L’affaire des sacs à main pour homme qui est à la mode dans certains milieux et qui occupe l’actualité depuis quelques jours et dans laquelle Waly Seck est pointé du doigt comme étant un des promoteurs au Sénégal de ce phénomène aux allures d’apologie de l’homosexualité, a fait réagir le jeune chanteur qui s’est dédouané.
Le fils de Thione Seck, qui a porté la mode sac à main pour homme à l’écran, au Sénégal, dans son dernier clip vidéo et sur une vidéo postée sur le net, deux films dans lesquels il apparaît avec son sac à main bien en vue, a fini par rompre le silence. En effet, dans un entretien avec nos confères du site «Dakaractu», il s’est lavé à grande eau et dit être «victime».
L’auteur de «Déranger» affirme avoir acheté ce sac à main pour y mettre ses affaires quand il part en voyage. «Ce n’est pas un sac pour femme, mais un sac pour homme. C’est moi-même qui l’ai choisi et acheté. Je n’ai rien à voir avec les homosexuels», s’est-il défendu d’emblée, non sans demander à ce que les gens agissent et prennent leur responsabilité afin de régler ce problème des homosexuels, au lieu de le pointer du doigt.
Selon Waly, ce n’est «pas un sac de femme», mais un «cartable»
«Qu’ils ne se cachent pas derrière Waly Seck, qui est un jeune qui a son travail et qui représente dignement le Sénégal, pour dire du mal. Je ne suis pas un homosexuel, dans le sang ‘Baye Fall’, il n’y a pas d’homosexuel, ni le ‘mouride Sadikh’. Sama askan amoul goorjigeen (il n’y a pas d’homosexuel dans ma famille). Je n’aime pas les homosexuels et je n’en suis pas un. Alors, pourquoi les gens veulent concentrer le débat sur ma personne», s’est-il interrogé, avant de soutenir que «derrière cette histoire de sac, il y a des gens tapis dans l’ombre qui veulent me nuire. Mais ça ne passera pas».
S’agissant de son look et de son sac efféminé, Waly Seck clame que «c’est totalement faux. Mon sac n’est pas un sac de femme. Les femmes ne portent pas ces gros sacs à main. Dans le clip, ce n’est pas un sac à main, c’est un cartable. Ensuite, la couleur n’est pas rouge bordeaux, c’est un sac mauve dégradé avec mes chaussures. Ce sac-là n’est pas fait pour se balader avec dans les rues, c’est pour y mettre ses affaires, quand on voyage. Les professionnels portent des sacs, mais parce que c’est Waly, il y a eu tout ce bruit», se défend-t-il, avouant que «ce n’est pas la première que je porte ce sac. Chaque fois que je voyage, je porte un sac. Je le fais de manière naturelle».
Guerre médiatique
Le fils de Thione Seck dit croire dur comme fer que tout cela c’est une guerre médiatique dont il est la victime. «J’en ai marre. Depuis lors, je suis dans mon coin, je n’ai répondu à personne. Mais au fur et à mesure, les choses prennent de l’ampleur. Car c’est un point sensible», commente-t-il en confiant, «pour prouver cela», qu’il était «en piscine avec des amis il y a deux ans et on a posté cela maintenant avec des titres qui choquent sur le net. Or, j’’ai le plein droit d’aller en piscine avec des amis. Il faut arrêter et je m’adresse à ceux qui sont derrière ça (…) S’ils sont courageux, ils n’ont qu’à m’affronter par rapport à mon travail, à ma musique. Mais qu’ils ne me mettent pas en mal avec les Sénégalais. Je sais beaucoup de choses, qu’ils ne me poussent pas à parler».
Pour lui, le mal ce n’est pas ce qu’il a fait, mais plutôt le fait de libérer des homosexuels. «Après, il gère un organe de presse. Mais détruire Waly Seck, ça va leur servir à quoi ? Je suis un Sénégalais et je n’ai que 30 ans, je n’ai jamais porté de tenue indécente, fait du piercing aux oreilles. J’essaie toujours d’être correct, je ne suis pas homosexuel, je ne fume pas, je ne bois pas d’alcool, je ne vole pas... Mais je le dis ici, même demain, si je pars en voyage, je vais porter ce sac à main. Je ne vois rien de mal à ça», défie-t-il.
Enfonçant le clou, il assène : «Les gens disent le groupe de Waly Seck aime trop les filles, ‘ay doxan kaat lañu’ (c’est des coureurs de jupons). Donc, ils peuvent dire cela aujourd’hui et demain dire que je suis un homosexuel. Ce n’est pas possible, ils n’ont qu’à arrêter».
Il expose entre le Sénégal où il est né, la France où il s’est installé, Luxembourg où il va aussi, et même à Nouméa. Baye Gallo Sarr est artiste plasticien, en plus d’être sculpteur, chanteur et musicien pour ne pas dire percussionniste. Mais ce n’est pas comme s’il était fragmenté, cloisonné ou compartimenté. De passage dans son pays où il se débrouille toujours pour passer deux mois dans l’année, l’artiste a partagé avec nous quelques-uns de ses projets : deux albums, tous deux prévus pour 2016. L’artiste, qui raconte qu’il a commencé par le zikr, avoue aussi qu’il est un inconditionnel de chanteurs comme Wasis Diop et Cheikh Lô.
Certains vous diront qu’une œuvre d’art, ça ne se décode pas, ne se déchiffre ou ne se justifie pas, même après-coup, que ce soit pour défendre quelque choix artistique plus ou moins assumé, ou alors pour décrypter millimètre de toile par millimètre de toile, en commençant par le titre par exemple. Chez quelqu’un comme Baye Gallo Sarr, c’est simple, vous n’en trouverez pas. Pas d’intitulé, fût-il bien tourné, pas de titre sur commande ou rajouté à la hâte, parce que le tableau serait nu sans cela ou parce qu’il en faudrait un, tout simplement…L’artiste n’est pas vraiment du genre à se prendre la tête ou à embastiller ses œuvres : pas de thème prédéfini qui viendrait brider son élan, il se contentera plutôt d’attendre que ça morde, ou que ça prenne. «Il y a toujours des choses qui vous échappent», dit l’artiste, en toute lucidité, lui qui avoue tout de même qu’il n’a jamais vraiment appris à peindre ou à sculpter, du moins pas de façon classique ni conventionnelle. Et son statut d’ «autodidacte», il l’assume parfaitement.
Mais on ne l’imaginerait pas, sinon difficilement, faire autre chose de sa vie. Et pas besoin non plus de convaincre son entourage qu’il avait quelque chose à résoudre avec l’art : tout le monde s’en était déjà rendu compte, se souvient-il. Mais Baye Gallo Sarr n’est pas un homme pressé. Il raconte d’ailleurs comment il a su prendre le temps de trouver la mystérieuse matière qui lui correspondrait parfaitement. Techniquement, l’artiste travaille avec quelque chose d’aussi original que le marc de café, que l’on utilise surtout pour le jardinage ou, de façon moins rationnelle, pour lire l’avenir. Il dit d’ailleurs qu’il est le premier à l’avoir fait, en cherchant quelque chose d’assez naturel pour le tenter, et après l’avoir ensuite testé à plusieurs reprises.
QUAND L’IMAGE VOLE AU SECOURS DU SON
Ce sont des toiles comme celles-là que vous verrez exposées pendant ses concerts. Parce que l’artiste est à la fois peintre, sculpteur, chanteur, et percussionniste, à tel point qu’on en ferait très vite quelqu’un de fragmenté, cloisonné, compartimenté et bien rangé: plasticien dans une boîte, chanteur ou musicien dans une autre…Mais pas du tout. Lorsque la musique a plus ou moins de mal à aller au bout de son message à lui, c’est la peinture qui vole à son secours et qui lui prête ses mots, sinon ses images, ne serait-ce que pour l’empêcher de faire de l’à-peu-près musical ou quelque chose d’inabouti. Chanteur oui, musicien aussi, mais encore faudrait-il faire œuvre utile, autrement dit, que ce ne soit pas un ramassis d’incongruités.
Depuis 2008, Baye Gallo Sarr est le chanteur, auteur-compositeur du Mawlana Bande, un groupe qui s’est formé de façon tout à fait «naturelle» ou spontanée, comme il dit, avec lui pour jouer les rassembleurs. Aujourd’hui, les six membres de ce groupe installé en France, où vit l’artiste, peaufinent ce qui sera leur tout prochain album, (après «Yene ak Mane» ou vous et moi), mais accordons les choses au pluriel, puisqu’il y en aura un pour ce mois de juin, et un autre ensuite, qui devrait voir le jour en fin d’année. Intitulé «Samekat», littéralement le berger, le premier album, sous influence flamenco, dit en somme que «nous avons tous nos responsabilités», et que «chacun est à lui-même son propre berger». Dans le second, un opus estampillé «Salam», la musique est à la fois «moderne et spirituelle». On y parle de cette relation très particulière qui lie l’artiste à son guide, Cheikh Ibrahima Niass, mais sans se cantonner à la dimension strictement religieuse des choses, trop réductrice aux yeux de l’artiste, puisque tout y est finalement question de «foi et de conviction».
Baye Gallo Sarr, qui avoue être un inconditionnel de Wasis Diop et de Cheikh Lô, avec des influences musicales calées entre le blues, l’afro et la world music, raconte aussi que c’est dans la cour familiale qu’il a d’abord pris goût à la musique, en voyant faire son oncle. Ce sera ensuite au tour d’un ami de le faire rêver : le guitariste Alassane Thiaré.
Si Baye Gallo Sarr n’est pas aussi connu qu’il le souhaiterait dans son propre pays, c’est peut-être parce qu’il ne se produit pas suffisamment ici. «Pas assez le temps» regrette-t-il, mais ce n’est pas comme s’il n’y songeait jamais. «Quand j’écris, c’est toujours en pensant à mon pays…avec nostalgie», avoue-t-il, même s’il se débrouille toujours comme il peut pour passer deux mois au Sénégal.
MANNEQUINS ET COMÉDIENS ENVAHISSENT LE PETIT ÉCRAN
Entre les scènes de théâtre, podiums et plateaux, il n’y a qu’un pas
Les plateaux des télés regorgent aujourd’hui de mannequins et comédiens qui occupent des postes d’animateurs ou présentateurs d’émissions. Ils se voient confier de larges plages horaires sur les chaînes sénégalaises qui proposent à leur public un programme de divertissement à longueur de journée. Entre «Yendoulène», «Sen Xeweul», «Yewoulène», «Setou Bi», «Taabalou Ya Ngoné», «Ngonal», «Dakar ne dort pas», «Ce matin, c’est à nous», «Entre-temps»... le public est valsé dans un univers de programmes où mannequins et comédiens jouent les premiers rôles. Aujourd’hui, de mannequin à comédien ou de comédien à présentateur, cette horde d’animateurs/trices a fini de ravir la vedette aux journalistes qui ne savent plus à quel saint se vouer. Dans les rédactions, la guerre est féroce. Les nouveaux chouchous de la télévision s’imposent et espèrent garder leur rôle de vedettes tandis que les journalistes se voient de plus en plus réserver un espace congru. Cela au grand bonheur ou dirons-nous au grand dam du public qui, visiblement, raffole de ces silhouettes bien maquillées à talons aiguilles.
OUI POUR LES MANNEQUINS, MAIS OÙ EST LE TALENT ?
A SenTv et 2Stv, on cadre ailleurs
Ndèye Astou Guèye de la SenTv et Marie Françoise de la 2Stv s’occupent dans leurs chaînes respectives du contenu des programmes. Elles décident des personnes à mettre sur ces programmes, gèrent le genre d’émission, cherchent la bonne heure pour capter les téléspectateurs. Vérifier si l’émission doit être diffusée en direct ou non, si elle est porteuse ou pas et se préoccupent même des sponsors. Bref, elles gèrent les projets d’émission du début à la fin, mais se déchargent de toute responsabilité quant aux dérives notées dans le contenu des programmes télévisuels. Pourquoi mannequins et comédiens y jouent les rôles centraux ? Pour l’une, le fait d’être télégénique est crucial, tandis que l’autre tente par mille moyens de nier l’évidence.
Le mannequinat et les téléfilms sont-ils mourants au Sénégal ou ne nourrissent-ils pas bien leurs acteurs ? C’est tout comme. Beaucoup de mannequins fuient les podiums alors que les comédiens prennent d’assaut les plateaux. La directrice des programmes de la SenTv reconnaît qu’elle reçoit beaucoup de sollicitations de mannequins qui veulent se reconvertir dans la présentation de Tv, mais confie ne pas prendre tout le monde.
«Nous recevons lors de nos castings énormément de belles filles qui ne savent même pas aligner une phrase correcte, ni développer sur certains sujets. Ces genres de filles ne nous intéressent pas. On a une vision sur la qualité des personnes qui sont à la présentation.»
Pourtant, la Sen Tv est citée parmi celles qui ont eu à recruter des mannequins pour présenter des émissions. «A SenTv, on avait beaucoup de mannequins. On en avait trois exactement : Ya Awa, Adja Diallo et Fatima Diack. Mais il n’y en a plus», rétorque-t-elle.
Marie-Françoise Senghor, chargée des programmes à 2Stv, embouche la même trompette. Elle reste sur la défensive et soutient : «On évite de prendre des mannequins.» Pourtant, il y a des mannequins sur les matinales ?
«Oui, il y en a. Mais nous ne les recrutons pas du tic au tac. Il faudra bien travailler d’abord pour avoir la place. Vous voyez souvent les mannequins avec des oreillettes sur nos plateaux. C’est pour les aider à améliorer leur langage et à savoir se tenir sur un plateau», détaille Mme Senghor qui reconnaît par-là qu’il y a un travail à faire en amont. «Elles sont belles et jolies, mais il reste quelque chose.» Cela dit, pour Ndèye Astou Guèye, le côté télégénique est tout de même important.
Rien ne vaut une bonne mine et un visage agréable
La concurrence est rude. Alors, tous les moyens sont bons pour enrôler le plus de téléspectateurs. Il est du point de vue de Ndèye Astou Guèye normal que les télévisions privilégient l’aspect marketing. «Chaque télévision veut donner le meilleur de soi, mais aussi le meilleur des profils. Il y a des visages agréables qui attirent le maximum de téléspectateurs. Alors, c’est tout à fait légitime.»
Celle qui fut pendant longtemps la vedette des 20h à WalfTv trouve d’ailleurs injuste de faire une fixation sur les mannequins. Se transformant en avocat du diable, Ndèye Astou Guèye clame : «Ce sont des Sénégalais comme tant d’autres. On prend surtout des personnes qui ont le physique et qui sont télégéniques. On les recrute parce que la télévision a ses critères. Il faut une mine agréable, être belle, avoir un joli sourire à l’antenne et bien parler. Les mannequins ont tout cela en général.»
Pour Mme Guèye, il faut montrer dans le petit écran quelqu’un d’agréable à regarder pour attirer les téléspectateurs. Cela dit, la responsable des programmes à SenTv précise que même si sa chaîne recrute des mannequins comme animatrices ou présentatrices d’émissions, elle leur fait faire des «trainings» et des essais afin de jauger leurs compétences et savoir si «elles font le poids».
C’est important pour la journaliste, d’autant plus que ces personnes parlent à des millions de téléspectateurs. «Il ne suffit pas seulement d’être belle et d’être derrière une vitrine et ne pas pouvoir parler. Il s’agit d’être belle et de pouvoir parler aux gens. Nous privilégions un beau physique certes, mais doté d’un certain esprit, d’un certain niveau intellectuel et d’une culture générale. C’est un tout. Cela ne sert à rien d’avoir quelqu’un qui a une tête bien faite et qui a un visage qui ne passe pas. Il faut avoir un visage qui passe.»
L’un ne peut aller sans l’autre.
J’AIMERAIS BIEN PRODUIRE DES RÉCITALS DE POÉSIE AVEC...
Dakar, 22 jan (APS) - Le musicien sénégalais Baaba Maal a laissé entendre qu’il n’excluait pas de produire des "soirées semi-traditionnelles" au cours desquelles des poèmes seront déclamés en français, avec accompagnement musical, pour un concept similaire à une idée qu’il avait déjà lancée.
"J’aimerais bien pouvoir produire quelque chose de ce genre", a-t-il déclaré dans des propos rapportés par RFI Musique, une allusion faite à un concept qu’il avait mis en place, consistant en "des soirées semi-traditionnelles où le poème récité en français, accompagné par la musique, joue un grand rôle".
Il répondait à la question de savoir si ses collaborations avec les artistes et producteurs anglophones notamment pourraient être la résultante d’un manque d’ouverture de leurs confrères francophones.
"Non, ce n’est pas la question. Du fait que ma maison de disques est installée en Angleterre, en Jamaïque et un peu aux États-Unis, beaucoup plus qu’en France et ailleurs, il est beaucoup plus facile pour elle de me faire écouter le travail de telle ou telle personne qui est dans le monde anglophone et de faire les connexions", a-t-il répondu.
"Je veux bien faire quelque chose avec le monde francophone, parce que je suis francophone, même si je ne suis pas français de nationalité", a dit Baaba Maal, avant de souligner avoir réaffirmé cette option, lors du dernier sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), en novembre 2014, à Dakar.
"Du Sénégal à la Côte d’Ivoire, en passant par le Burkina Faso et d’autres pays, la musique africaine a beaucoup apporté à la francophonie, à la langue française", a fait valoir Baaba Maal, qui a sorti, vendredi dernier, un album dont les neuf titres résument l’odyssée artistique entamée par son auteur il y a 40 ans.
"The Traveller", cette nouvelle production, propose un voyage dans le temps et dans l’espace, à travers le souffle du blues du Sahel, le rock anglais, les percussions wolof et les mélodies mandingues, autant de sources d’inspiration qui éclairent la démarche artistique de Baaba Maal.
PAR IBRAHIMA FALL DE SENEPLUS
MULTIPLE PHOTOS
MARC SANKALÉ, DOOMU NDAR
PORTRAIT du premier Africain agrégé de médecine générale
IBRAHIMA FALL DE SENEPLUS |
Publication 21/01/2016
Premier Africain agrégé de médecine générale, parrain du centre antidiabétique de l’hôpital Abass Ndao et ancien doyen de la faculté de médecine de l’université de Dakar, Pr Marc Sankalé s’est éteint à 94 ans. Rigueur, humanisme et élégance constituaient le dénominateur commun de l’homme, l’enseignant et le médecin qu’était ceDoomu Ndar.
"Dernier dinosaure"
Le professeur Marc Sankalé est décédé mercredi 13 janvier à Marseille. Il avait 94 ans. Premier Africain agrégé de médecine générale, il était enseignant à l’Université de Dakar (devenue UCAD) et doyen de la faculté de médecine de 1968 à 1976. Une messe de requiem sera célébrée en sa mémoire ce vendredi à partir de 18 heures à la Cathédrale de Dakar, quelques heures après ses obsèques prévues dans la Cité phocéenne. Il reposera aux côtés de son épouse, Yvette Sankalé, née Le Pelletier, partie quatre mois plus tôt.
Marc Sankalé est né le 7 février 1921 à Saint-Louis. Si la mort savait trouver des compromis avec l’assiduité et la ponctualité, il aurait peut-être fêté ses 95 ans dans moins de 20 jours. Et, 5 ans après, son centenaire. Voire davantage. Probablement on le verrait chaque fois en train de souffler sur un appétissant gâteau, entouré de son clan, enfants, nièces, neveux, petits-enfants, arrière-petits-enfants… La mine joyeuse et à l’aise sous un impeccable costume-cravate-pochette. Et vu que les vents s’amusent souvent à jouer des tours aux poumons des gens âgés, surtout en plein hiver, le cardigan ou le pull seraient également de sortie, assortis à l’ensemble, histoire de faire pratique tout en restant chic-sobre.
Mais la faucheuse ne badine pas avec l’heure. Lorsqu’arrive le moment d’exécuter sa mission, elle n’y va pas par quatre chemins. Elle a emporté Marc Sankalé sans demander son avis. Sonnant ainsi la fin du parcours d’un médecin reconnu, d’un professeur respecté et d’un homme de bien qui, par ses qualités professionnelles et humaines, aura marqué beaucoup de personnes ayant croisé sa route.
Dr Alioune Sarr est l'une d'elles. Gynécologue de son état, le président du CNG de lutte est l’un de ses anciens étudiants. Lorsque nous l’avons rencontré dans son bureau de la clinique Pasteur, deux jours après "la terrible nouvelle", il s’apprêtait à prendre sa plume pour rendre hommage à celui qu’il nomme "le dernier dinosaure de la faculté de médecine". Finalement, entre deux consultations, il confiera à SenePlus son témoignage nimbé "d’émotions" et ponctué d’anecdotes qui mettent en relief la dimension du disparu.
C’est que, pendant plusieurs décennies, Alioune Sarr a "eu la chance de côtoyer et l’homme et le professionnel". Avant de devenir son étudiant, il était dans la même classe au lycée van Vo (actuel Lamine Guèye) que l’une de ses deux filles, Joëlle, et à l’internat du même établissement avec l’un de ses neveux Louis-Albert Lake. Grâce à cette proximité, il fréquentait assidûment la famille de celui qui sera le président de son jury de thèse. De l’homme, il retiendra l’élégance, la générosité et, "surtout l’attachement à sa religion".
En effet Marc Sankalé et son épouse étaient de fervents catholiques. Fidèles aux messes du dimanche, engagés dans les actions de l’Église, à Saint-Louis, Dakar et Marseille, ils ont rencontré le pape Jean-Paul II au Vatican dans sa chapelle privée. Le Bénédicité (prière avant les repas) était toujours prononcé à table. Et leur premier enfant, Louis, est devenu prêtre après avoir fait HEC. Pour un fidèle chrétien, un enfant qui emprunte la voie ecclésiastique peut s’avérer la cerise sur le gâteau, mais Pr Sankalé n’a jamais formulé cette demande dans ses prières. Il l’avouera, avec une pointe d’ironie, en prononçant son discours lors de la première messe dite par son fils ainé à la Cathédrale de Dakar : "Tous les jours je prie pour que l'église ait plus de prêtres, mais je dois à la vérité de dire, que je ne priais pas pour que mon fils, après avoir fini HEC, en devienne un." L’assistance s’était tordue de rire, selon un témoin de la scène. Qui ajoute : "Il ne l’a pas regretté pour autant puisqu’il était très proche et très fier de Louis."
Mais Marc Sankalé était également proche de ses autres enfants, deux filles, Michèle et Joëlle, et un second garçon, Hervé. Il trainait avec eux au cinéma, au théâtre, au musée, à l’opéra… "Tu as toujours fait en sorte avec maman, d’équilibrer ton temps entre ton travail, les mondanités et la famille, rappelle Michèle à son père dans un album photos affectueux qu’elle lui a consacré en 2011 pour son quatre-vingt dixième anniversaire et sobrement intitulé Papa a 90 ans. Bon danseur, il était donc normal que tu m’apprennes à danser, y compris la valse !"
Mais si Pr Sankalé était papa-gâteau, il savait se montrer "sévère pour les résultats scolaires et les sorties". En cas d’écart, rapporte Michèle, "les choses étaient dites tranquillement, mais fermement !". Et c’était valable avec toutes les personnes placées sous sa responsabilité. "Il avait un sens du devoir hors du commun, souligne un de ses proches. C’était un homme qui a consacré sa vie à chercher à améliorer à tous les niveaux la vie quotidienne des gens autour de lui."
"Vous m’enlevez une partie de ma crème"
Dr Alioune Sarr acquiesce. En 1973, raconte-t-il, les autorités universitaires décrètent une purge à la faculté de médecine. "Pour des raisons obscures", certains étudiants étaient suspendus pour un an tandis que d’autres l’étaient à vie. "Furieux", Marc Sankalé interpelle "d’une voix posée" le recteur : "Vous m’enlevez une partie de ma crème." Réplique de son collègue et supérieur hiérarchique : "Vous ne savez pas ce que fait votre crème après les cours." La cause étant entendue, il aurait pu baisser les bras et s’avouer vaincu. Poursuivre sa route avec le reste de sa crème et abandonner les bannis à leur propre sort. Il n’en fera rien. Il trouvera à ses derniers des inscriptions à l’étranger.
"Mbaye Kane s’est retrouvé à Abidjan, il est devenu anesthésiste-réanimation, jubile Dr Alioune Sarr. Les Issa Mbaye Samb (décédé, ancien ministre de la Santé sous Wade), Alpha Sy, Cheikh Marone, Corinne Senghor ont terminé leurs études en France. Ibra Ndoye- si je ne m’abuse- et moi, nous sommes restés à Dakar et avons repris nos études une fois la suspension purgée. Durant cette période il m’a autorisé à fréquenter la bibliothèque de l’université et l’hôpital Le Dantec pour ne pas ‘perdre la main’. Pour vous dire combien Monsieur Sankalé était préoccupé par le devenir de ses étudiants."
Autre preuve : dès le premier contact avec ses futurs collègues, Pr Sankalé aimait transmettre les fondamentaux pour réussir en médecine. Directeur du centre antidiabétique qui porte son nom, le professeur Seynou Nourou Diop se souvient de son ancien professeur : "Il était responsable de l’enseignement de base que l’on appelle la sémiologie médicale et sans laquelle aucun médecin ne peut être un bon médecin, en particulier dans nos pays en développement. Il nous inculquait le sens clinique, c’est-à-dire la capacité à pouvoir régler les problèmes du plus grand nombre sans avoir à faire des dépenses énormes. Pour cela, il nous avait sorti lors de notre premier cours avec lui une phrase que je n’oublierai jamais et que je répète à mes étudiants : ‘Si vous voulez apprendre la médecine n’attendez pas qu’on vienne vers vous, c’est à vous d’aller vers vos maîtres’."
Pr Diop accompagnera son "grand-père spirituel" jusqu’à sa dernière demeure ce vendredi. Avec le doyen Amadou Diouf, ils représenteront la faculté de médecine, la communauté universitaire, aux obsèques du Pr Sankalé à Marseille. Depuis samedi, une note de service annonçant la disparition du parrain de l’établissement est visible dans le hall du centre antidiabétique et avant-hier, mercredi, des affiches et prospectus rendant hommage au disparu étaient sur le point d’être ventilés dans les coins et recoins de l’UCAD.
1921, bonne année pour la médecine
Marc Sankalé est né un lundi matin, à 9 heures. En 1921. Une année de grâce pour la médecine car coïncidant avec la découverte du BCG (18 juillet), le vaccin antituberculeux, et de l’insuline (27 juillet), destiné au traitement du diabète. Le docteur Frederick Grant Banting et son assistant Charles Herbert Best de l’université de Toronto, pères du médicament antidiabétique, ne savaient probablement pas qu’à des milliers de kilomètres, à Saint-Louis du Sénégal, cinq mois plus tôt, venait de voir le jour un futur grand médecin. Qui donnera son nom au premier centre de traitement du diabète en Afrique.
Pr Sankalé est le deuxième d’une fratrie de 5 enfants. Ses deux frères (Sylvain, l'aîné, et Edouard) et ses deux sœurs (Marie et Christiane) sont décédés avant lui. Leurs parents, Louis Albert et Marie Pouyanne, qui sont nés et ont toujours vécu à Saint-Louis où ils sont enterrés, les élevèrent sur un socle de valeurs dont l’une des principales était le sens de l’honneur. Après l’obtention de son bac, il embarque avec Sylvain, son grand frère, pour la France où ils devaient poursuivre leurs études. C’était en septembre 1937. Au moment de monter à bord du navire, "Florida", les frères reçoivent un télégramme de leur père, payeur du Trésor à Podor. Le texte disait : "Bon voyage, chers enfants ! Bon courage ! Allez Honneur Sans Faiblir Exemple Père Dévoué Vous Embrasse Avec Effusion. Louis Sankalé."
En rapportant cette anecdote dans Papa a 90 ans, le professeur Sankalé ajoute ce commentaire : "Je me souviendrai toujours de ce message et, dans bien des moments de ma vie, en ai fait ma règle. Une parenthèse pour dire que l’honneur était une grande valeur que nous enseignait notre père."
Il ne reverra plus ce père affectueux. Celui-ci décéda alors qu’il avait 20 ans et était étudiant en France. Mais "le plus cruel" pour Marc Sankalé fut la perte de sa mère, dix ans avant la disparition de son père. Il avait juste 10 ans. Ses frères et sœurs, de 12 à 4 ans. Leur papa éleva seul ses petits, épaulé par trois dames, Mame Catho, la gouvernante, leur grand-mère maternelle, Mame Benda Bâ, et Yaye Aïssatou Ndiaye, "une ancienne ‘dévouée’ de la famille".
Bac à 16 ans, médecin à 23 ans et agrégé à 40 ans
Malgré ce vide précoce, ces coups de boutoir du destin, il brille au plan scolaire puis professionnel et finalement humain. Bac à 16 ans, succès à 18 ans au concours d’entrée à la prestigieuse École de santé navale et coloniale (ESN) de Bordeaux, docteur en médecine à 23 ans et à 40 ans agrégé de médecine. Affecté au Sénégal, il servira tour à tour à Kaolack, Tamba et Saint-Louis. Après une parenthèse qui le mènera à La Guyane, terre de son épouse, et en Indochine, il revient à Dakar pour officier en tant que médecin à l’hôpital Aristide Le Dantec, professeur à l’UCAD et plus tard conseiller technique au ministère de la Santé. Devenu doyen de la faculté de médecine en 1968 il quitte le ministère pour se consacrer exclusivement à l’enseignement et à la pratique de son métier. Il retournera en France en 1978 avec le titre de doyen honoraire.
Il poursuivra sa carrière d’enseignant à l’université de Marseille. Membre des Académies de médecine de France et de Belgique, il empilera les publications, dix ouvrages didactiques et monographiques et plus de 600 articles dans les revues médicales, ainsi que les décorations, au Sénégal (Grand croix de l’ordre national et Grand croix de l’ordre national du mérite), en France (Officier de la légion d’honneur, Médialle coloniale…) et dans plusieurs autres pays africains (Côte d’Ivoire, Bénin, Niger, Mauritanie…).
Malgré son départ pour la France, Marc Sankalé était resté attaché au Sénégal, particulièrement à sa ville natale, Saint-Louis. Il y revenait régulièrement. Une occasion de renouer avec le wolof qu’il parlait parfaitement, de goûter ses plats préférés, le tiéré siim (couscous avec de la sauce et du poisson) et le tiéré bassé (couscous avec une sauce à base de pâte d’arachide). Un régal qui, consommé sans modération, pouvait se révéler un supplice. Un de ses proches raconte : "Tout le monde savait que Micou, comme on l'appelait dans sa famille, aimait le tiéré. Alors quand il était de passage au Sénégal, on lui en préparait à chaque invitation. Un jour en allant rendre visite à sa sœur Titane (Christiane), il la prévient de ne pas lui faire du tiéré parce qu’il était ‘saturé’ car depuis une dizaine de jours qu’il était au Sénégal, le menu n’a pas varié."
Métissages
Mais le plus grand bonheur de Marc Sankalé lors de ses derniers séjours au Sénégal, c’était sans doute de retrouver sa terre natale et le métissage qui fait sa singularité et son charme. Dans Saint-Louis du Sénégal : d’hier à aujourd’hui, le livre d’Abdoul Hadir Aïdara, Pr Sankalé brosse avec passion et fougue le portrait de l’ancienne capitale de l’AOF. Il dit : "La grande originalité (de Saint-Louis) tient à l’ancienneté, à l’intensité et à la qualité des brassages d’idées, de races et de cultures qui se sont opérées dans son sein. Dans ce creuset unique en son genre, après l’inévitable maturation, est sortie une société qui a marqué d’une profonde empreinte le destin de l’Afrique. Ce sont ces brassages de populations qui ont fait de Ndar ou de Saint-Louis ce qu’elle est et qui ont donné naissance à ce type humain très particulier qu’est le Saint-Louisien, le Doomu Ndar."
Poursuivant sa déclaration d’amour à sa ville, il s’arrête sur le profil du Saint-Louisien-type, qui "n’est identique à aucun autre Africain". "Il est un métis, souvent sur le plan ethnologique mais toujours sur le plan psychologique. Si les Oualofs sont les plus nombreux parmi nous, beaucoup portent des noms bambara, toucouleur, français, anglais, portugais… Les uns sont catholiques, les autres musulmans. La couleur du tégument offre les teintes les plus variées. Surmontant les préjugés et oubliant les heurts inévitables des premiers contacts, ce peuple de Saint-Louis connaît une grande cohésion, l’élément le plus constant étant un attachement pour notre ville qui peut parvenir au chauvinisme le plus exclusif."
Cet attachement aux métissages, Marc Sankalé l’a transmis à ses enfants, petits enfants, nièces et neveux. Et ce n'est que du bonheur ! Sa fille Michèle rapporte : "De fait, nous avons poursuivi la ‘tradition’ des ‘métissages’, en y ajoutant l’Autriche, la Guadeloupe et le Maroc. Moi-même j’ai ‘digéré’ ces principes dont vous nous avez ‘pétris’ et j’ai essayé d’en mettre certains en pratique au quotidien, surtout quand j’ai eu à éveiller nos enfants à la vie. Quelle ne fut ma surprise lorsque nos deux fils nous ont présenté leurs futures épouses ! Elles élargissaient l’éventail des cultures déjà représentées dans la famille ; l’une étant allemande et l’autre, métisse tunisienne-suédoise ! Désormais leurs cultures enrichissent notre quotidien. Tout du moins, elles nous font toucher du doigt la complexité de cette entreprise qu’est l’Europe ou l’Union européenne avec son foisonnement de cultures diverses et la difficulté d’une gestion centrale !"
Marc Sankalé a eu trois retraites : l’une de l’armée, en 1962, l’autre de l’université, en 1990, la dernière de l’humanitaire (Médecins du monde), en 2000, respectivement à 41 ans, 69 ans et 79 ans. Il vient de faire valoir ses droits à une pension de retraite de la vie. À 94 ans. Sa fille, Michèle Metzler, auteur de Papa a 90 ans, pourra se pencher sur le tome 2 de cet album-photos dont le titre serait peut-être "Papa avait 94 ans" et le sous-titre "Il a vécu en Doomu Ndar".
Dakar, 20 jan (APS) – La direction générale de l’Agence de presse sénégalaise (APS), le personnel et les membres du conseil d’administration ont organisé, jeudi, un déjeuner en l’honneur des journalistes Cheikh Tidiane Ndiaye et Abdourahmane Traoré et de l’agent administratif Pape Saniébé Ndiaye, admis à la retraite.
Ces trois agents ont reçu les hommages du directeur général Thierno Birahim Fall, du président du conseil d’administration Moustapha Samb, du directeur de la communication Alioune Dramé et de leurs jeunes collègues, au cours d’une cérémonie sobre mais teintée d’émotion,
"Nous fêtons aujourd’hui des agents qui ont donné toute leur vie à l’APS, refusant d’aller monnayer leur talent ailleurs. Ce sont des personnes modèles dont l’abnégation, l’engagement et le dévouement doivent inspirer la jeune génération appelée à poursuivre la mission de service public de l’information", a souligné le directeur général Thierno Birahim Fall.
"Le nom de Cheikh Tidiane Ndiaye se confond à l’APS, Abdourahmane Traoré a toujours servi avec dévouement l’APS aussi bien à Dakar que dans les régions. Pape Saniébé Ndiaye est un pilier de l’administration de l’agence", a indiqué M. Fall.
"Vous avez signé, avec la boîte, un bail qui n’arrivera jamais à terme. C’est pourquoi, j’estime que vous êtes en retrait et point en retraite", a souligné Thierno Birahim Fall.
"Je suis à la fois fier et triste parce qu’ayant rendu service à la nation dans la dignité et devant quitter, après une quarantaine d’années d’activité, les membres de ma seconde famille", a indiqué l’ancien secrétaire général de l’ APS, Pape Saniébé Ndiaye, au nom des récipiendaires.
"Je demande pardon à tout le monde, parce qu’ayant occupé diverses fonctions dans cette boîte, notamment les ressources humaines, c’est certain que des agents peuvent s’être sentis lésés par certaines de mes décisions", a soutenu M. Ndiaye.
"Je quitte au moment où l’APS a de sérieux problèmes de finances, mais je demeure convaincu que l’unité des cœurs et des forces de tous les agents aidera à améliorer la situation", a estimé Pape Saniébé Ndiaye.
Les mêmes hommages et autres souvenirs ont été également servis
par le président du conseil d’administration, le directeur de la communication, mais également le chargé des revendications de la section SYNPICS de l’APS, Babacar Diop.
"Nous invitons les pouvoirs publics à augmenter la subvention allouée à l’APS, qui a vu passer dans sa rédaction les plus belles plumes du pays, pour améliorer les conditions de vie et de travail de ses agents", a plaidé le représentant syndical.
Dakar, 19 jan (APS) - Le musicien et compositeur sénégalais Moh Dediouf vient de sortir "Fii Nekhhna", un opus par lequel il veut participer à la célébration de la vie, en partant d’un point de vue africain.
Ce single donne un avant-goût du prochain album de l’artiste, dont la date de publication n’est pas précisée.
Il "représente pour moi ce que l’Afrique sait le mieux faire....célébrer la vie", explique l’auteur dans une note de présentation transmise à l’APS.
"Fi Nekhna" évoque le continent africain "dans sa complexité, sa soif de liberté, sa volonté de briser les clichés" dont il fait l’objet, écrit-il.
Ce titre "vient ouvrir une nouvelle porte dans la musique africaine sans renier nos traditions. On y retrouve toute une Afrique accompagnée du reste du monde, non pas en help service, mais avec respect et admiration", soutient le musicien sénégalais.
À travers cet opus, écrit-il, les instruments traditionnels "enregistrés en live se libèrent enfin de leurs lignes mélodiques habituelles pour flirter avec la soul, la pop, le reggae sans (rien perdre) de leur âme, en écho a l’énergie exponentielle" de la jeunesse africaine.
"L’Afrique, je l’aime telle quelle est, avec ou sans ses richesses et sa pauvreté, avec ou sans sa beauté et sa complexité, avec ou sans ses lenteurs et ses extraordinaires capacités, raison pour laquelle je ne lui demande guère de changer, mais de (..) se mélanger encore et encore", écrit-il.
Selon l’artiste sénégalais, la musique africaine demeure "au service de l’homme d’abord (l’amour, le destin, la nature nous concerne tous), au service de la musique mondiale (…)."
"Je fais de la musique au nom de la liberté, une liberté de parole, d’acte et de direction. J’ai fait ce titre pour avoir une photographie fidèle de ce que représente, pour moi, l’Afrique d’aujourd’hui, et ce qu’elle peut échanger avec le monde actuel (..)", fait-il valoir.
Auteur, compositeur et interprète, Moh Dediouf compte parmi les artistes sénégalais dont l’ambition est d’imposer davantage la musique sénégalaise au monde.
Il fait précisément partie de la nouvelle mouvance d’une pop sénégalaise peu connue au Sénégal mais créditée d’une bonne audience à l’étranger.
De par sa démarche artistique, il dit vouloir témoigner d’une musique sénégalaise ouverte qui s’impose au monde, en dépit de sa surcharge mbalax réputée inexportable.
Aussi Moh Dediouf s’est-il imprégné de multiples influences pour mieux les assimiler à ses racines africaines.
Dès son premier album autoproduit (Live in the Shade, 2007), par exemple, il a été primé dans la catégorie World Music à l’International Songwriting Competition, avec sa chanson Adouna, parmi plus de quinze mille titres et cent pays représentés.
Grâce à son titre "Africaaa" ensuite, l’artiste sénégalais établi en France, avait été sélectionné pour faire partie de la compilation musicale de la Coupe du monde 2010 (11 juin-11 juillet), en Afrique du Sud, où il a par la même occasion représenté les couleurs sénégalaises.
"Smile Way Of Life", son dernier album, s’inscrit dans la même volonté de témoigner d’une musique sénégalaise ouverte et conquérante tout à la fois.
DÉCÈS DU PR MARC SANKALÉ
Il était le premier Africain agrégé de médecine générale
(SenePlus.Com, Dakar) - Le professeur de médecine Marc Sankalé est décédé hier, mercredi 13 janvier, à Marseille. Il allait fêter ses 95 ans le 7 février prochain. Natif de Saint-Louis, Pr Sankalé était le premier africain agrégé de médecine générale. Le centre antidiabétique de l'hôpital Abass Ndao de Dakar porte son nom.
Chanteur, auteur et compositeur, Yoro Ndiaye a encore servi du lourd aux férus de sa musique. Dans cet entretien, il décortique pour EnQuête son nouvel album, "mandou". Et parle de sa vision de la musique, surtout du "Mbalax".
Présentez-nous votre nouvel album "mandou" ?
L'album "mandou" résume mon parcours. Il est en effet un condensé de tous les morceaux qui ont permis à Yoro de sortir de l'anonymat comme "xarit". Mais les versions présentées ici sont différentes des premières. Ici, les morceaux ont évolué dans leurs compositions avec le temps, et les lives que nous avons eu à faire. Par exemple, il y a une version de "Bella" un peu pop et une de "barisakhaya" en style reggae. Il y a des morceaux aussi en folk. Donc, c'est du Yoro avec des couleurs différentes. C'est en quelque sorte un best of de 12 titres.
Vous faites de plus en plus du "Mbalax". Est-ce pour des raisons commerciales ?
Je suis un Sénégalais et un Wolof et qui dit Wolof dit "mbalax". Les Sérères ont leur "ndiouk" et les Toucouleurs leur "yela". C'est le "mbalax" qui domine dans la culture wolof et en tant que musicien on n'a pas le droit de laisser le "mbalax "échouer. Bien au contraire, on doit apporter notre contribution parce que les Youssou Ndour et autres ténors de la musique sénégalaise ont amené le mbalax là où il est actuellement. On doit le jouer mais surtout en le variant. Il faut s'ouvrir et faire d'autres formes de musique. Moi je ne veux pas qu'on m'enferme dans le folk, à chaque fois que je sens quelque chose, je m'efforce pour trouver les moyens de l'exprimer.
Ne pensez-vous pas que cette nouvelle approche a écarté bon nombre de vos fans qui vous connaissaient sur un autre style ?
Non, pas du tout. Quand je fais un clip, je le fais en version mbalax mais dans l'album en général il y a moins de Mbalax. Par exemple dans le dernier album "lamisso", il y a eu quatorze titres et il n'y avait que trois morceaux "mbalax". Je donne cette impression parce que ce sont les vidéos "mbalax" qu'on tourne mais même dans mes soirées je joue en dernier lieu les morceaux mbalax. Cela je le fais parce que je veux atteindre le public local. C'est notre stratégie pour enlever cette impression qu'on ne joue qu'à Dakar. On veut aller dans les localités les plus reculées du pays et on aimerait que notre musique passe dans les "nguentés" parce que nous avons des messages à faire passer au fin fond du Sénégal.
Pourquoi cette ouverture à ce moment précis de votre carrière. Est-ce à dire que c'est le mbalax qui marche dans ce pays?
En grandissant on comprend comment ça marche au Sénégal. Cela fait longtemps que je faisais de l'acoustique. On était trois au début. On faisait les premières parties de Youssou Ndour et on avait le respect de tous. J'ai joué pendant longtemps les "barisakhaya" et autres mais, il n'y avait que trois personnes dans la salle. Mais dès que j'ai mis une petite dose de "mbalax", le public a adhéré. Que voulez-vous que je fasse (rires).
Pourtant votre premier album avait bien marché sans des clips "mbalax".
Le public sénégalais est bizarre parfois. Moi-même je ne comprends toujours pas. Ce sont des choses qui sont arrivées très naturellement. Je sais juste que quand j'ai sorti l'album, j'ai voyagé après. Je suis revenu et je trouve qu'on m'appelle un peu partout. Les gens m'interpellent dans la rue etc. J'en déduis que tout dépend de la communication aussi. Parce que je suis dans l'autoproduction donc c'est avec les moyens du bord que je déroule toutes mes activités. C'est de bouche à oreille que la communication s'est faite et la promotion assurée. C'est certainement pourquoi l'album a fait du chemin avant d'en arriver à la phase de maturité.
Que représente pour vous Sénégal Folk, la compilation réalisée par les frères Guissé et à laquelle vous avez participé ?
C'était une expérience enrichissante je n'ai pas regretté de l'avoir fait parce que ça m'a permis de voyager un tout petit peu à travers le Sénégal. J'ai partagé cette compilation avec de grands artistes comme Doudou Makh, Paco Diaz et je fais partie des artistes qui ont émergé après la sortie de cette œuvre. C'est disons un coup de pouce parce que cela m'a permis de franchir un pas et de découvrir un public.
Reparlons de votre nouvel opus, au-delà du fait que "mandou" est un best of, a-t-il une autre particularité ?
La première différence dans cette nouvelle production est la participation des autres artistes. Je crois qu'il n'y a pas un album au Sénégal avec autant de duos. S'il y en a aussi, je crois qu'on peut les compter sur les doigts de la main. C'est un album partagé avec Waly, Carlou D, Adiouza, Abdoulaye Mbaye, Jimmy Mbaye, etc. Retrouver tous ces artistes dans un album si ce n'est une compilation, ce n'est pas fréquent. Le plus intéressant est tout de même de voir comment Waly ou Carlou doit interpréter un morceau de Yoro Ndiaye. Ce que je fais dans cet album reflète ma vision de la musique. Elle doit être un partage, et des échanges. C'est ce qui doit être l'essence du showbiz. Egalement, il faut montrer à tous, qu'on est unis c'est d'ailleurs ce que font les Américains.
Avez-vous un programme particulier sur le plan national et international ?
Nous jouons tous les week-ends quelque part. À chaque fois qu'on nous sollicite, on bouge et on joue. Et un artiste doit abondamment jouer et partager ses sensations en vivant sa passion. Sur le plan national, on a prévu de faire des concerts dans les universités. C'était prévu avant la sortie de l'album. Une fois la sortie, on fera le bilan pour savoir ce qui pourra être fait et voir ce qu'on peut tirer de ce programme. Nous comptons aller à l'intérieur du pays et jouer pour faire découvrir au public notre musique et leur montrer que nous savons faire du Mbalax. Je peux m'adapter devant toutes sortes de public. J'ai un répertoire que je peux jouer dans un cocktail, des diners de gala, concert public. Bref maintenant je suis un artiste polyvalent. Je ne vais pas m'enfermer dans un seul style.
Un petit bilan de votre carrière…
Le bilan c'est des hauts et des bas, mais Alhamdoulilah. La musique, c'est notre passion. Nous l'avons choisi et on le vit à fond. On peut relever la tête car, jusqu'ici tout va bien. Je ne peux que rendre grâce à Dieu parce qu'aujourd'hui, si on cite des artistes on va aussi nous citer. Pourtant on est seul, on n'est pas dans un grand label. On n'est pas soutenu par un groupe de presse, mais quand même Dieu est là et nous soutient.
Quelle lecture faites-vous de la musique sénégalaise en général ?
Dans chaque métier il y en a qui s'en sortent bien, moyennement ou pas du tout. Il y a des gens très talentueux mais qui n'arrivent pas à décoller. On ne sait jamais ce qui les en empêche. C'est parce qu'il ne suffit plus d'avoir un talent ou de savoir chanter, c'est tout un ensemble de choses. L'artiste peut devenir un phénomène. Mais il y a aussi l'accoutrement, le style, le charisme, les messages, bref un tout. Mais le soutien de votre entourage est important. La musique c'est également une question de génération. Par exemple ceux qui supportent Waly, même si un autre chanteur leur présente des chansons en or, ils resteront quand même avec leur idole. La musique sénégalaise évolue mais il y a du chemin à faire aussi.
La statue de Cristiano Ronaldo à Madère taguée du nom de Messi
La statue du footballeur portugais Cristiano Ronaldo érigée à Funchal, la capitale de son île natale de Madère, a été taguée en rouge du nom de l'Argentin Lionel Messi et de son N.10, rapportaient mardi les médias locaux.
Cet acte de vandalisme a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi, quelques heures après la remise du Ballon d'Or 2015 au joueur du FC Barcelone, qui a devancé son grand rival du Real Madrid, indiquait le Diario de Noticias da Madeira en précisant que la statue avait déjà été nettoyée.
"C'est un acte honteux commis par jalousie à son égard", a réagi Katia Aveiro, soeur du capitaine de l'équipe du Portugal, sur les réseaux sociaux, où circulait des images de la statue souillée.
Lionel Messi a remporté lundi son 5e Ballon d'or, trophée sacrant le meilleur footballeur du monde, décerné à Cristiano Ronaldo à trois reprises (2008, 2013 et 2014).
Le Portugais avait inauguré en décembre 2014 une statue en bronze à son effigie, haute de 3,40 mètres, sur la promenade du front de mer de Funchal, à quelques centaines de mètres d'un musée à son honneur qu'il a lui-même financé.