SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
24 novembre 2024
Opinions
PAR Francis Laloupo
SÉNÉGAL-AES, LE GRAND MALENTENDU
Les thuriféraires des putschistes projettent des anathèmes sur le pouvoir sénégalais, accusé d’avoir « tourné le dos à ses engagements ». Un fossé idéologique sépare désormais Dakar des juntes prônant la "souveraineté" au détriment de la démocratie
Les propagandistes des juntes du Sahel ne décolèrent pas. Eux qui avaient tant misé sur l’adhésion du Sénégal à l’Alliance des Etats du Sahel (AES, Mali, Burkina Faso, Niger), à l’issue de la crise qui a opposé durant plusieurs mois le président sénégalais Macky Sall aux mouvements de contestation. Au cœur de cette crise, le bras-de-fer entre le régime de Macky Sall et le parti dissous Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité), dirigé par Ousmane Sonko. Les discours « de rupture » de ce dernier avaient, entre-temps, tissé des liens d’affinités avec les néo-panafricanistes, fervents propagandistes des régimes issus de putschs dans le Sahel. Dans sa marche pour la conquête dupouvoir, le Pastef n’a pas dédaigné compter sur ces soutiens pour relayer son combat auprès des opinions. Quitte à assumer des soupçons d’accointances avec des puissances étrangères – Russie en tête - peu enclines à favoriser l’expansion des principes démocratiques auxquels le Pastef n’a jamais cessé de se référer. Les officiers du néo-panafricanisme professionnelétaient devenus d’exubérants exégètes du projet du Pastef, convaincus que le Sénégal allait bientôt rejoindre le club des régimes prétendument « souverainistes » qui ont émergé à la faveur de coups d’Etat militaires depuis 2020 en Afrique de l’Ouest.
« Préserver l’héritage de la Cédéao »
Ainsi, au plus fort de la crise sénégalaise, ces « amis » du Pastef en étaient arrivés à souhaiter un coup d’Etat au Sénégal. Formule idéale, selon eux, pour parachever la logique d’une inclusion de ce pays dans l’AES. Pourtant, les Sénégalais n’ont eu de cesse d’exclure une telle hypothèse, en rappelant le « caractère républicain » de leur armée dans un pays qui n’a jamais connu de coup d’Etat. Au bout de la crise sénégalaise, le 24 mars dernier, des élections libres et transparentes ont porté au pouvoir l’une des principales figures du Pastef, Bassirou Diomaye Faye. A ses côtés, Ousmane Sonko, leader du mouvement, nommé Premier ministre. Cette démonstration de vitalité démocratique marque alors une profonde incompatibilité entre la culture politique sénégalaise et les schémas prônés par les pyromanes néo-panafricanistes.
Toutefois, ces derniers exigent de l’exécutifsénégalais de satisfaire sans délai à leurs attentes, à savoir une « rupture avec la France et l’Occident », le retrait du Sénégal de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) à l’instar des trois régimes de l’AES, l’abolition immédiate du Franc Cfa… Mais, très vite, les actes posés et la parole publique dunouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, vont provoquer l’ire de ces autoproclamés « souverainistes » qui ont fait de l’AES leur sanctuaire. Tout en rappelant à ceux qui ne le sauraient pas qu’il est un «panafricaniste de gauche», le jeune président sénégalais – 44 ans - exalte les vertus de la démocratie qu’il souhaite «renforcer». Un propos aux antipodes du bréviaire des régimes militaires de la région qui se sont lancés, avec leurs affidés, dans une véritable croisade contre la démocratie. Le président sénégalais affirme l’attachement de son pays aux « objectifs de l’intégration régionale », en promettant de « travailler au retour au sein de la Cédéao » des pays de l’AES. De quoi déclencher une crise d’urticaire aigüe chez les activistes pour qui panafricanisme semble rimer avec désintégration régionale. Le malentendu sur le concept de panafricanisme devient manifeste, entre les leaders du Pastef et les tonitruants adeptes de l’AES.
S’il ne renonce pas au projet de « quitter » le franc CFA, le pouvoir sénégalais explique que cela se fera en liaison avec les partenaires concernés de la région et selon un calendrier raisonnable. L’important étant d’œuvrer à «un Sénégal juste et prospère dans une Afrique en progrès», il faut «rééquilibrer les partenariats internationaux dans un sens gagnant-gagnant». Lors d’une visite, le 30 mai dernier au Mali puis au Burkina Faso, Bassirou Diomaye Faye enfonce le clou en insistant auprès des deux dirigeants putschistes, Assimi Goïta et Ibrahim Traoré, sur la nécessité de «préserver l'héritage de la Cédéao». Des propos qui s’accordent peu avec l’agenda des juntes de l’AES qui ont choisi de se retirer de la Cédéao afin de se maintenir indéfiniment au pouvoir.
Confrontation de deux systèmes de valeurs
Pour les prédicateurs AESiens qui s’attendaient à une « rupture » théâtrale avec la France, la visite de Bassirou Diomaye Faye à Paris – son premier déplacement hors du continent depuis son élection – aura été un acte d’ultime « renoncement ». Depuis, les réseaux sociaux s’enflamment, et les thuriféraires des régimes putschistes projettent des monceaux d’anathèmes sur le pouvoir sénégalais, accusé d’avoir « tourné le dos à ses engagements » Cependant, dans l’entourage du dirigeant sénégalais, certains tiennent à rappeler que leur pays a su conforter, au fil des décennies, les contours d’une diplomatie sophistiquée. Pour eux, la « souveraineté » s’affirme aussi par une gestion maîtrisée de la diversification des partenariats, pour les intérêts bien compris du Sénégal. Une « tradition » que compte bien renforcer le nouveau pouvoir. En réaction aux charges haineuses sur les réseaux sociaux, des groupes de Sénégalais se sont constitués pour défendre leurs dirigeants et leur pays, et rétorquer que le Sénégal n’a jamais contracté le moindre engagement avec les pays de l’AES. Entre des ressortissants et alliés de l’AES et des cyberactivistes sénégalais, la violence verbale, assortie de menaces physiques, atteint un seuil critique.
Dans cette même temporalité, une manifestation a été organisée à Dakar, le 21 juin dernier par la Coalition sénégalaise des défenseurs des droits humains (COSEDDH) et Amnesty International. Une démonstration de solidarité avec les victimesdes atteintes aux libertés d’expression et de la presse au Burkina Faso. En réponse, une contre-manifestation « de protestation » s’est tenue quelques jours plus tard devant l’ambassade du Sénégal à Ouagadougou, à l’initiative des membres de la Coordination nationale des associations de la veille citoyenne du Burkina Faso (soutien de la junte burkinabé). Des faits symptomatiques du climat qui règne entre ces deux pays.
Le malentendu entre les nouveaux dirigeants sénégalais et leurs pourfendeurs apparaît comme une confrontation entre deux systèmes de valeurs. Entre un Sénégal plus que jamais attaché à son système démocratique, et des régimes qui s’appliquent, avec leurs relais, à diaboliser cette démocratie. Le décalage entre les actes posés par l’actuel pouvoir sénégalais et les attentes decertains de ses alliés putatifs du temps où le Pastef faisait feu de tout bois pour conquérir le pouvoir, traduit la réalité d’un malentendu initial. Pour qui connaît le Sénégal et les dynamiques à l’œuvre sur son échiquier politique, il était difficile d’imaginer qu’un pouvoir issu des urnes allait,dans un élan exclusif, bouleverser tous les équilibres existants. Le président Diomaye Faye qui n’a pas le profil d’un boutefeu, ne saurait faire fi de l’architecture des forces plurielles qui structurent la vie politique de son pays, l’ensemble des facteurs constitutifs de son élection et l’évaluation des priorités nationales… Dans ce contexte national spécifique, il s’attelle, avec son entourage, à trouver le juste équilibre entre une gestion orthodoxe du pouvoir d’Etat etune fidélité relative aux promesses préélectorales.Une manière, en somme, de renouer avec les vertus et les contraintes de la politique. Aux Sénégalais, et à eux d’abord, d’en juger.
Par Madiambal DIAGNE
QUI SONKO RESPECTE-T-IL ?
Le Premier ministre avait pourtant annoncé la couleur, déclarant urbi et orbi, qu’il n’a « pas de compte à rendre ni aux journalistes ni aux hommes politiques »
Ousmane Sonko avait pourtant annoncé la couleur, déclarant urbi et orbi, qu’il n’a «pas de compte à rendre ni aux journalistes ni aux hommes politiques». Nous lui avions souligné, que «c’est gouverner par l’arrogance». Ce ne devait donc guère être une surprise, qu’il refuse de se rendre devant les députés pour une Déclaration de politique générale (Dpg). Seulement, il avait annoncé en Conseil des ministres, le 5 juin 2024, se préparer à cet exercice. D’ailleurs, avait-il déjà adressé une circulaire, en date du 16 mai 2024, pour intimer l’ordre aux membres de son gouvernement de lui faire parvenir, au plus tard le 24 mai 2024, leurs contributions au document qui servira de base à cet exercice. Finalement, le Premier ministre a trouvé l’alibi le plus farfelu, pour ne pas aller devant l’Assemblée nationale, une formalité institutionnelle prévue par l’article 55 de la Constitution.
Le «faux» n’est pas de l’Assemblée nationale mais du Premier ministre qui veut la substituer par un cénacle qu’il se choisit.
En intelligence avec le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi (Yaw), il a trouvé le prétexte que le règlement intérieur de l’Assemblée nationale serait imparfait. Il feint d’oublier que, quelles que pourraient être les imperfections du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, la hiérarchie des normes juridiques met le texte constitutionnel au-dessus de la Loi organique portant règlement intérieur. Tout étudiant de première année de sciences juridiques sait cela. Ne pas satisfaire à cette Dpg est une violation effective de la Constitution. Comble de désinvolture ou de grossièreté, Ousmane Sonko a préconisé faire une Dpg devant un jury qu’il aura sélectionné. Substituer un cénacle choisi par un Premier ministre aux députés élus par le Peuple, n’est ni plus ni moins qu’un coup d’État institutionnel. Il assure pouvoir trouver «des personnalités de meilleure qualité que ces actuels députés». Guy Marius Sagna appréciera. Toutes choses égales par ailleurs, ce serait comme si le président de la République s’installait sans prêter le serment constitutionnel ou qu’il le prêterait devant l’Imam du quartier et ses «naïms» et muezzins, en lieu et place du Conseil constitutionnel. Et les députés de Yaw sont si incohérents qu’ils cautionnent le refus d’une Dpg devant cette Assemblée nationale et continuent pourtant de participer aux travaux de cette institution. Ils oublient aussi que sur la base du même règlement intérieur, le Premier ministre Amadou Ba avait effectué une Dpg, à l’issue de laquelle, ce même groupe parlementaire, dirigé par Birame Souleye Diop, avait déposé une motion de censure qui avait été examinée, le 15 décembre 2024. La Dpg est un acte si important dans le fonctionnement régulier des institutions, qu’elle constitue une bonne occasion pour le gouvernement de renforcer sa légitimité devant la représentation nationale, par le truchement d’une demande d’un vote de confiance. De même que l’opposition aura la latitude de déposer une motion de censure. Ousmane Sonko avait la frousse d’aller vers les députés et pour cause. Cet exercice est sérieux et ne saurait être fait dans le dilettantisme. Le Premier ministre est désarmé, d’autant que le fameux Projet qu’il avait vendu aux électeurs se révèle être une chimère. Il n’est pas encore en mesure de décliner des axes de son action à la tête du gouvernement ; à moins qu’il ne soit un Premier ministre qui avoue, sans états d’âme, être le continuateur de ce que faisait Macky Sall. Le Premier ministre mesure bien ses limites techniques et sa méconnaissance des dossiers de l’État, pour ne pas pouvoir, dans un feu roulant d’interpellations publiques devant les caméras, tenir la dragée haute sur la marche de l’État.
Le spectre de la motion de censure et de la Var
Il redoutait fort le dépôt d’une motion de censure que préparaient activement les députés de Benno Bokk Yaakaar (Bby). Une majorité devrait être réunie pour censurer le gouvernement. Le Premier ministre Sonko, flairant le coup et n’étant pas trop assuré de sa reconduction, le cas échéant, n’a pas osé courir le risque. Cela révèle, s’il en est encore besoin, que l’homme n’a cure du respect des institutions et de leur fonctionnement régulier. Par ailleurs, qui pouvait croire qu’Ousmane Sonko, irait se mettre devant 165 députés dont une majorité hostile ? Lui qui n’avait pas eu le courage de répondre aux convocations de la petite Adji Sarr qui l’accuse de sévices sexuels ; lui qui a préféré appeler des milliers de jeunes au «Mortal Kombat» pour s’éviter toute confrontation devant la Justice. Qui pouvait croire que, celui qui avait appelé son monde à lui servir de bouclier pour ne pas répondre à un procès en diffamation que lui avait intenté le ministre Mame Mbaye Niang, pouvait aller devant un parlement hostile ? Des dizaines de morts ramassés ! Qui pouvait croire que l’orgueil d’Ousmane Sonko serait fouetté, lui qui avait refusé d’être confronté à Mamadou Mamour Diallo, dans le cadre d’une Commission d‘enquête parlementaire sur l’affaire des accusations de détournements de 94 milliards qu’il avait portées contre l’ancien Directeur des Domaines ? Ousmane Sonko, député de son état, avait lui-même demandé la mise en place de la Commission d‘enquête parlementaire. Pour ensuite se débiner ! Ousmane Sonko, emprisonné durant six mois pour ses appels à l’insurrection, a passé son temps à pleurnicher et à simuler des maladies, des empoisonnements et des hospitalisations. Ses deux épouses ont même volé à son secours pour implorer l’intercession de l’épouse du Président Macky Sall, à qui il n’aura épargné aucune insanité. Pourtant, Bassirou Diomaye Faye a enduré ses 11 mois d’emprisonnement, sans un soupir. Monsieur Sonko avait-il assez de cran pour, après sa sortie de prison, vivre avec Adji Sarr dans le même pays ? Allez savoir s’il n’a pas pris la précaution, dans le «Protocole du Cap Manuel», d’organiser l’exil d’Adji Sarr.
Ousmane Sonko finit par se cacher derrière les députés. Ayib Daffé peut s’autoriser de dire que le règlement intérieur de l’Assemblée nationale est un «faux» alors qu’il a été élu, il n’y a guère quelques semaines, Président du groupe parlementaire Yaw sur la foi de ce même texte qui n’était pas un «faux» quand il servait à voter une loi d’amnistie en faveur des fauteurs de troubles de Pastef. «Il y a des gens qui observent les règles de l’honneur, comme on observe les étoiles, de très loin» (Victor Hugo).
Gatsa-Gatsa (vulgaire appellation de la loi du Talion en Wolof), retour de boomerang
On n’a eu de cesse de dire qu’Ousmane Sonko n’a pas de retenue et ne sait pas s’arrêter et qu’à «chaque pas que vous reculerez, Ousmane Sonko et ses affidés avanceront de deux pas pour piétiner l’État de droit» (5 juin 2023). Il sera le seul Premier ministre au monde à refuser d’aller devant le Parlement. De guerre lasse, le groupe parlementaire de Bby a décidé de laver l’affront et de quelle manière. Ils ont deux résolutions fatales au gouvernement. C’est déposer une motion de censure et faire adopter une loi enlevant au président de la République, tout pouvoir de dissolution de l’Assemblée nationale. La réponse sera foudroyante car, on peut augurer que la jonction annoncée de Benno avec des députés de Yaw va, à coup sûr, donner aux contempteurs du Premier ministre une majorité suffisante pour faire passer les lois préconisées. L’humiliation pour Ousmane Sonko risque de venir de son propre parti Pastef. Les nombreux députés qui avaient été élus à la faveur du fait que lors des élections législatives de 2022, la liste des candidats titulaires de Yaw avait été annulée, sont conscients de ne pas être investis comme titulaires à de prochaines élections législatives anticipées. Il les trouve illégitimes et ne cesse de snober ces «usurpateurs, députés de Macky Sall». La dissolution était annoncée pour intervenir le plus tôt possible et les députés trouvent alors, en cette crise, une aubaine pour «bétonner» leur mandat. Ils ont donc tout intérêt à participer à toutes actions qui préserveraient leur mandat de député, jusqu’au terme de la législature prévu pour 2027. Pour commencer, le Débat d’orientation budgétaire de ce 29 juin 2024 a été annulé. Ousmane Sonko, par sa bravade ou sa fuite en avant, va se faire hara-kiri et perdre sur tous les tableaux car non seulement il ne pourra pas empêcher la motion de censure mais aussi, il se verra priver de toute possibilité de conquérir une nouvelle majorité parlementaire dans le court terme. Il s’y ajoute que dans un tel contexte de crise politique, il apparaît aux yeux de tout le monde comme étant le facteur provocateur de la crise par son attitude et que le président Bassirou Diomaye Faye serait enclin à ne pas le reconduire en cas de censure du gouvernement. On comprend dès lors, qu’il ait béni la médiation entreprise par des personnalités de la Société civile, pour tenter d’apaiser la crise politique. Le chef de l’État risque de finir par se sentir obligé de se séparer du Premier ministre, à moins qu’il ne choisisse de vivre et de mourir avec lui. Au demeurant, il est «le garant du fonctionnement régulier des institutions».
«Serigne ngundu», l’offense suprême du Premier ministre au chef de l’État
Que peut-on encore apprendre du degré d’effronterie et les écarts de langage des hommes politiques, depuis que les leaders de Pastef tiennent les micros ? Opposant, Ousmane Sonko a toujours parlé comme tout le monde l’aurait interdit à ses propres enfants. Si on apprend aux plus jeunes à ne jamais dire de gros mots, il faudrait peut-être lui étendre la consigne. Dans tous les corps sociaux, Ousmane Sonko s’en prenait systématiquement et avec férocité à l’élite la plus représentative. Il ne s’interdit aucun mot de trop. Sans doute qu’il ne pensait pas que ses propres armes lui seront retournées et surtout que la Var permettra de lui faire réentendre ce qu’il a pu dire des autres et qu’il abhorrerait entendre dire de lui-même. Devenu Premier ministre, il ne s’est pas assagi pour autant et la moutarde lui monte au nez. Cela a empiré peut-on dire, car sa position et ses responsabilités au niveau de l’appareil d’État amplifient la gravité de ses déclarations, faits et gestes. Un Premier ministre qui s’est permis, sans aucun égard pour le principe de la séparation des pouvoirs entre l’Exécutif, le pouvoir judiciaire et le Parlement, de rassembler ses partisans sur l’esplanade du Grand Théâtre à Dakar, le 9 juin 2024, pour leur dire sa volonté de « balayer la Justice des mauvais magistrats» et dans son élan, accuser publiquement le Président du Conseil constitutionnel de corruption. Il a commis la gaffe de révéler ses échanges avec le ministre de la Justice sur l’attitude à tenir, quant à des procédures judiciaires concernant des militants de son parti Pastef. Il apparaît inconvenant d’étaler sur la place publique des instructions ou injonctions qu’un Premier ministre donne à son ministre de la justice. Mais le ministre Ousmane Diagne, a le tort de passer pour être crédité d’une certaine respectabilité alors qu’Ousmane Sonko ne saurait souffrir qu’une étoile brille à côté de la sienne. «L’arrogance est l’âme sœur de la bêtise». Un Premier ministre qui s’autorise à juger de la qualité des magistrats et des députés !
Qui n’a pas été embarrassé de voir le Premier ministre, dans des réunions, prêter plus d’attention à son téléphone portable qu’au président de la République ? Plus grave, on l’a entendu parler du Président Faye avec une désinvolture qui frise la ridiculisation ! Ousmane Sonko s’est publiquement payé la tête du Président Bassirou Diomaye Faye, en se gaussant de lui, dans une hilarité générale, lui collant le sobriquet «Serigne ngundu». C’est le nom d’un vulgaire personnage comique dont la décence pousse à taire les travers. Ousmane Sonko a fait cette vacherie, dans le but, dit-il, de montrer une proximité, une relation d‘amitié avec l’homme Bassirou Diomaye Faye. C’est bien méconnaître les postures entre les responsabilités au niveau de l’État et les relations dans la vie sociale. Mais pour ceux qui connaissent l’étymologie du sobriquet «Serigne ngundu», l’affront est répugnant. En effet, le «Serigne ngundu» est, dans les «daaras», ces foyers traditionnels d’enseignement coranique, le précepteur qui est moins instruit que ses disciples ; le maitre coranique gagné par le crétinisme. Si Ousmane Sonko ignorait la portée de ce petit nom, il doit désormais s’en excuser auprès du Président de la république, Bassirou Diomaye Faye, auprès de ses épouses et des enfants du chef de l’État, mais aussi auprès de tout Sénégalais. Il ne saurait être acceptable de traiter de la sorte le premier des Sénégalais. C’est une insulte, une offense. Le Premier ministre se trouve désormais le plus mal placé pour s’offusquer d’une quelconque offense faite au chef de l’État (article 234 du Code pénal) !
Par Babacar TOURÉ
SUDFM, LA RADIO DES GENS QUI PARLENT AUX GENS
Sud FM, enfanté par Sud Quotidien, a commencé à émettre le 1er juillet 1994. Aujourd’hui, lundi 1er juillet, la première radio privée du Sénégal célèbre en toute sobriété ses 30 ans. Feu Babacar Touré, avait immortalisé cette date symbolique
Sud FM, enfanté par Sud Quotidien, a commencé à émettre le 1er juillet 1994. Aujourd’hui, lundi 1er juillet, la première radio privée du Sénégal célèbre en toute sobriété ses 30 ans. Dans cet article qui parle et retrace le contexte d’une première libération des ondes au Sénégal, Feu Babacar Touré, avait immortalisé cette date symbolique. Nous publions in extenso le papier paru dans les colonnes de Sud Quotidien le 1er juillet 2020 tout en souhaitant un JOYEUX ANNIVERSAIRE À NOS CONFRERES DE «SEN RADIO».
1er juillet 1994. Le lancement véritable, c’est-à-dire le démarrage de la diffusion des programmes a bien eu lieu le 1er juillet 1994 presque un an après l’octroi d’une fréquence et de la licence d’émettre. La dévaluation du Franc CFA était passée par là, bousculant nos prévisions. Amadou Makhtar Mbow, ancien directeur général de l’Unesco, madame Viviane Wade épouse de Abdoulaye Wade et Jessica Mbow Sarr, mère de Samuel A. Sarr, ont « démarré l’antenne“.
Pourquoi ces trois ? Me Wade et Samuel Sarr étaient alors en prison suite à l’assassinat du vice-président du Conseil Constitutionnel Babacar Sèye, dans laquelle ils avaient été cités, arrêtés et embastillés. Injustement ? Une façon de leur rendre cette justice qu’on leur avait refusée. Du moins, le croyions-nous, à l’époque ! Pendant une bonne dizaine de jours, nous avons coaché madame Wade pour le message en wolof que nous devions enregistrer pour le jour du démarrage de l’antenne.
Quant à Amadou Makhtar Mbow, le choix porté sur sa personne coulait de source à nos yeux. Grand promoteur de la science, de l’éducation, de la culture, avocat d’un Nouvel Ordre Mondial de l’Information et de la Communication (Nomic), il avait quitté son poste suite aux manœuvres américaines, lâchés par son propre pays. Sud, né à la faveur de cette doctrine, se sentait l’obligation de rendre un hommage mérité à ce digne fils d’Afrique. La culture étant à l’esprit et à l’âme ce que la nourriture est au corps, l’ancrage de Sudfm dans la promotion de celle-ci, n’a jamais été prise en défaut. Elle s’est réaffirmée davantage avec l’avènement de la radio qui souffle ses 26 bougies, cette semaine.
Abdoulaye Wade et ses compagnons d’infortune sortiront de prison à temps pour assister à l’inauguration officielle. Nous avions souhaité attendre leur élargissement pour l’inauguration officielle, histoire de défendre et d’illustrer le caractère résolument pluraliste de cette plateforme démocratique, que nous avions lancée six mois plutôt, en juillet 1994.
12 janvier 1995. Inauguration “officielle “ de la première chaîne de radio privée sénégalaise diffusée sur la bande Fm. Une cérémonie populaire rehaussée par la présence de personnalités comme Monseigneur Hyacinthe le Cardinal Thiandoum, le Guide de la Tidianya Abdou Aziz Sy (Junior) alors porte-parole et futur Khalif général des Tidianes, le Grand Serigne de Dakar, Bassirou Diagne Marème Diop et tout ce que le Sénégal compte de leaders, de citoyens anonymes, de petites gens, toutes activités confondues ou sans activité.
Trois des quatre chefs d’État des pays membres de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal, (OMVS) sont présents à cette cérémonie qui démarre par une exposition des “produits” du groupe Sud, de ses différents titres de l’époque, retraçant son parcours atypique qui a cassé bien des codes et de monopole. Lansana Conté, président de la République de Guinée, s’est désisté à la dernière minute parce qu’on lui avait soufflé que le responsable de la radio était un ami de Alpha Condé, son irréductible et farouche opposant. C’est la raison pour laquelle il ne s’est pas joint à ses homologues Alpha Oumar Konaré du Mali, Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya de Mauritanie et Abdou Diouf du Sénégal.
Une initiative tout à fait inédite, réalisée en partenariat avec l’Association des Artistes Plasticiens du Sénégal aura marqué les esprits. Viyé Diba, président de l’Association des Artistes Plasticiens, a sélectionné des œuvres de divers peintres pour tapisser l’immense hall et les murs du 5e étage de l’immeuble Fahd abritant le siège de Sud Quotidien, promoteur et “hébergeur “de la radio Sudfm. Plus tard, Viyé Diba, ne cessera de sublimer le rôle de Sud dans la promotion de l’Art et des artistes, car en plus de ce qui se faisait dans nos différents supports, nous avions racheté, à prix coûtant, toutes les œuvres des différents artistes ayant participé à l’exposition le jour de la cérémonie d’inauguration de Sudfm.
La visite de l’expo et des studios terminée, alors que les invités regagnaient les tribunes pour les discours d’usage, voilà qu’entre deux portes, surgissent un trio de gais lurons, exhalant des effluves parfumées, mélange d’eau de vie, de tabac pour pipe, d’extraits de plantes herbacées (psychotropes). Joe Ramangelisa Samb alias Issa, alias Joe Ouakam, figure emblématique du pop’art, à la manière d’un Andy Warhol, devenue iconique, Djibril Diop Mambety, le dandy-bohème de Colobane à la camera baladeuse, préfiguration du Spike Lee de “Jungle fever”, orfèvre de la satire sociale et héritier de Yaadikone, le bandit de cœur qui prenait aux nantis pour combler les enfants démunis, Ibou Diouf, le poète du pinceau, l’enfant gâté, surdoué de l’Esthétique, filleul de Senghor et égérie de l’Ecole de Dakar.
La trilogie des petites gens de Mambety sous l’ombrelle de monstres sacrés qui n’en peuvent plus de disséquer et d’incarner la marginalité. Ce faisant, ils finiront par réinventer de grosses légendes urbaines, incarnées tant par leur praxis que par leur image projetée et durablement imprimées dans l’imaginaire de leurs contemporains.
On comprend dès lors la réaction enjouée et un brin amusée du Président Abdou Diouf, quand notre Joe Ouakam l’a accroché par l’une des manches de sa veste pour l’entretenir de questions culturelles et d’aménagement d’espaces dédiés aux Arts et à la Culture. Évidemment, les chefs d’État et leurs délégations ainsi que les invités, tous à l’arrêt, observaient cette scène hugolienne fourmillant de personnages marqués par le romantisme et l’éclectisme de la nature humaine.
A la suite de cet échange, Abdou Diouf contenant les interpellations sympathiquement irrévérencieuses de nos trublions, se retourna pour demander à l’hôte du jour de prendre contact avec son secrétariat pour une audience à la présidence de la République. On put dès lors regagner les tribunes. En réalité, le trio était plutôt un quatuor, puisque l’expédition c’est le cas de le dire, comptait une grande passionnée d’art, Madame Bintou Niang, épouse Cissé, du nom de l’architecte urbaniste, cinéaste, producteur et homme de culture, Nicolas Sawalo Cissé, auteur d’un film sur la décharge de Mbeubeuss, mettant en scène un certain Ramangelisa.
Encore une histoire de petites gens, passés maîtres dans l’art de la débrouille pour transformer les ordures en “or dur“. Encore une histoire de gamins des bidonvilles cornaqués par des grands Yadi (pour Yadikone, le miraculé!), rescapé d’une fratrie n’ayant pas survécu, abusivement comparé au Robin des bois (Robin Hood) de la forêt anglaise de Sherwood, héros fictif du moyen-âge anglais qui dépouillait les riches pour donner aux pauvres.
Grand Yadi, ou Ndiaye Yadi pour ses proches, de son vrai nom Babacar Ndiaye, a lui bel et bien existé et a pris sa “retraite dans la localité de (campement) Nguekokh, dans l’actuel département de Mbour. Un mémoire lui a été d’ailleurs consacré surle thème du “banditisme social”. Bintou, collectionneure, galériste chevronnée, avait repéré en zone portuaire, un entrepôt pouvant accueillir ce qui va devenir l’espace Vema.
Le jour J, celui du rendez-vous avec Abdou Diouf à la présidence de la République, fut mouvementé. Je devais “récupérer“Ibou Diouf au “Midi”, une sorte de deuxième rédaction pour les légionnaires de Sud qui comptaient dans leurs rangs de farouches amazones. On est en situation familière, c’est-à-dire, anxiogène avec cette sensation indéfinissable que peut éprouver quelqu’un largué au bord du précipice, “à l’insu de son plein gré”
Je crois, si ma mémoire ne me trompe, que c’est Ibou Diouf qui s’est pointé au « Midi », en bras de chemise, dissertant sur “verticale“, point d’observation et d’élévation, axe de la création (sic). Un coup de téléphone du bureau me fit comprendre que Issa-Joe Ouakam nous donnait rendez-vous au Bilboquet, à quelques encablures entre son refuge et la Présidence de la République. Il nous y retrouvera après avoir fait jonction avec Djibril, comme il l’apostrophait avec une affectivité complice.
Celui-là non plus, n’était apparemment pas du matin et a dû réquisitionner une pirogue pour rallier Dakar et le centreville à partir de son île de Ngor résidentielle. La nuit a été longue et à verse pour des assoiffés de culture underground! Bintou, très bonne camarade, est restée distinguée et bienveillante.
Vous aurez compris que toutes ces péripéties ont avalé le temps et que l’heure de l’audience nous a trouvé en conciliabules, à hauteur de la maison militaire, face à la résidence du chef de l’État, marchant d’un pas de sénateur, indifférents à la ponctualité et à la rigueur de métronome du disciple de Senghor, chez qui nous nous rendions.
Après avoir négocié à la porte, nous voici arpentant le sanctuaire de la République, gesticulant et devisant à la bonne franquette, gravissant les escaliers d’un pas instable. Comme s’ils s’étaient donné le mot, les fonctionnaires de la présidence étaient, qui à la fenêtre de leurs bureaux, qui dans les couloirs, désireux de ne rater aucun moment de notre équipée pittoresque et pour le moins inhabituelle en ces lieux solennels
Une espèce échappée d’une ménagerie ? Des troubadours amusant la galerie pour des étrennes de janvier ? Le spectacle était garanti, même si la présence de Bintou distillait quelque contenance à la troupe. Mais poursuivons. A peine l’huissier nous a-il introduits, que Djibril déploie ses bras comme pour implorer le ciel. En fait, c’était pour envelopper notre longiligne président qui jouant le jeu, a fait de même pour l’accolade de ces retrouvailles hors normes. Puisque y en a pour un, y en a pourtrois. Binetou et moi nous nous en sommes tenus aux gestes–barrières de la distanciation protocolaire.
Conversation animée. Issa plus familier avec Diouf lance l’attaque. Fabienne Diouf partageait avec Joe Ouakam un espace de vie à la fois privée artistique, (pour Joe) et commercial pour la fille du président. Djibril suit et rappelle les promesses non tenues par le ministère de la Culture. Abdou Diouf, placide, déroule. Vint le tour de Ibou et je dus voler à la rescousse de Bintou, remarquable de retenue afin qu’elle puisse exposer ses préoccupations au chef de l’État.
Alors que l’on s’y attendait alors pas du tout, Issa se leva brusquement et alla se poster près de la fenêtre du bureau présidentiel. Il nous planta là sans que l’on sache pourquoi. Il boudait tout simplement. J’ai dû négocier son retour au salon du président qui lui a parlé avec bienveillance et douceur. C’est à cette occasion que le projet de Sandaga, centre culturel ouest-africain et zone piétonne a été présenté au président Diouf, séduit par l’initiative.
Des questions importantes dans le domaine du cinéma, de l’art, bref de la culture ont été abordées au cours de cette audience et des engagements pris. Un seul a été concrétisé. Joe s’était insurgé justement sur cette manie de nos gouvernants de ne pas traduire dans les faits, les politiques annoncées. Cela était insupportable pour des créateurs et des entrepreneurs culturels connus et reconnus mondialement, sans que leur propre pays ne suive. La suite lui a donné raison.
Par Babacar TOURÉ
par le chroniqueur de seneplus, Jean Pierre Corréa
DISSIMULATION DE POLÉMIQUE GÉNÉRALE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le Projet n’a apparemment pas fait l’objet d’un travail sérieux. Comme en équitation, le Premier ministre exécute un refus d’obstacle, déguisant celui-ci derrière des artifices réglementaires
Le président de la République, son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye, se trouve dans une singulière posture de…dauphin.
L’écrivain sénégalais Amadou Lamine Sall lui rappelle pourtant dans une poignante chronique, que, je le cite : « votre peuple est touché par ce que vous incarnez : l’humilité, la politesse, l’écoute, le respect servi à tous, la foi. Ajoutez-y la fermeté et l’autorité. La quête du pouvoir, vous l’avez appris déjà au bout de 90 jours, n’est pas la gestion du pouvoir. Mais vous êtes un président qui tranquillisez et personne ne sait pourquoi ce sentiment nous habite si fort, malgré le doute des uns et l’adhésion du plus grand nombre… Vous avez conquis tous les cœurs des Sénégalais de foi et de mesure. Vous avez montré le chemin. Mais restez vous-même ! ».
C’est au chef de l’Etat de siffler la fin de cette récréation et de ces joutes rhétoriques qu’affectionne le peuple sénégalais dans son goût immodéré de la gaudriole de « Grand’Place », et de mettre ses troupes en ordre de travail et non plus en ordre de bataille.
Ce n’est plus l’heure de justifier l’injustifiable ou plutôt de prendre les Sénégalais pour des perdreaux ou des canards sauvages, qui ne comprennent rien à rien.
Que le Premier ministre Ousmane Sonko, qui avait juré aux citoyens de notre pays que le Pastef avait grâce à 40 000 Sénégalais à travers le monde, rédigé le PROJET, que j’ai pris soin d’écrire en majuscule tant il me semblait impressionnant, et que ce projet, cette fois en minuscules, en fait n’a même pas fait l’objet apparemment d’un travail sérieux qui aurait dû être le cœur battant de sa Déclaration de Politique Générale, et comme en équitation, Monsieur le Premier ministre Ousmane Sonko exécute un refus d’obstacle, déguisant celui-ci derrière des artifices réglementaires que d’autres à sa place avaient su contourner sans bruits et dans la dignité.
On comprend que les foules enivrées par ses propos vindicatifs d’antan, manquent à son ego et à son hubris turbulent de tribun. Le hic est qu’il n’est plus dans l’opposition, il est Premier ministre d’un gouvernement qui a des responsabilités historiques, dont la plus importante est de trouver des solutions aux épineux problèmes auxquels sont confrontés 17 millions de Sénégalais et pas seulement ses deux millions d’électeurs qui ont démocratiquement choisi son PROJET ET SES SOLUTIONS.
Solutions ou diversions ?
Comme dans l’Os de Mor Lam, leur projet n’étant pas encore prêt à déguster par des Sénégalais qu’ils ont séduit avec des vœux pieux et des propos hors-sols et populistes, à mille lieues des réalités de la gouvernance et de la culture républicaine, les hommes qui nous gouvernent ne savent pas exposer leurs décisions réservées au peuple sénégalais et qui engagent le futur de tant de générations, alors, comme à leur habitude, c’est encore une fois la faute aux autres, au système, oubliant qu’à présent, ils ont quitté le confort de l’opposant le 24 mars 2024 et que les Sénégalais les ayant crus, leur ont confiés les rênes du pouvoir. Ils ont dit qu’ils pouvaient ?
Et bien messieurs : « FAITES !!! » … Le mot « POUVOIR » est clair… Il vous permet justement de… POUVOIR.
Et comme vous y oblige la Constitution, il est temps de venir devant la représentation nationale dire aux Sénégalais comment vous allez faire…
Les Sénégalais appellent le gouvernement à se concentrer sur les défis fondamentaux du pays : l'emploi des jeunes, la formation et la relance économique. Ce sont ces questions sociales et économiques qu'il faut attaquer et régler pour remettre ce pays debout.
Nous ne sommes ni la presse que vous menacez, ni les magistrats que vous menacez de vos balais. Nous sommes des citoyens qui attendent avec sérénité, et en responsabilités, que vous déclariez votre PROJET politique, que le respect qu’ils ont pour votre fonction autorise à affubler cette fois-ci de majuscules.
Le règlement intérieur qui sert de petit doigt derrière lequel le Premier ministre se cache pour échapper à ses obligations constitutionnelles, d’autres s’y sont confrontés et n’ont pas refusé l’exercice, et pour le mettre à l’aise, il sera aisé dans un consensus responsable et républicain de l’amender et de le rendre conforme à ses exigences capricieuses. Il suffira de le décider tous ensemble, pour abroger cette loi de 2021 dont Monsieur Sonko se sert de paravent pour masquer l’impréparation de son PROJET majuscule pour des Sénégalais, qu’il a mis eux en minuscules, pour se permettre un tel scénario juste justifié par la crainte d’une censure.
Monsieur Ousmane Sonko s’abrite derrière une loi, certes imparfaite, pour ne pas engager sa responsabilité devant le peuple qui a choisi leur projet en élisant le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, alors qu’il est question en cette circonstance d’éthique et de morale, mais surtout de la liturgie républicaine qui semble lui faire défaut.
Le Premier ministre d’alors, Monsieur Amadou Ba, ne s’était pas réfugié derrière des artifices pour éviter le jugement parlementaire de ses décisions politiques. Il n’ignorait pas l’imperfection de cette loi de 2021, il a préféré la République et ses exigences, plutôt que de se cacher derrière des motifs futiles, qui ne sauraient justifier que l’on ne vienne pas dire aux Sénégalais, comment ils comptent mettre en musiques les partitions populistes hurlées sur des tréteaux de campagne depuis 2014 et soi-disant planifiées par des Sénégalais du monde entier et qui seuls avaient le droit d’avoir une majuscule à leur statut de Patriotes.
Les Sénégalais demandent avec foi dans leurs institutions, que le Premier ministre leur fasse l’honneur de venir servir aux citoyens impatients, en temps et en heure, ce fabuleux PROJET qui de plus en plus a le goût et l’odeur de l’os de Mor Lam.
Serigne Ngundu, de grâce les Sénégalais attendent tellement de votre… POUVOIR…
PAR Djibril Ndiogou Mbaye
GAZA : SILENCE, ON TUE UN PEUPLE
EXCLUSIF SENEPLUS - Alors qu’on avait déjà dit « plus jamais ça ! », voilà que l’histoire a le hoquet. Elle s’étouffe en même temps que le peuple de Palestine, qui se meurt pendant que le reste du monde continue de vaquer à ses petites occupations
Elle est au paradis Firdaws* aussi, avec mes trois Sœurs ! Répondit Yanis, en sanglots, le visage méconnaissable de brûlures et de cendres, balafré d’une raie de sang qui va de la tête à son maillot rougit, au dossard de Cristiano Ronaldo.
Tel est le dialogue surréaliste entre un secouriste et un enfant de 4 ans errant dans les ruines d’une rue où il fait nuit à midi, qui vient d’être rasée par une MK-84, cette redoutable bombe fournie à Tsahal par les USA .
Cette scène se passe à Khan Younés, dans les territoires occupés, au sud de la bande de Gaza. Bienvenue en Palestine !
Ce petit territoire coincé entre Israël, l’Égypte et cette mer que les habitants auraient aimé pouvoir fendre comme Moïse, pour échapper à une mort planifiée par l’Etat hébreu. Un territoire où tous les jours, depuis le 7 octobre 2023, on massacre des civils, des femmes et des enfants, illustres innocents, dans le déni le plus absolu de leur droit premier à la vie. A cela s’ajoute la complicité impudique des USA qui fournissent les munitions et les condamnations timides des autres puissances occidentales.
C’est un génocide dans ce premier quart du XXIe siècle , c’est juste scandaleux !
Dans un contexte où l’information circule sur des « autoroutes » plus rapides que la vitesse de l’éclair, personne ne pourra dire « je ne savais pas ».
Il est quand même ahurissantd’avoir un État-électron-libre, assit sur le droit international et les mille et une résolutions des nations unies et qui continue encore à y siéger et à y avoir droit à la parole. On marche sur la tête.
L’ONU et toutes ces juridictions à vocation internationale, osent-elles encore parler de justice, d’équité et de démocratie ?
Pourront-ellesdemain arrêter et juger des criminels de guerre autres que les responsables de ce qui semble être une extermination planifiée ?
Ces juridictions, qui ne sont destinées qu’aux dirigeants du tiers monde ont perdu toute légitimité et toute crédibilité.
En effet, si une juridiction perd son autorité et son indépendance et est tributaire de lobbyistes et de commandes politiques contraires à tous les principes fondamentaux de justice et d’équité, elle perd incidemment le respect et la confiance des justiciables.
Aujourd’hui, la Cour internationale de justice est réduite à une instance qui enregistre des plaintes hautement recevables mais qui a du mal à instruire sereinement et à émettre des mandats d’arrêt, même de principe, contre Israël.
Les demandes de mandats d’arrêts contre des autorités israéliennes et du Hamas, le 20 mai 2024, par le procureur de la CPI Karim Khan, auraient dû être traitées depuis longtemps. Mais les magistrats font preuve d’un laxisme volontaire parce que se sentant piégés par les faits incontestables et qualifiés. Des faits juridiquement irréfutables, dans un génocide à ciel ouvert, retransmis par les réseaux sociaux et par toutes les télévisions du monde en prime time.
Aujourd’hui, Gaza est un grand Auschwitz, Rahfa un Vel-d’hiv (vélodrome d’hiver) et ce qui s’y déroule, une Shoa en plein XXI ème siècle.
Alors qu’on avait déjà dit « plus jamais ça ! », voilà que l’histoire a le hoquet. Elle s’étouffe en même temps que le peuple de Palestine, qui se meurt pendant que le reste du monde continue de vaquer à ses petites occupations quotidiennes.
Il est plus que temps pour l’Humanité, s’il lui reste une once d’humanisme, de se lever, de concert, pour s’indigner. Parce que le « nettoyage ethnique » est en train de s’installer dans la routine. Et c’est le plus inacceptable, car la routine a ce don macabre de pouvoir inscrire, à courte échéance, les crimes les plus odieux, dans le registre de la normalité.
La Palestine se meurt à grands feux et Nétanyahu s’en délecte. Mais il serait illusoire pour lui de penser sortir vainqueur de cette confrontation.
Aucune nation, aussi puissante soit-elle, ne peut s’opposer à la détermination d’un peuple, aussi faible soit-il.
En tuant pères et mères, Israël fait des enfants rescapés de l’enfer terrestre de Gaza, de redoutables futures combattants, parés à réitérer mille fois l’ignominie du 7 octobre 2023.
Rien ne semble pouvoir arrêter l’indécence et le ridicule. Tantôt ce sont des images des « partys» avec disc-jockeys, organisées par des militaires de Tsahal, les soirs de massacres, en live sur les réseaux sociaux . Tantôt c’est la publicité d’un sinistre promoteur immobilier sioniste, esquissant les contours en 3D d’une future ville coloniale, au milieu des ruines d’une cité balnéaire gazaoui.
Le cynisme et la folie sont devenus les choses les mieux partagées dans cet écosystème de la violence que la raison semble avoir déserté. Et où la violence et la barbarie se sont définitivement affranchies de toute limite.
En plus d’avoir perdu la guerre de l’opinion internationale, Israël s’est mis à dos les milieux intellectuels. Ainsi, après les grandes universités américaines comme Harvard, science Po Paris, certains lycéens et « la rue» des grandes villes françaises portent la lutte de libération de la Palestine. Tous demandent l’arrêt de cette agression à la justification fallacieuse et dévoyée.
Le cercle des États soutiens de la plainte devant la Cour internationale de justice ne cesse de s’élargir . En atteste la récente adhésion du Sénégal à ce cercle de l’honneur qui garde encore allumées les cierges de l’indignation et de l’espoir de cet autre peuple de Dieu .
La Palestine mérite l’indignation et l’attention de la terre toute entière, car l’histoire de l’Humanité y est en train d’être écrite avec le sang encore frais des femmes et des enfants palestiniens.
Un missile tomahawk vient de s’abattre sur un immeuble du centre de Rafah, la grande ville du Sud de Gaza, Les secours sont déjà sur les décombres encore fumants, à la recherche d’âmes qui vivent. Parmi eux, un petit garçon de cinq ans fouille à mains nues les tonnes de débris. Sa détermination est incroyable: c’est Yanis. Il est déjà un homme. À quelques mètres de lui, une petite fille en pleurs, s’époumone en demandant avec insistance à sa mère déjà morte :
Maman, je veux mes jambes !où sont mes jambes...!
Elle mourra à son tour quelques minutes plus tard.
Que Dieu protège le peuple de Palestine !
* Niveau le plus élevé du paradis.
par l'éditorialiste de seneplus, alymana Bathily
CANAL+, OPA SUR L’AFRIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Derrière les programmes alléchants se cache un projet politique controversé, aux relents de néo-colonialisme culturel et idéologique. « Qui te prête ses yeux, t’indique où et quoi regarder »
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 29/06/2024
Canal + est une entreprise française de télévision à péage, diffuseur de chaines de radio et de télévision par satellite qui donne accès à plus de 400 télévisions et de radios en Afrique francophone, des chaînes publiques nationales aux chaines locales privées, édite 40 chaînes spécifiques et produit 4000 heures par an de contenus et programmes.
L’entreprise diffuse ainsi en plus des programmes des télévisions et des radios publiques et privées des pays africains couverts, ceux des principales radios et télévisions publiques et privées françaises, dont CNews qui appartient au groupe Bolloré.
Elle diffuse également ses propres productions de cinéma et de divertissement, assure la retransmission des principaux événements sportifs mondiaux de sport et notamment les matchs des principaux championnats de football européens, projette quotidiennement des films français, américains et européens, diverses émissions des chaines françaises et divers programmes de jeunesse.
Elle diffuse aussi des films et séries africains notamment nigérians sur Nollywood TV et ivoiriens de A+ Ivoire, des chaines « dédiées », notamment Maboke TV, une chaîne en lingala et la chaine éducative Nathan TV présentée comme la « 1ère chaîne éducative en langue française » en Afrique francophone.
Canal + Afrique a entrepris aussi de produire et de diffuser des films et des séries réalisés par des équipes africaines avec des acteurs africains sur des sujets liés à l’Afrique.
La chaine comptait déjà en 2022, 7.6 millions d’abonnés en Afrique soit plus d’un tiers de l’ensemble de ses clients en France et dans le monde. Au premier trimestre 2023, elle a enregistré 519 000 abonnés soit la progression la plus importante de l’ensemble de son réseau.
Vincent Bolloré, le « patron » français de Canal vient de lancer une offre publique d’achat (OPA) sur le groupe sud-africain MultiChoice, l’autre opérateur africain de télévision à péage. Ce rachat lui permettra de s’étendre sur les pays anglophones et lusophones du continent, de l’Afrique du Sud au Nigeria, du Mozambique au Ghana et à l’Angola. Ce qui lui donnera une position de quasi-monopole sur l’ensemble du continent.
Une perte de souveraineté
Le rachat de MultiChoice par Canal+ consacrera la perte de souveraineté de l’Afrique sur le secteur stratégique de la distribution de la voix, des données et de l’image ainsi que la perte d’un marché lucratif et d’avenir.
Pourtant dès l’apparition de la technologie au milieu des années 1990, des entreprises africaines, comme EXCAF au Sénégal, s’étaient lancées et avaient rapidement commencé à s’imposer sur le marché.
Les États africains auraient pu en faire des champions nationaux. Au lieu de cela, on a laissé Canal+ prospérer quand on ne l’a pas favorisé.
Canal+ est une menace pour l’Afrique
Canal+ représente une menace pour l’Afrique parce que Vincent Bolloré, est un patron de presse qui met ses médias au service de son projet politique d’extrême droite.
Propriétaire en France de nombreux journaux, de radios et de de télévisions dont Le Journal du Dimanche, Itele, Europe 1, Paris Match et CNews, Bolloré est désigné comme un des principaux responsables de la montée de l’extrême droite en France.
On sait comment il a fait, depuis plusieurs années, de ses médias des soutiens des partis politiques de droite et d’extrême droite, du LR de Nicolas Sarkozy hier au Font National aujourd’hui, sans aucune considération des règles d’éthique professionnelle des journalistes.
Il est considéré comme l’un des principaux responsables de la récente victoire électorale de l’extrême droite en France.
« Là où Bolloré passe, le journalisme trépasse. C’est un ogre qui digère les médias et les transforme en organes d’opinion », disait Christophe Deloire, le défunt secrétaire général de Reporters Sans Frontière.
Canal+ est aussi une menace parce que son patron qui intervient en Afrique depuis plus de vingt ans dans divers domaines s’est révélé peu soucieux des intérêts des Africains et du respect d’un minimum de règles sociales entrepreneuriales.
Il avait auparavant été accusé d’activités illicites en relation avec ses entreprises de logistique portuaires et de chemins de fer en Guinée, au Bénin, au Cameroun et au Niger notamment.
Comme le dit si bien l’adage wolof : « qui te prête ses yeux, t’indique où et quoi regarder ».
Canal+ permet certes aujourd’hui aux radios et télévisions africaines de s’adresser à tous les publics par-delà les frontières et permet la diffusion, souvent en direct à travers l’Afrique, des événements sportifs et culturels africains et internationaux comme la Coupe d’Afrique des Nations de Football, l’Africa Basketball League et les Jeux Olympiques.
Les championnats européens de football et les compétitions internationales d’athlétisme sont vécus en direct et avec une excellente qualité de réception à travers tout le contient.
Mais dans le même temps, les innombrables « émissions jeunesse » déversent à longueur de journée à l’intention de nos enfants, qui en raffolent à cause de leur qualité technique, des émissions venues d’ailleurs (de l’Europe et des USA) dont personne ne connait l’impact sur leurs jeunes cerveaux.
La propagande LGBTQ+ suinte insidieusement : ainsi en ce moment même une des chaines du bouquet diffuse un festival Gay Pride.
Le suprémacisme blanc est diffusé en prime time et « en clair » notamment par CNews de M. Bolloré et par I24, une chaine pro Israélienne déclarée en français qui en ce moment soutien éhontément le gouvernement israélien dans son génocide du peuple palestinien de Gaza.
Bolloré et Canal+, c’est la France Afrique 2.0
Quand on sait que la France est engagée avec l’Europe et l’Occident tout entier dans une offensive de reconquête économique et culturelle de l’Afrique, on apprécie le rôle que la chaine de M. Bolloré, Canal, jouera de plus en plus ouvertement. Canal+ est un instrument de contrôle mental, émotionnel, psychologique et esthétique. Un outil de domination autrement plus efficace que les méthodes violentes de répression et de subversion d’antan.
Il joue sur le plan culturel le rôle que le FCFA joue sur le plan monétaire et économique. En fait, Canal+, c’est la France Afrique 2.0. Il faut l’arrêter !
Par une réglementation appropriée avec un cahier de charges spécifique donnant lieu au paiement de redevances conséquentes à défaut d’une interdiction pure et simple. Pendant qu’il est encore temps !
par Hamidou Thiaw
ARNAQUE OU INCOMPÉTENCE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Les Sénégalais se retrouvent avec une réduction de prix qui, en apparence, semble avantageuse, mais qui en réalité les laisse avec une quantité moindre de pain
À la suite de l'annonce par le gouvernement de la baisse du prix du pain avant la Tabaski, de nombreux Sénégalais ont ressenti une grande joie. Cependant, après la mise en œuvre de cette décision, il apparaît que le gouvernement a fixé le prix de la baguette de pain de 190 g à 150 FCFA et celui de la baguette de 230 g à 200 FCFA, en remplacement d'une baguette qui coûtait initialement 175 FCFA.
Étant donné que dans d'autres pays, comme la France, les baguettes de pain pèsent 250 g, il est légitime de se demander si nous ne sommes pas confrontés à une réduction fictive. En payant moins, nous recevons en réalité moins de pain. Cela suscite des interrogations sur la stratégie adoptée par les boulangers qui, en réponse à l'insolence et à l'arrogance de certains, auraient fait preuve d'une ingéniosité particulière pour contourner la baisse des prix annoncée par le gouvernement.
Cette décision a-t-elle été précipitée sous la pression d'une population qui attend beaucoup de ce gouvernement, notamment en matière de baisse des prix et de création d'emplois ? La promesse initiale semblait claire : offrir un soulagement économique significatif à une population en quête d'un mieux-être. Cependant, il semble que cette population ait été abandonnée en cours de route, après avoir été embarquée dans un train qui promettait une destination vers un paradis terrestre, mais dont les conducteurs semblent ignorer cette destination et avoir pris une direction opposée.
Le sentiment de déception est palpable. Les Sénégalais se retrouvent avec une réduction de prix qui, en apparence, semble avantageuse, mais qui en réalité les laisse avec une quantité moindre de pain. Cette situation pourrait être perçue comme une manœuvre pour apaiser temporairement les attentes sans offrir de solutions durables.
Il est crucial que le gouvernement prenne conscience de cette dissonance et agisse en conséquence. Après le temps de réflexion qui leur a été accordé, il est impératif qu'ils trouvent la bonne direction pour honorer leurs engagements. La population attend avec impatience une déclaration de politique générale et la présentation d'un programme concret. Il est inédit au Sénégal qu'un gouvernement ne présente ni programme ni déclaration de politique générale après trois mois au pouvoir. Un tel retard est préoccupant et alimente les doutes sur la capacité de ce gouvernement à répondre aux aspirations légitimes de la population.
Espérons que les autorités sauront rectifier le tir et présenter des mesures claires et concrètes pour répondre aux attentes des Sénégalais, en termes de baisse des prix, de création d'emplois et d'amélioration globale de la qualité de vie.
Par Bira SALL
ENCORE UNE FUITE LORS DES COMPOSITIONS, ET NOS ELEVES TOUJOURS LES VICTIMES
Peut-être, on gagnerait à rendre les évaluations scolaires plus constructives et moins démotivantes pour tendre vers une évaluation accompagnatrice des apprentissages.
Ce lundi 24 juin, les élèves de seconde S étaient convoqués de 8h à 11h pour composer en Physique-chimie dans le cadre des Phares au niveau de l’Académie de Thiès. Deux (2) heures après la distribution et le début des épreuves, alors que les élèves se penchaient, enthousiastes et concentrés, sur les exercices, on a subitement interrompu l’épreuve de composition pour raison de fuite des sujets. Apparemment, certains élèves étaient en possession des épreuves ou de l’un des exercices proposés. Généralement, on parle de fuite à l’examen ou en composition lorsque la confidentialité des sujets n’est pas assurée. Ces sujets sont censés être dans le secret aux yeux des élèves jusqu’au jour des examens. Mais, malheureusement, tel n’est pas le cas. Les fuites des sujets sont les résultats de la mauvaise organisation des examens et compositions d’une part et, d’autre part, de l’indélicatesse de certains responsables et surveillants. Evidemment, ce n’est pas une spécificité sénégalaise : un rapport du ministère français de l’Enseignement supérieur et de la recherche, daté de 2012, évoquait déjà «une préoccupation ancienne à laquelle des évolutions contemporaines, notamment les développements du numérique et les changements des modalités d’évaluation, donnent une acuité nouvelle. Ce phénomène, qui relève de la fraude, de manquements aux devoirs, de négligences avérées, nous inquiète en tant que parents d’élèves et enseignants, parce que nous tenons beaucoup à la confidentialité des sujets qui concourt à la transparence et à la crédibilité des évaluations, des décisions des conseils de classe, du profil de nos élèves dont nous nous plaignons souvent du niveau faible».
Mais ce qui est surtout à déplorer cette fois-ci, c’est la gestion de ce cas de fuite lors de la composition de Pc dans les classes de seconde S. En tout cas, au niveau du lycée de Tivaouane, c’est 2h après le début des épreuves que la décision est prise. Je me demande encore qui a pris cette décision incongrue. J’assume et je pèse bien mes mots en parlant d’incongruités ou d’inconvenances : les élèves ont été lésés, surtout qu’on a décidé, illico presto, de distribuer d’autres sujets et de faire travailler les élèves et les surveillants au-delà de l’heure prévue. On devait terminer à 11h, mais avec l’interruption et le changement des sujets, les élèves sont restés jusqu’à 13h. On a joué avec leurs nerfs ; on a déconcentré et perturbé les élèves durant cette composition. J’imagine le bruit, l’inconfort, le tohu-bohu indescriptible dans les salles de classe lorsqu’on a annoncé aux élèves la reprise dare-dare de la composition. On aurait dû tout bonnement reprogrammer cette épreuve, surtout que d’autres épreuves les attendaient à 15h. C’est ce qui se fait habituellement en cas de fuite avérée. On n’a pas tenu compte des conditions minimales, des dispositions, pourtant définies par les textes pour assurer des conditions psychologiques adéquates lors des évaluations. On oublie souvent que c’est le rôle des enseignants et surveillants d’aider les élèves à se concentrer lors des évaluations, et de les aider à se remémorer les informations au cas où ils rencontrent un blocage ou un trou de mémoire, pour les rassurer et les aider à se détendre. Je pense honnêtement que les droits des élèves ont été bafoués ce matin : on n’a pas respecté leurs droits ; ils vont payer des pots qu’ils n’ont pas cassés pour avoir composé dans des conditions qu’ils n’ont pas créées.
J’étais très gêné quand ma fille, encore adolescente, victime comme ses camarades de classe, à qui j’ai eu à parler de la centralité de l’élève, me dit sur un ton ferme, presque les larmes aux yeux : les élèves sont toujours sacrifiés et pourtant vous avez l’habitude de me dire depuis que je suis à l’élémentaire, que «l’élève est le prince d’un royaume qu’on appelle l’école» (Reboul, 1989). On a l’impression que la centralité de l’élève ne veut rien dire pour les adultes qui travaillent à l’école, ou du moins les réformes et décisions ne militent pas en faveur de l’épanouissement des enfants à l’école. Peutêtre, pour reprendre Pierre Teil, on est toujours dans une école qui ne tient pas compte de la réalité des enfants : «On ne s’occupe que de ce que les élèves doivent acquérir, en occultant le fait qu’un enfant n’apprend que s’il en a le désir. Or, celui-ci ne peut exister que si on aide l’enfant à prendre conscience de ses capacités d’apprentissage, que l’enseignement doit lui permettre de développer alors que souvent il les inhibe.» (Pierre Teil, 2006, p. 27).
Par ailleurs, mes collègues ne tiennent pas compte, en corrigeant les copies, des conditions dans lesquelles les élèves sont évalués. On oublie souvent le point de vue des élèves, à qui on impose n’importe quoi sans tenir compte de la psychologie des évalués, de leur rapport avec les notes. Pour nos élèves, les notes sont l’équivalent d’un salaire. Elles récompensent leur mérite et permettent le passage dans la classe supérieure et l’estime de leurs parents. Ces derniers, très exigeants et du fait que nous sommes entrés dans l’ère de la «famille sentimentale et éducative», pour reprendre François de Syngly (1993), refusent de voir leurs enfants malheureux et s’enfermer dans l’échec du fait d’acteurs irresponsables, auteurs par leur négligence des fuites, comme celles notées régulièrement dans les examens et compositions.
Les professeurs, que nous sommes, ne le savent peut-être pas suffisamment : la notation est un levier psychologique pédagogique terriblement puissant. Un mauvais usage peut déboucher sur un désastre. Un bon usage pourrait favoriser un cercle vertueux : récompense apprentissage-récompense (Pierre Merle, A quoi servent les notes, 2016).
Peut-être, on gagnerait à rendre les évaluations scolaires plus constructives et moins démotivantes pour tendre vers une évaluation accompagnatrice des apprentissages.
Bira SALL
Professeur de Philosophie au Lycée Ababacar Sy de Tivaouane
Chercheur en Education et Formation
Email : sallbira@yahoo.fr
Par El hadj Boubou Senghote
REPONSE AU PROFESSEUR FATOU SARR SOW
Dans un enregistrement vidéo, Madame Fatou Sarr Sow, fait étalage de l’indélicatesse qui, finalement, la caractérise, en considération de ses déclarations suivantes « Il n’y a pas d’ethnies au Sénégal, mais plutôt des cultures dominantes »
Dans un enregistrement vidéo d’une durée de 4 mn 51, Madame le Professeur Fatou SARR SOW, Maître de conférences à l’Université Cheikh Anta DIOP, spécialiste des questions de genre dans les agences des Nations Unies pour la formation, l’évaluation et le développement des programmes de genre dans 15 pays africains, titulaire d’un doctorat en Anthropologie et Sociologie des Politiques de l’Université Paris VIII, d’un doctorat en travail social/politiques sociales de l’Université Laval, d’un DEA en sciences de l’environnement de l’Université de Dakar, d’un Master en Economie du Développement des Facultés Aix Marseille II, fait étalage de l’indélicatesse qui, finalement, la caractérise, en considération de ses déclarations suivantes:
« Il n’y a pas d’ethnies au Sénégal, mais plutôt des cultures dominantes. En résumé, de nombreuses ( ) s’étaient retrouvées le long de la vallée du Fleuve, suite à leur départ d’Egypte ; notamment des Sérères, des Wolofs, des Peuls, des Soninkés, etc..Nous 2 formions des Etats, des cultures dominantes. Lorsque Koly Tenguella fondait le Fuuta en 17…, il est revenu car son père avait émigré au Mali pour se soustraire au paiement de l’impôt dû aux Maures. En revenant du Mali où il avait rejoint (ou accompagné) son père, il est passé par le Sud d’où il a ramené des Diolas et des Manjaks. Dans le livre, le document qu’on va sortir, je dis que dans les veines de ceux qui se disent Toucouleurs aujourd’hui, coule le sang du Manjak, coule le sang du Diola.
Thierno Souleymane Baal, son quatrième ascendant se prénomme Niokhor ; Niokhor tout le monde sait que c’est un Sérère. Ses grands-parents sont des Wolofs. Ils ont fait la révolution ici, à Pire Sanokhor. Donc…si on poursuit, en allant au Walo, à chaque fois je disais on fait du brassage ethnique, avec des mariages préférentiels entre cousins et cousines ; constituant un modèle pour nous tous dans la société sénégambienne.
Mais lorsqu’on est allé jusqu’à l’édification de royaumes, on se battait entre nous. Mais toute guerre finit par engendrer des unions matrimoniales. Elimane Abdou Khadr, lorsqu’il a mené la Révolution Tooroodo, est allé au Walo où il a voulu instaurer la Charia. Parce que le Walo était le Musulman ; n’oublions pas que Ndiadiane NDIAYE et Mbarka Mbo, ce sont leurs grands-parents qui étaient venus pour implanter l’Islam. Donc…, mais à l’issue d’une bataille, avec le Kayor, celui-ci lui donna en mariage sa fille, Arame Bakar MBOOJ. De toutes les épouses d’Elimane Boubacar, c’est Arame Bakar qui lui donna le plus grand nombre d’enfants. Tous les grands dignitaires aujourd’hui Pulaar, leurs grands-parents sont issus d’Arame Bakar. PARENA, Mariame WANE LY, c’est Arame Bakar sa grand-mère. Voyez-vous, cette Arame Bakar-là, c’est elle la grand-mère de Buur Siin. Parce que c’est son fils Yerim Mbagnik qui a eu un enfant à qui il donna le nom de Mbaba, qui engendra Couly Mbaba ( ) devint Barack du Walo ; c’est le seul Barak de patronyme DIOP. C’est lui qui est allé se marier chez les Sérères et devint le grand-père des ( ) celui qu’on intronise aujourd’hui, le dernier Saloum, le dernier Buur Siin qu’on intronise aujourd’hui, c’est Arame sa grand-mère.
Donc, cela dit, Koly Tengella en personne, lorsqu’il quitta Ngabou, fit le tour du Sénégal, il passa par le Saloum où il épousa Mbossé à qui le terroir du Bosséa dans le Fouta doit son nom. C’est pour dire ! Si nous parlons du XIX ème siècle, avec ce que l’on appelle l’Islam confrérique, autour du marabout, on se maria, oubliant jusqu’à nos origines. Donc aujourd’hui, dans le livre, on est en train de faire la généalogie politique, c’est Amadou DIAO BAKHAO qui le rédige, dans ce document ( ) pour montrer comment s’effectuent les mariages dans tous ces espaces. Si vous voyez, les El Hadj NDIAYE aujourd’hui, le Buur ( ), les NDIAYE qui avaient quitté le Djoloff pour migrer dans le Gadiaga, à son retour, les NDIAYE qui sont restés, sont des DjolofsDjolofs. Aujourd’hui, on va dire que c’est des Sarakhollés. C’est pas des Sarakhollés. Donc on a le Boundou, ils sont venus du Fouta. Ils sont venus de Silma, précisément de Podor. Donc on a un métissage culturel tellement extraordinaire que ces cultureslà, quand Koly Tengella a créé, est revenu dans le Fouta, il a dit que désormais tous les Haalpulaar vont parler le peul. C’est pourquoi on peut constater aujourd’hui que 3 le DAKAR DEM-DIKK de patronyme DIOP, mais ses grands-parents sont des Wolofs. Mais aujourd’hui il est de culture Pulaar.
Mais si vous allez au Walo, les El Hadj Malick, son grand-père, Abdourahmane FAYE, père de Mboté FAYE, on dit qu’il est Sérère. Mais c’est des Sérères, c’est de vieilles souches Sérères qui se sont wolofisées. Donc, c’est pour dire qu’on est fondamentalement un Peuple tellement métissé, que vouloir présenter tel comme appartenant à telle ethnie, un coucou à Betty NGOM, la tante de SONKO. Je lui dis : Mais Betty, ce SONKO-là, pourquoi ne vient-il pas dire d’où il vient ? Ce Fouta d’où il vient, en passant par le Waalo, puis Paal jusqu’à sa destination actuelle, s’il a du sang diola c’est tout au plus pour un quart ! Moi je n’aime pas entendre des qualificatifs du genre un tel est Diola, le patronyme de tel autre est ( ). Mais les Diolas sont là-bas, les TINE sont dans le Waalo. C’est leur origine, car ils venaient de là-bas, parce que leurs premières chutes étaient en Mauritanie. Je ne vais pas faire ici une histoire de toutes ces migrations-là. Mais c’est pour montrer qu’aujourd’hui, au Sénégal, on doit arrêter de dire qu’un tel est ceci ( ). Car on disait que les Wolofs sont métissés. Mais il n’y a pas plus métissé que le Pulaar ! Il n’y a pas plus métissé que le Pulaar ! Les Sérèreslà, ils ont Mansa Waly MANE. C’est un MANE, c’est pas un Sérère. C’est un Mandingue ! »
Telles sont les idioties sorties, avec hargne, de la bouche de notre éminent Professeur, également auteur de plusieurs livres et articles sur l’entreprenariat féminin et la transformation des relations de pouvoir au Sénégal ainsi que sur les luttes politiques et la résistance des femmes en Afrique, etc. !
Que d’inexactitudes dans ces dires, par ailleurs exprimés d’une manière désordonnée et difficilement intelligible, de notre « Diva du Savoir ! » Ainsi en est-il, lorsque notre distingué chevalier dans l’Ordre national du Lion déclare tout de go que:
1)- « Il n’y a pas d’ethnies au Sénégal, mais plutôt des cultures dominantes… »
Il n’y a pas d’ethnies au Sénégal ? Assurément, Madame le Professeur nous en apprend ! Son face-à-face avec le Professeur Mamadou DIOUF, auteur de « Les Ethnies et la Nation » serait intéressant à suivre. Le dictionnaire de l’Académie française ne définit-il pas l’ethnie comme étant un groupe humain qui partage la même culture, en particulier pour la langue et les traditions ? Pour sûr que le Président Léo, ancien membre de l’Académie française aurait tranché, s’il vivait encore parmi nous ! Mais qu’à cela ne tienne : son successeur à la Magistrature suprême du Sénégal, Monsieur le Président Abdou DIOUF, également membre de l’Académie française est là ! Alhamdoulillah ! Intéressant débat donc en perspective : TROIS (03) ESCLAVES SERERES SUR UN MEME PLATEAU ! Les patrons seront gâtés ! Oui ; un régal pour les Fulɓe !
« Senegaal amul Etnii » (il n’y a pas d’Ethnies au Sénégal) ! Madame le Professeur Fatou SARR SOW (Dixit !) Voilà qui constitue un socle de balance qui permet de 4 disserter à souhait sur ce sujet qui, apparemment, d'un seul coup, est devenu passionnant pour nombre de Sénégalais.
Madame le Professeur qui révèle la prochaine publication d'un ouvrage qui ne manquera certainement pas d’aborder sur ce sujet, gagnerait à se pencher davantage sur la notion d'éthnie, avant que de ce faire.
Le malaise qu'il y a dans cette volonté manifeste d'un certain nombre de gens de redéfinir la notion d'éthnie au Sénégal, est que même si le "wasso" qui apparemment remplace le mot "éthnie " est assorti d'une définition taillée sur mesure pour convenir à nier l'existence des éthnies dans notre cher Sénégal, personne ne peut nier qu'il existe des langues qui sont parlées par des groupes dont le dénominateur commun est la culture et les traditions. Comment voudrait-on nier l'existence des éthnies qui font la richesse culturelle d'un pays ?
Nous avons comme l'impression que cette monstrueuse besogne a un objectif inavoué : uniformiser la culture sénégalaise, donc sa langue. Quand on parle de « culture dominante », on est dans le versant de l'effacement inévitable des cultures dominées. Cela se sent de plus en plus dans l'odeur qui se dégage de la cuisine secrète de ces fossoyeurs de l'ordre sociologue jusque-là parfait.
Nous alertions sur le non-respect du droit des langues nationales codifiées à être traitées avec égalité. Nous n'avons reçu, à ce jour, aucune réponse de la part des autorités sénégalaises compétentes à qui nous avons adressé plusieurs correspondances. Pas même le moindre accusé de réception ! Nous n'avons également vu aucune intervention de quel que intellectuel que ce soit de ce pays sur ce sujet. Comme s'il était tabou ou comme s'il n'avait aucune importance. Au lieu donc de cela, des volontaires de la sape de la réalité de l'ordre établi se ruent sur les médias et les réseaux sociaux pour nous prouver que le crocodile ne sait pas nager. Pour nous raconter des histoires de l'Histoire, en se spécialisant dans une honteuse tentative de réécrire l'histoire avec un semblant de conviction d'une rare absurdité.
Si vraiment il n’y a pas d’ethnies au Sénégal, pourquoi alors Madame le Professeur Fatou SARR SOW parle-t-elle nommément de Sérères, Wolofs, Peuls, Soninkés, Toucouleurs, Manjaks, Diolas ? Car il en a été question dans ses diatribes contre la Communauté peule. Et ce sont là des noms qui désignent bien des ethnies. Pourquoi n’a-t-elle pas, en lieu et place, parlé de « cultures dominantes » et de cultures dominées ?
C’est même contre cette notion de dominants/ dominés que nous nous élevons, dans notre combat pour une égalité de traitement entre les langues nationales codifiées (aussi bien dans les programmes éducatifs, les médias que dans l’espace public), proportionnellement au nombre de locuteurs natifs de chacune d’elles. Nous l’avons toujours dit : Le Sénégal ne pourrait se développer dans la paix et la stabilité en niant des pans entiers de sa culture et de ses langues. Jamais !
Aider à vulgariser les diversités culturelles du pays : tel est le sens de notre combat. Pour notre part, aucune culture n’est parfaite. Aussi, sommes-nous, en ce qui nous concerne, preneurs de tout ce qui est bon chez les autres. De tout ce qu’il y a de meilleur chez tous les autres ! Si certains sont favorables à la domination d’une culture sur les autres, grand bien leur fasse. Ce ne sera jamais le cas avec nous. Nous en faisons le serment. Cela aussi doit être clair pour tout le monde !
2)-« En résumé, de nombreuses ( ) s’étaient retrouvées le long de la vallée du Fleuve, suite à leur départ d’Egypte ; notamment des Sérères, des Wolofs, des Peuls, des Soninkés, etc..»
Il ne faut pas chercher à nier l’évidence : le Fuuta-Tooro a toujours été majoritairement habité par les Fulɓe (ceux qui ont en commun l’usage de la langue Pulaar / Fulfulde), même s’il inclut quelques villages soninkés, wolofs et maures. C’est pour cette raison que cette partie du Sénégal est considérée comme étant leur territoire. Le Gajaga aussi est régulièrement reconnu comme étant le territoire des Soninkés, le Mandingue comme le territoire des Malinkés, le Saloum comme le territoire des Wolofs, le Sine comme le territoire des Sérères, etc..En somme, tous ces peuples sont maîtres dans leurs pays et royaumes respectifs, dans les localités où ils sont majoritaires. Et personne n’a jamais trouvé à redire ! Mais dès que l’on parle du Fuuta-Tooro ou des Fulɓe, c’est la levée de boucliers ! Certains deviennent fous de rage, entrent en transe et se mettent à vociférer !
Nous relevons que du début à la fin de sa déclaration, Madame SOW ne s’en est prise qu’aux Fulɓe (encore une fois : Les Fulɓe sont tous ceux dont la langue est le Pulaar). C’est un constat. Qu’elle ne vienne surtout pas nous dire qu’elle ne gagnerait rien à se braquer contre les Fulɓe vu qu’elle a épousé un Pullo ! Car cela n’a rien à voir.
C’est de l’acharnement contre une ethnie! Car il nous revient que lorsque la « Coalition Yewwi Askan Wi » avait gagné les élections législatives du 31 juillet 2022 dans les Départements de Bignona, Sédhiou, Goudomp, raflé 29 des 30 Communes de la Région de Ziguinchor, dans la Verte Casamance d’Ousmane SONKO et Guy Marius SAGNA aussi, l’on avait applaudi : Vive la Démocratie !
Lorsque l’Inter-Coalition constituée de la « Grande Coalition Wallu Sénégal » et de « Wallu Askan Wi » l’avait emporté dans les Départements de Thiès, Tivaouane, Guédiawaye, Keur-Massar, Pikine, Saraya, raflé tout dans le Département de Mbacké sans laisser un seul poste de Député aux autres candidats, on avait également jubilé : Bravo, c’est encore la Démocratie.
Mais lorsque Monsieur le Président Macky SALL et la « Coalition Benno Bokk Yaakar » avaient osé gagner dans les Départements de Kanel, Matam, Podor, Ranérou et autres, l’on avait crié au voleur, dénoncé un prétendu « vote à la soviétique », un soi-disant vote ethnique, un vote à la « Neɗɗo ko Banndum » feignant même d’ignorer 6 que cette expression est l’équivalent du « Nit-Nit ay garabam » wolof ou encore de l’expression française « L’homme est le remède de l’homme ! »
C’était encore une récidive. Car l’on se souvient que lors de la présidentielle du 24 février 2019, nul n’avait trouvé à redire quand les électeurs des Départements de Bambey, Diourbel, Mbacké, Kébémer, Thiès, Tivaouane, etc. avaient donné leurs suffrages à M. Idrissa SECK. Idem lorsque les électeurs des Départements de Bignona, Oussouye, Ziguinchor, Kolda, Bounkiling, Goudomp, Sédhiou avaient voté pour M. Ousmane SONKO. Tout comme lorsque les Tataguinois avaient voté pour leur concitoyen El Hadj SALL.
Mais lorsque lors de la même présidentielle de 2019 les Départements de Kanel, Matam, Podor, Ranérou et Tambacoumba avaient choisi le Président Macky SALL, candidat à sa propre succession…SACRILEGE !
Et last but not least : la disparition brutale et dramatique du FUUTA de la carte historique du Sénégal (en dépit de son statut incontestable de première entité géographique organisée, en tant que réalité sociopolitique ; ce qui est confirmé par la Révolution de 1776), dans le cadre du découpage programmé du pays en pôles de développement, avec la conservation des noms des anciens royaumes,) à savoir :
- le Pôle industriel de Ndakaaru
- le Pôle industriel de Kayoor
- le Pôle industriel de Siin-Saalum
- le Pôle industriel de Njammbuur
- le Pôle industriel de Kaasamaas
- le Pôle industriel de Ɓunndu
- le Pôle industriel de Ferlo
- le Pôle industriel de Waalo !
Assez ! Y EN A MARRE !
3)- « …Lorsque Koly Tenguella fondait le Fuuta en 17…, il est revenu car son père avait émigré au Mali pour se soustraire au paiement de l’impôt dû aux Maures.. »
C’est archi-faux de dire que Koli Teŋella a fondé le Fuuta ! Car le Fuuta existait bien des siècles avant la naissance de Koli Teŋella BAH ! C’est tout aussi faux d’accuser son père, Teŋella, de s’être enfui vers le Mali pour se soustraire au paiement de l’impôt dû aux Maures ! L'époque du père de Teŋella (1464-1512) dont elle dit qu'il avait quitté le Fuuta pour ne pas payer les impôts aux maures, correspondant à la domination du Fuuta par le Jolof, fait douter.
La vérité est que nous étions au XVème siècle, l’essor démographique pointait à l’horizon dans un territoire et des terres de parcours on ne peut plus exigus. Ainsi, conformément à la tradition peule en cas de famille nombreuse, les éleveurs se sont séparés en groupes pour aller s’établir, chacun, dans un endroit donné. D’autres causes 7 liées à la sécheresse, donc de diminution des herbages pouvant entraîner la mortalité des bestiaux, poussaient également les Fulɓe au départ pour aller, généralement, dans ce cas précis, vers le sud de la région soudano-sahélienne. Pour sa part, Teŋella se dirigea vers le nord-est. Naturellement, les Fulɓe s’éloignaient aussi des contrées où ils étaient victimes de razzia des gouvernants, wolofs notamment.
Cette importante immigration des Fulɓe eut comme conséquence majeure la constitution, par Teŋella, du puissant royaume Jaalaalo dans le Kindi, à « une époque où les communautés des Fulɓe étaient partout traquées dans le Mali, comme dans l’Empire songhay en pleine ascension. » C’est ainsi que presque tous les Fulɓe du Sahel et alentours accoururent vers Teŋella qui libéra ses parents qui étaient sous la tutelle des Soniŋkés du Jaara. Il envoya vers le sud son fils aîné Koli qui protégea, aida et organisa les Fulɓe qui subissaient le joug des Malinkés. Une coalition se forma et une expédition fut lancée contre Teŋella par le roi du Xañaaga avec l’aide du Songhay. Teŋella y perdit la vie en 1512 et son fils Koli reprit le commandement du reste de son armée.
4)-« ... En revenant du Mali où il avait rejoint (ou accompagné) son père, il est passé par le Sud d’où il a ramené des Diolas et des Manjaks. Dans le livre, le document qu’on va sortir, je dis que dans les veines de ceux qui se disent Toucouleurs aujourd’hui, coule le sang du Manjak, coule le sang du Diola. »
Nous apprenons plutôt, dans « La première hégémonie peule-le Fuuta Tooro de Koli Teŋella à Almaami Abdul », du Pr Oumar KANE (Paix à son âme) que Koli est allé porter secours à ses frères Fulɓe qui étaient persécutés, opprimés partout, voire exterminés. Après être venus à bout de la confédération Sérère-Joola, il se prépara à aller à l’assaut des royaumes du nord, à la demande de ses frères, nomades au niveau du Bas-Sénégal et autres, victimes de la tyrannie des empires malinké et songhay. Il attaqua les Soose qui maltraitaient les Fulɓe du Ɓunndu et du Damga, refoula à l’ouest les Wolofs qui refusaient de se soumettre et affranchit, du coup, les Fulɓe de la tutelle de ces derniers.
Certes, Koli avait emmené un nombre impressionnant de Manjaks, de Diolas et surtout de Bassaris. Mais ceux-là étaient de parfaits archers qui avaient rejoint ses troupes comme soldats. Mais il n’a jamais été question de sang manjak et de sang diola coulant « dans les veines de ceux qui se disent Toucouleurs aujourd’hui ».
Non, Professeur ! Les « Toucouleurs », ainsi que vous les désignez ne sont point le fruit d’un métissage entre Manjaks et Diolas ! Est-il concevable que les « Toucouleurs » soient issus d’un métissage entre les Manjaks et les Diolas alors qu’ils ne parlent ni la langue des uns, ni celle des autres qui, eux non plus, ne parlent pas le Pulaar, leur langue ?
Dites-donc, Madame SOW, que penserait-on de vos enfants si on disait d’eux qu’ils sont des Cap-Verdiens, parlant le créole en lieu et place du pulaar et / ou du sérère (les langues respectives de leur père et mère) ?
Et puis si, ainsi que vous le suggérez, c’est le sang des Manjaks et celui des Diolas qui coulent dans les veines des Fulɓe, qu’en est-il alors des veines des Fulɓe des vingt-etun (au bas mot) autres pays africains ? Est-ce aussi le sang des Manjaks et celui des Diolas qui coulent dans leurs veines ? Des idioties de cette nature ne devraient pas sortir de la bouche de quelqu’un qui a vocation à dispenser le savoir, à former des hommes et des femmes de vertu ! C’est simplement faire preuve d’une indélicatesse flagrante !
Cela dit, nous ne souffririons d’aucun complexe à voir le sang de nos parents Manjaks ou Diolas circuler dans nos veines, si seulement cela s’avérait. Car disciples des Envoyés d’Allah Nouh, Ibrahim, Moussa, Issa, Muhammad et de tous les autres Prophètes, nous avons la certitude que la croyance en paroles et actes en Allah est l’unique critère de noblesse. Le problème est nous ne sommes pas le fruit d’un métissage entre ces deux braves ethnies.
5)- « Thierno Souleymane Baal, son quatrième ascendant se prénomme Niokhor ; Niokhor BAAL, tout le monde sait que c’est un Sérère. Ses grands-parents sont des Wolofs. Ils ont fait la révolution ici, à Pire Sanokhor… »
Comment Madame le Professeur Fatou SARR SOW a-t-elle pu dire que le quatrième ascendant de Ceerno Sileymaani BAAL est un Sérère qui se prénomme ñoxor et déduire de cela que ses grands-parents sont des Wolofs ? Cette déduction défie le bon sens et la raison !
Ce que nous avons plutôt appris de l’ascendance de Ceerno Sileymaani BAAL (qu’Allah l’agrée), c’est que le saint homme est « originaire de la tribu peule des Woɗaaɓe, du clan des BARI, précisément du sous clan des Baakarnaaɓe qui, dans les temps lointains, habitaient Fittooɓe dans le Maasina, au Soudan (actuel Mali). Il est apparenté à Hammadi Lobbo Aysata, le père de Seexu Ahmadu».
Ce que nous avons appris de l’ascendance de Ceerno Sileymaani c’est, qu’au FuutaTooro, il appartient à la dynastie maraboutique des Ceerno Asso, qu’il est né à Boode, dans le Tooro vers 1720-1721, de Raasin-Sammba-Bukar-Maalik (entendez : fils de Raasin-fils de Sammba-fils de Bukar-fils de Maalik, etc.). Il est, en cela, cousin à Saydu Atumaan TAAL, le père d’Al Hajji Sheexu Umar TAAL al Fuutiyyu. Son arrièregrand-père Bukar serait le premier à avoir abandonné son nom BAH contre celui de BAAL ce, pour protester contre les abus de pouvoir des membres de son clan qui ont pour patronyme BAH. De par sa mère, Maymuuna, il est de la lignée des SALL de Doɗel.
Madame le Professeur a tout faux, lorsqu’elle déclare que les grands-parents de Ceerno Sileymaani BAAL ont fait la Révolution à Pir Sañoxor.
(A SUIVRE…)
Par Fadel DIA
LA FRANCE SE RNISE... ET LES DIRIGEANTS D’AFRIQUE FRANCOPHONE REGARDENT AILLEURS !
Pourquoi donc nos dirigeants n’auraient-ils pas le droit d’élever la voix lorsqu’ils voient pointer à l’horizon l’arrivée à la tête du gouvernement de la France d’un parti qui a pour ADN le racisme, la xénophobie et l’islamophobie ?
Le Chancelier allemand, Olaf Scholz, s’est invité dans la campagne électorale française et dans une déclaration publique relayée par la télévision, il dit être « préoccupé par les élections en France » et « espérer que les partis qui ne sont pas ceux de Le Pen remporteront les élections ». Ce sont des paroles nettes et claires et murement pesées, qui d’ailleurs ont été reprises et adaptées par son ministre des finances.
L’Allemagne est le premier partenaire économique de la France et son plus proche allié stratégique, son Chancelier ce n’est pas Nicolas Maduro, elle est dirigée par un gouvernement de coalition plus proche du centre que de l’extrême gauche, et tout cela n’a pas empêché Olaf Scholz de mettre les pieds dans le plat, tant la perspective de l’arrivée au pouvoir, en France, d’un parti d’extrême droite soulève des inquiétudes.
Si Olaf Scholz s’exprime, en revanche ses homologues d’Afrique francophone ne pipent mot. Aurait-il fait acte d’ingérence ? Pour ceux qui, parmi nos dirigeants, craignent d’en être suspectés, il a fourni une réponse qui pourrait leur servir d’alibi. « Ce sont les Français qui décideront » dit-il, en conclusion, en assurant que son gouvernement continuera à collaborer avec celui qu’ils auront élu !
Comme on dirait chez nous, quand la case de votre voisin brule, vous avez au moins le droit de crier :au feu !
Mais, à supposer que cela soit une ingérence, pourquoi n’aurions-nous pas le droit de nous ingérer, pour une fois, dans les affaires de la France, elle qui passe son temps à s’ingérer dans les nôtres ? Surtout lorsqu’on entend l’appel au secours lancé par la cinéaste franco sénégalaise Alice Diop qui considère qu’il s’agit pour elle et pour beaucoup d’autres afro-françaises d’une question « de vie et de mort » et qui dit se sentir comme une « grande brulée » saisie par la colère, la trahison et une profonde déception! Les autorités françaises se donnent le droit de juger et de jauger nos dirigeants, sans aucune logique, encensant Deby, déroulant le tapis rouge pour Nguema, mais vouant aux gémonies Goita, Traoré ou Tiani, alors que tous les quatre sont des putschistes qui ont accédé au pouvoir par la force des armes ! Elles se mêlent de notre mode de gouvernement, de la gestion de nos affaires, de nos choix de société et s’adjugent la prérogative de nous choisir nos amis. Pourquoi donc nos dirigeants n’auraient-ils pas le droit d’élever la voix lorsqu’ils voient pointer à l’horizon l’arrivée à la tête du gouvernement de la France d’un parti qui a pour ADN le racisme, la xénophobie et l’islamophobie ?
Plus encore que Olaf Scholz, les dirigeants de ce qu’on appelait naguère le pré carré français ont le devoir de manifester leur inquiétude. Parce que l’histoire nous a imposé des relations particulières avec la France, qui est souvent notre premier partenaire économique, dont la langue est la seule qui est enseignée dans nos écoles, qui contrôle notre monnaie et notre tissu industriel ... En régime de cohabitation la réalité du pouvoir est entre les mains du Premier Ministre, a rappelé Marine Le Pen à Emmanuel Macron, et si cette fonction est exercée par le RN, cela ne pourrait que contribuer à détériorer nos relations avec la France, que nous voulons rééquilibrées, respectueuses de notre indépendance, de notre culture et de la dignité de nos compatriotes qui vivent sur son sol Le programme du RN est fait « à 100% de leurres… d’arnaques et de vieilles ficelles » et il a pour axe principal, le seul qui est resté inamovible, la lutte contre l’immigration, assimilée à la délinquance, avec pour corrélations la suppression du droit du sol et du regroupement familial et l’instauration de la préférence nationale, mesure xénophobe et anti constitutionnelle. Cela pourrait signifier que nos concitoyens, et en particulier les étudiants, auraient encore plus de mal que d’habitude pour entrer en France, alors que les Français ont porte ouverte, et gratuite, chez nous et que le rejet, discrétionnaire du visa Schengen a couté 36 milliards de francs CFA aux Africains en 2023 !
Cela pourrait signifier que nos compatriotes qui vivent et travaillent en France pourraient être condamnés à se passer de leurs familles, que leurs enfants n’auraient pas droit, à leur naissance, à la nationalité française, même s’ils ont choisi de faire leur vie dans ce pays.
Cela pourrait signifier que Mati Diop, autre réalisatrice franco sénégalaise, classée par Vanity Fair en 2019 parmi les cinquante Français les plus influents du monde, ne pourrait jamais occuper en France les fonctions de ministre de la Défense ou des Affaires étrangères, quels que soient ses talents et ses engagements politiques. Que Fatoumata Kébé, astrophysicienne de renommée internationale, classée également, en 2018, parmi les Françaises les plus influentes du monde, ne pourrait jamais exercer des responsabilités dans un service stratégique ou diriger, par exemple, une centrale nucléaire, au seul motif que ses parents sont d’origine malienne !
On notera au passage que la préférence nationale ne concerne ni le football, ni le basket, ni le judo entre autres domaines où la France s’est le plus distinguée.
Le RN n’est pas encore au pouvoir que déjà le pire se libère au cours de la campagne électorale. En quelques jours on a vu se propager dans les médias des chansons antiracistes, des soirées xénophobes sont organisées dans des bars, on a jeté de l’eau de Javel sur des migrants à Calais, une aide infirmière d’origine africaine est qualifiée de bonobo et sommée de « regagner sa niche » par une militante RN, fonctionnaire au ministère de la Justice, un apprenti boulanger d’origine ivoirienne a vu son logement incendié, un journaliste français d’origine maghrébine, officiant sur une chaine de télévision publique, a reçu des lettres de menaces à son domicile, s’est vu traiter de bicot et intimer l’ordre de « rentrer chez lui ! »
Comme le dit le Chancelier allemand, ce n’est pas à nous de choisir les dirigeants de la France, mais il est de la responsabilité de nos dirigeants de rappeler à ceux qui ont ce privilège que nous ne sommes pas prêts à tout accepter !