SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
24 novembre 2024
Opinions
Par Kaccoor Bi - Le Temoin
NECESSAIRE CATHARSIS
Qui pour leur dire que la vie c’est ici, dans ce pays, et maintenant?Qui pour leur faire comprendre que la réussite est à portée de main et que l’espoir est de retour dans leur propre pays où tout est à reconstruire et qu’il suffit d’y croire pour exister
Qui pour leur dire que la vie c’est ici, dans ce pays, et maintenant ? Qui pour leur faire comprendre que la réussite est à portée de main et que l’espoir est de retour dans leur propre pays où tout est à reconstruire et qu’il suffit d’y croire pour exister ?
« Exister », ce fameux «Tekki » qui tue. Dans une société d’accaparement où les élites ont démissionné de leurs missions pour disputer aux gueux les jouissances, cette vie ne peut être que misérable.
Tous ces jeunes qui meurent bêtement au fond de l’océan, éblouis par les mirages d’une Europe en crise et qui rêvent d’Eldorado, se trompent dans leur entreprise périlleuse de rejoindre l’Espagne ou d’autres pays du Vieux continent. Dans leur tête et celles de leurs parents, qui les poussent perfidement au suicide, il suffit de se baisser en Europe pour ramasser des lingots d’or. C’est par centaines, voire par milliers, qu’ils quittaient le pays.
L’arrivée d’un nouveau régime n’a pas arrêté la traversée macabre. Elle se poursuit et s’intensifie sans répit avec la présence de despérados d’autres nationalités qui font de ce Sénégal côtier un pays de transit. Un exode qui, à lui seul, résume l’échec d’un pouvoir qui nous promettait une hypothétique émergence et qui nous a laissé un pays en lambeaux.
Chaque jour, la liste des prévarications des gens de l’ancien régime s’allonge. Et ce sont les mêmes qui, sans fausse pudeur aucune, semblent se réjouir de ce que des jeunes gens continuent de quitter par centaines ce pays ou qui jubilent intérieurement quand ces desperados disparaissent en mer.
Avec toutes ces morts, c’est notre responsabilité collective qui est interpellée. Encore une fois, nous vivons dans une société d’accaparements. Quand des acteurs de la politique se préoccupent beaucoup plus de leur bienêtre social que du développement du pays, c’est tout à fait normal que les laissés-pour-compte nourrissent des frustrations qui les poussent à prendre des pirogues de la mort en quête d’une illusoire meilleure vie.
Ce pays qu’on avait confié durant douze ans aux gens de l’Apr/Benno, ils l’ont dépecé sans état d’âme, chacun s’emparant d’une portion. Le récent séjour du Premier ministre à Matam a permis de découvrir une vaste escroquerie de politiciens qui se sont toujours servis de pauvres populations pour leur ascension sociale. Des terres riches mais mal exploitées face à une insoutenable misère. Il nous faut alors procéder à une catharsis et faire comprendre à la jeunesse que son avenir est ici au Sénégal et nulle part ailleurs.
Personne ne pourra construire ce pays qui a besoin de leurs bras à leur place. Il faut changer les paradigmes par une rupture épistémologique qui passe par gommer les injustices territoriales et cesser de penser que le Sénégal s’arrête à Dakar qui étouffe.
Mamadou Ndiaye
PANACHE CLIMATIQUE
« Bien rire fait rire, bien faire fait taire ! » La planète se réchauffe. Les températures de l’air sont anormalement élevées. Il n’y pas point un coin du globe qui échappe à ce phénomène climatique sans précédent.
« Bien rire fait rire, bien faire fait taire ! » La planète se réchauffe. Les températures de l’air sont anormalement élevées. Il n’y pas point un coin du globe qui échappe à ce phénomène climatique sans précédent.
Désormais, tout un chacun change d’angle de perception de ces bouleversements. Maintenant le sérieux doit habiter l’humanité. Elle fait face à des complexités. Les zones humides s’assèchent Les grandes prairies manquent d’eau. Tandis qu’il pleut des cordes dans le Sahel !
De l’Inde au Mexique, de l’Asie à l’Arabie en passant par l’Afrique ou l’Océanie, les fortes canicules entraînent des mouvements inédits de populations sans comparaison à l’échelle de l’histoire. L’aridité (et même l’acidité) des sols les rendent impropres à la culture. Ces espaces deviennent invivables.
Que faire ? « Ailleurs » s’offre comme une réponse fantasmée,principalement chez les jeunes toujours plus prompts à quitter pour des voyages souvent « sans retour ». Les naufrages se multiplient au large des côtes de l’Atlantique qui engloutit de vies comme autrefois le radeau de la Méduse…
A ces drames maritimes s’aoutent de plus en plus des tragédies terrestres. Au Soudan, le thermomètre affiche 50 degrés à l’ombre. Cela n’empêche pas, dans le sud-est, une guerre à « huis clos » entre fractions militaires rivales qui font peu de cas des Soudanais pris entre des feux nourris.
Ils vivent sans abri et sont « étrangers » dans leurs pays où s’exprime à tue-tête une violence aveugle sur fond de haine médiévale et de méfiance belliqueuse.
Drapé dans sa dignité ancestral, le Maroc s’efforce de s’en sortir en pilotant lui-même les stratégies de riposte. Un tremblement de terre meurtrier, des pluies torrentielles dzns 14 régions, et des chaleurs torrides sur l’ensemble du royaume, voilà des effets cumulés qui auraient pu faire rebrousser chemin au plus téméraire des amoureux du royaume chérifien.
Au Tchad, des régions entières sont inondées et lespopulations qui y vivent, prisonnières des eaux, lancent des appels inaudibles à l’aide et au sauvetage. Déjà cinq cents morts ! Un million de Tchadiens sinistrés…
Pareil au Niger où les pluies diluviennes ont tout ravagé sur leur passage. Démunis et désemparés mais orgueilleux, les militaires au pouvoir à Niamey ne parviennent même pas à organiser les premiers secours. « Sauve qui peut. »
Inquiets pour leur futur, ces hommes et ces femmes, victimes des calamités, déplorent l’indifférence du « monde à leur sort. » Derrière ces traumatismes endurés, se cachent de vives volontés d’échapper à l’enfer.
Les migrations vont s’intensifier. Car les problèmes écologiques ignorent les frontières. D’autant que les peurs et les passions ne constituent plus d’obstacles insurmontables sur le chemin de l’exil. Ils viendront grossir les rangs des migrants en quête d’hospitalité sous des cieux beaucoup plus cléments.
Du reste, existe-t-il d’endroits sûrs dans ce monde troublé et agité ? Les candidats au voyage n’en ont cure. Ce qu’ils vivent est pire que toute seconde vie susceptible d’être envisagée ailleurs. L’arrivée massive au Sénégal de Nigériens visiblement démunis avait ému plus d’un. La presse s’en était fait l‘écho, poussant les autorités d’alors de Niamey à convoyer des avions à Dakar pour un rapatriement de leurs ressortissants.
L’opération a été un flop. Puisqu’un plus grand nombre est venu quelques semaines plus tard grossir les effectifs sur les principales artères de la capitale sénégalaise. Et il y en aura davantage après ces ravageuses inondations qui ont marqué les esprits. Affligeant et désolant spectacle qui nous interpelle.
Les politiques, autrement dit, les dirigeants doivent se défaire de leurs entourages pour prendre des responsabilités conséquentes. La gestion des complexités est le lot de ceux qui aspirent à gouverner les Africains, toutes nationalités confondues. L’occulter frise la lâcheté.
Mais l’absence de vigilance des contre-pouvoirs s’apparente à une indicible docilité. L’urgence consiste à comprendre les phénomènes qui s’enchaînent et déclencher des mobilisations aux fins de les enrayer. La fine bouche est un artifice grossier voire grotesque devant des drames qui affectent presque tous les pays.
Ceux-ci ont à unir leurs forces et leurs efforts en s’apercevant que la générosité s’inverse. En effet, les pays africains négligent de s’alarmer de ce réchauffement du climat dont les conséquences s’apprécient à long terme. Plus il fait chaud, moins il y a de populations sur ces aires hostiles.
A termes, elles se dégradent et provoquent des départs massifs. En définitive, elles cessent d’être des zones de « croissance potentielle » et perdent les rares gains de productivité qu’elles avaient comme atouts majeurs. Partout ailleurs, les hommes s’adaptent aux situations.
La verdure est partie intégrante de tout projet immobilier. Des jardins de fraicheur sont conçus dans les villes pour soulager les habitants et les touristes. En Arizona, les autorités municipales ont crée des « cooling centers », sorte de couloirs frais pour atténuer la canicule qui sévit et permettre ainsi aux citoyens de respirer.
La chaleur s’ancre dans le réel. Tous les pouvoirs doivent en tenir compte et assumer à cet égard de grandes responsabilités de protection. Cela devient un droit. Et le réclamer relève même du devoir.
Contre toute attente, l’Allemagne se voit obligée de restreindre sa politique migratoire. Le récent succès électoral de l’extrême-droite allemande sonne comme une alerte si ce n’est l’amorce d’un changement de perspective et le retour à plus de réalisme endogène. Première économie de l’Europe, Berlin infléchit sa stratégie. Paris n’est pas loin pour chausser les mêmes bottes de précaution. L’extrême-droite française pèse plus et compte peser davantage sur les choix décisifs, contraignant de fait le Président Macron à une « cohabitation » qui ne dit pas son nom. Elle ne lâche rien du reste.
La nomination tardive du Premier ministre de français témoigne des difficultés accrues du moment au sein d’une classe politique très peu lisible. Ces remue-ménages au sein de l’Europe vont naturellement impacter les aires géographiques pourvoyeuses d’immigrés. Ils forment l’ossature de la diaspora.
Par leurs transferts monétaires annuels, ils renforcent leur aide aux familles restées au pays. Les banques d’investissement estiment que les envois de fonds des migrants « pulvérisent des records ». De concert avec la Banque mondiale, elles estiment à 850 milliards de dollars le total des envois en 2022 !
En clair, ces « migrants économiques » deviennent des recours incontournables. Les flux résistent aux fluctuations conjoncturelles. Les transferts privés triplent l’aide publique au développement. Mieux, ils dépassent de moitié la totalité des investissements internationaux privés dans les pays de l’hémisphère sud.
Dans le futur, les migrations actuelles appartiendraient au vieux monde finissant. Apparaissent de nouvelles mobilités qui prennent en considération l’urgence climatique. Les hommes politiques appréhendent-ils ces dynamiques en cours ?
Il est permis d’en douter vu le faible niveau des débats alors que ces questions revêtent une dimension planétaire. Faute de prévision et d’anticipation, le continent africain subit les causes et les effets des crises cycliques qui s’enchaînent et l’enchaînent.
Par Marouba FALL
DECLARATION DE POLITIQUE CITOYENNE
On peut dire que le président du Pastef, par sa démarche, a donné une leçon d’engagement aux antipodes du culte de la personnalité à ses pairs, boulimiques et obsédés du pouvoir, qui font de leurs partis des propriétés privées et qui se disent : « Moi, mo
Mars 2024 – Septembre 2024. Voilà presque six mois écoulés depuis que nous, citoyennes et citoyens sénégalais, nous avons porté à la magistrature suprême, avec un pourcentage de 54, 28 % de suffrages favorables, la tête de file de la coalition Diomaye-Président. À la suite du Poète-président Léopold Sédar Senghor dont l’assertion, « la culture est au début et à la fin du développement », demeure une boussole pour tout adepte du développement endogène, c’est bien la première fois qu’un postulant au fauteuil présidentiel de la République du Sénégal est élu dès le premier tour. Que s’est-il passé, le dimanche 24 mars 2024 ?Ni tour de passe-passe, ni sortilège ! Toujours est-il qu’un bonhomme de quarante-quatre ans, quasi inconnu de la majorité des populations à la veille du scrutin l’a remporté haut la main. Paradoxalement, Bassirou Diomaye Diakhar Faye n’était que la carte jouée à la dernière minute par Ousmane Sonko, le candidat souhaité mais recalé, tribun au charisme dévastateur et incontestable messie de la jeunesse paumée et des politiciens en mal de notoriété, pour faire chou blanc à Macky Sall, à vrai dire pour ne pas sortir tout à fait vaincu du « mortel combat » qu’il a livré sans merci au locataire sortant du Palais de la République. On peut dire que le Président du Pastef, par sa démarche, a donné une leçon d’engagement aux antipodes du culte de la personnalité à ses pairs, boulimiques et obsédés du pouvoir, qui font de leurs partis des propriétés privées et qui se disent : « Moi, moi seul ; rien que moi ou personne d’autre ! »
À qui perd gagne ! Voilà le jeu auquel Ousmane SONKO s’est exercé avec succès. Ainsi Diomaye, un des plans alternatifs du leader pragmatique et clairvoyant, est-il monté au pinacle et a hissé son mentor à sa hauteur, faisant de lui le Premier Ministre du Sénégal « souverain, juste et prospère », tel que promis.
Elle est belle, la formule : JOMAAY MOOY SONKO (Diomaye, c’est Sonko) ! Belle, parce qu’elle sublime le renoncement de soi au profit de l’autre, plus que la fidélité, la complicité et la loyauté. Pourtant, peut-elle nous empêcher de méditer la manière tragique dont s’est disloqué le tandem Thomas SANKARA-Blaise COMPAORÉ ? Le pouvoir que symbolise un fauteuil plus haut que les autres ne souffre pas le partage ainsi que le laisse entendre la sentence wolof : « Ñaari kuuy du ñu bokk mbalka ! » (Deux béliers ne partagent pas le même abreuvoir!). Pour devenirle maître absolu de Rome, Romulus a tué son frère Rémus. Dieu préserve de la malédiction liée au pouvoir SONKO et FAYE ! Cependant, dans une république bien organisée, c’est tout de même le président élu qui jouit des prérogatives consignées dans la loi fondamentale. Tant que la Constitution sénégalaise n’est pas révisée, Diomaye, comme l’a été Macky SALL, devient l’alpha et l’oméga du jeu politique, à la fois buur et bummi, roi et prince !
À ce jour, notre problème à nous, citoyennes et citoyens sans parti et ne s’activant au sein d’aucun mouvement ni de soutien ni de contestation, ce n’est pas de savoir qui dirige, de fait, le Sénégal. Tant mieux si Diomaye et Ousmane s’entendent à merveille pour gérer de manière participative et consensuelle le pays ! L’essentiel, pour nous, est qu’ils se décident à donner corps au Projet qu’ils nous ont vendu et que nous avons payé au prix fort. Combien de morts, de blessés graves ; combien de lieux de travail saccagés et d’honnêtes gens privés de leur gagne-pain, pendant près de quatre années (de 2021 à 2024) que le Sénégal, économiquement paralysé, a été rudement secoué, comparable à un navire échoué au large d’une mer démontée ?
Mais depuis six mois, le pays semble immobile ; plus grave, il donne l’impression de s’enfoncer dans du sable mouvant ! Alors les supputations pessimistes vont bon train. L’opposition manifeste et des chroniqueurs bravaches tirent à boulets rouges sur SONKO qui usurpe le tapis rouge, anticipe sur les décisions du Père de la nation, bavarde trop, s’agite mais n’agit pas. Ils s’interrogent sur Diomaye FAYE qui se promènerait au frais de l’État si, de ses voyages nombreux et rapprochés, il ne ramenait rien de palpable ! L’opinion primesautière soutient que le nouveau régime ne détient point de projet de société à partir duquel un programme cohérent peut être soumis au peuple impatient qui attend les solutions salvatrices annoncées.
« Cin su naree neex, su baxee xeeñ ! » (Un mets ragoûtant est annoncé au fumet qui se dégage de la marmite), marmonnent les désappointés, tandis que les circonspects rappellent que le monde ne s’est pas créé en un jour et qu’il faut concéder du temps au duo dirigeant, tant il est vrai que « diggante summi mbubb mu màggat ak dàlloo mbubb mu yees, def yaramu neen dox na fa ! », ce qui signifie en substance : « Entre ôter un vieux boubou pour en enfiler un neuf, il y a la nudité ! »
Dans le contexte de la situation que nous endurons, il faut comprendre que nous devons encore prendre notre mal en patience et espérer que le Projet qui va supplanter le Plan Sénégal Émergent (PSE) soit promptement mis en route. Ce qui, sans aucun doute, aurait pu rassurer tout le monde, opposants dubitatifs comme républicains sans chapelle politique, serait la livraison, dans les meilleurs délais, par le Premier Ministre, de sa déclaration de politique générale (DPG). Celle-ci nous éclairerait sur les actions que le gouvernement compte conduire pour sauver le Sénégal de la « ruine » déclarée. Elle devait, du reste, n’être qu’un exercice de tout repos pour Ousmane SONKO. Opposant intransigeant et inspiré, n’a-t-il pas envisagé des solutions aux difficultés que rencontrait le Sénégal, sous Macky SALL ? Devenu chef du gouvernement et alter égo du Président de la République, le très pondéré Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, ne tientil pas enfin l’opportunité de prouver son aptitude, son effi ciente perspicacité et sa détermination (pastéef) à soulager les peines de ses concitoyens : chefs de famille hantés par la cherté inouïe des denrées de première nécessité, travailleurs payés au lance-pierre, jeunes diplômés en quête d’emplois et candidats résignés à la migration clandestine, entrepreneurs locaux comptant sur une politique promouvant la préférence nationale et tant d’autres ?
Ce sont les mauvaises langues qui prétendent qu’il a une peur panique de faire sa DPG à l’Assemblée Nationale où guette une majorité supposée vindicative et prête à l’étriper. Le vendredi 13 septembre 2024, date fixée par le Président de la République, va-t-il enfin faire sa déclaration ? Les uns l’y encouragent alors que ses inconditionnels se regimbent. Où ? Pas dans la rue, quoi qu’il advienne ! Dans quelle langue ? En français châtier ou approximatif, qu’importe ! Pourquoi pas en wolof, puisque c’est la langue que tous les députés maîtrisent ? Après tout, SONKO n’est ni Français ni Premier Ministre de France ! D’ailleurs, parmi les réformes qui vont matérialiser la souveraineté à laquelle nous aspirons, ne faut-il pas faire du wolof notre langue officielle de communication nationale, à côté du français, non inclusif mais à ne point jeter aux orties, qui deviendrait notre langue officielle de communication internationale ?
En tout cas, si c’est parce qu’il sait ne pas pouvoir compter sur une « majorité mécanique », tantôt vertement et unanimement décriée, qu’Ousmane SONKO tergiverse, c’est que la rupture prônée est tout juste un bluff ! En conséquence, à notre humble avis, un défi majeur à relever, de belle manière, pour lui, serait d’oser affronter, au sein de l’hémicycle, cette majorité à priori hostile, pour signaler que le temps de la politique politicienne est révolu et qu’il est impératif que tous les députés, ceux du pouvoir, ceux de l’opposition et les non-inscrits, comprennent, une bonne fois pour toutes, qu’ils ne représentent ni des partis ni des mouvements, mais le peuple souverain et que, pour cette raison, ils doivent délibérer en toute bonne foi, ayant en conscience les seuls intérêts du Sénégal qui nous rassemble et que nous devons hisser à la hauteur des grandes nations pour le léguer aux générations à venir, enfin maître de son destin, prospère et compétitif.
C’est à ce niveau de notre réflexion que s’éclaire le bien-fondé de cette déclaration de politique citoyenne. En effet, est-il normal de garder le silence quand nous ne savons plus où va le navire dans lequel nous sommes embarqués ?Devons-nous assister en spectateurs au jeu puéril auquel s’adonnent nos élus ? Dès le lendemain de la prestation de serment du Président de la République et la nomination du Premier Ministre, le boulot devait commencer, tambour battant. Mais que se passe-t-il, depuis ? Des querelles entre chats et chiens, des menaces d’un côté ; des rodomontades, de l’autre ! Pourtant, un vainqueur doit-il continuer à piétiner un adversaire terrassé ? Quel besoin de nous casser les oreilles avec les dérives et la gabegie du régime déchu ? C’est précisément à cause de ces manquements que le peuple l’a désavoué. Alors, avançons, s’il vous plaît ! Or, pour avancer vite, il faut, quand même, non seulement connaître le chemin à suivre, mais avant tout savoir où l’on va.
Monsieur le Président de la République, et vous, Monsieur le Premier Ministre, de grâce, délivrez-nous, en dévoilant au grand jour les recettes-miracle du Projet pour lequel nous vous avons élus, vous croyant sur parole. En tout cas, le tiraillement entre le pouvoir et l’opposition n’engage nullement les citoyens que nous sommes et dont le seul et unique parti reste le Sénégal. Mettant dos à dos Bennoo Bokk Yaakaar (BBY) et Yewwi Askan Wi (YAW), au premier groupe, nous disons : c’est le moment d’unir vos forces dans le désintéressement pour nourrir l’espoir du peuple qui ne peut se réaliser sans la paix, fille du dialogue et du compromis dynamique. ! Au second : délivrer le peuple, c’est le protéger contre l’adversité sectaire et réductrice, l’élever au-dessus des querelles partisanes, l’exhorter au dépassement et à la citoyenneté active et responsable !
À nos jeunes dirigeants à qui nous souhaitons plein succès dans la résilience et la persévérance, et que nous nous promettons d’accompagner suivant le principe qu’ils ont eux-mêmes institué, à savoir « Jub, jubal, jubbanti », nous donnons comme viatique cette consigne : « Mujje puso bi, mu réer, musiba la ! ». Hériter de l’aiguille et la perdre est une catastrophe !
Comparé à bon nombre de pays au sud du Sahara, le Sénégal, qui n’est point une république bananière, demeure un havre de paix et une démocratie majeure. Il est respecté à travers le monde et sert de référence à ses proches voisins. Les hommes d’État qui se sont relayés à sa tête ont, chacun à sa manière, plus ou moins bien, consolidé ses institutions et renforcé son unité grâce au dialogue permanent de leaders politiques ouverts d’esprit, grâce à la discrète mais efficace contribution des chefs religieux et coutumiers, grâce aussi à la levée de boucliers d’intellectuels libres de pensée et patriotiquement engagés qui, chaque fois qu’il le faut, ont tiré sur la sonnette d’alarme, criant haro sur les apprentis dictateurs.
À bons entendeurs, salut
Par Mamadou Diop Decroix
DISSOLUTION DE L'ASSEMBLEE NATIONALE, REFORMES INSTITUTIONNELLES ET QUESTIONS DE REGLAGES
Le 3 avril dernier, veille de la fête de l’indépendance, le tout nouveau Président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye, dans son adresse à la nation, a pointé des changements de haute portée systémique...
Le 3 avril dernier, veille de la fête de l’indépendance, le tout nouveau Président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye, dans son adresse à la nation, a pointé des changements de haute portée systémique, je le cite :
« De l’indépendance à nos jours, notre système politico institutionnel et judiciaire a vécu bien des péripéties, les unes plus heureuses que les autres. Soixante-quatre ans après, le moment me semble venu de tirer les leçons de nos réussites et de nos échecs pour une gouvernance publique plus moderne, plus républicaine et plus respectueuse des droits humains. C’est pourquoi, après avoir démissionné de mon poste de secrétaire général de PASTEF-Les Patriotes, pour ainsi me mettre au-dessus de la mêlée, je convoquerai de larges concertations avec la classe politique et la société civile sur la réforme du système électorale notamment ;
Le remplacement de la CENA par une Commission électorale nationale indépendante (CENI) avec un renforcement de ses moyens de fonctionnement et de ses prérogatives ;
La rationalisation du nombre de partis politiques, ainsi que leur financement ;
L’inscription sur le fichier électoral concomitamment à la délivrance de la pièce nationale d’identité ». Fin de citation.
De ces trois objectifs celui qui paraît le plus complexe mais également le plus actuel se trouve être la rationalisation du nombre de partis politiques. Le Sénégal qui a vécu sa première décennie d’ouverture démocratique avec moins de 20 partis au sens plein de ce terme, compte aujourd’hui environ 400 partis politiques avec l’émergence de toute une économie autour de cette floraison de récépissés. L’esprit de la loi qui avait fondé le multipartisme intégral en 1981 a été jeté par-dessus bord depuis belle lurette. Par conséquent cet aspect des concertations voulues par le Président de la République est, j’en suis sûr, partagé par tout notre peuple. Il devrait être une pièce angulaire dans la moralisation de la vie politique chez nous, aujourd’hui et demain. Du moins c’est ma perception des choses.
Mais dans le même temps se pose une autre question à caractère tout aussi stratégique, à savoir la dissolution du parlement. De fait, le destin de cette présente législature était scellé dès son installation en 2022. Il était en effet inscrit dans son ADN qu’il ne conviendrait à aucun prochain Président de la République, de quelque bord qu’il fût.
Sur la base de ces considérations, comment trouver un agenda qui puisse concilier ces deux exigences me paraît être une question sérieuse, posée et à résoudre.
Faut-il dissoudre immédiatement le parlement et aller aux élections législatives dans le cadre du système partisan tel qu’il fonctionne aujourd’hui ?
Un parlement issu du système actuel pourrait-il assumer le dessein stratégique de réformer en profondeur les institutions du pays clamé par les nouvelles autorités ?
L’expérience actuelle a suffisamment montré depuis au moins trois décennies que la pratique systématique des coalitions électorales a fini par effacer le rôle et la mission des partis politiques en tant qu’entités autonomes, y compris tel que les définit l’actuelle constitution. Une tradition de coalitions électorales sans fondations programmatiques véritables, qui disparaissent immédiatement après les scrutins parce que l’objectif était exclusivement d’accéder à l’Assemblée nationale, c’est ce que nous vivons depuis si longtemps. Or, en l’absence de ces fondations programmatiques, il est illusoire d’espérer avoir au parlement des débats politiques de qualité à vocation de servir le pays et le peuple.
Mais, prendre le temps de mettre de l’ordre dans le système partisan avant la dissolution équivaudrait aussi à prolonger la durée de vie du présent parlement ce qui, au rythme où vont les confrontations, pourrait constituer un véritable goulot d’étranglement pour les réformes arrivées à maturité.
Existe-t-il une voie médiane permettant de réaliser les deux objectifs en même temps c’est à dire dissoudre le parlement et réformer le système partisan dans la même dynamique ?
En tout état de cause, il me semble que les lois qui vont codifier les conclusions des prochaines concertations politiques annoncées par le Président Faye devront être votées par un parlement nouveau, sorti des prochaines consultations législatives, représentatif de la volonté populaire réactualisée.
Dans mon esprit, ces consultations électorales tout comme le parlement qui en sortira, devraient refléter la nouvelle ère où un peuple tout entier se mettra au travail dans l’unité et la cohésion par-delà les différences ou les nuances politiques, idéologiques ou doctrinales. Un parlement où les seuls motifs de confrontation porteront exclusivement sur la question de savoir qu’est-ce qui est mieux pour notre peuple, pour notre pays et pour l’Afrique.
Par-delà la nécessaire reddition des comptes et l’inévitable moralisation de la gestion des biens publics, c’est sans doute ce qu’il faut comprendre quand le Président s’assigne l’objectif de rassembler, de rassurer, d’apaiser et de réconcilier les Sénégalais dans le cadre du triptyque Jub, Jubal, Jubbanti.
par Fatoumata Sissi Ngom
L’EXPLORATION SPATIALE MONDIALE ET SÉNÉGALAISE DOIT ÊTRE CONSCIENTE, POLITIQUE ET DURABLE
Est-il acceptable de polluer l’espace pour notre propre bénéfice ? Le moment de la mort de GAINDESAT, il sera crucial de considérer les impacts que sa pulvérisation ou non aura dans l’écosystème spatial et la terre
J’ai visité, au mois de juillet dernier, la NASA (National Aeronautics and Space Administration) Spatial Center à Houston, États-Unis. Un moment inoubliable en famille et une expansion de conscience, sur la finitude de notre existence et la notion du Temps. Je suis sortie de cette visite habitée par une humilité nouvelle, fascinée par l’Immensité, l’insignifiance et la brièveté de la vie à notre échelle. Surtout, j’ai été subjuguée par la perfection de la création divine.
Nébuleuses, naissances et morts d’étoiles, mondes parallèles et multivers, espaces-temps, satellites, missions spatiales, relations américano-russes durant la Guerre Froide. J’y découvre les détails de programmes bien connus, mais aussi des télescopes, des navettes et sondes spatiales, connus et moins connus. Apollo, Curiosity, Hubble, Artemis, Galileo, entre autres. Mon nom de mission préféré, est devenu, bien évidemment, Psyché, lancée tout récemment, en 2023. Le génie de l’homme est vraisemblablement sans limites. Les ingénieurs, astronomes et astronautes de cette Agence responsable du programme spatial et aéronautique américain en sont, depuis près de 70 années, la preuve vivante.
Explorer notre galaxie pour en apprendre plus sur nous-mêmes et l’essence de nos corps et de nos âmes
L’exploration spatiale permet d’abord de percer les secrets de notre univers, au-delà de la science pure qui nous a enseigné la physique quantique, et instruit sur le big bang, la création des galaxies, l’énergie, etc. Mais qu’en est-il de ce qu’il y a au-delà de tout ceci ? Après ma visite à la NASA, je me suis documentée sur la formation de la matière, et me voilà, depuis, déterminée à en apprendre plus sur l’origine de la Vie et le procédé de matérialisation des âmes humaines, animales, végétales et minérales sur notre terre. J’ai appris que nous étions faits de la même matière que les étoiles (poussières d’étoiles), et cette découverte a été pour moi une évidence, comme si je l’avais toujours su. Tout fait sens. Dès lors, comment arrive-t-on à produire autant de savoirs et de connaissances sur l’espace, sans pouvoir parler de ces questions relatives à la Source de la Création ? Les savoirs ont toujours été cloisonnés et codifiés, il serait peut-être temps de les décloisonner et d’aller au-delà de la matière physique et des belles formules mathématiques.
Décoller du monde pour partir en quête de sens
Un autre questionnement fondamental m’a habitée. C’est celui qui habite les philosophes : Pourquoi ? Pourquoi l’homme se met-il, avec une si grande détermination et curiosité, en quête d’ailleurs ?
La réponse m’est venue naturellement. C’est dans la nature humaine, tout simplement. L’exploration de l’inconnu et, son corollaire qui est la colonisation sous toutes ses formes, est dans notre ADN. Il suffit juste de le faire dans le respect et la bonne conscience. Cette caractéristique peut être activée ou dormante, selon nos environnements culturels. On voit bien que les peuples qui n’ont pas choisi l’exploration d’autres continents, ou qui n’en ont pas eu la technologie, ont été tout simplement colonisés. Les pays africains en sont la preuve vivante. C’est le cas aussi pour les peuples d’Amérique latine, d’Océanie, etc. L’exploration de notre espace sert donc, aussi, l’homme en expansion. Il ne faut jamais s’arrêter d’explorer, d’apprendre, de chercher, d’aller voir ce qui se passe dans des contrées lointaines. Ainsi, nous ne devons pas rester cantonnés ou attachés à une terre, à un pays, à un continent.
L’homme, éternel chercheur de nouveau et de sens, et explorateur, veut aujourd’hui coloniser d’autres planètes, y trouver d’autres formes de vie. Il ne lui reste que cela, à l’homme contemporain, puisqu’il n’y a plus aucun peuple à coloniser sur terre en raison de l’évolution des lois humaines. Qui sait, peut-être qu’un jour on sera capable d’atteindre des exoplanètes (qui se trouvent en dehors de notre système solaire), de les coloniser. Dans le cas où on y trouverait des formes humanoïdes ou des extraterrestres, de modifier leur structure mentale (ou l’inverse, en fonction des forces en présence) comme ce fut le cas lors des différentes périodes coloniales.
Il y a une réelle économie de l’espace en place depuis que l’homme a commencé à sonder les mystères de l’univers et de l’utiliser à son profit. Cela a des implications en matière d’économie politique, et aussi en matière de gestion durable de la vie et de la mort des satellites.
Les implications en matière de politiques publiques et de coopération internationale
Les détracteurs de l’exploration spatiale soutiennent que l’argent dépensé pour ces activités hors-sol pourrait servir aux problèmes terrestres comme l’emploi, la santé, la lutte contre la pauvreté. Je ne suis pas du même avis.
Comme le souligne le Forum Spatial de l’OCDE (OECD Spatial Forum), le système spatial est essentiel pour relever les défis contemporains de notre monde. Par exemple, les observations spatiales fournissent plus de la moitié des variables climatiques nécessaires pour surveiller le changement climatique, relever les températures de surface de la mer, la couleur des océans (OCDE, 2024). Les observations spatiales permettent également de surveiller l’état de la couverture terrestre et des calottes glaciaires, et l’application de la loi, par exemple aux frontières entre les pays. Dans les pays en développement, la technologie spatiale permet de surveiller l’environnement, les forêts et la production alimentaire, et contribue aux interventions d’urgence et à la prévention des catastrophes naturelles. Elle joue également un rôle central dans la fourniture de services de communication à travers la télévision et la radio par satellite, et les transactions financières (OECD, 2024).
L’observation de l’espace permet également de protéger notre planète en détectant, par exemple, les trajectoires de comètes qui pourraient entrer en collision dans l’atmosphère terrestre.
Les pays qui ont des programmes spatiaux s’organisent pour échanger des connaissances et des bonnes pratiques en matière de sciences, de technologies, de politiques publiques pour l’économie de l’espace, et de développement durable. Cette coordination est centrale et permet un apprentissage mutuel et une coopération internationale efficace pour une économie spatiale au service de l’homme et de la terre. Le multilatéralisme et la coopération permettent aux pays d’avancer ensemble plus rapidement en matière de recherche et de politiques spatiales, que s’ils s’y étaient attelés seuls.
Un saut quantique effectué par le Sénégal
Aujourd’hui, je suis ravie de voir le Sénégal, mon pays d’origine, prendre sa place à la table des explorateurs de l’espace et des producteurs de savoirs spatiaux.
En effet, le 16 août 2024, le Sénégal a lancé son premier satellite GAINDESAT-1A. GAINDESAT est l’acronyme de Gestion Automatisée d’INformations de Données Environnementales par SATellite. GAINDE signifie aussi « lion » en Wolof, qui est l’animal emblème du Sénégal. Un évènement historique et une belle entrée dans le cercle des pays qui font de la recherche spatiale et explorent l’espace. Le Sénégal a notamment créé, en 2023, l’Agence Sénégalaise d’Etudes Spatiales, présidée par Maram Kaïre qui œuvre à la promotion de l’astronomie et du spatial au Sénégal.
GAINDESAT est un nanosatellite de forme cubique, dimensionné de 10x10x10 cm et pesant 1kg. Il a été conçu par des ingénieurs sénégalais, dans le cadre du projet spatial SENSAT. Le Professeur Gayane Faye, enseignant-chercheur et Directeur du Laboratoire de Télédétection Appliquée à l’Université Cheikh Anta Diop a coordonné ce projet qui s’inscrit dans le cadre d’une collaboration entre le Sénégal et le Centre spatial universitaire de Montpellier (CSUM). Positionné en orbite basse, à environ 500 km au-dessus de la Terre, GAINDESAT est équipé d’une caméra, d’un panneau solaire, d’une batterie rechargeable, et d’un émetteur-récepteur. L’émetteur-récepteur servira à collecter principalement des données environnementales et à les envoyer au centre de contrôle et de réception à la Cité du Savoir à Diamniadio, en vue de leur traitement.
GAINDESAT a deux fonctions : cartographie grâce à la collecte d’informations, et imagerie grâce à observation de la Terra. Chaque jour, GAINDESAT passe deux fois au-dessus du Sénégal et collecte des données fiables et à coûts moindres pour la Direction de la gestion et de la planification des ressources en eau (DGPRE) au ministère de l’Hydraulique. Il collecte aussi des données pour l’agriculture, la gestion des inondations, la météorologie et la surveillance de la migration irrégulière. GAINDESAT contribue ainsi à la recherche et l’innovation, et l’élaboration de politiques publiques basées sur des données concrètes et en temps réel. Il est prévu qu’un deuxième satellite sénégalais soit lancé en 2025.
La vie et la mort des satellites, et la pollution de l’espace
Le lancement de satellites a connu une croissance fulgurante ces dix dernières années. Le nombre est passé de 200 en 2013 à 2600 en 2023 (OECD, 2024). Cependant, ce déploiement exponentiel de satellites va de pair avec des conséquences négatives dans l’espace, la terre et l’atmosphère. Sont notés l’appauvrissement de l’ozone stratosphérique, l’acidification de l’air, le déversement de déchets toxiques, la pollution de l’eau, la pollution lumineuse. Les embouteillages de satellites, surtout ceux en basse orbite, font aussi partie des effets délétères de cette course à l’Espace. Est-il acceptable de polluer l’espace pour notre propre bénéfice ?
En particulier, la pollution des débris spatiaux est une préoccupation centrale.
Les débris spatiaux résultent de la fragmentation d’objets et d’engins de l’espace, de collisions, d’explosions ou d’interceptions via les tests antisatellite. Ils peuvent aussi être des parties de lanceurs spatiaux ou des satellites abandonnés qui errent dans l’espace (Agence Spatiale Européenne, 2024). Les débris spatiaux ont des tailles différentes qui se mesurent en millimètres, centimètres, ou en mètres.
Les satellites en basse orbite, comme GAINDESAT sont d’habitude envoyés à la désintégration dans l’atmosphère terrestre — ce qui crée également des débris et perturbe l’atmosphère — ou, pire, abandonnés. Les satellites à haute orbite et géostationnaires sont envoyés dans une sorte de cimetière des satellites situé à des altitudes plus hautes. Cela fait froid le dos quand on y pense. L’homme est donc en train de polluer l’espace, comme il le fait, depuis des siècles et des siècles, pour la planète dans lequel il vit. Les usual suspects de la pollution spatiale sont les mêmes principalement : Les États-Unis, l’Europe, la Chine, la Russie, le Japon.
Les conséquences peuvent être désastreuses et altérer la perception du risque, sachant que seuls les débris de plus de 1 cm sont traçables, et qu’ils ne constituent que 4 % des débris totaux (OECD, 2024).
GAINDESAT a une durée de vie de 5 ans. Le moment de sa mort venu, il sera crucial de considérer les impacts que sa pulvérisation ou non aura dans l’écosystème spatial et la terre. J’espère que le Sénégal a mis en place une stratégie de fin de vie pour GAINDESAT et je suis intéressée par savoir ce qu’il a prévu ou non en ce sens. Nous sommes tous responsables.
Dans l’Univers, nous, la Terre, ne sommes qu’un petit point, un grain de sable. À cette échelle, nous sommes donc aussi vulnérables que les petits États insulaires en développement (SIDS) sur terre. Par exemple, la moindre vibration changeante au niveau d’une galaxie pourrait anéantir notre système solaire.
L’homme devra explorer l’espace de façon durable et ne pas oublier que toute action a des conséquences. Il doit éviter la création de nouveaux problèmes dont il n’aura aucune maîtrise. Les lois de l’Univers et de la physique quantique ne sont, eux, pas modifiables, car régies par une force plus grande que nous.
Dans mille ans ou même moins, et nous ne serons plus là, peut-être que les humains feront du tourisme dans le système solaire et au delà.
En attendant, mon rêve c’est de me rendre dans la Station Spatiale Internationale. Lors de la visite à la NASA, j’ai dit à Seyda et à Ahmadou que le jour où j’en aurai la possibilité, je n’hésiterai pas à sauter à bord d’une navette spatiale.
« L’homme doit s’élever au-dessus de la Terre — aux limites de l’atmosphère et au-delà – ainsi seulement pourra-t-il comprendre tout à fait le monde dans lequel il vit ». Attribué à Socrates.
Les réformes ne peuvent pas se faire de but en blanc: elles suivent un processus qui s’ouvre par des dialogues et des médiations surtout quand cela touche à l’unité nationale
Dans sa livraison de ce lundi 09 septembre 2024, le journal le Quotidien informe que sur les timbres fiscaux du Sénégal le slogan Jub-Jubal-Jubbanti a été imprimé, informant qu’il vient s’ajouter à la devise du pays Un Peuple-Un but-Une Foi. Le fait est grave mais plus encore. En fait de rupture, il s’agit bien là d’une véritable rupture mais avec la Constitution de notre nation qui consacre plus d’une vingtaine de nos langues comme nationales et par ordre alphabétique donc d’égale dignité. En inscrivant ce slogan d’un parti politique, fût-il l’épine dorsale de sa pensée idéologique et base de ses réformes de tous genres, on foule au pied ce qui constitue le ciment de la nation sénégalaise: le vivre ensemble fondé sur la diversité ethnolinguistique.
Les réformes ne peuvent pas se faire de but en blanc: elles suivent un processus qui s’ouvre par des dialogues et des médiations surtout quand cela touche à l’unité nationale. Après quoi, le cas échéant, on envisagerait un referendum ou une révision constitutionnelle par l’Assemblée nationale. Mais de tout cela rien, que nenni! On se réveille, dans le contexte du mois national de l’alphabétisation dont le thème est d’ailleurs Promouvoir l’éducation multilingue : l’alphabétisation pour la compréhension mutuelle et la paix, on voit sur des papiers administratifs des “ratures” en wolof. Ceci ne saurait être l’œuvre d’hommes d’Etat soucieux du développement du Sénégal.
Pour autant, d’où qu’il vienne, le fait est inacceptable et gravissime car c’est là l’inauguration en toute beauté de la fissure de la cohésion nationale et des fondamentaux de notre vivre ensemble.
Aucun citoyen de bonne foi n’acceptera cette forfaiture, cette glissade dangereuse qui, nous voulons espérer le croire, est l’œuvre d’un militant zélé qui confond son bureau politique et ses convictions personnelles avec les très sérieuses affaires de la vaillante et multidimensionnelle nation sénégalaise.
Pour notre part, nous alertons et userons de tous nos droits pour que cette erreur monumentale soit corrigée.
Vive la nation plurielle et multiculturelle du Sénégal
DR LAURANT BONARDI
L’ÉDUCATION, L’ACCÉLÉRATEUR DE PARTICULE DU CHANGEMENT
Dans une société où les inégalités persistent, tant au niveau des sexes que des classes sociales, l’éducation doit jouer un rôle crucial en offrant à chacun la possibilité de s’élever, de se former...
Dans un monde en constante mutation, où les enjeux économiques, sociaux et technologiques se transforment à une vitesse vertigineuse, l’éducation s’impose comme l’élément moteur d’un avenir prospère. Au Sénégal comme ailleurs, elle revêt une importance capitale. Plus qu’une simple transmission de savoirs, l’éducation est un véritable accélérateur à particules, du changement, capable de transformer la société de manière durable et inclusive, tout en cultivant les valeurs et l’esprit citoyen.
Le gouvernement actuel a affirmé l’engagement de l’État sénégalais à renforcer le secteur éducatif pour en faire un levier du développement. Un système éducatif performant, inclusif et équitable est un pilier pour la création d’un capital humain capable de répondre aux défis du 21e siècle. L’éducation permet de développer les compétences et les savoirs nécessaires pour innover, entreprendre et créer de la valeur dans les secteurs clés de l’économie. C’est aussi elle qui doit encourager l’esprit critique et la réflexion, indispensables à la construction d’une citoyenneté active. J’ai d’ailleurs fait une proposition concrète en ce sens.
L’un des aspects essentiels de l’éducation en tant qu’accélérateur de changement est sa capacité à réduire les inégalités sociales et économiques. Dans une société où les inégalités persistent, tant au niveau des sexes que des classes sociales, l’éducation doit jouer un rôle crucial en offrant à chacun la possibilité de s’élever, de se former et de contribuer à la construction de la nation.
Les filles, en particulier, doivent être au cœur des politiques éducatives. Leur scolarisation n’est pas seulement une question de droits humains (ce qui est déjà en soi une raison suffisante), mais aussi un levier puissant pour le développement économique. Dans ce sens aussi, l’accès à une éducation de qualité pour tous, sans
distinction de sexe, doit être une priorité absolue.
L’éducation inclusive est un autre axe essentiel. Cela signifie non seulement l’accès à l’éducation pour tous, mais aussi la prise en compte des besoins spécifiques des enfants en situation de handicap, des populations rurales et des jeunes en situation de vulnérabilité. Une éducation inclusive est une éducation qui ne laisse personne de côté et qui permet à chacun de réaliser son plein potentiel. Par ailleurs, l’éducation doit préparer nos jeunes compatriotes aux défis de demain, notamment ceux liés aux nouvelles technologies, au changement climatique, à l’urbanisation croissante et aux transformations du marché du travail. J’ai développé ces aspects dans un livre publié il y a quelques mois.
L’éducation est, sans conteste, l’un des accélérateurs les plus puissants du changement. En investissant dans un système éducatif fort, inclusif et innovant, le Sénégal peut se donner les moyens de répondre aux défis du futur, tout en assurant à sa jeunesse les clés d’un avenir meilleur. Au-delà des politiques publiques, il appartient à chaque acteur de la société – enseignants, parents, entreprises, et société civile – de jouer son rôle dans cette transformation. Parce que l’éducation est le moteur qui propulse le changement à grande échelle.
Par Madiambal DIAGNE
PRÉSIDENT FAYE, FAITES COMME WADE EN 2000
Il faut prendre garde à ne pas écouter des apprentis-sorciers qui préconisent de mettre en place le budget par ordonnance. Il appartient ainsi au chef de l'État d’engager le dialogue pour sauver les meubles
Le 8 avril 2024, à peine le nouveau régime installé, j’avais indiqué, dans une chronique intitulée «Nul n’a le droit de miser sur l’échec de Diomaye Faye», que les «risques et écueils sur la route du nouveau gouvernement sont nombreux» et que le nouveau régime allait «vivre cent premiers jours d’enfer». C’était peut-être un truisme, mais nous estimions qu’il revenait aux autorités politiques de l’Etat d’avoir l’intelligence d’instaurer le dialogue, la concertation pour passer le cap, jusqu’à la mise en place d’une nouvelle Assemblée nationale. Sans cela, «des tensions de divers ordres pourront naître de cette situation et leur exacerbation ne manquerait pas d’avoir des conséquences fâcheuses pour la stabilité du pays. C’est ainsi qu’il urge de s’engager à aider le nouveau régime à sortir la tête de l’eau, pour lui éviter de sombrer. L’échec de Bassirou Diomaye Faye sera fatal à tout le monde».
Je redis aujourd’hui la même chose. Seulement, il incombe, plus que jamais, au président de la République d’avoir l’initiative de l’apaisement. Il faut situer cependant les responsabilités car s’il y a une tension sur la scène politique, jusqu’à menacer le fonctionnement régulier des institutions, c’est de la faute exclusive du Premier ministre Ousmane Sonko, qui verse dans des provocations puériles. Il a insulté, menacé tout le monde. Il n’a pas respecté ses adversaires, encore moins l’institution judiciaire qu’il semble vouloir ravaler à une situation de vassale du gouvernement, ou le Parlement qu’il snobe. Son opposition a voulu jouer le jeu, il faut le dire, encore une fois, mais le Premier ministre s’est montré buté en plaçant son ego au-dessus des intérêts supérieurs de la Nation. Il a refusé de s’acquitter de son devoir de procéder à une Déclaration de politique générale (Dpg) et se soumettre au jeu politique et démocratique. Son alibi d’une imperfection du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale n’en n’était véritablement pas un.
En effet, dès que le président Faye a obtenu de la majorité parlementaire un dialogue et une concertation pour adapter le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, afin de satisfaire à ce caprice de son Premier ministre, des voix autorisées se sont élevées pour dire que Ousmane Sonko ne se présentera pas devant cette Assemblée nationale. Lui-même l’a dit. Le gouvernement a joué de subterfuges et de manœuvres dilatoires sur le processus de promulgation de la loi modifiant le Règlement intérieur, pendant que le Premier ministre annonce la dissolution fatale de l’Assemblée nationale pour le 12 septembre 2024. Cela ne trompait personne et couvre de ridicule l’Exécutif. Il est heureux que le Président Bassirou Diomaye Faye ait pris, une nouvelle fois, l’initiative pour trouver un arrangement avec l’Assemblée nationale. On annonce ainsi que le Premier ministre fera sa Dpg le 13 septembre 2024, devant cette Assemblée nationale qui est loin de lui être acquise. Il sera dans la même posture que Moustapha Niasse, le 20 juillet 2000. Le Premier ministre qu’il était, nommé par le Président Abdoulaye Wade, faisait face à un Hémicycle largement dominé par des députés du Parti socialiste. Du reste, il ne saurait être envisageable que cette nouvelle date, proposée par le président de la République et acceptée par l’Assemblée nationale, ne soit un leurre. On a vu Waly Diouf Bodian insinuer que le Premier ministre n’y sera pas. Si c’est le cas, la crédibilité du président de la République en prendrait un sacré coup.
Deux petits mois de plus pour sauver le Sénégal de l’ingouvernabilité
Qu’on s’entende bien, le chef de l’Etat déroule son agenda politique et institutionnel de manière discrétionnaire. Il a besoin de chercher, au plus vite, une majorité parlementaire. Il aura la latitude, à partir du 12 septembre 2024, de prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale. Seulement, il devrait se garder de le faire dans la précipitation. Le pays a assurément besoin que certaines diligences soient satisfaites, avant de retourner en campagne électorale. Autrement, il court de graves risques d’ingouvernabilité, et pour cause. Il urge de chasser tous les nuages qui s’accumulent au-dessus des relations avec les partenaires au développement, notamment le Fonds monétaire international (Fmi). Le Sénégal a raté ses échéances du mois de juillet dernier avec le Fmi, induisant un non-décaissement de la somme de 230 milliards de francs Cfa. Un autre décaissement en faveur du Sénégal, de 169 milliards, est prévu pour le mois de décembre 2024. Ces sommes sont indispensables pour le budget de l’Etat. Le ministre des Finances et du budget, Cheikh Diba, a fait un déplacement éclair à Washington, sans réussir à débloquer la situation. Au-delà des explications exigées par le Fmi sur les conditions de l’organisation, au début du mois de juin 2024, d’une opération d’Eurobonds, le Sénégal se trouve dans l’impossibilité de satisfaire à certains prérequis comme l’adoption d’une Loi de finances rectificative (Lfr) pour ajuster le budget de l’Etat. Dans le calendrier convenu avec le Fmi, la Lfr devait être examinée en juillet 2024. Le manque de sincérité du budget en cours d’exécution est un secret de polichinelle. Les petites querelles entre le Premier ministre et l’Assemblée nationale ont beaucoup pesé sur cette carence du gouvernement. De toute façon, le gouvernement n’a même pas encore adopté en Conseil des ministres un projet de Loi de finances rectificative. C’est dire que si l’Assemblée nationale se trouve dissoute, avant d’avoir fini de voter une Lfr, cette question, pomme de discorde majeure avec nos partenaires, ne sera pas réglée d’ici la fin de l’exercice budgétaire au 31 décembre 2024. En conséquence, la gestion budgétaire souffrira de lacunes, d’anachronismes et de carences qui vont rattraper l’exercice 2025.
Mais la situation la plus grave qui guette le Sénégal est le risque que le budget pour 2025 ne soit pas adopté dans les délais, c’est-à-dire avant le 31 décembre 2024. Ce serait une situation inédite. Le Sénégal n’a jamais connu un tel cas de figure et fait appréhender les conséquences néfastes pour la viabilité économique et financière du pays. Le principe budgétaire est de consommer à chaque mois le 12ème des crédits votés du budget précédent. En d’autres termes, le régime Diomaye-Sonko se coltinera encore le budget laissé par le régime de Macky Sall et qui avait été voté, faut-il le rappeler, en décembre 2023. Ce sera du surplace, aucun changement d’orientation des politiques publiques préconisé par le nouveau régime ne sera donc opérationnel. De surcroît, tous les projets en cours de réalisation seront arrêtés net. Il semble alors irresponsable qu’avec désinvolture, des responsables politiques claironnent qu’il n’y aurait pas péril en la demeure, si un nouveau budget n’est pas voté dans les délais. Cela traduit une ignorance sidérante des modes de fonctionnement de l’Etat. Une telle situation participerait à détériorer davantage les relations avec les partenaires techniques et financiers. Le Sénégal ne peut s’offrir le luxe de n’en faire qu’à sa tête. Il est d’ailleurs à se demander si réellement le gouvernement est prêt à déposer un nouveau projet de budget. Le nouveau budget devait, depuis le mois d’août dernier, faire l’objet d’arbitrages techniques et politiques, et le projet devait être soumis et adopté en Conseil des ministres pour être sur le bureau de l’Assemblée nationale le 15 septembre, pour la session dite budgétaire qui s’ouvre le 1er octobre. D’après ce que l’on sait, rien de tout cela ne sera fait !
Le président Diomaye Faye doit reprendre l’initiative
Des crises politiques surviennent dans tous les pays démocratiques. Aux Etats-Unis par exemple, il arrive des querelles qui empêchent l’adoption, dans les délais, du budget fédéral, provoquant un «shutdown», c’est-à-dire l’arrêt des activités fédérales non essentielles. Mais à chaque fois, le dialogue est engagé pour trouver des compromis et passer le mauvais cap dans un délai très court. Le «shutdown», jamais encore connu en France, est aujourd’hui le cas redouté et cela mobilise les énergies pour l’éviter, d’où les difficiles tractations pour la formation du gouvernement de Michel Barnier. La préoccupation majeure, pour ne pas dire le casse-tête du Président Macron, est de faire adopter un budget pour l’année 2025. En Allemagne, le Chancelier Olaf Scholz a été obligé de négocier un compromis, épilogue d’un long conflit parlementaire, pour sauver le budget 2025 car la perspective d’un blocage budgétaire porterait un coup «à la stabilité de l’Allemagne». Il ne viendrait à l’esprit d’aucun homme politique responsable de se mettre devant les populations pour leur dire, les doigts dans le nez, que «ce n’est pas grave s’il n’y a pas de budget ; on va se débrouiller jusqu’à ce qu’on puisse installer une nouvelle Assemblée nationale». Il faut prendre garde à ne pas écouter des apprentis-sorciers qui préconisent de mettre en place le budget par ordonnance. Il est clair que les partenaires étrangers, qui financent pour plus de 46% le budget national et que le nouveau gouvernement a déjà bien du mal à faire suivre, rechigneront à financer un budget qui n’aura pas l’onction de la représentation nationale. Il ne faut pas rêver, on ne peut pas se passer, dans notre ordonnancement institutionnel, du rôle et des missions de l’Assemblée nationale. Quelle que puisse être, du reste, sa piètre qualité !
L’outil du dialogue et de la discussion, mais dans le respect, avait permis à Moustapha Niasse et Abdoulaye Wade de faire adopter deux Lfr au courant de l’année 2000 et mieux, un budget pour l’année 2001 leur avait été voté «sans débats». Il appartient ainsi au président Faye d’engager le dialogue pour sauver les meubles Sénégal. La seule concession sera sans doute de laisser l’Assemblée nationale encore en place pour deux petits mois. La majorité parlementaire se montre jusqu’ici conciliante en concédant au président Faye de procéder à la modification du règlement intérieur et de changer la date du 11 septembre 2024 initialement retenue par sa «Conférence des présidents» pour adopter la date proposée par le président de la République. Au demeurant, cette majorité semble parfaitement comprendre que la dissolution de l’institution s’avère inévitable. Un «gentlemen’s agreement» doit être possible. Le nouveau régime a fort besoin de régler ces questions latentes pour pouvoir dérouler sa politique sans encombre pour les années à venir. Même l’opposition, qui espère, à l’issue d’élections législatives anticipées, obtenir une majorité pour cohabiter avec le président Faye, aura besoin, le cas échéant, de ne pas hériter d’un pays en ruine. Ce dialogue et ces discussions ne sauront aucunement empêcher la poursuite de la politique nécessaire et normale de reddition des comptes. Le dialogue avec l’opposition n’avait pas empêché le régime Wade de mener sa politique de reddition des comptes.
Une fois de plus, le 8 avril 2024, j’alertais : «Le président Bassirou Diomaye Faye sera bien obligé, avant de prononcer la dissolution, d’attendre au moins jusqu’au mois de décembre 2024, afin de laisser passer la session budgétaire.»
Sans doute qu’on ne m’écoutera pas, car il y a beaucoup de vents contraires, mais le Sénégal doit être placé au-dessus de nos petits égos !
Par Le Bureau CNTEM
VIDEO
AFFAIRE CNETM VS BNDE & MAJOR KANDJI
La Coopérative Nationale d'Entreprise de Transport de Marchandises du Sénégal (CNTEM) crie son désarroi. Les directives du Parquet ignorées, la confiscation illégale continue
Nous sommes le 9 septembre 2024, plus d'un mois que le parquet, par soit transmis N°5026 en date du 2 août 2024, avait donné de nouvelles instructions au haut commandant de la gendarmerie nationale sur l'affaire Coopérative Nationale d'Entreprise de Transport de Marchandises du Sénégal (CNTEM) vs BNDE et Major kandji ; les nouvelles directives du procureur sont claires et fermes ; le parquet ordonne à la gendarmerie d’arrêter immédiatement d’apporter assistance au Major Kandji sur ces saisies litigieuses et irrégulières.
Chose bizarre, nous dit-on à la gendarmerie nationale, le soit transmis adressé au haut com gen n'est arrivé à son destinataire. Les gendarmes et le Major kandji continue de saisir et de confisquer de manière illégale les véhicules de la coopérative.
Le ministère de la Justice, le ministère des forces armées et le ministre des transports terrestre, aérien et des infrastructures sont interpelés. Il y va de la crédibilité de nos institutions.
Que s'est il réellement passé pour qu'un courrier estampé confidentiel, émanant du patron du parquet et destiné au patron de la gendarmerie ne puisse pas arriver à destination ?
A-t-il été bloqué quelques part dans le circuit entre les services du courrier du parquet et ceux de la gendarmerie ?
Y a-t-il la main d’une personne étrangère à ces services susvisés qui manœuvre pour que les nouvelles directives du PR sur cette affaire ne soient pas exécutées ?
Autant de questions qui nous interpellent et une situation qui doit être tirer au clair par la gendarmerie nationale.
Le bon sens ne permet pas d'imaginer un tel dysfonctionnement entre le service courrier du parquet et celui du haut com gen. La gendarmerie nationale se doit d’adopter une posture républicaine en toute circonstance. C'est n'est pas parce qu'un ancien gendarme à savoir l'ex Major kandji est mêlé dans cette affaire qu’elle est traitée avec une certaine impartialité.
Nul n'est au-dessus de la loi.
Le Bureau de la Coopérative Nationale d'Entreprise de Transport de Marchandises du Sénégal (CNTEM)
par l'éditorialiste de seneplus, alymana Bathily
QUELS MODÈLES ÉCONOMQUES POUR LA PRESSE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - La stratégie « Wade/Macky » de développement de la presse est inique. Parce qu’illégal, « corruptogène » et gaspilleur. Le régime Diomaye/Sonko aurait trahi ses engagements de rupture s’il n’y avait pas mis fin
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 08/09/2024
Pourquoi donc le refus du régime Diomaye/Sonko d’entériner l’engagement du président Macky Sall, pris à quelques jours de l’élection présidentielle d’effacer les arriérés d’impôts et de taxes des entreprises de presse et sa dénonciation du Fonds d’Appui à la presse enragent tant les patrons de presse ?
Après avoir observé une « journée sans presse » le 13 aout, voici en effet qu’ils attaquent désormais quotidiennement le nouveau gouvernement.
Serait-ce parce que les patrons de presse considèrent que, « la presse n’étant pas une entreprise comme les autres », leurs entreprises doivent obligatoirement être exemptées du paiement des impôts et taxes et même du reversement des cotisations de leurs journalistes et techniciens et qu’ils ont le « droit » de recevoir une « aide » de l’Etat ?
Serait-ce parce que « l’aide » et l’effacement de dettes fiscales sont les deux mamelles du modèle économique dont ils ont toujours dépendu ?
Un « modèle » économique inique : Aide à la presse et amnistie fiscale.
En 2012 déjà, ils ont bénéficié de l’effacement de dettes fiscales représentant 12 milliards de la part du président Abdoulaye Wade.
Ils ont ensuite reçu dès 2013, de la part du président Macky Sall, un autre effacement de leur dette fiscale de 7 milliards 500, couplé à la réduction d’au moins 75% de la redevance de diffusion télévisuelle.
Ils bénéficieront encore d’une exonération de toutes taxes et impôts, pour la période allant du 1er octobre 2020 au 31 décembre 2021 dans le cadre d’un appui aux entreprises censé répondre au contexte économique post Covid-19.
Pour ce qui est de l’Aide à la presse qui deviendra Fonds d’Appui pour le Développement de la presse, ils la perçoivent depuis 1996 (loi 96-04 du 22 février 1996).
D’un montant de 40 millions par an sous Abdou Diouf, elle sera portée dès 2016 à 600 millions, puis à 700 millions FCFA par Abdoulaye Wade, puis Macky Sall le portera à 1.400 milliards d’abord ensuite à 1.900 milliards FCFA en 2023 avec le supplément d’un « fonds Covid ».
De fait, le modèle de développement de la presse sénégalaise n’est basé qu’accessoirement sur la vente des journaux, l’audience des radios et télévisions et sur la publicité.
Il est plutôt basé sur l’Aide à la presse ou Fonds d’Appui pour le Développement de la presse constamment augmenté, l’effacement régulier de la dette fiscale et l’exonération de taxes et impôts chaque fois que de besoin.
C’est un « modèle » économique inique. Parce qu’illégal, « corruptogène » et gaspilleur.
Le régime Diomaye/Sonko aurait trahi toutes ses professions de foi et tous ses engagements de rupture avec le « système » basé sur l’hyper présidentialisme, la corruption systémique et la gestion gabégique des finances publiques, s’il n’y avait pas mis fin.
Un modèle économique illégal
Ce modèle est illégal parce que l’effacement de dettes fiscales sur simple décision du président de la République constitue une infraction à la loi et à l’orthodoxie administrative.
Le président Abdoulaye Wade ne cachait pas que l’Aide à la presse et l’effacement des dettes fiscales des entreprises de presse étaient des moyens de pression politique.
Il en fera ainsi bénéficier les patrons de presse « amis » au détriment de ceux qu’il considérait comme des « opposants », en dehors de toute considération des critères établis.
Walfdjiri portera ainsi plainte en 2006 pour non-respect des critères d’attribution auprès du Conseil d’Etat qui lui donna raison.
C’est à la veille de l’élection présidentielle par laquelle il sollicitait un troisième mandat controversé que le président Abdoulaye Wade accordera l’amnistie fiscale de 12 milliards de francs CFA.
Le président Macky Sall restera ici comme dans d’autres secteurs de la gouvernance, dans les pas de son maitre tout en utilisant le système avec encore plus de cynisme.
C’est en 2023 au moment où son ambition de briguer un troisième mandat n’était plus caché qu’il porta le montant du Fonds d’Appui au Développement de la Presse à 1.400 milliards ensuite à 1.900 milliards FCFA avec le supplément du « fond Covid ».
Et c’est à la veille de l’élection présidentielle dernière qu’il annonça l’effacement de la dette fiscale des entreprises de presse, d’un montant de 40 milliards de francs CFA.
En outre, tout comme son prédécesseur, il introduisit quantité de barrons voleurs et d’oligarques dans la corporation, distribuant à tour de bras fréquences de radios et de télévisions et permit le blanchissement de la fortune de quelques patrons, fortunes amassées à coup de transactions foncières et immobilières douteuses.
Un modèle économique gaspilleur
L’autre caractéristique du modèle de développement de la presse, qu’on pourrait appeler « modèle Wade/Macky Sall », est qu’il est « gaspilleur ».
De 1996 à nos jours, on aura dépensé au moins 30 milliards, compte non tenu de l’exonération fiscale pour la période allant du 1er octobre 2020 au 31 décembre 2021.
Le professeur Mor Faye constatait déjà dans une étude de 2015 intitulée « les enjeux de l’information et de la communication au Sénégal »[1], portant sur l’Aide à la presse[2], qu’il s’agit là d’un « gouffre financier ».
Non pas tant en considération de la somme considérée que parce cet argent n’aura eu aucun « impact sur les entreprises de presse du point de vue de leur structuration pour en faire des entreprises viables au sens économique et financier du terme… »
D’autres modèles économiques de la presse plus vertueux et plus efficaces sont possibles
Pourtant des modèles économiques alternatifs, plus vertueux et plus efficaces sont possibles.
Leur mise en œuvre requiert un préalable pourtant : la réorganisation du secteur de la publicité sur lequel ils seront adossés.
Ceci requiert un cadre juridique et réglementaire rénové, prenant en compte notamment l’Internet et les médias sociaux et faisant obligation aux annonceurs de faire appel exclusivement aux médias sénégalais, presse écrite, radios, télévisions et presse en ligne.
Ainsi le marché publicitaire de marque pourrait dépasser allégrement sa valeur de 2018 estimée déjà à 26 milliards FCFA.[3]
Ce marché doit être réservé à la seule presse privée, presse écrite, radios et télévisions commerciales ainsi que radios communautaires (pour un temps d’antenne limité).
La RTS, radios et télévisions, en tant que service public, sera quant à elle financée exclusivement par le public, à travers des subventions par exemple de la Lonase et de l’Agence de Régulation des Télécommunications (ARTP) en plus de la redevance de la Senelec en vigueur.
La RTS générera des revenus additionnels en produisant et en commercialisant des contenus originaux, sons et vidéos, sur une plateforme en ligne selon le modèle Netflix comme l’a suggéré le Professeur Albert Mendy dans une contribution récente.[4]
La presse écrite, Le Soleil tout comme les titres privés, devront enfin investir l’Internet soit en diffusant exclusivement une édition numérique soit en maintenant une édition papier.
Elle pourrait s’inspirer du modèle français de Mediapart qui fonctionne sur la base d’abonnement soit du modèle américain du New York Times propose l’achat par article en plus d’abonnements.
En outre, le Fonds d’Appui pour le Développement de la presse ne devra plus être partagé entre les patrons de presse mais servir véritablement au développement des entreprises de presse, en servant par exemple de garanties auprès des banques.
Ces modèles économiques ne pourront toutefois fonctionner que si les patrons placent les journalistes et techniciens au cœur de leur projet en leur payant des salaires décents tels que prescrits par la convention collective, en versant régulièrement leurs cotisations sociales et en veillant au fonctionnement démocratique des rédactions, dans le respect notamment des droits des femmes journalistes.
Il s’agit en fin de compte à la fois pour les patrons de presse et pour les pouvoirs publics de promouvoir la viabilité économique des entreprises de presse pour sauvegarder la liberté de la presse et raffermir le pluralisme de l’information.