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30 novembre 2024
Opinions
par Madieye Mbodj
LE NEMMEEKU TOUR DE PASTEF TROUBLE LE SOMMEIL DU MACKY
L’acharnement contre Sonko n’aura d’autre résultat que de renforcer la détermination et la combativité des militant-e-s et de rallier d’autres patriotes au projet Pastef
Tout citoyen sérieux et honnête devrait se féliciter de voir un parti politique et son leader s’évertuer à se rapprocher des populations, à se lier à elles pour sentir au plus près leurs préoccupations et leurs attentes, en vue de trouver avec elles les réponses les plus adaptées. Macky Sall avait-il été une seule fois empêché, par le président d’alors Abdoulaye Wade, d’effectuer ses multiples tournées dans les milliers de villages du Sénégal et auprès des populations, à la veille de la présidentielle de février 2012 ? Pourtant aujourd’hui, Ousmane Sonko, à la tête du parti Pastef-Les Patriotes qui jouit pleinement de tous les droits attachés à son récépissé délivré en bonne et due forme, est systématiquement en butte à toutes sortes de menaces, d’agressions, de provocations et de traquenards, dont le seul but est d’empêcher coûte que coûte sa candidature en 2024, son contact et son dialogue directs à la base avec les citoyen-ne-s de notre pays. Après avoir décidé de lui interdire de sortir du territoire national, voici qu’on veuille l’empêcher de circuler à l’intérieur du territoire national ! Rappelons que déjà lors du lancement du premier « Nemmeeku Tour (tournée de visite aux populations) », accompagné d’une campagne de levée populaire de fonds, le ci-devant Ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome, dans un communiqué daté du 02 janvier 2021, n’avait pas trouvé mieux que de brandir une menace de dissolution à l’encontre du parti Pastef ? Vaine tentative d’intimidation.
En cette fin de l’année 2022, du 19 au 21 octobre, se déroulait comme par hasard dans la zone de Mbour et de la Petite Côte, un exercice militaire bilatéral entre les armées sénégalaise et française baptisé « Xaritoo 2022 », en même temps que le nemmeeku tour de Pastef.
En d’autres termes, ‘’moi le président autocrate je fais comme je veux mes exercices militaires avec mes copains ou maitres de l’étranger ; quant à toi l’opposant aux mains nues, je t’interdis de dialoguer pacifiquement avec tes concitoyen-ne-s sur le territoire national’’ : tel est aujourd’hui le visage balafré de « l’État de droit »’ au Sénégal !
Les flibustiers invétérés et ceux néo-convertis défenseurs du « respect de l’État de droit, des règles et de l’ordre dans un État fort », feignent d’oublier que les peuples partout dans le monde ont le droit imprescriptible et le devoir sacré de se révolter contre l’injustice et le piétinement de leur dignité : oseraient-ils en toute bonne foi appeler la résistance palestinienne au respect des règles de l’État de droit israélien d’occupation et de colonisation ? Mandela et ses camarades « terroristes de l’ANC » devaient-ils se soumettre aux lois d’apartheid de la république sud-africaine, apartheid déclaré crime contre l’humanité ? Si les révolutionnaires, démocrates, progressistes et autres forces vives du Sénégal ne s’étaient pas soulevés lors du referendum colonial de De Gaule de 1958, des revendications populaires de mai 68 contre le régime néocolonial de Senghor, des protestations prolongées de 1988 contre les fraudes électorales, avec à la pointe du combat la jeunesse qualifiée de « malsaine » par le président d’alors Abdou Diouf, ou lors de « la révolution citoyenne » du 23 juin 2011 rejetant à la mer de Ndaayaan le projet wadien de dévolution dynastique du pouvoir, pour ne citer que ces exemples, le peuple sénégalais aurait-il réussi à « dessoucher » ou à faire craqueler les régimes d’oppression et de servitude volontaire toujours en vigueur dans notre pays ? Ou à réaliser les alternances de 2000 et 2012, lesquelles attestent largement des aspirations des masses populaires au changement en même temps que de leurs capacités à les concrétiser, quelles qu’en soient les limites par ailleurs dans la dynamique de construction de l’incontournable alternative de rupture ?
Fau- il le souligner, le soulèvement populaire décisif de mars 2021 en riposte au sordide complot d’Etat de bas étage ourdi contre le président de Pastef Ousmane Sonko, s’inscrit parfaitement dans cette longue tradition populaire de refus, de résistance et de lutte. Comme disait l’autre, on n’arrête pas la mer avec ses bras ! L’acharnement contre Sonko n’aura d’autre résultat que de renforcer la détermination et la combativité des militant-e-s et de rallier d’autres patriotes au projet Pastef. L’enlèvement, la détention puis la condamnation des membres de la sécurité rapprochée de Sonko au lendemain des provocations clairement établies contre le nemmeeku tour dans le département de Mbour, l’arrestation et l’emprisonnement, en vertu des dispositions scélérates du longtemps décrié Article 80 du Code pénal dont vient d’être victime le camarade Fadilou Keïta coordinateur national du nemmeeku tour, les autres arrestations de membres de la prétendue ‘’Force spéciale’’, ou d’honnêtes citoyens activistes, influenceurs et de journalistes debout de la trempe de Pape Alé Niang, ne font que traduire la peur marron et la panique d’un pouvoir d’autant plus féroce qu’il sent en plein nez sa fin prochaine. Peine perdue, le nemmeeku tour continuera, avec ou sans la présence du coordonnateur Fadilou ou du président Sonko, car il ne s’agit rien de moins pour le parti Pastef-Les Patriotes, ses dirigeants comme ses militants et cadres, que d’aller constamment à la rencontre des populations de base, dans le pays et dans la diaspora, avec les méthodes et moyens appropriés de leur déploiement, en droite ligne du cap indiqué : focus sur 2024 !
Le nemmeeku tour continuera de rapprocher le parti et son président des masses populaires des villes et surtout des campagnes, de faire découvrir et apprécier le vrai visage du projet Pastef et de son leader Ousmane Sonko. Militant certes courageux et ferme sur les principes, mais bien aux antipodes du « terroriste djihadiste émeutier » peint par les thuriféraires du Macky, un homme plutôt simple, taquin sur les bords, imbu des valeurs de vérité, de probité, de justice, de paix, de respect et de courtoisie, un acteur politique qui inspire espoir et confiance, bref « un honnête homme », comme en a témoigné tout récemment un vieux grand-père après l’avoir écouté, observé et lui avoir serré la main dans un village profond du Cayor.
Le nemmeeku tour a donc cette vertu de déconstruire la désinformation et la manipulation des clichés fabriqués, d’établir ou de renforcer avec les masses de chez nous, sans distinction, les liens d’une interactivité féconde dont ont besoin notre pays et notre continent pour aller résolument de l’avant. C’est la portée d’un tel message que les tenants du Macky veulent étouffer à tout prix, et surtout par les moyens de l’arbitraire, de l’intimidation, de la provocation, de la violence et de la répression tous azimuts. Afin de faire échec à de telles menées, d’atteindre nos objectifs à l’horizon 2024 et au-delà, les maitres mots devront rester pour nous : clairvoyance et intelligence politique, organisation et discipline militante, détermination et vigilance constante, avec la conviction forte que seule la lutte libère et que seul le peuple est éternel. C’est ici le lieu de saluer le courage de Pape Alé Niang, la mobilisation soutenue de ses confrères et de tous les démocrates, qui ont permis d’arracher la libération de ce valeureux journaliste d’investigation. Victoire précieuse dans un contexte d’assassinats politiques ciblés, de menaces accrues sur les libertés publiques, proférées par le Président de la République lui-même contre, à titre d’exemple récent, la mise en place de l’association des élus dénommée REEL, ce au nom d’une logique absolutiste méprisant la Constitution et les règles de fonctionnement de l’administration étatique, logique digne de ce ‘’ Roi Soleil’’ français du 17ème siècle qui proclamait sans fard : « l’Etat c’est moi » !
A cette allure, ce sera bientôt : « il n’y a à Ndumbelaan qu’un seul parti, une seule coalition : l’Etat-Parti APR-BBY » ! Contexte aussi de carnage financier exacerbé à l’image de la gestion calamiteuse des 1 000 milliards de francs du ‘’Fonds Corona Business’’ pointée par le récent rapport de la Cour des Comptes et impliquant plusieurs ministres, éternellement impunis. Et ce n’est pas sur cet ex-procureur de la République que les Sénégalais-es pourront compter pour espérer changer la donne, lui qui n’a jamais instruit aucun de la trentaine de rapports d’enquête à lui transmis et qui pourtant vient d’être planqué à la tête de l’Office national de Lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), tout juste une semaine avant la célébration le 9 décembre de la Journée internationale de lutte contre la corruption. Suprême insulte au peuple sénégalais, confirmée si besoin est, par la stupide sortie publique de ce ministre fort en couleurs qui exprime son mépris de l’OFNAC, parce que selon lui, cet organisme porte les mêmes couleurs que le … parti Pastef : vert, blanc et mauve ! Comble de l’ignorance, de la paranoïa et de la mauvaise foi, heureusement pour lui que le ridicule ne tue point ! Ainsi, avec le lourd coude du Président et les tiroirs sans fond des coffres de Monsieur l’ex-Procureur, le macky proc-de-t-il à l’enterrement de première classe de toute volonté de « gestion sobre et vertueuse » ou de lutte résolue contre le fléau de la corruption. Fort heureusement, souffle opportunément sur le Sénégal le vent d’espoir des initiatives du nemmeeku tour de Pastef et des luttes multiformes des différentes sections du peuple debout !
A bon entendeur, salut !
Madieye Mbodj est membre du bureau Politique de Pastef, Vice-président chargé de la Vie politique nationale.
PAR Abou A. Lizé
LES CHALLENGERS D’ORANGE, FREE ET EXPRESSO DANS L’ENFER DE LA RÉGULATION
Dans sa composition actuelle, le collège de l’ARTP n’a plus à émettre quelque avis que ce soit du simple fait de sa forclusion. Orange n’a pas besoin de l’aide d’une régulation cupide et devrait savoir qu’à vaincre sans péril on triomphe sans gloire
L’ARTP est-elle un organe de régulation des télécoms sénégalais ou un instrument d’étranglement des challengers d’Orange au bénéfice exclusif de ce dernier ? Sans même évoquer les mises en demeure intempestives, répétées et souvent sans cause réelle, que l’organe de régulation signifie à certains des challengers d’Orange, Free et Expresso en particulier, il semble que l’injustifiable commence vraiment à…se voir.
D’abord, sur la forme, il devient urgent de convoquer le principe de réalité et d’affirmer que dans sa composition actuelle, le collège de l’autorité de régulation des télécommunications au Sénégal n’a plus à émettre quelque avis que ce soit du simple fait de sa forclusion. Car selon le Décret n° 2014-12 du 9 janvier 2014 portant nomination du président et des membres du collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP), le collège est composé de sept membres, nommés par décret pour un mandat irrévocable de cinq ans non renouvelable. Pour cette simple raison, ces membres qui pourrissent la vie de certains challengers d’Orange, n’ont rien à y faire depuis maintenant 3 ans. Même si un prétendu décret a été pris dans le but de prolonger leur mandat, nous pensons que ce dernier serait en violation flagrante des textes et notamment le décret du 9 janvier 2014 qui parle expressément de « mandat irrévocable de cinq ans non renouvelable ». De toute façon, le fameux « décret de prolongation » demeure introuvable. Ainsi, le président Abou Abel Thiam et ses collaborateurs siègent tous en toute illégalité au collège de l’ARTP. L’État sénégalais doit-il couvrir des décisions illégales prises par ce collège forclos sur proposition du tout puissant Abdou Ly, DG de l’ARTP du haut de sa tour des Almadies ? l’État trouverait-il intérêt du fait de sa participation au capital d’Orange, à voir les concurrents affaiblis par certaines menées agressives de Abdou LY et de Abou Abel Thiam afin de fragiliser ces derniers ? C’est juste une question que le gouvernement sénégalais doit s’atteler en toute sérénité à éclaircir. Voilà pour la forme.
Quant au fond, les tergiversations et les enquiquinements imposés aux challengers d’Orange comme Free et Expresso, matérialisés par les bouleversements injustifiés du principe bien admis de l’asymétrie, commencent vraiment à faire désordre et à peser sur l’économie même de ces derniers opérateurs.
L’asymétrie est un mécanisme qui consiste à appliquer des tarifs différents entre opérateurs. Ce tarif est le montant reversé par un opérateur lorsque son abonné effectue un appel vers le réseau du concurrent. Ces tarifs d’interconnexion constituent des leviers pour équilibrer le marché surtout lorsque de nouveaux challengers arrivent. Cela leur permet de soutenir leurs lourds investissements et de ne pas être asphyxier par un opérateur historique et ultra dominant.
Lorsque les bases des abonnés des opérateurs téléphoniques sont fortement disproportionnées, il s’ensuit un déséquilibre au niveau de la viabilité du modèle économique des autres acteurs du marché.
A titre d’exemple, il faut savoir que l’opérateur Orange Sénégal détient 60% du parc mobile et près de 70% de la valeur totale du marché. C’est la raison pour laquelle, après une farouche bataille d’arguments, les challengers avaient obtenu du régulateur une asymétrie d’interconnexion sur 2021 qui leur permettaient de réduire leurs charges.
C’est cette asymétrie rudement obtenue qui a été totalement balayée par cette décision N° 2022 – 021 du 28 novembre 2022. Ainsi, le collège de l’ARTP offre à nouveau à Orange la symétrie et ce jusqu’en 2025 modifiant et les règles et les équilibres. Abou Abel Thiam et Abdou Ly changent, se faisant, les fourchettes de ristournes dans un sens qui pénalise véritablement les concurrents et challengers d’Orange. Pire, cette décision va freiner fortement la croissance des challengers, menacer des milliers d’emplois et ralentir les investissements.
Il est donc important et vital que les tarifs qui sont appliqués soient revus pour un équilibre et pour la survie des opérateurs challengers. Encore une fois, des milliers d’emplois sont en jeu avec des familles derrières mais aussi l’équilibre même du marché des télécommunications. L’État, quels que soient les intérêts qui le lient à Orange, doit prendre ses responsabilités et arbitrer sans faiblesse coupable cet imbroglio anticoncurrentiel, en classant sans effet les décisions prises par un collège qui n’aurait plus dû être là depuis trois années déjà, et en veillant à l’équité des engagements pris pour véritablement réguler un secteur en pleine mutation.
Orange n’a pas besoin de l’aide d’une régulation cupide et devrait savoir qu’à vaincre sans péril on triomphe sans gloire.
Abou A. Lizé est Geek équitable et compulsif.
PAR Jean-Baptiste Placca
LES SÉLECTIONS, CARTE GÉNÉTIQUE DES NATIONS ?
Leur composition en dit souvent long sur l'histoire, l'esprit d’ouverture, le degré de tolérance et de générosité des peuples qu'elles représentent lors des événements sportifs
« Probablement qu’il y a certains qui sont Français parce qu’il y a un certain nombre d’intérêts à l’être, mais qui ont le cœur qui bat pour un autre pays ». Ainsi s’exprimait un homme politique, parmi quelques autres, qui prédisaient des débordements, sinon une guerre civile, le jour du match Maroc-France. Pourquoi donc dites-vous que cela vous rend triste, Jean-Baptiste Placca ?
Parce que cette perfidie est devenue un classique, qui surgit chaque fois que les Bleus brillent en compétition. Elle vise indirectement les joueurs dont au moins un des parents vient du Maghreb ou, plus généralement, d’Afrique. Arnaud Pontus, dans un billet caustique, le jour du match, a remis à leur place ces politiciens qui ne peuvent s’abstenir de renvoyer à leurs origines ces footballeurs de l’équipe de France et ceux qui leur ressemblent. Certains osent même parfois questionner leur loyauté à la patrie, au moment, précisément, où ces sportifs se dévouent corps et âme pour faire briller la France, comme jamais ne le pourront les politiciens qui les indexent.
En France comme ailleurs, la composition d’une sélection nationale est, sinon la carte génétique des peuples que représentent ces équipes, du moins l’illustration la plus fidèle de leur histoire, de leur esprit d’ouverture, de leur degré de tolérance et de leur générosité.
En quoi la composition de la sélection nationale illustre-t-elle l’histoire d’un pays ?
Prenons l’équipe des Pays-Bas. Depuis toujours, elle a comporté un fort contingent de joueurs originaires du Surinam. C’est parce que, jusqu’en 1975, ce pays a été une colonie néerlandaise. Frank Rijkaard, Ruud Gullit, Patrick Kluivert, Clarence Seedorf, et bien d’autres. Aujourd’hui, le père de Virgil Van Dijk est, certes, Néerlandais, mais sa mère est originaire du Surinam. Quant à l’esprit d’ouverture et de générosité, et même d’amour, il est illustré par la présence, dans cette équipe, de Memphis Depay et Cody Gakpo : leurs mères sont Néerlandaises, mais le père Depay vient du Ghana, et le père Gakpo est d’origine togolaise et ghanéenne.
par l'éditorialiste de seneplus, jean-claude djéréké
LE DRAME DU PRÊTRE AFRICAIN
EXCLUSIF SENEPLUS - Peut-on être fidèle à la fois à un peuple qui souffre et à un système qui n'a pas le courage de condamner clairement les crimes de l'Europe contre ce peuple ?
Jean-Claude Djéréké de SenePlus |
Publication 16/12/2022
Pierre Landu est un prêtre noir formé à Rome. Après quelques années de ministère au milieu des siens, il découvre qu'il est prêtre d'une religion étrangère et qu'autour de lui Dieu n'est souvent qu'un moyen de domination et d'exploitation.
À son supérieur blanc, le P. Howard, il fait alors part de son projet de quitter la paroisse pour participer avec les maquisards congolais à l'implantation de la justice. À ses yeux, un tel engagement lui permettrait de vivre davantage en prêtre de Jésus-Christ, de ne plus composer avec un passé compromettant pour le Christ et que malheureusement nombre des membres de son Église incarnent encore dans son pays, bref de vivre sans séparer la théorie de la pratique. Pour le P. Howard, aller au maquis serait trahir le Christ. Réponse de Pierre Landu : "N'est-ce pas plutôt l'Occident que je trahis ? N'ai-je pas le droit de me dissocier de ce christianisme qui a trahi l'Évangile ?"
Landu se sentait de moins en moins à l'aise dans ce christianisme qui fermait les yeux sur les exactions du pouvoir colonial.
Au maquis, Landu passa sa première nuit dans un dortoir mixte. Antoinette, sa voisine, lui demanda pourquoi il était là. Landu lui donna cette réponse : "On combat ici pour un monde meilleur. Une révolution. Un chrétien devrait être en état permanent de révolution. Je veux simplement être un chrétien... En restant dans les structures de l'Église, je trahis. Et puis, comment vivre en paix sans être de ceux qui veulent, en vérité, en acte, faire triompher la justice ? Je me réclame du Christ. C'était un révolutionnaire. Pour les bien-pensants. C'est pour cela qu'ils l"ont pendu."
Antoinette reprit la parole : "Je crois en Dieu mais le catholicisme, c'est une religion de Blancs. En quoi serait-elle plus vraie que celle de mes ancêtres ? Pourquoi moi, je l'accepterais ? Catholique, universelle, tout ce qu'on veut, le problème demeure : le catholicisme est une religion marquée par l'Occident. Jusque dans la compréhension du message. Porté, soutenu par des structures européennes, il n'est guère possible de l'aimer sans s'inscrire dans l'histoire d'un monde."
Peut-on être fidèle à la fois à un peuple qui souffre et à un système qui n'a pas le courage de condamner clairement les crimes de l'Europe contre ce peuple ? En s'accrochant à ce système ou en s'y éternisant, le prêtre ou le religieux africain ne trahit-il pas à la fois l'Afrique et le Christ dont le message de justice, de liberté et de vérité dérangeait l'establishment politico-religieux de son temps ? Voilà une des questions que soulève Valentin-Yves Mudimbe dans "Entre les eaux" (Paris, Présence Africaine, 1973).
par Charles Faye
PRIMARY
La motion de censure envoyée dans les cordes par les uppercuts de Wallu et crochets des non-inscrits, longue vie primatoriale à Amadou Ba, premier des ministres, ainsi baptisé par Pecos Dias
Last but not least, à côté de la messe de requiem pour les alliances de façade à but purement électoraliste et de la démarcation des oppositions sénégalaises, s’est décodé l’encrage de Yewwi Askan Wi dans l’opposition radicale.
Tout n’a pas été dit dans cet exercice de communication certes, mais l’essentiel a été capté.
A moins que je ne me trompe, nous avons plus assisté au lancement des primaires de l’opposition, en vue de la présidentielle 2024, que vu une volonté affichée et partagée du cercle de l’inter-coalition Yewwi Askan Wi/Wallu de démettre le gouvernement.
Était-ce déterminant et stratégique pour Yewwi de rompre les amarres avec un allié encombrant porteur d’un agenda amnistie ?
Le clairon a sonné cavalièrement au-delà du quartier général, clarifiant la cartographie de l’opposition, scellant la cavalerie solitaire.
Reste à savoir si le but d’éclairer les électeurs sur la configuration réelle de l’Assemblée nationale sera atteint.
D’un côté, une majorité rendue de fait par la copie favorable de 24 députés de l’opposition. De l’autre, une minorité définie par 57 sièges amputés des deux voies placées en garde-à-vue.
Comme le ferait remarquer un bon gauchiste formé à l’école de la dialectique, l’offensive de Yewwi n’a pas été menée finalement contre le Macky et son chef de gouvernement, mais contre un adversaire débusqué et démasqué au grand jour. Soit Wallu dont le cas rime avec Doha, où réside un adversaire de taille, qui ne saurait rejoindre Dakar pour battre le fer contre un Macky partant pour un troisième mandat.
Stratégique et politique était donc cette motion de censure ayant pris le contour d’un pré premier tour dans le camp de l’opposition.
C’est tout le sens des primaires de l’opposition lancées par Yewwi pour s’installer dès à présent en tête l’opposition en 2024.
Ainsi donc Amadou Ba aura été, à son corps défendant, l’instrument d’une bataille de positionnement de l’opposition.
Cela dit, au regard des défis qui l’attendent, de l’inflation qui grimpe et des incertitudes planant dans le ciel sénégalais, on ne peut que lui souhaiter bon vent, comme l’a d’ailleurs fait de façon prémonitoire Pecos Dias.
Plus politique que nos acteurs politiques, je meurs.
Sauf que tout n’est pas que politique. Il va bien falloir avancer et assurer la cohésion et la paix sociales pour que rien de fâcheux n’arrive en 2024.
Outre la satisfaction de la demande sociale ces 13 prochains mois, le niveau de responsabilité politique et historique est requis pour tous. Sans exception.
par Momar Dieng
LES PRÉDATEURS ET LE COUDE DU PRÉSIDENT
Les ministres épinglés par la Cour des comptes, de même que leurs collaborateurs indélicats et autres subalternes du festin pro-Covid19 savent qu’il ne leur arrivera rien tant qu’ils resteront dans le giron du "Monstre"
Le Rapport accusatoire de la Cour des comptes est un révélateur de la nature intrinsèque du régime qui gouverne le Sénégal. Les principaux prévaricateurs des deniers publics vont être protégés comme d’habitude en dépit de la dilapidation organisée de plusieurs milliards de FCFA dont le sort et la destination échappent aux enquêteurs de la Cour. Au pire, des lampistes exécuteurs d’actes illégaux (comme les DAGE placés sous l'emprise directe des ministres) vont être jetés en pâture à l’opinion, ce qui n’est même pas gagné d’avance au titre de la doctrine du COUDE : éloigner les parents, amis, proches et militants du glaive de la justice, et pousser les autres coupables en enfer carcéral.
Mais le citoyen Pape Alé Niang, lui, peut être l’objet d’une persécution crypto-personnelle décidée par quelques pontes habités par une soif de revanche contre un journaliste libre et courageux. Bravo à tous les monstres, grands, petits et moyens, ainsi qu’à ceux des Sénégalais et Sénégalaises qui les soutiennent simplement parce qu’ils préservent leurs intérêts matériels et ceux de leurs familles, parce qu’ils leur donnent du travail et leur octroient des marchés publics, parce qu’ils leur offrent pain, riz, huile, etc., parce qu’ils leur fourre dans la poche quelques espèces sonnantes, parce qu’ils leurs paient leurs factures d’eau, d’électricité, de téléphone, parce qu’ils leurs facilitent le bouclage de projets économiques et financiers, parce qu’ils sont devenus leurs dieux à visage d’humain…
Les ministres épinglés par la Cour des comptes, de même que leurs collaborateurs indélicats et autres subalternes du festin pro-Covid19 savent qu’il ne leur arrivera rien tant qu’ils resteront dans le giron du Monstre, cette fameuse voie droite qui prémunit contre la prison et contre les représailles du cabinet noir officiant à quelques encablures d’une étroite façade atlantique longeant une tranquille corniche.
Du reste, certains d’entre eux ont déjà atterri à d’autres stations, sans doute moins appétissants en termes de saccage des deniers publics, mais où ils ont encore le temps et la sérénité de jouir tranquillement des fruits de leur vandalisme financier. Ils se verront offrir d’autres opportunités de ripailler sans limites aux frais des contribuables, on n’exigera d’eux pas plus que la soumission à l’agenda du chef. Rien à craindre, le prince est au contrôle ! Comment alors ne pas saluer une posture de résilience aussi admirable dans le vice et la fourberie ?!
La Cour des comptes semble avoir (bien) fait son travail de contrôle et de recommandations, même si certains lui reprochent - avec une bonne part de vérité - de ne pas avoir le courage d'aller au bout de ses missions si tant est qu'elle a les moyens légaux d'ester elle-même en justice contre les auteurs de ces crimes économiques qu'elle a dénichés. Au garde des Sceaux ministre de la Justice , elle a modestement montré la voie à emprunter avec l'ouverture demandée de douze informations judiciaires contre les gestionnaires indélicats. Une autre histoire de coude !
Par Assane Guèye
LA MOTION SABORDÉE PAR L’ÉMOTION
Les parlementaires sont payés pour parler. La tempête sonore n’a pas emporté Amadou Ba. Les porteurs de censure ont cherché à ennuyer, exposer et décontenancer le chef du gouvernement. Ils en ont pris pour leur grade.
Les parlementaires sont payés pour parler. La tempête sonore n’a pas emporté Amadou Ba. Les porteurs de censure ont cherché à ennuyer, exposer et décontenancer le chef du gouvernement. Ils en ont pris pour leur grade. C’est l’exact contraire qui s’est passé. Une fenêtre d’opportunité et de visibilité a été offerte sur un plateau au quatrième PM de Macky Sall. L’opposition radicale incarnée par Yewwi est allée trop vite en besogne. Elle s’est précipitée maladroitement. Pour ce qui est de Wallu en manque de clarté, il a semblé faire la courte échelle à l’Exécutif. Ainsi donc, la défiance a rendu un énorme service à Amadou Ba. Il n’a pas été tiré vers le bas. Il est plus haut, plus fort. Et peut voir plus loin. Des opposants farouches ont même été ses thuriféraires ce jeudi. Lui reconnaissant urbi et orbi son absence d’arrogance et de morgue. C’est à croire qu’il a une bonne étoile. Il s’érige déjà en recours. Il n’est pas exclu qu’il soit la fumée blanche pour 2024. Pour autant, sa route ne sera pas jalonnée que de pétales de roses. Les coups et surtout les tirs amis vont pleuvoir sur ses frêles épaules. Sa ligne de défense ne peut plus être timorée. C’est dans son intérêt de rendre parfois coup pour coup. C’est comme ça qu’on se blinde. Le marigot politique est un panier de crabes.
Pandémie de kleptomanie
Dans le paysage, on compte aussi de nombreux rhinocéros. Il s’agit de ces fossoyeurs de nos maigres deniers. La manière dont ont été gérés les fonds du covid est dévastatrice pour l’image et la crédibilité de la « gestion sobre et vertueuse ». La Cour des comptes a jeté un pavé dans la mare. Elle rapporte une ambiance de basse-cour et un braquage en règle opéré par une oligarchie sans affect. Les veinards se sont soignés financièrement sur le dos de la crise sanitaire. Une nouvelle pandémie de kleptomanie s’est propagée. Le couvre-feu est loin mais le feu couve. Les cas communautaires organisés en bande ont réussi le carnage financier avec une facilité déconcertante. Ce ne sont pas les seuls fautifs. On leur a donné les clés et les serrures de l’appartement à vider. Ils n’ont fait que profiter d’un manque total de prévention. Si le crime s’avère, la main qui inflige le châtiment ne doit pas trembler. On est en droit de se demander si les gardiens du temple mettent assez de digues pour éviter l’irréparable. La corruption est criminogène.
Le virus de l’insécurité
Un loup solitaire a semé la terreur chez les paisibles Mbourois glacés d’horreur. Fissures dans la sécurité du quotidien. Les Sénégalais sont laissés à eux-mêmes. La poussée démographique doit s’accompagner d’une poussée sécuritaire. Les paisibles citoyens Sénégalais verraient d’un bon œil le redéploiement des patrouilles avec chiens de protection sur la voie publique. La délinquance ne serait pas éradiquée. Mais c’est un élément de dissuasion très efficace. La peur change de camp. Les contrôles systématiques doivent être renforcés. À titre préventif également, toutes les autorisations de port d’arme devront être retirées. Il faut livrer une guerre totale aux réseaux de trafic d’armes qui sont rien moins que des organisations terroristes. Le ministère des Affaires étrangères a décidé d’annuler tous les passeports de service délivrés depuis le 1er janvier 2021 pour limiter les dégâts et micmacs. Pourquoi la chancellerie est-elle si poreuse aux micmacs ? Les manœuvres frauduleuses sont partout dans la société. Le poison est déjà dans les veines.
Par Abdoul Aly KANE
A PROPOS DE LA PARTIE ECONOMIQUE DE LA DECLARATION DE POLITIQUE GENERALE
La Déclaration de politique générale fut un grand moment de politique politicienne pour la représentation nationale focalisée sur le décodage de la pensée « primatorale » sur le 3ème mandat et à l’affût du moindre dérapage verbal du Premier ministre
La Déclaration de politique générale fut un grand moment de politique politicienne pour la représentation nationale focalisée sur le décodage de la pensée « primatorale » sur le 3ème mandat et à l’affût du moindre dérapage verbal du Premier ministre Amadou BA. Les propos furent lénifiants sans le ton guerrier auquel on nous avait habitués en ce début de 14ème législature.
S’agit-il d’un signal du président de la République pour l’apaisement du climat politique et social enfumé par les procès, les emprisonnements tous azimuts et autres menaces, ou alors le propre d’un homme politique comme Amadou Ba, connu pour être peu enclin à hausser le ton ? L’avenir nous édifiera.
En toutes hypothèses, les visages quasi hilares des députés de l’opposition créèrent un moment de détente, de respiration pacifique dont le pays a grandement besoin après une mise en avant de la force et du passage en force à un niveau jusque-là inconnu dans notre pays.
Le « ni oui ni non » du Premier ministre, renvoyant la question à la seule décision du principal concerné, le candidat Macky Sall, tout en ayant la prudence de jeter le trouble sur la nature du mandat en cours(premier ou 2ème ) a ressemblé aux fameux propos d’un Senghor soutenant que « les Arabes ont raison mais Israël n’a pas tort » évitant de se mettre à dos les deux parties en conflit.
On a vu des députés de l’opposition très souriants, sans doute à l’idée d’avoir joué un mauvais tour au camp présidentiel, pour avoir réussi à focaliser le débat sur le 3ème mandat alors que la Déclaration de Politique Générale était centrée sur l’économie et le social. On a également vu des députés de la majorité, habituellement adeptes du « passage en force », arborer des mines peu enthousiastes, par rapport à ce qu’ils doivent considérer comme de la mollesse, au point de demander que leur candidat soit investi séance tenante debout et par acclamation.
La partie économique du discours de politique générale aura davantage retenu notre attention. Le Premier ministre a insisté sur la prévalence du consensus concernant les orientations économiques du pays qui seront désormais portées à l’appréciation des parlementaires. Nous lui suggérons alors d’inclure les questions de la Zlecaf (Zone de libre-échange continentale africaine), lente au démarrage, de la faible intégration des économies de la CEDEAO (10%à 15% d’échanges intra régionaux), de l’identification des complémentarités économiques dans cette zone, et enfin celle de la réforme du FCFA, essentielle au dynamisme d’une économie sous-régionale peu participative au commerce mondial (environ 3 % pour toute l’Afrique en 2021).
La question de la monnaie est importante.
Les résultats économiques des pays du monde, en particulier des pays émergents, se distinguent de parleur capacité à vendre sur le marché international des biens agricoles et industriels qu’ils produisent et transforment en y intégrant un maximum de valeur ajoutée. On ne peut parler d’exportation sans parler de devises et, par conséquent, du rapport d’échange entre elles (Monnaie nationale/ Devises étrangères), soit le taux de change entre le FCFA et la monnaie des pays importateurs ou potentiellement importateurs de nos produits. L’omerta sur cette question ne règle pas le problème.
Comme nous l’avons rappelé dans une précédente contribution, le taux de change est un élément essentiel de la compétitivité d’un pays et c’est pourquoi il est complètement dépassé de faire l’impasse sur cette question. La problématique du FCFA pour les pays de la zone ne repose pas sur le libre placement des réserves de change excédentaires ni sur le libre rapatriement des capitaux. Elle se rapporte à la fixité du taux de change euro/CFA qui fait endosser aux pays africains de la zone les pertes de compétitivité dues à la politique de l’euro fort. Les exportations de matières premières brutes sur le marché international sont une « arnaque »
Le cas du cacao ivoirien est édifiant. Cette graine représente 10 % à 15 % du PIB et près de 40% des recettes d’exportation de la Côte d’Ivoire mais la valeur ajoutée de la transformation est réalisée à l’extérieur au grand dam des « cacaoculteurs » et de l’Etat éburnéen.
La transformation agro-industrielle est stagnante au Sénégal, voire en régression, au regard des importations de produits comme la tomate concentrée.
L’importation de textile chinois a éliminé les unités industrielles de textile du Sénégal comme les fabricants de tissus (Sotiba, ICOTAF), les filatures, les entreprises de confection comme la bonneterie. Au-delà du savoir-faire chinois, l’avantage compétitif résidait essentiellement dans le rapport de change.
Toujours au plan économique, le Premier ministre a informé l’Assemblée de deux importantes décisions à venir, à savoir celle portant sur la création d’une banque nationale et celle de la réactualisation du Plan Sénégal Emergent (PSE) pour la prise en compte de l’arrivée du pétrole et du gaz.
Concernant la holding bancaire, il en a défini les ressources et les emplois ainsi qu’il suit : « Dans la perspective du financement du programme des 100 mille logements sociaux et de la constitution progressive des fonds de bonification et intergénérationnel issus des recettes pétrolières, l’État du Sénégal a une occasion historique de se doter d’une grande banque publique pour une meilleure inclusion financière. Le Gouvernement va donc vous proposer la création d’une grande holding bancaire pour appuyer le développement de nos entreprises ».
Il s’agit d’une annonce attendue des milieux d’affaires sénégalais, en particulier les PME sevrées de financement bancaire. Cette holding bancaire, selon Amadou Ba, « va intégrer l’ensemble du portefeuille bancaire de l’État et consolider ses actifs. Il sera assez robuste pour contribuer de façon substantielle au financement des champions locaux ainsi que des PME/PMI » précise le Premier Ministre.
Pour l’instant, n’ayant pas d’éclaircissement sur la Holding et les différentes structures qui en seront les filiales, il est plus prudent d’attendre d’en savoir davantage.
Le PSE « nouvelle version », également programmé pour tenir compte des découvertes pétrolières, nous pousse à formuler quelques interrogations préliminaires. Quel besoin y a-t-il de partager ce plan avec l’opposition si l’on sait que sa formulation finale s’est faite avec les cadres de l’administration via la SNCDS et les apports de cabinets extérieurs et a engagé le pays dans un endettement « limite » ?
Les découvertes pétrolières et gazières constituent-elles des éléments à ce point fondamentaux, si l’on sait que les projections de recettes attendues de l’exploitation des hydrocarbures provenant des projets GTA et Sangomar, sont de 51,6 milliards FCFA en 2023, 196,8 milliards FCFA en 2024 et 322,5 milliards FCFA en 2025 (Prévisions des recettes et risques pour l’année 2024 du Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2023-2025),soient des montant faiblement significatifs par rapport, pour ne prendre que cet exemple, aux transferts de fonds des émigrés sénégalais dont le total avoisine 1 500 milliards de FCFA en 2019 ?
Nous conclurons en invoquant la Banque Mondiale qui affirme dans son dernier rapport sur la pauvreté qu’«en 2030, l’Afrique concentrera 90 % des pauvres de la planète », faute de ressources fiscales suffisantes et à cause d’une croissance économique reposant sur l’endettement et dont les moteurs sont trop faibles.
Pour conjurer ce mauvais sort, il faut faire face. Les incantations sur le développement de l’industrie ne peuvent se réaliser que sur l’impulsion du développement de l’agriculture, la transformation industrielle de ses produits, la promotion d’entrepreneurs sénégalais grâce à un accès ouvert au financement, avec un soutien sans faille de l’Etat fait de protection, de disponibilité des facteurs de production à des coûts compétitifs, et le tout dans un cadre sous-régional gérant la ou les monnaies et facilitant les échanges commerciaux.
La question du Franc CFA soulevée par l’opposition parlementaire répond au besoin de rompre dans un premier temps le couplage Euro/FCFA qui génère une faiblesse de compétitivité internationale.
C’est une question évoquée par le Sénat français en 2020 et dont la pertinence et l’urgence sont indiscutables. Il appartient aux chefs d’Etat d’impulser la réflexion sur la politique monétaire commune au regard des disparités économiques des pays concernés, de la faisabilité de la monnaie nationale et la solidarité à l’intérieur de la CEDEAO en matière de mise en commun des réserves de changes pour le règlement des importations.
Selon notre conviction, l’émergence économique envisagée sans ces prérequis mène à la désillusion et par conséquent à l’impasse.
Par Moussa KAMARA
GIROUETTES
Ce jeudi, donc, l’opposition a vu sa motion entrer dans les débats de l’Assemblée. Mon avis est que si la Majorité a accepté d’en débattre c’est qu’il n y a pas péril en la demeure. Je peux me tromper mais c’est ma conviction
Ce jeudi, donc, l’Opposition a vu sa motion entrer dans les débats de l’Assemblée. Mon avis est que si la Majorité a accepté d’en débattre c’est qu’il n y a pas péril en la demeure. Je peux me tromper mais c’est ma conviction. Ces députés sortis des limbes de l’anonymat et destinés à jouer les seconds couteaux dans un premier choix ont eu la chance de leur vie en voyant la liste de leurs titulaires rejetée. Nonobstant les élus des listes départementales de l’opposition qui avaient bien ferraillé avec ceux d’en face pour les avoir battus haut la main, les autres députés courront ils le risque de reprendre la bataille pour d’autres législatives ? Parce que si la motion était passée, le président de la République pourrait dissoudre l’Assemblée nationale.
Le Sénégalais et davantage le politicien ne voudra pas voir ses calculs perturbés par des micmac politiciens qui sont loin de ses préoccupations secrètes. Lui qui a bien évalué la place qui lui était destinée parle Bureau politique ou parle leader incontesté et incontestable de sa formation politique.
De suppléant à titulaire légitime, ce n’est pas tous les jours que ça va risquer de se reproduire. Surtout que, franchement, il y a des députés qui ne sont pas à leur place dans cette Assemblée ! Parce que, dans les cas les plus improbables, il n’était pas dans les desseins de leurs leaders d’en faire des députés.
Tous les excès qu’on a pu observer proviennent de ce mauvais casting. Des joutes oratoires qui ont dominé toutes les législatures passées on est passé aux agressions physiques. Pourquoi on en est arrivé là ? Les partis politiques ont tous perdu de leur superbe. Sauf un peut-être qui attire des militants de tous âges.
Toujours est-il que les partis adoptent les coalitions. Parce que la coalition peut cacher les manques et les insuffisances. Et quand les égos sont rassemblés aucun leader, fût-il le plus porteur de voix, ne peut faire prévaloir ses idées. Et à force de faire des concessions pour sauver la coalition, on accepte d’entériner des propositions souvent loufoques.
Quand tous les leaders déclarent leur candidature à la présidence de la République en sachant qu’ils n’ont aucune chance de franchir le premier tour, voire l’étape des parrainages, pourquoi alors ne pas soutenir le plus tôt possible le mieux placé parmi eux ? Parce qu’il est certain que, si les tendances nées des dernières élections se poursuivent, l’Opposition unie accédera au pouvoir à coup sûr.
Mais allez savoir ce qui peut trotter dans la tête de nos chefs de partis, tant de l’Opposition que du pouvoir. Leurs costumes sont si légers qu’ils peuvent se transformer radicalement et fondamentalement en girouettes!
Par Courani DIARRA
POUR UNE FONDATION DES LIONS
Les Lions ont loupé une autre occasion de marquer l’histoire durant ce Mondial au Qatar. A leur retour prématuré de la grand-messe du football, ils ont bénéficié des largesses du président de la République pour un match non livré et donc non gagné.
Les Lions ont loupé une autre occasion de marquer l’histoire durant ce Mondial au Qatar. A leur retour prématuré de la grand-messe du football, ils ont bénéficié des largesses du président de la République pour un match non livré et donc non gagné. Surprenant cadeau ! Les champions d’Afrique en titre auraient sans doute commis un crime de lèse-majesté en déclinant la cagnotte et puis, par les temps qui courent, qui cracherait sur des dizaines de millions gracieusement offerts ? Mais le coach Aliou Cissé et sa tribu auraient, à leur tour, pu se montrer grands seigneurs.
Une défaite reste une défaite. L’accepter fait grandir le vaincu. La prime versée aux Lions encourage le culte de la médiocrité qui pousse au Sénégal. Ce geste constitue un contre-exemple des valeurs à promouvoir dans notre société : mériter ce qu’on a, entre autres.
Toucher des primes pour des quarts non conquis ne rend sûrement pas fiers les Lions. Pire, elles pourraient leur laisser un goût amer de remords et de gêne. Mais qu’à cela ne tienne ! Puisqu’ils ont empoché la drôle de récompense, autant en faire bon usage ! Par exemple, en cédant chacun, joueurs et membres de la délégation, un quart de cette somme pour constituer une dotation et porter sur les fonts baptismaux la Fondation des Lions du Sénégal. Cet organisme serait dévolu à semer la graine des champions et développer le foot sénégalais, en donnant leur chance à des talents laissés en rade par le système des centres privés de formation et dont le rêve est de se mettre un peu plus près des étoiles, d’égaler le talent de Sadio Mané et d’avoir l’aura d’El Hadj Diouf…
La Fondation des Lions travaillerait également à éradiquer la haine et la violence sous toutes leurs formes dans le foot et dans tous les autres sports. Que ce soit les bagarres dans les gradins, les empoignades qui dégénèrent entre joueurs, les commentaires virulents et décousus sur les plateformes ou encore l’animosité entre associations de supporters. Ce serait là une belle façon de retourner l’ascenseur au peuple sénégalais, un « deloo ndioukeul » à la hauteur de l’affection que les supporters vouent à la sélection. En cela, les Lions devraient plutôt prendre la posture de « game changers » pour changer la donne et améliorer le rapport de nos jeunes à l’effort et à l’argent.