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24 novembre 2024
Opinions
CESE-HCCT, LA CHAISE ELECTRIQUE ?
C’est quand même un peu vicieux de demander à des adversaires de vous aider à vous débarrasser de choses qu’ils avaient eux-mêmes mises en place. Dans ce cas, on leur ferait faire tout bonnement un tour à Canossa.
C’est quand même un peu vicieux de demander à des adversaires de vous aider à vous débarrasser de choses qu’ils avaient eux-mêmes mises en place. Dans ce cas, on leur ferait faire tout bonnement un tour à Canossa. Benno Bokk Yakar n’a que deux options face à la révision constitutionnelle. Coopérer ou résister. Se montrer conciliant ou croiser le fer. Dans tous les cas, l’initiative de la dissolution du Conseil économique et du Haut Conseil ne peut aller loin sans dialogue politique en amont. Il faut nécessairement un compromis dans la configuration actuelle où le pouvoir est minoritaire à l’Assemblée nationale. Mais à entendre les deux camps et l’animosité mutuelle qui les anime, on se persuade que le dialogue de sourds a de beaux jours devant lui. Pour l’essentiel, le personnel politique sénégalais n’a pas le sens de l’État ni de l’écoute. Ne voyant que ses intérêts immédiats et mesquins, il ne prête point d’oreille compatissante pour discuter, négocier avec l’autre. «Je n’ai pas vos idées mais je me bats pour que vous puissiez les exprimer», disait l’autre. On n’est pas à ce niveau de raffinement. À l’entame du propos, on a pointé la malice de l’exécutif qui peut répliquer à son tour par un cinglant «honni soit qui mal y pense». On ne fera pas ici de populisme. On ne dira non plus de manière péremptoire que Cese et Hcct se valent et ne servent à rien. Mais on est sûr d’une chose. Ils n’ont aucun pouvoir. Ils ne votent pas de loi ni de budget. Ils n’ont même pas le poids d’un sénat dont le Président présidait le congrès en cas de besoin. Les rapports d’activité déposés périodiquement par les assemblées consultatives ne font qu’ajouter à la bureaucratie, la théorie et la littérature. Sans grande prise sur la réalité, elles entrent en droite ligne dans la politique gabégique en cours dans le pays depuis des décennies. Non contentes de contribuer à vider les caisses, ces institutions dont l’oraison funèbre pourrait être prononcée ne sont pas démocratiques. La plupart des membres qui y siègent sont le fait du prince. Le reste émane du suffrage indirect. Le peuple n’y est pour rien. Voilà d’ailleurs qui explique l’impopularité atavique qui les frappe. Pour éviter l’impasse qui serait un camouflet pour le pouvoir, il faut que chacun prenne de la hauteur. Ceux qui gouvernent ne doivent pas donner le sentiment de vouloir humilier les autres. Ceux qui s’opposent tout en ayant une majorité à l’hémicycle devront se garder de blocage systématique. Mais au final, ce sont nos propres turpitudes qui nous rattrapent. Le moment du retour à l’orthodoxie avec des élections générales ou présiden- tielle, législatives, voire locales se tiennent en même temps est arrivé. On fait des économies. On se passe de campagnes électorales permanentes. La démocratie n’est plus caricaturée en anarchie. Et surtout, on a assez de clarté et de lisibilité dans le jeu politique qui n’en finit pas de mourir par manque de clairvoyance de part et d’autre.
La sécurité est fille de la prévention
La mort est la punition pour tout ce qui vit. Les vivants quittent ce bas monde de plusieurs façons. Ils meurent de vieillesse, de maladie, d’accidents, de noyades, de catastrophes naturelles, d’homicides ainsi de suite. Le double meurtre de Pikine qui relève d’une véritable boucherie ne peut être prévenu par aucune police ou gendarmerie. La prévention est pourtant le mot-clé. Dans un contexte de croissance continue de la démographie où le bien et le mal explosent au même rythme, la vigilance au niveau étatique doit être décuplée. Le retour de l’autorité, des patrouilles et de la tolérance zéro est inévitable. Dans une phase de production de pétrole et de gaz où le pays n’est plus le même, aucun effort, aucune vigilance n’est de trop pour la sûreté et la sécurité globale. Dans une situation de grave crise économique, sociale et des mœurs, toute forme de laxisme est une mise en danger de la vie d’autrui. Les nouvelles équipes ont d’abord été mises en place pour remettre de l’ordre dans le pays. Mais on ne voit pas encore une main de fer dans ce domaine. Gouverner, c’est peut-être procéder à la mise à mort d’institutions controversées mais c’est d’abord et avant tout prévenir.
Par Moussa KAMARA
NOS RAPS
Le car rapide, ah ce que j’ai adoré ce moyen de transport décadent et obsolète, menacé depuis plus de vingt ans de disparition mais qui résiste toujours mais continuant de trimbaler ses passagers infortunés de la banlieue vers Colobane, Médina ...
Le car rapide, ah ce que j’ai adoré ce moyen de transport décadent et obsolète, menacé depuis plus de vingt ans de disparition mais qui résiste toujours mais continuant de trimbaler ses passagers infortunés de la banlieue vers Colobane, Médina et à la lisière du centre-ville. Mais aussi dans le sens inverse !
Ces guimbardes qui transportent des hommes et des souvenirs, beaucoup de souvenirs, résistent tant bien que mal aux Tatas, aux taxis, aux clandos, à Dem Dikk et maintenant au Brt et au Ter. Face à cette concurrence féroce, la parade de ce duo de choc, le chauffeur et l’apprenti-receveur, le saucissonnage du trajet entre Dakar et la banlieue. Ce duo, des larrons en foire, ne voue aucun respect aux gens qu’il transporte.
Sièges déchirés et délabrés, sans confort, ce terme est inconnu de l’équipage de ce véhicule qu’on oublie depuis belle lurette de chaperonner, d’entretenir. Dans ces cercueils roulants, pas étonnant qu’il y ait plus de passagers debout qu’assis. Le conducteur qui a les yeux sur la route n’a pourtant d’oreilles que pour son apprenti-receveur qui le mène à la baguette. Parce qu’il est le véritable maitre à bord. Indifférent aux récriminations des passagers auxquels il répond souvent par des réparties salaces et souvent désobligeantes.
Voyager à bord de ces guimbardes procure une photocopie du degré d’insolence des apprentis-receveurs et, par ricochet, de notre société. Ne vous avisez jamais de prendre un car-rapide si vous n’avez qu’une seule pièce dans les poches. Non seulement les prix sont très fluctuants mais vous avez plus de chance de ne pas arriver à destination. Le plus cocasse dans un car de transport, c’est quand l’apprenti a affaire à un passager aussi roublard que lui ou qui ne se laisse pas marcher sur les pieds.
Habitué à se coltiner des passagers qui maugréent mais cèdent toujours, le voilà penaud devant plus coriace que lui. A la grande satisfaction des autres passagers, gloussant de bonheur de voir un Superman les venger par procuration. Malheureusement, une fois n’est pas coutume, ces Supermen se font rares ! Les miens désapprouvent mon entêtement à vouloir prendre ces rafiots qui roulent toujours malgré leur âge, mais mon plaisir est total quand je descends sain et sauf de ces cars de transport en commun. Qui font partie des souvenirs enfouis au plus profond de nous. Pendant longtemps les cars-rapides ont meublé les rues des quartiers de Dakar et de la banlieue, desservant des coins et recoins qu’ils étaient seuls à fréquenter. Prendre un car rapide me procure une dose de vigueur et d’ardeur. Aujourd’hui que le choix dans le transport est vaste et moderne, un musée des transports serait le bienvenu. Nul doute que le car-rapide ou « rap’s » y aurait une place de choix !
Par Abdoul Aziz TALL
CLIPS ET FILMS TELEVISES : PIRES QUE LES DECHETS TOXIQUES
«Au Sénégal, on dirait que la danse constitue l’activité dominante ; mais pas n’importe quelle danse. Celle que l’on y pratique est à la fois vulgaire et indécente. Il suffit de regarder vos Télévisons pour s’en convaincre »
«Au Sénégal, on dirait que la danse constitue l’activité dominante ; mais pas n’importe quelle danse. Celle que l’on y pratique est à la fois vulgaire et indécente. Il suffit de regarder vos Télévisons pour s’en convaincre ».Cette remarque, pour le moins cinglante, est celle d’un étudiant américain qui a séjourné au Sénégal et que j’ai rencontré, il n’y a pas longtemps, à la Florida Mémorial University. Estimant sans doute avoir heurté ma sensibilité, il s’empressa d’ajouter : « Je me suis laissé dire que sous SENGHOR, il était inimaginable de voir les danseuses de SORANO ou même celles des manifestations publiques auxquelles il assistait, se livrer à des gestes obscènes. Je suis sûr qu’il serait scandalisé par certaines images de vos Télévisions, s’il ressuscitait aujourd’hui ».
C’est là un réquisitoire sans doute très sévère mais qui, hélas, traduit une triste réalité. En effet, qui se risquerait à réfuter ce constat dressé par un observateur étranger, de surcroît originaire d’un pays dont le peuple, pour être viscéralement attaché à la liberté, sous toutes ses formes, n’en est pas moins gardien d’un puritanisme connu de par le monde ?
Salvador Dali, célèbre peintre surréaliste espagnol, disait de la télévision, que « ce n’est rien d’autre qu’un instrument de crétinisation des masses ». Il suffit de regarder les programmes de la plupart de nos télévisions pour prendre l’exacte mesure de la véracité de ses propos.
Nous sommes envahis, à longueur de semaine, par des clips insipides, qui regorgent d’inepties déconcertantes et où l’obscénité le dispute à la vulgarité, l’irrespect , l’indécence, la violence physique et verbale . Quand on regarde certains des programmes de nos télévisions, l’on ne peut s’empêcher de donner raison à ce psychologue qui affirmait que, dans ces images impudiques, tout ce qui concourait à l’intimité de la vie conjugale se trouve ravalé au rang de pratique banale aujourd’hui. C’est dire que la tyrannie de la vulgarité imprime ses marques, progressivement, dans notre société pour qui, traditionnellement, la pudeur, le « kersa » ne sont pas des mots vides de sens.
Les danses et les films dont la télévision nous matraque mettent en scène de piètres acteurs, presque méconnus dans leurs propres pays : les thèmes qui y sont abordés et les dialogues qui s’y engagent dénotent simplement de l’idiotie. L’apologie sournoise de la banalisation de l’adultère, des relations coupables ainsi que des tares sociales, suscite bien des frissons chez les pères de famille avertis. Le souci de dénoncer et d’enrayer tous ces phénomènes sociaux dévastateurs devrait motiver la conception d’une politique culturelle digne de ce nom dans notre pays. On ne saurait créer un “Sénégalais de type nouveau” sur la base d’un syncrétisme dont les composantes sont elles mêmes fondées sur des mirages, des rêves qui modifient de manière fort négative notre façon de penser, de nous habiller, de nous comporter dans la vie familiale, sentimentale, dans nos relations avec nos parents, les personnes âgées etc. Ces films et clips, véritables déchets, finissent par planter le drapeau du renoncement sur le champ de notre pudeur traditionnelle, fondement de nos valeurs ancestrales, culturelles et religieuses.
Comble de malheur, ceux qui, sans scrupules, nous imposent ces spectacles affligeants, nous considèrent, sans conteste, comme des demeurés. L’argument selon lequel c’est le public qui en est friand et qui le réclame est purement fallacieux et défie le bon sens. C’est plutôt le public qui est formaté et qui, la mort dans l’âme, se contente de ces moyens d’autodestruction culturelle et sociale. Car, comme le rappelait tout récemment et de manière fort pertinente, le sociologue Djiby Diakhaté, « les travaux de Freud ont permis de montrer que le « moi » n’est pas maître dans sa propre demeure ». Poser à nos enfants des questions de jeu télévisé du genre : « Pourquoi Sergio n’a pas voulu accompagner Helena dans ses vacances ? », relève, à mes yeux, d’une pure idiotie.
Nous sommes devenus des poubelles télévisuelles de l’Occident et d’Amérique du sud, pour reprendre les propos du défunt Khalife Général des Tidjianes, le vénéré El Hadji Abdoul Aziz Sy Dabakh (RTA).il n’avait de cesse de lutter, toute sa vie, contre la tyrannie innommable des images attentatoires à nos consciences citoyennes. En fait, l’effet dévastateur de ce tapage médiatique pourrait, à bien des égards, se comparer à l’action néfaste du stupéfiant qui crée l’accoutumance chez les victimes de la drogue. Nos consciences individuelles et collectives sont menacées au plus haut point. Aujourd’hui, hélas, nombre de jeunes croupissent dans le désoeuvrement et sont, bien souvent, intellectuellement anesthésiés par des manipulations médiatiques. Pour eux, l’avenir apparaît comme un gouffre sans fin, un horizon inatteignable. Des lors, que leur reste t-il sinon le suicide mental d’abord, physique ensuite :
Ils succombent à l’attrait des mers lointaines, effectuant, ainsi, un terrible saut dans l’inconnu. Quant à la femme au foyer meurtrie par l’oisiveté du quotidien, il ne lui reste plus, comme dérivatif à ses angoisses, que la consommation passive de ces clips et séries télévisés. Ce qui n’est pas sans rappeler l’enfant malade qui se voit administrer un médicament inapproprié et qui, à la longue, lui est dommageable.
C’est, osons-le dire, à un « ndeup » collectif que nos télévisions nous invitent régulièrement.
Le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) devrait s’impliquer davantage dans le contrôle des programmes de Télévision. Les Associations de consommateurs de même que celles qui militent pour la défense du droit de l’enfant et de la femme devraient également jouer leur partition. Au demeurant, ces clips et films sont, pour la plupart, des supports publicitaires. Dès lors, il me paraît opportun de s’interroger sur la portée réelle de la loi 83-20 du 28 janvier 1983, relative à la publicité et dont l’exposé des motifs rappelle, de façon explicite, les règles fondamentales auxquelles celle-ci doit obéir, notamment en matière de décence, de loyauté, de protection de la personne privée, des enfants et des adolescents. La publicité doit donc être saine et conforme aux us et coutumes de la société sénégalaise. Cette loi, est-elle tombée en désuétude ?
On ne répétera jamais assez qu’il est plus dangereux, au double plan sociologique et culturel, de nous laisser envahir par certaines images de télévision, que d’accepter le dépôt de déchets toxiques sur notre territoire national. Car, dans le cas d’espèce, ce sont les consciences poreuses qui sont détruites, au risque de voir disparaître, progressivement, tous les repères culturels et moraux pourtant si indispensables à une vie harmonieuse, équilibrée.
Face à ce tableau sombre qui vient d’être dépeint, n’est-il pas grand temps, pour nos autorités morales et religieuses, d’intervenir vigoureusement ? La plupart d’entre elles observent une prudence calculée, un silence coupable, évitant sans doute de heurter la susceptibilité de leurs « bienfaiteurs » d’ici bas. Et pourtant, comme à des sentinelles de l’éthique, Il leur revient plus qu’à toute autre personne de défendre et de préserver leurs concitoyens contre toutes les formes d’agression qu’ils subissent. Il fut un temps où, pour un Sénégalais, décliner son identité était un motif de fierté : Etre Sénégalais avait une certaine signification culturelle positive.
Pour l’heure, un constat amer s’impose : la plupart du temps, les parents font montre de renoncement, un renoncement que rien ne justifie.
Il est temps que des voix autorisées s’élèvent pour dire Non ! Pour exiger l’arrêt de cette crétinisation à laquelle nous sommes soumis en permanence, pour dénier à l’ineptie la place de choix que certains s’obstinent à lui attribuer au sein de notre société.
Il vaut mieux se priver de télévision que de voir, tous les jours, se déverser dans nos consciences des images qui détruisent tout ce que nous avons de culturellement positif, ce faisceau de valeurs qui, naguère, faisaient la fierté de nos ancêtres. Tout le monde est interpellé : les pouvoirs publics, les enseignants, les éducateurs, les religieux, imams et prêtres, dans les mosquées et les églises, les prêcheurs de la bonne parole qui officient dans les médias publics et privés, mais aussi et, surtout, les femmes et les jeunes eux-mêmes, victimes toutes désignées. Il incombe à tout un chacun de défendre la culture, la conscience citoyenne de ce pays. Faute de quoi, les jeunes risquent d’avoir, pour seule ambition, de devenir danseurs de clips, des Sergio ou des Rubi, modèles achevés de ridicule et de niaiserie. Tout cela, à n’en pas douter, est le résultat d’un brouillage culturel savamment entretenu par une télévision qui ne cesse d’envoyer, décidément, des signaux troublants.
Le paradoxe est que ceux là qui nous influencent si négativement, qui nous refusent l’entrée dans leurs pays, en sont eux mêmes arrivés à un niveau de saturation, à un seuil critique tels, qu’il leur vient à l’idée de prendre le chemin inverse, c’est-à-dire, la route vers notre continent, à la recherche d’une nouvelle philosophie de vie, de nouveaux repères, de nouvelles normes de relations humaines qui, à leurs yeux, existent encore chez nous mais font cruellement défaut dans leurs pays.
Le Président Senghor nous a toujours invités à l’ouverture et à l’enracinement. Nos racines sont en train, hélas, de s’effriter, face à l’agression culturelle dont nous sommes les principaux complices pour ne pas dire les acteurs. Une ouverture vers l’autre mal contrôlée nous conduit, inéluctablement, vers des antivaleurs, avec des habits d’emprunt d’autant plus ridicules qu’ils nous donnent l’image d’individus hybrides, en errance dans un désert culturel accablant. Triste sort que celui d’une culture tant exaltée par nos illustres devanciers tels que Senghor, Cheikh Anta Diop, Aimé Césaire et Wolé Soyinka.
Par Abdoul Aziz TALL
Conseiller en Management
Dakar le 15 Mars 2007
par Hamath Sow
SENGHOR, HÉRO OU FÉLON ?
Vingt-trois ans après sa mort, le premier président du Sénégal continue de diviser. Poète adulé, politicien décrié, figure de proue de la Négritude et fervent défenseur de la francophonie, il incarne à lui seul les paradoxes de l'Afrique postcoloniale
Léopold Sédar Senghor, ce nom vous est sans doute familier, mais quoi de plus normal ? Père de la nation sénégalaise, poète de renommée internationale, académicien, père fondateur de la francophonie (entre autres), un des chantres du mouvement de la négritude, pour ne citer que ces casquettes, car notre homme en a arboré une multitude. Si d’aucuns le voient comme une figure archétypale de l’intelligentsia africaine, d’autres, en revanche, jettent sur lui un regard accusateur, le considérant comme le suppôt des potentats néocolonialistes. Cependant, une chose est sûre : ce personnage historique dont nous nous proposons de parler dans cet article fait sans doute partie de ces astres qui n’apparaissent que très rarement dans l’humaine constellation. Pourtant, rien ne prédestinait notre président-poète à une carrière aussi haute en couleur. Né à Joal, une petite bourgade à l’extrémité de la Petite-Côte sénégalaise, un 9 octobre 1906, son père, Basil Diogoye, est un commerçant d’obédience catholique, et sa mère, Gnilane Ndiémé Bakhoum, est la troisième épouse du père Senghor, avec laquelle il aura quatre filles et deux garçons. Son nom sérère, « Sédar », est une parfaite prémonition de ce que sera la vie du jeune Léopold plus tard. En effet, ce nom signifie dans cette langue vernaculaire : « Qu’on ne peut humilier ». Il faut dire que, toute sa vie durant, Senghor luttera à couteaux tirés contre le regard goguenard que posera sur lui l’Occident du fait de sa condition d’homme noir dans un milieu intellectuel qui, à cette époque, était bourré de préjugés facétieux ; sans oublier le procès d’aliénation que fomenteront ses pairs à son encontre.
Ce violent tiraillement, notre agrégé en grammaire le laissera transparaître dans toute son œuvre. Son célèbre poème « Ndéssé », dans Hosties noires, écrit dans des circonstances toutes autres certes, en dit long sur le maelström dans lequel il est tenaillé. Ainsi, il écrira ces vers d’une triste beauté : « Mère, je suis un soldat humilié qu’on nourrit de gros mils. Dis-moi donc l’orgueil de mes pères. »
Vingt-trois ans après sa mort, alors que les admirateurs du premier président du Sénégal libre rasent paradoxalement les murs, que peut-on retenir de Léopold Sédar Senghor ? Est-il resté « Sédar » comme l’auraient voulu ses parents ? Pour répondre à cette question, il faudrait sans doute se délier de toute complaisance dictée par le devoir de révérence envers les idoles, ne pas tomber dans le piège de la démarche hagiographique, essayer de « tuer le père » tout en respectant son héritage, comme nous l’enseigne Tchicaya U Tam’si, interroger l’homme avec ses tares et ses imperfections sans filtre aucun tout en évitant, bien évidemment, de jeter le bébé avec l’eau du bain.
Senghor et la « panamite »
Le mot « panamite » est un néologisme apparu pour la première fois sous la plume d’Ousmane Socé dans Mirages de Paris. Ce mot désigne l’attrait que certains étrangers peuvent éprouver envers la Ville Lumière, « Panam » étant un sobriquet de Paris. Force est de reconnaître que ce mot pourrait parfaitement qualifier le père du regretté Philippe Maguilien. En effet, tous ceux qui ont eu la chance de côtoyer Senghor à un moment donné de sa vie sont d’accord pour dire qu’il éprouvait pour la France, sa culture et sa langue, un amour inconditionnel. Le poète lui-même ne s’est jamais caché de sa francophilie et a, toute sa vie durant, chanté cette langue qu’il considère comme « une arme très puissante que l’on a ramassée dans les débris de la colonisation ». D’ailleurs, ses détracteurs n’hésitent pas à s’appuyer sur cet amour qu’ils jugent incestueux, du fait d’un passé colonial qui ne passe toujours pas, pour asséner leur salve de critiques. Bien que ces critiques soient pour la plupart très bancales et d’une bassesse à faire pâlir les Marianne, allant de sa vêture à sa phraséologie, s’attardant sur les quelques malheureux « r » qu’il se faisait un grand plaisir de rouler à foison, il faut cependant admettre que certaines de ces critiques mériteraient que l’on s’y attarde, l’objectif n’étant pas de s’arrêter au frontispice du chef-d’œuvre.
Parmi les détracteurs de Senghor, on peut citer des intellectuels noirs qui l’ont regardé en chiens de faïence du fait de ses prises de position jugées incommodes pour un Nègre. Ainsi, Marcien Towa écrira Senghor : Négritude ou Servitude en 1976, pointant du doigt la négritude de ce dernier qu’il juge séparatiste et pas assez virulente, à l’opposé de celle de Césaire. Il y a aussi, parmi tant d’autres, le prix Nobel de littérature Wole Soyinka qui ne pardonnera pas à Senghor son poème « Prière de la paix », dans lequel le poète sénégalais semble absoudre l’Europe de son inhumanité à une période où la plaie laissée par la colonisation reste béante. Ainsi, ces sinistres vers ont fini de confirmer, aux yeux des intellectuels africains hostiles à la pensée senghorienne, que ce dernier porte bel et bien « un masque blanc » : « Et je veux singulièrement prier pour la France. Seigneur, parmi les nations blanches, place la France à la droite du Père. »
Il serait ainsi très pertinent de se demander quelle est la position de la jeunesse sénégalaise, et africaine de surcroît, face à ces accusations. La réponse à cette question est pourtant on ne peut plus évidente. Dans une Afrique en perpétuelle émulation panafricaniste, il vaudrait sans doute mieux se revendiquer d’une figure iconoclaste plutôt que d’un poète qui a voué son œuvre à chanter une utopique civilisation de l’universel. Ainsi, dans un pays comme le Sénégal, il n’est pas rare de voir, dans des joutes oratoires endiablées, toute l’œuvre de Senghor vouée aux gémonies par une ou deux citations de son éternel rival (je veux nommer Cheikh Anta Diop) fièrement brandies par de jeunes gens qui se veulent exégètes même si la plupart d’entre eux n’ont jamais vu la couverture de Nations nègres et culture. Le fait est qu’au Sénégal, c’est à la mode d’aimer Cheikh Anta Diop et de traiter Senghor de « Babtou ». D’ailleurs, cette rivalité que le sociologue et écrivain sénégalais Elgas se plaît à appeler, dans une magnifique formulation, « détestation cordiale » (même si je ne suis pas tout à fait d’accord) est un bon prétexte pour attaquer notre prochain chapitre.
Senghor et Cheikh Anta Diop : Esaü et Jacob
Comparer Senghor et Cheikh Anta Diop aux deux frères du récit biblique, Esaü et Jacob, peut pour le moins paraître un peu loufoque. Mais il suffit de bien observer le cheminement de ces deux intellectuels africains, sénégalais, pour savoir que la comparaison n’est pas mal trouvée.
Dans un article publié sur Seneplus, Boubacar Boris Diop avait bien raison d'affirmer ceci : « Que deux personnalités d’une telle envergure et si radicalement différentes aient émergé au sein d’une même nation en dit beaucoup sur l’ambiguïté de celle-ci. C’est également un problème, et il faut oser l’affronter. »
Mais quel pourrait bien être l’objet du différend qui oppose ces deux intellectuels ? Pour résoudre cette équation, il faudrait remonter à 1951, date à laquelle Cheikh Anta Diop, âgé alors de 27 ans, préparait une brillante thèse à la Sorbonne. Son titre : « De l’antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l’Afrique noire d’aujourd’hui ». Cette thèse fut malheureusement refusée par la Sorbonne. Mais Diop, très tenace, décida de publier ses travaux sous forme de livre en 1954. Ainsi parut Nations nègres et culture, édité par Présence africaine, et de ce livre, Aimé Césaire affirma que c’était « le livre le plus audacieux qu’un Nègre n’ait jamais écrit ». Contre toute attente, la Sorbonne accepta enfin que le jeune étudiant rebelle soutienne sa thèse le 9 janvier 1960. Le jury attribua la mention honorable aux travaux de Diop. En clair, il ne pourra pas enseigner à l’université. Ainsi, ce qui devait être une consécration s’est avéré être une honteuse sanction. Cependant, celui qui fut surnommé le pharaon noir n’a pas totalement perdu la bataille, car cette thèse, qui a fait écho partout au Quartier Latin, lui vaudra une admiration sans borne de la part de la communauté estudiantine afro-diasporique de l’époque, qui voyait dans ses travaux un moyen de se libérer des entraves civilisationnelles.
Senghor et Diop n’ont peut-être de commun que la nationalité sénégalaise et le taux de mélanine. Les deux hommes ont une pensée sur l’Afrique foncièrement distincte. Si Senghor est favorable à une hybridation culturelle et parle de rendez-vous du donner et du recevoir, Cheikh Anta Diop, lui, prône une renaissance africaine en mettant en avant l’héritage négroïde de l’Égypte antique. Quand Senghor laissa tomber cette phrase qui devint le fer de lance de ses détracteurs : « L’émotion est nègre, la raison hellène », la réponse de Diop ne se fit pas attendre. Sans surprise, il accusa le poète de félonie, opposant un niet catégorique à cette dichotomie qui voudrait qu’il y ait « une prétendue dualité du Nègre sensible et émotif, créateur d’art, et du Blanc fait surtout de rationalité ».
Leur rivalité, cependant, n’est pas qu’intellectuelle. Elle est surtout politique, voire syntaxique, aussi invraisemblable que cela puisse paraître. Senghor lui-même qualifiera cette dualité d’« opposition crypto-personnelle » (d’où ma réticence concernant cette notion de détestation cordiale dont parlait Elgas). Au retour de Cheikh Anta au Sénégal, les portes de l’Université de Dakar, qui portera plus tard son nom (ironie du sort), lui seront fermées par Senghor. Il sera ainsi confiné à l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) en tant que chercheur. Mais loin d’être oisif, le disciple de Frédéric Joliot-Curie se lancera dans la politique. Là aussi, il se heurtera à un Senghor qui semble décidé à lui barrer la route. Il verra son parti, le Front national sénégalais (FNS), dissout par Senghor ; très entêté, il en créera un autre, le Rassemblement national démocratique (RND), qui, cette fois-ci, ne recevra pas d’agrément, étant « sans aucune identification aux courants politiques autorisés », selon le père de la nation. Et comme si cela ne suffisait pas, son journal Siggi fut suspendu pour un malheureux « g », car le brillant grammairien considérait que Siggi, qui est un mot wolof, ne s’écrit qu’avec un seul « g ».
On pourrait croire que cet antagonisme serait de l’histoire ancienne après que les deux jumeaux siamois aient passé l’arme à gauche. Mais une sorte de rivalité atavique naîtra derrière eux par disciples interposés. L’exemple de Boubacar Boris Diop et de Souleymane Bachir Diagne est le plus patent. Le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne a hérité de l’universalisme senghorien, tandis que l’auteur de Murambi, qui se revendique disciple de Cheikh Anta Diop, est plus du côté de l’afro-renaissance et revendique un retour progressif aux langues africaines. Comment oublier ce brûlot fait d’une politesse sarcastique intitulé « Bachir Diagne tu permets ? » que Boris taillera sur mesure en réponse à l’article de Bachir Diagne « In the Den of the Alchemist », qui pourrait être traduit par « Dans l’antre de l’alchimiste », publié dans la revue Chimurenga de Cape Town. Cette boutade de Boubacar Boris Diop laissera dans la mémoire des Sénégalais une sensation de déjà-vu. Il semblerait en effet que la rivalité entre Senghor et Cheikh Anta ait repris de plus belle et se transmettra désormais de génération en génération.
Le brillant homme de lettres, l’exécrable homme politique
S’il y a vraiment une chose que les détracteurs de Léopold Sédar Senghor lui accordent sans conteste et à l’unanimité, c’est son génie littéraire. Le natif de Joal avait littéralement habité la langue française. Rappelons-nous que l’homme avait la prétention d’aller en France « pour apprendre aux Français le français ». Apprendre aux Français le français, Senghor l’a bel et bien fait, mais pas que. Il fera partie de ceux qui auront la lourde tâche de perpétuer l’héritage du Cardinal Richelieu en intégrant l’Académie française en mars 1984, lui, le nègre aux puissants gènes sérères. Là aussi, ses détracteurs y verront une belle occasion de crier au loup. Il faudrait cependant avoir l’honnêteté d’admettre que cette nomination n’est en aucun cas usurpée. Le frère d’arme d’Aimé Césaire savait titiller les muses. Qui de mieux pour reconnaître un génie qu’un autre génie ? C’est ce que fera Jean-Paul Sartre en adoubant Senghor dans Orphée noir, la préface de l’Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache. Ce serait d’ailleurs une très grande lapalissade de dire que Senghor est un brillant homme de lettres. Cependant, s’il m’était permis de laisser s’exprimer ma subjectivité sur la question, moi qui ai déclamé Femme noire, lu Hosties noires et pleuré devant « Élégié pour Philippe Maguilien Senghor », je crierais jusqu'à ce que mes lecteurs voient ces lettres se mouvoir, cette phrase d’Alexandre Dumas après sa lecture des Misérables de Victor Hugo : « Béni soit le Dieu qui fait souffrir, puisqu’il permet à la douleur de jeter de pareils cris ».
Quant à la carrière politique de Senghor, de ce point de vue-là, il semblerait que les reines d’un pays ne soient pas aussi légères que la plume de l’écrivain. S’il fut un brillant poète qui a fait rêver des générations de Sénégalais, Senghor n’en demeure pas moins l’un des présidents les plus critiqués dudit pays. Il est vrai qu’en tant que président, il a eu à prendre des décisions aussi impopulaires et fourbes les unes que les autres. En effet, il semblerait que Senghor ait eu un sérieux problème avec l’opposition, aussi démocratique fût-elle. Nous avons déjà parlé de son différend avec Cheikh Anta Diop, qui semble être une liquidation politique pure et simple. Mais c’est le soupçon de liquidation, physique cette fois-ci, du jeune normalien sénégalais Omar Blondin Diop à l’historique île de Gorée, qui constituera une tache indélébile dans son œuvre. Omar Blondin Diop était un jeune intellectuel sénégalais qui, comme Senghor, a fait ses études à Paris. Décrit par son entourage comme un révolutionnaire passionné, Blondin poussa Senghor jusqu'à ses derniers retranchements pour faire entendre sa voix panafricaniste. Il est utile de rappeler que le premier normalien sénégalais de l’histoire est le père du mouvement des jeunes marxistes-léninistes du Sénégal et cofondateur avec Daniel Cohn-Bendit du mouvement du 22 Mars, qui sera à l’origine des événements de Mai 68. Après son incarcération à l’île de Gorée suite à une de ses nombreuses protestations (une histoire qui mérite un article entier), Blondin fut déclaré mort par suicide le 11 Mai 1973 par le ministre de l’intérieur Jean Colin ancien administrateur colonial devenu membre du gouvernement après les indépendances. La mort tragique d’Omar Blondin Diop a ainsi suscité de vives interrogations. Nombreux sont ceux qui pensent jusqu'à présent, qu’il s’agit là d’un meurtre perpétré par le gouvernement de Senghor. On ne saura peut-être jamais la vraie histoire derrière cette mort prématurée.
Mais aujourd’hui, bon nombre de Sénégalais vouent un véritable culte à ce jeune révolutionnaire intellectuel, photogénique, cigarette entre les doigts, qui rappelle à s’y méprendre un autre jeune révolutionnaire argento-cubain du nom d’Ernesto Guevara (Le Che). Cette histoire d’Omar Blondin Diop vient s’ajouter à d’autres, comme l’incarcération de Mamadou Dia, et entache l’image du père de la nation sénégalaise, qui est devenu, bien malgré lui, un bourreau désigné.
S’il y a un enseignement que l’on peut tirer de la vie de Léopold Sédar Senghor, c’est que les génies n’en demeurent pas moins des hommes. L’« Homo sum » de Térence est parfaitement applicable à eux. Il ne faut surtout pas oublier qu’il fut un père à qui la vie a arraché son bien- aimé fils dans un tragique accident de voiture, un soldat capturé par l’Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale. Et malgré ces innombrables coups que la vie lui a assénés, il a trouvé le courage de tremper sa plume et de faire rêver des générations entières de lecteurs.
Il n’est certes pas interdit de critiquer Senghor ; lui-même encouragerait sans doute cette démarche. Mais c’est là une démarche totalement galvaudée que de vouloir cloisonner toute son œuvre dans ces cas isolés. Que ferons-nous du combat porté par le mouvement de la négritude ? Que dire de la culture africaine qu’il a eu à promouvoir partout dans le monde ? De ce rire Banania qu’il s’est juré de déchirer partout dans les murs de France ? Voilà autant de questions qui méritent à elles seules une ode à cet astre qu’est Senghor.
par Cheikh Faye
HALTE AUX ATTAQUES AD HOMINEM
Les propos de Lansana Gagny Sakho à propos de Thierno Alassane Sall sont indignes, inadmissibles et intolérables dans l’espace politique. Peut-on continuer à faire semblant de n’avoir rien vu ni entendu ?
«Une boule sur le front est une pathologie fréquente qui peut avoir plusieurs origines. Le plus souvent, il peut s’agir d’un lipome frontal, d’un kyste sébacé ou d’un ostéome ostéoïde. Même si leur origine est différente, leur traitement est dans tous les cas chirurgical. La bosse de TAS serait par contre due à un paquet de frustrations. Malheureusement, une opération chirurgicale n’y peut rien, il faut donc le prendre comme un frustré.» - Lansana Gagny Sakho
Il a fallu moins de deux (2) petites heures, après avoir dénoncé la violence des responsables du régime actuel, pour qu’une nouvelle preuve vienne conforter mon propos. Attaquer une personne sur la base de ses traits physiques constitue une violence verbale au regard de bon nombre de législations en vigueur dans le monde, mais aussi au plan scientifique. En effet, les propos dégradants ou humiliants participent à la violence verbale. C’est reconnu et admis dans le monde civilisé.
Les propos de Lansana Gagny Sakho sont indignes, inadmissibles et intolérables dans l’espace politique. Peut-on continuer à faire semblant de n’avoir rien vu ni entendu comme si rien ne se passe au Sénégal lorsque les dirigeants actuels sont en cause ? Nous sommes,par notre silence complice, dicté principalement par la peur et/ou le partisanisme, en train de cultiver les germes d’une confrontation majeure aux conséquences préjudiciables pour le Sénégal et pour les sénégalais(es).
par Jean Pierre Corréa
THIAROYE 44 ET DAKAR 2021 POUR L’HISTOIRE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le décret de répartition des services de l’État aurait pu rationaliser les dépenses et réduire le train de vie de l’État en attendant qu’une loi intervienne pour les réformes constitutionnelles
« Il faut que les citoyens changent de posture pour que cette alternance soit une alternative. Avoir un regard critique à l'endroit du nouveau régime est une exigence voire une nécessité. Le Sénégal vient de sortir d'une crise politique sans précédent qui a détruit des vies et fait beaucoup de victimes. » - L'ex coordinateur de Y en a marre, Fadel Barro.
La suppression du Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique social et environnemental (CESE) hautement souhaitée et envisagée par le président de la République est en examen à l'Assemblée nationale en session extraordinaire, ce jeudi 29 août 2024. L’urgence n’était-elle pas de décliner une vision claire aux Sénégalais qui se perdent face à la cacophonie d’un pilotage à vue et au « waw-waw-souba », adoptés en principe de gouvernance.
Si la volonté de réduire le train de vie de l’État est à ce point sérieuse, cela aurait dû commencer par la suppression des agences reconduites et qui n’auront servi qu’à caser une clientèle politique.
"Thiaroye 44, un récit peu pris en charge par les historiens sénégalais, privés des archives, dont notre absence de sens de la sauvegarde aura favorisé la volatilité."
Quiconque a entendu le son lancinant et métallique de cet harmonica restera longtemps habité par les images atroces qu’il accompagne, celles de mitrailleuses crachant la mort sur des corps affolés et sans défense. Camp de Thiaroye, le film des Sénégalais Ousmane Sembène et Thierno Faty Sow tourné en 1988, s’achève, après plus de deux heures de tension, dans un déferlement de violence inouï.
Et il fallait bien une fiction de cette ampleur, dont la musique est signée Ismaël Lô, pour donner à voir la réalité du massacre de Thiaroye, survenu le 1er décembre 1944, au cours duquel l’armée française n’hésita pas à ouvrir le feu sur des tirailleurs sénégalais, anciens prisonniers de guerre, qui avaient osé réclamer le paiement de leur pécule, de leur prime de démobilisation et de leurs arriérés de solde. « Gloire à vous tirailleurs noirs, gloire à vous les étoiles du jour sur qui aucun soleil ne se couche », a ainsi conclu Amadou Lamine Sall dans un poignant poème qu’il a consacré à cette terreur historique.
Le premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a réagi opportunément et vivement à la décision de Paris de reconnaître « morts pour la France » à titre posthume six tirailleurs exécutés sur ordre d’officiers de l’armée française à Thiaroye en 1944, tenant à rappeler à la France « qu’elle ne pourra plus ni faire ni conter seule ce bout d’histoire tragique. Ce n’est pas à elle de fixer unilatéralement le nombre d’Africains trahis et assassinés après qu’ils ont contribué à la sauver, ni le type et la portée de la reconnaissance et des réparations qu’ils méritent ».
Pendant des décennies, le Sénégal a enterré le sujet de l’histoire coloniale. Le travail de mémoire n’a pas été fait comme il fallait. Aujourd’hui, il faut s’y atteler, et c’est ce que le Premier ministre Ousmane Sonko a eu raison et vision de réveiller, rappelant avec fierté, que « l’entretien de « notre mémoire devait être fait par nous-mêmes, Sénégalais ». Nous avons su attendre 64 ans, il n’y avait point d’urgence à secouer notre mémoire oublieuse, mais ne boudons pas notre plaisir, mieux vaut tard que jamais.
Qui peut le plus peut le moins…Thiaroye 44 versus Dakar 2021
Au moment de sa prestation de serment, qui coïncidait avec la célébration de notre indépendance, le chef de l’État appelait de ses vœux, qu’au-delà de la patrie, notre Nation se réconcilie, et recouse son tissu social lacéré par deux années ponctuées d’horribles drames humains et de désastres économiques, anni horribili, causées par le fait que des millions de Sénégalais n’avaient pas su accepter ce que l’opposition de l’époque les avait convaincus ne procéder que d’un complot ourdi par le pouvoir de Macky Sall, et qui aboutit alors à mettre des milliers de jeunes gens en révolte dans les rues des grandes villes du Sénégal, déterminés à laver et défendre l’honneur selon eux bafoué d’Ousmane Sonko. Ce que le Sénégal a traversé durant ces deux années, et qui a énormément contribué au rejet sans appel du pouvoir de Macky Sall, le président de la République a le devoir d’éclairer les populations sur la réalité d’un complot, dont les noms des prétendus cerveaux avaient été jetés en pâture à l’appétit de savoir la vérité des Sénégalais. Thiaroye 44, c’est bien, Dakar 2021, c’est mieux.
Le président de la République, dans son rôle de prendre des initiatives, a toute la latitude d’utiliser l’article 63 qui peut aussi permettre de convoquer une session extraordinaire afin d’introduire un projet d’abrogation de la loi d’amnistie sur les récentes émeutes au Sénégal. Plus de 80 personnes ont été tuées et leurs familles réclament encore justice. Que les responsabilités soient situées et que justice soit faite. Nous avons le droit de savoir si Antoine Diome, Maître Dior Diagne et autres magistrats cités alors comme complices morbides de ce complot aux conséquences sanglantes, devront être poursuivis pour forfaiture et jetés en prison. Chiche ? La résilience et la concorde appelées de vos vœux est à ce prix. Une impérieuse urgence… Plus attendue par les Sénégalais que le coût du CESE ou du HCCT, le décret de répartition des services de l’État aurait pu rationaliser les dépenses et réduire considérablement le train de vie de l’État en attendant qu’une loi intervienne pour les réformes constitutionnelles, dans le cadre d’une Assemblée nationale nouvellement composée.
Mais on fait comme tous les Sénégalais quand ils arrivent au boulot : Ils traitent d’abord du « facile » avant de partir à l’assaut de l’urgent. On ne se refait pas.
Par Ibou FALL
LA SEMAINE OU SENGHOR SE RETOURNE DANS SA TOMBE
Les émotions fortes, au palais, ça devient de la routine ? Alioune Tine, que l’on a tendance à oublier depuis le 24 mars 2024, s’épanche. Il allume une première mèche il y a de cela des semaines
Les émotions fortes, au Palais, ça devient de la routine ? Alioune Tine, que l’on a tendance à oublier depuis le 24 mars 2024, s’épanche. Il allume une première mèche il y a de cela des semaines… Depuis quelque temps, dit-il, il a l’impression d’assister à une transition vers un régime Pastef. Le qualificatif «totalitaire» est sous-entendu, mais cela n’échappe pas à ceux qui lisent les pointillés.
Le contraire devrait être plutôt étonnant, n’est-ce pas ?
De 2021 à 2024, le manitou d’Afrikajom Center n’économise aucun effort pour alerter l’opinion mondiale : la dictature Macky Sall foule aux pieds les droits de l’Homme, comprenez son fonds de commerce, juste pour que l’occupant du palais rempile pour un troisième et illégitime mandat. Le complot d’Etat ne fait pas l’ombre d’un doute à ses yeux, la preuve par les milliers de «prisonniers politiques» entassés dans les geôles de cet infâme régime.
Faire libérer Ousmane Sonko, que le Peuple plébiscite avant la présidentielle de 2024, finit par être sa raison d’exister.
Facile d’imaginer son bonheur quand le duo «Sonko môy Diomaye», fraîchement élargi de prison par le sanguinaire dictateur Macky Sall, décroche la timbale le 24 mars 2024…
Logiquement, le nouveau régime, qui promet de dissoudre les institutions aussi inutiles que budgétivores, en plus de nettoyer le Palais de justice, devrait instituer une Haute autorité des droits de l’Homme à l’intention de Alioune Tine, qui abriterait la maison des lanceurs d’alerte dont il serait le parrain. Plus on est de fous…
Ce sont des précautions indispensables avant de lancer l’hallali qui signe l’arrêt de mort des prédateurs de l’économie. Il ne faudrait pas, quand leur sang impur aura giclé sur les murs, que l’on accuse le nouveau régime d’assouvir de mesquines rancunes personnelles à l’encontre des journalistes, promoteurs immobiliers, magistrats, officiers de l’armée, gendarmes et policiers.
Apparemment, les appels du pied et les clins d’yeux du droit-de-l’hommiste suprême laissent indifférent le nouveau maître du pays, Ousmane Sonko.
C’est peut-être le moment d’attendrir le président malgré lui, Diomaye Faye, à propos duquel ses électeurs demandent ce qui peut le sortir de sa torpeur. Il ne voyage même plus, puisque c’est «le meilleur Premier ministre de tous les temps» qui prend ses aises dans l’avion présidentiel à 60 misérables milliards Cfa dont la vente construirait les hôpitaux et lycées que le peuple réclame, sans parler de chacun de ses voyages dont le coût équivaudrait à celui d’une école.
L’ivresse du pouvoir, sans doute, parce que manifestement, ces bons messieurs du nouveau pouvoir ne se souviennent plus de leurs promesses de campagne. Sauf d’une : la dissolution du Cese et du Hcct, qui ont le mauvais goût de passer pour des sinécures au bénéfice de la clientèle politique de Macky Sall.
Et donc, juste au moment où la torpeur du président de la République commence à inquiéter, ne voilà-t-il pas qu’il nous sort une de ces décisions dont il a le secret… Une lettre demande à l’Assemblée nationale de se réunir au plus tôt pour examiner son projet de loi qui vise à dissoudre dans l’acide les deux institutions. Foin du Règlement intérieur qui empêche son Premier ministre de présenter sa Déclaration de politique générale, même s’il vient de subir le lifting demandé.
La passe d’armes qui s’annonce haletante entre l’Exécutif et le Législatif ne fait donc que commencer.
Cela dit, le sommeil éternel du poète Président doit être sacrément agité ces derniers temps… Passons sur l’exploit retentissant de l’intrépide reporter qui tend son micro à la lauréate du dernier Concours général pour lui demander ce que ça lui fait d’être la risée de la cérémonie…
Ah, c’est du joli, l’évolution des espèces, dans le journalisme…
Cette semaine, j’en mettrais la main au feu, Léopold Sédar Senghor, paix à son âme malgré tout, doit se retourner dans sa tombe. La légende raconte qu’à son entourage, du temps de son magistère, il professe «qu’une lettre sans faute d’orthographe est un signe de bonne éducation».
Que doit-on penser du niveau de savoir-vivre des actuels occupants du palais de l’avenue… Léopold Sédar Senghor ?
La lettre en date du 31 juillet 2024, avec entête de la présidence de la République, signée de son directeur des Moyens généraux, avec ampliation au maître de céans, le président de la République soi-même, et au Secrétaire général de la présidence, est un petit bijou d’hérésie républicaine.
Le chef d’œuvre serait la réponse concernant une sollicitation sujette à controverse à Touba. Les hôtes qui viennent d’ailleurs pourraient-ils, aux frais de la princesse, être logés au King Fahd ?
La réponse est sèche. C’est non. Le Palais n’a pas l’intention de gaspiller l’argent public, argue-t-il.
Chéchia basse
Problème, sur la forme, surtout, avec un passage qui laisse songeur : «(…) Votre courrier par la laquelle vous sollicitez (…).» Et, plus loin, le refus «d’honorer votre requête» qui ne fait pas honneur à son rédacteur, lequel ne manque pas de suite dans les idées. Le calvaire ne prend fin qu’avec «l’assurance de nos salutations les plus distinguées»
Bien entendu, chez les Mourides, la fin de non-recevoir qui fait le tour des réseaux sociaux ne manque pas de susciter des réactions, depuis le porte-parole du khalife qui affirme qu’aucune requête dans ce sens ne vient de Touba, jusqu’aux modestes disciples aux yeux desquels refuser un service au bénéfice du Magal de Touba est une offense impardonnable.
Le DMG de la présidence, Cheikh Oumar Diagne, qui tient à ce qu’on parle de son auguste personne, prend soin de se fendre d’une vidéo pour enfoncer le clou… «On» lui aurait demandé de se rendre à Touba pour se faire photographier en compagnie du khalife pour faire taire les rumeurs qui lui prêtent de sombres desseins à l’encontre des confréries.
Ben, lui, bien au contraire, tient à ce que ça se sache… Et donc, alors que personne ne lui demande rien, il persiste et signe afin que nul n’en ignore.
Question à cent francs… Quelle faute professionnelle est la plus impardonnable : les fautes d’orthographe dans un courrier de la Présidence ou l’étalage des états d’âme d’un collaborateur du président de la République dont les courriers circulent sur les réseaux sociaux ?
Vous avez jusqu’aux prochaines Législatives pour y répondre…
Par Oumar SONKO
LA LONGUE LISTE MACABRE ET NON EXHAUSTIVE DES VICTIMES INNOCENTES QUI PLAIDE EN FAVEUR DU RETABLISSEMENT
Ma conviction est que si la peine de mort est l’unique moyen praticable pour se protéger efficacement de la cruauté et de l’injustice des agresseurs de la vie d’êtres humains, ne pas l’instaurer devient alors plus qu’une complaisance, une complicité à l’é
Le Président Abdoulaye Wade, sous une forte pression des organisations des Droits de l’Homme d’ici et d’ailleurs, de l’Union Européenne, nanties de leur double casquette de bailleurs de fonds-maîtres chanteurs, a fait voter, par son parlement, le 10 décembre 2004, l’abolition de la peine de mort. Il reçoit, comme premier cadeau, les félicitations de l’Union Européenne dans une dépêche du 15 décembre 2004. Mon chanteur préféré El Hadji Ndiaye, à travers un de ses chefs-d’œuvre, a vigoureusement dénoncé cette forme d’aide qui, malheureusement, continue son petit bonhomme de chemin. Les libéraux d’alors, pour dédramatiser l’événement, défendent l’idée selon laquelle Maître Wade a abrogé une loi tombée en désuétude, c’est à dire presque plus appliquée. Ils auront peut-être raison dans les faits. Mais, soutenir un tel argumentaire, pour justifier l’abolition de la peine de mort, c’est avoir une vision réductrice de la finalité de cette sentence extrême.
Deux agneaux du sacrifice : Abdou Ndaffa Faye et Moustapha Lô
Pour un rappel historique, la peine de mort n’a connu que deux applications effectives sous le magistère du président Léopold Senghor Senghor. Le député-Maire de Mbour Demba Diop, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, au sortir d’une réunion avec le gouverneur de Thiès, le 03 février 1967, fut mortellement poignardé par Abdou Ndaffa Faye, ancien chef de village de Gandigal, dans le département de Mbour, pour raison de rivalités politiques. Reconnu coupable malgré les regrets présentés à la barre, il fut exécuté le 11 avril 1967. Le 22 mars 1967, jour de Tabaski, profitant de la cérémonie protocolaire à la Grande Mosquée de Dakar, Moustapha Lô à l’aide d’un pistolet tente d’assassiner le Président Senghor, sauvé par la promptitude de sa garde rapprochée. Reconnu coupable de tentative d’assassinat, il est condamné à mort. Malgré la réaction musclée de certains chefs religieux, dont feu Serigne Cheikh Tidiane Sy, cousin de l’accusé, le président Senghor resta imperturbable et impitoyable. Il fut exécuté un matin du 11 avril 1967 au camp Dial Diop.
Épée de Damoclès contre le tapis rouge de la barbarie
Vous aurez remarqué que dans les deux cas, entre la commission des faits, le jugement et l’exécution de la sentence, il ne s’est pas passé trois mois, contrairement à nos jours où les accusés des Chambres Criminelles restent cinq ans ou plus en détention préventive avant d’être jugés. Les partisans de Maître Wade oublient, en se fondant sur ces deux seules applications de la peine de mort pour justifier son abrogation, que la peine de mort n’a pas pour seule finalité l’exécution des coupables de crime, car au-delà de l’élimination du coupable, elle constitue une épée de Damoclès, une dissuasion pour toute personne qui serait tenter d’ôter la vie à son semblable. Désormais extirpé de notre droit pénal, le pire qui peut arriver à un criminel est la peine de travaux forcés à perpétuité. Ainsi, le tapis rouge de la barbarie semble être déroulé, notre humanité cède la place à la jungle, la course effrénée à l’argent et au mieux-être pourtant très relatif justifient des crimes rituels d’une atrocité ineffable et insupportable aux âmes sensibles.
Fatoumata Mactar Ndiaye du CESE lâchement assassinée par son chauffeur
Le 19 novembre 2016, à la veille du Magal de Touba, Fatoumata Mactar Ndiaye, cinquième vice-président du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE), responsable politique à Pikine, fut lâchement assassinée par son chauffeur Samba SOW pour une banale tentative de vol d’argent mal tournée. Son fils et sa maman témoins oculaires eurent malheureusement droit à des images comparables aux sacrifices rituels de moutons de Tabaski. Le traumatisme de ce spectacle horrifiant leur vaudra un suivi psychologique qui ne pourra jamais effacer de leur mémoire cette mort atroce gravée dans la conscience collective des sénégalais. Le 21 janvier 2020, Samba Sow écope d’une peine de travaux forcés à perpétuité.
Bineta Camara étranglée à mort par son bourreau de violeur
Le 18 Mai 2019, le quartier Saré Guilele de Tambacounda fut le théâtre d’une autre scène d’horreur. Pape Alioune Fall, homme de confiance de la famille, profitant de la quiétude des lieux, n’a trouvé rien de mieux que de tenter de violer la fille de son «patron». Devant la farouche résistance de Bineta Camara, il finit par l’étrangler à mort. En détention préventive, il a eu le culot de solliciter une liberté provisoire pour cause de pandémie de la Covid-19. Cet énergumène qui a meurtri à jamais toute une famille ne mérite-t-il une mort digne et douce liée au coronavirus ? Non, il devra agoniser autant que Bineta qui avait choisi la mort sans compromission pour préserver sa dignité de femme. En ce jour, 1er anniversaire de son décès, je voudrai lui rendre un hommage appuyé à la hauteur de la bravoure et du sacrifice des femmes de Nder. Partie en martyr, sa belle demeure du paradis reste la consolation de sa famille et de ses amis. Son bourreau osera-t-il regarder les yeux dans les yeux Malal Camara, le père de Bineta Camara qui lui avait ouvert son cœur et toutes les portes de sa maison pour, au finish, récolter la barbarie ? Ce briseur de rêves peut-il mesurer la douleur de la maman de Bineta Camara meurtrie à jamais ? C’est à cause de tels actes que l’on rechigne à adopter des «sourgueu» dans nos maisons, car capables de barbaries à la hauteur de la confiance placée en eux.
L’horreur des deux enfants égorgés à Touba par leur père
Enfin, pour compléter cette liste noire, dans la nuit du 26 au 27 septembre, à Touba, un nommé Bara Touré ayant pactisé avec le diable, qui lui a promis une relance de ses affaires en déliquescence, a égorgé ses deux enfants. La police sénégalaise dont le professionnalisme est reconnu au-delà même de nos frontières a pris le temps nécessaire pour le démasquer grâce aux analyses effectuées par des laboratoires spécialisés à Dakar et à Bordeaux en France. Pauvre Bara, tu n’as fait honneur ni à a ton homonyme Serigne Bara MBACKÉ, ni à la ville sainte de Touba. Au moment d’exécuter cette sentence rituelle, as-tu pensé aux nombreux couples à qui il ne manque rien sauf la chance de la maternité ? As-tu pensé à tes épouses, traumatisées à jamais, qui ont souffert pour mettre au monde ces enfants innocents et qui, aujourd’hui, terminent le reste de leur vie brisée sous assistance psychologique ? À quoi serviraient des milliards tachés du sang de tes enfants innocents et sacrifiés ?
Fama Niane, Souadou Ndiaye-Khady Diouf, Mariam Sall-Khadimatou Diallo
Au plus profond de ce gouffre de l’horreur, il y a encore plusieurs autres cas de cruauté qui s’entassent : l’affaire Fama Niane, le jeune garçon tué à Rufisque et mis dans un sac et vendredi 16 mai, on apprend qu’à Kounoune, une dame du nom de Souadou Ndiaye a ébouillanté sa belle-mère Khady Diouf avant de l’achever à l’aide de fragments d’un lavabo cassé. Une autre dame du nom de Mariam Sall ébouillante à mort sa voisine Khadimatou Diallo avec du «sombi» à Thiaroye et dont le seul témoignage du médecin suffit pour décrire l’horreur : «Il y a bien longtemps que je n’ai plus revu de telles brûlures comme si cette dame avait été écorchée vive». Avec le surpeuplement de nos prisons, ces criminels ne méritent pas une rente viagère sanitaire et alimentaire avec l’argent du contribuable dont la contribution éventuelle des héritiers de leurs victimes.
Qu’en serait-il alors des États-Unis ou de l’Arabie Saoudite ?
Mes chers compatriotes, excusez-moi ce récit macabre, d’hommes et de femmes aveuglés par la haine, la jalousie ou la cupidité, j’avais juste le souci de rappeler à nos députés que l’heure est grave et qu’ils doivent prendre leur courage à deux mains en déposant une proposition de loi en faveur du rétablissement de la peine de mort au lieu de nous laisser apprendre à vivre avec ce virus de la barbarie dont les nombreux cas revenus positivement ensanglantés de cruautés repoussent à jamais le pic devenu finalement un mirage. Qu’on ne nous dise pas que ce serait le retour à la barbarie ou un crime contre les droits de l’homme ou contre la démocratie. Qu’en serait-il alors des pays comme les ÉtatsUnis ou l’Arabie Saoudite qui appliquent allégrement la sanction de la peine de mort. Ma conviction est que si la peine de mort est l’unique moyen praticable pour se protéger efficacement de la cruauté et de l’injustice des agresseurs de la vie d’êtres humains, ne pas l’instaurer devient alors plus qu’une complaisance, une complicité à l’égard des assassins.
Oumar SONKO
Statisticien, Ingénieur Démographe, Professeur de mathématiques Bureau des Etudes DLEC/ DGID
POURQUOI LES DÉPUTÉS DOIVENT VOTER CONTRE LA DISSOLUTION DU CESE ET DU HCCT
EXCLUSIF SENEPLUS - Nombre de ceux qui approuvent une telle initiative, le font pour des mobiles autres que ceux déclarés. Rien ne justifie cette logique de coup de force dans le traitement de sujets qui nous concernent tous
J'avoue que je trouve pour le moins curieux les termes dans lesquels les questions institutionnelles sont actuellement abordées au Sénégal.
Nous étions dans l'attente de la réalisation, depuis lors, de la promesse du président nouvellement élu, Monsieur Bassirou Diomaye Faye, de placer la réforme en profondeur de nos institutions parmi les priorités de son quinquennat.
Les institutions relevant de la Constitution, mère des lois, il était attendu que des consultations nationales fussent convoquées sur ce sujet de fond.
D'autant que le débat sur cette question est rendue encore plus actuelle par la confusion manifeste et pour le moins gênante qui règne au sommet de l'État par rapport à des légitimités si fortes l'une comme l'autre, entre les deux têtes de l'exécutif.
Le Sénégal fait face en effet à un cas de figure inédit du point de vue politique entre République et démocratie.
Entre un chef de l'État installé à la tête du pays à la faveur du suffrage universel par une majorité acquise à partir de la volonté d'un chef de parti qui en a décidé.
Et qui se retrouve lui même soumis, du point de vue des règles de la République, à l'autorité de celui qui lui doit sa place à la tête du pays.
Ce bicéphalisme curieux et paradoxal devant se gérer au demeurant dans le contexte d'une cohabitation de fait entre une nouvelle majorité exécutive faisant face à une majorité parlementaire qui échappe totalement à son contrôle.
Cette situation insolite, à notre avis, si sérieuse au point de faire l'objet de toutes les attentions parmi les élites politiques et intellectuelles du pays, on aurait tort de l'aborder autrement que dans la plus grande sérénité.
A cette question centrale est venue s'ajouter celles déjà soulevées sur le chapitre des reformes institutionnelles arrivées depuis longtemps à maturité sur la nature du régime politique obsolète qui continue de nous gouverner.
Ces questions fondamentales devraient plutôt constituer, en ce moment precis, les sujets de fond qui auraient dû actuellement mobiliser les élites et les citoyens de notre pays.
Le président Bassirou Diomaye Faye en a décidé autrement en convoquant dans l'urgence le parlement, juste pour la dissolution de deux institutions de la République, le Conseil Economique Social et Environnemental et le Haut Conseil des Collectivités Territoriales.
Cette nouvelle donne de la volonté déclarée du président de la République de dissolution de ces institutions consacrées par loi constitutionnelle trouve pour principal motif, pour l'instant déclaré, le souci de réaliser des économies budgétaires évaluées de l'ordre de 15 milliards par les uns, 20 milliards par les autres.
Des montants certes significatifs dans notre contexte de pays en développement, mais qui n'en restent pas moins marginaux pour tout ce qu'en retour ces institutions apportent en termes d'inclusion, d'intégration nationale et de régulation.
Le professeur Souleymane Bachir Diagne rappelait, il y a quelques temps, que les institutions sont les organes inventées par l'homme moderne pour marquer la rupture entre la société des humains et la jungle des espèces animales.
C'est pourquoi le plus dangereux dans cette optique de soit disante économie budgétaire, c'est qu'il est su de tout le monde que pour nombre de ceux qui approuvent une telle initiative, ils le font pour des mobiles autres que ceux
déclarés.
Le débat politique dans l'espace public reste largement dominé de nos jours par le discours populiste violent qui parle plus aux tripes qu'il n'interpelle nos consciences sur les problèmes et enjeux de notre époque.
Il est temps qu'on renoue avec les considérations politiques de type doctrinal adossées à une vision du monde et à une philosophie qui structure une pensée politique avec des finalités déclinées en programme et projets au service de la transformation qualitative de la société et de l'économie.
Nous ne saurions continuer de subir la fatalité d'un débat politique de violence entre acteurs plus préoccupés à se détruire les uns les autres qu'à se distinguer dans des efforts d'élaboration d'une argumentation nourrie qui participe de l'élevation du niveau culturel, technique et scientifique des citoyens.
Savoir que dans l'optique des logiques de confrontations, ce ne sont pas les relais qui manquent pour nous installer au quotidien dans la permanence de tensions propres à entretenir dans nos sociétés démocratiques une ambiance généralisée de carnage fratricide sans répit.
Dans le contexte historique des bonds technologiques sans précédent dans le secteur particulier des médias, où chaque homme ou femme a la possibilité d'être citoyen/média, capable de diffuser au quotidien toutes les insanités du monde sur d'autres citoyens sans que rien ne leur en coûte, la voie est alors royale pour une mort programmée et sans delai de la démocratie et de nos sociétés modernes tout court.
Pendant qu'on y est, pourquoi s'arrêter en si bon chemin pourrait on dire ...!
On peut bien aller plus loin encore dans la négation des institutions de la République en décretant la mort dans la foulée de toutes, y compris la présidence de la République dont on peut autant, et avec superbe, justifier le caractère budgétivore.
Tous les résultats réalisés à la tête du pays sont à l'arrivée systématiquement et radicalement constestés et niés à chaque occasion de compétition électorale majeure.
La même logique pourrait bien s'appliquer tout autant sur l'utilité de l'avion présidentiel.
Avec encore force arguments sur la table. Ce qui serait de mon point de vue tout aussi irresponsable !
Il faut rappeler qu'il n'a pas manqué, dans l'histoire et jusqu'à nos jours, des courants idéologiques et politiques se réclamant d'une telle affiliation...
Comme qui dirait, au regard de nos taux d'échecs et de déperditions scolaires, que les investissements sur l'école n'ont qu'à être supprimés ou réduits au minimum pour être reversés sur le coût de la vie et l'emploi des jeunes ...!!
Autrement dit, " l'éducation nous coûte trop cher, on n'a quà essayer l'ignorance ! "
Les citoyens de bonne volonté ont bien envie d'être édifiés sur les vrais mobiles d'une telle urgence à détacher cette question d'autres, de loin plus beaucoup plus importantes sur le même sujet ....
Pour faire effet facile, on enjambe l'institution pour pointer du doigt sans le nommer l'homme politique ou le soi-disant privilégié qui est derrière.
Il convient à cet égard de nous rappeler à nous tous et à nos nouvelles autorités que dans toutes les sociétés humaines sans exception, il existe des hommes et des femmes, travailleurs et travailleuses, pères et mères de familles, citoyens et citoyennes comme tout le monde ; mais qui, pour certains, soit par vocation tout court, soit par engagement personnel pour diverses raisons qui peuvent être aussi variées les unes que les autres, décident au surplus de se consacrer au collectif.
Quel que soit par ailleurs le choix du lieu de transfert d'un certain humanisme qui les habite. Ce lieu de transfert peut relever du social syndical, du social humanitaire, du spirituel, du culturel, du sportif comme du politique...
Dans le cas du politique dont il est ici question, des circonstances peuvent advenir pour que, pour des raisons que d'autres assimilent à la folie, un tel engagement justifie aux yeux de l'homme politique qu'il mette en jeu sa santé, sa liberté, toutes ses ressources, sa sécurité et celle de sa famille, y compris le péril de sa vie pour la défense de la cause à laquelle il se consacre.
Autrement dit, nous avons des hommes et femmes, pas comme les autres, qui accomplissent dans une parfaite dignité leurs devoirs de père, de mère, de travailleur, de citoyen tout en se consacrant pleinement à ce qu'on appelle dans les démocraties saines à leurs tâches de "professionnels de la représentation populaire " dont certains, par leur altruisme dans leur sacerdoce social, bénéficient du statut privilégié de notables reconnus et respectés dans leurs lieux de vie.
J'aimerais bien qu'on m'explique ce qui peut justifier que ceux là qui s'investissent autant au service de leurs communautés ne puissent bénéficier en retour de la reconnaissance de la nation par des distinctions honorifiques ou en leur confiant des missions de représentation dans des instances étatiques de consultation ou de décisions sur des sujets qu'ils vivent dans leur quotidien avec les citoyens dans leurs lieux de vie et de travail.
Qu'il me soit prouvé que l'Etat du Sénégal n'a pas besoin du regard avisé de ces chefs d'entreprises, de ces cadres et experts émérites, de ces représentants des travailleurs, des mouvements de jeunesses, des associations féminines, de ces notables de toutes confessions religieuses, et de toutes les régions du pays pour croiser leurs regards entre eux et avec les décideurs finaux sur tout ce qui est sujet économique, social et environnemental ...
Une manière d'associer le savoir des uns, les ingénieries, habiletés et expériences des autres pour mettre tout ce réservoir immense de savoir et de compétences au service des décideurs.
Qu'on me prouve que ces missions , parmi d'autres, du Conseil Economique Social et Environnemental ne sont d'aucun intérêt pour ces dirigeants actuels dont la plupart d'entre eux font leur baptême du feu dans la décision politique au niveau le plus élevé de notre Etat.
Les mêmes démarches et procédures sont aussi valables pour la gouvernance de nos territoires dans un contexte de fortes aspirations des peuples et des nations à une gouvernance inclusive, de type horizontal qui place le citoyen au coeur des processus de décisions sur les politiques publiques.
Je me permets ce plaidoyer que j'assume pour une double raison.
La première est que j'ai eu la chance à titre personnel d'avoir exercé toutes les fonctions politiques, le niveau local en tant que maire, celui de parlementaire pour avoir été élu trois fois député et enfin comme membre de plusieurs équipes gouvernementales.
Cette expérience m'a donné l'occasion de me frotter avec ces grandes institutions de la République pour savoir ce qu'elles valent et ce qu'elles peuvent apporter dans un Etat confronté à des défis aussi redoutables et complexes que ceux de nos jours
La seconde raison qui me met à l'aise dans ce plaidoyer tient au fait que je n'ai aucune prétention d'exercice dans le futur, à titre personnel, de fonctions d'ordre public. Mes engagements du moment se situent ailleurs
C'est juste par conviction intime et devoir patriotique que j'invite les députés à refuser le vote de ce projet de loi.
En gardant, au fond de moi, l'espoir que le chef de l'Etat et son chef de gouvernement se ravisent au dernier moment pour son retrait de la table de l'Assemblée nationale.
Encore une fois, il ne se passe rien dans ce pays qui justifie cette logique de coup de force qui semble prévaloir dans le traitement de sujets qui nous concernen tous, et sur lesquels tellement de Sénégalais devraient avoir de bons mots à dire.
C'est pour toutes ces raisons que j'ai envie de dire, en toute humilité, aux autorités actuelles de notre pays que les priorités du moment sont plutôt ailleurs.
Sur le terrain strictement politique, il est attendu qu'elles veillent avant tout à garantir à notre pays une transition pacifique ordonnée.
Ceci doit passer par un dialogue serein avec les dirigeants des principales institutions avec lesquels elles partagent encore la gouvernance de l'Etat. Et avec les personnalités de bons conseils qui ont l'avantage d'une bonne connaissance du pays.
Que le Premier ministre, par respect des institutions, des parlementaires et des citoyens, sacrifie à son devoir constitutionnel de présentation de sa déclaration de politique générale devant la nation.
Qu'un large consensus soit recherché et obtenu avec tous les acteurs politiques et du système démocratique, la presse en particulier, sur les meilleures conditions de préparation et d'organisation des prochaines élections législatives, déterminantes pour la paix et la stabilité du pays.
Ces élections devraient être précédées par un grand débat national sur les réformes des institutions de maniere à ce qu'au sortir des législatives le pays puisse entrer résolument dans l'ère du renouveau démocratique et républicain, et la poursuite d'un bon programme de prospérité largement
partagée.
Le Sénégal devra continuer de jouer pleinement son rôle sur le continent en faisant réinscrire parmi les surpriorités de l'agenda de l'Union africaine, la question fondamentale d'une Afrique rassemblée pour réaliser son unité politique.
Ce sont là, pour nous, les bons sujets sur lesquels tous peuvent s'engager sans réserve !
Abdou Fall est ancien ministre d'État, ancien député.
Par Idrissa Doucouré
LA TRANSFORMATION DU SENEGAL PAR UNE DETTE RESPONSABLE
« L'Afrique n'a pas besoin de charité, elle a besoin de partenaires. Elle n'a pas besoin de pitié, elle a besoin de respect."- Kofi Annan
« L'Afrique n'a pas besoin de charité, elle a besoin de partenaires. Elle n'a pas besoin de pitié, elle a besoin de respect."- Kofi Annan
Imaginez un Sénégal où les routes sont impeccables, les hôpitaux bien équipés, et les écoles accessibles à tous. Un Sénégal où chaque citoyen peut rêver grand et réaliser ses ambitions. Ce rêve, bien que réalisable, est confronté à des défis économiques et sociaux d'une ampleur considérable. Infrastructures insuffisantes, services publics sous-financés, et un besoin urgent de stimuler l'investissement privé pour soutenir une croissance économique durable. Face à ces obstacles, une question cruciale se pose : comment financer notre développement sans compromettre notre souveraineté ? La réponse réside peut-être dans une utilisation stratégique et responsable de la dette.
"La dette, lorsqu'elle est utilisée de manière responsable, peut être un outil puissant pour le développement économique." Ces paroles d'un leader africain résonnent particulièrement dans le contexte sénégalais. En effet, le recours à la dette peut permettre de financer des projets d'infrastructure essentiels, d'améliorer les services publics et de stimuler l'investissement privé. Les critères de convergence de Maastricht, qui stipulent que la dette publique ne doit pas dépasser 70 % du PIB, ne sont pas toujours pertinents pour des pays en développement comme le Sénégal. Les besoins en infrastructure et en services de base y sont beaucoup plus élevés, et ces investissements peuvent générer des revenus futurs substantiels.
Les institutions de Bretton Woods, telles que le FMI et la Banque Mondiale, ou les caisses de résonance comme l’UEMOA imposent souvent des conditions strictes qui peuvent limiter la capacité des pays en développement à investir dans des projets de croissance à long terme. Ces conditions, bien qu'elles puissent être bénéfiques à long terme, freinent souvent les investissements nécessaires à court terme. Le Sénégal doit envisager des alternatives pour sortir de ces engrenages et se concentrer sur des stratégies de développement plus autonomes et adaptées à ses besoins spécifiques.
Il est intéressant de noter que les pays européens eux-mêmes sont loin de respecter les critères de convergence très théoriques qu’ils s’étaient fixés. En 2021, la dette publique de la France représentait environ 115 % du PIB, celle des États-Unis 133 % du PIB, et celle de l'Allemagne 70 %. En comparaison, la dette publique du Sénégal était d'environ 68 % du PIB. Cette comparaison montre que les pays développés ont des niveaux d'endettement beaucoup plus élevés, ce qui souligne la possibilité pour le Sénégal d'augmenter son endettement de manière responsable.
Le Sénégal dispose de plusieurs atouts, notamment une croissance économique stable, environ 6 % par an avant la pandémie, une position géographique stratégique et des ressources naturelles abondantes. Ces facteurs rendent le pays attractif pour les investisseurs locaux et internationaux et facilitent l'accès aux marchés financiers. Le Sénégal pourrait explorer des options telles que les partenariats public-privé (PPP), les obligations vertes, les financements adossés aux ressources naturelles et les fonds souverains pour financer ses projets de développement, de même que l’autofinancement des plans d’investissements des sociétés nationales telles que la SENELEC en faisant recours au marché financier international.
Des structures comme APIX, FONSIS, et BNDE jouent un rôle crucial dans la mise en œuvre de ces mécanismes. Il est essentiel de réformer ces institutions pour maximiser leur efficacité. Par exemple, APIX pourrait renforcer ses capacités de facilitation des investissements y compris des partenariats stratégiques avec les agences de crédits à l’export à travers le monde, FONSIS pourrait diversifier ses portefeuilles d'investissement pour inclure des projets écologiques, et BNDE pourrait offrir des conditions de prêt plus favorables pour les PME locales.
Le recours à la dette peut être une stratégie efficace pour le Sénégal, à condition qu'elle soit gérée de manière responsable et utilisée pour financer des projets à fort impact économique. En adoptant une approche proactive et innovante, le Sénégal peut créer un environnement propice à l'investissement privé et à la croissance économique, tout en améliorant les conditions de vie de sa population vers la prospérité. En fin de compte, il s'agit de trouver un équilibre entre le financement des besoins immédiats et la création de conditions favorables pour un développement durable à long terme.
« Le futur appartient à ceux qui croient en la beauté de leurs rêves."- Eleanor Roosevelt
Ensemble, construisons un Sénégal souverain, prospère et juste.