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7 mars 2025
Opinions
PAR Youssoupha Mbargane Guissé
LA VICTOIRE ÉLECTORALE DU PASTEF SONNE LE DERNIER BAL DES VAMPIRES
EXCLUSIF SENEPLUS - Les législatives interviennent dans un contexte de profonde remise en question du système de gouvernance précédent, accusé de pratiques mafieuses et de corruption généralisée. Un tournant majeur qui ouvre la voie au projet Horizon 2050
Le parti Pastef avec comme tête de liste le président Ousmane Sonko vient de remporter triomphalement les élections législatives de ce dimanche 17 novembre 2024. Cette victoire, un véritable raz-de -marée consacre la fin inéluctable du Bal des Vampires. Ces êtres maléfiques ont pendant 12 ans sucé le sang du peuple, mis la République à genoux et failli détruire le pays par un carnage financier et foncier d’une ampleur sans précèdent. Leur mode d’organisation clanique et mafieux a reposé sur la corruption généralisée, le règne de l’impunité garantie pour ses membres, la manipulation politique des Institutions et la mise en cause des fondements de la cohésion sociale nationale. Tout cela se déroulait dans une répression systématique d’une violence inouïe contre la jeunesse en révolte, le peuple mobilisé, les dirigeants, cadres et militants du parti Pastef. Le Sénégal découvrait ainsi le visage hideux du néocolonialisme à son stade dernier, celui de la gouvernance des Vampires, une mafia politique affairiste ayant pris en otage la République.
Le contexte mondial
À la faveur de la mondialisation, des groupes privés capitalistes ont rapidement pu disposer de puissants moyens financiers qui leur ont permis de s’organiser en réseaux mafieux et lobbies maçonniques pour la direction politique et culturelle du monde. Les bourgeoises néocoloniales et compradores de certains pays africains se sont retrouvées partie prenante dans ces réseaux de trafics de tout genre, corruption, blanchissement d’argent, spoliation foncière, bradage des ressources nationales, fraudes fiscales à grande échelle au profit de ces nouvelles forces hégémoniques mondiales auxquelles elles sont désormais soumises. Le but est d’assurer partout sur la planète le maintien du système mafieux international fondé sur la violence et la spoliation. Selon nous, le groupe dirigeant sous Macky Sall s’est transformé au sein de l’Etat rapidement en un maillon actif de ces réseaux mafieux qui contrôlent l’organisation internationale de flux financiers illicites ainsi que le crime politique organisé.
Une classe dirigeante transfigurée
Ce groupe s’est transfiguré en un clan corrompu et répressif utilisant la violence, la manipulation et la peur comme mode de gestion politique. Cela leur a permis une accumulation effrénée privée de richesses et la constitution de fortunes personnelles colossales. Pour conformer le mode de gouvernance du pays à cette nouvelle structure d’économie mafieuse et spoliatrice internationale, le président Macky Sall a délibérément mis en place un puissant système de corruption infiltrant toutes les sphères de l’administration, les différentes institutions de la république, des banques, la presse, certains milieux d’affaires, des confréries, les directions syndicales, les milieux sportifs, les universités et les ambassades ainsi que associations et regroupements divers. Seul, ce modèle de restructuration interne de type mafieux pouvait être le support au déploiement du nouveau système financier transnational auquel il correspondait. Seul, ce modèle composite, hybride et de violences pouvait garantir le succès des stratégies monopolistiques d’accaparement et faire du Sénégal un espace d’ancrage sûr, un territoire d’exploitation et de pillages.
La République, otage d’une mafia
C’est dans ce contexte que de nouveaux fortunés sont apparus en très peu de temps sous le régime de Macky Sall. Il s’agit de certains membres du cercle familial et parents du président et de son épouse, de politiciens de son parti l’APR et ses alliés partisans de Benno Bokk Yakaar. S’y ajoutent journalistes de la presse et des réseaux sociaux, universitaires, courtisans de tous milieux, affairistes, commerçants, courtiers, hommes de main, influenceurs, jet-sociéteurs et societeuses, prostituées de luxe, aventuriers de tout bord. Tous gravitaient autour de l’Etat, s’introduisant subrepticement dans toutes les sphères de la haute administration, avaient leur entrée glissante partout où se traitent des marchés, nouaient des relations de connivence et passaient des deals sur le foncier, l’habitat, le commerce, les transactions de toutes sortes, tout en bénéficiant de solides protections. Certains parmi eux ont vite accumulé de manière effrénée des richesses acquises en un temps record grâce à des arrangements de surfacturations sur des marchés publics octroyés souvent de gré à gré. Plusieurs dizaines ou centaines de milliards sont alors décaissés au profit d’entreprises prête-nom ou même de sociétés fictives, aboutissant dans les poches d’individus parasitaires sénégalais et étrangers.
Ces groupes apatrides animés d’une culture de prédation et de luxure, ont propagé ainsi pendant 12 ans au sein de l’Etat, à toutes les échelles de l’Administration et de ses institutions, des pratiques mafieuses corruptrices qui n’ont épargné ni le foncier, ni le patrimoine bâti de l’Etat, ni le littoral maritime. Comme si les scandales financiers ahurissants déjà établis dans les différents rapports annuels des corps de contrôle de l’Etat ne suffisaient pas, les audits entamés par la gouvernance du Pastef, révèlent l’ampleur inimaginable de la boulimie sur le foncier, la prédation financière, l’accaparement des biens de l’Etat et des richesses du pays à tous les niveaux et dans tous les domaines.
Cette dévastation quasi complète de l’économie nationale n’a épargné aucune institution, aucun secteur : La présidence de la République, les ministères dont celui des Finances où le gouvernement vient d’établir et de documenter les rapports falsifiés de l’ancien régime sur la dette publique, mais aussi celui de la Santé avec le scandale sidérant de la gestion des mille milliards de la Covid, entre autres méfaits gravissimes dans ce même secteur comme dans d’autres. De nombreux détournements et transactions illicites et des fraudes fiscales sur des milliards de FCFA ont été couverts sous le sceau Secret défense. Les grands projets d’infrastructures comme l’Aéroport AIBD, le TER, le BRT, les programmes de développement comme le Prodac ont laissé la population dans la consternation. Le pillage s’est même étendu jusqu’aux budgets des écoles et universités, les mairies avec des recrutements clientélistes, des salaires fictifs et des commandes publiques fantômes. L’Hôpital Le Dantec, les prisons de Rebeuss et du Cap manuel, même plus grave et chose incroyable, les espaces pour les tombes au cimetière de Yoff-Dakar, n’ont échappé au morcellement foncier et à la vente de titres privés.
Les appétits dévorants de ces groupes ont d’ailleurs considérablement enflé avec les perspectives des richesses du Sénégal en pétrole, gaz et en autres ressources minières et naturelles abondantes. L’illustration significative dans ce domaine a été le deal de la vente des deux blocs de pétrole Off-shore par Macky Sall dès son installation au pouvoir, créant le gros scandale Petrotim-Franck Timis auquel son propre frère est dit impliqué. Un tel acte ainsi que la déclaration étonnante de son patrimoine personnel évalué à 8 milliards de FCFA, annonçaient déjà l’ère des pratiques mafieuses et corruptrices du nouveau régime. Ceci semble être confirmé par la découverte d’un transfert clandestin du pays à l’étranger de quantités importantes de lingots d’or auquel le président Macky Sall ne serait pas étranger. Des scandales ont été établis au détriment du trésor public dont les exonérations d’impôts, l’effacement de la dette de redressement fiscal, entre autres, pour certaines grandes entreprises privées et multinationales, portant sur plusieurs centaines de milliards. Ousmane Sonko, alors député à l’Assemblée nationale les avait dénoncés vigoureusement, s’attirant les foudres de l’Etat.
Il s’y s’ajoute également la découverte récente annoncée d’un compte bancaire personnel d’un dignitaire du régime où logent mille milliards de francs. Tout cela alors que le désarroi tenaillait la jeunesse, que les bébés mourraient dans des couveuses obsolètes d’hôpitaux démunis de tout et que dans de nombreux endroits du pays, les jeunes écoliers apprenaient dans des salles de classe sous abris provisoires, sous la chaleur et la poussière des vents.
Une crise de légitimité politique
La perte de légitimité totale du président Sall et de son régime clanique était désormais scellée. Les inégalités sociales, les injustices de toutes sortes et les harcèlements judiciaires devenus insoutenables, ont entrainé la montée vigoureuse de la résistance radicale patriotique. À la profondeur des transformations sociales à mener jusqu’au bout pour dégager le système, correspondaient désormais le mouvement ample de résistance et de lutte de la masse historiquement active : une jeunesse massive insurgée, des avocats émérites de la cause, un peuple en éveil uni dans toutes ses composantes, une Diaspora en effervescence, un parti organisé avec un projet souverainiste, des cadres trempés, une stratégie sure et des tactiques intelligentes sous le guide d’un leader spirituel de la révolution indomptable.
Le prix du sang
Il ne restait plus que franchir l’étape suprême qui fonde la substance de toute révolution profonde et assure la victoire des peuples insurgés, payer le prix du sang de la liberté. Le peuple sénégalais a franchi cette étape psychologique et physique du sacrifice suprême. En s’engouffrant dans les brasiers et les flammes dévorantes sous les bombes lacrymogènes et les tirs de fusil à balles réelles, les jeunes ont gagné l’épreuve du feu, défi de toute révolution authentique. Ils sont devenus ainsi les héros et martyrs inoubliables du peuple sénégalais. Ils ont accédé ainsi dans l’au-delà, au Royaume de la lumière éblouissante de tranquillité, si crainte des Vampires.
Le chant des martyrs
L’esprit de sacrifice suprême pour la souveraineté semble avoir atteint les communautés tout autant que les jeunes. Les évènements du mois de mai 2023 à Ziguinchor, en Casamance en sont une forte illustration. En effet face à l’attaque des éléments de la Police et de la Gendarmerie contre le domicile d’Ousmane Sonko, les femmes par centaines avec les jeunes révoltés par milliers, ont opposé une forte résistance en formant un bouclier humain devant le domicile de leurs fils et de leur leader, empêchant ainsi l’intervention des forces de la police et de la Gendarmerie. Vieilles grands-mères, pères et fils, garçons et filles ont ainsi campé le jour et nuit, formant un bouclier humain pour protéger leur leader, au prix de leur vie. Tous entonnaient en chœur dans la ferveur et la bravoure les chants mystiques du Bois sacré.[1]L’un des chants est le suivant « Le sang est certes sacré. Le lien du sang filial est très fort, surtout celui versé par une mère au moment de l’accouchement ». « Qu’à cela ne tienne, veuillez porter le message d’adieu à ma mère chérie, qu’aujourd’hui est mon dernier jour sur terre. Ceci est un adieu de son sang. ».
L’horizon 2050
Ainsi l’enjeu de l’élection législatives du dimanche 17 novembre 2024 est d’accélérer la révolution en cours aux plans politique, économique, social et culturel pour laquelle le peuple sénégalais a enduré toutes les souffrances et consenti tous les sacrifices. Le projet Horizon 2050 ouvre de radieuses perspectives de libertés, d’abondance et de bien-être. Il s’agit à présent de se mettre au travail et d’avancer résolument.
[1] Voir l’article Derrière le chant mystique des femmes du bois sacré. Journal Source A du vendredi 19 mai 2024
PAR PAPE ALÉ NIANG
POUR UNE ASSEMBLÉE DE RUPTURE
"Si les Sénégalais sont dégoûtés par l'Assemblée nationale, c’est parce que l’institution non seulement a été de tout temps une caisse de résonance de l’exécutif. Mais pire, elle a été transformée en foire d’empoigne..."
Le Sénégal va vers l’installation de sa 15e législature. Une ère nouvelle doit impérativement s’ouvrir dans ce pays. Le peuple attend des ruptures sincères et efficientes. Et comme dans toute démocratie, le Sénégal a besoin d'une assemblée nationale forte et fonctionnelle qui joue véritablement son rôle en tant que deuxième institution de l'État.
Si les Sénégalais sont dégoûtés par l'Assemblée nationale, c’est parce que l’institution non seulement a été de tout temps une caisse de résonance de l’exécutif. Mais pire, elle a été transformée en foire d’empoigne où des députés irresponsables se distinguaient plus par leurs capacités à proférer des insanités, des insultes et des invectives. Au point qu’il s’avère légitime de critiquer l'Assemblée nationale pour son manque d'indépendance, son incapacité à jouer véritablement son rôle et son manque d'impact sur les politiques publiques.
Pourtant, l’Assemblée nationale joue un rôle crucial dans un vrai système démocratique. Elle est responsable de la représentation du peuple, de l'élaboration des lois, de la surveillance des actions du gouvernement et du contrôle démocratique.
Si on veut permettre à notre Assemblée nationale de jouer pleinement son rôle, forcément il faut aller vers des réformes consolidantes . L'un des principaux problèmes auxquels l'Assemblée nationale est confrontée est le manque d'indépendance par rapport au pouvoir exécutif. En effet, le système politique sénégalais est caractérisé par une forte concentration des pouvoirs entre les mains du président de la République, ce qui peut conduire à une domination du pouvoir exécutif sur l'Assemblée nationale. Cela limite l'autonomie et la capacité d'initiative de l'Assemblée nationale à jouer un rôle actif dans le processus législatif et dans le contrôle des politiques publiques.
Pour remédier à cette situation, il est nécessaire de mettre en place des réformes institutionnelles afin de renforcer l'indépendance et le pouvoir de l'Assemblée nationale.
De plus, l'Assemblée nationale doit développer une réelle capacité d'initiatives législatives. Actuellement, la majorité des propositions de lois proviennent du gouvernement, ce qui limite la capacité de l'Assemblée nationale à intervenir de manière proactive dans l'élaboration de lois bénéfiques pour le pays. Il est essential de promouvoir une culture législative plus dynamique, permettant aux parlementaires de formuler des propositions et d'organiser des débats ouverts sur des questions clés pour le développement du Sénégal.
En outre, l'Assemblée nationale doit jouer un rôle plus actif dans le contrôle des politiques publiques mises en œuvre par le gouvernement. Cela implique un véritable suivi des politiques publiques, la mise en place de mécanismes de contrôle efficaces pour évaluer leur efficacité et dénoncer les éventuelles dérives. L'Assemblée nationale doit pouvoir demander des comptes au gouvernement, poser des questions, organiser des auditions et participer pleinement aux commissions d'enquête parlementaires.
Pour renforcer l'efficacité de l'Assemblée nationale, il est d’une impérieuse nécessité d'investir dans le renforcement des capacités des parlementaires en mettant à leur disposition des assistants parlementaires.
Enfin, pour assurer une véritable rupture par rapport à la situation actuelle de l'Assemblée nationale, il est essentiel de promouvoir une culture parlementaire favorable à la démocratie, à la transparence et à la responsabilité. Cela implique de renforcer l'éthique politique et d'encourager le dialogue constructif entre les différentes forces politiques.
Les députés élus ont cette lourde mission de redorer le blason de l’Assemblée nationale. Et cette mission n’est pas impossible. Il suffit d’avoir cette ferme volonté d’opérer des ruptures essentielles afin de bâtir un Sénégal nouveau. L'Assemblée nationale pourra ainsi devenir un véritable moteur de développement démocratique et un acteur clé dans la construction d'une société sénégalaise plus juste et inclusive.
PAR SOULEYMANE SÈNE
À PROPOS DU PROTOCOLE D’ACCORD ENTRE LES PME AGROALIMENTAIRES ET LES GRANDES SURFACES
"Investir dans les produits locaux aujourd’hui, c’est construire l’économie résiliente de demain. Une telle initiative, bien que simple, peut devenir un puissant moteur de transformation et d'innovation pour toute une région."
La signature d’un protocole d’accord entre les petites et moyennes entreprises (PME) du secteur agroalimentaire et les grandes surfaces de distribution, qui garantit un référencement gratuit de cinq produits locaux et une visibilité accrue, représente une opportunité stratégique majeure. Cependant, comme toute initiative, elle comporte des avantages significatifs mais également des méfaits potentiels qu’il est crucial de considérer.
Les Avantages du Protocole d’Accord
Avantages pour les PME
Ce protocole va impacter certes sur la réduction des coûts d’accès au marché : Le référencement gratuit élimine l’une des principales barrières financières qui empêchent souvent les PME de placer leurs produits dans les grandes surfaces.
Il va accroitre et donner de la visibilité. Être présent dans des enseignes de grande distribution offre une exposition à un large public, augmentant ainsi la notoriété des produits locaux et des ventes grâce à un accès direct aux consommateurs, les PME peuvent espérer une hausse de leur chiffre d’affaires, ce qui renforce leur viabilité économique. Il va aussi créer ce qu’on appelle l’effet d’entraînement, les PME bénéficiant de cet accord pourraient inspirer d’autres entreprises locales à améliorer leurs pratiques pour saisir des opportunités similaires.
Le référencement gratuit peut agir comme une rampe de lancement pour les produits locaux. Grâce à une meilleure visibilité, ces produits peuvent capter l’attention d’un public plus large, générer une demande accrue, et, à terme, ouvrir des portes vers de nouveaux marchés.
Avantages pour l’économie locale passant par :
La valorisation des produits locaux : Cet accord met en avant le patrimoine agroalimentaire national et favorise la promotion des circuits courts.
- Création d’emplois : Une demande accrue pour les produits locaux pourrait nécessiter une augmentation de la production, entraînant ainsi de nouvelles opportunités d’emploi, particulièrement dans les zones rurales.
- Réduction des importations : Une meilleure disponibilité des produits locaux dans les grandes surfaces peut diminuer la dépendance aux produits importés, favorisant ainsi l’autonomie économique. En offrant une visibilité accrue à cinq produits locaux, entreprises et distributeurs créent une synergie qui profite à toute la chaîne de valeur. Cette démarche ne se résume pas à un simple acte commercial : elle témoigne d’un engagement concret en faveur de l’économie locale et du développement durable.
Investir dans les produits locaux aujourd’hui, c’est construire l’économie résiliente de demain. Une telle initiative, bien que simple, peut devenir un puissant moteur de transformation et d'innovation pour toute une région.
Avantages pour les grandes surfaces et les consommateurs
- Diversification de l’offre : Les grandes surfaces peuvent enrichir leur assortiment en proposant des produits locaux répondant à une demande croissante pour des produits authentiques et responsables.
- Accessibilité pour les consommateurs : Cet accord permet aux consommateurs d’avoir facilement accès à des produits locaux à des prix potentiellement compétitifs.
- Renforcement de la confiance : Les consommateurs apprécient les enseignes qui soutiennent l’économie locale, ce qui peut améliorer l’image de marque des grandes surfaces.
Les Méfaits et Limites du Protocole d’Accord
Pour les PME
- Pression sur la production : Une demande accrue peut mettre sous tension les capacités de production des PME, notamment si elles ne disposent pas des infrastructures nécessaires pour répondre aux exigences des grandes surfaces.
- Dépendance aux grandes surfaces : Les PME risquent de devenir trop dépendantes de ces enseignes, ce qui pourrait limiter leur autonomie et leur flexibilité en cas de modifications des conditions commerciales.
- Risque de standardisation : Pour se conformer aux exigences des grandes surfaces, les PME pourraient être contraintes de standardiser leurs produits, perdant ainsi une partie de leur identité artisanale et unique. Les grandes surfaces imposent souvent des exigences strictes en matière de normes, de volumes et de prix, favorisant les grandes multinationales au détriment des petits producteurs locaux. Ces derniers, incapables de rivaliser, sont progressivement éliminés du marché. Le résultat ? Une économie agroalimentaire centralisée et moins équitable, où les consommateurs n’ont plus accès à des produits authentiques et locaux.
Pour l’économie locale
- Concentration des bénéfices : Toutes les PME ne bénéficient pas de cet accord, ce qui pourrait creuser les inégalités entre les entreprises sélectionnées et celles qui ne le sont pas.
-Risque d’éviction des petits acteurs : Les petits détaillants locaux pourraient souffrir de cette concurrence accrue avec les grandes surfaces, qui auront désormais un avantage supplémentaire grâce à l’offre de produits locaux.
Pour les grandes surfaces et les consommateurs
- Coût logistique accru : L’intégration de produits locaux peut engendrer des défis logistiques pour les grandes surfaces, notamment en termes de stockage, de distribution et de respect des normes de fraîcheur.
- Prix potentiellement élevés : Si les PME ne parviennent pas à optimiser leurs coûts de production, les prix des produits locaux pourraient rester plus élevés que ceux des produits importés, limitant ainsi leur accessibilité pour certains consommateurs.
Dans nos grandes surfaces modernes, les rayons alimentaires regorgent de choix… ou du moins, c’est ce qu’il semble à première vue. En réalité, une observation attentive révèle une uniformisation inquiétante : un nombre limité de marques et de produits domine les étals, reléguant la diversité alimentaire au second plan. Cette concentration n’est pas sans conséquence pour les consommateurs, les producteurs, et l’environnement.
Le référencement d'un nombre limité de produits dans les grandes surfaces, bien qu'il puisse simplifier la gestion des stocks et maximiser les marges pour les distributeurs, entraîne plusieurs conséquences négatives qui touchent les consommateurs, les producteurs, et l’ensemble de la chaîne alimentaire.
Les principales répercussions :
Appauvrissement de la diversité alimentaire
En favorisant un nombre réduit de marques et de produits standardisés, les grandes surfaces contribuent à l’homogénéisation de l’offre alimentaire. Cela réduit la diversité des choix disponibles pour les consommateurs et limite leur accès à des produits moins connus, mais potentiellement meilleurs en termes de qualité, de goût ou de valeur nutritionnelle.
Conséquence :
- Une monotonie alimentaire.
- Une dépendance accrue à des cultures industrielles comme le blé, le maïs ou le soja, au détriment des variétés locales et traditionnelles.
Disparition des petits producteurs
Les grands groupes agroalimentaires ayant les moyens de respecter les critères stricts des grandes surfaces (volumes élevés, prix bas, uniformité) prennent une part prépondérante des rayons. Les petits producteurs, souvent incapables de rivaliser, sont exclus de ces réseaux de distribution.
Conséquence :
- Érosion de l'économie locale.
- Perte de savoir-faire artisanal et de produits traditionnels.
Uniformisation des pratiques agricoles
La concentration sur un nombre limité de produits incite à une agriculture intensive centrée sur quelques variétés spécifiques. Cela contribue à l’appauvrissement de la biodiversité agricole et fragilise les systèmes alimentaires face aux crises climatiques ou sanitaires.
Conséquence :
- Vulnérabilité accrue aux maladies ou aux événements climatiques extrêmes.
- Dégradation des sols et perte de résilience écologique.
Impact environnemental accru
Les produits sélectionnés, souvent issus de grandes chaînes de production, parcourent de longues distances pour atteindre les rayons. En privilégiant un approvisionnement centralisé, les grandes surfaces augmentent l’empreinte carbone liée au transport et à l’emballage.
Conséquence :
- Contribution au réchauffement climatique.
- Surconsommation de ressources naturelles.
Limitation des choix pour les consommateurs
Les grandes surfaces offrent l’illusion d’un vaste choix, alors que la plupart des produits référencés proviennent de quelques multinationales. Cette pratique limite la diversité réelle et prive les consommateurs d’alternatives locales, biologiques ou artisanales.
Conséquence :
- Une standardisation des goûts et une uniformité des produits.
- Diminution de la capacité des consommateurs à soutenir des modèles alternatifs.
Concentration du pouvoir économique
En favorisant les grands groupes, les grandes surfaces renforcent la concentration du pouvoir économique et créent une dépendance vis-à-vis de quelques acteurs majeurs. Cela réduit la compétitivité et l’innovation dans le secteur agroalimentaire.
Conséquence :
- Déséquilibre entre les acteurs économiques.
- Réduction de la capacité des petits producteurs à influencer les pratiques agricoles et commerciales.
Le référencement limité de produits dans les grandes surfaces peut sembler économiquement viable à court terme, mais il engendre des conséquences à long terme pour la diversité alimentaire, l’environnement, et les dynamiques socio-économiques. Pour contrer ces effets, une diversification de l’offre, l’inclusion des petits producteurs, et la promotion de circuits courts sont indispensables. Cela garantirait un système alimentaire plus équilibré, durable et respectueux des attentes des consommateurs.
Solutions pour Maximiser les Avantages et Limiter les Méfaits
- Accompagnement des PME : Mettre en place des programmes de formation et d’accompagnement pour aider les PME à renforcer leurs capacités de production, de gestion et de logistique.
- Renforcement des infrastructures locales : Investir dans des infrastructures de transformation et de stockage pour soutenir la production locale.
- Partenariats équilibrés : Assurer une transparence dans les relations entre les PME et les grandes surfaces afin de préserver une collaboration équitable.
-Sensibilisation des consommateurs : Promouvoir les avantages de la consommation locale pour encourager une demande durable et soutenir les PME.
Le protocole d’accord entre les PME agroalimentaires et les grandes surfaces est une initiative prometteuse qui peut transformer positivement le paysage économique et social. Cependant, ses bénéfices dépendront largement de la capacité des acteurs à anticiper et à gérer les défis qui pourraient en découler. Une collaboration renforcée, un accompagnement technique et des politiques adaptées sont nécessaires pour garantir que cet accord profite à toutes les parties, tout en préservant l’identité et la durabilité des produits locaux .
par Ibou Fall
LE PRÉSIDENT EST UN BON FILS, SON PREMIER MINISTRE AUSSI
Notre président s'agenouille devant papa, pendant que maman du Premier ministre nous livre les secrets de sa pédagogie miraculeuse. Dans ce pays qui préfère les mosquées aux usines, mieux vaut avoir des parents exemplaires que des diplômes pour réussir sa
Première nouvelle : Bassirou Diomaye Faye, le président de la République, est un bon fils… De retour dans son Ndiaganiao natal pour voter, drapé de blanc et accompagné de la doyenne des premières dames, il va d’abord directement s’agenouiller aux pieds de son paternel pour le saluer devant les caméras…
Ce touchant tableau familial ne manque sans doute pas d’inspirer quelque reporter intrépide : dès le lendemain, l’un d’eux a la bonne idée de tendre le micro à la mère du Premier ministre, le superhéros de ces élections anticipées. Madame la vénérable mère du Premier ministre lui accorde l’insigne privilège de lui décortiquer en direct la recette miracle du succès : elle a éduqué son fils «de sa main»…
Question impie : à votre avis, ce sont les prières paternelles ou les sacrifices maternels les plus efficaces pour réussir sa vie dans un pays sous-développé qui construit plus de mosquées que d’usines ?
Perso, je commence à comprendre pourquoi je n’avais aucune chance d’être président de la République, encore moins Premier ministre, et que j’ai si mal tourné.
On s’égare…
Si chacune des sorties du Président Diomaye Faye, surtout en direction des maisons religieuses, est une occasion de faire la démonstration de son humilité, là, franchement, il frappe fort au cas où quelqu’un douterait encore de sa modestie… D’ailleurs, dans ce registre, le Président Bassirou Diomaye Faye bat tous les records : il n’occupe le fauteuil présidentiel qu’en attendant que son exceptionnel Premier ministre daigne bien l’y remplacer. Lui, n’est qu’un timide accident de l’Histoire, que les 57% d’illettrés et d’analphabètes armés de cartes d’électeur se chargeront de réparer au plus vite.
Le fils du Sine, Bassirou Diomaye Faye, piaffe certainement d’impatience de rendre les clés de l’austère Palais dakarois et retourner dans son beau village natal. Là, il pourra se réveiller enfin le reste de ses jours dans l’ambiance bucolique des ébats de la basse-cour, pendant que les sourds coups de pilon des femmes retentissent, alors que les coqs sautent les poules, que les canes se dandinent du postérieur pour allumer les canards et que les bouts de queue des chèvres frétillent en réponse à la barbe sexy de leurs boucs.
Bref, à nouveau baigner béatement dans les joies simples de la nature. Il doit préférer ça aux perspectives ennuyeuses du baobab virtuel de 2050, qui sert de projet macroéconomique à son gouvernement.
Et donc, après s’être amusés à se faire peur et débattre des bienfaits de la pastille Valda pendant trois semaines, les Sénégalais sont allés voter comme si de rien n’était le dimanche 17 novembre 2024. Et le soir même, à la proclamation des premières tendances, les ennemis jurés échangent des politesses, se font des mamours et remettent leurs costumes de gentlemen…
Les adultes dont les 57% sont analphabètes ou frappés d’illettrisme, ce qui revient au même, choisissent de persister et signer : c’est à Ousmane Sonko, le gourou de Pastef, que revient la redoutable mission d’améliorer leur ordinaire. Macky Sall, qui arrive en deuxième place à la tête de la coalition WhatsApp, largué loin derrière, aura tout juste de quoi obtenir un groupe parlementaire ; quant au placide Amadou Ba, il ramasse les restes de son ancien mentor en lui chipant quand même Podor, tandis que Barthélemy Dias ne peut lui que constater les dégâts, avec deux députés de la liste nationale dont lui-même.
Chienne de vie ?
Cela dit, revoilà l’Assemblée nationale qui rouvrira ses portes bientôt, avec près de cent-trente députés estampillés Pastef, qui sont l’exacte projection de la curieuse populace qui compose la majorité de nos concitoyens.
Si la législature précédente ne se défend pas trop mal dans son style avec d’entrée de jeu des émotions fortes, celle qui s’annonce promet, à mon sens, de ne pas être triste du tout.
On pourra compter sur de rares exceptions, Maître Aïssata Tall Sall, par exemple, pour y faire résonner des paroles dignes d’un Hémicycle, certes. La chaise vide que laissera à coup sûr Macky Sall, fera du courant d’air et des échos, mais ce sont les Sénégalais qui ont voté à partir de sa bonne bouille sur leurs smartphones.
On devra aussi s’attendre aux éclats de l’honorable Anta Babacar Ngom, surtout aux alentours de la Korité, à l’heure où les authentiques Sénégalais exigeront que la lumière se fasse sur la hausse soudaine du prix de la volaille.
Quant à moi, le sommet de l’événement, je vois ça d’ici : l’entrée fracassante de Bara Ndiaye, célébrissime voyant extralucide, doublé d’un négociant en miracles que ses exploits cabalistiques élèvent au grade de cheikh. Hormis l’alchimie de ses décoctions d’apothicaire moyenâgeux, il bricolera jusque récemment dans le secret de son antre, des ceintures magiques censées vous protéger du mauvais sort dont l’une serait capable de vous épargner un séjour en prison.
Le doute a dû s’installer sous sa chéchia depuis pas longtemps : pour ne pas se retrouver sur la paille humide d’un cachot, c’est à l’écharpe de député, laquelle l’enrobera d’immunité parlementaire, qu’il fait désormais confiance.
Comme je le comprends : les péripéties de son arrestation, l’an dernier, ont dû le traumatiser…
Un scénario qui rappelle le sketch de l’immense humoriste franco-camerounais Dieudonné Mbala-Mbala, racontant les circonstances rocambolesques de la capture de Laurent Gbagbo, alors barricadé chez lui, laquelle met fin à la guerre civile en Côte d’Ivoire. Les soldats l’auraient trouvé dans les toilettes et, persifle Dieudonné, «ils ne lui ont même pas laissé le temps de faire caca !».
Le vénérable cheikh extralucide attendait-il dans les toilettes la flicaille chargée d’aller le cueillir chez lui ? J’avoue que je n’ai pas le cœur accroché assez solidement pour tenter d’en savoir plus sur les détails scabreux de son interpellation… Quoi qu’il en soit, on pourra compter sur sa science infuse pour nous lire dans les étoiles l’avenir de notre économie, et ses rêves prémonitoires nous préviendront à l’avance des malversations de nos gouvernants.
Allez, ne soyons pas vaches et souhaitons-leur bien du plaisir à toutes ces pittoresques caricatures de Sénégalais !
Par Mody NIANG
ENCORE BRAVO PEUPLE SÉNÉGALAIS POUR VOTRE REMARQUABLE COHÉRENCE
Oui, encore bravo peuple sénégalais, même si tes adversaires de vingt-quatre longues, trop longues années, sentant que pour eux/elles l’heure politique a définitivement sonné, ont tenté de relativiser la remarquable cohérence dont tu as fait preuve
Oui, encore bravo peuple sénégalais, même si tes adversaires de vingt-quatre longues, trop longues années, sentant que pour eux/elles l’heure politique a définitivement sonné, ont tenté de relativiser la remarquable cohérence dont tu as fait preuve ce 17 novembre 2024, avec comme seul maigre argument ce qu’ils/elles considèrent comme le faible taux de participation. Argument qui ne tient naturellement pas la route, si on sait que les élections législatives ont rarement connu des taux de participation qui dépassent les 50%. Les plus de 49% du 17 novembre dépassent ceux des élections législatives de 2012 (36,67) comme du 22 juillet 2022 (46,60). Qu’ils aillent donc chercher d’autres arguments, qu’ils ne trouveront d’ailleurs nulle part !
C’est donc la razzia pour Ousmane Sonko et sa liste, qui se retrouveront avec plus de 130 députés, ne laissant à leurs pauvres concurrents que sont Amadou Ba, Barthélémy Diaz et, en particulier l’ancien président-politicien qui devrait traverser des moments difficiles, s’il lui reste un peu de ngor. Par cette majorité confortable, le peuple a donc choisi en toute connaissance de cause, et malgré les fausses alertes qui fusaient çà et là, de donner à l’inséparable duo Ousmane Sonko-Diomaye Faye, les moyens de gouverner, de réaliser les différents projets qui constituent leur vision du Sénégal d’ici à 2050, et que la tête de la liste de Pastef a largement présentée au pays, lors de la campagne électorale. Le peuple et, en particulier, l’opposition comme la société civile – la vraie – la presse, ont désormais les yeux rivés sur eux et ils n’ont d’autres choix que de travailler. Ces trois contre-pouvoirs sont nécessaires dans toute démocratie qui se respecte. Cependant, ils doivent jouer leur rôle en toute objectivité, n’ayant pour seule préoccupation que l’intérêt général du pays.
La liberté d’expression ne signifie point dire ce que l’on veut, sur qui l’on veut
Par rapport à cette gouvernance de cinq ans qui ne devrait laisser personne indifférent, Monsieur Alioune Tine a donné son point de vue. Il pense notamment que « pour servir le Sénégal et contribuer à l’équilibre des pouvoirs, il doit occuper la présidence du Parlement ». Il, c’est le président Ousmane Sonko, à qui je laisse le soin d’apprécier, s’il en a vraiment le temps. Du point de vue de M. Tine, je retiens aussi et surtout ceci : « Il faut réconcilier, apaiser, rassembler en reconnaissant l’opposition comme une institution, en prenant en compte son avis. Aller vers la démocratie avec toute la vitalité, toute l’énergie et toute la substance dans le respect des droits de la personne et de la dignité humaine. » Ici, je suis tout à fait d’accord avec lui, comme tout démocrate d’ailleurs. Cependant, il devrait poursuivre en demandant qu’on lui facilite la tâche, à lui Sonko, en cessant de le couvrir au quotidien d’injures et parfois des plus indécentes, par des gens bien connus comme – il faut en nommer quelques-uns – Moustapha Diakhaté, Madiambal Diagne, Cheikh Yérim Seck, Barthélémy Diaz, Bougane Guèye Dany et ses « chroniqueurs » venus d’on ne sait où. Il faut qu’on arrête sans hésiter certains insolents qui s’abritent trop facilement derrière la liberté d’expression pour traiter de tous les noms d’oiseaux le président Ousmane Sonko qui est quand même Premier ministre et père de famille. La liberté d’expression ne signifie point dire ce que l’on veut, sur qui l’on veut.
Si tout le monde respecte tout le monde, on n’entendra plus d’injures et les nouveaux gouvernants se mettront tranquillement au travail, sous l’œil vigilant du peuple et des contre-pouvoirs. Et du travail, ils en ont vraiment, à commencer par la nécessaire reddition des comptes, où l’écrasante majorité des Sénégalais les attend, et parfois avec impatience. Il faudra désormais accélérer la cadence, naturellement dans le respect de la loi. Des audits sont en cours mais, en attendant leurs résultats, de nombreux dossiers sont disponibles, dont certains sont déjà, semble-t-il, entre les mains des juges du Pôle judiciaire financier. La prochaine mise en place de la Haute Cour de Justice facilitera encore le travail, elle qui doit juger le président de la République en cas de haute trahison, et les ministres épinglés par des rapports des différents corps de contrôle. Naturellement, cette reddition des comptes n’arrange pas tout le monde, empêche même certains de dormir. Ce sont ces gens-là et leurs proches qui parlent trop facilement de chasse aux sorcières ou de règlement de comptes. La meilleure manière de les faire taire, c’est de rendre publics tous les rapports et dossiers disponibles. Et rien ne s’y oppose, surtout pas la loi du 27 décembre 2012 portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques qui insiste, comme la Constitution, sur la nécessaire information des citoyens et des citoyennes.
Trop de gaspillages à éliminer et ne pas avoir peur de toucher aux salaires et nombreuses indemnités
Les nouveaux gouvernants sont attendus aussi sur la réduction du train de vie de l’État. Il y a eu trop, trop de gaspillages au cours des douze années catastrophiques de l’ancien président-politicien, comme au cours de celles de son successeur et sosie. Gaspillages sans état d’âme de nos maigres ressources, aussi bien financières, foncières, minières, halieutiques, etc. Il faudra carrément y mettre un terme. Dans cette perspective, il ne faut point avoir peur de toucher aux salaires et aux nombreuses indemnités. La masse salariale gonfle, gonfle à un rythme qui menace sérieusement les recettes fiscales. Les agents de l’État sont au nombre de 160.000 environ, soit moins de 1% de la population. Leurs salaires et autres avantages ne devraient pas consommer la moitié du budget et nous n’en sommes pas loin. Et ce gonflement s’explique par des raisons bien identifiées. Des milliers d’agents publics sont pratiquement payés à ne rien faire. On peut s’en rendre compte facilement en auditant la fonction publique. Déjà, dans des ministères, on constate, après un audit interne, que des centaines et des centaines d’agents fictifs sont payés depuis plus de dix ans. De nombreux autres, bien existants, n’y sont d’aucune utilité.
Il faudrait s’attaquer rapidement aux indemnités et aux différentes agences qui expliquent, pour une large part, le gonflement de la masse salariale. Des indemnités, les deux anciens président-politiciens en ont distribué à tort et à travers, presque toujours à la tête du client, en ne les appuyant sur un aucun texte en vigueur. Les agences ne sont pas en reste, loin de là. Du 1er avril 2000 au 2 avril 2024, elles nous ont coûté des milliers de milliards pour presque rien. Je n’exagère rien : des milliers de milliards. Au moment où les socialistes quittaient le pouvoir, on n’en comptait pas plus de quatre. Aujourd’hui, ce sont des dizaines et des dizaines qui sont conservées. Il faudrait donc en supprimer le maximum, après une profonde réforme administrative sur laquelle je reviendrai.
Le président-politicien nous avait habitués à des iniquités parfois des plus insupportables. Pour donner un exemple parmi de nombreux autres, les généraux de l’armée nationale comme de la gendarmerie vont à la retraite en conservant l’intégralité de leurs salaires et autres avantages, notamment une indemnité de logement de 500.000 francs. C’est, en tout cas, l’information que j’aie eue d’une source qui me semble sûre. Pourquoi ne pas donner les mêmes avantages exorbitants aux professeurs d’université à la retraite et à bien d’autres compatriotes qui ont servi le pays comme les généraux ?
Il m’est difficile de ne pas penser aussi à différents fonds, en particulier à ces fonds dits communs. C’est par ces fonds que le journaliste Bachir Fofana explique les supposés milliards de l’ancien Premier ministre Amadou Ba. Ces mêmes fonds expliquent que de nombreux agents publics venus d’ailleurs courent après une affectation au Ministère de l’Économie et des Finances pour en bénéficier. Pour des raisons seulement d’équité, ces fonds communs devraient être sérieusement repensés, notamment au cours des réformes sur lesquelles les nouveaux gouvernants sont attendus. Leur tâche en serait facilitée si eux-mêmes donnaient l’exemple en diminuant notablement les fonds politiques ou spéciaux selon le cas, ainsi que les différentes caisses noires et, pourquoi pas, les salaires. Dans un pays qui fait partie des vingt-deux les plus pauvres et les plus endettés du monde, il est difficile de comprendre des salaires mensuels qui dépassent parfois les cinq millions.
Dans plusieurs de mes contributions publiées quelques mois avant l’élection présidentielle du 24 février 2024, j’ai donné mon modeste point de vue sur ces nécessaires réformes. Le directeur de publication d’un quotidien me les a toujours aimablement publiées dans leur intégralité, et malgré leur longueur. Il suffisait que je les lui envoie pour qu’il les publie dès le lendemain. Je vais lui demander de m’en rediffuser quelques unes pour rappel, à lui comme à un autre de ses confrères d’un autre quotidien. Ils m’éviteraient ainsi d’en publier de nouvelles pour me répéter. Qu’ils trouvent ici, avec d’autres confrères, mes remerciements les plus sincères pour la même compréhension dont ils ont toujours fait montre à mon endroit. En Attendant, je vais me prononcer rapidement sur les prochaines réformes rendues maintenant possibles par la victoire éclatante et sans bavure de ce 17 novembre 2024 qui restera gravée, comme celle du 24 mars précédent, en lettres d’or dans l’histoire politique du Sénégal.
La réforme incontournable de l’Administration
Quand il est question de réformes, nombre de compatriotes qui suivent l’actualité politique pensent à l’administration que le vieux président-politicien et son successeur et sosie nous ont laissée sens dessus dessous. Il faut l’alléger en la réformant profondément en commençant par le niveau central. Elle comporte parfois trop de directions générales, de directions, d’agences et de conseils de toutes sortes qui coûtent cher à l’État et souvent sans aucune utilité prouvée. Il convient aussi de la dépolitiser totalement. Certains postes ne doivent pas avoir à leur tête des politiciens qui descendent sur le terrain tous les vendredis pour travailler à massifier le parti. Je vois mal le Directeur général des Impôts et Domaines, celui du Trésor et de la Comptabilité publique, pour ne prendre que ces deux exemples, être membres actifs du parti au pouvoir et d’y avoir des responsabilités. De même, n’importe qui ne devrait être nommé à n’importe quel poste. Je pense notamment à ceux de directeur de l’Administration générale et de l’Équipement (DAGE) et de secrétaire général de ministère.
La réforme devrait se faire aussi au niveau territorial. Quatorze (14) régions, quarante-six (46) départements et un nombre impressionnant d’arrondissements, c’est trop pour un pays qui a une superficie de moins de 200.000 kilomètres carrés. L’une des conséquences, entre autres, c’est la nomination comme sous-préfets et leurs adjoints d’enseignants(instituteurs et professeurs d’enseignement moyen), agents techniques de l’agriculture ou de la santé et de bien d’autres qui n’ont vraiment rien à voir avec cette fonction. La réforme ne devrait pas épargner le nombre des communes, plus de cent-cinquante (150) dont des dizaines sont loin d’être viables.
Le système de rémunération des agents publics et d’octroi d’indemnités diverses devrait aussi retenir l’attention des nouveaux gouvernants. Il a besoin d’être profondément réformé. Il ne devrait être laissé comme tel pour aucune raison. Je me suis largement exprimé sur cette question comme sur bien d’autres rapidement évoquées ici, dans mes précédentes contributions notamment celles-ci :
« Une administration meurtrie : la rupture promise toujours attendue » (Le Quotidien du 5 janvier 2016)
« Appel autour d’une esquisse de programme alternatif commun pour faire face aux manœuvres du président-politicien » (Walf quotidien des 26, 28 et 29 septembre 2017)
La rédaction de Walf Quotidien avait donc aimablement accepté de me publier le texte en trois jets successifs, et malgré leur longueur. Les idées développées dans ces contributions restant actuelles et exactement miennes plusieurs années après, je vais demander à ces deux quotidiens de me les rediffuser, même si mes relations avec le patron du premier se sont détériorées, pour des raisons que mes compatriotes qui suivent l’actualité imaginent aisément.
Par AMAKA EMORDI
LES ELECTIONS SENEGALAISES ONT ÉTÉ UN TRIOMPHE POUR LA DÉMOCRATIE
Les élections législatives anticipées qui viennent de s’achever, ont marqué une transition pacifique du pouvoir. Elles ont montré comment les processus démocratiques peuvent apporter des changements politiques significatifs
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a convoqué des élections législatives anticipées qui se sont tenues le 17 novembre. M. Faye a prêté serment en tant que président en avril, après une période tumultueuse, déclenchée par l’ancien président Macky Sall qui a reporté l’élection présidentielle.
Des manifestations massives ont suivi, révélant la fragilité des institutions démocratiques sénégalaises. Sall a fini par revenir sur sa position permettant la tenue de l’élection. Alors que les élections législatives anticipées sont terminées, la politologue Amaka Emordi prend la température du pays.
Quelle est l’importance de ces élections ? La démocratie est-elle solidement établie au Sénégal ?
La récente alternance au Sénégal et les élections législatives reflètent l’importance cruciale du respect des principes démocratiques et de l’État de droit. La décision de M. Sall de renoncer à un troisième mandat inconstitutionnel en juillet 2023, suivie de l’élection du candidat de l’opposition Bassirou Diomaye Faye, est la preuve de la résilience de la démocratie sénégalaise.
Cette transition démocratique, caractérisée par une forte participation des électeurs et des élections pacifiques, témoigne de l’engagement de la nation envers la gouvernance constitutionnelle.
M. Faye a promis que les élections législatives du 17 novembre seraient libres, démocratiques et transparentes. Bien que les résultats définitifs ne soient pas encore annoncés, le Pastef, le parti au pouvoir, semble en mesure de remporter la majorité des 165 sièges de l’Assemblée nationale.
Les principaux leaders de l’opposition sénégalaise, dont l’ancien président Sall, ont reconnu leur défaite et félicité le parti au pouvoir. Les élections législatives témoignent de la volonté des citoyens d’institutionnaliser les principes démocratiques au Sénégal.
Les dirigeants du pays ont choisi la voie du « changement par les urnes ». Ils ont reconnu que les élections offrent aux citoyens un moyen pacifique et légal d’influencer leurs dirigeants et leur gouvernement.
C’était très important pour un pays qui avait connu des protestations de masse et des violences après la décision initiale du président de reporter l’élection à une date indéterminée.
L’élection du Sénégal a renforcé la solidité de ses institutions démocratiques.
Les troubles civils étaient dus en grande partie à des problèmes judiciaires impliquant le leader de l’opposition Ousmane Sonko. Ses partisans - principalement des jeunes désillusionnés confrontés à des difficultés économiques - avaient organisé des manifestations.
Le gouvernement a été contraint de respecter les principes démocratiques.
L’élection de Faye a marqué une alternance pacifique, démontrant l’efficacité des processus démocratiques dans les transitions politiques.
Avec un taux de participation élevé de 61,3 %, l’élection présidentielle a souligné l’engagement du Sénégal en faveur de la démocratie constitutionnelle.
Les événements au Sénégal contrastent avec d’autres nations africaines comme la Guinée équatoriale et le Cameroun qui sont aux prises avec l’instabilité démocratique.
Quelles sont les plus grandes menaces pour la démocratie au Sénégal ?
Les défis auxquels sont confrontées les institutions sénégalaises comprennent la faiblesse de la gouvernance, la corruption et la captation de l’État.
Le Sénégal obtient de meilleurs résultats en matière d’indices de corruption que ses pairs d’Afrique de l’Ouest. Pourtant, le clientélisme, le népotisme et la corruption administrative étaient évidents sous les administrations d’Abdoulaye Wade et de Sall.
Ces faiblesses entravent la prestation des services publics, sapent la limitation des mandats et contribuent à l’instabilité politique et économique.
Les problèmes qui en résultent comprennent des tensions démocratiques et des prises de décision à courte vue.
M. Faye s’est engagé à rompre avec les pratiques du passé et à gouverner dans la transparence.
Dans toute l’Afrique, le désir de progrès démocratique a trouvé un écho dans de nombreuses nations, notamment au Cap-Vert, en Afrique du Sud, en Namibie, au Rwanda et au Liberia
L’importance des élections est soutenue par des organisations internationales telles que l’Union africaine, par le biais d’initiatives telles que la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance.
Mais dans de nombreux pays, la corruption, la manipulation des élections et l’enracinement des structures de pouvoir sapent les intentions démocratiques. Les défis de la démocratie en Afrique sont les suivants :
• des institutions démocratiques fragiles et faibles
• la corruption omniprésente
• la captation de l'État
• la limitation des mandats
• les questions de culture politique - croyances, sentiments et valeurs partagés par une population concernant le système politique de son pays
• l'instabilité économique
• des problèmes structurels liés à la faiblesse de la société civile, à la faiblesse de l'économie, à l'absence d'opposition crédible et aux interventions militaires récurrentes, entre autres.
Le Sénégal a maintenu sa stabilité grâce à des élections régulières, des alternances pacifiques et un cadre constitutionnel solide.
Cette stabilité a permis au Sénégal d’éviter les coups d’État militaires et les troubles politiques importants. Sa démocratie est fondée sur le consensus social, dans le respect de la diversité communautaire et religieuse.
Qu’est-ce qui garantira la résilience de la démocratie sénégalaise ?
L’État doit éviter les écueils tels que le non-respect de la limitation des mandats, la restriction de la participation politique des citoyens et la mise en œuvre de réformes inconstitutionnelles.
Le respect des principes démocratiques est essentiel pour maintenir la confiance dans les institutions gouvernementales et préserver l’intégrité démocratique du pays.
Ces meilleures pratiques mondiales consolideront la démocratie constitutionnelle au Sénégal.
1. Gouvernance inclusive et participation: Cela signifie qu'une variété de parties prenantes doit participer activement aux procédures de prise de décision.
2. La primauté du droit et l'indépendance judiciaire: Des bases juridiques solides, la protection des nominations judiciaires contre l'influence politique et l'amélioration de l'éducation juridique et de la formation des juges et des autres professionnels du droit sont des exemples de meilleures pratiques. Le Botswana est un exemple à cet égard.
3. Intégrité et responsabilité électorales: La consolidation de la démocratie passe par des élections libres et équitables. Le système électoral du Ghana est un bon exemple car il a une histoire de passations de pouvoir pacifiques et de commissions électorales indépendantes.
4. La corruption affaiblit les institutions et érode la confiance du public. Elle constitue une menace sérieuse pour la démocratie constitutionnelle.
5. La liberté des médias et l'accès à l'information : Des médias libres et impartiaux sont importants pour contrôler les actions du gouvernement et encourager les discussions au sein du public.
6. L'éducation est importante pour la démocratie car elle aide les gens à comprendre leurs droits et leurs devoirs en tant que citoyens. Le Ghana a fait du bon travail en matière d'enseignement de la politique et des devoirs civiques dans les écoles et les communautés. Des pays comme le Tchad, où les gens ne sont pas bien éduqués ou impliqués dans des activités civiques, luttent davantage avec la démocratie.
Quelles leçons peut-on tirer du Sénégal ?
L’élection du candidat de l’opposition, M. Faye, ainsi que les élections législatives anticipées qui viennent de s’achever, ont marqué une transition pacifique du pouvoir. Elles ont montré comment les processus démocratiques peuvent apporter des changements politiques significatifs.
La victoire de Faye a été d’autant plus remarquable que le taux de participation a été élevé (61,3 %).
À mon avis, cela montre l’attachement profond des citoyens sénégalais au processus démocratique et à l’intégrité du processus électoral. Et ce, malgré les défis posés par les troubles civils antérieurs impliquant Ousmane Sonko.
AMAKA EMORDI
Lecturer, Political Science, Obafemi Awolowo University theconversation.com
par Ibrahima Thioye
SONKO, UNE MARQUE PUISSANTE
Là où Mamadou Dia ou Cheikh Anta Diop touchaient principalement l'intelligentsia, il a su populariser un discours politique exigeant grâce aux nouveaux médias. Son positionnement unique résonne auprès d'une jeunesse connectée
En remportant les élections législatives avec une victoire éclatante dans 41 des 46 départements favorables à la liste Pastef et environ 130 députés élus sur un total de 165, la marque-leader Sonko et la marque-parti Pastef ont confirmé leur puissance sur l’échiquier politique.
Ousmane Sonko fait désormais partie des figures majeures du leadership politique au Sénégal. Son influence dépasse les frontières nationales, lui conférant une notoriété significative à l’échelle continentale. Le Pastef s’impose aujourd’hui comme une force politique incontournable. Cette montée en puissance pourrait entraîner le retrait de certains leaders traditionnels et, éventuellement, la disparition de certains partis politiques historiques.
Autrefois, remporter une élection nécessitait un long travail de construction d’un réseau étendu de leaders d’opinion, s’appuyant sur un processus progressif de visites de terrain. Ces leaders, proches des électeurs, organisaient des meetings et des caravanes, ponctués par une forte présence médiatique pour développer la notoriété. Cependant, l’avènement et la démocratisation des smartphones, offrant un accès immédiat à une information variée, ont bouleversé les dynamiques électorales. Les électeurs, désormais plus matures, se montrent plus exigeants vis-à-vis des offres politiques. Bien qu’ils n’examinent pas toujours en détail les programmes des partis, ils s’intéressent de plus en plus à leurs orientations générales.
Paradoxalement, les médias traditionnels, souvent critiques à son égard, ont largement contribué à accroître la notoriété de la marque Sonko. Les nouveaux médias, de leur côté, ont permis de consolider son capital sympathie auprès de différents segments de l’électorat. Fort de son expérience, Sonko, qui avait déjà contribué à l’élection de maires, de députés et même d’un président de la République, a su reproduire cette dynamique pour faire élire les députés de la liste Pastef.
Un positionnement différenciant
L’engouement des électeurs pour Sonko et le parti Pastef s’explique en grande partie par leur positionnement précis et distinctif. Ces deux marques incarnent :
le patriotisme dans le sens d’une prise en charge autonome du destin national et la reconquête de toutes les souverainetés (économique, monétaire, politique, militaire) ;
la bonne gouvernance, associée à une image d’honnêteté et d’intégrité.
Tout parti tentant d’adopter ce positionnement serait perçu comme une simple imitation. Ousmane Sonko reste l’original.
Historiquement, d’autres leaders ont défendu ces idéaux. Mamadou Dia et Cheikh Anta Diop incarnaient respectivement le nationalisme (dans un sens patriotique, non populiste) et le panafricanisme. Cependant, leurs idées trouvaient un écho limité à l’intelligentsia petite bourgeoise, une minorité.
Sonko, en revanche, a émergé à un moment où les réflexions sur le parachèvement des souverainetés nationales s’intensifiaient dans la sous-région. Si Abdoulaye Wade avait partiellement défié l’ordre établi avec l’ancienne puissance coloniale, il n’avait pas réussi à résoudre les problèmes internes du Sénégal, certains estimant même qu’il les avait amplifiés.
Grâce à la diffusion massive de ces débats via les smartphones, la marque Sonko s’est imposée non seulement par la pertinence de son offre politique, mais aussi grâce à plusieurs facteurs distinctifs.
Facteurs clés de succès de la marque Sonko
Une personnalité singulière et marquante :
un courage dans l’épreuve et une constance qui inspirent l’admiration des électeurs ; malgré les exactions subies, Sonko est resté fidèle à ses convictions ;
une humilité et un sens du dépassement, comme en témoigne sa proposition de faire de Bassirou Diomaye Faye, ancien secrétaire général du Pastef, le candidat à l’élection présidentielle, alors qu’ils étaient tous deux en prison ;
des principes novateurs basés sur le respect de la citoyenneté et une organisation rigoureuse, rompant avec les anciennes pratiques des partis classiques en matière de mobilisation et de financement.
Une communication innovante :
le parti Pastef a exploité de manière stratégique les plateformes numériques (Facebook, X, YouTube, TikTok, etc.), permettant une interaction directe avec les électeurs.
Des alliances stratégiques :
avec YAW (2022 et 2023), la coalition Diomaye (2023-2024) et d’autres acteurs politiques, Sonko a su tisser des partenariats qui lui ont permis d’évoluer et de mieux comprendre le jeu politique.
Défis et interrogations pour l’avenir
Malgré ce succès, plusieurs défis restent à relever.
Les attentes des jeunes électeurs : leur enthousiasme perdurera-t-il si les problèmes liés à l’emploi et au pouvoir d’achat persistent ?
La confiance des entrepreneurs : resteront-ils engagés si les opportunités économiques se réduisent ?
Les résultats à mi-parcours du référentiel Sénégal 2050 : un faible niveau de mise en œuvre pourrait susciter des désillusions.
La gestion interne du parti : le Pastef devra évoluer en maîtrisant ses contradictions et en surmontant les obstacles organisationnels.
Les risques de procès à répétition : bien que la reddition des comptes reste pertinente, ces démarches pourraient accaparer l’énergie et ralentir les avancées.
Les marques Sonko et Pastef se sont rapidement imposées dans le paysage politique sénégalais. Toutefois, leur capacité à maintenir cet élan dépendra de leur aptitude à répondre aux aspirations et attentes des électeurs, ainsi qu'à surmonter les défis à venir. L’avenir politique du Sénégal repose désormais sur leur habileté à concilier transformation et stabilité, ambition et pragmatisme, démocratie et ordre républicain, patriotisme et panafricanisme, évolution des mentalités et respect de nos traditions.
Par Moustapha MBACKE S. CHEIKH ASTOU FALL BASSIROU
QU’ALLAH NOUS PRESERVE DE TOUTE BROUILLE ENTRE TOUBA ET CHEIKH TIDIANE DIEYE
Dans une émission sur WALF TV, Monsieur Birahim Seck a, de manière acerbe, critiqué Monsieur Cheikh Tidiane DIEYE, Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement au sujet du Projet de Grand Transfert d’eau
Moustapha MBACKE S. CHEIKH ASTOU FALL BASSIROU |
Publication 20/11/2024
Dans une émission sur WALF TV, Monsieur Birahim SECK a, de manière acerbe, critiqué Monsieur Cheikh Tidiane DIEYE, Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement au sujet du Projet de Grand Transfert d’eau (GTE). Cette ambitieuse initiative que l’Etat du Sénégal s’est assignée dans le but d’approvisionner plusieurs villes du pays dont Dakar, Thiès, Mbour, par un gigantesque transfert d’eau à partir du Lac de Guiers. Ce projet prévoit un raccordement à hauteur de Ngaye Mékhé en vue de transférer le courant d’eau jusqu’à l’entrée de Touba où une usine de traitement d’eau sera réalisée. Le démarrage des travaux est déjà programmé pour courant 2025 et la livraison de l’outil de production devant régler durablement l’accès à l’eau potable à Touba et ses environs est programmée pour l’horizon 2028. En sus de cette première phase, le projet prévoit des transferts additionnels d’eau notamment depuis le champ captant de Malem Hodar pour fournir de l’eau potable au bassin arachidier du centre du pays où la salinisation et une forte prégnance du fluor impactent négativement les ressources en eau disponibles dans ces zones. C’est donc un projet global structurant pour tout le Sénégal.
Dans la presse, des échanges houleux ont opposé ces deux anciens camarades du Forum Civil. Lors d’une de ses interventions Monsieur Birahim SECK a nommément cité celui qu’il appelle son ami Serigne Bass Abdou Khadre pour étayer ses propos selon lesquels Touba préférerait le Projet de Touba Bogo ou Sadio à la solution du Lac de Guiers. Cette affirmation est totalement fausse et ne relève que d’une pure manipulation. Loin de moi toute idée ou intention de m’immiscer dans cette opposition de points de vue entre Monsieur SECK et Monsieur le Ministre DIEYE. Je pense que ce dernier dispose d’assez d’arguments pour défendre ses idées. Mon intention est de rétablir les faits de manière factuelle, en rappelant que cette idée de régler définitivement le problème de l’eau potable à Touba parle Lac de Guiers a été émise par le Kahlif général des mourides lui-même.
En effet, lors d’une audience accordée le 04 mars 2022 au comité d’initiative TOUBA XEPP composé de divers experts dans les domaines liés aux questions de l’eau, après la tenue d’un séminaire à Touba pour débattre des solutions et options à proposer au Khalif Cheikh Mountakha Bachir, ce dernier leur a clairement dit que :« N’eut été le projet de construction en cours de l’Université de Touba qui était un vœu de Khadim Rassoul , je me serais déjà engagé à la résolution des problèmes de l’eau à Touba. C’est l’une de mes préoccupations majeures ». Et le Khalif de poursuivre : « Sama yiitei, sama banex moye djeulei ndoxnbi Lac de Guiers ba Touba » (Ma principale préoccupation est de transférer l’eau du Lac de Guiers jusqu’à Touba). Il marqua ainsi, sans équivoque, sa préférence pour la solution du Lac de Guiers.
Le projet GTE est donc totalement en phase avec la volonté clairement exprimée par Cheikh Mountakha Bassirou Mbacke. La vision du Khalif a toujours été de privilégier une solution globale et durable. C’est ce qu’offre le projet de l’actuel gouvernement dans un package global pour tout le pays. C’est tout le contraire de la solution SADIO et BOGO.
En effet ce projet, selon certains techniciens, ne pourrait assurer l’approvisionnement en eau de Touba que pour une durée d’une vingtaine d’années. D’ailleurs, entre temps, les villes de Diourbel et de Mbacké ont été reliées à SADIO, ce qui limite encore un peu plus la durabilité de cette solution pour la ville sainte.
Touba a besoin d’une solution d’eau douce, potable, saine, fiable et durable. Une solution qui tient compte du taux de croissance exponentiel de la population.
Le Projet de transfert d’eau actuel à partir du Lac de Guiers qui est d’envergure nationale, piloté par l’Etat du Sénégal, va enfin prendre à bras le corps le problème de l’approvisionnement en eau dans toute sa globalité, en prenant en charge tous les aspects afférents à la problématique : quantité, qualité, accessibilité, renouvellement du réseau à Touba, etc
Aujourd’hui, il nous incombe tous de réfléchir aux questions liées aux charges d’entretien et de maintenance du futur réseau et de l’usine de traitement la fin que Touba continue d’avoir une eau pure, douce, potable et accessible de manière durable. Et nous devons proactivement proposer des solutions endogènes, sociales mais avec un modèle économique viable.
Désormais, le projet de Sadio n’est plus d’actualité pour Touba. Cependant, il est compréhensible de voir toutes les personnes qui gravitaient autour de ce juteux projet activer leurs réseaux pour faire échec au nouveau projet GTE. Nous n’avons besoin de personne que ce soit Serigne Bass ou un autre dignitaire pour nous interpréter les directives déjà claires et précises de Serigne Mountakha Bachir. Nous tous avons entendu et bien compris ses propos. J’ai bien apprécié la réponse du Premier Ministre Ousmane Sonko lors du Meeting de MBACKÉ au détracteur de Monsieur le Ministre Cheikh Tidiane Dieye à Touba. Oui Monsieur le Premier Ministre, vous avez parfaitement raison. Ce sont des lobbys tapis dans l’ombre qui tentent de compromettre la Projet GTE qui a fini d’anéantir complètement leur funeste dessein de se remplir encore une fois les poches au détriment des populations de Touba.
Le gouvernement ne doit donc jamais céder aux manœuvres des lobbys composés d’une toute petite minorité dans la ville sainte et mus par des intérêts particuliers. Le Khalif général, la grande majorité des autorités religieuses et les populations sont en totale phase avec ce nouveau projet qui vise la satisfaction de l’intérêt général et d’un besoin vital, à savoir l’accès durable à une eau de qualité et en quantité suffisante.
Moustapha MBACKE S. CHEIKH ASTOU FALL BASSIROU
Darou Minane, TOUBA
PAR ISMAILA MADIOR FALL
CES RÉSULTATS M'INSPIRENT TROIS RÉFLEXIONS
De quelque manière que le peuple veuille, l'essentiel est qu'il veuille. Le peuple sénégalais a, en cohérence et en continuité de mars 24, choisi la confluence des majorités parlementaire et présidentielle
Je remercie les populations des 11 communes du département de Rufisque pour leur accueil chaleureux pendant la campagne électorale.
J'adresse mes félicitations à la liste du Pastef. Si elle a triomphé, c'est le peuple sénégalais qui a gagné.
Ces résultats m'inspirent trois réflexions :
1. De quelque manière que le peuple veuille, l'essentiel est qu'il veuille. Le peuple sénégalais a, en cohérence et en continuité de mars 24, choisi la confluence des majorités parlementaire et présidentielle. Ce réflexe conservateur de la stabilité politique devrait, à la faveur de l'harmonisation (à 5 ans) de la durée des mandats du Président et des députés, être institutionnalisé par le réaménagement du calendrier républicain pour l'organisation de la présidentielle et des législatives concomitamment (comme c'était le cas de 1963 à 1988) ou à quelques jours de décalage. On aurait fait l'économie de 7 mois d'incertitudes politiques et de tension électorale.
2. La dimension personnelle du Premier ùinistre sur les résultats induit un changement dans le fonctionnement du régime politique. Inédit : celui qui a la faveur des électeurs n'est pas à la tête de la magistrature suprême. Dans un régime présidentiel, c'est une incongruité à corriger d'urgence par une conjugaison des recettes de l'ingénierie constitutionnelle et de l'art de gouverner. Il y va de l'harmonie au sein de l'exécutif et de la stabilité politique du pays. On rappelle que le Sénégal a un régime bi-représentatif où le scrutin présidentiel et le scrutin législatif sont d'égale dignité légitimante pour le pouvoir.
3. La disqualification judiciaire d’un des candidats favoris à l’élection présidentielle de mars 2024, et ses conséquences sur le fonctionnement du régime politique, ne doit-elle pas nous amener, pour l'avenir de notre démocratie, à nous inspirer de la jurisprudence d'il y' a quelques semaines de la Cour suprême des Etats-Unis ordonnant la suspension des poursuites judiciaires contre les candidats jusqu'après la présidentielle? Cette question ouvre, comme y invite la société civile, une perspective de toilettage consensuel des conditions d'éligibilité à la Présidence.
Un pays doit être instruit par sa propre histoire et parfois celle d'autres pays.
Que Dieu veille sur le Sénégal.
par Oumou Wane
SONKO : LA VICTOIRE ABSOLUE !
Qui a peur de Sonko à la primature ? L’éloigner de l’action gouvernementale ressemblerait plus à vouloir précipiter sa retraite politique. Le pays a besoin aux manettes d’un président ambitieux et clairvoyant et d’un Premier ministre entreprenant
Qui a dit que le pays était désuni ? Au vu du raz-de-marée de la victoire annoncée d’Ousmane Sonko, tête de liste charismatique du Pastef aux législatives, il semble même que le Sénégal n’est pas plus divisé que n’importe quelle démocratie du monde. Tout compte fait, en dehors de quelques attitudes minoritaires qui focalisent l’attention des médias et éreintent le public, notre République fait même exception grâce à la bonne organisation du processus électoral et à la maturité du peuple sénégalais et de ses dirigeants.
Dès dimanche soir, les principales figures de l'opposition ont reconnu leur défaite face à une victoire aussi nette qu’incontestable qui fait de Pastef la première force politique du pays.
D’ailleurs, près de sept mois après l’investiture de Bassirou Diomaye Faye à la tête du Sénégal, et la nomination d’Ousmane Sonko au poste de Premier ministre, c’est de la clarification politique dont il est question aujourd’hui. Ce « carton plein » et cette large victoire aux élections législatives, vont permettre une recomposition en profondeur du paysage politique du pays, car les partis traditionnels de gauche et de droite sont lourdement défaits. Pour l’analyste politique Babacar Ndiaye, « Ces élections marquent l’effacement d’une classe politique qui a fait son temps ».
Cette situation laisse carte blanche au duo Diomaye-Sonko, pour imposer ses politiques et lui ouvre un boulevard pour faire appliquer son Projet. Cela facilitera indiscutablement sa tâche, mais cela accroît aussi les attentes de « rupture » que le Premier ministre et le président sénégalais promettent depuis leur arrivée au pouvoir.
En faisant déferler sur l’Assemblée nationale, une vague Pastef et en lui offrant une majorité absolue, le peuple attend désormais de son exécutif des solutions pour une économie en croissance, une amélioration des conditions de vie dans la justice sociale et la sécurité.
Plus que jamais, le pays a besoin aux manettes d’un président ambitieux et clairvoyant et d’un Premier ministre, en la personne de Ousmane Sonko, audacieux et entreprenant.
Pourtant, dès le lendemain des élections, un certain microcosme qui se croit « autorisé », comme un seul homme, s’empresse de suggérer à Sonko d’aller présider l’Assemblée nationale pour éviter une dualité au sommet de l’État. Que nenni ! Le sacre de Sonko aux législatives lui ouvre toutes les latitudes. Qui a peur de Sonko à la primature ? Vouloir l’éloigner de l’action gouvernementale, ressemblerait plus à vouloir précipiter sa retraite politique.
À travers cette élection, le peuple sénégalais a confirmé la confiance placée dans le projet du Pastef pour un programme de "rupture", basé sur la "souveraineté économique" du pays.
Les chantiers de réformes, en particulier sur l’emploi, les institutions, la souveraineté alimentaire ou bien encore la lutte anti-corruption vont pouvoir s’engager et souhaitons-le, donner au plus vite des résultats.
En priorité, le Parti des patriotes peut se targuer d’être le champion de la jeunesse qui croit en son programme de changement.
C'est ainsi, je l’espère, forts de leur engagement pour un Sénégal juste, libre et prospère que les jeunes Sénégalais, cesseront de perdre leur vie sur des bateaux de fortune pour s’exiler à l’étranger
Oumou Wane est présidente Citizen Media Group-africa7.