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23 novembre 2024
Opinions
Par Pape NDIAYE
BRAQUAGE D’ETAT CONTRE LE SENEGAL !
Si l’Etat était une entreprise nationale, on aurait pu dire qu’il est au bord de la faillite. Ou alors qu’il est un Etat failli comme l’a été déclaré la Grèce il y a quelques années. Ce, suite un braquage d’Etat perpétré par le président Macky Sall
Si l’Etat était une entreprise nationale, on aurait pu dire qu’il est au bord de la faillite. Ou alors qu’il est un Etat failli comme l’a été déclaré la Grèce il y a quelques années. Ce, suite un braquage d’Etat perpétré par le président Macky Sall et sa bande. Du moins, le Premier ministre Ousmane Sonko a démontré hier avec force détails le carnage, pour ne pas dire le « tong-tong » financier auquel s’est livré 12 ans durant le précédent régime.
En faisant une visite guidée des lieux du crime économique et financier commis entre 2019 et 2023, le chef du gouvernement a dévoilé le modus operandi utilisé par les différentes associations « étatiques » de malfaiteurs. Un mode opératoire criminel bien huilé et destiné à faciliter les fraudes, les détournements de deniers publics, les endettements de complaisance, les marchés fictifs, les contrats abusivement placés sous le régime du « secret défense », les levées de fonds opaques, les surfacturations, les faux en écriture de banque, les dépenses obscures et autres micmacs.
Cette véritable mafia d’Etat a permis des enrichissements illicites et des détournements à grande échelle de deniers publics de la part des dignitaires du régime du Président Macky Sall. Mais oui, mais oui, l’homme à la gestion prétendument sobre et vertueuse ! La preuve par ces 2500milliards de francs CFA dépensés sous le sceau du secret défense. Sans oublier les 650 milliards CFA portés disparus au niveau du Trésor public. Et dans la même foulée, les malfaiteurs se sont empressés d’emporter 600 milliards CFA à l’approche de la dernière élection présidentielle. Une sorte de baroud d’honneur kleptomane aux allures d’un braquage de fin de règne pour un gang d’Etat. Un gang dont la cavale devrait être de courte durée cependant quand on sait que le début de la reddition des comptes est imminent.
En effet, il y a de quoi rendre compte et gorge pour cette maffia vue l’état des lieux révélant une situation catastrophique susceptible de placer le Sénégal au bord du dépôt de bilan. Il est vrai qu’un État n’est pas enserré dans les mêmes limites temporelles qu’une entreprise familiale ou une société privée. Il peut donc repousser indéfiniment le remboursement de ses dettes.
En principe, nul ne peut le contraindre à rembourser. Mais ici, il ne s’agit pas de difficultés financières et économiques comme ce fut le cas pour bon nombre de pays du tiers monde. Encore moins de défis budgétaires classiques. Ici, il s’agit tout simplement d’un carnage voire d’un génocide financier au cœur du Trésor public. Une criminalité financière qui a plongé notre pays dans une dépression économique jamais connue auparavant. Et si les autorités judiciaires et policières ne parviennent pas à traquer et ramener les fonds volés, l’économie nationale risque de connaitre un destin à la grecque. La Grèce, dernier pays au monde qui avait fini parse déclarer en faillite. Ce même si elle avait quand même pu être sauvée grâce aux fonds de l’Union européenne. Ce qui n’avait pas été le cas de la Somalie, seul Etat au monde vraiment en faillite !
Pape Ndiaye
Par Moussa KAMARA
FOI ET LOI
Les classes à l’école sont loin d’être des paroisses. La classe est un lieu d’acquisition de savoirs.
Cette semaine, j’ai lu dans la presse une association de laïcs (dans le sens de l’Eglise catholique) qui grondait le Premier ministre. Que ça gronde et que ça tonne, ça ne peut nous laisser de marbre ! Car depuis l’Indépendance, les intellectuels musulmans, les vrais qui fréquentent assidument la mosquée, n’ont jamais grondé, ou si peu, notre Etat qui a toujours fait une part belle à l’enseignement non musulman.
Cette injustice longtemps supportée devrait inéluctablement prendre fin. Le Collège Sacré-Cœur, les Maristes, Jeanne d’Arc, Saint-Michel, Sainte-Thérèse et Cathédrale, Anne-Marie Javouey et j’en oublie, dispensent véritablement un enseignement de qualité et reconnu par tous. Et tous les parents aisés, quelle que soit leur confession, rêvaient d’y envoyer leur progéniture.
Aujourd’hui que le pays grandit et s’affermit, quoi de plus normal qu’un Premier ministre voie autrement que ses prédécesseurs ? Après soixante et quelques années, aucune de ces écoles n’a été indexée pour ses résultats. Mais pour leur propension malsaine à vouloir renvoyer les élèves voilées. Et ce sont des musulmanes qui sont principalement visées.
Dans ce pays où les statistiques confirment le poids de chaque confession, il est impossible de laisser les responsables de ces écoles dérouler comme naguère. Car une minorité n’a jamais dicté sa loi à la majorité.
Pourtant nous, musulmans, avons toujours laissé faire. Et arriva le Pastef qui assume une autre façon de faire la politique. Les classes à l’école sont loin d’être des paroisses. La classe est un lieu d’acquisition de savoirs.
En quoi l’accoutrement vestimentaire d’un élève peut-il influer sur les apprentissages ? Des élèves interpelées sur le voile et non sur la conduite et la discipline ; parce que les mauvais élèves ne sont jamais admis dans ces établissements. Même si ce sont des écoles dont l’orientation confessionnelle ne souffre d’aucun doute, cela n’a pas empêché de très nombreux musulmans d’y inscrire leurs enfants.
Ne voulant voir dans ces établissements que la qualité de leur enseignement ! C’est vrai que les « cathos » ont toujours été une minorité bien organisée en même temps très solidaire et unie. Nous, musulmans, avons bien appris leurs bonnes règles. Et aujourd’hui la majorité doit pouvoir ouvrir les yeux. Ce n’est pas une raison pour que des lobbies s’agitent. Ce qui a été ne sera plus ! Ce que les nouvelles autorités de ce pays font ne sont que des rectificatifs nécessaires à la bonne marche du pays. Nous n’exécuterons plus des ordres venus de l’Etranger. Aucune menace encore moins des intimidations ne sauraient émaner d’un homme d’Etat envers l’Eglise. Il n’y a aucune tentative de diviser les Sénégalais.
Les liens du sang étant très forts entre citoyens de toutes les confessions nous empêchent de redevenir des barbares. Parce que le pays est peuplé d’hommes de foi. On peut être un mauvais croyant mais avoir une foi inébranlable en sa religion. Alors messieurs, dames continuez de rester polis, zen et fair-play.
Par Kaccoor Bi - Le Temoin
CRIMES ET MENSONGES
Après le « livre blanc » de ses partisans sur ses réalisations, on attend un « livre noir » sur le carnage de nos finances publiques en attendant un dernier « livre rouge » (pas celui de Mao) sur les meurtres commis par des Fds et des milices ...
Ça vous fend le cœur ? Tant pis pour ceux qui ont été si naïfs ! Quand il se présentait à ses compatriotes pour solliciter leurs suffrages, il nous avait bien eus avec son air si candide. Du moins, c’est ce qu’il nous offrait à voir. Et puis, on pouvait bien le croire, lui, le fils du terroir, qui a subi les affres de la pauvreté contrairement à ces autres nés avec une cuillère en or dans la gueule et qui faisaient des rodéos dans les rues de Dakar-Plateau avec leurs puissants bolides.
Lui, il est venu de loin. Ses parents cherchaient le diable pour lui tirer la queue. Avec une si touchante histoire, on était bien en devoir de le croire surtout avec ses slogans racoleurs qu’il nous vendait.
La Patrie avant le Parti ou la gestion sobre et vertueuse en plus d’autres attrape-nigauds comme cette promesse électorale (qui n’engage que ceux qui y croient !) d’écourter son mandat. Autant en a emporté le vent !
A la fin, un bilan peu reluisant d’une centaine de morts et de milliers de jeunes gens et filles dans les prisons pour des peccadilles. Des jeunes dont certains ont vu leur vie complètement bousillée et parmi lesquels il y en a qui trainent encore le traumatisme de leur incarcération.
Hier, ce que nous avons appris de la gouvernance prétendument sobre et vertueuse du Chef, a fini de nous fendre le cœur. Pourtant des hommes de l’art n’avaient cessé de tirer la sonnette d’alarme sur la fausseté des chiffres ainsi qu’à propos du maquillage auquel les gens de l’ancien régime s’exerçaient.
En réalité, ces gens nous mentaient, nous peignant un avenir radieux avec la promesse d’une émergence qu’ils étaient les seuls à apercevoir. Ce alors que le Sénégal était au bord de la faillite !
Ce qui s’est passé sous leur magistère est d’une gravité extrême. Leur gouvernance s’est traduite par un véritable carnage financier. C’est incroyable de voir des personnes qui quémandaient, il y a moins de quinze ans, la dépense quotidienne se prélasser en moins de 12 ans au pouvoir sur d’épais matelas financiers. Le plus pathétique c’est de voir celui qui est à l’origine de tout ce carnage venir nous narguer pour sa désignation comme président du Centre mondial sur l’adaptation. Ce à peine quelques heures après des révélations sur les turpitudes financières de son régime.
De garçon de courses de Macron, le voilà avec une autre sucette pour plastronner après avoir complètement déchiqueté nos finances publiques. Après le « livre blanc » de ses partisans sur ses réalisations, on attend un « livre noir » sur le carnage de nos finances publiques en attendant un dernier « livre rouge » (pas celui de Mao) sur les meurtres commis par des Fds et des milices pour protéger le régime du Chef !
KACCOOR BI - LE TEMOIN
Par Mamadou Bodian
LE SÉNÉGAL EN ÉCLAIREUR D'UN NOUVEL ORDRE MONDIAL
Il apparaît avec une clarté grandissante que le Sénégal, sous l'impulsion éclairée de son Président Bassirou Diomaye Faye (capitalisant sur l'héritage de son prédécesseur), se hisse progressivement parmi les puissances diplomatiques incontournables
Il apparaît avec une clarté grandissante que le Sénégal, sous l'impulsion éclairée de son Président Bassirou Diomaye Faye (capitalisant sur l'héritage de son prédécesseur), se hisse progressivement parmi les puissances diplomatiques incontournables. Son discours à la 79e session ordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU a résonné comme une note parfaitement accordée, alliant finesse diplomatique et fermeté dans l’affirmation des principes qui fondent notre humanité partagée. Le Sénégal, autrefois voix régionale discrète, pourrait devenir une force motrice dans la redéfinition d’un ordre sous-régionale et mondial fondé sur l’équité, la justice et la paix. De cette intervention magistrale se dégagent plusieurs leçons, qui témoignent d’une nouvelle approche audacieuse du leadership africain sur l’échiquier international.
Premièrement, Bassirou Diomaye Faye incarne une génération de dirigeants africains qui, avec détermination, brisent les chaînes des barrières traditionnelles pour affronter les enjeux fondamentaux de notre époque. Son discours n’est pas un cri de détresse ou une litanie victimaire, mais un plaidoyer puissant et visionnaire, appelant à une réinvention des paradigmes globaux. Par la dénonciation des inégalités structurelles et des crises géopolitiques laissées sans réponse, il révèle une capacité du Sénégal à prendre position là où d’autres se drapent dans le silence prudent. Le Président Faye, dans son appel vibrant à la réaffirmation des principes fondateurs des Nations Unies, s’érige en architecte d’un multilatéralisme renouvelé, ancré dans la justice et l’humanité. Son discours ne s’est pas contenté de réagir à l’immédiat, il a tracé les contours d’un avenir partagé.
Deuxièmement, il a su capter, avec une rare éloquence, l'attention de ses pairs en affrontant de front les grandes crises du monde, notamment la tragédie palestinienne et la menace terroriste au Sahel. Par-delà les réalités géopolitiques, il a replacé l’humain au centre des débats internationaux, montrant ainsi que la diplomatie ne doit jamais se défaire de ses fondements éthiques. Cette approche profondément humaniste et inclusive tranche avec les postures froides et calculées auxquelles nous sommes habitués. Le Sénégal, sous cette nouvelle vision, ne se contente plus de quémander sa place dans les négociations ; il redéfinit les règles mêmes du dialogue international, en introduisant une diplomatie qui fait des principes, et non des intérêts, son moteur.
Troisièmement, loin de se limiter à une gestion superficielle des crises immédiates, le Président Faye inscrit son action dans le temps long. Il nous invite à repenser les responsabilités collectives, à dépasser les jeux de pouvoir pour restaurer la crédibilité d’un multilatéralisme en péril. À l’ère des ego surdimensionnés et des replis nationalistes, il réaffirme avec force que les puissances mondiales doivent être comptables de leurs engagements, notamment vis-à-vis des peuples du Sud, trop souvent relégués aux marges de l’histoire. Ce rappel à l’ordre, loin d’être un reproche, est une main tendue vers un avenir où la solidarité mondiale cesse d’être un vœu pieux.
En définitive, cette intervention marque une étape décisive dans l’ascension diplomatique du Sénégal. Ce pays, autrefois perçu comme un acteur modeste sur la scène internationale, s’affirme désormais comme un pilier incontournable de la diplomatie africaine, porteur d’un agenda global de justice, de paix et de développement durable. Le leadership de Bassirou Diomaye Faye représente une rupture salutaire avec les postures prudentes d’antan. Son engagement en faveur d’une diplomatie inclusive et responsable élève le Sénégal au rang des nations qui façonnent le monde, non par la force brute ou la domination économique, mais par la justesse de ses valeurs et la force de son éthique. Ce moment, empreint d’une rare intensité, incarne l'émergence d'une Afrique décomplexée, prête à prendre toute sa place dans le concert des nations.
Ceux qui, hier encore, doutaient de la capacité du Sénégal à peser sur les grandes affaires mondiales doivent désormais reconnaître que ce pays est non seulement prêt à jouer un rôle central, mais qu’il en redéfinit activement les contours. L’avènement de cette nouvelle ère porte en elle la promesse d’un ordre mondial plus juste, plus équitable et résolument solidaire, où le Sénégal, tel un éclaireur, montre la voie vers un avenir partagé.
PAR Mansour Gueye
LE PASTEF, À QUITTE OU DOUBLE ?
La stratégie solo du Pastef promet de bousculer l’ordre établi, mais soulève des inquiétudes quant à l’émergence d’un nouveau parti hégémonique. Le vrai combat se jouera sur le terrain des réformes et du développement économique
C'est vrai "Chat échaudé, craint l'eau froide." En prenant la décision d'aller seul, sous la bannière Pastef, aux élections législatives prévues le 17 novembre prochain, le premier ministre Ousmane Sonko et le Pastef ont posé un acte fort qui fera date dans l'histoire politique du Sénégal.
L'attitude de beaucoup que le Pastef a contribué grandement à faire élire aux dernières élections locales et législatives, peut justifier la décision d'Ousmane Sonko qui, en affirmant qu'il n'y aura pas de transhumance vers le Pastef, et que son parti ira seul aux prochaines élections législatives, a clairement indiqué à ses alliés de la coalition Diomaye 2024, la fin de leur compagnonage...
J'ai toujours dénoncé le nombre pléthorique de partis politiques dont les 90% sont des partis cabines téléphoniques, dont les leaders ne représentent qu'eux mêmes...
Ainsi on peut penser que la décision du Pastef est salutaire pour la démocratie et pour la clarification des principes qui fondent la création et la vie des partis politiques au Sénégal. On peut aussi espérer que c'est le début de la fin des jeux de dupes des politiciens au Sénégal...
Enfin, je peux comprendre qu'il soit compliqué et difficile, en une semaine, de constituer des listes départementales et une liste nationale pour une coalition Diomaye-Sonko qui compte 122 partis politiques plus celui de Diop Decroix, nouvellement rallié.
Néanmoins, je considère que le Pastef en créant la coalition Diomaye 2024 en mars dernier, aurait dû être plus clair et n'aurait surtout pas dû, dans un document, faire la promesse à ses alliés de gagner ensemble la présidentielle et d'aller ensemble aux législatives et aux locales. Même si aucune promesse de poste ni de partage du gâteau n'a été exprimée dans ce document.
Donc, il eût été plus juste de dire tout simplement qu'on s'allie pour dégager Macky Sall et son régime néfaste mais pour les législatives, nous discuterons des modalités après la victoire.
En agissant comme ils ont fait, Sonko et les Pastefiens confirment qu'en politique, la parole donnée n'a aucune valeur.
J'espère aussi qu'ils ne sont pas en train de surestimer leur poid électoral...
En politique, il est parfois risqué de jouer à quitte ou double.
Cela dit, les Sénégalais seront toujours des Sénégalais, avec leurs tares.
Même si le Pastef devenait le parti avec une majorité absolue à l'Assemblée nationale, on tomberait toujours dans les mêmes travers qui sont dénoncés aujourd'hui.
Et, pour ma part, je ne souhaite pas le retour, au Sénégal, d'un parti politique hyper dominant comme du temps du PS, qui écrase tout le monde.
C'est comme ça qu'on installe une autocratie et après ce sera le despotisme...
Bref, nous n'avons pas besoin d'homme providentiel pour résoudre le problème du Sénégal. Nous avons besoin d'intelligence collectice.
Seule une équipe soudée et compétente peut transformer ce pays, à travers des réformes institutionnelles courageuses et une politique de développement économique ambitieuse...
En mettant l'accent sur l'éducation et la formation, des investissements massifs dans l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’amélioration du cadre de vie, la communication pour les changements positifs de comportement, la culture pour redonner confiance à notre jeunesse fascinée par l'Occident et prête à mourir dans les océans pour un eldorado incertain.
Or, dans certaines nominations du premier gouvernement Diomaye-Sonko et dans les postes de PCA ou de DG, le critère de compétence n'a pas été toujours privilégié.
Bref, qu'Allah SWT nous donne longue vie afin qu'on puisse juger les avancées et voir si le Système a été changé ou pas.
En tout cas je souhaite plein succès à ce gouvernement Sonko car son échec serait une catastrophe pour le Sénégal...
pr Ousseynou Nar Gueye
QUE CHACUN CULTIVE SON JARDIN
L'on semble s'acheminer vers une renormalisation idéologique du champ politique sénégalais, avec des coalitions dont les partis portent des valeurs homogènes et un projet de société commun à eux tous
L'Alliance Pour la République (APR) et le Parti ReewMi, en prélude des élections législatives du 17 novembre 2024, ont décidé de joindre leurs forces pour avoir une majorité 'écrasante' à l’Assemblée nationale.
En effet, lundi, les deux formations politiques ont publié un communiqué conjoint pour informer les citoyens sénégalais.
“Ce dimanche 22 Septembre 2024, deux délégations de haut niveau de ReewMi et de l'Alliance Pour la République (APR) se sont rencontrées chez le Président Idrissa Seck au Point E pour échanger sur les enjeux des élections législatives du 17 novembre 2024. Après de larges discussions, les deux formations politiques ont décidé de participer ensemble aux élections législatives dans une grande coalition. Le ReewMi et l'APR invitent tous les partis et mouvements politiques à les rejoindre dans cette grande coalition pour le redressement économique et social dans la paix et la stabilité”, ont cosigné le Parti Réew Mi et l’Alliance Pour la République.
Le PDS s'est également allié à l'APR, comment nous l'apprend le Témoin d'hier mardi 24 septembre.
Même si cela semble fendre en deux f(r)actions le Parti des Wade, Père et Fils : il y a désormais un PDS Laye Wade et un PDS Karim.
Des courants politiques au sein de la maison-mère du libéralisme sénégalaise, qui noieront cette décision volontaire se retrouvailles de la famille ?
Wait and see.
Une réunion familiale des partis libéraux (Pds, APR, Rewmi,.. et qui d'autres?) permet en tous les cas à Macky Sall de reprendre ses 38% prêtés au "traître" Amadou Bâ à la présidentielle 2024, à Idrissa Seck Idy de remettre les compteurs à zéro concernant son score lors du 'coup d'État démocratique ' (expression pustchée par l'ecrivain Elgas) perpétré par le candidat pastéfien, Diomaye, en coalition large, le 24 mars dernier.
Des hommes et femmes (politiques) qui viennent de mars (2024) ?
Des Martiens qui redeviendraient terriens (voire terre-à-terre), pour ne pas devenir des zombies politiques ?
L'on semble s'acheminer vers une renormalisation idéologique du champ politique sénégalais, avec des coalitions dont les partis portent des valeurs homogènes et un projet de société commun à eux tous et à leur vison du monde : social-démocrate, libérale ou autre.
Pour ce qui est de la famille libérale, le rôle moteur de deux acteurs doit être souligné.
- Macky : qui a mis un terme le 2 septembre à son BBY soupoukandjesque.
- Idy : qui en accueillant la réunion de réconciliation chez lui au Point E, montre qu'il est bien celui qui a toujours eu raison de prôner les retrouvailles de la famille libérale.
En tant que Directeur général de Tract.sn, Tract Hebdo, Axes & Cibles Com et Global Com, Directeur de la Communication du parti UDP Kiraay du leader ministre Birima Mangara, j'indique ceci :
La (nouvelle) "Mack'idylle" ? Je ne suis pas un commentateur politique, mais un acteur de la scène politique.
A titre d'analyste et surtout d'acteur politique en tout cas, je dis que voici la "preuve par le temps", "le temps qui fait le tri", comme le dit un frère et ami, mon cher Simballa Diakhité de SAMCO Facility.
Le temps, le "Sall" temps ...? : la démonstration a posteriori que si président Idrissa Seck était resté dans Benno Bokk Yakaar, au lieu de se précipiter pour en démissionner en avril 2023 alors que Macky Sall allait annoncer son désistement à une "troisième candidature à un 3ème mandat" le 3 juillet 2023, Idy (le "meilleur d'entre eux", les Libéraux) aurait été le candidat à la présidentielle 2024 de BBY et de Macky Sall, au lieu que ce soit Amadou BA . Comme je l'ai dit à l'époque, en mai 2023. Y compris, dit à qui de droit.
Le PDS, maison-mère fractionnée qui est dans cette réunification ?
Je préfère m'abstenir sur le PDS, en ayant parlé récemment, et en profondeur.
Car, bon, que chacun cultive son jardin, n'est-ce pas ? Et les vaches (y compris sacrées) seront bien gardées." Y compris chez UDP Kiraay du ministre Birima Mangara, mon parti depuis août 2023.
Wait and see donc, pour ces législatives sans parrainages pour lesquelles 126 listes ou coalitions sont candidats à postuler à la candidature.
Ousseynou Nar Gueye est Directeur général de Tract.sn, Tract Hebdo, Axes & Cibles Com et Global Com International; Directeur de la Communication du parti UDP Kiraay du leader ministre Birima Mangara.
par Ibrahima Thioye
ENVIE ET JALOUSIE
Ces émotions, aussi honteuses soient-elles, sont le terreau fertile de grandes réalisations comme des pires bassesses. Voyage au cœur de ces sentiments complexes qui font de nous des êtres profondément humains
1. L’envie et la jalousie sont des émotions sociales complexes.
2. L’envie est une haine mêlée de souffrance qui pousse l’individu à se réjouir du mal d’autrui et à se contrister de son bien, car tout ce qu’il aspire à être, mais n’est pas, se trouve chez l’autre ; elle suppose une constante comparaison entre sa propre situation et celle des autres, qui l’amène à constater son infériorité. Il existe plusieurs types d’envie : l’envie admirative ou émulative, l’envie hostile, l’envie dépressive (1).
3. La jalousie est une haine envers l’être ou la chose aimés (fluctuation entre amour et haine), jointe à l’envie envers l’autre. Elle s’extériorise au début par la peur de perdre cet être, cette chose ou cet avantage que l’on a et qu’on considère comme précieux. Lorsque cette perte devient réelle, d’autres émotions, découlant de cette jalousie, s’emparent de la personne.
Exemple : dans ma contrée, j’avais le plus beau cheval, mais récemment, mon voisin s’est offert un pur-sang d’une beauté sublime. J’éprouve un sentiment mêlé d’amour et de haine ou d’indifférence envers mon cheval, qui ne me procure plus cette fierté qu’il me donnait, et en même temps j’envie le voisin pour sa belle acquisition.
4. On envie souvent le bonheur et les biens d’un autre ; on est jaloux des biens, êtres ou avantages que l’on souhaite conserver. Ces deux émotions sociales, étroitement liées, entraînent dans leur sillage d’autres émotions simples : tristesse, colère, peur et honte.
Exemple : Mamadou est envieux des cadeaux reçus par sa petite sœur et est jaloux de la part d’attention parentale qu’il est en train de perdre. De même, dans l’exemple précédent, j’envie mon voisin pour sa belle acquisition et je suis jaloux de l’admiration que suscitait mon cheval, qui s’est déplacée ou que je dois partager avec mon voisin.
5. On parle de la morsure de l’envie et du flash de la jalousie.
6. La mauvaise nouvelle est que nous avons tous éprouvé ces deux émotions d’une manière ou d’une autre (par la morsure de l’envie ou le flash de la jalousie), mais selon des modalités différentes : pour certains, la promotion fulgurante du voisin de bureau a provoqué une déprime de cinq minutes ; pour d’autres, cela a engendré plusieurs nuits d’insomnie. Nous trouvons ces émotions tellement honteuses que rares sont ceux qui font l’aveu de les avoir ressenties ; certains ont l’envie comme passion dominante (ce sont des personnes sensibles, capables de ressentir une gamme assez large d’émotions sans les réprimer ou les refouler).
7. La bonne nouvelle est que par l’éducation ou grâce à un travail intérieur, ceux qui ont l’envie comme passion dominante peuvent acquérir une maîtrise telle que celle-ci s’exprime avec moins d’intensité, tant sur le plan du ressenti que sur celui du comportement et/ou de la réflexion.
8. C’est surtout dans le milieu de l’art que l’on rencontre des personnes animées par ces passions, car l’artiste ressent généralement (et sans répression) toute la palette des émotions ; l’envie et la jalousie constituent des moteurs puissants pour ces expériences émotionnelles, qui sont souvent le prélude à la créativité artistique. Les œuvres d’art sont fréquemment le résultat de la sublimation de ces émotions réprouvées. C’est comme si la production de lumière (œuvre d’art) était précédée d’un plongeon dans l’obscurité (les émotions difficiles).
9. Une caractéristique de l’individu envieux : il s’intéresse aux tares/défauts ou avantages/atouts des autres ; il divulgue en permanence les faiblesses d’autrui. Parfois, par stratégie, il peut aussi faire l’inverse : parler des réussites des autres pour dissimuler son comportement honteux.
Une caractéristique de l’individu peu envieux : il est indifférent et peu intéressé aux tares/défauts ou avantages/atouts des autres ; mais cela peut cacher un narcissisme très développé ou une grande maturité psychologique.
10. Utilité de ces deux émotions : au niveau individuel, ces émotions poussent à l’action, à la créativité et même à l’excellence (l’envie émulative/admirative est plus ou moins promue dans la société ceddo qui encourage l’idée de ne pas être en reste ou de faire moins que son nawle, ou pair). Au niveau social, un groupe intégrant davantage d’envieux et de jaloux est souvent plus propice à la créativité et à la survie, à condition que ses membres soient canalisés pour éviter l’implosion.
11. Nocivité de ces deux émotions : l’envieux souffre énormément, surtout lorsqu’il s’agit de l’envie hostile ou de l’envie dépressive ; le jaloux, lorsque sa jalousie devient maladive et étouffante, a tendance à chosifier son conjoint ou sa conjointe, rendant ainsi la relation très difficile.
12. Gestion de ces émotions : a/ Reconnaitre ces émotions ; b/ les exprimer ou les tenir secrètes (selon le contexte) ; c/ réfléchir sur les sentiments d’infériorité sous-jacents (il y a un travail sur l’estime de soi qui doit accompagner ce processus) ; d/ arrêter les comparaisons, valoriser ce qu’on a, faire preuve de gratitude, s’accepter comme on est, etc.
Pour des définitions précises, voir le livre de François Lelord et Christophe André : La force des émotions.
Les Wolofs disent ñee : envier avec certainement moins de haine (envie émulative)
Ils disent aussi aññane : envier avec certainement plus de haine (envie hostile)
Ibrahima Thioye est Consultant en développement personnel.
Par Kaccoor Bi - Le Temoin
INSOUTENABLE LEGERETE
La face tragique-comique de ce naufrage est qu’il n’y a eu jusqu’ici aucun coupable. Personne n’a été responsable de rien. Et ce même si la France, dont quelques ressortissants avaient péri dans ce naufrage, réclamait des têtes sénégalaises à couper
Le 26 septembre 2002, le Sénégal s’était réveillé dans la douleur et la consternation. Des cris et des larmes… Toute une nation plongée dans un deuil qui se poursuit encore. Rage et désespoir avaient marqué cette folle et éprouvante journée qui avait fait s’arrêter le temps. Le ferry reliant Ziguinchor à Dakar se retournait au large de la Gambie, faisant près de 2 000 morts. Un accident qui était la conséquence de notre insoutenable légèreté à nous autres Sénégalais.
L’introspection à laquelle on avait alors invité nos compatriotes n’avait duré que quelques mois avant que nos mauvaises habitudes reprennent le dessus dans le cours normal de la vie à Galsen. Ce jeudi 26 septembre marquera le 22e anniversaire de ce tragique évènement.
La face tragique-comique de ce naufrage est qu’il n’y a eu jusqu’ici aucun coupable. Personne n’a été responsable de rien. Et ce même si la France, dont quelques ressortissants avaient péri dans ce naufrage, réclamait des têtes sénégalaises à couper. Vingt-deux ans après cette page sombre et douloureuse, rien n’a changé dans nos habitudes qui vont de mal en pis.
La mer continue d’engloutir des jeunes gens à la recherche d’une vie qu’ils pensent meilleure en Europe. Nos routes poursuivent leur danse macabre sans que des actions énergiques ne soient prises contre les chauffards assassins. Des voyous qui se foutent de leurs victimes parmi lesquelles d’innombrables mutilés à vie. Pis, ces conducteurs sans foi ni loi exercent en permanence un chantage sur les autorités étatiques. L’un de leurs leaders syndicaux est sorti récemment pour s’exercer à son jeu favori après avoir perdu son mandat de député.
Le décor dans ce secteur est surréaliste. Des véhicules qui ne devraient rouler nulle part dans le monde et indignes de transporter même du bétail, sillonnent nos routes et transportent des humains. Autobus et minicars s’adonnent à des surcharges de places et de bagages à la barbe et au nez des policiers et des gendarmes. L’école ne se porte pas mieux. Elle est sous la coupe de tricheurs qui ont de qui tenir.
Au niveau étatique, des autorités se livrent à des actes répréhensibles, confondant les caisses de l’Etat à leur patrimoine. On fait de la politique pour s’enrichir. Pour s’en convaincre, il n’est qu’à voir le conglomérat de politiciens et affairistes qui courent les coalitions en cette veille de législatives pour se soustraire à la Justice en obtenant une immunité parlementaire. Etrange pays où des brigands qui auraient dû se cacher-, chassés par la porte, reviennent par la fenêtre. Un élément de la société civile, qui invitait l’Etat à accélérer la reddition des comptes, s’est fendu d’un post- suggérant que la justice a besoin de temps pour faire son travail. Une manière subtile pour faire arrêter la machine judiciaire. Et ce sont toujours les mêmes personnes qui parlent en notre nom sans qu’on leur ait donné de mandat en ce sens. Depuis des lustres et au fil des régimes, hélas !
Par Diagne Fodé Roland
GAGNER LA MAJORITE
La majorité BBY bloque le pouvoir Exécutif tout comme l’autocrate Macky avait mis son « coude » sur tous les rapports des corps de contrôle de l’État (IGE, OFNAC, IGF, Cour des Comptes, etc) faisant de l’impunité une devise de sa mal-gouvernance.
Objectif 17 novembre 2024 : obtenir la majorité des députés pour aller vers la rupture anti-néocoloniale et la transformation systémique pour lesquelles le peuple a élu notre candidat à la présidentielle.
Du mois d’avril à la dissolution, la preuve a été faite que la 14ème législature s'érige en blocage des politiques de déconstruction du système de la mal-gouvernance libérale corrompue et voleuse des deniers publics.
La majorité de la 14ème législature a couvert tous les crimes financiers et de sang, toutes les violations des droits individuels et collectifs citoyens de la dictature autocratique de Macky/APR/BBY.
La majorité BBY bloque le pouvoir Exécutif tout comme l’autocrate Macky avait mis son « coude » sur tous les rapports des corps de contrôle de l’État (IGE, OFNAC, IGF, Cour des Comptes, etc) faisant de l’impunité une devise de sa mal-gouvernance. Ces forfaitures exigent une reddition des comptes par principe démocratique mais aussi pour récupérer les sous volés et réparer en indemnisant les victimes.
A toutes les élections jusqu’ici Pastef est allé en coalition. Ce fut le cas aux législatives de 2017, à la présidentielle de 2019, aux locales et aux législatives de 2022 et à la présidentielle de 2024.
Pastef est devenu la principale force politique du pays sans engranger la majorité de députés ni de conseillers municipaux ni de maires.
Les alliés, à l’exception de quelques-uns, ont abandonné Pastef, ses militants, ses sympathisants et les démocrates sincères face à la répression arbitraire, illégale et meurtrière. Par calcul, ils se sont tus sur les violations de l’État hors la loi et/ou ont comploté contre la candidature du président de notre parti Pastef.
Tirant les leçons de ces alliances non loyales, Pastef a décidé légitimement d’aller à l’élection législative de novembre 2024 en intégrant dans sa liste des alliés de la coalition présidentielle.
Des alliances melting-pot de survie politique vont se nouer entre partis libéraux qui vont chercher à se retrouver voyant s’envoler leur rêve de « garder le pouvoir durant 50 ans », entre certains d’eux comme le candidat libéral de la présidentielle 2024 et les socialistes libéraux et/ou les conservateurs religieux. Ces multiples combinaisons électoralistes de survie politique s'opère sur le cadavre de BBY.
Une certaine impréparation collective liée à la non-tenue du congrès de fusion et les ambitions individuelles va marquer les investitures des listes départementales et va relativement influer sur la liste nationale dans laquelle vont être intégrés nos alliés de de la coalition présidentielle.
Ces difficultés et distorsions relèvent de contradictions secondaires qui doivent être surmontées pour résoudre concrètement la contradiction principale : gagner la majorité dont notre gouvernement souverainiste a besoin pour passer de la transition actuelle à la rupture avec le néocolonialisme et la transformation systémique pour le peuple et par le peuple.
Alors, allons à l’assaut militant de l’électorat pour avoir la majorité permettant de commencer à envisager d’en finir avec 64 ans de néocolonialisme.
A mort la 14ème législature et vive la 15ème législature.
Par Ibou FALL
ÉCUREUIL ACTIF» N’EST PLUS, BRANLE-BAS DE COMBAT ET SAUVE-QUI-PEUT…
Amadou Mahtar Mbow n’est plus. Surnommé «Ecureuil actif» dans le mouvement scout dont il est l’un des premiers adhérents, il reste à l’image de son totem, toute sa vie durant, le travailleur acharné et infatigable que le monde entier connaît
Amadou Mahtar Mbow n’est plus. Surnommé «Ecureuil actif» dans le mouvement scout dont il est l’un des premiers adhérents, il reste à l’image de son totem, toute sa vie durant, le travailleur acharné et infatigable que le monde entier connaît. Inusable militant de la cause humaine, du Tiers-Monde et des valeurs de la République pour lesquelles il donnera jusqu’à sa santé, il s’éteint à cent trois ans, au moment où ce pour quoi il se bat depuis toujours est en train de basculer dans l’abîme.
Avec Abdoulaye Ly, ils sont les figures emblématiques du Parti du rassemblement africain, le Pra-Sénégal, dont l’objectif est l’indépendance du Sénégal. Pendant que l’Ups vote «oui» au référendum de De Gaulle, eux, du Pra, votent «non» et se brouillent avec Senghor et Mamadou Dia. Ils se rabibochent après les événements de 1962 et la Constitution de 1963. Mahtar Mbow, qui est le premier ministre de l’Education nationale après la Loi Cadre de 1957, revient à son poste en 1966 ; cela lui vaudra, en 1968, son bras de fer avec les étudiants, qui déclenche la fameuse grève. Il sera muté par la suite à la Culture où il reste jusqu’en 1970.
Entre-temps, il pose un pied à l’Unesco et finit par y entrer comme sous-directeur, avant d’être élu en 1974 Directeur général. C’est la première fois qu’un Africain accède à ce stade dans l’organigramme des Nations unies. Il y reste quatorze ans et y poursuit son combat d’émancipation des peuples du Tiers-Monde. A son actif, l’édition de l’Histoire générale de l’Afrique, enfin rédigée par les Africains, dont le professeur voltaïque Joseph Ki-Zerbo et l’égyptologue Cheikh Anta Diop…
Mahtar Mbow ne s’en arrête pas là : alors que les autoroutes de l’information sont lancées, le Dg de l’Unesco plaide pour la démocratisation du savoir et des flux d’informations qui ne doivent plus être à sens unique, du Nord au Sud. Il tient tête aux Usa à tel point que le principal bailleur de l’organisation onusienne claque la porte.
De retour au Sénégal, alors que les institutions locales sont foulées aux pieds par le régime de Wade, il lance les Assises nationales pour restaurer la République. L’arrivée de Macky Sall au pouvoir n’arrange rien : malgré la mise en place de la Cnri, rien ne changera. L’ancien Président, lors de la présentation des travaux de cette commission, affiche même une désinvolture discourtoise en déclarant qu’il n’en prendrait que ce qui l’intéresse, c’est-à-dire trois fois rien…
Amadou Mahtar Mbow, un Sénégalais au destin exceptionnel, est sans doute le dernier boy-scout de notre vie publique. Paix à son âme et que la terre lui soit légère.
Après cette minute de silence, revenons à nos moutons…
Cela fait deux semaines que l’enceinte de l’Assemblée nationale fait des échos comme une maison hantée et donc, que la République du Sénégal n’a pas de dauphin constitutionnel. A part moi, ça n’empêche personne ne dormir : c’est un pays de croyants sur lequel le Bon Dieu veille comme du lait sur le feu.
D’ailleurs, après ses hauts faits d’armes, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, passe quelques jours peinards aux Etats-Unis, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies, en compagnie de Mimi Touré qui y serait une habituée des lieux et, bien entendu, Yassine Fall, le gros calibre des Affaires étrangères. Je retiens quand même mon souffle jusqu’à son retour, terrifié à l’idée qu’elle accorde une interview à la presse ivoirienne au sujet de notre amour immodéré pour le café-Touba ou celle des Pays-Bas devant laquelle elle vilipenderait notre faible pour les frites…
Retour au Sénégal, où c’est la reprise des clashes : lors d’un Conseil interministériel sur l’imminente rentrée des classes, le Premier ministre Ousmane Sonko, sans lequel nous nous ennuierions souverainement, en remet une couche sur la question des écoles «étrangères» qui défient cette République jusque-là coupable de complaisance ; mais avec lui, on le suppose, ça va changer radicalement.
Sérieux, il tient absolument à ce que les filles portent le voile à l’école ?
Réponse du berger à la bergère : l’Eglise, par la voix du Conseil du laïcat, hausse le ton et rappelle au chef du gouvernement le respect qu’il lui doit et ses vrais devoirs, qui sont de régler les problèmes quasi insurmontables des Sénégalais.
Comme ce front ne suffit pas à son bonheur, Ousmane Sonko en ouvre un autre, cette fois, avec les alliés de la Coalition Diomaye Président. Pour les Législatives, le nom de Diomaye doit disparaître de la campagne au profit de Pastef dont il est l’incontestable président. Conclusion, jusque-là, depuis février 2024, ça bat campagne pour Bassirou Diomaye Faye ; dorénavant, c’est pour Pastef, traduisez, donc lui, le Pros, qu’il faudra se dévouer.
Ceux qui ne sont pas d’accord peuvent aller se faire pendre ailleurs.
Il faut voir la mine déconfite de Me Moussa Diop lorsqu’il annonce la nouvelle. Il est bien le rare à s’en indigner : Aïda Mbodj et Mimi Touré n’hésitent pas une seconde avant de s’aplatir comme des crêpes au chocolat. Et s’il faut acheter la carte Pastef, il suffit de le leur demander, elles n’hésiteront pas, au tarif de soutien. D’ailleurs, Aïda Mbodj, qui sait naviguer de régime trouble en régime trouble, est déjà en campagne déguisée comme du temps du Ps ou du Pds : Madame la Dg de la Der/fj sillonne le pays pour prêcher la bonne parole en promettant de distribuer des sous aux indigents… On ne se refait pas.
C’est bien gentil, mais il faut tout de même aborder les questions qui fâchent : les déclarations du Fmi sur la situation économique du Sénégal… Ça n’a apparemment pas le cœur à la fanfaronnade ! D’ailleurs, en réponse, le gouvernement va faire face à la presse et la Société civile pour expliquer le comment du pourquoi. Signe des temps, l’ancien Dg de la Lonase, Lat Diop, est en garde à vue pour des accusations de blanchiment d’argent et d’enrichissement illicite. Il figurera sans doute parmi les premiers clients du Pool judiciaire et financier installé la semaine passée : vingt-sept magistrats qui consacreront désormais leur carrière à traquer du délinquant financier.
S’ils travaillent au rythme de la regrettée Crei, il faudra s’attendre à un ou deux procès retentissants par nouveau régime…
Dans la foulée, ça note aussi l’arrestation d’un ancien garde du corps de Macky Sall, Jérôme Bandiaky, ainsi que la perquisition de gendarmes chez Farba Ngom, en plus des accusations par voie de presse contre Macky Sall au sujet de plus de 2750 tonnes d’or volatilisées comme par enchantement. Ça tombe bien, l’ancien président de la République, qui tente de mobiliser ce qui reste de ses troupes, en arrive à tenter de s’expliquer : non, il n’y a pas de «deal» avec l’actuel tandem au pouvoir. La preuve, lui et les siens sont persécutés… Traduction : le «protocole du Cap Manuel» est une arlésienne. Ces honnêtes politiciens sénégalais auraient-ils signé leurs accords avec de l’encre sympathique ?
Ben voyons : ce ne serait pas la première fois qu’un protocole serait violé…
Toujours est-il que le branle-bas de combat des militants de l’Apr prend des allures de sauve-quipeut ! Il y a ceux qui s’y cramponnent toujours en priant que leur alliance incestueuse avec le Pds qui implose et Rewmi qui se ratatine, sauve leurs fesses, en dépit des vagues de défection vers le patron de la Nouvelle Responsabilité, Amadou Ba.
Le candidat pas si malheureux que ça à la dernière Présidentielle sort enfin de sa torpeur, alors que ses amis piaffent d’impatience d’en découdre. Apparemment, comme on dit en Afrique selon un confrère français, l’ancien Pm marchande tout ce temps pendant la nuit. Résultat : en plus de la razzia sur l’Apr dont quantité d’élus locaux le suivent, il ramène en même temps dans ses filets, en plus de Madiambal Diagne qui commence à mal tourner, les alliés de Benno bokk yaakaar du style Ps et Afp, mais aussi les partis de la «Gauche plurielle» -allez savoir ce que ça signifie…
Pendant ce temps, Barthélemy Dias, qui a l’air de doubler Khalifa Sall par la droite, rallie les «jeunes», comprenez les nouvelles pousses au langage adéquat pour les bagarres de borne-fontaine.
Ce qu’il faut juste comprendre : le nouveau régime n’a pas l’intention d’y mettre les formes pour gouverner seul… Résultat, nous avons un Premier ministre qui refuse de se plier aux exigences républicaines, préférant un show au Grand Théâtre à une Dpg au Parlement, cornaqué par un président de la République malgré lui, qui a l’air plutôt pressé de lui céder la place après avoir dissous toutes les institutions et signé un décret que son adresse à la Nation contredit immédiatement.
Mieux, ou pire, c’est selon, l’opposition découvre avec stupéfaction que la réponse du Conseil constitutionnel concernant la dissolution de l’Assemblée date de plusieurs mois. Ce qu’il faut en déduire : Pastef se prépare depuis belle lurette aux Législatives. Sauf que parmi les coalitions de l’opposition, beaucoup de leaders ne sont pas nés de la dernière pluie et s’y préparent depuis aussi longtemps, comprenant que la quatorzième législature serait peut-être la plus brève de toute l’histoire de l’Assemblée nationale.
Un scoop, tout de même : le «Projet» va être présenté juste avant les Législatives. Enfin, ce n’est pas trop tôt… Et dire que ça fait dix ans que les 54% de l’électorat l’attendent patiemment. Quand Pastef commence à en parler, il y en a alors qui font encore pipi au lit tandis que d’autres passent l’entrée en sixième !
Bref, le pays se demande de quoi sera faite la République au lendemain du 17 novembre 2024.
Il y a ceux qui ne peuvent plus attendre et bravent les océans, lesquels nous renvoient leurs cadavres par pirogues entières. Et puis, il y a ceux qui se rongent les sangs en s’inquiétant des bouilles du futur régime sur le point de sortir des urnes. Dans tous les cas, pour beaucoup d’acteurs politiques, ce sera une question de vie ou de mort. Ça va donc voltiger bas et sans doute saigner dans quelques mois.
Amadou Mahtar Mbow, Dieu merci, n’assistera pas à ce sordide spectacle.