Dakar, 25 déc (APS) - Patrice Evra, le défenseur français de la Juventus de Turin (élite italienne), né à Dakar, a fait son retour en début de semaine dans son pays de naissance, dans le cadre d’un projet de protection de l’enfance de l’Unicef, qu’il finance depuis 2012.
"Je suis comme un homme venu en mission, je ne peux vous dire depuis combien de temps je ne suis pas revenu dans mon pays natal. Mais l’essentiel, c’est de revenir et avoir la chance d’améliorer la vie de ces enfants", a dit le vainqueur de la Ligue des champions 2008, avec Manchester United (Angleterre).
Lors d’un dîner offert mardi par le bureau de l’Unicef à Dakar, l’arrière-gauche français, âgé de 34 ans, fils d’un diplomate sénégalais, a fait part de sa "joie" de pouvoir donner de son temps et de ses moyens à un centre d’accueil des enfants en difficulté, à Guédiawaye.
"J’ai le privilège de pouvoir faire ces dons parce que j’ai eu la chance d’être né dans une famille nombreuse de 24 enfants. Le partage, c’est quelque chose de naturel pour moi", a-t-il expliqué, soulignant que s’il était fils unique, il n’aurait peut-être pas eu le plaisir de partager avec les autres.
Des filles mineures et des enfants dans la rue bénéficient du soutien du centre d’accueil financé par l’ancien-arrière droit de Monaco (France), de Manchester United et de la Juventus de Turin, finaliste en 2015 de la Ligue des champions.
"Quand on a présenté ce projet, pour la commune de Guédiawaye, il a accepté de l’aider et de mettre des moyens à sa disposition", a expliqué Moussa Diop, le spécialiste des médias au bureau dakarois de l’Unicef.
"C’est un centre d’accueil de plus de 500 enfants, avec deux volets : un volet dédié aux garçons, et un autre réservé aux filles", a expliqué l’ancien journaliste de journal Sud Quotidien.
Moussa Diop a invité le Directeur technique national du football, Mayacine Mar, et Mbaye Diouf Dia, le responsable du football des jeunes à la Fédération sénégalaise de football (FSF), de venir prendre part au dîner "offert au champion de la cause des enfants".
"Nous sommes très sensibles au soutien apporté à ce centre, qui offre aux enfants la possibilité d’être alphabétisés et de retrouver leur famille", a expliqué M. Diop, se réjouissant de la venue à Dakar de l’international français venu s’enquérir de l’état d’avancement du projet.
"Nous allons revenir..."
Patrice Evra, qui a refusé de s’appesantir sur son métier de footballeur, a préféré parler surtout de ce centre, qui permet à des enfants de "retrouver le sourire", a relevé Moussa Diop.
"Nous voulons ouvrir une brèche avec la Fédération sénégalaise de football, pour voir les projets liés à l’enfance, que nous pourrons ensemble mettre en œuvre avec l’aide de Patrice [Evra]", a ajouté M. Diop.
D’humeur badine, tout au long du dîner, le capitaine des Bleus à la Coupe du monde 2010, en Afrique du Sud, dit être honoré de se retrouver au Sénégal.
"Ma grande victoire, c’est d’avoir vu ces enfants que j’ai eu la chance d’aider à retrouver le sourire et un cadre d’épanouissement", a dit le défenseur français de 34 ans.
"Chacun a une mission sur cette terre. Avec la maturité, j’ai compris l’importance de m’investir dans ce genre de projet. Et j’ai eu la chance de pouvoir le faire dans mon pays de naissance, et c’est un très grand honneur", a réagi Patrice Evra, qui a préféré l’équipe de France à celle du Sénégal.
"Je tenais vraiment à venir pendant cette trêve au Sénégal, pour voir ces enfants pendant que certains de mes coéquipiers ont préféré aller à Las Vegas et à Miami. C’est un voyage qui m’a permis de faire un retour au pays natal et de venir prier sur la tombe de mes deux frères disparus", a ajouté Evra.
Il déplorer "ne pas être revenu au Sénégal pendant tant d’années". Patrice Evra est tout de même "fier de venir pour une mission, non pour prendre du soleil et manger du bon +thiof+ (une espèce de poisson dite noble, Ndlr)", a commenté le footballeur, venu au Sénégal en compagnie de son frère aîné Dominique, un homme d’affaires.
"Je vais repartir avec plein d’espoir, de connaissance et de maturité", s’est réjoui Evra, qui dit être fier du travail effectué par l’Unicef au centre d’accueil des enfants, à Guédiawaye.
"Nous allons revenir et l’approfondir", a-t-il ajouté, en parlant du projet auquel il apporte un soutien financier.
Il est facilement identifiable grâce à sa cravate nouée comme un nœud papillon. C'est sa création et sa touche personnelle. Djo Balard, roi de la Sape depuis les années 1980, est actuellement à Dakar pour une boutique de mode. Ses inconditionnels pourront y trouver ses modèles. Avec EnQuête, il a accepté dans cet entretien de parler de ce qu'il sait le mieux faire, la sape sous toutes ses formes et coutures.
Que devient Djo Balard ?
Djo Balard reste le même. Il est toujours comme il était. Je suis là. Je suis devenu créateur. Je crée comme Dior, Gucci et toutes les autres marques du monde. Ma marque s'appelle Djo Balard comme mon nom. Elle se porte classique tel que je suis actuellement habillé (ndlr il est vêtu d'un ensemble costume bleu avec une chemise assortie). J'habille des ministres, des hommes d'affaires. Je fais des tenues classiques, vraiment classiques. Je fais beaucoup de costumes, chemises, cravates, chaussures.
Qu'est-ce qui vous amène à Dakar ?
J'ai été à Dakar pour la première fois en 1988 pour un défilé de mode. J'avais rempli le stade Demba Diop. J'ai fait le défilé de mode seul et j'ai rempli le stade seul. Aujourd'hui, je suis revenu pour ouvrir une boutique à Dakar. J'ai envie de vendre la marque Djo Balard à Dakar. Je veux faire la même chose en Côte d'Ivoire et en Guinée pour laisser des souvenirs dans ces pays où je suis passé et que j'aime bien.
Vous êtes le roi de la sape, dit-on. La Sape pour vous, c'est quoi ?
La Sape, c'est la société des ambianceurs et des personnes élégantes. La Sape, c'est pour les personnes qui aiment s'habiller et qui ne le font pas pour les gens. Quand on s'habille on doit le faire pour soi-même et pour faire vivre son corps. Parce que le corps, il faut le mettre en valeur. Si on ne le fait pas, ce n'est pas la peine. Et vous mettez votre corps en valeur quand vous vous habillez bien.
Est-ce que bien sapé signifie pour vous porter juste des habits qui sont chers ?
Non, cela n'a rien à voir. Il ne suffit pas de porter les grandes marques pour ça. Un bon "sapeur" doit connaître les tissus et savoir ce que l'on doit porter. On doit voir quel vêtement nous va bien. C'est tout ce qu'il faut savoir. La sape n'est pas compliquée et ne demande pas qu'on soit riche. C'est avant qu'on portait des marques chères. On ne savait pas comment les choses marchaient. Maintenant, on sait comment faire. Maintenant, je suis fabricant. Je sais combien ça coûte pour fabriquer et combien ça coûte pour vendre.
Etre bien sapé signifie-t-il aussi s'habiller à l'européenne ?
Non, la sape est très importante pour une personne. Vous savez qu'on ne vit qu'une fois. Etre bien sapé, c'est être propre et cela vous permet d'être bien respecté partout dans le monde. Donc, l'essentiel, c'est d'être bien habillé. Ce n'est pas pour se vanter, pour attirer l'attention sur soi ou autre. C'est avant tout pour vous-même.
Votre génération a promu les tenues européennes en lieu et place de celles africaines. Vous avez laissé croire qu'être bien habillé, c'est être en costume cravate
Ce n'est pas notre faute à nous. C'était aux créateurs africains de venir nous voir, comme l'ont fait les autres. Moi, j'ai été sollicité par tous les couturiers du monde. Ce sont eux qui m'ont permis d'être là où je suis. Ils m'ont permis d'être nommé roi de la sape parce que je portais bien leurs habits. Il faut qu'ils viennent nous voir aussi. Je peux bien porter les tenues africaines mais si les couturiers viennent me voir. Quand je voyage, que je suis en France par exemple, je porte les grands boubous. Il faut que les créateurs viennent me voir quand même. Ce n'est pas ma faute à moi.
Au-delà de la notoriété, que vous a apporté votre titre de roi de la sape ?
Il m'a apporté beaucoup de choses sincèrement. Déjà j'ai parcouru plus de 150 pays et dès que je me déplace, on me paie. Grâce à ce titre, je suis respecté partout dans le monde. J'ai croisé des chefs d'État, des ministres, etc. Cela m'a rendu beaucoup riche.
Des années 1980 à nos jours, la mode a beaucoup évolué, pensez-vous être toujours le roi incontesté de la sape ?
Vous savez, quand on vous nomme roi une fois, vous le restez jusqu'à la mort. On ne peut pas aujourd'hui changer le titre du roi Pelé même si Messi, Éto'o et d'autres font des merveilles. Le roi Pelé reste le roi Pelé. On ne peut pas le remplacer. Djo Balard, quel que soit le sapeur, restera toujours le roi de la sape. Il y a beaucoup de sapeurs qui sont sortis mais je reste le seul et l'unique roi de la sape.
Comment appréciez-vous l'évolution de la mode d'hier à aujourd'hui ?
Moi, je trouve que les jeunes s'habillent bien. Dans les années 1980, on a eu un problème pour que les gens qui s'habillaient en jean s'adaptent à notre style. C'était très difficile parce que les gens portaient beaucoup le jean et les baskets. Il fallait les amener à s'habiller bien comme je suis. Le combat était très difficile. Mais j'ai réussi ma mission. La sape est devenue aujourd'hui le mode d'habillement numéro 1. J'aime mon travail. C'est pour cela d'ailleurs que je resterai à jamais le roi de la sape parce que j'ai créé beaucoup de choses
Qu'avez-vous créé exactement parce que les costumes, vous les avez trouvés ici quand même ?
J'ai lancé beaucoup de tendances et de modèles. J'ai rendu célèbre le "saharienne", le lin, la gabardine. J'ai lancé beaucoup de choses qui ont été largement suivies et qui ont révolutionné le mouvement de la sape. Tout le monde croyait que les Africains ne savaient pas s'habiller. Mais aujourd'hui, on s'accorde à dire le contraire. Cela me fait plaisir. Parce que depuis que j'ai créé le mouvement de la Sape, les Africains ont abandonné les jeans et les baskets pour les costumes. Ils sont ainsi bien habillés et c'est une fierté de l'Afrique. Les Blancs commencent à avoir peur des Noirs. Ils disent que nous nous habillons bien. Et moi, c'est ce que je voulais.
Comment trouvez-vous la manière de s'habiller des Sénégalais ?
Dans les années 1970 et 1980, les meilleurs "sapeurs" étaient les Sénégalais, les Maliens et les Guinéens. Cela je le reconnais. A cause de la religion, ils portent maintenant des grands boubous. Mais ils étaient de grands "sapeurs". Même en France, les grands restaurants étaient tenus par des Sénégalais, des Maliens et des Guinéens. Quand tu vois les Sénégalais s'habiller, tu sais que ce sont des "sapeurs".
On apprend à être "sapeur" ou on naît "sapeur" ?
Cela s'apprend. Une femme peut apprendre à son mari comment s'habiller. Pour habiller quelqu'un, il faut connaître sa taille pour savoir ce qui lui irait le mieux. Ensuite il faut "marier" les couleurs qui vont avec vous et avec votre tenue.
Connaissez-vous le Président Sall ?
Le Président du Sénégal, oui. C'est un "sapeur" comme Youssou Ndour qui est un ami. En 1988, Youssou Ndour, Alpha Blondy et moi avions un projet. On voulait ouvrir des boîtes de nuit et des hôtels au bord de la mer. Vous avez vu que Youssou a construit au bord de la mer tout comme Alpha. Et moi aussi j'avais acheté des terrains au bord de la mer. Mais je n'ai pas pu construire parce que j'ai perdu tous mes biens à cause de la guerre (ndlr la guerre au Congo survenue entre 1996 et 1997).
Certains trouvent que les costumes du Président Sall sont trop serrés. Etes-vous du même avis et si vous deviez l'habiller, quels genres de costumes lui recommanderiez-vous ?
Maintenant, les costumes, on les porte sur mesure. C'est ce que je porte là. On ne peut plus porter des costumes larges. Les vêtements se portent sur mesure. Cela signifie qu'il faut que ça vous tienne. Si je voyais celui qui l'habille, je pourrais lui faire des remarques. Mais pas ici. Moi, j'habille beaucoup de chefs d'État. Et quand ils sortent et qu'ils sont avec d'autres, la différence se sent.
Vous habillez quels chefs d'État ?
Je préfère ne pas le dire. Mais j'habille beaucoup de personnalités. Donc, je sais ce que je dis et ce que je fais. Je voyage beaucoup uniquement pour ça. Normalement, chaque Président et chaque ministre doit avoir un ou plusieurs conseillers vestimentaires. Ils peuvent être de nationalités diverses. Quand on est Président, on est suivi par tous. Il faut donc soigner sa mise car les gens peuvent te juger à travers ce que tu portes.
Vous vouliez organiser un concours africain de "sapologie", où en êtes-vous avec ce projet à ce jour ?
Normalement je devais faire un festival de la sape. Là je suis en train de chercher des sponsors. Si je trouve assez de sponsors à Dakar, je pourrais le faire ici. Je voudrais qu'on sache que la base de la culture africaine, c'est la musique et la sape. Lorsqu'il y a une fête, tout le monde est propre et content. Quand il y a des gens qui sont sales, ce n'est pas normal. La sape pousse les gens à être propres même s'ils n'ont rien.
Et vos chaussures Capo Bianco, où sont-elles maintenant ?
Je suis la seule personne au monde à avoir déposé une paire de chaussures dans une banque. La paire m'a coûté 10 millions. Et c'était en 1988. J'avais peur de garder la paire de chaussures à la maison. Quand j'ai dit à mon banquier que je voulais garder ma paire de chaussure à la banque, il m'a dit : "Regarde-moi ces Noirs-là ! Comment veux-tu déposer ici une paire de chaussures au moment où les gens déposent des bijoux, de l'or, de l'argent, etc. ?" Je lui ai dit que moi, ce sont mes chaussures que je voulais y déposer. J'y ai ouvert un coffre. Et cette banque a eu beaucoup de succès. Ils m'ont demandé après ce que je voulais parce qu'ils étaient tellement contents, et j'ai demandé un crédit qu'ils m'ont accordé. Ces chaussures m'ont après rapporté beaucoup d'argent parce que les gens venaient de partout pour les voir et ils payaient pour cela. Malheureusement, avec la guerre, on me les a volées.
Quels sont vos projets au-delà de l'ouverture d'une boutique à Dakar ?
Je prépare un documentaire sur ma vie. Je n'ai pas encore trouvé de réalisateurs pour cela. Il y a beaucoup de gens qui voudraient le faire. Mais je ne suis encore tombé d'accord avec aucun d'entre eux.
Dakar, 22 déc (APS) - Lamine Diack, l’ex-président de la Fédération internationale d’athlétisme, entendu lundi par des juges français, a été une nouvelle fois mis en examen "pour corruption", selon des médias français.
"Le dirigeant sénégalais est soupçonné d’avoir fermé les yeux sur des cas de dopage, notamment d’athlètes russes, en échange d’argent", précise le site du quotidien sportif français L’Equipe.
Le journal, qui citant "une source proche de l’enquête", ajoute que "les juges le suspectent aussi d’avoir remis en espèces, en plusieurs fois, la somme de 140.000 euros (environ 91,8 millions de francs CFA) à Gabriel Dollé, le médecin qui était en charge de la lutte antidopage à l’IAAF jusqu’à fin 2014".
Lamine Diack a nié avoir remis ces fonds au médecin français.
En novembre dernier, il avait été mis en examen pour "corruption passive" et "blanchiment aggravé".
Dans son édition datée de vendredi et repris sur son site, le quotidien français Le Monde, qui dit s’être procuré des déclarations de Lamine Diack devant les enquêteurs et des juges français, écrivait que l’ancien président de l’IAAF aurait reconnu avoir perçu des sommes de la part de la Fédération russe d’athlétisme et les a utilisés à des fins politiques.
M. Diack a dirigé l’IAAF de décembre 1999 à août 2015.
Quand on ne trouve pas qu'ils parlent trop à l'antenne, l'on se plaint du "griotisme" de certains animateurs. Quand une partie d'entre eux assument leurs faits, d'autres s'en défendent et s'inscrivent en marge des dérives notées. Décryptage !
"Est maintenant journaliste qui veut." Ainsi se plaignent souvent des professionnels du journalisme. Cependant, ce métier n'est pas le seul de la presse à être "infiltré" par des amateurs. L'animation l'est aussi. Des dérives sont notées tous les jours au niveau des télés et des radios. Ce qui fait que certains nostalgiques demandent un retour aux sources. Mais qui doit être animateur ? Des acteurs de ce secteur ont tenté de répondre à la question.
"Il faut avoir des prédispositions pour faire ce métier. On peut l'aimer et vouloir l'exercer mais si on n'a pas les dispositions requises, on ne peut le faire", dixit le chef de la station Dakar Fm, Michael Soumah. Son ex-collègue de la RTS Fatou Sakho elle, considère que "l'animation implique beaucoup de choses. "Il faut être comme disent les jeunes "in" et vraiment dans l'ère du temps. Moi, je pense avoir dépassé l'âge de la jeunesse. Ici, je pense que c'est 35 ans. Après cela, tu ne peux plus te maintenir comme il le faudrait dans ce genre.
L'animation est un genre communicationnel comme le journalisme ou encore la communication pure mais il y a un âge pour l'animation", soutient-elle. Dj Koloss de la radio futurs médias (RFM) de renchérir : "Personnellement, je crois que c'est un don qu'il faut avoir et après, essayer de l'exploiter. Cela peut suffire ou je dirais même qu'il le faut impérativement. Car quelqu'un peut faire une formation sans pour autant être bon dans le domaine. Donc, cela ne dépend en aucun cas de la formation. Ce sont aux journalistes qu'on demande des diplômes, mais pas aux animateurs. Il suffit juste d'avoir le verbe facile et la voix qu'il faut pour être un animateur."
Un avis que ne partage pas entièrement son collègue de D-Médias Cheikh Sarr qui a fait 20 ans dans ce métier. "Les jeunes doivent savoir que pour faire de l'animation, il faut prendre le temps de l'apprendre. Ils ne doivent pas le prendre comme quelque chose de facile", croit savoir l'animateur de Zik Fm et Sen Tv. Aussi, à en croire ce dernier, l'animation n'est pas un passe-temps mais un travail comme tout autre. Il ne faut pas donc croire que seuls les analphabètes doivent le faire.
Cheikh Sarr dit avoir fait tout son cursus scolaire en alliant sa passion à ses études. Il est même un enseignant de formation mais a finalement choisi de se consacrer au micro. Il partage son analyse avec l'animatrice de l'émission "Entre nous" diffusée sur la Sen Tv, Safia Diatta qui est titulaire d'un master 2.
"Au Sénégal, on croit qu'animation rime avec analphabétisme. Or, je crois qu'il faut un niveau d'étude assez élevé pour communiquer avec son auditoire qui est souvent mixte. Faire des études ne veut pas forcément dire faire une formation en animation. Personnellement, je ne l'ai jamais fait. Il faut faire la part des choses entre un don de Dieu et un bon niveau d'étude qui est fondamental dans toutes choses. Je conseille à tous ceux qui souhaitent faire de l'animation de se focaliser d'abord sur leurs études. Souvent ce sont les images véhiculées par certains animateurs qui attirent les jeunes. Il y a la célébrité qui n'est pas forcément le plus important. Il faut déjà savoir gérer sa vie, ce qui ne sera pas évident sans les études", conseille Safia.
Manque de formation
Le manque de formation et le fait de n'avoir pas fait des études seraient-ils à la base de certaines dérives. Le débat mérite d'être posé. Seulement, ceux qui sont indexés ne semblent pas s'émouvoir outre mesure. Encore que certains pensent que l'animation a évolué suivant l'évolution de la société et qu'elle ne s'est pas "dévergondée".
"Les gens ont l'habitude de dire que les choses ont beaucoup changé ; moi je dis que c'est tout à fait normal parce que la société n'est pas statique, ça évolue et dans tous les domaines d'activités, cela se ressent. C'est quelque chose de tout à fait naturel", analyse l'ancienne animatrice à la radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS) Fatou Sakho. Par conséquent, pour elle, il serait difficile voire impossible que les jeunes animateurs fassent exactement ce que faisaient leurs aînés.
"La première génération d'animateurs avait un style vraiment particulier qui était beaucoup plus proche des aspirations de l'époque. Il fallait parler bien le Français, avoir la tenue, être très correct dans le langage ; tout ça parce que là, nous étions dans une dynamique où il fallait faire la promotion de la langue française et de certaines valeurs", explique-t-elle.
Alors que sa génération à elle qui est celle des années 1990 avait d'autres aspirations. Et correspond à une pluralité de la presse. Les langues nationales, particulièrement le wolof, étaient promues sur de nouvelles chaînes. Donc, il fallait aussi aux animateurs de se mettre sur cette ligne. "Nous, notre génération, quand elle est arrivée, a fait le mixe de tout cela. Si les gens ont bien suivi à l'époque, c'est parce qu'il y a eu le wolof, une ouverture vers les talk-shows. La langue wolof s'est imposée parce c'est la demande qui était ainsi", informe-telle.
C'est pourquoi, à l'en croire, il est tout à fait normal que les choses évoluent encore aujourd'hui. Seulement si à leur époque les récriminations n'ont pas plu, c'est parce que les bases de l'animation ont été quand même respectées ; maintenant les gens bavardent inutilement.
"Divertir, informer et éduquer"
Que non ! rétorque Cheikh Sarr. "Pour moi, l'auditeur n'a pas besoin de la musique qu'on lui donne parce qu'il l'a déjà dans son téléphone ou son ordinateur. Maintenant, c'est la manière dont l'animateur interprète la chanson en se défoulant qui l'intéresse", assure-t-il. "Ce que je déplore, c'est le fait qu'aujourd'hui, au niveau des différentes chaînes de télévision et de radio, les choses ne soient pas bien canalisées", constate-t-il.
Aussi, "j'ai l'impression que tout ce qui se fait aujourd'hui, c'est par rapport à ces chaînes étrangères qui mettent beaucoup plus l'accent sur le ludique que sur la sensibilisation, l'information et l'éducation. Je suis pour qu'il y ait beaucoup de divertissements mais un divertissement qui peut aussi servir à la population, parce qu'à travers le divertissement, on peut instruire et donner des informations", indique-t-elle.
Il y a encore des gens qui essaient de le faire à l'instar de Cheikh Sarr si l'on se fie à ses dires. "C'est vrai qu'il y a un énorme changement dans la manière dont on faisait l'animation avant et aujourd'hui. A l'époque, on ne mettait que de la musique, on ne faisait que des dédicaces et ceux qui donnaient des informations sur l'actualité des musiciens n'étaient pas nombreux. Actuellement, moi personnellement, je mets de la musique mais en même temps, j'essaie d'éveiller les consciences. Je mets rarement des morceaux qui n'ont pas de contenu. D'habitude, quand je mets une chanson, à travers le contenu du morceau j'essaye de partager des messages avec mes auditeurs et d'attirer leur attention sur certaines tares de notre société", fait savoir l'homme de Keur Momar Sarr.
Il ajoute dans la même veine : "Dans mon animation, il y a de la musique, de l'humour et des messages dont peuvent se servir mes auditeurs. J'essaye ainsi de donner de bons exemples à mes auditeurs". Dj Koloss abonde dans le même sens. Il dit : "Chacun a sa façon de faire par exemple moi, je suis un animateur de radio, je mets des concerts en live, je donne des informations qui n'ont rien à voir avec la musique, je donne aussi le programme des artistes. Chacun de nous à sa particularité. Certains s'appuient sur les morceaux des artistes pour faire leurs animations, d'autres mettent tout simplement de la musique, reçoivent des appels d'auditeurs ou bien transmettent des messages qui peuvent servir aux auditeurs ou téléspectateurs", dit-il.
Seulement, certains ne se limitent pas à tout ce que vient de citer Koloss. Ils se transforment en troubadours ou griots sur la bande FM, chantant les louanges de personnalités en échange de billets de banque. "Les animateurs qui chantent les louanges des gens dans le but d'obtenir de l'argent en retour, c'est leur problème. Je ne les blâme pas", déclare Koloss qui trouve d'ailleurs que "certains le font d'une manière très originale jusqu'à impressionner les téléspectateurs".
Sidate Thioune qui officie dans la même radio que Koloss ne porte pas de gants pour dire ce qu'il pense de cette situation. "Il y a une nouvelle façon de faire des animateurs qui n'est pas du tout professionnelle et malheureusement, c'est cela que l'on impose aux Sénégalais, que ce soit à la télé ou à la radio. Certains animateurs ne font que du folklore : soit ils chantent les louanges des autorités ou personnalités soit ils quémandent de l'argent en direct. Et tout cela ne faisait pas partie du métier. Ce n'est pas du tout sérieux", estime-t-il.
On accuse la jeune génération mais ce n'est pas tout le monde. Safia est bien l'exception qui confirme la règle. "Je ne suis pas de ceux qui réclament des pourboires en contrepartie d'une dédicace. Mais il paraît que c'est à la mode et le Sénégalais est un suiviste par excellence. Mais je pense que le but de l'animation, c'est avant tout de faire plaisir à ses auditeurs", se défend-elle.
"Kuko def kuko wax là bëgg"
Ce qui n'est pas le cas de son collègue Abba No Stress. Ce dernier assume totalement le fait qu'il quémande de l'argent à la radio. "J'ai 30 ans, j'ai été "Sarakolé" pendant 28 ans et depuis deux ans je suis griot.
J'en rends grâce à Dieu. On m'a donné ma nationalité de griot, je suis fier d'être faramaren", se glorifie-t-il. Il va plus loin : "A la télé, des téléspectateurs peuvent nous admirer, nous appeler chez eux et nous offrir devant leur famille des choses. Une personne peut te voir uniquement à la télé et t'offrir un million. Maintenant, comme on le dit en wolof, Kuko def kuko wax là bëgg (qui fait une œuvre de charité veut qu'on en parle). Ce n'est pas interdit de remercier des bienfaiteurs. Je pense que cela est permis partout. Et moi comme j'ai l'habitude de le dire, c'est à la télé que travaille mais c'est dehors que je perçois mon salaire".
Si Abba joue franc jeu, Cheikh Sarr lui fait dans le clair-obscur. "Les gens doivent savoir que c'est l'artiste lui-même qui chante les louanges des autorités dans leurs chansons. Ce sont eux qui font du "wayaan" dans leurs morceaux. La plupart d'entre eux n'ont pas de thèmes. On voit des fois un album dans lequel l'artiste ne fait que chanter les louanges des autres. Si ce n'est pas Bougane, c'est Cheikh Amar ou Macky Sall. Moi, quand on me donne ce genre de chanson pour que je la mette à la radio et que je connais la personne que l'artiste chante, j'en profite pour dire du bien d'elle. Mais cela ne veut pas dire que je lui demande indirectement de l'argent. Des fois, une autorité peut t'entendre dire du bien d'elle dans un morceau qui lui est dédié, elle t'appelle pour te donner de l'argent ; donc c'est diamétralement opposé. Peut-être qu'il y a des animateurs qui le font mais pas moi", se justifie-t-il.
A qui la faute ? se demande-t-on. "La responsabilité est partagée entre ces animateurs d'un autre genre et les patrons des médias. "Ce sont eux qui font les recrutements. Ils prennent des animateurs qui n'ont aucune expérience dans le domaine, qui racontent du n'importe quoi à la tété ou la radio. Je rencontre aujourd'hui des animateurs ou animatrices qui étaient mes auditeurs. Actuellement, ce sont eux qui présentent les émissions de télé. Ce que je n'arrive pas à comprendre. Ils sont à la télé à faire du n'importe quoi parce qu'ils ne maîtrisent pas les rudiments du métier", se désole Sidate Thioune.
Boubacar Diallo alias Dj Boub's
"LES ANIMATEURS DOIVENT SAVOIR QU'ILS NE SONT PAS DES STARS…"
Il est l'une des voix incontestées de la Radio futurs médias. Boubacar est l'un des animateurs les plus présents sur la bande FM et l'un des plus suivis du Sénégal. Pourtant, Boub's a toujours son style classique alors que la nouvelle génération adopte une nouvelle manière de faire. Boub's n'essaie pas de chanter sur tous les opus qu'il propose et ne fait pas de "wayaan" à outrance non plus. Un exemple à suivre pour certains.
Boubacar Diallo a débuté sa carrière professionnelle en tant que Disque joker dans une boîte de nuit. Déjà élève, il titillait le micro. Il était souvent le maître de cérémonie lors des fêtes de son école. Ses premiers fans, il les a connus là-bas. Ce sont ceux-là qui l'encourageaient en lui disant qu'il avait une belle voix et qu'il pouvait être animateur. Sans trop y croire, Boub's a tenu à terminer ses études secondaires. C'est ainsi qu'il obtint en 1997 le baccalauréat série A3. Et comme si la chance était véritablement de son côté, il est accepté durant cette même année à la station Fm Walfadjri pour faire un test. Il est retenu au finish. Ce qui faisait ainsi de lui l'un des premiers animateurs de Walf. Plus tard, il quittera Walf Fm pour la Radio futurs médias. Depuis lors, il y officie.
Dj Boub's a donc fait du chemin et a duré dans ce métier. Aujourd'hui, il a fait aimer ce métier à beaucoup de jeunes et est aussi leur référence." Je suis fier d'entendre beaucoup d'animateurs me citer comme leur référence", dit-il. Pour lui, cela est lié au fait qu'il a plus ou moins révolutionné le milieu de l'animation. "Je crois avoir apporté un plus dans l'animation dans un style très correct et classique de la radio. Moi aussi j'ai des références en radio. J'ai connu de belles voix que j'ai cherché à imiter. Cela me fait du baume au cœur de voir que beaucoup de jeunes de la radio m'imitent ou me prennent comme leur référence. J'en ai connu des Boubs 1, Boubs 2, Boubs Ziguinchor et tant d'autres qui suivent mes pas", se réjouit-il.
Beaucoup de personnes parlent de l'évolution rapide de l'animation au Sénégal mais, de l'avis de Dj boubs, les gens doivent savoir que c'est la communication qui a évolué. "Pour moi, l'animation est restée classique sauf qu'il y a quelques animateurs qui n'aiment pas ce côté classique de la chose. Chaque animateur a son style et je les respecte tous. Mais ce que je déplore le plus dans notre métier, c'est de voir des animateurs qui se prennent pour des stars. Je veux qu'ils restent à leur place ; qu'ils sachent qu'ils ne sont pas des stars car la star, c'est la radio et ceux qui font de la musique, c'est-à-dire les artistes", prévient Boubacar Diallo. Aussi, à l'instar de Michael Soumah (ndlr voir interview), l'animateur de "Deugueuntane" est d'avis qu'un animateur doit avoir une certaine culture générale. "Mon secret, c'est que je lis beaucoup, je suis passionné, j'essaye de découvrir d'autres genres musicaux et ma passion débordante me permet de rester au cœur de la musique. c'est cela qui me maintient dans le métier", dit-il.
Boub's a beaucoup de fans. Ironie du sort, lui aussi est fan de quelques-uns de ses collègues. "Il y a de bons animateurs sur la bande Fm, je ne voudrais pas créer de frustrés mais je peux en citer trois que j'aime bien. A mon avis ce sont les meilleurs pour moi. Je pense à Coco Jean et Nadia de la radio Nostalgie et Fatim'O de la RFM. Ce sont d'excellents animateurs. Leurs styles se croisent mais ne se ressemblent pas. Je crois que tous les animateurs se valent. Le seul conseil que je peux donner à la nouvelle génération, c'est de ne pas jouer à la star", dit-il.
Michael Soumah, animateur
"CE QUE J'AIMERAIS CHANGER DANS L'ANIMATION…"
Chef de la station Dakar Fm, Michael Soumah est un animateur qui a fait les beaux jours de la station qu'il dirige. Son talent est reconnu par tous. Dans cet entretien avec EnQuête, il note les bons et les mauvais points de ce qu'est devenu actuellement le métier d'animateur.
Comment voyez-vous aujourd'hui la manière d'animer les émissions musicales à la radio comme à la télé ?
Je pense que l"animation reste l'animation. D'abord il faut savoir que c'est un des métiers de l'audiovisuel, ce que les gens oublient souvent. Présentement, il est important d'avoir les prédispositions pour exercer ce métier parce que beaucoup de jeunes optent pour le métier d'animateur parce qu'il l'aime, mais le métier ne les aime pas. Aujourd'hui, il y a beaucoup de jeunes qui aspirent à faire de l'animation mais ils n'ont pas les prédispositions requises. D'abord, quand on parle de l'animation en général, on pense automatique à la musique. Alors que ces jeunes-là n'ont pas de connaissances dans ce domaine. Et il faut savoir que c'est un don contrairement à ce que les gens pensent.
Pour faire de l'animation, il faut une bonne culture générale. Il faut des connaissances dans le type d'animation choisi. Il faut aussi avoir une certaine culture générale dans le domaine de la musique. Aujourd'hui, l'on se rend compte que les animateurs, excepté ceux du mbalax, ne connaissent absolument rien à ce qu'ils font. Encore que ceux qui s'en sortent avec le mbalax ont grandi avec cette musique et n'écoutaient que cela. Pour moi, un vrai animateur ne doit pas se définir comme un animateur de mbalax ou d'un autre genre musical. Un animateur reste juste un animateur. Il doit pouvoir animer toutes sortes d'émissions. Il doit être complet avec une bonne culture générale. En somme pour moi, un bon animateur doit pouvoir faire une émission culturelle, de société, de sport même politique. Si on a un bon background, on peut faire tout cela. C'est cela un véritable animateur de radio ou de télévision.
Mais est-ce qu'il y a des changements positifs ou négatifs notés dans la manière de faire l'animation aujourd'hui ?
Ce que j'ai constaté moi n'est pas positif. Même s'il est vrai qu'aujourd'hui, les donnes ont changé. L'audiovisuel évolue de jour en jour donc, chacun y met du sien. Cependant, telle que l'animation est pratiquée, ce n'est pas de l'animation. On fait tout sauf de l'animation. L'on se rend compte que dans les émissions musicales, il n'y a pas de contenu. L'on se contente de mettre la musique, de jouer au comédien, de faire des dédicaces à n'en plus finir, etc. Il n'y a aucun contenu, aucune information qu'on donne par rapport à la musique, pas d'interviews, ni de reportages. Si on veut faire de la radio, il faut qu'il y ait du contenu même si c'est une émission musicale. C'est important.
Parlant de contenu, certaines animateurs font des dédicaces intéressées et du "wayaan" en direct. Qu'est-ce que vous en pensez ?
Cela n'engage qu'eux. Moi je ne peux pas me mettre à leur place. Ce n'est pas une bonne chose parce que ce n'est pas professionnel. Aujourd'hui, si j'étais un patron de radio, j'aurais interdit le "wayaan".
Selon vous qu'est-ce qui est à l'origine du manque de professionnalisme noté chez certains animateurs ?
C'est du à un manque de formation. Pour eux, ce qu'ils font, c'est cela la radio. Ils ne savent pas que ce canal demande beaucoup de choses qu'ils ignorent à la limite. En guise d'exemple, la diction est importante mais il y a beaucoup d'animateurs qui ne l'ont pas. Pour faire de la radio déjà, il faut être courtois. Il y a un certain respect vis-à-vis de l'auditeur. Ce sont des jeunes qui sont dans le métier par hasard et ils ne maîtrisent pas le B.a.ba du métier. Ils sont venus de nulle part et ils n'ont pas cette culture du métier. Et le pire c'est qu'ils ne cherchent pas à se former donc, dès qu'ils sont devant le micro, ils se prennent pour des stars. Ce que les gens oublient, c'est que l'animateur de radio, c'est celui qui donne du Zip, c'est une personne qui est importante dans le programme de la radio et de la télévision. Donc, il est bon que les animateurs sachent cela. L'animateur est quelqu'un qui s'adresse à dix mille personnes voir des milliers de personnes. Déjà quand on est dans le métier on fait ce qu'on appelle des renforcements de capacité, c'est dire que les jeunes animateurs doivent s'ouvrir à leurs aînés dans le métier pour parfaire leur formation.
PAR IDIATOU DIALLO ET FODE MANGA
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LES SÉNÉGALAIS PARTAGÉS
VIDÉO SENEPLUS - Affaire Lamine Diack
Idiatou Diallo et Fodé Manga |
Publication 22/12/2015
(SenePlus.Com, Dakar) - Le journal Le Monde a révélé que les fonds qu’aurait reçus Lamine Diack de la Russie auraient servi à financer l’opposition lors de la campagne électorale de 2012 au Sénégal. Sur le sujet, les Sénégalais sont partagés. Toutefois cette affaire ramène sur la table, selon les personnes interrogées, la question du financement des partis politiques et celle relative à la liberté d’expression.
Cristiano Ronaldo prépare sa reconversion et se lance dans l'hôtellerie
S'il espère jouer au football "encore six, sept ou même dix ans", le triple Ballon d'or Cristiano Ronaldo, presque 31 ans, pense déjà à sa reconversion : il s'est lancé jeudi dans l'hôtellerie et se voit dans la peau d'un entrepreneur.
"Beaucoup d'entre nous, chez les footballeurs, finissent leur carrière sans savoir ce qu'ils vont faire. Pour moi, c'est clair : je veux m'occuper de mes marques", a-t-il assuré à l'AFP jeudi.
La star du Real Madrid n'en est pas à son coup d'essai. Sous l'enseigne "CR7", il a déjà investi le marché des chaussures, des sous-vêtements et des chemises. Jeudi, il a annoncé un investissement de plus de 37 millions d'euros dans quatre hôtels aux côtés du groupe portugais Pestana, originaire de son île natale de Madère.
"A 30 ans, j'ai déjà beaucoup de choses entre mes mains, j'ai un super entourage, je suis vraiment très heureux", affirme Ronaldo. Mais "d'autres projets viendront. Ce que je veux, c'est que mon nom soit toujours plus grand dans tous les domaines où j'exerce", ajoute-t-il.
Souriant, il est déjà très à l'aise dans l'habit de l'homme d'affaires, en costume gris et cravate rouge, dans le salon d'un hôtel de luxe du groupe Pestana, à Lisbonne. Pas question pour lui d'envisager une carrière sur le banc de touche. "Je ne me vois pas comme entraîneur, ce n'est pas mon ambition", estime-t-il. "Mais qui sait si je ne changerai pas d'avis !"
- Retour aux sources -
Originaire d'un quartier populaire situé dans les hauteurs de Funchal, à Madère, Ronaldo a été repéré à l'âge de 11 ans par le Sporting Portugal et s'est envolé pour Lisbonne. Mais il n'oublie pas ses racines, et c'est sur son île natale que le sportif lancera son premier hôtel. "Madère, c'est le point de départ le plus important pour moi", confesse-t-il.
Devenu le footballeur le mieux payé du monde (plus de 70 M EUR en 2014), c'est lui qui fait vivre sa mère et sa famille, dont une partie est restée à Madère.
A Funchal, l'hôtel se situera à deux pas du musée consacré à sa carrière que le sportif a lui-même financé. A quelques centaines de mètres de là, trône une statue en bronze à son effigie, inaugurée en décembre 2014.
Trois autres hôtels suivront, à Lisbonne, Madrid et New York. "Tous les investissements sont réalisés à 50-50" entre Ronaldo et le groupe hôtelier, pour un total de 75 millions d'euros, a précisé Dionisio Pestana, patron et fils du fondateur de l'entreprise.
Plus important groupe hôtelier portugais, Pestana est né en 1972 à Madère et compte aujourd'hui 87 hôtels dans 16 pays, en Europe, en Afrique, ainsi que sur le continent américain.
"Il était impossible de me lancer seul dans un projet de cette envergure, à chacun son domaine", avait affirmé un peu plus tôt Ronaldo en conférence de presse, avant d'ajouter : "Mon univers est celui du ballon, mais la vie change et j'ai toujours rêvé d'avoir un hôtel !"
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MULTIPLE PHOTOS
DE L'ECOLE SÉNÉGALAISE A L'AVIATION CIVILE FRANÇAISE
Diawara (Sénégal), 17 déc 2015 (AFP) - Lassana Koïta a quitté le Sénégal à 40 ans passés pour "faire une thèse" en France où il a intégré l'aviation civile, avec toujours au coeur sa ville, Diawara, à laquelle il a contribué à apporter de l'eau potable, avec d'autres émigrés sénégalais.
L'AFP a rencontré ce professeur de mathématiques et statisticien de 49 ans, marié et père de quatre enfants, dans cette localité de quelque 15.000 habitants dans le département de Bakel (est du Sénégal) lors d'une récente visite de projets de la coopération franco-sénégalaise.
"Avant de partir pour la France, j'avais un DEA de mathématiques. Mon objectif était de faire une thèse. Une fois sur place, j'ai trouvé d'autres opportunités et j'ai fait l'aviation, un domaine qui me passionnait", raconte-t-il.
"Je travaillais déjà ici, au Sénégal" depuis 1993, "je ne voulais pas y aller à tout prix", explique l'homme, arborant lunettes, cheveux courts et barbe taillée en collier. Il précise être franco-sénégalais comme plus de la moitié des ressortissants de Diawara, dans une zone habituée aux rigueurs du Sahel - sécheresse, fortes températures une grande partie de l'année - en dépit de la présence du fleuve Sénégal.
"J'ai fait mon école primaire ici, à Diawara, dans des classes construites non pas par l'Etat, mais par les migrants", sans cela "je ne suis pas sûr que j'aurais atteint le niveau que j'ai aujourd'hui", confie-t-il.
Arrivé en France, "j'ai enseigné une année" avant de participer à un concours "dans le domaine de l'aviation en tant que mathématicien, j'ai réussi. Je travaille aujourd'hui pour la Direction générale de l'aviation civile en France", ajoute-t-il.
Selon sa carte de visite professionnelle, il est "chargé d'études de sécurité des aérodromes". Mais il semble surtout fier de son travail au Comité de rénovation de Diawara (Corédia), l'association dont il coordonne les projets et ayant contribué à construire un imposant château d'eau, avec sa "station de potabilisation" de l'eau du fleuve Sénégal, divers infrastructures et équipements annexes, une façon de rendre à la ville ce qu'elle lui a donné, dit-il.
Coût global de l'infrastructure: près de 125 millions de FCFA (environ 190.500 euros), dont près du cinquième a été fourni par le Corédia, le reste du financement provenant d'autres programmes et partenaires au Sénégal et en France.
- 'Zone de soif' -
Réceptionné en octobre 2011, le château d'eau a été officiellement inauguré en novembre, lors d'une cérémonie festive en présence du secrétaire d'Etat sénégalais à l'Hydraulique rurale Diène Faye et de l'ambassadeur de France Jean Félix-Paganon.
Le département de Bakel est situé "en zone de soif", a souligné le ministre dans son discours, saluant "un ouvrage important" qui permet d'apporter de l'eau de bonne qualité à Diawara et ses environs "actuellement et encore pendant plusieurs dizaines d'années".
Coumba Thiam, une habitante de Diawara en boubou et coiffe oranges, deux longues tresses et multiples parures dorées, clame sa joie dans plusieurs langues locales. "Grâce à ce château, nous sommes tous contents ici! Avant, la corvée d'eau nous éreintait, il y avait des accidents, des maladies", lance-t-elle à l'AFP, "aujourd'hui, c'est fini et on a de l'eau à gogo, on n'est plus +arriérés+ !".
Selon Lassana Koïta, auparavant, Diawara "avait un système d'adduction d'eau potable mis en place par l'Etat en 1992", vétuste, qui "alimentait 20 bornes fontaines pendant deux heures par jour", à plusieurs kilomètres de certaines habitations.
Ce système fournissait à la ville 22% de ses besoins, les 78% manquants devant être collectés "à travers les mares, des puits artisanaux et l'eau du fleuve, qui sont des sources d'eau non potable", assure-t-il. "Aujourd'hui, on a plus de 500 branchements privés, l'eau arrive dans les maisons"
Le Franco-Sénégalais reconnaît qu'il n'est pas facile d'être partagé entre deux pays, un travail prenant et une association exigeante mais, déclare-t-il, "c'est un sacrifice que je fais pour mes parents, ma famille, mon village, ma commune, ma localité".
Lilian Thuram attaqué en diffamation par son ex-compagne
Ils se sont déchirés dans la presse et se retrouvent vendredi au palais de justice: l'animatrice de télévision Karine Le Marchand poursuit pour diffamation son ex-compagnon, l'ancien champion du monde de football Lilian Thuram.
"Karine Le Marchand estime qu'elle a été diffamée par les propos tenus par M. Thuram sur Canal+" en 2013 et "demandera un euro de dommages et intérêt", a indiqué à l'AFP Me Jean Ennocchi, l'avocat de l'animatrice.
Invité du "Grand Journal" jeudi 17 octobre 2013, le footballeur retraité avait affirmé qu'après leur séparation, début septembre, Mme Le Marchand lui avait demandé "une compensation" pour "les années passées ensemble", ce qu'il avait refusé.
Depuis, selon lui, l'animatrice n'aurait eu de cesse de le menacer: "J'ai dit non. Elle m'a envoyé un texto, m'a expliqué qu'elle allait me détruire, détruire mon image. Ces paroles ont été prononcées le 3 septembre, le 3 au soir elle a déposé une plainte (pour violences conjugales, ndlr) et le 4, je suis convoqué par la police".
Devenu un symbole de la lutte antiraciste en France, Lilian Thuram avait montré à l'écran un SMS envoyé selon lui par son ex-compagne, attestant de ces menaces. "Je n'ai jamais été violent avec Karine Le Marchand, (...) ni avec aucune femme", avait-il assuré.
"En disant cela, il vient dire que la plainte déposée par ma cliente était fantaisiste, qu'elle l'a calomnié, ce qui est parfaitement diffamatoire", a affirmé Me Ennocchi.
Karine Le Marchand avait retiré sa plainte contre Lilian Thuram, qu'elle accusait de violences conjugales à son encontre, une dizaine de jours après son dépôt. Ce retrait n'éteignant pas l'action publique, le footballeur retraité avait écopé d'un rappel à la loi.
"Lilian Thuram n'a fait qu'exprimer son opinion. Ces poursuites sont sans fondement, c'est lamentable d'en arriver là", a affirmé à l'AFP son avocate Emmanuelle Kneusé, expliquant que si Thuram s'était exprimé "publiquement pour la première fois le 17 octobre, pour se défendre", c'est que le "déchaînement médiatique commençait à porter préjudice à sa fondation" Lilian Thuram-Education contre le racisme, créée en 2008.
Détenteur du record des sélections en équipe de France de football et défenseur de l'équipe championne du monde en 1998, Lilian Thuram, 43 ans, milite depuis des années pour l'égalité et contre le racisme, intervenant notamment via sa fondation dans les écoles, lors d'événements sportifs ou culturels en France et dans le monde.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, IBE NIANG ARDO
SUPRÊME PHILANTHROPIE
Puiser dans les deniers publics, spéculer avec le domaine public, cultiver la corruption autour des marchés publics, font, toute honte bue, les sources de fortune des plus nantis de chez nous
Ibe Niang Ardo, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 16/12/2015
Mark Zuckerberg, un prophète de notre ère. À 31 ans, ce multimilliardaire en dollars, toujours en tee-shirt et sneakers aux pieds, est prophète de la religion Facebook, dont il refuse de communiquer le nombre total d'adhérents, se contentant de réclamer 2 milliards de membres actifs- beaucoup plus qu'aucune religion révélée ne compte. Rien que pour cela, une œuvre si bien inspirée et menée de main de maître au rang de succès mondial par quelqu'un d'à peine vingt cinq ans à l'époque, fait de ce jeune homme un modèle pour toute sa génération, à travers le monde.
Adhérer à Facebook revient à contracter de nouvelles habitudes, contraint en cela par le virus de la connexion quotidienne, voire permanente, qui l'accompagne et toutes les sujétions qui vont avec. Ainsi les adeptes vouent un culte à cette connectique mise à leur disposition par Facebook de Mark Zuckerberg, qui leur permet de développer des relations à distance, d'échanger entre eux et partager des moments de leur vie, avec une liberté contagieuse incomparable à celle qu'offre les relations de proximité et même familiales.
Nous sommes 7 milliards sur cette planète, quand plus de deux milliards d'individus de tous âges forment une communauté connectée dont les membres s'adonnent fidèlement aux mêmes activités quotidiennes, simultanément, cela change la vision et le cours de l'humanité toute entière. En cela les réseaux sociaux, pris ensembles, s'apparentent à une religion. Malgré tout Mark Zuckerberg qui en est le pionnier regarde le monde changer sous son impulsion, les milliards s'accumulés dans ses comptes, tandis que lui demeure le même- toujours le même habit (au sens figuré comme au sens propre) et la même simplicité de mise. Il se fait oublier, jusqu'au moment où, porteur d'une inspiration divine censée élever les paradigmes des valeurs humaines, il se distingue de nouveau par un acte inédit qui le rappelle à notre bon souvenir.
Le dernier de la liste, posé à la naissance de sa première fille il y a quelques jours : la décision prise à cette occasion de céder, pour le reste de sa vie, 99% de ses parts de Facebook, valant actuellement 45 milliards de dollars, à une fondation philanthropique à créer, pour la promotion d'un monde meilleur et l'égalité des chances de tous les enfants de cette planète. Devant une telle grandeur d'âme, provenant d'un si jeune homme, il y a certes pour nous des enseignements à en tirer.
Pour moi le record établi par ce geste du plus jeune des fortunés a davantage à voir avec l'essor de paradigmes, qu'à la philanthropie et c'est là une conviction que je tire d'un de ses principes qu'il a eu à exprimer : "Vivre comme si la peur n'existait pas". Parce qu'il est vrai qu'il n'est pas le premier milliardaire à plaider pour une philanthropie extrême. Avant lui Warren Buffet avait entamé dès 2006 la cession graduelle de toutes ses parts dans des œuvres de charité. Ensemble avec le couple Bill et Melinda Gates, réputés pour le caractère extrême de leurs charités, ils avaient en 2010 lancé une campagne de donations, à laquelle avaient fini par souscrire plus de 130 milliardaires en dollars, de 14 pays différents. Seulement, Bill Gates (60 ans) pourrait être le père de Mark Zuckerberg, Warren Buffet (85 ans) son grand-père : c'est cette différence d'âge entre ces pionniers et le patron de Facebook, qui donne un cachet plus symbolique à son action que le simple fait de les avoir surpassés par le pourcentage de ses parts cédées.
Ce geste devrait nous parler à nous Sénégalais. Cette manne financière viendra assurément financer nos impuissances chroniques, postées en requêtes permanentes de sollicitations à l'adresse des donneurs ; alors dans l'attente de cette immanquable obole, ne ratons pas l'occasion de bien méditer le sens prééminent de cet acte pédagogique.
Commençons par distinguer et louer ce qui est louable et constant d'où que cela vienne. Nos prêcheurs, stars du petit écran ou des tentes qui, pour dire le moins, embarrassent insolemment la voie publique, doivent revoir leurs copies et arrêter de nous faire croire que nous, Sénégalais, incarnons le bien et le blanc le mal ; que le paradis est pour le pauvre et l'enfer pour le riche ; que la foi religieuse est l'antithèse du progrès scientifique et technologique. Comme si les riches s'étaient enrichis et les savants avaient acquis leurs connaissances à l'insu et en dépit de la toute puissance divine.
Pourquoi ne réfléchissent-ils pas sur une chose : le changement des habitudes et de ce qui en est la cause directe ? Quand par exemple vous allez à la mosquée le vendredi, vous entendez depuis quelques années, l'imam demander avant de commencer la prière, d'éteindre les téléphones portables : c'est dire combien nos habitudes ont changé grâce à une technologie importée. Même l'Imam ne se passe plus de son portable, voire son Ipad. Du moment que ces changements sont inéluctables, adaptons un discours cohérent et soyons véridiques.
Ici chez nous, ce sont des pères de familles entre l'âge de Gates et Buffet, honorés d'un statut privilégié, qui détournent des milliards de francs Cfa des deniers publics et les mettent à la disposition de leurs femmes et enfants, qui les dilapident ostensiblement. Ici, des religieux notoires croupissent en prison pour escroquerie, après nous avoir berné de sermons légendaires bons à leur attirer des millions de subsides. Chez nous des plus jeunes que Zuckerberg chipent des millions de francs, des caches de leurs parents délinquants, pour les flamber dans les boites de nuits. Nos milliardaires les plus excentriques n'ont eu comme activité lucrative que la politique.
Puiser dans les deniers publics, spéculer indûment et sans scrupules avec le foncier réputé le plus prisé du domaine public, cultiver ignoblement la corruption autour des marchés publics, des droits et services administratifs, font, toute honte bue, les sources de fortune des plus nantis de chez nous. Rien qui fasse avancer la société, au contraire, tout pour en précipiter la ruine.
Quel contraste ! De ce coté rien que pour de l'ostentation, l'argent est une obsession que l'on poursuit pathologiquement et abominablement jusqu'à 99 ans, voire plus, quand le sort le veut bien. De l'autre coté, dans la communauté des gens dont l'humilité et la simplicité n'accordent la moindre place à l'ostentation dans leur esprit, contribuer de par son imagination, son audace et ses efforts à la promotion d'un monde meilleur et plus équitable est érigé en une culture, objet et sujet de tous les sacrifices. Autant dire que si Satan a pu créer ou impacter quelques créatures, ces derniers ne sont pas de ceux là. Seul Dieu a pu créer et inspirer de si nobles créatures, modèles utiles à l'humanité.
À l'heure où je suis en train d'écrire cet article j'apprends que Zuckerberg vient encore de s'illustrer par un autre acte en rapport avec le terrorisme islamiste et les propos du candidat Donald Trump, qui propose de bannir les musulmans d'entrer aux Etats-Unis : il vient d'exprimer sa solidarité aux musulmans du monde qui souffrent de l'instrumentalisation de leur religion et de discriminations consécutives. Contrairement à Trump, Zuckerberg dit qu'il n'y a pas de place pour la haine et la discrimination sur cette planète; c'est ce que ses parents juifs lui ont enseigné.
Ce que nous pouvons retenir à travers cela, tous ces comportements qui plombent notre société, comparativement à ceux qui la font progresser, est que Satan est à chercher dans les coins et recoins des cœurs et esprits, qu'il a fini de corrompre, quels que soient la religion, la race, la classe sociale ou le genre de l'individu.
Il pourrait, sans pâlir, avec "Gospel journey" compétir aux prochaines victoires de la musique. En attendant, la sortie de la liste des nominés pour cette grande rencontre musicale, Faada Freddy imprime ses marques en France. Son opus vient d'être désigné meilleur album international 2015 par le journal "Le Parisien".
Avec juste un album solo international, Abdou Fatah Seck dit Faada Freddy est déjà sur une pente ascendante. "Gospel journey" ouvre des portes inespérées à l'artiste sénégalais issu du hip-hop. Jusque-là, il est l'un des rares, soit le premier membre du mouvement hiphop sénégalais à avoir un succès aussi éclatant outre-Manche même si ce n'est pas dans le registre habituel où on l'a connu.
Au cours de l'année 2015, le duettiste de Ndongo D a rempli les plus grandes salles de spectacles de la France, allant du Trianon à la Cigale en passant par l'Olympia et bientôt le Zenith. Et cerise sur le gâteau, il a fait hier la Une du journal "Le Parisien" habillé d'un costume rose aux rayures noires avec un chapeau assorti. Il y ressemble à un dandy africain des temps modernes. Il est à la première page de ce canard parce que la rédaction a choisi "gospel journey" comme meilleur album international de 2015. L'écouter, c'est l'aimer.
"Faada Freddy a eu l'idée la plus simple et la plus sophistiquée de l'année : enregistrer un album sans instrument, construit uniquement autour des voix et des percussions corporelles. Ceux qui ne sont pas prévenus se laissent surprendre par la richesse de son premier album "Gospel Journey", persuadés d'entendre de vrais musiciens", écrit la rédactrice de l'article sur le chanteur sénégalais.
Cette dernière est convaincue d'ailleurs que "le voir (ndlr Faada Freddy), c'est le revoir. En un an, le Sénégalais, ancien rappeur du groupe Daara J, a rempli, à Paris, le Trianon, la Cigale, l'Olympia, en attendant le Zénith. Car les curieux qui viennent le voir une première fois reviennent avec d'autres, qui reviennent avec d'autres...". Aussi, à l'en croire, "l'essayer, c'est l'adopter.
Chanteur solitaire, Faada Freddy séduit aussi par sa générosité. Le chanteur n'a pas hésité à prolonger son concert au Trianon dans la rue, puis dans une rame du métro devant des passagers médusés". Ce qui démontre que tout le monde tombe facilement sous le charme de celui qu'on appelle "Morganou Jolof"
(ndlr en référence à Denroy Morgan, chanteur de reggae jamaïcain fondateur de Morgan Heritage). "Gospel journey" est sorti en mars dernier et compte onze titres. Aucun instrument encore moins de boîte à rythme n'a été utilisé dans cet album. Tous les sons et musiques sont faits avec de la voix et des percussions corporelles. L'album est très coloré musicalement parlant avec des influences zoulous, pop ou encore folk. L'opus n'est pas encore officiellement sorti au Sénégal. Mais est disponible sur les plates-formes de téléchargement pour le moment.