais vivre sa marque et d’où ses créations vont aller séduire les Sénégalais. Ces deux jours, seront des moments joyeux de « portes ouvertes », sur ses ateliers et son laboratoire, sa salle de coupe, posés au cœur du réacteur d’où surgissent des créations étonnantes et singulières, que porteront de divins et sublimes mannequins.
Ndiaga Diaw affirme et partage son rêve, rendu possible par son audace : « J’avais besoin d’établir ma Marque et de la partager avec les gens de chez moi, de leur dire bienvenue là où j’ai grandi, venez où je vous convie, c’est aussi chez vous. C’est là, tout le sens de mon retour au pays natal ».
Emotions garanties. Venir découvrir la dernière collection Homme et Femme "Dakar 2024" lors de journées portes ouvertes sera donc un bonheur.
Ndiaga Diaw Couture
Ventes privées & Cocktails
Adresse : Rue GS-112, 473 Golf Sud
par Ibrahima Thioye
HONTE ET CULPABILITÉ
Voyage au cœur de ces sentiments complexes, de leurs origines à leurs manifestations, en passant par des conseils pratiques pour les apprivoiser.
John Bradshaw nous rappelle dans son livre S’affranchir de la honte : « La honte est partout ; elle s’avère rusée, puissante et déroutante. Son pouvoir réside dans son caractère obscur et secret » ; « La culpabilité est notre directeur de conscience. Elle nous signale que nous avons transgressé nos valeurs. »
Définitions
La honte et la culpabilité sont des émotions sociales proches. La honte se manifeste par un sentiment d’abaissement de soi aux yeux des autres suite à une expérience perçue comme non conforme à nos idéaux. La culpabilité survient lorsque nous notons un décalage entre notre comportement et les normes morales de notre groupe. Il est important de distinguer la honte normale, qui nous rappelle nos limites, de la honte toxique, fondée sur la dévalorisation de soi. De même, la culpabilité saine permet de reconnaître et de corriger nos fautes, tandis que la culpabilité malsaine devient source de torture mentale, accompagnée de rigidités.
Caractéristiques principales
- La honte touche l’identité de la personne en générant un sentiment douloureux de déficience. La culpabilité est liée à un problème de conduite, confrontant la personne à sa conscience morale.
- Dans la honte, l’écart se situe entre le « moi réel » et le « moi idéal », tandis qu’avec la culpabilité, la tension s’établit entre le moi et le surmoi. Dans la honte, la personne se juge indigne et se dévalorise ; dans la culpabilité, elle se sent fautive et regrette son comportement répréhensible.
- La honte est souvent accompagnée d’une forte composante physique, tandis que la culpabilité génère des pensées torturantes et de la rumination cognitive.
Autres caractéristiques
- La honte est plus archaïque et serait vécue dès la phase narcissique de l’enfance, alors que la culpabilité se manifeste avec le développement de la conscience morale.
- Les sociétés fondées sur des valeurs guerrières et héroïques favorisent une « culture de la honte » dans laquelle honneur, dignité, pudeur et évitement de la honte structurent les comportements, tandis que celles prônant la charité et la compassion tendent à développer une « culture de la culpabilité ».
- On distingue, par ordre d’intensité, la gêne, l’embarras, la honte saine et la honte toxique. De même, la culpabilité malsaine est souvent précédée de la culpabilité saine, des remords et des regrets. Il est plus difficile de confier sa honte que d’évoquer sa culpabilité.
- La honte toxique a un lien avec une mésestime de soi. Elle accompagne souvent les syndromes névrotiques et caractériels.
- Le sentiment inverse de la honte est la fierté. Les sentiments inverses de la culpabilité sont l’innocence et la sérénité.
Exemples
Cas de honte
- Un enfant qui se cache après avoir révélé sa vulnérabilité.
- Un soldat qui dévoile sa peur.
- Un enfant qui ne veut pas que ses camarades de classe découvrent son père qui est très âgé.
Cas de culpabilité
- Ne pas avoir accompli son devoir.
- Sentiment de culpabilité lié au syndrome du survivant.
- Avantages perçus par rapport aux autres.
Mauvaise nouvelle
Les expressions « rouge de honte » et « vert de honte » illustrent le niveau du ressenti. Nous avons tous expérimenté ces émotions de honte et de culpabilité. Leur intensité et leur fréquence dépendent de nombreux facteurs : culture, cercle familial, personnalité, etc. Certaines formes de honte toxique trouvent leur origine dans le système familial. Une fois intériorisée, la honte a le pouvoir d’enchaîner toutes les autres émotions. C’est pourquoi on l’appelle « l’émotion maîtresse ».
Bonne nouvelle
Grâce au travail intérieur, il est possible de tirer parti des fonctions utiles de ces émotions tout en évitant leurs aspects nocifs. Un manque de honte entraîne une rupture avec la pudeur, tandis qu’un excès de honte peut plonger dans la tristesse profonde. De même, peu de culpabilité peut conduire à la transgression des règles, et trop de culpabilité au perfectionnisme. Chaque personne doit apprendre à placer le « curseur » émotionnel au bon endroit.
Utilité des émotions de honte et de culpabilité
Ces émotions jouent un rôle essentiel dans l’intégration sociale. La honte nous aide à préserver notre identité au sein du groupe et à anticiper les rejets éventuels. Elle nous incite à nous adapter et à rester ouverts à de nouveaux horizons. Elle peut également être source de hautes performances, car une perception de médiocrité ou d’anormalité intérieure peut pousser un individu à exceller. La culpabilité, quant à elle, favorise le lien social et contribue à la qualité du vivre-ensemble.
Nocivité des émotions de honte et de culpabilité
Lorsque ces émotions se dérèglent, elles peuvent devenir paralysantes. La honte toxique entraîne un sentiment d’infériorité, et la culpabilité malsaine peut mener à des comportements manipulateurs ou imprudents. Ces émotions, mal gérées, peuvent nous priver de nos ressources intérieures et conduire à des décisions dangereuses.
Gestion des émotions
Pour gérer la honte toxique et la culpabilité malsaine, il est important de :
Confier sa honte pour réduire les ruminations et transformer la honte en embarras.
Accepter de se détendre (face à la culpabilité).
Apprendre à bien délimiter les frontières de responsabilité (ni culpabilité, ni honte, ni fierté pour des choses qui ne dépendent pas de nous).
Extérioriser ses voix intérieures et intégrer les différentes parties de soi-même.
Apprendre à relativiser les événements de la vie (cf. « Si », de Rudyard Kipling).
S’aimer soi-même en s’acceptant entièrement et inconditionnellement ; pratiquer l’empathie et la compassion envers soi-même.
Savoir demander et offrir le pardon.
Par Cheikh MBOW
POUR UNE ECOLE INCLUSIVE DE QUALITE, DU VIVRE-ENSEMBLE ET DE LA COHESION NATIONALE
En ce début d’année 2024 – 2025, la COSYDEP se félicite de la mobilisation exceptionnelle des acteurs et partenaires pour une rentrée scolaire réussie. Ce déploiement a permis de constater des défis complexes à adresser collectivement.
En ce début d’année 2024 – 2025, la COSYDEP se félicite de la mobilisation exceptionnelle des acteurs et partenaires pour une rentrée scolaire réussie. Ce déploiement a permis de constater des défis complexes à adresser collectivement. Dans le suivi des décisions du conseil interministériel sur la rentrée, l’arrêté n° 024 830 a été finalement publié le 8 octobre 2024. Reconnaissant la complexité de la question, la Coalition s’est interrogée sur la méthodologie adoptée et la portée du texte.
Après analyse de l’arrêté par ses instances, la COSYDEP :
a. Salue la référence aux textes régissant les conditions d'une éducation inclusive, garantissant le libre accès de tous les enfants à l’école ; la protection, la sécurité et la santé des enfants ; les droits et obligations des acteurs ;
b. Note le rappel utile des principes directeurs des règlements intérieurs des établissements publics et privés d’éducation et de formation du Sénégal ;
c. Réaffirme sa conviction que l’espace scolaire doit être le lieu par excellence de consolidation des principes élémentaires du vivre ensemble, de la compréhension mutuelle et surtout de la consolidation de la cohésion nationale ;
d. Considère, par conséquent, qu’aucun différend inter religieux ou inter ethnique ne devrait avoir pour source l’école ;
e. Estime qu’un règlement intérieur doit certes s’appuyer sur les réalités locales, mais il doit surtout se fonder sur les textes supérieurs, en rapport avec le type d’école autorisé : école publique ; école privée laïque ; école privée franco arabe ; école privée catholique ; école privée confessionnelle (Daara, séminaire).
Par ailleurs, la Coalition considère que le Sénégal est un modèle de laïcité éprouvé, qui n’a rien à envier à quelques autres modèles que ce soit ; le modèle sénégalais est une fierté à valoriser. C’est pourquoi, plusieurs acteurs, dont la COSYDEP, se sentent mal à l’aise de constater que la question du voile à l’école ait pris les relents d’un débat public inter religieux.
Sur la base de ces considérations, la COSYDEP recommande de :
1. Privilégier le dialogue direct entre l’administration scolaire et les parties prenantes face à toute question sensible liée notamment aux croyances et à la foi ;
2. Soutenir les comités de Gestion des écoles et établissements à élaborer de manière inclusive leur règlement intérieur, sur la base des principes directeurs, avec l’encadrement de l’autorité académique ;
3. Mobiliser les ressources et énergies pour le parachèvement de la rentrée scolaire, la mise aux normes des écoles, la prise en charge des milliers d’Enfants hors structures éducatives, le processus de concertation sur les réformes annoncées intégrant tout enjeu d’actualité, le renforcement du dispositif d’encadrement et de régulation de toutes les offres d’éducation ;
4. Renforcer l’offre publique d’éducation à partir de ce qui oriente les parents vers d’autres offres pour une solution durable (rigueur et discipline, effectif et stabilité, environnement d’apprentissage et performances, …).
L’école ne saurait être la source d’un quelconque différend inter religieux ou inter ethnique, ... Au contraire, elle est attendue à la consolidation de la cohésion sociale, à renforcer sa dimension humaniste, à veiller à la correction de la tenue, au respect de l’autre, au sens de la solidarité, à l’engagement dans les études.
L’école, Notre Parti
La COSYDEP s’engage, se mobilise et mobilise
Par Alassane Bèye
ELECTIONS LEGISLATIVES ANTICIPEES AU SENEGAL, RISQUES ET AVANTAGES D'UNE DECISION TRES POLITIQUE
Alassane Bèye explique à The Conversation Africa les tenants et les aboutissants de la dissolution de l’Assemblée nationale et l’organisation d’élections législatives anticipées le 17 novembre 2024.
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a annoncé, le 12 septembre 2024, la dissolution de l’Assemblée nationale et l’organisation d’élections législatives anticipées le 17 novembre 2024. La coalition de partis au pouvoir entre 2012 et mars 2024 (Benno Bokk Yaakaar dirigée par l'ancien président Macky Sall) détenait, jusqu'à l'annonce de cette décision, une fragile majorité (83 sur 165 députés) à l'Assemblée nationale. La coalition de l'opposition dirigée par Ousmane Sonko l'actuel Premier ministre comptait quant à elle 80 députés. Le président Faye, élu en mars 2024, avec un peu plus de 54 % des suffrages a décidé de rebattre les cartes pour se donner une majorité parlementaire. Plus de 40 listes sont en compétition pour les 165 sièges à pourvoir. L'actuel Premier ministre Ousmane Sonko devra croiser le fer avec l'ancien président Macky Sall, son ancien Premier ministre Amadou Ba ainsi que le maire de Dakar, Barthlémy Dias, qui dirigent chacun une liste. Alassane Bèye, dont les recherches portent, entre autres, sur les dynamiques électorales au Sénégal, explique à The Conversation Africa les tenants et les aboutissants de cette décision.
D’UN POINT DE VUE POLITIQUE, QUE SIGNIFIE LA DISSOLUTION DE L'ASSEMBLEE NATIONALE ?
La dissolution de l’Assemblée nationale est une prérogative constitutionnelle reconnue au président de la République dans la Constitution sénégalaise. Le régime politique sénégalais reconnaît l’existence de moyens d’action réciproques entre les pouvoirs exécutif et législatif. Concrètement, cela signifie que si l’Assemblée nationale a la possibilité de renverser le gouvernement par le vote d’une motion de censure, l’exécutif a également la possibilité de dissoudre l’Assemblée nationale. Cependant, ces relations entre l’exécutif et le législatif sont encadrées. La possibilité de dissolution ne peut intervenir qu’après deux ans de législature. En réalité, le président a usé de ce droit, que lui confère la Constitution, pour surmonter un « blocage institutionnel » favorisé par l’absence d’une majorité parlementaire à l’Assemblée contrôlée par la coalition Benno Bokk Yaakaar du président Sall.
CETTE DECISION VOUS PARAIT-ELLE JUSTIFIEE D'UN POINT DE VUE STRICTEMENT POLITIQUE ?
Sur le plan politique la décision de la majorité présidentielle de dissoudre l’Assemblée nationale est défendable. En fait, elle est justifiée car la configuration du parlement qui ne permettait pas au régime en place d’engager les réformes souhaitées et de mettre en œuvre les politiques publiques ficelées et proposées aux électeurs lors de l’élection présidentielle de mars 2024.
QUELLES SONT LES PROCHAINES ETAPES APRES LA DISSOLUTION ?
L’article 87 de la Constitution du Sénégal, qui reconnaît au président de la République le pouvoir de dissolution et encadre la procédure associée, stipule qu'après la dissolution, le président doit prendre un décret convoquant le corps électoral, en fixant la date des élections législatives. C’est exactement ce que le président a fait. Cependant, comme il s’agissait d’élections anticipées, le président a dû saisir le Conseil constitutionnel afin de déterminer comment concilier le caractère urgent des élections avec les dispositions de la Constitution et du code électoral. Dans ce contexte, le Conseil constitutionnel a estimé que le parrainage électoral - mode de présélection des candidats par des élus, des électeurs ou des citoyens -, pourtant obligatoire, ne pouvait pas s’appliquer lors de ces consultations électorales. La date des élections étant retenue, il reste le dépôt et la réception des candidatures, le contentieux pré-électoral, les opérations de vote, la proclamation des résultats et enfin l’ouverture du contentieux post-électoral au besoin
QUELS SONT LES RISQUES ET AVANTAGES D'UNE TELLE DISSOLUTION POUR LE POUVOIR ?
Cette décision comporte quelques risques pour le pouvoir en place.
• Même si cela risque d’être compliqué, l'opposition pourrait remporter les élections législatives et imposer une cohabitation au pouvoir en place. Dans ce cas de figure, les rapports de force vont s’inverser. L’opposition aura la possibilité de former un gouvernement, de choisir un Premier ministre et de contrôler efficacement l’action de l’exécutif.
• Autre scénario : le pouvoir pourrait gagner avec une majorité précaire, ce qui ne lui permettrait pas de faire adopter les réformes et les projets proposés aux électeurs lors de l’élection présidentielle.
• Des frustrations pourraient aussi naître au sein du pouvoir en raison des arbitrages du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (PASTEF, parti du président Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko) concernant le choix des candidats lors des investitures.
• La décision du PASTEF de se présenter sans coalition entraîne déjà des tensions dans les rangs de la coalition Diomaye Président, celle-là même qui l'a porté au pouvoir en mars 2024. Mais la dissolution comporte, à l'inverse, des avantages :
• La possibilité pour la coalition au pouvoir de disposer d’une majorité confortable lui permettrait de mettre en œuvre les promesses de campagne, telles que la mise en œuvre de politiques publiques et des réformes institutionnelles.
• Une sécurité juridique et une sérénité dans l’action politique du gouvernement grâce à une majorité parlementaire confortable qui enlèvera l’épée de Damoclès d’une motion de censure.
• Partir sous la bannière de PASTEF pourrait offrir une large marge de manœuvre au parti au pouvoir et sécuriser sa majorité parlementaire grâce à la constitution d’un groupe parlementaire homogène.
THECONVERSATION.COM
par l'éditorialiste de seneplus, Amadou Elimane Kane
LITTÉRATURE : CITOYENNETÉ ET DÉMOCRATIE
EXCLUSIF SENEPLUS - La vision de l’écrivain doit interagir avec le monde qui l’entoure et qui est en perpétuelle mutation. Et son travail doit s’inscrire dans un combat citoyen, dans un combat démocratique
Amadou Elimane Kane de SenePlus |
Publication 11/10/2024
Dans toute civilisation et son histoire, il existe des vecteurs qu’il convient d’étudier afin de mieux comprendre les fonctionnements d’une société.
La littérature est un terrain immense d’exploration, à la fois dans le domaine culturel et artistique, mais aussi dans sa dimension historique qui façonne nos civilisations.
A travers les époques et les territoires, la littérature constitue un vaste champ d’étude qui mérite quelques éclairages.
L’étymologie du mot « littérature » vient du latin « litteratura » qui signifie tout d’abord « écriture » puis « érudition ». Dans son sens premier, la « littérature » regroupe « l’ensemble des connaissances et de la culture générale ». On voit bien ici que la littérature comprend la somme de tous les savoirs humains dans tous les domaines.
Autrement dit, l’homme de lettres est un érudit capable de s’exprimer sur des sujets très amples. D’autre part, la littérature est aussi une forme d’écrit qui comporte des préoccupations esthétiques qui s’apparentent à une pratique artistique.
La littérature est donc la somme des œuvres écrites sur les connaissances et qui respecte les exigences esthétiques du genre.
Mais cette introduction définitionnelle n’est pas suffisante, il convient également d’observer, à travers l’histoire, l’impact de la littérature sur la culture et l’organisation des civilisations.
On peut donc se demander comment la littérature peut influer sur les agissements d’une société et plus particulièrement ici quel est son rôle dans l’exercice de la citoyenneté et de la démocratie.
Si nous prenons l’exemple de la littérature de l’Égypte pharaonique, celle-ci avait pour principal objet la « maat », c’est-à-dire la justice ou encore la notion de l’équilibre démocratique. Ainsi, on peut dire que c’est un des premiers actes de la citoyenneté dans l’histoire de l’humanité.
L’exercice de la justice, de la démocratie, de la citoyenneté était fortement présent dans la société de l’Égypte pharaonique et ces exigences habitaient tout naturellement la littérature de l’époque. Il y a fort à parier que la littérature elle-même jouait un rôle majeur dans l’orientation humaine et sociale de cette période.
Si l’on regarde du côté de la Grèce antique, qui est une base fondamentale de la culture occidentale, on constate que le travail du philosophe Socrate a puissamment influencé cette civilisation. Socrate avait dans l’idée de travailler pour la conversion morale de ses concitoyens. Il s’était donné pour mission de rendre conscients les Athéniens de leur ignorance en instaurant la science de soi-même. Il n’enseignait pas la rhétorique et vivait pauvrement. Ainsi il s’est imposé aux yeux de tous comme un véritable citoyen, dénué d’intérêt particulier, qui s’interrogeait sérieusement sur la vie politique et s’opposait au caractère démagogique de la démocratie athénienne. Il fut d’ailleurs combattu pour sa rupture avec l’exercice religieux de l’époque qu’il ne reconnaissait pas et fut condamné à mort. Emprisonné, il refusa de s’évader car le respect des lois de la Cité était plus important que sa propre personne.
Un des concepts les plus présents dans la société occidentale et développé par Socrate est la devise « connais-toi toi-même ». Il s’agit ici de s’observer en tant qu’être pensant, en s’élevant au-dessus de ses sentiments particuliers et de ses opinions, qui ne sont la plupart du temps, selon Socrate, qu’une illusion de données. Socrate pensait que l’ignorance de soi-même faisait de l’homme un dépendant ou un esclave de ses opinions. En revanche, la connaissance de soi rend libre et donne à l’homme la capacité de se suffire à lui-même.
On voit bien ici, même si l’on se refuse de systématiser, combien la pensée de Socrate a imprégné la culture occidentale qui s’est approprié, et ce de manière constante, cette figure socratique de la connaissance de soi pour parvenir à une forme équilibrée entre l’existentiel, cher à Sartre, et la libre démocratie partagée par tous.
De même, on peut retrouver cette trace héritière de Socrate dans la vie et l’œuvre de Victor Hugo. Voici un homme qui est considéré comme l’un des plus importants écrivains de langue française tout en ayant marqué l’histoire politique du XIXe siècle par ses engagements. Romancier, essayiste, dramaturge, poète et penseur social, Victor Hugo a contribué à faire bouger les lignes conservatrices de la France du XIXe siècle. Réformiste, il souhaitait changer la société en dénonçant violemment l’injustice sociale. Il s’est engagé à la résistance sous toutes ses formes et a été un farouche abolitionniste de la peine de mort. Ainsi toute la littérature de Victor Hugo est empreinte de ses combats et s’inscrit véritablement dans une esthétique engagée qui contribue à faire grandir les connaissances de l’époque. L’œuvre et la personnalité de Victor Hugo ont marqué la société française et les écrivains du XXe siècle qui ont vu en lui une sorte de Socrate moderne qui avait repris le flambeau de la justice et de la démocratie.
Il en va de même pour Aimé Césaire, grand écrivain contemporain, qui reprend à son compte la philosophie socratique du « connais-toi toi-même ». Cahier d’un retour au pays natal est un long plaidoyer de la conscience négro-africaine. Aimé Césaire plonge sa plume dans les racines africaines et le sang de l’esclavage à travers une œuvre magistrale qui se place au-delà de sa propre quête. La déclaration, « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir », est bien la démonstration de la volonté majestueuse d’Aimé Césaire de porter l’histoire à nu du monde noir dans un esprit de justice sincère et qui allie esthétisme littéraire et promesse. La justice écoute aux portes de la beauté, écrit-il encore. D’ailleurs, toute l’œuvre de Césaire est traversée de cette soif, parvenir à l’écriture érudite et littéraire du monde négro-africain tout en demeurant un citoyen à part entière. Ce qu’il tiendra jusqu’à ses derniers jours sans jamais céder à ses propres intérêts mais répondant seulement à la justice de ses concitoyens antillais, de ses frères africains mais aussi de l’humanité toute entière sensibilisée à sa parole poétique et engagée. A ce titre, Aimé Césaire a profondément marqué le paysage littéraire francophone du XXe siècle de manière unique et son œuvre porte la trace monumentale de ses combats. A travers les écrits du poète philosophe martiniquais, on peut mesurer toute la signification du rôle de la littérature dans l’exercice d’une citoyenneté authentique qui se réclame de la liberté des hommes à exprimer ce qu’ils sont pour être au service de la société, de la culture et de la civilisation.
Si l’on regarde de plus près la littérature africaine contemporaine, il existe également des figures qui répondent à cet engagement artistique qui vient caresser les frontières citoyennes et humaines.
Je citerai tout d’abord pour exemple l’auteure Mariama Ba dont on peut dire que Une si longue lettre, ouvrage publié en 1979, a profondément marqué plusieurs générations de la société sénégalaise. Enseignante et militante engagée dans l’éducation et le droit des femmes, Mariama Ba, à travers son œuvre pourtant brève, a réussi à mettre au centre les problématiques de la société sénégalaise et africaine, telles que la polygamie, les castes ou encore l’exploitation des femmes.
Comme pour Victor Hugo ou Aimé Césaire, la littérature est au service de la cause à défendre, comme une sorte de serment qui va au-delà du simple exercice esthétique. Mais encore une fois, ce qui permet l’appropriation du message par les lecteurs est la forme stylistique qui par sa puissance universelle, son authenticité éclaire la vision de l’écrivain qui observe une société qui doit évoluer et se moderniser. La sincérité humaine et littéraire est au cœur de l’œuvre de Mariama Ba, ce qui à coup sûr en assure la légitimité et la longévité. Il y a aussi ici la question de la transmission, ce que propose Mariama Ba est bien de l’ordre éducationnel. Par un sens pédagogique aigu, elle rappelle la question des valeurs humaines, sociales et morales qui ne doivent pas faiblir et provoquer des injustices criantes, notamment à l’égard des femmes. En ce sens, on peut dire que la littérature de Mariama Ba appelle à plus de justice au sein de la société sénégalaise en bousculant les codes et en proposant des ruptures profondes à la fois sociales et littéraires.
L’autre exemple dans la littérature africaine qui offre une alliance entre l’esthétisme et l’engagement est la production d’Aminata Sow Fall. Femme de lettres sénégalaise, romancière, Aminata Sow Fall est l’une des pionnières de la littérature africaine francophone. A travers ses romans, elle porte un regard critique sur la société sénégalaise, alors en pleine mutation, dont elle dénonce l’hypocrisie et l’idéologie patriarcale. Enseignante, Aminata Sow Fall participe également à la valorisation de la littérature, des arts et de la culture au Sénégal. Toute son œuvre [1] et les thèmes qu’elle aborde sont en lien avec les préoccupations de la société sénégalaise. Dans La grève des bàttu, par une construction fictionnelle habile, elle fustige les autorités qui préfèrent ignorer la misère pour développer le tourisme et l’argent-roi. Ainsi, en superposant l’imaginaire qui traverse le réel, l’auteur parvient à ébranler, à remettre en cause le fonctionnement d’un système dont chacun réclame plus de justice et d’équité. Comme Aminata Sow Fall le dit elle-même, « l’artiste n’est pas une tour d’ivoire. Son rêve ne l’empêche pas de sentir le bouillonnement de la Cité ».
Oui, l’artiste, l’écrivain ne vit pas retranché dans un monde irréel dont les personnages qu’il invente ne seraient que des pantins désarticulés. L’expression artistique est une forme d’engagement en soi, sans artifice, ni discours partisan. Au fond, l’expression des œuvres reflète tout simplement l’expression humaine. Et comme il y a autant d’écrivains qu’il y a d’êtres humains, si différents soient-ils, certains se distinguent par une exigence artistique engagée qui bouleverse à la fois le champ littéraire et la structure sociale dans laquelle ils évoluent.
La pensée de Socrate, les pamphlets de Victor Hugo, le souffle poétique d’Aimé Césaire, la sensibilité de Mariama Ba, l’inventivité d’Aminata Sow Fall portent la marque d’éléments fondateurs des valeurs de liberté, de citoyenneté et de démocratie. Chacun en son genre, a participé à l’évolution de la pensée d’une société à travers la littérature et la création.
C’est pourquoi je pense qu’il est nécessaire aujourd’hui, dans le monde qui est le nôtre, parsemé d’imperfections, d’injustices de plus en plus sévères, de dysfonctionnements divers, que les écrivains africains, et aussi plus largement les artistes, doivent travailler pour réveiller les consciences, faire en sorte que l’engagement artistique soit en phase avec les révolutions qui émergent.
La vision de l’écrivain doit interagir avec le monde qui l’entoure et qui est en perpétuelle mutation. Et son travail doit s’inscrire dans un combat citoyen, dans un combat démocratique. Oui, il s’agit bien, à travers la littérature, de contribuer à faire émerger l’esprit africain citoyen, l’esprit africain démocrate. De reconsidérer que les institutions, garantes d’une équité plus solide, puissent nous permettre de nous élever vers la voie de l’harmonie et de la justice.
La littérature, la poésie, l’art en général, doit permettre l’anéantissement de l’adversité malsaine, ces mauvaises habitudes qui ensevelissent la créativité telles que la corruption, le népotisme ou le marchandage éhonté des privilèges.
Oui, la dimension humaine, la démarche citoyenne, l’acte démocratique doivent reprendre le flambeau au sein de nos sociétés et revenir au centre de nos préoccupations. C’est un préalable fort à la dynamique de la renaissance africaine et du développement.
Amadou Elimane Kane est enseignant et poète écrivain.
[1] Les romans d’Aminata Sow Fall sont devenus des classiques de la littérature sénégalaise et sont inscrits dans les programmes d’enseignement.
Par Diagne Fodé Roland
ALLONS UNIS A L'ASSAUT DES ELECTEURS
La liste de notre parti Pastef pour les législatives est publiée. Les candidats à la candidature non retenues doivent absolument surmonter leur déception, ce qui est partie prenante du don de soi dans l’engagement souverainiste.
La liste de notre parti Pastef pour les législatives est publiée. Les candidats à la candidature non retenues doivent absolument surmonter leur déception, ce qui est partie prenante du don de soi dans l’engagement souverainiste. Comme dit dans un article précédent « les difficultés et distorsions lors des candidatures à la candidature relèvent de contradictions secondaires qui doivent être surmontées pour résoudre concrètement la contradiction principale : gagner la majorité dont notre gouvernement souverainiste a besoin pour passer de la transition actuelle à la rupture avec le néocolonialisme et la transformation systémique pour le peuple et par le peuple ». L’enjeu majeur des législatives pour la 15éme législature est donc de doter le nouveau pouvoir souverainiste d’une majorité de députés souverainistes.
La liste de Pastef allie une majorité de fondateurs de Pastef initial au plan départemental et national avant la fusion, des alliés de la coalition Diomaye Président, des militants handicapés de première heure, des militants combatifs réprimés par l’autocratie libérale néocoloniale et des militants de la gauche révolutionnaire historique. Ces futurs députés doivent être à la fois les garants de la victoire présidentielle, les contrôleurs de l’action gouvernementale et les porte-paroles du peuple.
Se mettre en rang de bataille pour faire voter une majorité d’électeurs pour ne pas « vendre la peau de l’ours avant de le tuer » est maintenant la question posée et à résoudre. C’est seulement le soir du 17 novembre 24 qu'une fois que la démocratie du peuple aura parlé que nous pourrons crier victoire.
Même si l’opposition libérale et social-libérale néocoloniale défaite à la présidentielle est dans le désarroi, est paniquée et assommée, même si l’opinion publique est pour donner une majorité à notre président élu, nous devons tenir compte de la jauge de l’abstention pour mesurer le degrés d’adhésion des électeurs à notre projet de transformation systémique et de rupture avec la domination impérialiste.
La présidentielle a montré que le peuple a majoritairement exprimé à la fois son soutien au projet souverainiste mais aussi son rejet de l’autocratie libérale néocoloniale de Macky/APR/BBY. L’émigration piroguière, la cherté de la vie, les passifs sociaux et la dévastation des finances publiques et budgétaires hérités de l’État hors la loi de Macky/APR/BBY sont les premières équations à résoudre dialectiquement en lien avec le jet des bases de la transformation systémique et de la rupture.
Les institutions garantes de la re-mondialisation impérialiste prédatrice que sont les FMI/BM/OMC utilisent tous les moyens possibles et imaginables pour empêcher la réalisation de l’objectif de la souveraineté nationale monétaire, budgétaire, diplomatique et stratégique. Les compromis nécessaires tenant compte du rapport réel des forces entre notre camp souverainiste et le camp néocolonial au plan national et international doivent être inscrits dans la trajectoire du mouvement complexe vers le but souverainiste.
La « transformation systémique » ne se réduit donc pas seulement à la lutte contre la mal-gouvernance, la corruption, le népotisme, la gabegie, les détournements de denier publics et donc l’appropriation privée et personnelle des finances publiques. Elle consiste à souverainiser l’appareil d’État né comme État néocolonial comme prolongement sous une nouvelle forme l’État colonial.
La « rupture » promise nécessite de préparer le peuple à une confrontation inévitable avec l’impérialisme qui ne peut en aucun cas être un « partenaire » à travers les institutions de Brettons Woods (FMI, BM, OMC) avec nos pays, nations, peuples dominés et pillés.
La transition vers la souveraineté nationale est une phase préparatoire dans la longue marche vers l’étape de la transformation systémique et la rupture qui mettent fin à la présence des bases militaires françaises, au franc colonial CFA, à l’accaparement des secteurs clefs de l’économie nationale par les Monopoles capitalistes françafricains, eurafricains et usafricains et aux pillages des richesses nationales de la mer, du sol et du sous sol de notre beau pays. Transformation systémique et rupture contre l’oppression nationale du Sénégal et des Sénégalais, c’est renouer avec le processus de développement endogène que l’esclavage, puis la colonisation et le néocolonialisme ont stoppé pour nous arriver comme derniers wagons à la locomotive de la « globalisation » de l’économie mondiale sous hégémonie de la triade impérialiste pilotée par l’impérialisme états-unien depuis 1945 après les périodes anglo-françaises du XIXéme et première moitié du XXème siècles.
Cette préparation du peuple à la transformation systémique et la rupture est à la fois la tâche des politiques présidentielle et gouvernementale, du parti Pastef et alliés et des députés souverainistes pour lesquels nous appelons à voter majoritairement.
Les publications en cours des audits centraux et sectoriels participent de la préparation des redditions nécessaires des comptes de la mal-gouvernance libérale néocoloniale de Macky/APR/BBY et de la victoire électorale du 17 novembre 2024.
Les actions judiciaires en cours pour faire rendre gorge aux voleurs de la République éclairent le peuple sur la gabegie, le népotisme et les détournements de la bourgeoisie bureaucratique d’État.
La présence sur la liste de Pastef de candidats à la députation de militants accusés mensongèrement de « forces spéciales » que l’ironie populaire tournait en dérision comme « farce spéciale » est un acte symbolique pour que la vérité, toute la vérité soit faite, au-delà de la diversion de la loi d’amnistie, par la justice pour défendre leur dignité et leur honneur.
Notre victoire aux législatives n’est qu’une étape vers notre future victoire aux futures élections locales que le prochain 1er congrès et de fusion du sommet à la base dans Pastef doit démocratiquement préparer.
Alors, tous ensemble dans l’unité, mobilisons nous tous, candidats choisis et non retenus, militants de Pastef initial et récent issu de la fusion du sommet à la base pour prolonger dans les urnes la présidentielle 2024.
Par Kaccoor Bi - Le Temoin
AU PAYS DE LA PALABRE ETERNELLE
A suivre les réseaux sociaux, on pourrait penser que tout le monde est scotché 24h/24h à son smartphone. Ça publie sur X, « post » sur Facebook et sur d’autres plateformes où l’on risque de se crétiniser plutôt que de se cultiver
S’il y a une médaille olympique que pourrait remporter sans coup férir le Sénégal, ce serait bien celle de la parole improductive. Ça jacasse partout et n’importe où comme des pies et sur n’importe quel sujet.
A suivre les réseaux sociaux, on pourrait penser que tout le monde est scotché 24h/24h à son smartphone. Ça publie sur X, « post » sur Facebook et sur d’autres plateformes où l’on risque de se crétiniser plutôt que de se cultiver. Au niveau de nos télévisions et radios locales, c’est le comble. Tout se déroule entre quatre murs avec des bavardages de grands-places.
Au micro, on trouve des nanas outrageusement maquillées qui ne débitent que des âneries. Aucune production extérieure pour ces télévisions. C’est d’ailleurs trop leur demander. Des palabres, rien que des palabres à longueur de journée et de nuit. On y entend tout sauf des choses qui peuvent éduquer et, par exemple, aider la jeunesse à se forger de bons modèles pas ces malfrats des challenges « glou glou » !
Toujours les mêmes têtes dont l’activité principale est de propager de fausses rumeurs en se pavanant d’une télévision à une autre. Ils ne savent rien mais parlent avec une telle assurance qu’on pourrait leur donner le bon Dieu sans confession. Les gens sont devenus experts en tout si bien que ceux qui sont rompus à la tâche, c’est-à-dire les vrais sachants, préfèrent la fermer en restant loin des médias. Ce charmant pays est le seul au monde où l’on peut voir des émissions qui durent plus de trois heures et durant lesquelles les invités passent leur temps à se chamailler.
Dans un pays où tout est à refaire, de prétendus influenceurs ou journalistes sont toujours prompts à porter des accusations plus farfelues les unes que les autres sur d’honnêtes citoyens sans pour autant avoir une once de vérité sur ce qu’ils avancent. Et ça publie sur X à une vitesse vertigineuse. Vite démentis, les auteurs de ces fake news s’empressent de nous fourguer autre chose. Gare à celui qui les rappellera à l’ordre. Ils abusent de la liberté de presse qui hélas ne les autorise pas à dire n’importe quoi. Mais voilà, ils se prévalent de cette liberté pour faire ce que bon leur semble. C’est d’ailleurs ça qui fait le charme de Galsen