Le Maroc a ouvert la voie aux pays africains en se qualifiant à la demi-finale de la coupe du monde. L’histoire du football africain s’était arrêtée aux quarts de finale de la compétition sportive internationale la plus regardée sur les différents hémisphères.
Dans un monde qui souffre, j’ai envie, dans cette chronique, d’être dans une légèreté et dans un rêve en «couleur».
Je me permets de penser que le Sénégal va gagner la coupe du monde en 2026 : Sous le soleil des Amériques, l’équipe nationale du Sénégal s’est présentée avec des footballeurs gonflés à bloc avec un effectif moyen, mais déterminé pour accéder au trône.
C’est l’été avec une baraka incroyable, ils passent les poules de qualification de justesse. Ses vaillants footballeurs se retrouvent en demi-finale en battant l’Espagne 1 à 0. Les larmes commencent à couler dans tout le Sénégal. C’est le début de la folie au pays de la «Téranga» (Accueil). Ils se permettent de battre le Portugal pour accéder en finale. Les journalistes du monde entier débarquent au Sénégal et rencontrent des difficultés à trouver des chambres car les hôtels sont pleins. Les sénégalais deviennent hystériques. Les murs, les arbres, les voitures, les moquées (vous croyez les mosquées aussi,) c’est du blasphème, non ? On trouvera toujours un marabout qui va nous expliquer que c’est légal pour une durée limitée.
Le jour de la finale, il y aura une interdiction totale aux sénégalais d’aller travailler. Pour les fainéants c’est le jackpot. Les hôpitaux sont en alerte maximale.
La finale démarre, les Sénégalais, crispés par l’évènement, sont largement dominés par les Anglais et encaissent un but à la 20ème minute et dès la deuxième mi-temps, l’Angleterre appuie sur l’accélérateur et marque un deuxième but à la 70ème minute.
Tous les Sénégalais commencent à devenir des entraineurs. Quelques joueurs sont ciblés surleurs placements, leurs manques d’implication, etc.
À la 80ème minute, les Sénégalais marquent et également à la 85ème. Un début de folie gagne le peuple Sénégalais, avant d’être refroidis par l’expulsion d’un jour Sénégalais à la 90ème minute, mais à une minute du sifflet final, l’équipe du Sénégal marque, suite à un coup franc détourné par un joueur anglais dans son but. C’est plus jouissif, non ?
Les vols sont affrétés à des prix modiques pour ramener la diaspora au pays natal. La majorité et l’opposition rient ensemble et se tapent la main à la sénégalaise. Dakar gronde et suffoque. Les viandes de moutons, bœufs, chameaux, et chèvres sont à la disposition des populations. Pour faire la fête, il faut avoir le ventre plein. Le seul hic, c’est que les hôpitaux accueillent les Sénégalais fragiles qui n’ont pas supporté cet exploit inimaginable.
Oh ! Réveillez- vous ! C’est un rêve éveillé, mais il est permis de croire à de belles choses, surtout dans un monde en ébullition.
par Ibra Pouye
L’AN 2024, MACKY SALL ET NOUS
A l'heure où l'on parle du bilan du président à tous points de vue, l'école se meurt. L'État fait semblant de payer les enseignants. Ces derniers font semblant d'enseigner et les élèves font semblant d'aller à l'école
L'on ne parle que de Macky Sall et de l'an 2024 dans la presse et sur toutes les lèvres. L'on ergote à longueur de journée sur son agenda politique caché. La presse locale s'en délecte. Informations à tire-larigot sur un éventuel procès d’Ousmane Sonko, le leader de l’opposition.
En effet, le président sénégalais fait vendre. Et il le fait bien et au-delà des frontières de ce pays où il fait bon vivre. Il ne se passe un jour sans qu'on parle de lui et de ses réalisations par rapport à une pseudo troisième candidature pour la présidentielle de 2024, vantée par certains oiseaux de mauvais augure de son propre camp.
Macky, ce bon vivant à la grosse bedaine et à la bouille trop ronde, renchérit ad nauseam la presse disant que cet homme d'État spécial au-delà des remugles qu'exhale sa bouche, n'a jamais respecté sa parole donnée et qu'il mettrait le Sénégal à feu et à sang s’il n’arrivait pas à ses fins. Personnage peu parlant et guère charismatique doublé d’un ersatz au physique de lutteur.
En effet, l'homme se cherche et veut rempiler pour une troisième candidature. Dictature rampante et pays en état de siège ? Certains observateurs le disent haut et fort, et d'autres susurrent par peur d’une vendetta qu'il ne prendra pas cette pente très dangereuse. Avec lui, l'on ne sait pas sur quel pied danser. L’essentiel est que le bateau Sénégal, au beau milieu d'une tempête, arrive à bon port avec Macky comme commandant de bord, exulte son camp peu enclin à l'adversité politique et aux joutes verbales télévisées.
A l'heure où l'on parle du bilan du président à tous points de vue, l'école se meurt. Décidément, dans ce pays, tout semble voué à l'échec. L'État fait semblant de payer les enseignants. Ces derniers font semblant d'enseigner et les élèves font semblant d'aller à l'école. Tout le monde est responsable de ce désordre ambiant ; les enseignants, les parents d'élèves et ces derniers. La faillite scolaire et des cerveaux se voit à tous les niveaux de la vie sociale, économique et politique. L'on ne sait qui est qui et qui fait quoi dans ce pays.
Heureusement que la Coupe du monde de football est là et semble réconcilier les cœurs et les esprits. Mais Macky ne pense qu’à 2024, année de sa consécration ultime même s’il joue avec Cerbère, gardien des portes de l’enfer. Pour lui et au vu des perspectives d’avenir, le pétrole et le gaz devant être exploités au second semestre de 2023, doivent être sous sa gestion. Disant haut et fort qu’il est l’homme providentiel. Écartant tous ses potentiels successeurs et essayant d’écraser l’opposition et surtout Ousmne Sonko, le leader naturel actuel. 2024, l’année de tous les dangers sera mise à rude épreuve pour cette démocratie naissante. Le Sénégal, un frêle esquif risquant de se casser sur les rochers d’une mer en pleine tempête. En animal politique redoutable et roublard, le président Macky Sall esquisse son plan et essaiera de désarçonner ses adversaires, voire son peuple farouchement opposé à cette 3e candidature.
En effet, ce dernier ferraillé par une opposition un tantinet forte mais dans le dilemme et une jeunesse ayant bon dos, l'attendent de pied ferme. A Macky de savoir dès maintenant que sa mission se terminera en février 2024 même si une certaine alchimie se met en branle et qu’alliances et plans ourdis des partis politiques se concoctent. Le tout conjugué à l'extrême légèreté de l'homosenegalensis couplée à la transhumance politique et l'on crie au scandale face la sacralité de la parole donnée dans ce pays. Toutefois, le président doit se ressaisir. Cela est le vrai pouvoir d'un politique. Mais entre Macky et nous, il est une lapalissade de dire qu’il est prêt à marcher sur des cadavres pour arriver à ses fins per fas et nefas. Quid de deux Sénégal qui feront face ? Tous sauf Ousmane Sonko quitte à brûler ce doux pays. Peu lui chaut même s’il court à sa perte tout en risquant très gros.
par Abdourahmane Sarr
DPG REPORTÉE, CANDIDAT DE LA CONTINUITÉ
Amadou Ba n’a pas fait sa Déclaration de Politique Générale. Le discours prononcé à l’Assemblée lundi 12 décembre, trop long et sectoriellement trop spécifique, n’était qu’une synthèse des récents débats budgétaires
Le Premier ministre Amadou Bâ, de toute évidence un homme de qualité et de compétence, n’a pas fait sa Déclaration de Politique Générale. Le discours qu’il a prononcé à l’Assemblée nationale, trop long et sectoriellement trop spécifique, devait l’être avant la session budgétaire pour être pertinent car il n’était qu’une synthèse des récents débats budgétaires. Notre problème stratégique n’est pas le listing de ce qu’on peut faire ou qu’on a pu faire avec le budget actuel dans l’éthique et la transparence, nos allocations de ressources budgétaires n’étant pas si mauvaises. Notre problème est une problématique de création de richesse insuffisante pour alimenter un budget à la hauteur des attentes en termes de biens et services publics en quantité et en qualité suffisantes.
Le Premier ministre n’a donc fait qu’une revue du bilan des politiques sectorielles en cours, ainsi que leurs perspectives à très court terme, tout en affirmant clairement que le PSE sera actualisé à la suite de larges concertations. Effectivement, dire qu’on veut un Sénégal émergent en 2035 est trop simpliste comme vision puisqu’une vision doit pouvoir se décliner en une seule phrase qui doit comporter la stratégie principale qu’on compte mener vers cette émergence. Nous comprenons donc que le Premier ministre puisse s’approprier la vision d’un Sénégal émergent en 2035 tout en affirmant que le PSE sera revu, actualisé, et réorienté car il ne s’agit en réalité que de plans changeants au gré des circonstances.
Dans cette perspective, il a appelé à un consensus pour résoudre le problème fondamental du pays, l’emploi des jeunes et la satisfaction de leurs aspirations à la liberté et à l’autonomie. Les autres politiques déclinées qui sont essentiellement sociales et redistributives (équité sociale et territoriale notamment) ne dépendent que de nos capacités budgétaires tributaires de la création de richesse. Il a ainsi donné rendez-vous à la représentation nationale dans six mois pour présenter son programme qui ne pourra être qu’un programme de campagne, le sien, mais dans la continuité. Dans la continuité, car malgré sa volonté nouvelle de réorienter le PSE pour qu’il soit porté principalement par le secteur privé national à financer par la mise en place d’une Banque publique, certains paramètres sur lesquels il ne compte pas s’appuyer feront que son programme ne pourra s’inscrire que dans la continuité. En effet, dans les grands axes qu’il a déclinés pour ce PSE actualisé en perspective, il compte ajuster le cadre macroéconomique et stabiliser la dette, ce qui est bien, mais il ne compte pas sur la décentralisation en pôles économiques, certains contrôlés par l’opposition, et ne voit pas un problème avec la monnaie dans le consensus qu’il compte bâtir. Il ne pourra donc produire qu’un consensus de continuité des politiques publiques alors que la jeunesse aspire à la rupture. Amadou Bâ ne pourra, de ce fait, pas présenter une offre de changement bien qu’il semble avoir la volonté de dépasser les stratégies jusque-là menées en appelant à une réflexion collective sur le développement de notre économie sans autosatisfaction.
De ce point de vue, la répétition est pédagogique mais nous n’allons pas aborder la question monétaire sous l’angle de la compétitivité du taux de change, de chocs qu’il peut absorber, ou de la discipline budgétaire possible sans arrimage même si elle n’est pas appliquée par les républiques indisciplinées. Cependant, quitte à être technique, puisque le Premier ministre a qualifié la question de complexe, nous allons emprunter un autre chemin de persuasion pour convaincre nos élites de la nécessité d’une réforme monétaire pour une émergence portée par le secteur privé national et à la base. Le lecteur qui ne comprendra pas nous en excusera. En effet, ayant écouté nos députés, nous avons l’impression que la problématique n’est pas suffisamment maîtrisée par ceux qui ont en charge notre destinée. Néanmoins, la nécessité de l’inclusion financière du privé national pour une émergence patriotique semble maintenant s’installer dans le discours puisqu’on parle d’une banque publique qui n’est pas la solution puisqu’étant une option quasi budgétaire avec les mêmes travers dans notre cadre actuel. Il reste cependant la question monétaire.
De quoi s’agit-il ? Dans un article de 2019 intitulé « SENEXIT : Libéralisme Patriotique ou Socialisme », notre thèse principale était que le Sénégal devait prendre son destin en main par l’autonomie monétaire à l’échelle nationale ou sous-régionale avec une inclusion financière de nos populations, entreprises et collectivités locales et en finir avec la socialisation du développement par les plans centraux. A défaut, notre émergence sera financée par le privé extérieur et ne sera pas patriotique et inclusive, nos populations se contentant de la redistribution par l’état central. Pour comprendre il faut d’abord savoir qui du gouvernement ou de la Banque Centrale Régionale a le contrôle sur la stratégie de financement de nos pays. La réponse à cette question déterminera également la réponse à la question de savoir si notre émergence sera portée par le secteur privé national ou étranger.
Au Sénégal, l’appartenance à l’UEMOA et l’arrimage de notre monnaie à l’euro ont comme conséquence que c’est monsieur le gouverneur qui dirige, s’il n’est pas lui-même dirigé par la Côte d’Ivoire, ou le capital étranger. La raison est que le financement de nos déficits budgétaires et de nos économies en monnaie nationale dépendent des limites que peut permettre le financement de la banque centrale pour la préservation de ses propres équilibres et objectifs (notamment d’inflation qui affecte la compétitivité et de réserves de change pour garantir la parité monétaire). Ces limites s’imposent, quel que soit notre potentiel de croissance inclusive que le financement de nos petites entreprises pourrait permettre car cette croissance pourrait avoir besoin de devises étrangères pour des importations. Cette situation nécessite que nos états et notre économie sollicitent des ressources en devises puisque les étrangers ne veulent pas nous financer en monnaie nationale sans garantie de pouvoir retourner dans leurs devises sans risque de change. Si la Banque Centrale privilégie ainsi le leadership du capital en devises facilité par l’arrimage de notre monnaie, cela veut dire que le Sénégal doit accepter ce leadership du capital étranger à travers l’état ou directement dans l’économie pour son émergence. Si le déficit budgétaire de l’état est maîtrisé, comme le Premier Ministre en a l’intention, mais qu’une banque publique mobilise des ressources que le secteur privé bancaire ne prêtait pas, les mêmes besoins de devises se poseraient si l’état absorbe le risque que le privé bancaire ne prenait pas et que l’exutoire du taux de change n’est pas disponible. Il découle de ce qui précède que l’arrimage de notre monnaie à l’euro et la gouvernance de la BCEAO peuvent déterminer l’ordre social de demain devenant ainsi une question éminemment politique par rapport aux aspirations de liberté et d’autonomie de notre jeunesse. Si nous utilisons des ressources en devises provenant de nos ressources pétrolières et gazières pour accommoder des pertes de devises que l’arrimage nous impose, nous les aurons potentiellement gaspillées.
Nous venons de sortir d’une crise sanitaire qui a nécessité d’organiser une résilience systémique par des politiques de substitution aux crédits au secteur privé conjoncturellement en retrait, des déficits budgétaires plus élevés et financés par le marché financier régional et les capitaux étrangers dont le FMI. Dans ce contexte, notre banque centrale avait dû changer de politique. Elle avait entamé une politique monétaire restrictive de volume de financement entre 2016 et 2019 et encouragé nos états à se financer sur le marché des eurobonds pour reconstituer ses réserves de change gaspillées à la suite d’une politique de financement trop accommodante de déficits budgétaires du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. À la suite de la crise sanitaire, elle a mis en place en 2020 une politique monétaire accommodante sans restriction de quantité, par nécessité, avec des taux d’intérêt à la baisse puisqu’elle ne pouvait mesurer l’ampleur du repli du secteur privé pouvant accommoder le financement des États. Dans la mesure où les capitaux étrangers sont venus financer les États en masse, l’annonce d’une baisse des taux d’intérêts directeurs qui ont peu d’influence sur le marché bancaire puisque ce dernier est en excédent de liquidité, n’a principalement influencé que le coût du crédit des États. La disponibilité de ressources de la banque centrale sans limites ne posait pas de problèmes puisque les réserves de change à perdre en contrepartie des dépenses budgétaires étaient financées par les capitaux étrangers en plus des droits de tirages spéciaux du FMI.
Une fois ces ressources extérieures absorbées en pertes de réserves de change au fur et à mesure des dépenses des états comme c’est actuellement le cas, la banque centrale devra progressivement revenir à sa politique quantitative restrictive de 2019 pour continuer de préserver ses réserves de change. Ceci d’autant plus que l’inflation d’origine monétaire et interne commence à augmenter. Ses taux d’intérêts directeurs qu’elle a récemment augmentés, nous l’avons déjà dit ailleurs, n’ont pas grande importance pour le marché de l’UEMOA puisque la liquidité déjà disponible auprès des banques n’est pas une liquidité qu’elles ont l’intention de prêter au secteur privé quel que soit le taux, mais aux états. L’augmentation progressive des taux directeurs de la BCEAO, dont celle du 9 Décembre 2022, jusqu’à leur niveau de 2019, ne sera donc que cosmétique et ne feront qu’augmenter le coût de financement des états et être en cohérence avec la tendance des taux de banque centrale européenne. Les États s’ajusteront au rythme de la disponibilité du financement extérieur s’ils ne veulent pas créer un effet d’éviction sur leur secteur privé qui reprend progressivement son activité. C’est surtout le cas en Côte d’Ivoire et ce serait le cas au Sénégal si une banque publique devait s’accaparer de la liquidité disponible au niveau des banques privées qui financent le secteur privé financièrement déjà inclus. Au vu des contraintes de niveau d’endettement soutenable et de vulnérabilités extérieures qui s’imposent à nos états, leur destin de financement n’est pas entre leurs mains dans notre architecture monétaire actuelle, mais entre les mains de la Banque Centrale Régionale. Il leur faut au prorata de leurs poids économiques peser sur la politique de financement de la banque centrale dans le respect de son autonomie d’objectif sur une inflation faible, un taux de change flexible, des taux d’intérêt pertinents pour le marché, afin de pouvoir atténuer la contrainte de réserves de change et favoriser un développement endogène.
Cette lecture politique et macroéconomique clarifie que la politique de celui qui dirige, donc monsieur le gouverneur ou des gouverneurs d’une BCEAO réformée, déterminera ce que celui qui NE DIRIGE PAS peut faire puisqu’il n’a pas de banque centrale propre. En effet, nous sommes sortis d’une crise sanitaire pour entrer dans les conséquences des politiques qu’elle a nécessitées (plafond atteint d’endettement à stabiliser), de même que les politiques que la crise sécuritaire russo-ukrainienne a imposées. Les options qui s’offrent à monsieur le gouverneur vont donc déterminer ce que ceux qui NE DIRIGENT PAS seront obligés de faire. Dans le cadre institutionnel actuel, ceux qui ne dirigent pas et qui n’ont plus de marge de manœuvre d’endettement interne ou externe seront à la merci du secteur privé international, du capitalisme d’états étrangers, et de l’intermédiation d’organismes internationaux de développement. Ces options ne correspondent pas aux aspirations de notre jeunesse : le courage du leadership de notre avenir et de notre destin.
Si la déclaration de politique générale de Juin 2023 n’aborde pas ces problématiques, et nous sert à nouveau un listing de politiques sectorielles à financer par le budget qui lui-même dépend de la richesse créée, elle sera passée à côté. Si la Déclaration de 2023 ne nous parle que des réformes du climat des affaires qui doit être bon et neutre pour tous sans aborder ces questions, ces réformes ne seront que pour le secteur privé national et étranger financièrement inclus. Si la déclaration de 2023, ne parle pas de pôles régionaux en compétition entre eux et avec le monde et inclus financièrement avec l’aide de l'État, l’émergence ne pourra pas être inclusive. Les entreprises sénégalaises, pas nécessairement des champions nationaux, sont les petites et très petites entreprises de l’informel et de l'économie solidaire dans les territoires et notamment les centres urbains épicentres des territoires. Si en revanche l'État central compte mener le processus de création de richesse par le budget et une banque publique, il devrait nous dire quels sont ses choix de secteurs et de territoires en tant qu'État développementaliste et socialisant. La transformation structurelle de l’économie ce ne sont pas les infrastructures par l’endettement, mais par l’industrialisation et la formalisation de l’informel pour créer de la richesse pouvant alimenter un budget de biens et services publics y compris les infrastructures. Il faudra choisir car ce qui nous a été servi hier n’est pas une déclaration de politique générale. C’était une déclaration de politiques sectorielles spécifiques et une prise de rendez-vous puisque le président n’a pas encore choisi de dauphin. Même dans les secteurs, il est préférable de nous parler de politique générale, notamment la gouvernance des secteurs de l’agriculture pour une révolution agricole par l’agribusiness, de la santé, de l’éducation dans lesquels nous dépensons beaucoup de ressources mais avec peu d’efficacité.
Notre Offre Publique d'Adhésion (OPA) à la majorité silencieuse de citoyens sénégalais est à un Sénégal de liberté, de patriotisme, et de progrès dans le sillage du Manifeste d'Andorre des libéraux. Il s'agit d'une alternance doctrinale que nous n'avons jamais connue et qui nécessite une nouvelle architecture monétaire et un pays décentralisé en pôles économiques autonomes.
Librement.
Dr. Abdourahmane Sarr est président CEFDEL/MRLD, Moom Sa Bopp Mënël Sa Bopp
Par Baba DIOP
DU GOMBO DANS LE SULUXU
Face à la télé qui transmettait la déclaration de politique générale du tout nouveau Premier ministre à l’Assemblée nationale, Tons et Tata bataillaient à coup d’arguments
Il y avait foule derrière la fenêtre du salon de Tata où se jouait un autre match à l’ombre de la Coupe du monde.
Face à la télé qui transmettait la déclaration de politique générale du tout nouveau Premier ministre à l’Assemblée nationale, Tons et Tata bataillaient à coup d’arguments. Tata qui était d’un autre bord politique que Tons avait la ferme conviction que le panégyrique servi aux députés n’était que boniment.
Tons alléguait que jamais Premier ministre de la République n’avait autant d’allure et que sa maitrise du français venait en second après celle de Senghor qui avait appris aux Français à parler français. Tata partit d’un fou rire car Tons avait été exclu de l’école primaire en classe de Te Pe Ne Me Re Ve Le De Be et Toto tape Nama, autant dire qu’il n’avait jamais dépassé le livre syllabaire pour l’apprentissage à la lecture.
Tons botta en touche, pour dire que la bourse familiale octroyée par son vénéré Président avait mis du gombo dans le suluxu mbalax (1) de Tata et qu’elle ne pouvait le nier. Et Tata d’écarquiller des yeux et de dire sans ambages que voilà qui illustre la misogynie de son ¨Président car cette bourse familiale devait tomber dans l’escarcelle des mères et non des pères. Tata conclut son propos par un à bas le patriarcat.
Les femmes agglutinées à la fenêtre de Tata de scander : « A bas la misogynie, les femmes au perchoir ». Une voix de s’élever : « Si on avait confié l’équipe nationale à une femme, le Sénégal serait à la place du Maroc. Une femme présidente, le pays serait Natangué à la place de Sunugal ». Et les youyous et autre sons de casserole de fuser. Tata en tête du groupe de femmes de dévaler la rue.
1- Sauce gombo
par Adama Thiam
REGAIN D'INTÉRÊT DES ÉTATS-UNIS POUR L'AFRIQUE
Les Américains n’ont jamais considéré nécessaire de soutenir l’émancipation et le progrès économique du continent, même au lendemain de la dissolution de l’Union soviétique
L’accélération des évolutions technologiques, sociétales et environnementales enclenche constamment des dynamiques incessantes dans l’empire du monde, particulièrement sur le plan politique, militaire et économique.
La rivalité sino-américaine, produit par le fléchissement de l’hégémonie américaine, systématisera la géopolitique mondiale de la première moitié de ce XXIe siècle. De là, la politique étrangère américaine à adopter est collectivement partagée par les deux principaux partis politiques, Républicains et Démocrates, pour contrer la montée en puissance de la Chine et refuser légitimement de voir leur leadership bousculé.
Face au dynamisme des économies asiatiques, particulièrement celle de la Chine, à la présence de nouveaux acteurs (Turquie, Russie, etc.) et à la crainte de perdre leur suprématie, les États-Unis, après avoir affiché, sans voile, leur politique protectionniste et isolationniste, tentent de renforcer leur présence et leur influence sur le continent africain, notamment avec la présence du « Commandement des États-Unis pour l’Afrique (Africom) », et l’initiative « Build Back Better World », pour concurrencer celle chinoise, dénommée « Belt and Road initiative».
Pendant plusieurs décennies, les élites américaines ont poussé les différentes administrations, qui se sont relayées à la direction de l’État fédéral, à se lancer dans des aventures militaires au Proche et Moyen Orient, dans des opérations de déstabilisation de régimes politiques en Amérique Latine, en Afrique, ou encore, dans des interventions militaires en Europe et en Asie du Sud-Est, au nom de la démocratie et de la liberté ; à mettre en place des politiques fiscales de réduction d’impôts sans réduction efficace des dépenses, dégradant les finances publiques par la même occasion ; à opter pour une dérégulation financière et une financiarisation à outrance de l’économie plutôt qu’à investir dans la réhabilitation des infrastructures désuètes du pays, à assurer un meilleur accès plus démocratique à l’enseignement supérieur ou procurer une meilleure protection sociale aux classes populaires.
Par conséquent, en Afrique, les produits asiatiques, et autres turcs, anéantissent la concurrence américaine. L’essentiel des foyers est équipé d’appareils électroménagers, d’appareils électroniques et d’objets nomades de fabriquant non-américains. Tout de même dans le sous-
secteur de l’automobile où les marques européennes et asiatiques dominent face à leurs concurrentes américaines. Aussi, un pays comme l’Inde s’installe progressivement dans différents sous-secteurs économiques, notamment dans l’informatique, les télécommunications, les moyens de transports ou encore dans les produits pharmaceutiques.
Certes, les États-Unis présentent encore une prééminence sur le plan militaire, dans le domaine universitaire où toutes les élites du monde ambitionnent ou rêvent de voir leurs enfants intégrer leurs grandes universités. En outre, la jeunesse du monde continue de danser sous sa musique, à consommer son cinéma, à s’identifier à ses célébrités et à ses grands entrepreneurs, à emprunter leurs vocables (CEO, PhD, Think Tank, etc.). Depuis 2016, les investissements directs chinois dépassent ceux des États-Unis en Afrique. Aussi, la Chine est la seule région du monde avec laquelle le continent africain peut se permettre d’observer un excédent commercial puisqu’elle y est obligée de sécuriser ses approvisionnements en produits agricoles, halieutiques et en ressources minérales.
En réalité, l’incapacité des américains à proposer des produits compétitifs et adaptés au marché africain découle de leur arrogance et de leur mépris envers le continent. En outre, contrairement aux pays asiatiques, le continent n’a jamais attiré massivement les investissements américains sur ses territoires avec les risques liés à l’instabilité politique et à l’insécurité juridique.
Probablement, cela s’explique par le profil de ceux qui exercent le pouvoir politique en Afrique. Des hommes qui inspirent le dégoût du fait de leur manque de patriotisme, leur médiocrité indubitable et leur attachement à la jouissance du pouvoir. Les propos de Donald Trump, qualifiant les pays du continent de ‘‘shithole countries’’ (pays de merde), s’inscrivent dans cette perception collective. Cet histrion a juste osé le dire publiquement avec toute la vulgarité commune aux êtres de petite culture, et souvent imbue de leur personne.
Les Américains n’ont jamais considéré nécessaire de soutenir l’émancipation et le progrès économique du continent, même au lendemain de la dissolution de l’Union soviétique, période où ils se sont pris pour la seule super-puissance au monde, « La Fin de l’Histoire ». Ils ont prêché la convergence internationale sous le modèle de la démocratie-libérale. Une doctrine censée apporter aux peuples qui l’adoptent : une souveraineté populaire, une égalité des hommes et un droit au bonheur. A la fin, nous assistons plutôt à une confluence et à une juxtaposition de crises, et finalement, à un désenchantement du monde. Les américains, à l’instar de leurs ancêtres européens, demeurent toujours ancrés dans le désastreux triptyque : conquête, contrôle et pillage. Plutôt que de chercher à concevoir un système mondial basé sur la coopération et le respect des diversités des peuples.
Dès lors, il apparaît présentement difficile, avec l’impérieuse nécessité de reconstruire leurs infrastructures vétustes, leurs divisions internes, qui témoignent en réalité, de la peur constante des WASPs de perdre le contrôle du pouvoir politique et économique, ainsi que les vulnérabilités de leur démocratie, attisées par le modèle de financement des campagnes électorales et exhalées par les vidéos de campagne absurdes et grotesques, de même que le caractère hors-sol de la classe politique, que les États-Unis peuvent apporter un « engagement durable de l’Amérique envers l’Afrique » et susciter une « coopération plus étroite sur les priorités mondiales communes ». La
stratégie du « leading from behind », l'insurrection du Capitole ainsi que le retrait désastreux des forces armées américaines d’Afghanistan symbolisent la décadence de la puissance américaine. Hier, ne pas avoir soutenu réellement l’Afrique, comme ils ont eu à le faire, en participant à la reconstruction de l’Europe dévastée par le second conflit mondial, augure manifestement qu’ils ne le feront pas en temps de crise systémique globalisée, aujourd’hui.
Les États-Unis, et plus globalement le monde occidental, feignent d’ignorer que le monde emprunte le chemin de futurs immenses bouleversements politiques, économiques et sociaux. La poussée démographique dans certaines régions du monde combinée à la raréfaction et l’épuisement structurel des ressources naturelles, notamment énergétiques (atteinte pic production pétrolière conventionnelle en 2008, gazière vers 2030), provoquent une contraction évidente des économies industrialisées, nourries aux hydrocarbures. Par ailleurs, la société américaine se trouve dans l’impossibilité de changer radicalement son mode de vie. La civilisation consumériste ne se transforme pas en quelques décennies. De là l’impossibilité d'atteindre les objectifs des COP sans une solidarité mondiale et un changement de paradigme. Utopique.
De là l’irrépressible exigence de comprendre et de retenir définitivement la nature des relations que l’Afrique tisse, depuis plusieurs siècles, avec les États-Unis, et plus généralement, avec leurs ancêtres européens. L’avenir lumineux du continent africain se trouve essentiellement dans la quête de la dignité et la construction de la volonté de puissance. Il s’agit de se donner les moyens de ses luttes. La souveraineté africaine, pour l’émancipation et l’épanouissement des peuples du continent, passe inéluctablement par le principe de mutualisation des politiques à l’échelle régionale ou même mieux, continentale, puisque les frontières entre politique intérieure et étrangère s’effondrent progressivement de nos jours. Mutualisation des forces de défense et de sécurité.
Mutualisation de la politique étrangère. Mutualisation de la politique économique. Et, cela passe aussi par la hausse du niveau de connaissance et l’exaltation permanente des cultures africaines. Seulement, l'Afrique éduque et instruit mal ses enfants. Le continent est la seule région du monde vraisemblablement qui consomme ce qu'elle ne produit pas et produit ce qu'elle ne consomme pas.
Comment comprendre que des espaces considérables continuent d'abriter les cultures d’exportation et non transformées (cacao, café, thé, fleurs, etc.) introduites par les envahisseurs-prédateurs lors de la colonisation alors que les populations ont d'innombrables difficultés à se nourrir et à se vêtir convenablement ?
De plus, le continent doit concevoir un nouvel idéal de société, et peut-être inspiré d'autres régions du monde. Le mode de production capitaliste, la société de concurrence et de compétition sauvage, les relations internationales fondées essentiellement sur la conquête de marchés, la militarisation de couloirs maritimes et terrestres, le creusement des inégalités sociales et la destruction des écosystèmes naturels, et portés par les inventions absurdes que sont la publicité, le marketing et les relations publiques, sans oublier les classements de magazines comme Forbes, ont fini d'aliéner les sociétés humaines, exacerbé la cupidité et la vanité des hommes. Ces phénomènes doivent inviter à changer radicalement le système de production et de répartition des richesses du monde. Il est temps que le continent s’affranchisse du modèle de développement économique dans lequel il a été contraint d'être inséré depuis les épisodes des razzias négrières et de la colonisation, entreprendre une étude empirique et sans complaisance des réalités complexes de ses sociétés jadis qui ont favorisé la survenance de ces tristes phénomènes. Un système qui engendre une infantilisation permanente du continent, l’assujettit dans un rôle de pourvoyeur de matières premières, un réceptacle de marchandises, le plus souvent bas de gamme, des industries éloignées, et le transforme en un terrain de confrontations entre puissances étrangères.
Pour finir, il est important de garder à l’esprit que la jeunesse africaine ne restera pas passive face à des impératifs et des devoirs non accomplis. Des crises aigues peuvent advenir et aboutir dans des guerres civiles dans beaucoup de pays en Afrique. Des dirigeants restent cupides et vaniteux. Ils seront surpris et balayés par un vent de révolte.
PS : bilan du président en exercice de l’Union Africaine.
D’abord, le plaidoyer pour la réallocation des droits de tirage spéciaux aux États africains, par le Fonds monétaire international (FMI), face à la pandémie de Covid-19 pour permettre au continent d’amortir les conséquences de la crise économique engendrée par les bouleversements dans les chaines de valeur mondiales, à la suite du ralentissement de la production de biens et de services.
Ensuite, face au risque de “famine“ sur le continent, le président en exercice de l’Union africaine s’est rendu en Russie pour “négocier“ la livraison des stocks de céréales, déjà payés par des pays africains, malgré les aléas de la guerre, pour empêcher une crise alimentaire, pouvant déboucher sur des instabilités sociales. Lesquels stocks se sont davantage dirigés vers des régions autres que celles du continent.
Enfin, la demande de financements pour l’adaptation au dérèglement climatique. Les pertes et dommages sont causés par les pays dits développés, l’Afrique demande en contrepartie, des financements pour la transition énergétique et la ‘‘permission’’ pour l’exploitation de ses propres potentialités énergétiques et son industrialisation.
Le bilan de l’exercice du président Sénégalais à la tête de l’Union africaine se résume à des mesures non-structurelles. Il se décline ainsi : tendre la main à l’extérieur pour du « blé » (réallocation des DTS, financement de la transition énergétique) et encore, pour du « blé »
(acheminent de production de céréales). L’Afrique mérite mieux.
par Annie Jouga
PLAN D’URGENCE DE MODERNISATION DES VILLES
EXCLUSIF SENEPLUS - Les visiteurs vont chercher le « vieux Rufisque » sans être impressionné par Diamniadio, ils cherchent Sandaga, le Cices, l’UCAD, les Penc’, les plages mythiques, etc. Moderniser ne signifie pas démolir
Les récentes démolitions du marché Sandaga, de l’hôpital Le Dantec, du château d’eau av. des Diambars, du ministère de l’Équipement (ex camp Lat Dior), des villas dans Dakar-Plateau, du bâtiment de la Médiature (ex Direction de l’Urbanisme et l’Architecture DUA), de l’immeuble Brière de l’Isle … et tant d’autres, ne sont que la partie visible de l’iceberg.
Elles sont inscrites dans un plan dit d’urgence de modernisation des villes et notamment de Dakar et de la Médina mis en œuvre sous le prétexte de valorisation des actifs immobiliers de l’État.
On trouve dans ce plan de nombreux bâtiments en bonne santé structurelle, certains désaffectés, apparemment abandonnés, et par conséquent entraînant le processus naturel de délabrement … en attendant d’être démolis pour cause de vétusté. !« Qui veut tuer son chien, l’accuse de la rage ». Mais là n’est pas le principal problème.
Il s’agit plutôt et essentiellement d’identité, : celle de notre ville de Dakar, et par-delà, celle du pays dans la sous-région.
Dakar, c’est cette petite ville coloniale dont la trame initiale est conçue sur la base de plans d’urbanisme successifs, fruits d’un vrai projet de ville, faisant fi de l’existence des quartiers traditionnels dont quelques traces résistent et qu’il serait temps de valoriser aujourd’hui.
Des quartiers, des grands axes, sont dessinés selon des plans d’urbanisme fondés sur une vision autour des constructions aux architectures bien spécifiques, en fonction des lieux, des demandes, des époques … Toutes ces architectures sont le symbole du pouvoir colonial à Dakar comme dans tout le pays.
D’abord se défendre, s’enrichir et donc s’implanter dans les zones stratégiques.
A Gorée et Saint-Louis pendant plusieurs siècles et ensuite sur les hauteurs du plateau de Dakar avec la construction des forts, contreforts, quartiers militaires (quartier de la Pointe, Cercle de la rade …), camps militaires (cercle mess des officiers, camp Dial Diop, camp Lat Dior …), les phares (des Mamelles, du Cap Manuel…), les gares de Dakar à Saint-Louis etc., le port.
Ensuite se protéger et donc assainir : remplacer les habitats précaires en maisons en dur.
Dès le début du 20e siècle, 400 maisons dites coloniales sont construites dans le plateau et plus tard les grands ensembles, immeubles d’habitation (building des Eaux, Maginot …)
Créer une ville pour les « indigènes », la Médina, sous des prétextes de salubrité.
Soigner, construire des infrastructures de santé (hôpital Le Dantec, Abbas Ndao ex Repos Mandel, Service d’Hygiène, la Polyclinique …)
Mais également éduquer : des écoles, lycées, université (Berthe Maubert, école Thiong, école Malick Sy …, lycée Blaise Diagne, lycée Delafosse, lycée Lamine Guèye ex Van Vo …,
Des Mosquées (toutes les petites mosquées de la Médina dont Santhiaba, mosquée rue Carnot, …, des Églises, (Cathédrale, Malenfant, Sainte Thérèse, temple Protestant de la rue Carnot ….)
Palais de justice, musée (Ifan Théodore Monod…), grands hôtels (Ngor Diarama, la Croix du Sud …) ; mais aussi des parcs, jardins, grands axes plantés (parc de Hann, jardin de la Madeleine … emporté par les eaux…), etc. !
Dakar est ainsi tracée à partir de son implantation coloniale.
Toutes ces architectures sont fortement inspirées de notre architecture traditionnelle et donc particulièrement adaptées à son environnement, à son climat. Elle raconte une histoire, son histoire, et par conséquent la nôtre aussi.
À partir des années 30, pour mieux asseoir son pouvoir, et question de se faire encore plus accepter du public, l’administration coloniale demande à ses architectes de France et peut-être d’ailleurs en Europe, de s’inspirer de l’architecture des grands empires d’Afrique et notamment du Mali. Une importante production de bâtiments d’envergure et de style soudano-sahélien voit le jour, construits avec le matériau moderne de l’époque, le béton armé.
À la fin de la 2ème guerre mondiale, toutes les architectures modernes construites, précurseur du courant architectural dit post moderne, sont bien localisées, bien conçues, solidement construites, toujours adaptées à notre environnement, un réel modèle d’adaptation thermique.
Et puis viennent les années 60/70, et une vision qui nous ressemble s'impose. Elle est basée sur le parallèlisme asymétrique théorisé́ philosophiquement par le Président poète, Léopold Sédar Senghor. Inscrit dans la loi 78-43 du 2 juillet 1978 portant orientation de l’architecture sénégalaise, le parallèlisme asymétrique va au-delà̀ de l’architecture, s’ancre dans la modernité́ à travers notre propre culture. Or donc, il s’agit bien de science africaine.
Ces années ont produit des architectures impressionnantes, telles l’EBAD/UCAD, le Building Communal, l’ENAM, l’immeuble Kébé, l’ex Musée Dynamique, actuelle Cour Suprême, le CICES, la BCEAO, l’hôtel Pullman Téranga, l’hôtel Indépendance ... démoli !; à Saint-Louis, l’UGB, entre autres.
Bien entendu, il est temps de moderniser nos villes et notamment notre ville de Dakar où tous ces lieux s’imbriquent l’un dans l’autre et constituent son identité́.
Cet « héritage de tolérance » est à préserver et donc le moderniser s’entend.
Mais Avant tout, il faut le reconnaître, s’en approprier, et le valoriser pour l’inscrire dans le 21e siècle.
L’enjeu économique et notamment touristique est indéniable. Les visiteurs vont chercher Le « vieux Rufisque » sans être impressionné par Diamniadio, ils cherchent Sandaga, le Cices, l’UCAD, les Penc’, les plages mythiques, etc …
Moderniser Dakar s’entend surtout de façon globale et doit s’inscrire à l’échelle du territoire et non pas dans des opérations ponctuelles.
Moderniser veut dire faire des recherches sur les matériaux : la terre doit être utilisée comme matériau durable, le bois de nos forêts doit être préservé au profit de matériau de substitution, l'architecture spécifique à de nombreux habitats de Kaolack utilisant les palétuviers, le crinting, la terre projetée à valoriser, etc. mais il s’agit également d’encourager la création d’industries productrices de matériaux locaux.
Cette recherche est primordiale. Il faut l’encourager en accompagnant l’école spécialisée pour qu’enfin les matériaux correspondent aux architectures qui nous ressemblent, pour qu’enfin nos écritures architecturales soient culturellement conçues.
Moderniser signifie mettre en valeur ses architectures à fort caractère bio-thermique et non pas les inhiber avec des matériaux qui nous viennent d’ailleurs, nous rendant dépendants des productions étrangères. Moderniser ne signifie pas démolir d’autant que l’on sait l’impact écologique sur les gaz à effet de serre lorsque l’on procède ainsi.
Oui Dakar doit être « modernisée », c’est-dire « redevenir » une ville où il fait bon vivre, marcher, parce que tout est à sa place, réguler l’offre du transport et par conséquent réinventer les transports pour qu’enfin la mobilité soit la meilleure. Ici nos santés et surtout celles de nos enfants sont en danger.
Voilà pourquoi le plan d’urgence qui est en train de se dérouler ne doit pas continuer sans une grande concertation entre les différents acteurs et notamment le public.
Déjà de grands cabinets d’architecture, la plupart venus de l’extérieur du pays travaillent sur la « modernisation » c’est-à-dire la démolition du camp Lat Dior (déjà en cours avec Dak’tower), le ministère des Affaires étrangères, l’ancien Palais de Justice, le CICES … la liste est si longue et inquiétante.
Alors, oui, il est encore temps.
Nous sommes tous concernés !
par Madiambal Diagne
POURQUOI PAS UN MONDIAL 2030 MAROC-SÉNÉGAL ?
Naturellement, le Maroc a plus d’atouts pour diriger l’opération, mais l’apport du Sénégal pourrait être important. Le dossier du Sénégal ne sera point ridicule
Les Lions de l’Atlas se sont qualifiés pour les demi-finales de la Coupe du monde 2022. Cette belle prouesse sportive fait du Maroc le premier pays africain à arriver à ce stade de la compétition. L’Equipe marocaine a jusqu’ici réalisé un parcours sans faute, avec un groupe soudé, solidaire et vaillant, mais surtout avec un jeune coach, Walid Regragui, ancien footballeur, jeune supplétif des coaches Wahid Halilodzic et Hervé Renard, sans grade ni grande expérience hors de son pays, et sur qui on ne misait pas un dirham quand il prenait en charge le groupe, il y a seulement quatre mois pour, dit-il avec malice, «jouer le pompier de service». Ce groupe Maroc est encore capable d’un nouvel exploit contre la France ce mercredi 14 décembre 2022 et pourquoi pas, soulever le trophée mondial au soir du 18 décembre 2022 !
La grosse performance du Maroc permettra indubitablement de rebattre les cartes sur l’échiquier du football. Le Maroc qui a couru, depuis des décennies, après le rêve d’organiser une Coupe du monde de football, vient de remplir un critère sportif, de cocher une cage sans doute pas toujours déterminante. Mais, à la vérité, un pays qui a l’atout de faire désormais partie des quatre meilleures nations de football, devrait avoir son pesant dans les futures décisions de la Fédération internationale de football association (Fifa), notamment dans le choix d’un pays hôte de la plus célèbre des compétitions sportives. De surcroit, le Maroc a éliminé des grandes écuries comme l’Espagne, le Portugal et la Belgique.
Le Maroc a essuyé à cinq reprises un revers. Régulièrement, sa candidature à l’organisation de la Coupe du monde de football a été infructueuse. L’espoir était immense lors du dernier vote pour le choix du pays hôte de la Coupe du monde 2026, mais l’intransigeance de la diplomatie américaine, avec un Président Donald Trump qui menaçait publiquement de couper les aides aux pays qui voteraient contre les Etats-Unis, avait eu raison du dossier du Maroc. Sur 203 votants, le royaume chérifien avait recueilli 65 voix. Après le vote en 2010 de l’attribution de l’organisation du Mondial 2022 au Qatar, en vue d’une plus grande transparence dans les choix, le système de vote à la Fifa avait été changé et la règle «un pays un vote» est désormais plus que jamais de rigueur. Les Usa vont donc, avec le Mexique et le Canada, accueillir la prochaine Coupe du monde de 2026. Le Maroc ne s’est pas découragé pour autant et a annoncé à nouveau une candidature pour l’édition de 2030.
Le Maroc cherche un pays co-organisateur
Le Maroc présente un dossier éloquent pour pouvoir organiser seul la Coupe du monde de football. Seulement, la Fifa semble s’inscrire désormais dans une logique de promouvoir la co-organisation de la Coupe du monde par plusieurs pays, d’autant qu’elle envisage d’élargir le nombre de participants pour faire passer les équipes qualifiées de 32 à 48. L’idée serait sous-tendue par une volonté d’instaurer plus d’équité sportive, mais aussi de rendre la compétition plus inclusive. C’est ainsi que l’Angleterre a annoncé sa candidature avec des pays voisins comme l’Ecosse, l’Irlande du Nord et le Pays de Galles. Le Portugal et l’Espagne voudraient aussi se mettre ensemble pour demander la co-organisation du Mondial 2030. Gianni Infantino, président de la Fifa, n’a pas voulu être insensible à l’ambition du Maroc d’accueillir la compétition et lors du troisième sommet exécutif du football de la Fifa à Marrakech, du 15 au 17 janvier 2019, il avait laissé entendre qu’il était favorable à une candidature conjointe entre Rabat (Maroc), Madrid (Espagne) et Porto (Portugal), pour organiser la Coupe du monde 2030. La déclaration avait fâché le président de l’Uefa, Aleksander Ceferin, qui ne voudrait pas entendre parler d’une Coupe du monde organisée par des pays de deux continents, c’est-à-dire deux confédérations différentes. Cette position avait d’ailleurs été celle que défendait Infantino, avant de faire un revirement spectaculaire. Pour leur part, les autorités espagnoles avaient voulu saisir la passe pour proposer, par la voix du Premier ministre, Pedro Sanchez, en visite au Maroc, une candidature conjointe Espagne-Maroc-Portugal. L’idée semble ainsi définitivement acquise que la Coupe du monde 2030 sera attribuée sous le format d’une co-organisation, comme cela avait été le cas en 2002 pour le Japon et la Corée et en 2026, pour le trio Usa-Mexique-Canada.
L’Afrique devrait revendiquer le droit d’organiser une nouvelle fois la Coupe du monde sur son sol. C’était en 2010 que la Fifa avait organisé pour la première fois la Coupe du monde de Football sur le continent noir. L’Afrique du Sud dont la candidature avait été portée par la «Mandelamania», avait ravi la vedette au Maroc.
La diplomatie sénégalaise ne serait-elle pas assez audacieuse pour proposer une co-organisation avec le Maroc ? Naturellement, le Maroc a plus d’atouts pour diriger l’opération, mais l’apport du Sénégal pourrait être important.
Le dossier du Sénégal ne sera point ridicule
Encore une fois, le Sénégal ne pourrait pas avoir la prétention de jouer le leader du duo avec le Maroc, mais il pourra accueillir plusieurs matchs sur son sol. D’ailleurs, en vue d’une certaine continuité géographique avec le Maroc, des matchs pourraient être offerts à la Mauritanie. L’Angleterre par exemple, prévoirait le même schéma d’offrir des matchs à L’Eire. Si la Mauritanie est impliquée et intéressée dans le projet, elle pourrait rénover et agrandir son stade de Nouakchott de 40 000 places pour mieux répondre aux exigences d’un match de Coupe du monde de football. Soyons même plus osé en intégrant la Côte d’Ivoire à l’opération. Elle organise la Can 2023 et aura également des infrastructures aux normes. L’Euro 2020 s’est joué sur plusieurs pays et le Mondial nord-américain de 2026 épousera le même modèle d’organisation.
Pour son dossier de candidature pour le Mondial 2026, le Maroc avait dévoilé 14 stades dont 12 sélectionnés par la Fifa et le Maroc prévoyait d’investir 3 milliards de dollars pour terminer les travaux en chantiers. Il est à rappeler que le Qatar, pour l’édition 2022, n’a présenté que huit stades. La différence quant au nombre de stades s’explique par le souci ou la nécessité de satisfaire la volonté de la Fifa d’augmenter le nombre de pays qualifiés dès l’édition 2026.
Le Sénégal pourra ajouter dans le dossier de candidature au moins trois stades dignes d’accueillir des matchs de Coupe du monde. Ce seront le Stade Abdoulaye Wade de Diamniado, le Stade Léopold Sédar Senghor de Dakar (en rénovation), et l’un des stades démontables de la Coupe du monde du Qatar qui serait déjà offert au Sénégal par les autorités qataries.
A l’horizon 2030, le Sénégal aura fini de régler les questions de mobilité, avec ses projets en cours de réalisation, d’autoroutes, de lignes de trains et des aéroports régionaux. Les compagnies aériennes Royal air Maroc et Air Sénégal permettront de fluidifier les déplacements. Déjà qu’il ne faudrait pas plus de 2h 30 pour rallier le Sénégal au Maroc, alors qu’en Russie, pour la Coupe du monde de 2018, il fallait la durée d’un vol long courrier pour relier certaines villes choisies pour abriter des matchs. Ce sera la même situation en 2026 entre les Usa, le Canada et le Mexique. En outre, la jonction par voie routière de Dakar à Tanger devra pouvoir être une réalité. La capacité hôtelière du Sénégal est en forte courbe ascendante et de nouveaux investissements pourraient être encouragés. Le Sénégal sera bien prêt avant l’échéance car il aura à abriter les Jeux Olympiques de la Jeunesse (Joj) en 2026 et peut s’autoriser aussi à accueillir une Coupe d’Afrique des nations de football. Ce sera une certaine cohérence événementielle et sportive.
Du reste, ce qui va le plus plaider pour une synergie entre le Sénégal et le Maroc, ce sera la proximité de leurs populations tant pour des raisons socio-culturelles, historiques, que pour des raisons de proximité diplomatique entre les deux pays. Les autorités sénégalaises et marocaines affichent des positions identiques sur les questions internationales. Le Discours de la fête du trône, l’événement le plus important dans l’agenda de l’Etat marocain, avait été prononcé le 6 novembre 2016 à partir de Dakar où le Roi Mohammed VI était en séjour. C’était une première qu’un tel événement fût célébré dans un pays étranger par le Souverain, et les Marocains se plaisaient à dire que «si c’est au Sénégal, c’est encore chez nous». C’est dire !
Par ailleurs, dans un vote, le Sénégal pourra décrocher certaines voix qui devraient fatalement manquer au Maroc. Il s’y ajoute que le partenariat du Sénégal avec le Maroc donnera un ancrage plus évident de l’Afrique au Sud du Sahara dans l’organisation de la manifestation. Le Maroc, qui tape avec insistance aux portes de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) pour devenir membre de cette organisation sous-régionale, serait logique et cohérent en tendant la main à des pays de cet espace pour, ensemble, réaliser un projet de cette envergure.
Il y a lieu de souligner que l’organisation d’une Coupe du monde est une formidable opportunité pour un pays. Les nations qui se bousculent pour inviter la planète foot ne le font pas seulement pour le prestige ou pour l’aspect ludique ou festif. Une Coupe du monde rapporte gros, génère de grosses retombées économiques et sociales et constitue une vitrine sans pareille pour vendre un pays, une destination touristique ou d’investissements. Tout sera question d’audace, de volonté politique ou d’ambition. Ils seront sans doute nombreux à rester réducteurs pour ne pas oser le challenge et inhiber toute ambition, mais l’opportunité de chercher à s’engager aux côtés du Maroc est à saisir par notre pays. En 2013, quand on dessinait dans ces colonnes, les perspectives du pétrole et du gaz ou les autoroutes ou les lignes du Ter ou encore la ville future de Diamniadio, d’aucuns s’esclaffaient en parlant de délire. Ces réalités sont pourtant devenues notre quotidien maintenant. Les perspectives économiques du Sénégal autorisent des investissements certes importants, mais dont la rentabilité n’est pas discutable.
PAR Amadou Tidiane Wone
PLAIDOIRIE HORS LA COUR
Je suis de ceux qui pensent que l’arrestation d’un journaliste, tel que Pape Alé Niang pour le nommer, est une nuisance politique. Un coup de poignard de trop dans le dos, déjà passablement malmené, de notre démocratie
«Le crayon de Dieu lui-même n’est pas sans gomme».
Ainsi s’exprime Aimé Césaire dans sa magnifique pièce de théâtre intitulée « Une Saison au Congo ».
Musulman, cette assertion me parle et me fait apprécier le sens du repentir, du pardon et de l’absolution. Elle éclaire le changement que l’on perçoit dans sa propre vie, suite à des prières ou des aumônes exaucées, qui éloignent le chagrin et les difficultés. La gomme divine est une Grâce !
Plus simplement, cette proposition de Césaire est un appel à la Raison. Nous devrions la méditer en ces temps incertains pour notre pays, le Sénégal.
Alors oui ! Des esprits, apparemment illuminés, vont vous adjoindre de rejoindre les rangs, de choisir un camp. Contre un autre. Des gens, dont on se demande bien au nom de quoi, ou de qui, ils s’arrogent le privilège de décider de ce qui est convenable et de ce qui ne le serait pas, vont vous conseiller, avec une larme hypocrite au coin de l’œil, de ne pas ramer à contre-courant : « vous vous feriez des ennemis inutilement… », vous susurrent-ils avec des trémolos dans la voix ! Comme si les « ennemis » étaient, eux, dans le bon droit ! Ou que le baromètre de l’acceptable suivrait les inflexions de leurs errements.
Ainsi, par lassitude ou par convenance, on finit par lâcher prise et par se laisser entraîner dans la cohorte des complices. Par leur silence. Par leur lâcheté parfois. Par leur indifférence coupable bien souvent !
Alors non ! Je suis de ceux qui pensent que l’arrestation d’un journaliste, tel que Pape Alé Niang pour le nommer, est une nuisance politique. Un coup de poignard de trop dans le dos, déjà passablement malmené, de notre «démocratie». J’ai parlé un jour de « démon-cratie »… C’est dire que tout est une question de perception, lorsque les principes sont à géométrie variable !
Car disons-le, la démocratie ne se réduit pas, tout simplement, à un système électoral et à des élections de plus en plus chahutées. La mise en œuvre de mesures législatives et réglementaires de plus en plus restrictives, les modifications intempestives de la Constitution, l’affaissement notable des pouvoirs, législatif et judiciaire, au profit d’un pouvoir exécutif macrocéphale, entraînent une érosion de la confiance des citoyens quant à la fiabilité des institutions qui nous gouvernent.
C’est cela qui explique l’attrait morbide qu’exercent les réseaux sociaux et qui rend crédibles toutes sortes de supputations. En atteste le succès, déraisonnable, d’une nouvelle race qui prolifère : « les influenceurs… » Ceux qui débitent toutes sortes d’invraisemblances et qui se font écouter, pourtant, par des millions de personnes orphelines d’une autorité. Qu’elle soit parentale, éducative, étatique ou autre, l’individu a besoin de ressentir une autorité. Une référence. Un point d’ancrage spirituel, moral, politique, économique. L’être humain est ainsi fait ! Et c’est bien de cela qu’il s’agit lorsque l’on se plaint, tous, de la déliquescence progressive de notre fort sentiment de vivre ensemble !
Pour faire court, un sursaut collectif est devenu urgent, nécessaire voire indispensable. Pour saisir, tous ensemble, l’opportunité de la valorisation des nouvelles richesses qui se font jour dans notre pays : car le gaz et le pétrole, l’or, et tant d’autres ressources naturelles sont des biens, potentiellement incendiaires, lorsque le leadership est déficient ou maléfique.
La qualité des hommes et des femmes qui animent un système politique, à un temps déterminé, est essentielle à sa survie.
Éduquer, organiser, encadrer surveiller, sécuriser, sanctionner au besoin sont des prérogatives de service public ! L’État doit en assurer la charge au profit de tous. Sans distinction autre que le droit et le mérite.
La politisation partisane de notre pays doit cesser. Nous devons remettre de l’ordre avant qu’il ne soit trop tard !
En attendant, à moins de nous dire, de manière claire et simple, le crime qu’aurait commis Pape Alé Niang dans l’exercice de son métier de chercher à savoir et de faire savoir, un signal d’apaisement et d’ouverture serait une réponse positive à la demande de liberté provisoire déposée par ses avocats.
Tous les détenus pour des délits d’opinions devraient bénéficier de la même… gomme !
Il n’est jamais trop tard pour bien faire : gouverner c’est aussi savoir apaiser !
PAR Jean-Baptiste Placca
CEDEAO, UNE CIBLE DANS LE DOS
Avec sa trouvaille de force anti-putsch, l'organisation ouest-africaine aborde la question des coups d’État de la pire des manières qui soit. Elle va au-devant de problèmes d’une autre nature
Il reste à savoir s’il était vraiment indispensable de lancer un tel ultimatum à l’endroit du pouvoir de Bamako. Si, le 1er janvier 2023, la junte venait à ne pas libérer les militaires ivoiriens, et que la réaction de la Cédéao n’était pas assez ferme, cela altérerait un peu plus ce qu’il reste de crédibilité à cette institution. Des menaces aussi définitives pourraient même se révéler contre-productives, avec une junte malienne à l’affût de la moindre occasion, pour toiser et défier ceux qu’elle suspecte d’avoir travaillé à faire du Mali un État paria, acculé dans les bras d’une Russie elle-même réprouvée. Les chefs d’État ouest-africains auraient été certainement mieux avisés de s’abstenir d’introduire, dans ce dossier déjà inextricable, un nouveau paramètre de menace, donc de surenchère.
Que dire alors de la création de la force antiterroriste, chargée de rétablir l’ordre constitutionnel ?
C’est ici que l’on s’interroge sur la consistance des supports de réflexion sur lesquels les chefs d’État fondent des décisions d’une telle gravité. Pourquoi mobiliser des militaires pour écraser les coups d’État, alors qu’il serait tellement plus simple de les prévenir, en s’attaquant à leurs causes réelles ? Ce pourrait être hasardeux et risqué de vouloir traquer, sur leur propre terrain, des putschistes déterminés. Entre autres conséquences imprévisibles, les apprentis-putschistes pourraient, face à cette épée de Damoclès, prendre les devants, en rendant sans objet toute opération de restauration des dirigeants renversés.
Bien avant le début du Mondial Qatar 2022, Tata avait organisé un quarté pour les demi-finales. Les pronostiqueuses, toutes de la bande de Tata trouvèrent l’idée lumineuse. La mise frisait le salaire de domestique de chaque parieuse
Bien avant le début du Mondial Qatar 2022, Tata avait organisé un quarté pour les demi-finales. Les pronostiqueuses, toutes de la bande de Tata trouvèrent l’idée lumineuse. La mise frisait le salaire de domestique de chaque parieuse. Certaines protestèrent contre l’inégalité d’un tel traitement. Mais Tata rétorquait que pour une fois, les riches devaient payer pour les pauvres et qu’une ristourne devait lui être versée pour tenue de caisse et frais d’accueil dans sa maison. On grommela mais rien n’y fit.
Depuis le début du Mondial, la guigne frappait Tata qui avait mis en haut de sa liste le Sénégal. Mais ce fut échec et mat. Au fur et à mesure de la compétition, la mine de Tata s’assombrissait. Hier, elle comptait sur le Brésil pour ne pas faire chou blanc. Son cœur jouait au yoyo à l’égalisation de la Croatie. Le 4-2 aux tirs au but en faveur de la Croatie résonna comme un coup de gourdin sur la tête de Tata qui vit papillonner des étoiles en plein jour. Le Brésil était sa botte secrète.
Dans sa jeunesse, elle ne respirait que pour Pelé et la samba dont le film Orfeu Negro de Marcel Camus fut une révélation.
Pour réveiller Tata, on la fit renifler du gongo, du thiouray. Elle éternua d’un grand Hatchoum, libérant une pluie de postillons. La petite fille de proposer à Tata : « Mam Wog Susal ak sowou niw mi ngini »(1) et Tata d’ajouter « Ak diwu nior ma ximalikou »(2).